La Fée électricité De Raoul Dufy - Histoire Des Arts (Collège Anne

Transcription

La Fée électricité De Raoul Dufy - Histoire Des Arts (Collège Anne
La Fée électricité
De Raoul Dufy
C’est une peinture sur toile marouflée sur panneau de 10 x 62 m, composée de 250
panneaux de 2m x 1,20 m.
Peinte par Raoul Dufy en 1937 et exposée au musée d’art moderne de la la ville de Paris.
Raoul Dufy:
Peintre et décorateur français, né au Havre en 1877, mort à Forcalquier en 1953.
Dufy est admiratif d’un peintre du XVII°siècle, Claude Lorrain qui aimait surtout représenter des paysages. Il est
aussi influencé par Monet.
En 1905, Dufy expose ses tableaux à Paris. Les journalistes n’aiment pas leurs couleurs trop vives, trop rouges. Ils leur
reprochent d’être « fauve ».
En 1905, Dufy peut admirer les peintures de Gauguin et s’intéresse à l’art décoratif et peint des vases qui ont
beaucoup de succès. Il travaille aussi avec des couturiers célèbres. Il leur fournit des motifs pour les tissus et les
vêtements.
A côté de se travail, Dufy continue à peindre. Il aime représenter les jours de fêtes comme le 14 juillet, date de
célébration de la Révolution française représentée dans « Rue pavoisée », musée national d’art moderne.
Dans les années 1930, à la cinquantaine, Dufy est un peintre reconnu et apprécié. Il meurt en 1953.
Son art reste surtout associé à l’idée de plaisir comme dans « 30 ans ou la vie en rose », musée d’art moderne de la
ville de Paris.
Le Fauvisme
C’est un mouvement pictural français du début du XX° siècle. Il tire son nom des fauves: ces animaux aux taches
oranges.
Procédant à des simplifications des formes et de la perspective, le fauvisme s’exprime avant tout par une
orchestration de couleurs pures. Il ne s’agit pas de donner une transcription fidèle du monde mais d’exprimer les
sensations et émotions qu’il fait naître chez les peintres.
Le tableau
L’œuvre retrace l’histoire de la découverte de l’électricité.
Il est difficile de dire ce qui attire d’abord l’œil car il y a beaucoup de scènes, de personnages. Le regard glisse d’un
détail à l’autre et se perd un peu.
« La Fée électricité» était employée avant le tableau de Dufy pour signifier combien l’électricité est porteuse
d’innovations technologiques apportant une phénoménale amélioration aux conditions de vie des populations.
En regardant le tableau, on peut avoir une sensation de sérénité: c’est ce que souhaite Dufy qui dit que « sur nos
murs, nos yeux doivent trouver du repos ».
Ce tableau peut aussi donner un sentiment de gaîté. Les personnages représentés ont l’air joyeux. Par exemple, à
droite, des personnes effectuent des travaux dans les champs, ce qui est très fatiguant. Ici, ils ne semblent pourtant
pas difficiles: les hommes vivent avec bonheur dans et grâce à la nature.
Le tableau est très lumineux: cela est dû au jaune utilisé et aux néons de la nuit à gauche. Cette lumière donne un
aspect encore plus gai au tableau. Dufy y accorde beaucoup d’importance et dit que « sans lumière, la couleur est
sans vie ».
Généralement , les peintres peuvent guider le regard du spectateur en faisant des plans dans leur tableau.
Dufy n’a pas fait de plans: il n’a pas disposé une scène principale sur le devant de la toile, puis une autre derrière
celle-ci et enfin un paysage au fond.
Il est impossible de voir le tableau en entier. A l’époque de Dufy on disait que c’était « le plus grand tableau du
monde ». Dufy a peint un très grand nombre de panneaux qu’il a ensuite juxtaposés, comme un puzzle. Pour cela il a
utilisé le contreplaqué, une matière alors nouvelle et moderne qui a l’avantage d’être pratique et légère.
La composition est éclairée par le Soleil à droite et par un phare à gauche.
La fée Iris, messagère des dieux, fille d’Electra, vole vers l’avenir portée par le faisceau d’un phare. Elle plane autour
d’un grand orchestre classique: piano, cordes et vent. Tout au tour d ’Iris, prennent place des représentations de
monuments des grandes villes des cinq continents, comme la Tour Eiffel accompagnée d’un petit arc de Triomphe.
Si c’est toujours avec plaisir que l’on reconnaît Rome, Venise, Moscou, l’essentiel est de noter la volonté de Dufy de
signifier la mondialisation de l’usage de l’électricité.
La centrale électrique et les dieux de l’olympe se positionnent dans la place centrale. La couleur bleue claire domine.
Cent dix personnages sont répartis en deux foules de savants, d’Aristote à Pierre Curie.
Conclusions
Dufy est le peintre des plaisirs et de la modernité.
Il préfère peindre des scènes de rue, de joie et de son temps comme celles de la vie industrielle.
Dans « La fée électricité », ses deux sources d’inspiration sont l’art populaire et l’antiquité grecque.
L’antiquité grecque a longtemps été une référence essentielle pour de nombreux peintres.
Dans l’art de Dufy, il y a une rupture avec le passé dans la façon de peindre.
Dufy ne cherche pas à imiter la réalité comme le faisaient les artistes aux siècles précédents. Il pose de nouvelles
règles et joue sur les pleins et les vides, les tailles, la disposition des scènes dans l’espace, la plus ou moins grande
simplification des parties, la juxtaposition d’éléments contradictoires, les espaces colorés. Ces choix sont influencés
par son goût pour les arts décoratifs.
Chez Dufy, la couleur est très importante.
Il choisit et dispose ses couleurs avec soin afin de créer une harmonie ou, à l’inverse, un contraste.
Le dessin ne vient pas entourer une couleur et délimiter chaque changement de couleur.
La lumière est essentielle pour Dufy.
Il est logique qu’il ait voulu rendre hommage à l’électricité.
« La fée électricité » est un immense tableau au service de l’idée de progrès
Dans cette période de grandes tensions sociales et économiques qui annoncent la deuxième guerre mondiale de
1939-1945, les gouvernements encouragent les peintures de propagande de grande taille. Dans ce contexte, Dufy
répond à la commande d’une société industrielle et défend dans son tableau l’idée de progrès et de ses conséquences
positives dans la vie des hommes.