Aspects épidémiologiques du virus herpès humain 8
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Aspects épidémiologiques du virus herpès humain 8
M I S E A U P O I N T Aspects épidémiologiques du virus herpès humain 8 ! S. Plancoulaine 1, 2, L. Abel 1, A. Gessain 2 RÉSUMÉ. Le virus herpès associé au sarcome de Kaposi (KSHV), ou virus herpès humain 8 (HHV8), est considéré comme l’agent étiologique des différentes formes du sarcome de Kaposi (SK classique, endémique, post-transplantation et épidémique), des rares lymphomes des cavités (primary effusion lymphoma [PEL]) et de certains cas de la maladie de Castleman multicentrique (MCM). Les études épidémiologiques (séroprévalence, modes de transmission…) sont basées sur des techniques de détection sérologiques, principalement immunofluorescence et ELISA. Ces tests, dont la sensibilité et la spécificité sont en constante amélioration, peuvent détecter des anticorps dirigés contre des antigènes latents ou lytiques. Dans les pays de faible endémie virale, c’est-à-dire ayant une séroprévalence pour le HHV8 dans la population générale adulte < 5 % (États-Unis, Europe du Nord et Asie), ce virus infecte essentiellement les hommes homosexuels et la transmission virale se produit lors des rapports sexuels. Dans les zones de forte endémie virale (10-70 % dans la population générale adulte) comme le bassin méditerranéen (Italie, Grèce) et surtout l’Afrique (en particulier Afrique centrale et de l’Est), hommes, femmes et enfants sont infectés. Dans ces régions, la séroprévalence HHV8 augmente avec l’âge, et atteint souvent des taux élevés à la fin de la puberté. La transmission virale se produit alors principalement de la mère à l’enfant et entre enfants. La salive semble être un réservoir viral majeur. Mots-clés : Épidémiologie - Virus herpès - Modes de transmission - Sarcome de Kaposi - HHV8 - KSHV. L e virus herpès humain 8 (HHV8), aussi dénommé virus herpès associé au sarcome de Kaposi (KSHV), est un nouveau virus humain de la famille des herpès (de la sous-famille des gammaherpesviridae et du genre rhadinovirus) découvert en 1994 dans une lésion cutanée de sarcome de Kaposi chez un sidéen (1). Le seul autre gamma-herpès virus humain connu est le virus d'Epstein-Barr, qui, comme le HHV8, possède des propriétés oncogènes importantes, en particulier chez le patient immunodéprimé. Le HHV8 est, en effet, considéré comme l’agent étiologique des quatre formes clinico-épidémiologiques du sarcome de Kaposi (KS). Il s'agit tout d'abord de la forme classique, touchant surtout les hommes âgés, originaires d’Europe centrale ou du bassin méditerranéen (Italie, Grèce, Sardaigne..), avec des lésions principalement cutanées au niveau des membres inférieurs et des pieds, mais aussi de la forme endémique de KS, fréquente en Afrique centrale et de l’Est, parfois plus agressive que la forme classique, avec des nodules disséminés, des lésions infiltrantes, des atteintes ganglionnaires et plus rarement viscérales. Cette forme endémique, africaine, survient aussi plus fréquemment chez l’homme âgé, mais des formes de l’enfant, souvent ganglionnaires, sont également décrites. Il peut s’agir aussi des sarcomes de Kaposi iatrogènes ou posttransplantation survenant dans le cadre d’un traitement immunosuppresseur au long cours (greffés rénaux ou cardiaques..), avec des lésions surtout cutanées et une amélioration possible à l’arrêt des traitements. Enfin, le HHV8 est l’agent causal de la forme épidémique du KS associée à l’immunodépression liée à l’infection par le VIH. Dans ce cas, outre les lésions cutanées, des manifestation muqueuses, ganglionnaires et viscérales sont particulièrement fréquentes. Le HHV8 est aussi associé à une forme rare de lymphome B appelé lymphome primitif des séreuses (primary effusion lymphoma [PEL]). Il s’agit d’une lymphoprolifération clonale B, se manifestant principalement par des localisations pleurales, péricardiques ou péritonéales, et survenant le plus souvent chez des patients homosexuels masculins, dans un contexte d’immunodépression liée au VIH. Ces lymphomes, souvent associés à une infection par le virus d’Epstein-Barr, peuvent cependant survenir plus rarement chez des patients âgés non infectés par le VIH. Enfin, le HHV8 est aussi associé à certaines formes de la maladie de Castleman multicentrique (MCM), lymphoprolifération polyclonale B, survenant, comme dans le cas des PEL, surtout chez des patients VIH infectés. ASPECTS SÉROLOGIQUES ET RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DU HHV8 1 INSERM U550, laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses, faculté de médecine Necker-Enfants Malades, 75015 Paris. 2 Institut Pasteur, unité d’épidémiologie et physiopathologie des virus oncogènes, département du sida et des rétrovirus, 75015 Paris. La Lettre de l’Infectiologue - Tome XVII - n° 6 - juin 2002 Alors que de nombreux aspects virologiques et moléculaires du HHV8 sont actuellement bien établis, son épidémiologie, basée principalement sur des données sérologiques, reste encore mal connue. 175 M I S E A U P O I N T Plusieurs tests sérologiques ont été conçus pour détecter les anticorps anti-HHV8 : immunofluorescence (IFA), immunoperoxydase (IP), tests immunoenzymatiques (ELISA) et Western-Blot [WB] (2-8). Les techniques d’IFA et d’IP utilisent, comme système producteur de virus, des lignées cellulaires (BCP-1, BC-3, KS-1, BCBL-1…) établies à partir de culture à long terme de cellules tumorales de PEL. Les tests ELISA utilisent des combinaisons de différents antigènes recombinants ou de peptides synthétiques. Les anticorps détectés peuvent être dirigés soit contre des antigènes latents, au premier rang desquels se trouve l’antigène nucléaire, LANA, codé par le cadre ouvert de lecture 73, soit contre des antigènes lytiques. Dans ce dernier cas, différentes protéines virales de structure peuvent être détectées. De façon très générale, les anticorps dirigés contre des antigènes lytiques sont plus fréquents que ceux dirigés contre des antigènes de latence. Les études réalisées jusqu’à présent pour comparer ces différents tests ont montré leur efficacité, mais sans en révéler un qui soit complètement satisfaisant (3, 5-7). Les tests les plus spécifiques sont souvent les moins sensibles et inversement, pouvant ainsi mener à une sous-estimation ou une surestimation de la séroprévalence virale. La spécificité et la sensibilité de ces tests sérologiques sont cependant en constante amélioration. La détection de séquences d’ADN viral par amplification en chaîne par la polymérase (PCR) dans les lymphocytes du sang périphérique ou dans la salive n’est pas d’un grand intérêt pour les études épidémiologiques du fait de leur faible sensibilité. En effet, la PCR ne détecte des séquences virales chez des personnes HHV8 séropositives saines que dans 10 à 20 % des cas au maximum. Ainsi, en l’absence de tests de référence, il semble que, pour obtenir un maximum de fidélité quant aux résultats sérologiques, il faille trouver un compromis entre sensibilité et spécificité des tests et ainsi détecter, avec une bonne concordance, les anticorps dirigés contre les antigènes latents et lytiques. La distribution géographique du HHV8 est non ubiquitaire (figure 1). Dans la population adulte, sa séroprévalence globale varie de moins de 5 % dans la plupart des pays occidentaux (États-Unis, Europe du Nord) et en Asie du Sud-Est, à plus de 50 % en Afrique de l’Est et en Afrique centrale, et est de l’ordre de 10 à 20 % dans les pays du bassin méditerranéen (Italie, Grèce), en Amérique du Sud et en Afrique de l’Ouest (9). On peut estimer qu’il existe plusieurs centaines de millions de personnes infectées par ce virus dans le monde, dont au moins 150 millions en Afrique intertropicale. Les modes d’infection ne semblent pas être les mêmes dans les pays de faible endémie (< 5 %) et dans ceux de moyenne et forte endémie (> 10 %). ÉPIDÉMIOLOGIE ET MODES DE TRANSMISSION VIRALE DANS LES PAYS DE FAIBLE ENDÉMIE Dans les pays de faible endémie virale (États-Unis et Europe du Nord), la majorité des individus infectés par le HHV8 sont des hommes homosexuels chez qui la séroprévalence virale peut atteindre 70 % des individus VIH séropositifs (10). De nombreux facteurs de risque comportementaux ont été associés avec l’augmentation de la séroprévalence du virus (11-15). Il s’agit de la promiscuité, de la séropositivité au VIH (11, 12, 14, 15), de la durée de l’activité homosexuelle masculine (12), Forte 40-80 % Moyenne 10-30 % Faible < 5 % Foyers de forte séroprévalence (10-60 %) du HHV8/KSHV dans la population homosexuelle mâle Figure 1. Répartition géographique de la séroprévalence HHV8/KSHV réalisée d’après les données connues de la littérature, encore très partielles. 176 La Lettre de l’Infectiologue - Tome XVII - n° 6 - juin 2002 M des antécédents d’autres maladies sexuellement transmissibles (15, 16), du nombre croissant de partenaires sexuels (figure 2) (12), des contacts oro-génitaux chez les individus VIH négatifs (11), des rapports sexuels (passifs ou actifs) génito-anaux et ano-buccaux chez les homosexuels masculins (15). Plusieurs de ces facteurs de risque comportementaux pour l’infection par le HHV8 chez les hommes homosexuels sont les mêmes que ceux identifiés comme facteurs de risque du sarcome de Kaposi (10, 17). La transmission du HHV8 pendant les contacts sexuels joue donc un rôle important dans la dissémination du virus chez les homosexuels masculins. P O I N T ÉPIDÉMIOLOGIE ET MODES DE TRANSMISSION VIRALE DANS LES PAYS DE FORTE ENDÉMIE Dans les pays endémiques (36-53), l’épidémiologie du virus et donc ses modes de transmission sont différents. En effet, la séroprévalence HHV8 est souvent déjà élevée dans l’enfance, et atteint des valeurs parfois proches des maxima avant la fin de la puberté (36, 38). De plus, des cas de sarcome de Kaposi non associé au VIH ont été décrits chez de jeunes enfants d’Afrique centrale. La transmission du virus semble donc se faire principalement avant la puberté, ce qui permet d’exclure les rapports sexuels comme facteur de risque d’acquisition du virus durant cette période. Jusqu’à présent, peu d’arguments ont été trouvés en faveur d’une transmission hétérosexuelle du HHV8. Ils l’ont été essentiellement dans des populations de femmes dites “à risque”. En effet, plusieurs études récentes ont montré une même association significative entre la séropositivité au HHV8 et les antécédents de maladies sexuellement transmissibles comme la syphilis (22, 23) et l’infection par Chlamydia trachomatis (24) aux États-Unis et en Suède respectivement. Les autres facteurs de risque sont la sérologie VIH positive (22, 23), un nombre élevé de partenaires (24) et l’usage de drogues intraveineuses (23). Par ailleurs, des études réalisées aux États-Unis et en Haïti montrent que la séroprévalence HHV8 est plus élevée chez les femmes VIH positives que chez les VIH négatives, mais la différence est non significative (25, 26). Prévalence des anticorps anti-LANA (%) A U La séroprévalence HHV8 chez les toxicomanes intraveineux, les hémophiles et les individus polytransfusés est faible (< 5 %) (27-30) ; elle est du même ordre de grandeur que chez les donneurs de sang (27, 30, 31). Cela suggère que le HHV8 n’est pas un virus classiquement transmissible par don du sang. La transmission du virus peut survenir lors de transplantation d’organes. Plusieurs auteurs ont ainsi décrit des patients ayant développé un sarcome de Kaposi après transplantation rénale, alors qu’ils étaient HHV8 séronégatifs avant l’opération (32, 33). Cependant, dans les pays endémiques, la plupart des individus transplantés ayant développé un sarcome de Kaposi étaient déjà infectés avant l’intervention (32, 34, 35). L’ADN viral a été détecté dans le sperme d’individus HHV8 séropositifs asymptomatiques de façon inconstante (18) et en faible quantité. Bien que sa présence dans le sperme puisse impliquer une transmission sexuelle, on ne sait pas si les faibles quantités détectées sont suffisantes pour la transmission du virus ou si les facteurs de risque sexuels précédemment cités, reflétant d’autres formes de contacts intimes avec échange de sécrétions, sont responsables de la transmission du virus. La présence documentée du virus dans la salive (19-21) pourrait expliquer en partie la forte association trouvée entre la séroconversion HHV8 chez des individus VIH négatifs et la fréquence des contacts oro-génitaux (11, 20). Plusieurs études épidémiologiques ont montré des cas familiaux de séropositivité HHV8 et ont suggéré une transmission de la mère à l’enfant (37, 39-45). En effet, dans une étude menée en Afrique du Sud, les enfants HHV8 séropositifs ont plus souvent une mère elle-même HHV8 séropositive, alors que les enfants nés de mère séronégative sont tous séronégatifs (37). En outre, dans la même population, la proportion d’enfants séropositifs HHV8 augmente avec le titre d’anticorps de la mère (45). Dans trois études (en Ouganda, au Cameroun et en Guyane française), la séroprévalence HHV8 est faible (après l’élimination des anticorps maternels) chez les enfants de moins de deux ans et s’accroît ensuite rapidement (40-43) jusqu’à l’âge 70 26 40 60 73 50 230 40 30 80 133 20 10 0 I S E 205 0 1-5 6-10 11-50 51-100 101-250 > 250 Nombre de partenaires sexuels masculins au cours des deux années précédentes La Lettre de l’Infectiologue - Tome XVII - n° 6 - juin 2002 Figure 2. Prévalence des anticorps anti-LANA (latency nuclear antigen) HHV8/KSHV chez des homosexuels masculins américains en fonction du nombre de partenaires sexuels masculins durant les deux dernières années. Le nombre de sujets par groupe figure au-dessus des barres. Test de tendance linéaire (chi2) p < 0,001. (Modifié d’après J.N. Martin, 1998 [12]). 177 M I S E A U P O I N T adulte (figure 3). De plus, l’étude des corrélations familiales réalisée en Guyane française dans une population d’origine africaine montre, pour la séropositivité HHV8, des dépendances fortement significatives mère-enfant et entre enfants, notamment lorsque la différence d’âge entre les enfants est de moins de 5 ans (42). Plusieurs études ont été réalisées chez des mères VIH séropositives et leurs enfants (46-48). Elles suggèrent toutes une transmission du HHV8 de la mère au jeune enfant, et non une transmission de la mère au nouveau-né [tous les enfants sont en effet séronégatifs HHV8 à 2 ans] (47, 48). Il est à noter que le taux de transmission VIH de la mère à l’enfant est plus important pour les mères co-infectées HHV8/VIH que pour les mères uniquement infectées par le VIH (48). Tous ces éléments vont à l’encontre d’une transmission virale au moment de l’accouchement, de la délivrance ou par l’allaitement maternel, et sont plutôt en faveur d’une dissémination virale par des contacts proches (47, 49), notamment salivaires (entre mère et enfant dans la petite enfance, puis entre enfants), et/ou par le partage d’ustensiles domestiques. Les cas de sarcome de Kaposi endémiques, non infectés par le VIH, décrits chez les enfants d’Afrique centrale et de l’Est suggèrent par ailleurs une infection précoce par le HHV8 (pic d’incidence des sarcomes de Kaposi chez l’enfant autour de 5 ans). Cliniquement, ces sarcomes de Kaposi sont particuliers, puisque ganglionnaires et souvent situés au niveau cervical ; ils pourraient résulter d’une primo-infection virale par voie oropharyngée (40). En Ouganda (41) et en Égypte (50), la séropositivité HHV8 a été associée avec l’infection par le virus de l’hépatite B (HBV). Cela suggère que les conditions de vie prédisposant les enfants à l’infection par HBV favorisent aussi la dissémination du HHV8. QUESTIONS SANS RÉPONSES ? Dans le domaine de l’épidémiologie du HHV8, plusieurs interrogations persistent. Niveau de séroprévalence HHV8 (%) La première est l’absence apparente de transmission du HHV8 entre hétérosexuels en population générale de zone d’en- 100 Femmes enceintes Enfants/adolescents 0-6 mois 7-12 mois 13-24 mois 3-4 ans 5-8 ans 9-11 ans 12-14 ans 15-20 ans 80 60 démie, compte tenu de la très probable transmission du virus par voie salivaire. En effet, plusieurs études ont montré, en population générale, un effet plateau pour la séroprévalence HHV8 entre 15 et 35 ans, importante période d’activité sexuelle (42, 53). Une étude sur les transmissions intrafamiliales a également mis en exergue l’absence de dépendance entre les statuts sérologiques HHV8 des époux, en population générale (42), alors que les quelques études menées dans des groupes hétérosexuels dits “à risque” ne montraient que des associations faiblement significatives. C’est le cas dans l’étude réalisée dans des familles hétérosexuelles d’origine juive, recrutées par l’intermédiaire d’hommes porteurs d’une hépatite B chronique (53), où une association faiblement significative entre les statuts sérologiques des époux a été rapportée. Une des hypothèses est qu’une partie de la population serait résistante à l’infection ou qu’elle ne développerait pas de réponse immune spécifique médiée par les cellules B après contact avec le HHV8. Cela pourrait s’expliquer par l’existence d’une résistance génétique à l’infection par le virus. Des études d’épidémiologie génétique en population générale endémique sont actuellement en cours afin d’explorer cette hypothèse. Dans le même ordre d’idée, comment expliquer que le HHV8, virus probablement très ancien dans la population humaine, ne se soit pas plus disséminé dans la population mondiale au cours du temps (comme c’est le cas, par exemple, pour le virus d’Epstein-Barr), mais persiste de façon restreinte dans de larges foyers d’endémie (Afrique intertropicale, bassin méditerranéen) ? Une autre question concerne la discordance, dans certaines régions d’Afrique, entre la forte séroprévalence en population générale non infectée par le VIH et la relativement faible incidence du SK. En effet, le HHV8 est très commun chez les adultes d’Afrique subsaharienne, alors que le sarcome de Kaposi endémique est bien plus courant en Afrique centrale et de l’Est qu’en Afrique de l’Ouest (figure 4). Cela suggère que d’autres cofacteurs (génétiques, mais surtout environnemen- HHV8+/total 103/189 71/258 17/37 4/32 4/28 5/36 8/34 9/36 11/28 13/27 40 20 0 Femmes 0-6 enceintes mois 7-12 mois 13-24 mois 3-4 ans 5-8 ans 9-11 ans 12-14 ans 15-20 ans Âge 178 Figure 3. Séroprévalence des anticorps antiHHV8/KSHV en fonction de l’âge chez 258 enfants et adolescents et 189 femmes enceintes de Yaoundé (Cameroun). Les anticorps dirigés contre les antigènes lytiques et latents ont été détectés par un test en immunofluorescence utilisant la lignée cellulaire KS-1. Barres d’erreur : intervalle de confiance à 95 %. (Modifié d’après A. Gessain, 1999 [40]). La Lettre de l’Infectiologue - Tome XVII - n° 6 - juin 2002 M taux et socioculturels), non encore identifiés, doivent jouer un rôle crucial dans le développement du sarcome de Kaposi. Rappelons enfin que cette tumeur, déjà fréquente sous forme endémique avant l’épidémie du VIH, est actuellement devenue le cancer le plus fréquent en Afrique de l’Est, représentant jusqu’à 50 % des cancers dans certaines régions (figure 4). Cette situation est liée à la dissémination épidémique récente du VIH, qui peut atteindre 20-30 % de la population adulte dans une région fortement endémique pour le HHV8. R I S E É F É R E N C E S A U P O I N T B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Chang Y, Cesarman E, Pessin MS et al. Identification of herpesvirus-like DNA sequences in AIDS-associated Kaposi’s sarcoma. Science 1994 ; 266 : 1865-9. 2. Katano H, Iwasaki T, Baba N et al. Identification of antigenic proteins encoded by human herpesvirus 8 and seroprevalence in the general population and among patients with and without Kaposi’s sarcoma. J Virol 2000 ; 74 : 3478-85. 3. Rabkin CS, Schulz TF, Whitby D et al. Interassay correlation of human herpesvirus 8 serologic tests. 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" 5. Schatz O, Monini P, Bugarini R et al. Kaposi’s sarcoma-associated herpesvirus serology in Europe and Uganda : multicentre study with multiple and novel assays. J Med Virol 2001 ; 65 : 123-32. 6. Engels EA, Sinclair MD, Biggar RJ et al. Latent class analysis of human herpesvirus 8 assay performance and infection prevalence in sub-saharan Africa and Malta. Int J Cancer 2000 ; 88 : 1003-8. 7. Enbom M, Sheldon J, Lennette E et al. Antibodies to human herpesvirus 8 latent and lytic antigens in blood donors and potential high-risk groups in Sweden : variable frequencies found in a multicenter serological study. J Med Virol 2000 ; 62 : 498-504. 8. Topino S, Vincenzi L, Mezzaroma I et al. Correlation between enzyme-linked immunosorbent assay and immunofluorescence assay with lytic antigens for detection of antibodies to human herpesvirus 8. Clin Diagn Lab Immunol 2001 ; 8 : 203-5. Figure 4. Variations géographiques de la fréquence relative du sarcome de Kaposi endémique parmi les cancers en Afrique. Trois grandes zones sont identifiables : < 1 % en bleu, entre 1 et 2 % en vert et > 2 % en orange. (Tiré de M.S.R. Hutt [54] et de O.M. Jensen et al. [55]). Ces données concernent le sarcome de Kaposi avant l’épidémie du VIH. Le sarcome de Kaposi associé au VIH devient actuellement le cancer le plus fréquent en Afrique australe et centrale, où il représente entre 20 et 50 % de tous les cancers (valeurs dans les cercles). Tunisie Maroc < 0,4 Algérie < 0,1 Égypte Mauritanie Mali 0,3 Sénégal Tchad inaBurko Fas GuinéeBissau 0,8 Ghana Côte d'Ivoire 5% 1996 Soudan 0,5 0,6 Nigeria 2,5 3,6 Cameroun 6,0 Gabon RCA 5,0 10,6 4,2 10,0 Ouganda Kenya République 9,0 3,2 démocratique du Congo 3,9 4,3 Tanzanie Malawi 4,2 4,7 35 % 1996 go Con 41 % 1996 Mozambique Zambie 1,3 2,7 3,3 1,3 Zimbabwe <1 Botswana 1,4 1,3 Afrique du Sud La Lettre de l’Infectiologue - Tome XVII - n° 6 - juin 2002 Madagascar 18 % 1991 30 % 1994 Nous remercions Monique Van Beveren pour la réalisation des figures 1, 3 et 4 de cet article. 179 M I S E A U P O I N T 9. Chatlynne LG, Ablashi DV. Seroepidemiology of Kaposi’s sarcoma-associated 33. Regamey N, Tamm M, Wernli M et al. Transmission of human herpesvirus 8 herpesvirus (KSHV). Semin Cancer Biol 1999 ; 9 : 175-85. infection from renal-transplant donors to recipients. N Engl J Med 1998 ; 339 : 1358-63. 10. Beral V, Peterman TA, Berkelman RL et al. 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Dans les zones de : a. faible endémie virale, le HHV8 infecte essentiellement les hommes homosexuels et la transmission virale se produit lors des rapports sexuels b. forte endémie virale, hommes, femmes et enfants sont infectés c. forte endémie virale, le HHV8 infecte essentiellement les hommes d. forte endémie virale, la séroprévalence HHV8 augmente avec l’âge et atteint souvent des taux élevés à la fin de la puberté e. forte endémie virale, la transmission du HHV8 se produit principalement de la mère à l’enfant et entre enfants II. Concernant le HHV8, indiquez les assertions correctes : III. Concernant le HHV8, indiquez les assertions correctes : a. les études épidémiologiques sont basées principalement sur des techniques de détection sérologiques (immunofluorescence et ELISA) b. les études épidémiologiques sont basées principalement sur des techniques moléculaires de détection de type PCR c. les tests sérologiques peuvent détecter, selon la technique utilisée, des anticorps dirigés contre des antigènes latents ou lytiques a. b. c. d. c’est un virus ubiquitaire présent de façon endémique dans tous les continents l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale sont des régions de forte endémie virale la salive semble être un réservoir viral majeur jusqu’à présent, peu d’arguments ont été trouvés en faveur d’une transmission hétérosexuelle du HHV8 e. la transmission du virus ne survient jamais lors de transplantation d’organes f. dans les pays endémiques, la plupart des individus transplantés ayant développé un sarcome de Kaposi étaient déjà infectés avant l’intervention Voir réponses page 168 % O À découper ou à photocopier UI, JE M’ABONNE AU MENSUEL Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules # Collectivité ................................................................................. La Lettre l’Infectiologue ABONNEMENT : 1 an ÉTRANGER (AUTRE FRANCE/DOM-TOM/EUROPE $ $ $ à l’attention de .............................................................................. 90 € collectivités 72 € particuliers 45 € étudiants* # libérale *joindre la photocopie de la carte + M., Mme, Mlle ................................................................................ Prénom .......................................................................................... QU’EUROPE) 110 € collectivités 92 € particuliers 65 € étudiants* $ $ $ *joindre la photocopie de la carte # Particulier ou étudiant Pratique : # hospitalière de ET POUR 10 € DE PLUS ! €, accès illimité aux 26 revues de notre groupe de presse disponibles sur notre $ 10 site vivactis-media.com (adresse e-mail gratuite) # autre.......................... + RELIURE Adresse e-mail ............................................................................... $ 10 € avec un abonnement ou un réabonnement Adresse postale ............................................................................. Total à régler ...................................................................................................... MODE Code postal ........................Ville …………………………………… $ carte Visa, Eurocard Mastercard Pays................................................................................................ 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