LES SUCCESSEURS DE GODIN

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LES SUCCESSEURS DE GODIN
LES SUCCESSEURS DE GODIN
Marie Moret (1888)
Marie Moret (1840-1908) est la fille de Jacques-Nicolas Moret, cousin
germain de Jean-Baptiste André Godin et son compagnon d’apprentissage
à Paris et dans le midi de la France au milieu des années 1830. Lorsque
son père est appelé par Godin à Guise pour prendre la direction des ateliers
de l’usine, Marie Moret est envoyée à Bruxelles pour poursuivre des
études. Elle rejoint ses parents au Palais Social en 1860. Enthousiasmée
par le projet familistérien, elle occupe la fonction de secrétaire du
fondateur, avant de devenir sa collaboratrice, sa compagne et son
épouse en 1886.
Femme discrète mais émancipée, cultivée, engagée, Marie Moret
occupe une place importante dans la conduite des affaires du
Familistère. Elle dirige les services d'éducation et seconde efficacement Louis-Victor Colin
Godin dans l'intimité de l'appartement du Palais Social. À la mort de son Louis-Victor Colin dans une salle d’exposition de l’usine,
photographie anonyme, 1899.
époux, en janvier 1888, elle exerce un intérim à la tête de la Société du
Familistère. Elle démissionne cependant de la charge d'administreur-gérant dès juillet 1888 pour se consacrer à la mémoire de
Godin et à la promotion de son œuvre en France et à l'étranger.
François Dequenne (1888-1893)
Directeur de la fabrication de l'usine de Guise, associé de la première heure, membre du conseil de gérance à partir de 1880, François
Dequenne assiste Marie Moret durant sa gérance. Il lui succède en tant qu’administrateur-gérant entre août 1888 et septembre 1893. Il
poursuit les travaux laissés inachevés à la mort de Godin, en particulier la construction et l'installation du Familistère de Laeken, près de
Bruxelles.
Louis-Victor Colin (1893-1932)
Brillant ingénieur des Arts et Métiers recruté par l’Association coopérative du Capital et du Travail en 1886 et gendre de François Dequenne,
Louis-Victor Colin était le successeur que Godin s’était choisi. Trop jeune pour assurer cette fonction à la mort du fondateur, il est élu
administrateur-gérant en septembre 1893.
Avec l’autorité morale que lui avait conférée Godin et grâce à ses talents d’entrepreneur, il donne un nouveau souffle à l'Association et
assure la prospérité industrielle de la Société du Familistère. Il est également l'artisan de la grande reconstruction après 1918. Promu
officier de la Légion d’honneur, Louis-Victor Colin prend sa retraite en 1932 au terme d'une gérance de quarante années.
René Rabaux (1933-1954)
Arrivé à la tête de l’Association coopérative du Capital et du Travail en 1933, René Rabaux est ingénieur des Arts et Métiers. C’est un proche
de la famille Prudhommeaux, active dans le mouvement coopératif, qui l’a hébergé à Paris pendant la Grande Guerre. Il est l'unique
administrateur-gérant récusé par les associés de la Société du Familistère. Soucieux de maintenir une solidarité coopérative parmi les
Familistériens, son départ en 1954 met à jour les dissensions au sein de l'Association.
Raymond Anstell (1954-1968)
Raymond Anstell accède à la gérance en 1954 dans un contexte associatif très tendu. Pour faire face à des difficultés économiques très
graves, il entreprend de moderniser le matériel et les bâtiments de l'usine en contractant d'importants prêts. Malgré ces efforts, il met un
terme en 1968 à l'expérimentation autogestionnaire pour tenter de sauver l'activité industrielle.
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Coll. Familistère de Guise © Familistère de Guise
Cinq administrateurs-gérants élus par l’assemblée générale des associés de l’Association coopérative
succèdent à Godin jusque 1968.

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