pdfComportements organisationnels: concepts
Transcription
pdfComportements organisationnels: concepts
Attitudes et comportements des employés : notions et perspectives pratiques CONSIDÉRER LES ATTITUDES ET COMPORTEMENTS DES EMPLOYÉS AU CŒUR DES DÉMARCHES RH Les comportements sont l’ensemble des actions (« savoir-faire ») qu’un individu produit dans le but de parvenir à un objectif. L'attitude est « l'état d'esprit » d'un sujet vis-à-vis d'un objet, d'une action, d'un individu ou d'un groupe. Il peut par ailleurs s’agir de « savoir être ». C’est une prédisposition mentale qui orientera l’action positive ou négative de l’individu. Dans la littérature en gestion des ressources humaines, ces attitudes et comportements sont repris de manière générale sous le terme de « résultats RH », eux-mêmes considérés comme vecteurs de performance pour l’entreprise. De très nombreuses recherches ont été réalisées ces vingt dernières années pour tenter d’analyser la relation qui peut exister entre la mise en place des pratiques RH et différents types de performance. L’hétérogénéité des définitions de cette performance (cfr. notre document concernant la performance – Axe « Stratégie RH et analyses ») complique toutefois le développement de conclusions concrètes et mobilisables dans la pratique. En 2005 déjà, Boselie et ses collègues (2005) établissaient une synthèse des différentes relations avérées dans cette littérature abondante. Celles-ci sont présentées dans la figure ci-dessous (Figure 1). On peut ainsi considérer : que les pratiques RH peuvent avoir un impact direct, positif ou négatif, sur les résultats RH ; que les résultats RH auront un impact sur la performance finale de l’entreprise ; que cette performance finale, correspondant ou pas aux objectifs fixés, aura un impact sur la manière dont les pratiques RH continuent à influencer les comportements et attitudes des employés (boucle de rétroaction) ; que cette performance finale, correspondant ou pas aux objectifs fixés, doit être prise en compte pour réorienter les pratiques RH si nécessaire ; que l’ensemble des relations dépendent d’un nombre important de facteurs dits « de contingence » : o Relatifs à l’entreprise : taille, âge, période du cycle de vie, présence des syndicats, secteur de l’entreprise, intensité du capital… o Au niveau de l’employé : âge, genre, niveau d’éducation, expérience dans la fonction, expérience dans l’entreprise, nationalité,… Figure 1 – Relations entre pratiques RH, résultats RH et performance Alors que c’est encore trop peu le cas à l’heure actuelle, il importe donc de définir en priorité les attitudes et comportements désirés par l’entreprise de la part pour développer les pratiques qui permettront de les générer. Les différentes pratiques mises en place auront par conséquent un effet différencié en fonction de la cible spécifique qu’elles doivent atteindre (les attitudes ou comportements spécifiques de l’employé). Ces attitudes et comportements peuvent ainsi être considérés comme étant des facteurs dont l’existence conditionne la performance globale de l’entreprise, qu’elle soit organisationnelle ou financière. LES ATTITUDES ET COMPORTEMENTS DES EMPLOYÉS COMME CONDITIONS À LA PERFORMANCE On considère ainsi que certains groupes de pratiques auront un impact spécifique sur certaines cibles RH au sein de la relation, via des chemins particuliers. Dans ce cadre, Boxall et Macky (2009) illustrent cette idée de chemins particuliers et reprennent un modèle proposé par Vandenberg et al. (1999) (Figure 2), suggérant l’existence de deux types de chemins spécifiques dans la relation pratiques RH – performance. Le premier chemin, direct, permet de développer les connaissances des individus et leurs capacités, avec un impact direct sur la productivité. Il donne les moyens aux employés de parvenir à leurs objectifs sur le plan individuel et collectif. Ainsi, les pratiques de gestion ont un impact direct sur le processus de travail appelé « high involvement », puis directement sur l’efficacité organisationnelle (turnover et ROI). D’autre part, dans le cadre du chemin indirect, les pratiques de gestion ont un impact sur le processus de travail « high involvement », puis sur l’ajustement du travail à la psychologie des employés, et enfin sur l’efficacité organisationnelle. Ces pratiques ont ainsi d’abord un impact sur l’engagement de l’employé, sa motivation et sa satisfaction dans l’entreprise, et réduit ses intentions de quitter celle-ci (attitudes et comportements). Il assure le fait que l’employé veuille faire son travail correctement et prenne ses responsabilités envers l’entreprise dans ce cadre (Boxall & Macky, 2009 ; Vandenberg, 1999). Figure 2 – Modèle conceptuel des processus de high-involvement Malgré le fait que ces nombreuses recherches démontrent l’importance de considérer ces comportements et attitudes comme étant au centre de la démarche RH, encore trop peu de pratiques RH sont réellement pensées et mesurées pour influencer directement ces éléments intermédiaires. Une base de structuration de ces différentes mesures est proposée dans le cadre du modèle Ability – Motivation – Opportunity (AMO) développé initialement par Appelbaum et al. (2000). Une note explicative est disponible au téléchargement sur cette même page. Un mode de concrétisation de ce type de démarche consiste par exemple à développer des indicateurs de mesure de résultats RH ou de performance RH, à l’image des indicateurs de performance financière ou opérationnelle. Ces indicateurs peuvent être intégrés dans le concept de HR Scorecard. Ce sujet sera abordé dans le cadre de la formation en GSRH organisée par l’IUIL et qui débutera en janvier 2016. Références bibliographiques : Appelbaum, E., Bailey, T., & Berg, P. 2000. Manufacturing advantage: Why High-Performance Systems pay off. Ithaca, New York: ILR Press. Boselie, P., Dietz, G., & Boon, C. 2005. Commonalities and contradictions in HRM and performance research. Human Resource Management Journal, 15(3): 67-94. Boxall, P., & Macky, K. 2009. Research and theory on high-performance work systems: progressing the high-involvement stream. Human Resource Management Journal, 19(1): 3. Vandenberg, R. J., Richardson, H. A., & Eastman, L. J. 1999. The Impact of High Involvement Work Processes on Organizational Effectiveness. Group & Organization Management, 24(3): 300-339.