Prévention des accidents

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Prévention des accidents
Zeitschriftenreview / Lus pour vous
Vol. 19 No. 4 2008
Prévention des accidents
d’un enfant comme malheureusement trop
souvent utilisé, mais bien la taille de celui-ci.
Il est plus important d’enseigner les règles
de sécurité sur le maintien et la position des
points d’appui que d’attribuer une classe
d’âge à un dispositif de retenue.
O. Reinberg, Lausanne
Vous trouverez dans cette rubrique des résumés d’articles scientifiques concernant les
accidents de l’enfant. Ces résumés sont réalisés et parfois commentés par Olivier Reinberg, chirurgien pédiatre au CHUV, Lausanne pour le site Pipades (www.pipades.ch) et
le service cantonal vaudois de la santé publique. Il nous semble utile d’en faire profiter
la communauté pédiatrique. Olivier Reinberg souhaite que tous ceux qui s’intéressent à
la prévention des accidents s’associent à sa démarche et se sentent libres d’augmenter
cette banque d’information par des résumés d’articles publiés dans des revues scientifiques, en s’assurant préalablement qu’ils n’aient pas encore été traités. Nous espérons
ainsi constituer rapidement une riche banque de données sur les accidents d’enfants,
utile à tous. Vous retrouverez ces articles sur le site internet de la SSP où le moteur de
recherche vous permet de sélectionner les thèmes de prévention de votre choix.
Les risques en voiture
Risques liés au déploiement des airsbags latéraux chez l’enfant.
Il existe encore peu de données sur les effets du déployement des air-bags latéraux
sur les enfants. Des études tests ont été
faites, mais leur corrélation avec les crashs
réels manque.
Tel est le but de cette étude à partir de
données collectées aux USA par le groupe
d’études de sécurité des enfants passagers
d’automobiles. L’étude concerne un collectif
de 348 passagers de 0 à 15 ans victimes
de collisions, représentant une population
de 6'600 enfants entre le 1.1.2005 et le
31.12.2006. Ainsi, 27 enfants pour 1000
ont été confrontés au déploiement d’un airbag latéral. 75% d’entre eux étaient assis
à l’arrière et 83% ont été protégés par un
air-bag latéral pour la tête. 65% d’entre eux
avaient moins de 9 ans. 10.6% d’entre eux
ont eu des lésions dont la plupart étaient
mineures et concernaient la tête ou les bras.
Aucune n’a mis la vie en danger.
Cette étude confirme l’efficacité des recherches de l’industrie automobile et des
réglementations pour assurer la protection
des passagers, y compris pédiatriques. En
particulier il ne semble pas qu’un enfant
assis près d’un air-bag latéral court un danger du fait de la présence de ce dispositif.
Référence:
The exposure of children to deploying side air bags: An
initial field assessment. Arbogast KB, Kallan MJ.
Annu Proc Assoc Adv Automot Med 2007; 51:
245–259.
Origine:
Center for Injury Research and Prevention, The Children’s
Hospital of Philadelphia; Division of Pediatric Emergency
Medicine, Department of Pediatrics, University of Pennsylvania. USA.
Fractures de la colonne cervicale
provoquées par des ceintures
trois points chez les enfants
Le premier article rapporte un cas de fracture de la colonne cervicale chez une enfant
de 5 ans, provoquée par une ceinture 3
points de type adulte. Collision contre un
stand de journaux à 50 km/h. La déflexion
sur la ceinture a provoqué une lésion de
la colonne cervicale supérieure lors d’une
collision avec des troubles neurologiques
dans les membres supérieurs.
Le second article rapporte un polytraumatisme très grave entraînant le décès d’un
enfant de 7 ans, toujours pour usage d’une
ceinture 3 points de type adulte. A nouveau,
une décélération brutale sur la ceinture
mal positionnée sur le cou a provoqué une
dislocation atlanto-occipitale complète, une
lésion thoracique majeure avec rupture d’une
des branches de l’aorte (artère caro­tide commune droite) et une dislocation de l’épaule.
Dans le premier article, l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) en profite pour
rappeler qu’un enfant ne doit pas être attaché par une ceinture 3 points tant que la
sangle oblique ne peut se positionner sur la
clavicule et passer devant le thorax.
Commentaire: Un fois de plus ce n’est pas
l’âge qui est un critère du choix de l’installation
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Références:
1) Pediatric cervical spine fracture caused by an adult
3-point seatbelt. Deutsch RJ, Badawy MK. Pediatr
Emerg Care 2008; 24(2): 105-8.
Origine: Division of Pediatric Emergency Medicine,
University of Rochester Medical Center, Rochester,
NY, USA.
2) Misuse of an adult seat belt in a 7-year-old child: a
source of dramatic injuries and a plea for booster
seat use. Kortchinsky T, Meyer P, Blanot S, Orliaguet
G, Puget S, Carli P. Pediatr Emerg Care 2008; 24(3):
161–3.
Origine: Department of Pediatric Anesthesiology and
Neuro Critical Care, Hopital Necker
Les risques de brûlures
Les brûlures (échaudements) d’enfants
par soupe chaude.
Etude sur l’étiologie et la prévention des
brûlures d’enfant.
La première cause constatée en Californie
est l’échaudement par soupe chaude, en
particulier les soupes instantanées. Un questionnaire est adressé entre 2006 et 2007
aux personnes en charge d’enfants, comprenant de nombreux items. L’âge moyen
est de 4,8 ans, avec une légère majorité
de filles (51%), affectant toutes les ethnies,
mais les hispaniques constituaient le col­
lectif principal (44%). Le foyer comprenait
en moyenne 3 enfants et 59% avaient un
revenu considéré comme faible. Pourtant
73% des parents avaient achevé une scolarité secondaire.
Etaient en cause dans le mécanisme des
brûlures, les soupes instantanées préemballées et l’usage du micro-ondes. En général,
la brûlure survient lorsque la personne en
charge de l’enfant mange sa soupe avec
l’enfant.
Les stratégies de prévention proposées
sont une information (ne pas manger sa
soupe avec un enfant sur les genoux) et
une modification des emballages de ces
types de soupe.
Référence:
Pediatric soup scald burn injury: etiology and prevention.
Palmieri TL, Alderson TS, Ison D, et al. J Burn Care Res
2008; 29(1): 114–8.
Origine: Shriners Hospital for Children Northern California and The University of California Davis, Sacramento,
California.
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Brûlures infligées aux enfants par
d'autres enfants.
Il existe une petite proportion d’enfants brûlés dont la brûlure a été provoquée par un
autre enfant. C'est le sujet de cet article.
L'étude reprend les circonstances des brûlures des enfants admis entre janvier 1998
et décembre 2003. 47 enfants étaient
concernés par une brûlure infligée par un
autre enfant. La majorité étaient des échaudements (53%), survenus à la maison. La
majorité des enfants avaient moins de 10%
de surface corporelle brûlée. Ce qui ressort
de l'étude est qu'il y a nettement deux
groupes d'enfants: celui des lésions où la
brûlure est accidentelle (groupe A) et celui
ou la brûlure est infligée volontairement par
un autre enfant (groupe B = 27%).
Les groupe B est essentiellement constitué
de garçons (90,9%; p> 0.0001) avec un âge
moyen de 12 ans (p> 0.0001). La brûlure est
due à une flamme ou un feu en extérieur (p>
0.0001), avec une surface corporelle brûlée
plus importante (moyenne 12.1% vs 3.8%
pour groupe A) et une profondeur nettement
plus importante (38.5% de brûlures de degré
III vs 20.6% dans le groupe A). Il y avait plus
d'enfants avec des parents séparés dans le
groupe B que dans le groupe A (53,9% vs
5.9%) et ils venaient plus souvent de classes
défavorisées dans le groupe B (69,2% vs
8.8%). Tous les cas nécessitant des soins
intensifs venaient de cette catégorie et
nécessitaient plus de chirurgie que ceux du
groupe A (61.5% vs 26.4%). En conséquence,
le séjour hospitalier est plus long dans le
groupe B que dans le groupe A, ainsi que
la nécessité d'un suivi ambulatoire (53.8%
vs 14.7%). Enfin la compliance aux consultations est nettement moins bonne dans
le groupe B puisque 38.5% oublient leur
rendez-vous contre 23.5 % dans le groupe
A (p=0.0007).
Les auteurs pensent avoir identifié un
groupe limité mais bien ciblé d'enfants victimes de brûlures hors de chez eux, plus graves que les brûlures domestiques, résultant
d'agression par d'autres garçons d'environ
12 ans provenant de milieux moins favorisés
et de structures familiales désunies.
Référence:
Pediatric burns caused by other children. Soueid A,
King H, Wilson YT. J. Plast Reconstr Aesthet Surg 2008;
61(5): 540–5.
Origine: Birmingham Children's Hospital, Steelhouse
Lane, Birmingham, UK.
Vol. 19 No. 4 2008
Les enfants de moins de 1 an
ont un risque particulièrement
élevé de brûlures.
Il existe beaucoup de données épidémiologiques sur les brûlures des enfants, mais
la classe d’âge des moins de 1 an a été
peu étudiée, dans un groupe ou la mobilité
commence à se développer.
Les auteurs ont donc analysé rétrospectivement tous les cas de brûlures d’enfant
jusqu’à 1 an entre janvier 2003 et janvier
2006, soit 104 cas (12% de toutes leurs admissions). 2/3 d’entre eux ont été hospitalisés. La majorité des brûlures surviennent à
domicile. Les échaudements sont la première cause de brûlure (65%), suivi des brûlures
par contact (30%). La tasse de liquide chaud
(donc tenue par un adulte) est la cause
la plus fréquente d’échaudement, tandis
que le contact avec un radiateur ou un tuyau
d’eau chaude constitue la cause de brûlure
par contact la plus souvent mentionnée. La
surface corporelle brûlée en moyenne est
de 2.3% (limites 0.5 à 38%).
Les auteurs concluent que les enfants de
moins de 1 an devraient faire l’objet d’une
prévention particulière, car ils constituent
une population fortement exposée à ce type
de traumatisme.
Les messages de prévention devraient mentionner le danger que représente la manipulation de liquides chauds avec un enfant
dans les bras, le problème des systèmes de
chauffages que l’enfant peut toucher, de
même que les tuyaux d’eau chaude accessibles dans la salle de bain.
Outre l’aspect épidémiologique, il faut rappeler qu’à surface égale, la sévérité d’une
brûlure est d’autant plus grave que l’enfant
est petit. Une brûlure de 10% chez un grand
enfant est beaucoup moins grave qu’une
brûlure de 10% chez un petit enfant.
Référence:
Infants under 1 year of age have a significant risk of burn
injury. Nguyen DQ, Tobin S, Dickson WA, Potokar TS.
Burns 2008; 34(6): 863–7.
Origine: The Welsh Centre for Burns and Plastic Surgery,
Morriston, Swansea, United Kingdom.
Correspondance:
Prof. Olivier Reinberg
Médecin Adjoint
Service de Chirurgie Pédiatrique
1011 Lausanne-CHUV
[email protected]
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