DISCOURS DE COMMEMORATION DU 8 MAI 1945 Salle
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DISCOURS DE COMMEMORATION DU 8 MAI 1945 Salle
DISCOURS DE COMMEMORATION DU 8 MAI 1945 Salle des fêtes de la Mairie – 2012 Monsieur le Député Maire, Messieurs les Conseillers Généraux, Mesdames, Messieurs les représentants des Autorités civils et militaires Mesdames, Messieurs les Adjoints et Conseillers municipaux, Messieurs les représentants des associations d’Anciens combattants, Mesdames, Messieurs les Porte-drapeaux, Mesdames, Messieurs, Nous nous sommes réunis ce matin au pied du monument aux morts pour célébrer ensemble le 8 mai 1945. Au lendemain de la capitulation sans condition de l’Allemagne nazie, les combats prenaient fin partout en Europe. Pour nous Européens, cette date signifie la fin de la Seconde guerre mondiale. Pourtant, les Alliés engagés dans un conflit mondial contre les puissances de l’Axe, allaient poursuivre leur combat jusqu’à la capitulation du Japon le 2 septembre 1945. Finalement et heureusement, la liberté aura triomphé de la barbarie. Ce rassemblement est d’abord l’occasion de rendre hommage aux Anciens combattants, de témoigner de notre reconnaissance éternelle à tous ces hommes et ces femmes, Angloys, mais aussi ceux venus d’horizons et de pays différents morts pour la France, pour notre liberté et pour la République. Notre mémoire populaire porte le deuil des 55 millions de victimes de la pensée fasciste. Parmi elles, plusieurs Angloys ont connu cette destinée. Les 66 noms inscrits pour la seule guerre de 39-45, sur notre monument aux morts le témoignent. Que ce soit à Anglet, en France, en Europe et même en Asie ou en Afrique, le coût humain de ces six années fut effroyable. Aux victimes que j’évoquais, vinrent s’ajouter 35 millions de blessés, 3 millions de disparus, 30 millions de civils tués parmi lesquels 6 millions de juifs et des tsiganes. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, une guerre fit plus de victimes civiles que militaires. Nous devons penser à toutes ces victimes innocentes qui ont payé un lourd tribut à la folie des hommes. En ce jour de commémoration de la victoire qui vit revenir dans notre pays la République après l'épisode détestable de la collaboration française, soyons conscients que jamais la bête n'est morte et qu'il faut toujours se tenir sur ses gardes. Après les élections présidentielles que nous venons de connaître, qui ont vu un taux de participation encore très élevé, nous pourrions considérer que la démocratie est en elle-même le garant de toutes les dérives xénophobes, racistes ou antisémites. Ce serait oublier la première leçon que nous devons retenir de la barbarie nazie. En effet, et il faut dire et le redire, le parti nazi est arrivé au pouvoir en Allemagne de manière démocratique. La banalisation si ce n'est la référence dans le discours politique des idées xénophobes et racistes est un danger mortel. L'explication qui est donnée par certains, persuadés que nos difficultés quotidiennes sont de la faute de l’Autres se transforme très rapidement en haine de l'autre et débouche inéluctablement sur une politique de boucs émissaires et sur la violence. C'est plus facile, il est vrai, de distiller ce poison que de combattre les vraies causes de la misère, des inégalités et de l'enrichissement inconsidéré d’une minorité. La première valeur humaine c'est la tolérance et la compréhension de l'Autre, mais c'est aussi la fermeté, la rigueur et l'inflexibilité face à ceux qui entendent déconsidérer nos valeurs humanistes. Aussi, la tête haute, riches de nos convictions républicaines, nous pouvons affirmer que le 8 mai, devient, et chaque année davantage, le moment de symboliser et de rappeler ces valeurs d’humanité, de tolérance, de respect et de dignité tirées des leçons de notre Histoire qui doivent être transmises de génération en génération. Il est plus que jamais utile aujourd'hui de méditer cette pensée du résistant emblématique que fut Pierre Brossolette : « Ce que nos morts attendent de nous, ce n’est pas un sanglot, mais un élan ». Nous devons nous souvenir aujourd’hui, demain, toujours, de ce que signifie ce 8 mai 1945. Souvenons-nous et n’oublions jamais. Vive la Paix, Vive la république, Vive la France.