La baisse des cours du pétrole affecte l`exploration au

Transcription

La baisse des cours du pétrole affecte l`exploration au
La baisse des cours du pétrole affecte
l'exploration au Maroc
Les recherches gazières ne sont pas impactées. En revanche, la prospection
pétrolière est touchée.
ans le cas du Maroc, l'exploration pour le pétrole et pour le gaz est affectée
D
différemment par la baisse des cours du baril de pétrole qui est descendu au dessous
des 50 dollars. C'est la normalité pour le gaz, mais pas pour le pétrole.
Selon un porte-parole de Circle Oil joint par Médias 24, « les forages du Sebou et de
Lalla Mimouna dans le Gharb fournissent du gaz qui est vendu sur la base de contrats à
prix fixes ». Ce gaz est actuellement vendu aux entreprises de la zone industrielle de
Kénitra.
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Kosmos Energy doit lancer l'exploration au large de cap Boujdour ce mois-ci. Une
plateforme moderne vient d'y être acheminée. En 2014, Kosmos s'est concentré sur ses
projets du Ghana où l'exploitation commerciale a démarré.
En revanche, la propriété des permis d'exploration de l'Ultra Deep Offshore a été
modifié cet automne avec l'entrée de l'Australien Woodside. Mais aucune information ne
filtre pour l'instant sur l'avenir de ce permis.
Plus de 15 sociétés sont aujourd'hui engagées dans l'exploration au Maroc. Dans le
monde, Total, Chevron réduisent leurs investissements et Goldman Sachs parle d'un
milliard d'investissements gelés.
Un business plan perturbé
vec le Brent à 52 dollars en ce début de semaine et le WTI, West Texas Intermediate à
A
moins de 50 billets verts le baril, la recherche intensive de nouveaux gisements devra
attendre des jours meilleurs.
'annonce, en décembre dernier, de l'engagement de l'Australien Woodside sur
L
l'exploration de la zone Rabat Ultra Deep Offshore ne doit pas faire illusion. Malgré de
nombreuses tentatives auprès de l'Onhym et du ministère de l'Energie, Médias 24 n'a pu
obtenir la moindre confirmation de la concrétisation des nouveaux contrats entre l'Onhym
et Woodside.
Selon les Norvégiens de Rystad Energy, plus il faut de pétrole, plus on ouvre des puits
à l'exploitation coûteuse. Si le pétrole du Moyen-Orient est produit à moins de 15 dollars
le baril, en revanche le pétrole de schiste américain n'est pas financièrement rentable à
moins de 60-65 dollars le baril. Dans l'Arctique, le coût se monte à 75 dollars le baril.
our être rentable, le pétrole offshore du plateau continental a besoin d'un prix du
P
marché supérieur à 40 dollars le baril, et l'offshore profond 52 dollars.
En rapport avec l'évolution du marché du pétrole, Rystad qui suit de près l'évolution du
secteur des services pétroliers et les valeurs boursières d'entreprises telles que Vallourec
ou Technip, note la baisse régulière des carnets de commande et des chiffres d'affaires
depuis début 2014. Toutes les courbes en la matière sont à la baisse.
L'offshore marocain malmené
Dans le cas du Maroc où de nombreuses recherches se font offshore, les coûts sont
importants. Le maintien d'une plateforme pétrolière peut atteindre les 500.000 dollars
jours, en personnels, approvisionnements, énergie et coûts de location de la structure. Il
ne fait aucun doute en revanche que ce coût va baisser en 2015.
utre obstacle de taille à la poursuite de l'exploration pétrolière : la levée de fonds. Les
A
nombreuses petites et moyennes compagnies pétrolières qui s'activent sur le Maroc
depuis une dizaine d'années ne trouvent pas grand-chose. Le succès d'une levée de
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fonds dépend d'abord de perspectives prometteuses.
Sur plus de 300 millions d'euros engagés dans l'exploitation pétrolière et gazière au
Maroc en 2014 sur un total de 450 millions pour l'énergie et les mines, l'année 2015
risque de connaitre un net ralentissement. Selon l'Usine nouvelle qui cite une source
marocaine, « une centaine de millions de dollars devraient être investis dans l'exploration
en 2015 ».
Politique énergétique
2015, qui s'annonce plus frugale en nouvelles explorations pétrolières, devrait être mise
à profit pour réorienter les investissements vers les énergies renouvelables. Le baril de
pétrole devrait reprendre sa course vers le haut dans 12 à 18 mois, mais dans le même
temps rien n'est moins sûr.
Des études tablent sur un baril moyen à 75 dollars en 2015 et à 85 dollars en 2016.
Mais en la matière, force est de reconnaître que rien n'est moins hasardeux que de
prévoir le prix du baril. Celui-ci dépend de l'offre et de la demande, de la politique suivie
par les Saoudiens et les Américains, de la situation au Moyen-Orient (nucléaire iranien,
Israël-Palestine, guerre en Irak, guerre civile libyenne, etc.) ou encore des futurs besoins
de financement des Russes.
our un pays comme le Maroc qui ne risque pas de devenir membre de l'OPEP dans un
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avenir prévisible, le bon sens recommanderait de conduire une politique énergétique
basé sur la maîtrise de la consommation, des prix non subventionnés et l'investissement
dans le renouvelable.
e baril de pétrole orienté à la baisse, il faudrait aujourd'hui placer ces économies
L
exceptionnelles dans la recherche et l'investissement dans le renouvelable. Ce serait
sûrement plus rentable que de vendre le litre d'essence ou de gasoil à moins de 10 DH le
litre.
A chaque fois que le prix du carburant baisse, sa consommation et donc les
importations et la pollution augmentent. En la matière, il est temps de faire des choix
orientés vers le long terme.
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