LA PRODUCTION DES FONDERIES

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LA PRODUCTION DES FONDERIES
LA PRODUCTION DES FONDERIES
L’étonnante diversité des modèles caractérise la production des fonderies de Guise à toutes les époques
de son développement jusque la Seconde Guerre mondiale.
Coll. Familistère de Guise © Familistère de Guise
Avant 1914
En 1840, Jean-Baptiste André Godin dépose un brevet pour la fabrication
d’appareils de chauffage en fonte de fer. La fabrication des premiers modèles
est sous-traitée jusqu’à l’établissement d’une fonderie dans un hangar
d’Esquéhéries en 1842. C’est cependant après le transfert de la manufacture
à Guise, en 1846, que la production prend son essor.
Mal connue avant la publication du plus ancien album, en 1863, la production
des fonderies de Guise et de Bruxelles – créée en 1854 – compte alors 131
modèles d’appareils et d’ustensiles en fonte. Certains d’entre eux sont
décorés par un procédé d’application d’émaux polychromes breveté en 1851.
Jusqu’en 1914, la fréquence et l'abondance des nouveautés sont les fers
de lance de la stratégie de la maison "Godin-Lemaire" devenue "Société du
Familistère Godin & Cie" à la fondation de l’Association coopérative du
Capital et du Travail en 1880.
Les salles d’exposition de l’usine
Une salle d’exposition des produits de l’usine de Guise,
De Jongh Frères photographe, 1899.
L’album de 1867 présente 300 modèles organisés en six séries telles que les cheminées de luxe, les appareils d'hygiène ou les ustensiles
de cuisine. Celui de 1887, le dernier édité du vivant de Godin, voit l’apparition d’appareils au gaz et de cuisinières-jouets, réductions en
fonte de fer des appareils domestiques. Le calorifère hygiénique n°120 dit "petit Godin", emblème de la marque, apparaît pour la première
fois en 1903. L’album de 1914, publié sous la gérance de Louis-Victor Colin, propose 4000 modèles parmi lesquels des articles d'écurie et
de jardin, des plaques indicatives, des appareils électriques ou des installations de chauffage central.
Cette diversification va de pair avec une importante augmentation de la production. Des 20 000 appareils produits en 1863, on passe à
environ 100 000 en 1887 et 200 000 en 1914. Les productions primées à l’Exposition internationale de Paris en 1878 s’exportent alors en
Europe et en Amérique du Nord. En témoignent, les albums édités en anglais ou en néerlandais.
La guerre de 1914-1918 brise cette dynamique. La destruction d'une grande partie de la collection des plaques-modèles, étalons du
moulage des appareils et objets de fonte, réduit à néant 70 ans d'une création industrielle particulièrement riche.
Après 1918
Après la Grande Guerre s’amorce une période de "reconstitution" suivant le terme en usage pour la reconstruction du patrimoine des
régions françaises dévastées en 1914-1918.
Dès 1921, les albums montrent la recréation progressive des modèles auxquels une clientèle toujours fidèle est demeurée attachée.
En 1923 déjà, 1250 modèles sont proposés et l’usine a retrouvé un niveau de production comparable à celui d’avant-guerre. Sous la
gérance de Louis-Victor Colin, la Société du Familistère fait la preuve de sa capacité d'adaptation à l'évolution des besoins et du goût
et, malgré les difficultés, l'après-guerre apparaît comme une période faste du Familistère.
L’album de 1927 marque l'achèvement de cette reconstitution industrielle. Les vues des usines de Guise et Bruxelles intégralement
reconstruites sont substituées aux vues antérieures à 1914. La nouvelle marque de fabrique, un logotype épuré constitué du seul cartouche
"Godin", ouvre une nouvelle ère, tout comme le dépôt de marques d’appareils aux noms imagés : Chauffette, Godinette, Gazolette,
Radiolette.
Sous la gérance de René Rabaux, à partir de 1933, de nouveaux modèles sont développés : série de cuisinières à gaz et premiers modèles
de cuisinières électriques. Dans la continuité de l'œuvre de Colin, la société dépose de nouvelles marques d'appareils : Pot-au-feu,
Parisette, Provencia, Sequana ou Colinette en hommage à l'ancien administrateur-gérant. Quant à la couverture du dernier album
général, daté de 1934, elle porte l'image publicitaire du diable au fourneau qui inspirera à partir de 1938 la marque à la flamme. Cette
flamme orne aujourd’hui encore les appareils de chauffage et les cuisinières de haute technologie produits à Guise par l’entreprise
Godin S.A..
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