Extraits de presse
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Extraits de presse 21-22 octobre 2012 Sous la perruque blonde de Miss Knife, cette fine lame d'Olivier Py Miss Knife a lancé son premier couteau ce 18 octobre et nous l'a fiché en plein cœur. C'est en effet au Théâtre de l'Athénée qu'Olivier Py a entamé entamé un tour de chant qui devrait occuper jusqu'à la fin de l'année puis de mars à mai 2013 l'ancien directeur de l'Odéon, avant sa prise de fonctions au Festival d'Avignon à l'automne 2013. Miss Knife est sortie tout armée de la cuisse d'Olivier Py en 1992 : elle n'était alors que la Lanceuse de couteaux de sa pièce La Nuit au cirque, créée au Théâtre du Peuple à Bussang. Amphitryon revisité mêlait aux dieux de l'Olympe ceux de la foire. Olivier Py est devenu Miss Knife sans abandonner pour autant la Femme-Serpent, Serpent, la Clownesse, le Squelette de cotillon... comme en témoigne le texte de ses chansons aussi tristes et radieuses, parodiques et sentimentales que libres et désespérées. Compagne d'infortune En 1996, cracheur de feu prométhéen, Py a introduit Miss Knife Knife et sa Parade dans le sacro-saint sacro Festival d'Avignon . Avant d'en faire sa compagne de fortune ou d'infortune selon que tournaient les vents. C'est donc tout naturellement avec elle qu'il a fait ses adieux sur la scène de l'Odéon le 12 mars. Jolie revanche reva qu'un directeur d'institution quittant son job en chanteuse travestie, perruque blonde, boucles d'oreilles et robe à paillettes, montrant son cul en parlant de ses amants "des toilettes de la gare de l'Est"... Aujourd'hui, Miss Knife n'est pas pacifiée. pacifiée. Elle chante sa désespérance avec l'humour tragique et salvateur consubstantiel du fait de vivre. Ses chansons réalistes disent la vie brève, l'espérance violente, les amours délétères, les enfants perdus, les artistes perdants. Empruntent à Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, au jeune Mallarmé, et surtout à Nerval le suicidé (El Desdichado). Les belles musiques romances, tangos, javas - de Stéphane Leach et Jean-Yves Jean Yves Rivaud , les musiciens de jazz qui l'accompagnent sont comme le décor de lampes vives imaginé imagi par Pierre-André André Weitz avec ses grandes gélatines colorées qui tombent comme des couperets. Puissance incantatoire La voix d'Olivier Py est chaude et prenante - travaillée avec le même professeur de chant que le baryton Laurent Naouri -, jamais caricaturale. rale. Elle nasille parfois en ouvrant les voyelles, prend des accentuations tragiques à la grande Barbara, évoque l'émouvant vibrato et la puissance incantatoire de Léo Ferré. Olivier Py en scène n'a que les stigmates irrévérencieux d'une chanteuse de music-hall. musi hall. Cet homme qui se vêt de bijoux et de plumes (parce que "quand vous avez perdu beaucoup dans vos combats, il reste une solution : les mettre sur ses fesses") ne masque rien de sa masculinité pileuse, fûtfût elle inscrite dans un string de strass rouge. Il n'est jamais plus beau que la tête nue, cils charbonnés et lèvres peintes, abandonné à la musique, le corps presque brutal sanglé dans un fourreau ouvert sur des jambes gainées de rouge méphistophélique. Histoire de dire sans doute que l'ange déçu a toujours to le diable au corps. Marie-Aude Roux 1 octobre 2012 - N° 202 Miss Knife revient, avec le nouveau spectacle composé et interprété par son inventeur, Olivier Py, qui revêt les paillettes interlopes de son double iconoclaste. Entre sacrifice de music-hall et apocalypse joyeuse. « Miss Knife est, en quelque sorte, la comédie satirique de l’ensemble de mon œuvre. », disait Olivier Py, dans un entretien accordé à La Terrasse en 2004. « Miss Knife a sa vie propre. Certains de ses fans n’aiment pas du tout ce que fait Olivier Py. Miss Knife et Olivier Py fonctionnent presque en rivaux. Des gens ont été très déçus qu’un poète sérieux en vienne à se travestir dans une cave ! Maintenant, Miss Knife a vieilli et est devenue plus sage, moins destroy ! (…) Elle ne se notabilise pas vraiment et demeure underground, mais elle a quitté le cercle quasi amical dans lequel elle avait commencé. » Comme l’héautontimorouménos à l’ironie vorace des Fleurs du mal, à la fois plaie et couteau, Miss Knife est une abandonnée, condamnée au rire éternel, miroir et rivale de son créateur, qui compose, avec ce travelo incandescent, un personnage inouï. La classe cravachée de Marlène, les fêlures de tendresse et l’ironie de Barbara, l’esprit aiguisé de Juliette, la fulgurance explosive d’Ingrid Caven, un air de débine berlinoise sous le paravent des faux cils : Miss Knife, icône froufroutante d’un music-hall emperlousé et insolent, chante des rengaines désespérées et désespérantes, drôles, ironiques et tendres. Couteau sanglant et fourreau d’or Les premières Ballades de Miss Knife, créées au cours des années, au fil des apparitions sur scène de ce bouleversant personnage, ont déjà été réunies dans un disque, il y a dix ans. Ce nouveau spectacle est l’occasion de découvrir un autre répertoire, qu’on retrouve sur un album, à paraître chez Actes Sud, le 9 octobre. La plupart des chansons de ce deuxième opus ont été écrites pour le théâtre d’Olivier Py. La veine est moins psychologique et plus métaphysique : Miss Knife interroge la condition humaine et la vie d’artiste avec une profondeur moins cynique que son ancien et désopilant mémento du suicide. Mais l’ironie demeure, et si cette gagneuse des « paradis de tristesse », chers à son créateur, a l’esprit philosophique, elle ondule aussi d’une hanche péripatéticienne : « von Kopf bis Fuss mit Liebe eingestellt », chantait Dietrich ! Accompagnée par Julien Jolly, Olivier Bernard, Stéphane Leach et Sébastien Maire, Miss Knife adopte un touche plus jazzy avec ce nouveau tour de chant, pour lequel le fidèle Pierre-André Weitz a cousu des fourreaux emplumés encore plus délirants que les précédents atours de cette vénéneuse et flamboyante étoile, qui s’est choisi le théâtre pour ciel. Catherine Robert Télérama Sortir Strass, plumes blanches nches ou noires, talons aiguilles et maquillage outrancier, la miss Knife d'Olivier Py a parfois des allures d'Ange bleu et de Marlène Dietrich, parfois les airs plus sombres de Barbara. Les chansons sont mélancoliques ou pleines d'humour. Elles parlent d'amour amour et de domination, jamais vraiment au premier degré, toujours décalées. En travesti foufou, Olivier Py nous séduit et nous émeut avec ses romances douloureuses. Que le futur directeur du Festival d'Avignon fasse preuve de cette insolence et de cette liberté l d'esprit nous ravit. Sylviane Bernard-Gresh Bernar