Déclaration à la presse de l`Union européenne, des Etats
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Déclaration à la presse de l`Union européenne, des Etats
Délégation de l'Union européenne au Burundi DECLARATION A LA PRESSE DE L’UNION EUROPENNE, DES ETATS-UNIS ET DE LA SUISSE SUITE A LA REUNION DE DIALOGUE POLITIQUE TENUE AVEC LE GOUVERNEMENT DU BURUNDI, LE 11 MAI 2015 1. Nous venons de conclure le 6ième dialogue « intensifié » entre l’UE et le gouvernement du Burundi sur la crise que traverse le pays. Pour cette occasion, les Etats-Unis et la Suisse se sont joints ce qui démontre notre préoccupation partagée. Nous ne sommes pas les seuls : au cours des dernières semaines d’autres se sont exprimés sur la situation au Burundi : le CSNU, UA, CAE, HCDH, TPI, des pays individuels, tous ont exprimé comme nous notre grande préoccupation que le risque de déstabilisation est réel, avec une fracture politique, sociale et économique durable. Le flux grandissant de réfugiés en témoigne. 2. Il faut en premier lieu arrêter la violence née autour de la question du troisième mandat. La violence et le langage excessif n’ont pas leur place dans un processus électoral. Cela vaut pour tous, tous doivent faire preuve de retenu, mais nous avons rappelé aux autorités leur responsabilité première dans la situation actuelle, et que l’interdiction de manifester et l’intimidation systématiques des opposants emportent le risque de conduire à une confrontation. Nous avons insisté sur la nécessité de reconnaitre à chacun, quelle que soit son opinion, le droit de pouvoir l’exprimer et de pouvoir manifester pacifiquement. 3. Les forces de l’ordre ont une responsabilité particulière. Nous avons fait part de notre préoccupation devant les allégations d’usage disproportionné de la force dans la gestion des manifestations et de mauvais traitements infligés aux manifestants arrêtés. Chaque personne arrêtée doit être traitée de manière juste et équitable en conformité avec les règles de droit. Concernant l’armement des groupes de jeunes, et notamment de certains Imbonerakure, nous avons souligné que les évènements de ces derniers jours ont montré la réalité de la circulation des armes; nous avons également répété notre préoccupation devant le recours par les forces de l’ordre à des forces supplétives qui n’ont pas leur place dans un Etat de droit ni dans l’équilibre des accords d’Arusha. Il faut que des mesures rapides, visibles, et à même de rassurer la population soient prises. Ceci nous apparait comme une précondition à ouverture d’un véritable espace politique avant les élections. Dans ce contexte, nous avons rappelé la responsabilité individuelle de ceux qui sont à l’origine des violations graves des droits de l’homme et nous avons salué la récente déclaration de la Procureure de la CPI à ce sujet. 4. Nous avons appelé les autorités à prendre en compte la dimension régionale de la crise actuelle et les inquiétudes qu’elle a fait naître dans la région ; à cet égard nous nous félicitons de l’initiative prise par la Présidence de la Communauté Est Africaine de réunir un sommet le 13 mai à Dar-es-Salam comme nous nous félicitons des autres initiatives de dialogue en cours, en particulier les efforts déployés par l’ESSGNU Said Djinnit et la visite d’une haute délégation de l’UA. 5. Concernant le processus électoral, le chef de la mission d’observation de l’UE s’exprimera cet après- midi ; il pourra entrer dans les détails. Nous avons pris acte de l’état de la préparation technique et des dépôts de candidature à l’élection présidentielle, mais avons exprimé notre vive inquiétude sur les conditions d’une campagne électorale pour laquelle l’exercice des libertés d’opinion et d’expression est très fortement compromis. Nous regrettons que le glissement du calendrier ne soit pas pris en compte afin de permettre de meilleures conditions. Nous avons également fait part de notre forte préoccupation devant le blocage des médias par divers procédés, qui contribue à aussi à l’impossibilité de conduire une campagne électorale crédible. Nous souhaitons que le Burundi réussisse ces élections. Nous avons exhorté le gouvernement à prendre les mesures qui s’imposent pour créer les conditions minimales pour des élections crédibles. 6. En conclusion, la situation est critique. Le gouvernement doit prendre des engagements précis en termes de gouvernance et de gestion de la crise. L’initiative de la Communauté de l’Afrique de l’Est est importante à ce sujet. La manière dont la sortie de crise et le processus électoral seront menés sera au centre des conditions de notre partenariat à l’avenir. 11 mai 2015