Commémoration du 8 mai JCV- 2015 - Ville de Jouy-le

Transcription

Commémoration du 8 mai JCV- 2015 - Ville de Jouy-le
Commémoration du 8 mai 1945
70e anniversaire
Discours de Monsieur le Maire – mai 2015
Messieurs les Anciens combattants et Porte-drapeaux,
Mesdames, Messieurs les Élus,
Mesdames, Messieurs les représentants des forces armées, de la sécurité publique et de la
sécurité civile,
Mesdames, Messieurs,
Chers Enfants,
En ce jour du 8 mai 1945 peu avant minuit, l’Allemagne nazie, vaincue par une
coalition de pays alliés, capitulait sans condition.
La cérémonie fut courte et solennelle mais elle allait s’inscrire à jamais dans l’Histoire,
marquant la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale en Europe, et consacrant la
victoire des Alliés sur le fanatisme idéologique.
C’est donc d’une lourde plume, et dans un silence de plomb, que l’Allemagne nazie signait
son désastre.
Un désastre mondial qui, aujourd’hui encore, heurte nos esprits et défie notre raison :
>> 6 années d’une guerre qui a mobilisé cent millions de combattants de 61 pays ; Qui a vu
périr 62 millions de soldats et de civils de par le monde, 27 millions pour la seule Russie, 6
millions pour la Pologne, 550.000 pour la France.
>> Des batailles tristement célèbres qui nous rappellent l’étendue d’un conflit mondialisé : la
bataille d’Angleterre, la percée des Ardennes, l'attaque de Pearl Harbor, Stalingrad,
Okinawa…
>> Des lieux de tragédie dont la seule évocation interroge nos consciences : Auschwitz,
Dachau, Sobibor…
En ce jour de mai 1945, alors que, dans la banlieue berlinoise, la capitulation de l’Allemagne
sonnait le glas d’un conflit ravageur, dans nos territoires de France et partout en Europe,
s’élève le tintement victorieux des cloches de nos villages.
En ce jour de fierté nationale, la France libérée pleure ses morts et les honore, ainsi le
Général de Gaulle déclarait :
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« Pas un effort de ces soldats, de ces marins, de ces aviateurs, pas un acte de courage
ou d'abnégation de ses fils et de ses filles, pas une souffrance de ces hommes et de ces
femmes prisonniers, pas un deuil, pas un sacrifice, pas une larme n'auront donc été perdus ».
« Honneur pour toujours à nos armées et à leurs chefs, Honneur à notre peuple que
des épreuves terribles n'ont pu réduire ni fléchir, Honneur aux Nations Unies qui ont mêlé leur
sang à notre sang, leurs peines à nos peines, leur espérance à notre espérance et qui,
aujourd'hui, triomphent avec nous. »
70 ans plus tard, cette joie d’une paix arrachée au prix de blessures indicibles, au prix du
« sang, de la peine, des larmes et de la sueur » comme l’avait auguré Winston Churchill,
trouve, aujourd’hui encore, un écho saisissant dans nos consciences et sonne toujours avec
force sur notre destin.
Des hommes et des femmes, aux heures les plus sombres de notre Histoire, ont choisi, au
péril de leur vie, d’embrasser la Résistance. Au quotidien, par des gestes isolés et guidés par
un même élan d’idéal, ils se sont battus anonymement pour la défense de la République,
pour la liberté, pour l’égalité et la fraternité.
Ils ont enduré les pires souffrances pour qu’un jour du mois de mai, enfin libres, nous
puissions voir ces valeurs inscrites sur les frontons de nos mairies. N’oublions jamais le sens
de leur sacrifice.
A nos glorieux aïeux qui nous ont rendu la liberté, face à ce monument aux morts qui les
honore, nous devons reconnaissance et humilité.
Mais au-delà d’une tradition républicaine qui nous oblige, ne devons-nous pas saisir cet
instant pour interroger nos consciences sur nos responsabilités présentes et avenir ?
Résister aux oppressions, combattre pour la dignité des peuples, pour notre liberté : au
regard de nos sociétés contemporaines et des évolutions du monde, face à l’hydre du
fanatisme et des tensions idéologiques, le message de la Résistance demeure d’actualité.
La naïveté et l’utopie, les chimères et l’hédonisme qui bercent les peuples dans l’illusion
d’une paix éternelle, ne sauraient faire honneur aux millions de morts tombés pour la
défense de notre liberté.
La responsabilité qui nous incombe ne se limite pas au témoignage et au souvenir. Elle ne se
limite pas à une posture de pleureuse antique !
Elle nous engage à maintenir notre vigilance et à agir constamment dans le respect des
principes de la République.
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Chaque jour sur les théâtres d’opération, nos armées défendent cette vision du monde qui
nous rassemble et pour laquelle nos aînés se sont battus.
Parce qu’il nous appartient aujourd’hui de choisir le monde que nous souhaitons pour nos
enfants.
Demain dans toute l’Europe, nous célébrerons l’anniversaire de la déclaration fondatrice de
Robert Schuman du 9 mai 1950.
Souvenons-nous que c’est dans les souffrances d’hier qu’ont germé le désir de paix et le
besoin d’Europe.
Souvenons-nous que c’est sur les ruines de la folie des hommes que les peuples trouvèrent
la force de construire cette communauté de Nations.
Mais souvenons-nous surtout, 70 ans après la victoire du 8 mai 1945, que la construction de
la communauté européenne a été voulue par des hommes conscients que la paix mondiale
ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la
menacent.
L’Europe, comme le maintien de la paix que nous héritons de nos aînés, est le fruit de
réalisations concrètes et assidues.
70 ans plus tard, gardons-nous de rester aveugles à la montée des périls !
Et que nos discours engagent nos actions !
Enfin, mesdames et messieurs, en cette journée d’hommage à ceux morts pour la France,
souvenons-nous des paroles emplies d’espoir du Général de Gaulle qui déclarait :
« Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines il y a toujours la plus grande
gloire du monde, celle des hommes qui ne cèdent pas ».
Vive les Nations d’Europe réconciliées,
Vive nos Alliés,
Vive la République,
Et vive la France !
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