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PRÉPARATION
Tenir compte de la question
• « principe de l’inventaire » et « fantaisie » : cela vous invite à travailler sur
la structure du poème.
– Étudiez l’anaphore (servez-vous de votre réponse à la question posée sur
le corpus).
– Il s’agit d’une succession de tableaux : comment sont-ils organisés ?
ordre ou désordre ?
• « lyrisme » : étudiez les indices de l’écriture lyrique.
– Analysez les sentiments du poète, notamment l’expression de son amour.
– Image de la femme aimée ?
– Quelle image Apollinaire donne-t-il de lui-même ?
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Trouver les axes
• Utilisez les pistes que vous ouvre la question, mais composez aussi la
« définition » du texte.
Poème en vers libres reposant sur une anaphore (genre) qui décrit (type
de texte) de multiples « saynètes » variées (thème) pour dire son amour
(but / déclaration d’amour), ordonné et fantaisiste à la fois, simple
(adjectifs), discrètement lyrique (registre), qui peint aussi son auteur.
• Utilisez les éléments de la question et de la « définition » pour trouver des
axes ou des idées directrices.
Dans chaque axe, introduisez un mot de la question.
m Premier axe : un tableau en kaléidoscope
L’aimable fouillis sorti des pensées du poète.
m Deuxième axe : une déclaration d’amour
L’évocation de la femme aimée ; passion et lyrisme discret.
m Troisième axe : la figure / un portrait du poète
Le poète qui vit et qui écrit.
PRÉSENTATION (PLAN DÉTAILLÉ)
Introduction
• Rappel de l’évolution de la poésie qui se libère aux XIXe et XXe siècles ; évocation de Rimbaud et de son poème « Enfance III ».
• Présentation d’Apollinaire, poète, amoureux et soldat. Ses innovations poétiques (Calligrammes, etc.).
• Thème de « Il y a » d’Apollinaire : un tableau de la vie, une image de la femme
aimée, un portrait du poète.
Lecture
• Rappel de la question sous forme de problématique.
• Annonce des axes.
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I. Un tableau en kaléidoscope : l’aimable fouillis sorti
des pensées du poète
Ordre et désordre.
1. Désordre, variété et fantaisie ? Plusieurs tableaux variés
qui s’entrecroisent
Apollinaire va de l’un à l’autre : la technique moderne de peinture
• Des paysages ruraux extérieurs : certains non localisés, d’autres précis
(« Sospel »).
• Des paysages urbains variés : Paris, Menton.
• Une scène intime : l’écrivain au travail.
2. Une structure ? L’ordre sous le désordre ?
La structure rigoureuse de l’anaphore qui met en place :
• Le cadre : des décors toiles de fond : la vie de tous les jours, tous les éléments d’un tableau :
– éléments naturels : « jardin, bois, colline, peupliers » ; présence animale
(« moutons ») ;
– voies de communication (« route », « rue ») ;
– éléments architecturaux (ponts, cottage).
• La présence humaine : des « figurants (avec article indéfini : le flou), « une
femme triste », « six soldats », « un territorial », « un berger », « une petite
fille », ses « camarades ».
• Les réalités de la vie : « pisse », mot trivial mais simple.
• Un arrière-goût de guerre, de plus en plus présent : « soldats, territorial,
batterie » ; et cette « petite fille qui fouette ses camarades » (la cruauté du
monde jusque chez les enfants, même s’il s’agit d’un jeu ?) ; « wagons
belges sur la voie ».
3. Des tableaux à la croisée de plusieurs tendances ?
Apollinaire et la peinture
• Tradition ? Motifs de tableaux très « classiques » (moutons et berger, ville,
paysages…).
Mais aussi :
• Cubiste ? Un tableau éclaté comme ceux de Picasso.
• Naïf ? Un graphisme simple : formes simples : dessins d’enfants ou ceux du
Douanier Rousseau, pas de hiérarchisation, de premier ou deuxième plans :
des « à plats ».
• Impressionniste ? Des adjectifs très simples, plus affectifs que descriptifs :
« beau », « triste », « exquis ».
➞ Tradition et modernité à la fois.
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II. Une déclaration d’amour : l’évocation de la femme aimée ;
passion et lyrisme discret
1. La figure de la femme aimée, disséminée dans le poème
Destinataire du poème qui lui est dédié : l’apostrophe intime « pour toi ».
• Intimité et discrétion : « toi » (intimité et discrétion), « ptit Lou » : diminutif
discret et tendre.
• Une « image » : pas du tout décrite physiquement ; elle habite le poème et
le poète.
2. Évocation de l’amour
• La séparation (la distance) et communion :
– « un poète », « un ptit Lou » ;
– le couple à travers les indices personnels : séparation dans les pronoms :
« mes yeux » / « ton image », « ma vie / t’appartient » et dans « Je t’adore »,
mais réunis dans le même vers (seule la poésie peut les réunir).
• Sous le sceau de la tristesse
Le « nous » est renvoyé dans le passé : « nous nous sommes aimés » : la
forme pronominale qui redouble le pronom comme conjuration à la séparation (en plus ce vers 17 est long, comme pour le faire durer plus longtemps).
• Une déclaration d’amour simple :
– avec des métonymies-métaphores on ne peut plus traditionnelles : « mon
cœur qui bat pour toi », « mes yeux qui cherchent ton image » ;
– simplicité mais force de « ma vie qui t’appartient » ;
– simplicité du vers : « Il y a mon amour » ;
– simplicité de l’équation (qui naît de la disposition des vers et de la rime) :
« amour » = « vie » (v. 21-22, très courts, donc condensés) ;
– brièveté et simplicité de « Je t’adore », mis en relief.
• Mais la passion sous la discrétion : rendue par les répétitions enfin de vers
(v. 14, 15), par l’hyperbole (v. 23)…
III. Le portrait du poète qui vit et qui écrit
Toutes les facettes d’Apollinaire à travers ce kaléidoscope : homme amoureux, soldat, poète…
1. L’autoportrait par touches
• Le goût des choses simples : rendu par la naïveté simple des éléments ; le
goût de la vie simple : atmosphère ; adjectifs affectifs / affectueux, simples :
« beau petit », « charmant », « exquis ».
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• Le goût de la fantaisie : se marque dans certaines évocations (gaieté
enfantine : « qui s’amusent comme des fous »), dans le fouillis, mais aussi
dans la variété du vers (longueur, omission de l’anaphore au v. 8, absence
de ponctuation).
2. Un décor mental : une certaine gaieté triste, la nostalgie
• Mais il reconstruit le décor en harmonie avec son état d’âme : « une femme
triste ».
• Évocation des souvenirs et du « rêve » : le refus du pathétique :
– quelques vers débordent le présent : « vie passée » ;
– « mes », « ma » / « un poète » : lyrisme mais aussi mise à distance (se
regarde) ;
– pathétique retenu de « toute ma vie / bien passée » (mots d’insistance de
la langue familière), répétition du participe passé « passée » ;
– la tristesse : « qui cherchent » (état de veille et d’attente, cf. le présent).
3. Écrivain à toute heure : la force et le refuge de la poésie
• « je » apparaît sous la forme « un poète ».
• Métonymie de l’écriture : « mon porte-plume réservoir (d’encre et de…
souvenirs ?).
• Frénésie de l’activité rendue par la répétition simple de monosyllabes (image
enfantine) : « qui court qui court » ; la passion contenue.
• La poésie comme refuge.
• La poésie, seul moyen de se réunir (cf. le présent « adore » qui l’emporte
sur le passé « nous nous sommes aimés »).
Conclusion
Une forme moderne qu’Apollinaire adoptera à plusieurs reprises (correspond
à l’errance de son lyrisme) : cf. « Obus couleur de lune » (Calligrammes :
« Il y a un vaisseau qui a emporté ma bien-aimée… » ; guerre et femme s’entrecroisent), reprise par Desnos, Prévert dans ses inventaires et B. Vian…
Tout le monde imite mais l’œuvre n’est « ni tout à fait la même ni tout à fait
une autre ».
ENTRETIEN
Voici une simulation d’entretien détaillée pour vous permettre de mieux
cerner l’exercice. Elle comprend plusieurs questions possibles et la
réponse développée qui pourrait être apportée à la première.
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L’examinateur pourrait débuter l’entretien par la question suivante :
m Quels
peuvent être les buts de la parodie ?
Il vous faut, pour répondre, battre le rappel des parodies que vous avez étudiées et les citer comme exemples (une idée sans exemple analysé n’a pas
de valeur).
L’entretien pourra se poursuivre dans plusieurs directions, par exemple :
m Quels types de réécritures connaissez-vous ?
m Définissez la différence entre parodie et pastiche.
m Quels vous semblent être les intérêts pour un lecteur d’avoir connaissance des brouillons et variantes des œuvres littéraires ?
Réponse développée à la première question
Les buts de la parodie sont divers.
• Un exercice pour l’auteur :
– Un hommage au modèle (exemple).
– Un « exercice » pour l’écrivain (exemple).
– Un moyen de se renouveler (exemple).
• Des visées diverses :
– Créer le comique (exemple).
– La critique et la satire (exemple).
– Remettre en cause des idéologies et proposer des « anti-valeurs »
(exemple).
• Un jeu proposé au lecteur :
– Amuser le lecteur et solliciter sa connivence (exemple).
– Un jeu de lettrés (exemple).
– Donner le plaisir de lire et de reconnaître (exemple).
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