Olivier Py donne la parole à Miss Knife
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Olivier Py donne la parole à Miss Knife
Le Soir Lundi 12 novembre 2012 12 novembre 2012 32 LACULTURE Olivier Py donne la parole à Miss Knife SCÈNES Un spectacle de chansons du futur patron d’Avignon au Théâtre National LES BELGES Depuis une quinzaine d’années, le metteur en scène Olivier Py se transforme en Miss Knife. Ce double au féminin interprète ses chansons. Nouveau directeur du Festival d’Avignon, il en prépare l’édition 2014. ENTRETIEN uteur, acteur, metteur en scène et bientôt directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py sera sur la scène du Théâtre National dès le 14 novembre. Entouré de quatre musiciens, il revêtira une nouvelle fois l’habit de lumière de Miss Knife, personnage de cabaret qu’il a créé au Festival d’Avignon il y a une quinzaine d’années. Mais contrairement aux travestis classiques, Miss Knife ne se consacre pas à des reprises de titres connus et n’interprète que les chansons écrites… par Olivier Py. Tous à Avignon A On a découvert Miss Knife à Avignon. Comment est-elle née et vous attendiez-vous à l’interpréter encore en 2012 ? Je faisais déjà du music-hall et du cabaret à 20 ans. Miss Knife était d’abord un personnage de lanceuse de couteau dans une de mes pièces. D’où son nom. Lorsqu’elle est devenue le personnage de ce spectacle, c’était pour quelques soirs. Ensuite, comme toutes les vedettes de music-hall, je voulais raccrocher. Si elle est toujours là aujourd’hui, c’est qu’il y a une vérité dans ce personnage. Pour vous ou pour le public ? Les deux. Pour moi, il y a un besoin d’être en scène, d’être en danger, en confrontation directe avec le public. Et puis c’est une part de moi-même que je n’arrive pas à abandonner. Chaque fois que la vie m’a un peu éprouvé, j’ai voulu la retrouver. Vous parlez de mise en danger. Pour quelle raison ? Parce que Miss Knife, c’est moi. C’est un personnage mais c’est aussi un masque qui tombe très souvent. Avec ce personnage je parle de moi de manière plus intime que dans mes autres spectacles. Il faut qu’il y ait quelque chose qui doit se dire et qui doit être à la fois très simple et profond. Et puis ce que raconte Miss Knife, c’est ce que tout le monde peut en- S’il écrit lui-même ses chansons, Olivier Py se transforme en Miss Knife pour les interpréter. © D.R. tendre : la nostalgie du temps qui passe, les chagrins d’amour, la beauté du printemps, la vie difficile des artistes… Il est plus facile de faire passer cela en chanson que dans une pièce de théâtre ? Il y a 20 chansons mais 2 minutes de complaisance dans une chanson, tout le monde peut le supporter. Mieux qu’un spectacle de 4 heures. Ce n’est pas toujours facile d’aller écouter des grands poèmes. Vous avez créé Miss Knife alors que vous obteniez une reconnaissance importante comme metteur en scène et auteur de théâtre. Avez-vous hésité à mettre ce personnage en avant ? Non j’ai toujours fait les deux en même temps. Miss Knife était dans l’underground quand Olivier Py était déjà dans l’institutionnel. Ce qui m’a surpris c’est sa reconnaissance. Pour le reste, j’ai toujours fait cet exercice de schizophrénie comme une chose salvatrice. Ca me permet aussi d’échapper au personnage d’Olivier Py. Olivier Py est aussi un personnage ? Bien sûr, comme vous, comme tout le monde. Nous jouons tous un personnage à un moment ou l’autre et nous avons besoin d’y échapper. Chacun a sa manière de le faire. La mienne est de créer cet autre personnage. Moi je suis la somme de toutes ces identités. Je me suis toujours permis d’être multiple, je n’ai jamais renoncé à rien de ce que je suis. Miss Knife est-elle devenue votre double ? Il n’y a pas plus de moi en elle mais sans doute quelque chose de plus nu, de plus intime, notamment ma part de féminité que j’ex- prime sur scène et pas tellement dans la vie. Parce que dans la vie, il n’y a pas les musiciens derrière qui font que ça devient beau. ■ Propos recueillis par JEAN-MARIE WYNANTS Du 14 au 17 novembre au Théâtre National, www.theatrenational.be. sur lesoir.be L’intégrale de l’interview d’Olivier Py se trouve sur www.lesoir.be/culture/scènes Après avoir dirigé le Centre dramatique d’Orléans, Olivier Py a présidé aux destinées de l’Odéon-Théâtre de l’Europe de 2007 en 2012. Son éviction par le ministre de la culture Frédéric Mitterand, qui décide de le remplacer par Luc Bondy, entraîne une intense campagne de mobilisation en sa faveur. Quelques jours plus tard, à la surprise générale, le même Frédéric Mitterand annonce qu’il nomme Olivier Py à la tête du Festival d’Avignon à partir de 2013. Vous êtes auteur, metteur en scène, acteur, chanteur... pourquoi prendre en plus des responsabilités à la tête de ces institutions ? Rien ne me suffit jamais. Et puis je crois que les artistes doivent continuer à gérer la vie artistique. Il ne faut pas que nous devenions des pions dans la main des directeurs de théâtre ou des curateurs d’exposition. On fait les choses un peu différemment. Et puis pour moi, mettre en scène ou diriger un théâtre ou un festival, c’est la même chose. C’est tout aussi passionnant pour moi de travailler sur la tarification du festival d’Avignon, par exemple. Ca condi- tionne l’art. C’est la totalité du théatre dans la cité qui m’intéresse. Qu’est-ce que cela vous fait de vous préparer à diriger le festival où on vous a découvert ? Maintenant je suis directeur du festival auquel je dois tout. J’ai commencé dans le off en 85 puis j’ai été révélé en 95 dans le programme officiel. Il me semble bien que je consacre quelques années à lui rendre ce qu’il m’a donné. Mais il faut rester un directeur artiste. Vous avez déjà commencé à travailler ? Bien sûr, à la fois sur l’organisation et la programmation. Les Belges auront toujours leur place à Avignon ? Evidemment. J’adore votre pays et ses artistes. Ces dernières années, du côté belge, on n’a vu que des productions flamandes... A l’avenir, je vous assure qu’il y aura aussi des productions francophones. C’est la scène belge dans son ensemble qui me passionne. Je suis d’ailleurs très touché par ce qui se passe dans votre pays aujourd’hui. Je trouve très triste l’idée qu’il puisse disparaître. J’en fais peut-être une affaire personnelle mais cela m’attriste beaucoup. PROPOS RECUEILLIS PAR J.-M.W. LA BÉDÉ LE SERMENT DES CINQ LORDS (179) PAR YVES SENTE & ANDRÉ JUILLARD © EDITIONS BLAKE & MORTIMER, 2012. Le cadeau était soi-disant prévu pour le petit ami de Lisa, mais je crois que, méritez plus que lui ! Le manuscrit de Lawrence ! Quelques minutes plus tard, les deux amis rejoignent l’Ashmolean Museum. Ah ! Messieurs ! Quelle histoire ! Je n’en reviens pas ! M. le Conservateur, croyez bien que je suis aussi estomaqué que vous par la tournure des événements ! Mais gageons que le capitaine Blake va nous explications ! Gentlemen, je vous propose de rejoindre le bureau du pro THÉÂTRES GRAND BRUXELLES Centre culturel d’Auderghem (Boulevard du Souverain, 183 ; 02-660.03.03 ; www.cc-auderghem.be) Du 12/11 au 18/11 (20 h 30) : « Mon meilleur copain ». D’Eric Assous. Mise en scène : Jean-Luc Moreau.