Nouvelles infections en transplantation rénale Cas clinique
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Nouvelles infections en transplantation rénale Cas clinique
Nouvelles infections en transplantation rénale A. Karras Néphrologie – Hôpital Foch – Suresnes Cas clinique • Mme C, 46 ans, admise pour dyspnée fébrile • Antécédents : – 2e transplantation rénale il y a 7 mois – Patiente d’origine africaine, 5 grossesses antérieures, immunisation anti-HLA à 65% avant la 2e greffe – Immunosuppression initiale par ATG (18amp), Tac, MMF, corticoïdes – Rejet humoral à 1 mois de greffe, traité par Bolus de Solumedrol, échanges plasmatiques et Rituximab – Efficacité au plan rénal (créat 125 µmol/l) – Réinjection de rituximab à M5 devant ré-apparition de lymphocytes B 1 ADMISSION SAMEDI SOIR En reprenant le dossier : Pas d’antécédents pulmonaires CMV D+R+, Zelitrex arrêté à M4 Bactrim arrêté à M3 Biologie usuelle : NFS : GB 9600, Hb 11.5 g/dl, Plt 190.000 EPP : hypogammaglobulinémie (5.5 g/l) CRP : 70 mg/l, GDS : PO2 65 mmHg Bactério : Hémocultures négatives à H24 Ag Pneumocoque ur. : neg Ag Legionelle urinaires : nég Fibroscopie Bronchique et LBA Résultats LBA : - Prédominance de macrophages - Pas d’hémorragie intra-alvéolaire - Pneumocystis Carinii : négatif - Ag Legionella : négatif - CMV : négatif - BAAR : négatifs - Présence de filaments aspergillaires L’aspergillose pulmonaire invasive est rare chez le transplanté rénal (<1%). Les cas surviennent souvent de façon épidémique (exposition à la poussière) La confirmation du diagnostic se fait surtout sur la constatation de lésions histologiques à la biopsie. Les formes extra-pulmonaires ne sont pas rares (cérébrales +++) La mortalité est élevée (>60%), malgré de multiples traitements désormais disponibles (amphotéricine B, caspofungine, voriconazole) 2 Fibroscopie Bronchique et LBA Résultats fibroscopie : - nodules multiples sur la muqueuse bronchique Examen cutané attentif Kaposi cutano-muqueux Diagnostic confirmé à l’anapath (histologie typique) ainsi que par la positivité de la sérologie HHV8 et de la PCR HHV8 sanguine NOUVELLES INFECTIONS : • Découverte récente de nouveaux agents infectieux (HHV-6, HHV-8, West Nile) • Identification d’atteintes spécifiques du sujet transplanté rénal sous l’immunosuppression moderne (BK virus, transmission de Candida par le greffon rénal). • Apparition ou réapparition d’infections déjà connues, jusque-là peu communes dans le contexte de la transplantation rénale (pneumocystose, aspergillose, nocardiose, mycobactérioses atypiques, microsporidiose) • Elargissement des indications de greffe rénale, avec des receveurs porteurs d’une infection virale active (HBV, HCV, HIV) disposant désormais d’un traitement efficace • Craintes quand à une pandémie éventuelle, avec une infection aggravée dans le contexte de l’immunosuppression (SARS, grippe aviaire) 3 Infection à HHV8 (1) Sarcome de Kaposi (SK) Maladie angioproliférative de la peau et des muqueuses, pouvant atteindre les ganglions ou les organes profonds, mettant en jeu le pronostic vital HHV8 (KSHV) Herpesvirus découvert en 1994, responsable du SK, de la maladie de Castelman multicentrique et du lymphome des séreuses Atteinte cutanée Détection de l’antigène latent LANA du virus HHV8 dans les lésions cutanés de SK Atteinte viscérale Infection à HHV8 (2) Infection à HHV8 chez le patient immunodéprimé •La séroprévalence de l’infection à HHV8 est très variable selon l’origine ethnique (3-5% en Europe occidentale, 30-50% en Afrique Subsaharienne) •Néanmoins, le Sarcome de Kaposi reste une maladie rare, se révélant surtout chez le patient immunodéprimé (infection VIH, traitement immunosuppresseur) 1.4% •Le risque de développer un Sarcome de Kaposi après greffe, pour un patient antérieurement séropositif pour l’HHV8 est de 10-30% selon les études •Le développement du SK est corrélé au degré d’immunosuppression et notamment à la réponse cytotoxique anti-HHV8 4 Infection à HHV8 (3) Etude de la réponse lymphocytaire T cytotoxique CD8+ (CTL) spécifique, dirigée contre l’HHV8, Tetramère par la méthode des tétramères HLA HLA classe I Cellule infectée par HHV8 Streptavidine fluorescente Peptide viral HLA classe I Peptide viral CD8 TCR αβ TCR αβ CTL Lymphocyte T cytotoxique (CTL) Cette méthode, grâce à la fixation de tetramères rendus fluorescents, permet de quantifier en cytométrie de flux les lymphocytes T CD8+ circulants, reconnaissant spécifiquement un peptide viral antigénique, associé à une molécule HLA de classe I donnée. Infection à HHV8 (4) Suivi prospectif de la réponse CTL anti-HHV8 durant l’évolution d’un Kaposi post-transplantation Poussée cut 3,50% 58% 3,00% 2,50% 67% CTL perforine+ tetramère + gB orf65 2,00% k12 1,50% orf6 orf61 1,00% PCR sanguine HHV8 positive et poussée cutanée de Kaposi 24% 0,50% 0,00% + - Arrêt Azathioprine -mois + - + PCR HHV8 Diminution Réponse CTL Anti-HHV8 Diminution stéroïdes 5 Infection à HHV8 (5) Quelle est la véritable importance du problème en France ? Etude nationale menée entre 2000 et 2004 : Morbidité de l'infection par le virus herpes humain 8 (HHV8) après transplantation rénale Sérologie HHV8 réalisée chez tous les D et R, de façon prospective Donneurs français - 40 séropositifs sur 3819 testés; prévalence : 1.05% - prévalence variable selon la région : 0 (Nord) à 2.1 (Ile de France) Receveurs de rein - 149 séropositifs sur 5130 testés; prévalence : 2.11% - prévalence variable selon la région : 0.9 (Ouest) à 6.2 (Ile de France Infection à HHV8 (6) Chez les patients séropositifs pour l’HHV8 avant la greffe (n=145) : 12,7% ont développé un Kaposi (après un suivi moyen de 903 j [0-1618] La virémie HHV8 était positive avant les manifestations cutanées, chez 12/21 (57%) des patients MK+ vs11/144 (7,6%) des patients MK(p=0,001) Pour les patients recevant un greffon HHV8+ : 53 patients (sur 64) ayant un suivi de plus d’un an (durée moyenne 38 mois) Séroconversion sans symptome clinique : 11.8% des receveurs Primoinfection clinique : 2 cas (4% des receveurs) -1 patient avec bicytopénie fébrile révélant un sd d ’activation macrophagique -1 patient présentant une Maladie de Kaposi cutanéo-viscérale 6 Infection à HHV8 (7) • • Le risque de transmission avec évènement clinique semble plus faible en greffe rénale qu’en greffe hépatique (6/12 patients = 50%) ou cardiaque (2/6 patients =33% ) La morbidité est également plus faible en greffe rénale. Parmi les 18 greffés hépatiques ou cardiaque ayant reçu un greffon HHV8+ on note : – 2 syndromes d’activation macrophagique (SAM) – 3 maladies de Kaposi dont 2 extensives, avec lymphoprolifération, – 2 maladies de Kaposi extensives dont 1 avec SAM En conclusion : • Le risque de MK est élevé chez les patients infectés préalablement à la greffe (12%). Il justifie un dépistage sérologique des populations à risque (origine géographique). La virémie HHV8 positive est correlée à l’existence d’une MK mais ne semble pas être un bon facteur prédictif • Le dépistage systématique des donneurs séropositifs HHV8 est essentiel non pas pour les éliminer mais pour surveiller la virémie HHV8 chez des patients D+R-. Problème : pas de test sérologique commercialisé, pouvant être réalisé en urgence avant le prélèvement. Infections à HHV6 / HHV7 • Découverte du HHVHHV-6 en 1986, du HHV7 en 1990 HHV • Membres de la soussous-famille des Betaherpesvirinae, Betaherpesvirinae, genre des Roseolovirus • Répartition ubiquitaire avec une forte séroprévalence dans la population générale adulte (>90%) • Tropisme électif mais non exclusif pour les lymphocytes T CD4+ 7 Pouvoir pathogène des HHV-6 et HHV-7 sujet immunocompétent HHVHHV-6 Exanthème subit ou Roséole infantile (Yamanishi et al. 1988) Asymptomatique +++ Syndrome fébrile ± convulsions ± éruption cutanée Complications : - Encéphalite - Hépatite - Insuffisance médullaire transitoire HHVHHV-7 Asymptomatique +++ Syndrome fébrile ± éruption cutanée Exanthème subit Pityriasis rosé de Gibert ? (Drago et al. al. 1997) Pouvoir pathogène des HHV-6 et HHV-7 sujet immunodéprimé Greffe de cellules souches hématopoïétiques Encéphalites (Drobyski et al. 1994, Rieux et al. 1998) Pneumopathies (Carrigan et al. 1991, Cone et al. 1993) HHVHHV-6 Syndromes fébriles et rashs (≠GvHD (≠GvHD)) (Asano et al. 1991, Cone et al. 1993, Wilborn et al. 1994) Insuffisances médullaires transitoires et retards à la sortie d’aplasie (Drobyski et al. 1993, Boutolleau et al. 2003) HHVHHV-7 Retard à la sortie d’aplasie (Wang et al. 1996), encéphalite (Chan et al. 1997) Transplantation hépatique HHVHHV-6 HHVHHV-7 Fièvre, thrombopénie, encéphalite (Singh et al. al. 1995) Rejet du greffon (Griffiths et al. al. 1999) Facteur de maladie à HCMV (Dockrell et al. al. 1997, Singh et al. al. 1997) Hépatite (Griffiths et al. 1999) 8 Pouvoir pathogène des HHV-6 et HHV-7 sujet immunodéprimé Transplantation rénale -Réactivation fré fréquente de HHVHHV-6 chez le patient transplanté transplanté (20 à 50% selon les études, alors que ce pourcentage est de 1010-15% chez le patient immunocompé immunocompétent). (Carrigan et al. 1991, Cone et al. 1993). Diverses manifestations manifestations cliniques on été décrites (fiè (fièvre isolé isolée, hé hépatite, signes neurologiques, syndrome d’ d’activation macrophagique). macrophagique). - Plusieurs études suggé suggérant un lien entre rejet et ré réactivation HHVHHV-6 : •Acott et al. al. 1996, Yalcin et al. al. 1994 : rejets du greffon ré rénal contemporains d’ d’une infection active à HHVHHV-6 (PCR+ dans PBMC circulants) •Okuno et al. al. 1990, Hoshino et al. al. 1995 : Pré Présence d’ d’HHVHHV-6 dans le greffon rejeté rejeté, pré élium tubulaire, de l’l’interstitium et de l’l’infiltrat prédominant au niveau de l ’épith ’épithé lymphocytaire -Prévalence plus importante de primoprimo-infection CMV avec maladie à HCMV chez des patients ayant une infection active à HHVHHV-6 au décours de la greffe (Desjardin et al. al. 1998). 1998). Association statistique entre risque accru de maladie à CMV et détection du génome du HHVHHV-7 dans les leucocytes (Osman et al. al. 1996, Chapenko et al. al. 2000, Kidd et al. al. 2000, Tong et al. al. 2000). Pouvoir pathogène des HHV-6 et HHV-7 sujet immunodéprimé Transplantation rénale -Etude prospective ré réalisé alisée à Saint Louis en 2003 (A. Karras, Karras, Ch Legendre), en association avec l’é quipe de virologie de la Pitié l’équipe Pitié (D. Caiola, Caiola, A GautheretGautheret-Dejean) Dejean) 50 patients greffés (30H/20F), âgés de 24 à 72 ans (médiane 48) suivis tous les 15 jours durant les 6 mois postpost-transplantation Type de greffe rein 41 (82%), rein/pancréas rein/pancréas 9 (18%) donneur cadavérique 45 (90%), vivant 5 (10%) 1ère greffe 40 (80%), 2e ou 3e 10 (20%) Traitement d’induction : SAL 27 (54%), basiliximab 20 (40%) Traitement d‘entretien cort/MMF/ ciclosporine 21 (42%) cort/MMF/ciclosporine cort/MMF/ tacrolimus 16 (32%) cort/MMF/tacrolimus cort/MMF/ sirolimus 6 (12%) cort/MMF/sirolimus Prophylaxie antivirale valaciclovir jusqu‘à 4 mois 43/50 (86%) Evolution de la greffe à M6 : survie greffon 98%, 98%, survie survie patients 98% 9 Cinétique de détection post-greffe (1) PCR HHV-6 PCR HHV-7 PCR CMV Ag CMV pp65 1800 80 1600 70 1400 Fréquence de détection 1200 50 1000 40 800 30 600 Nombre médian de lymphocytes 60 20 400 10 200 0 0 J0 M1 M2 M3 M4 M5 M6 Temps Cinétique de détection post-greffe (2) Cinétique de la médiane de la charge virale de Médiane de charge virale betaherpesvirus 100000000 1000000 10000 100 1 Sains J0 M1 M2 M3 M4 M5 M6 Temps Médiane de la charge virale HHV-6 Médiane de la charge virale HHV-7 Médiane de la charge virale HCMV Nombre médian de noyau pour l'antigénémie pp65 10 Infection à HHV-6 et HHV-7 après transplantation rénale • • • • • Détection plus fréquente que dans la population générale (mais moins fréquente que dans une population de patients hémodialysés !) Charge virale identique à celle retrouvée avant la greffe et chez le patient immunocompétent. Pas de lien avec la réplication CMV chez une population de greffés recevant une prophylaxie par Valacyclovir. Pas de lien entre détection de HHV-6 ou HHV-7 et fièvre inexpliquée, leucopénie, pneumopathie, signes neurologiques inexpliqués, rash Néanmoins lien statistiquement significatif entre – Positivité HHV-6 et rejet aigu post-greffe (p = 0.04) – Positivité HHV-7 et cholestase biologique (p = 0.03) INFECTION A BK VIRUS Famille des papovaviridae, sous-groupe des polyomavirus – 2 virus humains (BK and JC), 1 virus simien (SV40) – Virus ubiquitaires (65 à 100% de la population adulte) – Décrits initialement en 1971 – Nommés d’après les initiales des premiers patients – Virus à DNA, non enveloppés, à arrangement « microcristalin » Primoinfection asymptomatique dans l’enfance. Réactivation fréquente sans signe clinique chez l’immunocompétent Le rein et l’urothélium sont le réservoir du virus Maladies « classiques » chez l’immunodéprimé : • LEMP (JC) dans HIV • Cystite hémorragique (JC ou BK) chez greffé de moelle 11 INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus • • Décrite dans les années 80 (Rosen NEJM 1983), considerée alors comme rare, son incidence semble augmenter à la fin des années 90. Elle semble plus fréquente chez les patients les plus immunodéprimés • • • • • L’association Tac-MMF, est significativement associée à la NBKV Des T0 tacro >9 ng/ml semblent favoriser sa survenue Les protocoles sans stéroïdes semblent prévenir la NBKV Les multiples traitements de rejet par Solumedrol semblent au contraire néfastes… Son incidence varie selon les équipes, les protocoles d’immunosuppression, les méthodes diagnostiques… • • Selon les études menées entre 2001 et 2004, l’incidence serait entre 1.5 à 7% (4.5% en moyenne) Une étude longitudinale (Mayo Clinic) montre une progression de la prévalence (1% en 95, 5% en 01) INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (2) • • • Survient essentiellement pendant la première année post-greffe (>75% des cas décrits) Elle se manifeste par une dégradation de la fonction rénale, sans fièvre, sans signe extra-rénal L’histologie est caractéristique lorsque l’anatomopathologiste est habitué ou averti !!! • • • • Néphropathie interstitielle (inflitrat lympho – PNN – monocytes), souvent focal ou initialement limité à la médullaire Présence d’inclusions virales dans les celllules tubulaires rénales, avec mise en évidence d’un gros noyau en verre dépoli Evolution fréquente vers la fibrose interstitielle Le diagnostic souvent évoqué initialement (et parfois co-existant avec la néphropathie BK) est le rejet cellulaire ! 12 INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (3) INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (3) • Comment confirmer le diagnostic ? • Marquage viral in situ sur la PBR 13 INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (3) • Comment confirmer le diagnostic ? • Marquage viral in situ sur la PBR • Recherche de « Decoy Cells » dans les urines Reflet de la replication virale dans les cellules urothéliales et tubulaires Mises en évidence sur urines fraîches après coloration de Papanicolaou Description: cellules à noyau globuleux augmenté de volume avec une grande vacuole centrale et une fine collerette de chromatine à peine visible, parfois perte d’une partie du cytoplasme INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (3) • Comment confirmer le diagnostic ? • Marquage viral in situ sur la PBR • Recherche de « Decoy Cells » dans les urines • PCR BK virus • Urine : • peu discriminant (positif chez près de 50 % des patients transplantés pour certains) • Évocateur de néphropathie à BK si >10 7 copies/ml • Plasma : • peut être positive en dehors d’une néphropathie à BK virus mais signe néanmoins une réplication active • Evocateur de néphropathie à BK si > 10 4 copies/ml 14 INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (4) • Comment dépister précocement ? Délai médian d’apparition : Decoy cells 16 sem ( 2 - 69 ) PCR plasmatique 23 sem ( 4 - 73 ) Néphropathie BKV 28 sem ( 8 - 86 ) Screening proposé : 1- Decoy cells ou PCR urine /3mois 2- Si positif : faire PCR plasma 3- Si PCR plasma positif (Seuil ?) modifier l’immunosuppression Hirsch, New Engl J Med 2002 INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (5) • Comment prévenir la néphropathie à BK virus ? 1. Diminuer l’immunosuppression en se basant sur les marqueurs virologiques ? 0% de néphropathie à BK L’adaptation précoce du traitement en cas de virémie (arrêt MMF puis secondairement diminution des anticalcineurines si persistance) semble prévenir l’apparition de néphropathie Brennan et al AJT 2005 15 INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (5) • Comment prévenir la néphropathie à BK virus ? 1. 2. Diminuer l’immunosuppression en se basant sur les marqueurs virologiques ? Adapter l’immunosuppression chez le patient à risque ? Facteurs épidémiologiques : - Age du receveur >55 - Diabète sucré - Présence d’une sonde JJ -Séronégativité prégreffe pour le BK -Absence d’ HLA C7 chez receveur Etude de l’immunité anti-BK virus : Comoli Transplantation 2004 INFECTION A BK VIRUS Néphropathie à BK virus (6) • 1. Comment traiter ? Modifications de l’immunosuppression • • • • 2. Traitement anti-viraux • • 3. Arret MMF ou switch azathioprine Diminution anticalcineurines Switch sirolimus Switch leflunomide Cidofovir (sans probenecide) IgIV Retransplantation si perte du greffon (récidive dans 15% des cas) Pronostic : perte du greffon évaluée entre 20 et 80% des cas !!! 16 Infections du liquide de transport à Candida Albicans -L’infection du liquide de transport du greffon est fréquente (5-23% selon les séries) -Les germes habituellement mis en cause sont des entérobactéries, dont l’origine est souvent urinaire (Inf urinaire du donneur), digestive (ouverture du tube digestif en cours de prélèvement), ou secondaire à une contamination iatrogène. -Le pronostic est souvent bénin en cas d’identification précoce et de traitement antibiotique adapté -Une exception : l’infection du liquide de transport à Candida Albicans Facteurs de risque : - antibiothérapie à large spectre chez donneur - séjour prolongé du donneur en réanimation - plaie digestive lors du prélèvement Infections du liquide de transport à Candida Albicans Modes de présentation : 1- Anévrysme mycotique -survient dans les 60j -risque de rupture -doit conduire à une large resection et une reconstruction artérielle 17 Infections du liquide de transport à Candida Albicans Modes de présentation : 1- Anévrysme mycotique 2- Rupture anastomotique artérielle précoce Survenue dans les 15 premiers jours, avant la formation d’un anévrysme ou l’apparition d’anomalies à l’imagerie +++ Infections du liquide de transport à Candida Albicans Modes de présentation : 1- Anévrysme mycotique 2- Rupture anastomotique artérielle précoce Infiltration de la paroi artérielle par des PNN, avec présence de filaments mycéliens 18 Infections du liquide de transport à Candida Albicans Comment prévenir les complications : -Détection systématique avec mise en culture pendant 10j et recherche spécifique de levures dans le liquide de transport. -Si le liquide est infecté par le Candida : -Recherche systématique d’infection dans hémocultures, liquide de redons, ECBU -Mise en route précoce d’un traitement antifungique (fluconazole, caspofungine, flucytosine) -Imagerie répétée (Doppler, angioscanner, IRM ?) -Discuter néphrectomie de sauvetage (avant la rupture hémorragique) en cas de positivité de tous les prélèvements et inefficacité des antifongiques … Transplantation rénale chez le sujet HIV+ • • Anecdotique dans les années 90, la transplantation d’organe chez le patient HIV+ devient désormais plus fréquente Les premiers résultats sont plutôt encourageants : Survie patients (USRDS 96-01), n=47 Survie greffons rénaux (suivi de 2.8 ans) 97.7% (vs 93.2 si HIV-) Abbot et al. JASN 2004; 15 : 1633-9 19 Transplantation rénale chez le sujet HIV+ • Les premières séries semblent confirmer les bons résultats : Philadelphie (n=40) Kumar et al. KI 2005; 67 : 1622-9 Transplantation rénale chez le sujet HIV+ • Les premières séries semblent confirmer les bons résultats : Philadelphie (n=40) Registre SRTR (ATC 05) : Kumar et al. KI 2005; 67 : 1622-9 178 patients, à 1 an de la greffe Survie patients : 92% Survie greffons : 84% Pas de différence avec les patients HIV- 20 Transplantation rénale chez le sujet HIV+ • Les recommandations actuelles – Sélection des candidats à la transplantation : • • • • • • – CD4+>200 depuis plus de 6 mois CV HIV indetectable (<50 copies/ml) depuis >3 mois Traitement antiretroviral stable (>3 mois) Karnofsky >70 Absence de néoplasie récente (<5 ans) en dehors de CIN ano-génitaux Bonne observance thérapeutique Immunosuppression : • SAL non recommandé • Trithérapie corticoïdes - anticalcineurine – MMF ou sirolimus (+/- anti-R-IL2) • Attention aux interractions médicamenteuses Am J Transpl 2004; 4(S10) : 83-88 – Surveillance accrue au plan néphrologique : le rejet est fréquent +++ • 9/40 patients dans la série de Kumar et al. • 9/14 dans la série de Frassetto et al. (6 dans la première semaine, avant la CsA) Transplantation rénale chez le sujet HIV+ • Les interactions médicamenteuses – Anticalcineurines et anti-rétroviraux : • Anti-protéases : majorent les taux plasmatiques de CsA/Tac – Inhibent le CYP3A – Interragissent avec la P-gp – Leur biodisponibilité serait également être améliorée par les anticalcineurines… • Inhibiteurs non-nucléosidiques : diminuent les taux plasm. de CsA/Tac – Inducteurs du CYP3A • L’association des différents antirétroviraux (et les suscéptibilités intreindividuelles ?) rend les besoins en anticalcineurines très variables Ainsi, dans l’étude de Kumar, pour des mêmes cibles de ciclo (T0 : 150-200) anti-protéases INN rev transcr IN rev transcr Posologie moyenne de CsA 65+/-40 mg/j 313+/- 208 mg/j 186+/- 78 mg/j 21 Transplantation rénale chez le sujet HIV+ • Les interactions médicamenteuses – Anticalcineurines et anti-rétroviraux : Patients sous antiprotéases seules Frassetto et al. Transplantation 2005; 80 : 13-17 Patients sous antiprotéase+INNRT Les questions ouvertes : Comment faut-il donner les anticalcineurines ? Petites doses bi-quotidiennes ? Espacer les doses ? Que faut-il surveiller ? T0 ? T2? T4 ? : semble être le mieux corrélé à l’AUC pour les patients sous anti- Transplantation rénale chez le sujet HIV+ • Les problèmes éthiques semblent désormais résolus, avec des études montrant une survie patient et greffon équivalente aux sujets HIV- (à court et moyen terme), et surtout supérieure à la survie des patients HIV+ en dialyse …. • Les problèmes infectieux paraissent maîtrisables, lorsque la sélection des patients se fait sur des critères solides. • Les problèmes essentiels semblent surtout immunologiques et pharmacologiques : – Taux de rejet important – Suivi pharmacologique difficile et adaptations médicamenteuses multiples (à la fonction rénale, aux autres médicaments, aux troubles digestifs, aux problèmes hématologiques…) 22 Conclusions • • • • • • Ces dernières années ont été marquées par la diminution significative d’un certain nombre d’infections opportunistes « classiques » chez le patient transplanté rénal (CMV, pneumocystis, EBV), notamment grâce aux diverses prophylaxies anti-infectieuses et au meilleur dépistage prégreffe Les progrès de la virologie permettent de détecter de nouveaux agents, pathogènes ou non. L’éviction des donneurs d’organes porteurs de ces virus ne doit pas être systématique Les patients immunodéprimés sont particulièrement exposés au risque de nouvelles épidémies ou pandémies infectieuses Les modifications de nos schémas d’immunosuppression ont fait découvrir de nouveaux agents infectieux (tel le BK virus) ou réapparaitre des maladies peu communes. Les immuno-suppresseurs du futur seront peutêtre responsables de nouvelles pathologies infectieuses… Néanmoins, de nouveaux traitements et vaccins (HPV) transformeront probablement le spectre et le pronostic des maladies infectieuses du greffé La sur-immunosuppression des patients peut être dangeureuse +++ 23