Les artisans du patrimoine - Écho du Pas-de

Transcription

Les artisans du patrimoine - Écho du Pas-de
www.echo62.com
sept. 2008 - no
95
ISSN 1254-5171
Ch’n’est pont
toudis ch’ti
qu’i’a les russes
qui minche
ch’l’avoine
Journées du
patrimoine
p. 23
Pierre-Yves Chatelin
de retour du Québec
DOSSIER
en pages 16 et 17
Photo J.
Po
Les artisans
du patrimoine
uille
p. 25
Culture Commune
Photo Ph. Vincent-Chaissac
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> Voir notre cahier cen
2
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360o
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
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Forum eurorégional
de généalogie
Metallica à Arras :
L’Association généalogique du
Pas-de-Calais organise, à
Mazingarbe, les 4 et 5 octobre,
un forum eurorégional des
associations d’histoire locale et
de généalogie. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du
20e anniversaire du Comité
historique de Mazingarbe.
Entrée 2 euros.
Le Touquet-Paris-Plage, souhaitant faciliter son accès et
renforcer son attractivité, a
récemment mis en place un
service innovant : deux webcams 360° pour découvrir en
quasi temps réel les conditions
météo de la station.
!
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monstrueus
Un million d’euros
pour la Lys romane
Au sortir du programme européen Leader +, le pays de la
Lys romane (communautés
Artois-Lys et Artois-Flandres)
qui veut mettre l’environnement au cœur de son développement, s’est tourné vers le
Feader : Fonds européen pour
l’agriculture et le développement rural. Il a été retenu
pour son projet et va recevoir
une dotation de l’Europe
estimée à plus d’un million
d’euros.
Mont-Saint-Éloi
et Grande Guerre
Les tours de Mont-Saint-Éloi
ont été choisies par le conseil
général pour « lancer » le
dimanche 20 septembre les
manifestations du « 90e anniversaire de la fin de la Grande
Guerre en Pas-de-Calais ».
En savoir plus : www.echo62.com
Les Échos du Pas-de-Calais
BP 139 – 5, place Jean-Jaurès
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Ont également participé (rédaction et illustrations) :
Philippe Accart, Arnaud Verkindere,
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Les textes des publicités
sont rédigés sous la responsabilité
des annonceurs et n’engagent
en aucun cas
L’Écho du Pas-de-Calais
Ce numéro a été imprimé
à 628 697 exemplaires
Impression MORDACQ, Aire-sur-la-Lys
Des quatre coins de la France et d'ailleurs ils sont venus, ils
ont vu, et Metallica a vaincu !
Une mise en bouche, plutôt pimentée, par les frenchies de
Gojira, accompagnée d'une pincée de douceur par la présence de Sharon, chanteuse des Within Temptation (et seule
femme sur scène ce soir-là !). Sharon, dont la voix sublime
et le style métal symphonique ne semblaient pas emballer
la foule plutôt venue s'exploser sur du "Heavy Metal" !
Dommage pour eux s'ils n'ont pas su apprécier la prestation
des Néerlandais.
Leur patience fut récompensée quand (enfin) Lars Ulrich
le batteur de Metallica a pointé le bout de sa baguette.
Lancé en fond sonore par un morceau de… AC/DC, le
groupe s’est alors éclaté pendant 2 heures…« Ch'coup d'buquoir », déluge de décibels, explosion lumineuse, explosion… tout court même ! Du grand du très grand spectacle
assuré par un quatuor dont le talent scénique hors pair
permet de passer du « hard » au « soft » en un instant et
inversement.
Les doigts de magicien du guitariste Kirk Hammett (élève
de Joe Satriani…) ont fait vibrer la foule au rythme de ses
cordes. James Hetfield jouait autant de sa guitare qu'avec
le public « Voulez-vous entendre quelque chose de nouveau ? Voulez-vous vraiment entendre quelque chose de
nouveau ? » Et les voilà lancés sur un morceau du prochain
opus. Un morceau « made in Metallica » dont on reconnaît
la patte dès les premières notes. Quant au petit dernier du
groupe, le bassiste Robert Trujillo, sa présence sur scène
était incontestable ; il vient compléter à merveille ses autres
comparses. À noter l'intéressant mélange de générations
assistant à ce concert qui restera gravé à jamais dans les
pavés d'Arras et propulse directement le festival « Rock en
France » parmi les grands festivals de l'été.
J. Pouille
Toutes les photos : www.echo62.com
Deux chanteuses
suisses, Gabriella Meier et
Isabelle Anderfuhren, et
leur manager Laurent
Gaillard, ont effectué durant
cet été un périple à pied, sur
la Via Francigena. Parti de
Canterbury le trio a franchi
la Manche et donné au fil de
ses étapes, neuf concerts
gratuits : deux à Calais,
avant d’aller à Wissant,
Campagne-lès-Guînes,
Grand-Difques, Saint-Omer,
Thérouanne, Ligny-lès-Aire
et Amettes. Au programme
des chants classiques et traditionnels de France,
Angleterre, Italie, Espagne,
Allemagne et Suisse, pour
soprano et guitare... Le tout
d’un haut niveau d’interprétation. Voilà qui méritait
d’être souligné avec une
mention particulière à ceux
qui ont accueilli bénévolement les artistes.
Sucré.
Ph. A.
Salé. Faites bien attention avant
de parler, de porter un jugement,
de réfléchir ou de vous engager
dans la vie politique, syndicale,
associative ou citoyenne... Il y a
sûrement autour de vous
quelqu’un qui ira le rapporter à
Edvige ou Cristina. Edvige, pour
Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale,
et Cristina pour Centralisation du
renseignement intérieur pour la
sécurité du territoire et les intérêts
nationaux. Deux prénoms féminins (on se demande pourquoi) qui
cachent deux fichiers informatiques où chacun d’entre nous
pourra se retrouver avec tout son
pedigree, ses adresses, etc. dès lors
qu’il sera considéré par notre gouvernement comme susceptible de
porter atteinte à l’ordre public. Et
cela à partir de 13 ans. Pour paraphraser la regrettée Danielle
Messia, Edvige et Cristina ne
seraient-elles pas, de «grosses araignées noires signe de désastre, pas
d’espoir» ?
Ph. V.
Photos J. Pouille
Webcams météo
au Touquet
360o
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L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
e
95, culture, patrimoine et terroir au menu
Culture, terroir et patrimoine sont les maîtres-mots
de la rentrée. En tout cas pour L’Écho du
Pas-de-Calais.
Comme chaque année, le numéro de septembre contient un supplément consacré
aux journées du Patrimoine qui mettent sur
les routes de notre département des milliers
de visiteurs curieux de découvrir quelquesunes de nos richesses architecturales. Le
thème de cette année : Patrimoine et création… La porte s’ouvre sur ces artisans du
même nom qui font l’objet de notre dossier,
amenés à restaurer de l’ancien dans les règles
de l’art mais peut-être aussi, de temps en
temps, à laisser libre cours à leur imagnisation pourvu qu’elle reste dans la droite ligne
de la tradition. Cette tradition à laquelle nous
sommes tous plus ou plus moins attachés afin
de ne pas perdre nos repères… C’est sans
doute ce qui explique le succès de toutes ces
fêtes : de la pomme à Wismes, du poireau à
Verquin, du Parc à Arques, auxquelles nous
avons, parmi d’autres, consacré un article. Au
sommaire également d’autres sujets très ruraux :
sécurité dans les entreprises agricoles, cheval à
Alembon, Route du poisson, accueil à la ferme
ou culture bio dans les jardins d’Ialou à Bours…
Culture encore, celle de l’esprit cette fois… qui
est incontestablement le plat de consistance dans
ce menu de rentrée : deux pages pour revenir
sur le festival d’Avignon où le Pas-de-Calais
était bien représenté, deux pages pour parler
d’art contemporain à Lab-Labanque, du
Channel, du festival d’Hesdin et des dix ans de
Culture commune… Plus la balade en Pays
vert/Pays noir, avec une halte dans la Cité des
électriciens à Bruay.
Philippe Accart
Le n°96 de L’Écho du Pas-de-Calais sera distribué du 6 au 10 octobre.
Arras ne rime plus avec ami bidasse
aéronavale fermeront leurs
grilles… Sur la liste des victimes : le 601e régiment de circulation routière d’Arras (et ses
730 hommes) fermé dès 2009. Et
à partir de 2011, la base
aérienne 103 de Cambrai sera
reléguée aux oubliettes militaires ; une base aérienne avec
un effectif de 1364 personnes.
Le président du conseil général
du Pas-de-Calais, Dominique
Dupilet s’est joint à l’émotion
des
personnels
concernés, de leur famille,
des élus, des habitants et a
Tous dopés…
Tour de France cycliste, Jeux olympiques… Lieux d’exploits et de performances, parmi d’autres. Sportifs
adulés par les uns… Haïs par d’autres qui, pour justifier
leur désintérêt à un monde où ils ont décidé de ne rien
comprendre, n’hésitent pas à lancer deux mots assassins :
tous dopés! D’évidence, le dopage gangrène le monde du
sport qui, reconnaissons-le, a le mérite de tenter quelque
chose pour l’éradiquer. Il n’est pas moral qu’un individu
prenne des produits qui améliorent ses performances,
diminuent son rythme cardiaque, facilitent sa récupération, augmentent ses capacités de concentration et de gestion du stress… au détriment d’un autre concurrent.
Mais pourquoi seul le sport serait-il concerné? Est-il
normal qu’un artiste monte sur scène complètement
shooté parce qu’il ne sait pas gérer son trac autrement.
Est-il normal que, sur concours, un étudiant boosté au
gurosan ou calmé aux béta-bloquants obtienne le droit
d’entrer dans une grande école au détriment d’un autre
qui aurait naïvement cru en ses capacités naturelles? Estil normal que dans le monde ultra concurrentiel des
entreprises, les cadres survitaminés grimpent plus vite
que leurs homologues soucieux de leur hygiène de vie. Eh
oui, le dopage est parfois là où on ne l’imaginerait pas. Il
s’est insidieusement infiltré dans notre vie à tous, de tous
les jours. Certains voudraient même doper notre économie. Ce qui ne serait pas un luxe.
Philippe Vincent-Chaissac
dénoncé le coup porté par le
gouvernement aux territoires.
Le départ des militaires et de
leur famille pénalisera immanquablement le Pas-de-Calais,
déjà durement touché par les
restructurations. « Encore une
fois, c’est la brutalité de la
méthode retenue qui est particulièrement choquante », martèle D. Dupilet.
M. Fillon juge « compréhensible
que cette nouvelle carte militaire, suscite des protestations »… Tout en ajoutant qu’il
n'est pas du rôle de l'armée de
faire de l'aménagement du territoire.
Chr. D.
En lire plus : www.echo62.com
Photo d’archives Philippe Vincent-Chaissac
Malgré le barrage d’artillerie
politique qui a duré quelques
semaines, la « nouvelle carte
militaire » de la France, présentée par François Fillon est
effective : 83 sites et unités seront
supprimés à partir de 2009.
Même si le gouvernement compte
débloquer 320 millions d’euros
pour atténuer les effets des
54000 suppressions de poste, les
villes et régions concernées par
les mouvements de troupes sont
sérieusement blessées.
Vingt régiments ou bataillons,
onze bases aériennes, une base
Le 601e régiment de circulation routière sur la place d’Arras. Une photo qu’il ne sera
plus possible de faire dès l’an prochain.
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Ste-Marie-Kerque
a sa maternelle
En mars, après les vacances
scolaires, les élèves de l’école
maternelle de Sainte-MarieKerque, près d’Audruicq,
bénéficieront de locaux plus
confortables avec la construction d’une salle en dur, pour
les grands, et d’une salle de
motricité, pour les petits.
Total de la facture : 282 000 €
HT... C’est lourd mais il y a
des subventions.
Stade de l’Épopée,
bientôt livré
Les footballeurs calaisiens
joueront leur dernier match à
Julien-Denis le 12 septembre
contre Louhans-Cuiseaux et
devraient fouler officiellement
la pelouse de l’Épopée le 27
septembre contre Laval.
L’inauguration, elle, attendra
encore. La venue du Bayern
ou de Barcelone est évoquée.
4
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Cheval de… Trois-Pays
N million de cavaliers et moi et moi et
moi ! Les Français aiment le cheval à
la folie : 6 000 centres équestres avec
plus de 200 000 chevaux et poneys, 50 000
éleveurs. Le tourisme équestre est en vogue,
la Fédération française d’équitation se porte
comme un charme avec une forte proportion
féminine parmi ses licenciés. Un million de
cavaliers… et Mélanie et François.
U
Mélanie Wulles, 33 ans, et
François Hembert, 35 ans,
sont les propriétaires du haras
des
Trois-Pays,
centre
équestre et poney-club idéalement situés en pleine boutonnière du Boulonnais avec collines, forêts, rivières et
chemins
buissonneux
à
volonté. Fort de ses 150 licenciés, âgés de 3 ans et demi à 73
ans, le haras d’Alembon, sans
concurrence immédiate, trotte
vers une reconnaissance
dépassant largement les limites
du petit pays de Licques. « Nos
cavaliers
viennent
de
Boulogne, de Calais » se
réjouit Mélanie, originaire de
l’Audomarois et qui cause à
l’oreille des chevaux depuis sa
prime jeunesse. Des citadins
attirés par les compétences réunies de Mélanie : titulaire du
brevet d’État, veillant sur les
cours, les passages de
« Galops », et de François :
accompagnateur de tourisme
Haras sur la plage !
Formée à Toul puis à Moulle –
chez Laurent Persyn -, Mélanie
Wulles était monitrice à Guînes
avant de se lancer dans l’aventure alembonnaise il y a cinq
ans et demi. « Dans cette
ancienne ferme de la rue
Haute, un club équestre tombait
nourrir, promener, débourrer
parfois) ; sans oublier les quinze
poneys. En mars 2005, Mélanie
et François ont inauguré un
manège couvert de mille mètres
carrés – avec de belles ouvertures latérales pour profiter
pleinement des paysages.
Manège qui leur permet d’orga-
Photo l’Écho du Pas-de-Calais
Alembon
•
Guînes
Mélanie et François en compagnie de deux fidèles cavaliers (avec les chevaux) du haras des Trois-Pays
équestre diplômé. Toutes les
facettes de l’univers équestre
sont ainsi déclinées à Alembon
où l’on peut partir sur les sentiers balisés, participer à des
concours de saut d’obstacles ou
encore mettre son cheval en
pension.
en ruines. » Le duo a retroussé
ses manches : « on a tout créé
nous-mêmes ! De l’écurie à la
sellerie en passant par la salle
de soins. Et on a racheté il y a
deux ans. » Les box accueillent
les dix chevaux du centre, les
douze pensionnaires (qu’il faut
niser des concours régionaux de
saut d’obstacles : en juin dernier, la 3e édition a rassemblé
168 cavaliers ! Le haras des
Trois-Pays apporte la preuve
que compétition et convivialité
peuvent s’associer. Le sérieux
de la Fédération française
XCENTRIQUES,
farfelus,
scientifiques, héros,
champions… Les qualificatifs
n’ont jamais manqué et ne
manqueront jamais pour désigner
toutes celles et tous ceux qui ont
traversé la Manche autrement
qu’en bateau !
E
d’équitation côtoie les petites
fêtes qu’apprécie François, fan
de musique. « Quand un adulte
fait une petite chute lors d’un
cours, on boit un coup… Si c’est
un enfant, il apporte des biscuits ou des friandises », sourit
Mélanie. Faire du cheval c’est
avant tout un plaisir, pas question de se prendre la tête…
Sans perdre de vue la sécurité
évidemment. Ainsi, toutes les
garanties sont prises quand le
haras travaille avec des
autistes, des centres de loisirs
ou part à la plage en juillet et
en août. Opération très
appréciée. Trois jours pour
aller, à cheval et à poney,
d’Alembon à Wissant avec
étapes à Pihen-lès-Guînes,
Saint-Inglevert… « Galoper
sur la plage durant des kilomètres c’est fantastique »,
confirme François, amateur
de longues balades puisqu’il a
à son actif un AlembonBéthune, en trois jours également. Une chose est sûre,
avec des professionnels passionnés de la trempe de
Mélanie et François, l’homme
sera bientôt la plus noble
conquête du cheval.
Christian Defrance
Haras des Trois-Pays :
692, rue Haute 62850 Alembon
Tél. 03 21 19 20 50
ou 06 13 22 53 21
http://harasdestroispays.free.fr
les traversées se sont multipliées,
ce raid devenant « l’Everest de
la natation » avec eau froide,
mer agitée, circulation maritime
dense par la suite. En un peu
plus d’un siècle, un petit millier
de traversées réussies ont été
recensées, par plus de six cents
nageurs. De Gertrude Ederle,
véritable héroïne américaine ou
La trentaine de kilomètres qui sépare le
Georges Michel le premier
Pas-de-Calais - donc la France - de
Français en 1926, à la belle
l’Angleterre est une véritable autoroute
Tchèque Yvetta Hlavacova en
de l’imagination, du courage, de
2006. Mais à côté des nageurs,
l’utopie aussi. À la nage, à vélo volant
combien de coups de folie, de
ou en voiture amphibie, cette traversée
paris, d’exploits techniques?
reste la parfaite illustration de l’homme
Inventaire à la Prévert pour une
dépassant ses limites, qu’elles soient
autre paire de traversées de la
physiques, psychiques, intellectuelles.
Manche : en combinaison de
On pourrait remonter aux Romains ! Il
caoutchouc, accroché à un cerfy a forcément un légionnaire bon
Le mardi 1er juillet, l’amphicar baptisé « Tonic » et piloté par le professeur Hans Georg Näder a relié Douvres à Calais
volant, avec un pédalo, dans un
nageur qui a tenté d’aller discrètement
– soit trente-quatre kilomètres - en 74 minutes et 30 secondes : nouveau record de la traversée en amphibie. En 2004,
tonneau, dans un lit à baldachez ces Bretons que Jules César rêvait
le milliardaire Richard Branson avait mis 100 minutes et 6 secondes au volant d’une « Gibbs Aquada ». « Tonic » est
quin, sur un matelas pneumade dominer… Et c’est un brave « groun bateau muni de roues, il peut accueillir quatre personnes; les roues arrière ou plus exactement l’hélice en poupe
tique, dans une bouteille
gnard » de Napoléon qui serait le preest entraînée par un moteur diesel de 170 chevaux avec deux litres de cylindrée. Vitesse sur l’eau : 50 km/h.
géante… ou à bord d’un véhimier à avoir traversé à la nage le pas
de Calais. Fait prisonnier à Waterloo, emmené sur un versée a eu lieu le 25 août 1875. Le capitaine Mathew cule amphibie : de la Fiat Panda de Maurizio Zanisi à la
bagne flottant près des côtes anglaises, l’Italien Jean- Webb mit alors 21 heures et 45 minutes pour nager de Tonic de Hans Georg Näder.
Marie Salatti se serait évadé en août 1815, gagnant le Douvres au cap Gris-Nez ; plusieurs fois déporté par les
Chr. D.
continent et la liberté. Officiellement, la première tra- vagues, il parcourut plus de soixante kilomètres… Puis
n’est pas un sujet
bateau
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
confiance aux déçus
Photo Philippe Vincent-Chaissac
Redonner
5
de l’aquariophilie
n’a pas rêvé devant
un bel aquarium où
vivent de magnifiques
poissons exotiques, aux
couleurs aguichantes, aux
formes bizarres… Beaucoup
tentent l’aventure en
croyant la chose facile…
Mal renseignés ou entêtés,
ils voient leurs poissons
mourir rapidement. La
déception est à la hauteur
des espoirs. L’aquariophilie
ne s’improvise pas.
Q
UI
La règle à respecter, c’est :
recréer le biotope. Trois mots
pour un savoir-faire qui s’acquiert au fil du temps. « On
apprend toujours » explique
Jacqueline Talleux, la présidente du Cercle aquariophile
du Calaisis. Et « ça prend
énormément de temps si l’on
veut faire quelque chose de
bien ».
La première erreur est de
croire que l’eau du robinet est
bonne pour accueillir les poissons achetés quelques minutes
plus tôt.
Des règles
à respecter
En passant devant les trentecinq aquariums offerts à la vue
du public, il est aisé de comprendre qu’il y a des poissons
à ne pas mettre ensemble.
Parce que les uns mangent les
autres. Parce qu’ils ne vivent
pas à la même profondeur et
donc que la lumière et la température de l’eau ne sont pas
les mêmes. « Même s’ils viennent tous les deux de
l’Amazonie, les piranhas et les
scalaires ne vont pas ensemble »,
commente Jacqueline Talleux.
Un écart de 2 à 3 °C dans la
température de l’eau peut
conduire à la catastrophe.
Même chose pour l’acidité, ce
fameux Ph auquel il faut
constamment veiller pour
éventuellement le corriger en
introduisant des charbons
actifs.
« Le but de notre association
qui repose sur un noyau dur de
cinq ou six bénévoles passionnés est d’encourager et de
redonner confiance aux particuliers, déçus par leur propre
expérience. De les aider à
redémarrer avec de bonnes
bases, permettant de faire
vivre un aquarium sans que
cela coûte trop cher ».
Des visites
toute l’année
Créé en 1976, le Cercle aquariophile du Calaisis a eu du
mal à trouver sa place dans le
paysage associatif local.
Longtemps installé dans un
local inadapté, il a pris toute
sa dimension à la faveur d’un
3000 poissons pour une bonne centaine d’aquariums… Cela demande beaucoup d’attention de la part des responsables
du Cercle aquariophile du Calaisis dont la première préoccupation est de reconstituer les biotopes dans lesquels vivent
les poissons.
déménagement à côté du poste
de police situé dans le parc
Saint-Pierre. Un lieu idéal
pour les responsables de l’association qui veillent sur les
trente-cinq aquariums en
exposition et la soixantaine
d’autres en reproduction, qui
conseillent et accompagnent la
quarantaine d’adhérents, qui
accueillent un public toujours
plus nombreux, avec les scolaires, les enfants des centres
aérés et de plus en plus
d’adultes, parmi lesquels « les
Anglais qui aiment bien
venir ».
À quelques kilomètres de
Nausicaa, les poissons du
SA DUFLOT ÉQUIPEMENTS
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Tél. 03 21 90 03 21
Cercle
aquariophile
du
Calaisis ont donc aussi leurs
adeptes… « Nausicaa, c’est le
monde de la mer, ici c’est l’eau
douce » précise Jacqueline
Talleux qui peut donc jouer la
carte de la complémentarité en
affichant une volonté commune : l’amour de la nature et
sa protection.
Philippe Vincent-Chaissac
Cercle aquariophile du Calaisis, parc Saint-Pierre 62100 Calais
Tél. 06 03 59 81 86 - Ouverture au public : mercredi, samedi et
dimanche de 15 h à 18 h.
Tarifs : adulte 2,5 € - enfants 1,5 € - familles nombreuses, groupes,
écoles, comités d’entreprise, se renseigner…
Courriel : [email protected]
Site : http://www.cac.asso.fr
6
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Retour à la terre
Photos Arnaud Verkindere
Wirwignes
•
Boulogne
’ASSOCIATION Savoir faire et découverte
réunit des artisans disposés à
transmettre sur leur lieu de travail les
ficelles de leur métier au cours de stages
ouverts à tous. Un large éventail de métiers
traditionnels ou de pratiques innovantes – de la
préparation de fromage de chèvre à la fabrication
d’éolienne – est ainsi proposé à ceux pour qui la
culture s’acquiert aussi avec les mains… Depuis peu,
le potier François Dewismes a rejoint le réseau et
anime un stage de découverte de l’argile du
Boulonnais dans son atelier de Wirwignes, près de
Desvres.
L
Violaine, Camille et David sont
attablés dans le petit atelier attenant au gîte de La Poterie,
concentrés sur le façonnage de
leur première pièce en argile.
Trois jours que ces jeunes Lillois
sont initiés par François aux
secrets de son art, de la récolte
de l’argile brute au modelage, en
passant par toutes les étapes de
la fabrication de la terre à
potier. Viendront ensuite l’engobage, c’est-à-dire la coloration,
et finalement la cuisson dans
l’impressionnant four à gaz de
l’artisan. « L’idée, c’est que les
gens viennent apprendre les
bases de ce métier avec un professionnel, dans un cadre vraiment approprié », explique
François, dont c’est la profession depuis trente ans. D’autant
qu’ici nous sommes en plein
pays de la faïence, même si l’âge
d’or de cette activité est derrière
nous… « La céramique est un
peu tombée en désuétude »,
concède François « car plus rien
n’est fait pour éduquer la jeunesse à cet art millénaire,
contrairement à l’Angleterre, où
chacun y est confronté au moins
une fois au cours de
sa scolarité. Cette
méconnaissance fait
que la clientèle se
renouvelle difficilement; ceux qui collectionnent les pièces ont
déjà tout et, en ces
temps difficiles, ceux qui
pourraient commencer
n’ont pas le budget
pour. » La poterie locale a cependant des arguments à faire
valoir. « Chaque pièce est unique
et toutes sont très résistantes aux
intempéries. Le grès est plus
solide que la poterie asiatique
qu’on trouve dans les supermarchés de la déco standardisée »,
lâche François avec un sourire
en coin. En effet, n’est-ce pas la
seule trace qui nous reste de certaines civilisations préhistoriques? « Il est possible de commander aussi bien un service
vaisselle complet que des pièces
décoratives, pour l’intérieur ou
l’extérieur. En outre, il faut
savoir qu’acheter un produit
local permet de faire des économies de transport, une bonne
chose pour l’environnement. »
Prosaïque, François
ajoute que « si on veut conserver
une activité artisanale dans
notre région, il faut aider les
artisans à vivre, car faute de
débouché commercial, tout disparaîtra. » Peut-être que secrètement François Dewismes
espère également faire naître des
vocations parmi ses jeunes stagiaires qui, il y a peu, ignoraient
tout de ce métier un peu anachronique, mais qui permet de
communier chaque jour avec les
éléments primordiaux : la terre,
l’eau, le feu. Le grand air. La
vie.
Arnaud Verkindere
Rens. 0820 820 186 (0,12 € TTC/min)
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L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
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Nouveau collège du Touquet
Du haut de gamme dans un écrin végétal
Le Touquet
•
Montreuil
’EST à n’en pas douter l’un des plus beaux collèges
du Pas-de-Calais. Construction confirmée en 2004.
Première pierre posée en mars 2007. Le collège
Van-der-Meersch du Touquet accueille depuis la rentrée
450 collégiens (plus qu’auparavant) dans un
environnement naturel exceptionnel.
C
Photo Jérôme Pouille
Tout a commencé par une
demande de la Région au
Département pour la construction d’un collège neuf au
Touquet. Les locaux de la cité
éducative située avenue du
Château accueillaient à la fois
élèves du lycée hôtelier et collégiens. Le site était devenu
exigu. Le lycée avait besoin de
place pour s’étendre… Le collège était donc appelé à prendre
son indépendance. Restait à
trouver un nouveau site. La
ville du Touquet proposait alors
un grand terrain à proximité de
l’ancienne piste de l’aéroport.
Dans le même temps les communes de Cucq et Merlimont,
dont les jeunes fréquentent le
collège, faisaient également acte
de candidature. C’est finale-
ment le site du Touquet qui a
été choisi par Dominique
Dupilet, président du conseil
général. Argument choc : Le
Touquet ouvrait aux collégiens
ses infrastructures en matière
de sport et de culture (dont le
Palais des Congrès). Un plus
évident dans le cadre des activités périscolaires…
Conditions
exceptionnelles
Françoise Rossignol, vice-présidente du conseil général chargée
des collèges, confirme la qualité
du projet : « Ce qui fait la particularité de cette construction,
c’est qu’elle se fait en site
propre. Comme il n’y a pas de
construction
architecturale
préalable, on a la liberté de
faire quelque chose de beau,
d’esthétique, en haute qualité
environnementale ». Le collège
est situé dans la zone « Espace
Nouveau Siècle ». Le bâtiment,
signé par l’architecte Isabelle
Colas (Calais), termine l’aménagement du site : un ensemble
urbain magnifique intégré dans
un écrin végétal. Les volumes
bas et rectilignes font du collège
une composition légère, élégante
et transparente avec des matériaux qui reprennent les coloris
existants des constructions touquettoises. Tel un prototype des
collèges du futur qui s’éloignent
du modèle métallique des années
60 et 70, Van-der-Meersch a
aussi une salle de sport et une
demi-pension prévue pour 320
personnes. Enfin, il respecte les
Grande
et
Pas-de-Calais
Grande
Guerre
GrandeGuerre
Guerreet
etPas-de-Calais
Pas-de-Calais
Durant la Première Guerre mondiale, le Pas-de-Calais fut un « condensé du monde en guerre »
(Xavier Boniface). Français, Allemands et Anglais bien sûr, mais aussi Canadiens, Australiens,
Néo-Zélandais, Portugais, Indiens, Chinois… Des dizaines de nationalités. Ces soldats, ces travailleurs venus des cinq continents seront au sommaire du numéro spécial de L’Écho du Pas-deCalais publié en octobre dans le cadre du 90e anniversaire de la fin de la Grande Guerre.
Tous les villages du Pas-de-Calais, sans exception, ont vécu à l’heure de la guerre, de 1914 à
1918. De façon dramatique sur le front : évacuation, occupation, destruction ; l’arrière-front
vécut pour sa part les bombardements, l’arrivée - parfois massive - de réfugiés, la présence de
troupes nombreuses (le repos des guerriers) Que de chocs culturels pour les habitants des villages
du Ternois ou du Montreuillois ! Le Montreuillois justement joua un rôle important au cours de
la Grande Guerre ; il faut rappeler par exemple que dès le mois d’avril 1916, c’est dans le château de Beaurepaire (Beaumerie-Saint-Martin) que s’établit le grand quartier général de l’armée
britannique avec Douglas Haig et son état-major. La surveillance et la garde du château furent
assurées à partir d’avril 1918 par les hommes du Royal Guernesey Light Infantry… Guernesey,
l’île anglo-normande où vécut en exil un certain Victor Hugo dont le souvenir continue de courir
sur les remparts de Montreuil-sur-Mer.
Pas-de-Calais et Grande Guerre sur www.echo62.com
nouvelles normes en matière de
développement durable (récupération des eaux de pluie…). Le
tout pour un budget total de 14
millions d’euros. « Un très beau
projet qui va apporter des
conditions de vie et de travail
exceptionnelles pour les collégiens » souligne Françoise
Rossignol. De quoi faire pâlir
d’envie les autres collèges du
département ? Non, car le
Département a fait de la
construction et de l’extension de
ses 126 collèges une priorité en
votant en juin 2008 « le plan collège » pour les cinq années à
venir.
Un gros budget
Trente-six millions d’euros sont
investis par an pour les travaux
et l’équipement des collèges
avec câblage, classes pupitres,
mobilier neuf… S’y ajoutent
vingt-cinq millions pour leur
fonctionnement, les 1 100 Tos
étant sous la responsabilité du
conseil général. Trois ou quatre
collèges sont construits, reconstruits ou étendus chaque année.
La liste des travaux en cours ou
en passe de l’être est longue :
Diderot à Dainville, Paul-Duez
à Leforest, Val-d’Authie à Auxile-Château, 7-Vallées à Hesdin,
Mendès-France à Arques,
Anatole-France à Nœux-lesMines, Paul- Langevin à Avion,
Jean-Jaurès à Lens, JeanRostand à Licques, Joliot-Curie
à Calonne-Ricouart, LangevinWallon à Grenay et Pierre-etMarie-Curie à Liévin. « Pour
nous l’éducation c’est primordial et nous avons l’occasion de
le montrer dans notre politique ». Alors que l’État réduit
le nombre de professeurs, est-il
si nécessaire d’investir ? « Oui,
car si nos effectifs de collégiens
ont baissé depuis 2000, ils sont
stables depuis deux ans »
explique F. Rossignol. D’où cet
impératif d’investissement et
une « bataille » de chaque instant pour garder les principaux
des collèges concernés, comme
à Auxi-le-Château. « Nous
avons une ambition et une
volonté pour notre jeunesse, le
département du Pas-de-Calais
est le plus jeune de France ».
L’éducation est le deuxième
budget d’investissement après
le social. Les collégiens du
Touquet le vérifient très
concrètement.
Benjamin Zehnder
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L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
La Fête du parc
« prend » l’ascenseur en douceur
Arques
•
U fil des ans, la Fête du parc naturel
régional est devenue le rendez-vous
incontournable du deuxième
dimanche de septembre pour tous les
amateurs du patrimoine, des spécialités
et des savoir-faire des terroirs des Caps et
Marais d’Opale. Ainsi, l’édition 2005, dans le
jardin public et sur le terrain des Glacis de SaintOmer, avait attiré, sous un soleil éclatant, près de
30 000 visiteurs. Le dimanche 14 septembre, avec
le soutien de la ville d’Arques et de la communauté
d’agglomération de Saint-Omer, le cru 2008 va se
dérouler à Arques.
St-Omer
A
En choisissant le site de l’ascenseur à bateaux des Fontinettes
-prouesse technologique du XIXe
siècle, très économe en énergie
- la Fête du parc 2008 s’inscrit
plus que jamais sous le thème
du développement durable.
Organisée en milieu urbain, elle
ne pouvait guère faire l’impasse
sur la problématique des transports. Aussi, tous les adeptes
des « circulations douces »
seront les bienvenus : balades
accompagnées à pied ou à rollers, locations de vélos (un parking à vélos sera aménagé),
navettes en CasoBus ou en
train… On pourra même venir
en bateau!
Au cœur des villages
Le développement durable sera
évidemment au cœur de la fête.
Un village « durable » lui sera
même entièrement consacré,
dans lequel chacun pourra
puiser des conseils pour le bienêtre de la planète. Véritable fil
rouge, il sera abordé dans
chacun des villages. Ainsi le village durable proposera des
démonstrations, conseils, informations par les artisans et promoteurs des énergies renouvelables, de la gestion de l’eau, de
l’éco-construction… Toutes les
demi-heures, une conférence
flash avec des conseils pratiques.
Le village des artisans et créateurs d’art sera dédié à l’imagination, la beauté, les surprises… sous le signe de la
créativité.
Du côté des loisirs au naturel :
le visiteur saura tout sur les
multiples possibilités de découverte du patrimoine et d’activités de plein air, avec un accent
particulier sur les loisirs dans le
marais audomarois.
Dans le village des éco-mômes :
enfants et… grands enfants
pourront apprendre et découvrir en s’amusant. Le village de
la nature et des jardins réunira
associations et professionnels
qui feront partager leur amour
de la nature et leurs bons
conseils. Le village agricole sera
aussi de la partie : pas de Fête
du parc sans les chevaux boulonnais, les vaches, les moutons
de races régionales, les animations avec du matériel ancien.
Le marché gourmand comprendra, cette année, une allée
du bio. Il y en aura pour tous les
goûts avec de vrais producteurs
de terroir locaux. Toute la
journée, des animations rythmeront la fête : défilé de mode
de vêtements équitables ou de
récupération, animations de
cirque… Après une édition
réussie à Desvres en 2007, la
Fête et sa centaine d’exposants
vous attendent… en douceur
dans l’Audomarois le dimanche
14 septembre.
Rens.0321 87 90 90
www.parc-opale.fr
La Fête du parc bénéficie du soutien de
la ville d’Arques et de la communauté
d’agglomération de Saint-Omer. Elle
est financée par le conseil régional
Nord - Pas-de-Calais et le conseil
général du Pas-de-Calais.
Pour fêter la pomme, il n’y a pas à chercher,
À Wismes, il faut aller
En quelques années, Wismes est redevenu le village de la pomme. Avec le Centre régional
de ressources génétiques, des vergers conservatoires ont été plantés et environ 250
variétés sont aujourd’hui dénombrées. L’idée est que chaque variété de pommier puisse
retrouver son terroir d’origine.
En 1951, il y avait 2200
pommiers dans la commune. Trente ans plus
tard, il en restait 11…
Aussi, lorsque la fête de
la Pomme a été créée en
1984, personne n’y
croyait. C’était sans
compter sur la persévérance des associatifs
qui s’engageaient dans
l ’ a v e n t u r e .
« Aujourd’hui, dit
Jean-Luc
Hochart,
maire de la commune,
avec les deux vergers
conservatoires et ce que
les particuliers ont
planté, l’on ne doit plus
être très loin des 2000
arbres ».
Un petit tour dans le
village début septembre
suffit pour comprendre
pourquoi, ici plus
qu’ailleurs, la fête de la
Pomme a tant de
succès. Les branches
plient sous le poids des
fruits et la récolte que
les habitants, des
enfants des écoles aux
membres du club des
aînés, feront d’ici
quelques jours, s’annonce riche.
Organisée tous les deux
ans, la manifestation
s’enrichit chaque fois
de nouvelles animations. Pour les associations, la municipalité,
l’objectif est d’organiser une grande fête
avec tout ce qui fait la
tradition paysanne.
La pomme et le pommier sont prétexte à
quantités d’étals et
d’ateliers : ici une
vente, là un concours
de cuisine, plus loin
des explications pour
tailler et greffer. Et
tout autour, toute la
richesse de nos jardins, avec ses légumes
qui rivalisent en taille,
en poids, en forme…
Un potiron de 200 kg,
une betterave de 40 kg.
Dans les concours on
en voit de toutes sortes.
Le public, lui, est toujours aussi important :
entre 5 000 et 7 000
personnes attirées par
l’authenticité
du
rendez-vous. À
Wismes, les exposants
(il y a des artistes peintres), producteurs et
artisans
(forgeron,
tourneur sur bois, vannier…), ne sont pas en
costume-cravate, et tous
viennent de maximum
40 kilomètres à la
ronde… Sauf bien sûr,
les vignerons qui
apportent leur touche.
Le
visiteur
peut
prendre son panier, il
est sûr de le remplir.
Fête de la Pomme,
les 31 octobre, 1er et
2 novembre. Entrée :
2 € par personne.
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
E retour
à la
terre
serait-il
synonyme de
paradis. On
pourrait le croire à
écouter Sylvain
Coquempot et
Christine Ducroquet
qui ont trouvé à Bours, leurs
Jardins d’Ialou, une ancienne
exploitation agricole, avec
maison, forage et trois
hectares de terres qu’ils ont
investis pour y faire du bio.
Bours
•
Saint-Polsur-Ternoise
L
bout de route ensemble »,
comme ils disent. Lorsque le
moment de l’installation est
venu, le couple a d’abord chercher dans la campagne lilloise.
Très vite il s’est rendu compte
que les terres à reprendre
étaient rares, et les prix très
élevés. Et puis on leur a proposé cette ancienne ferme à
Bours sur laquelle ils ont
immédiatement jeté leur
dévolu.
La Cigaillette,
troisième associé
En s’appuyant sur le réseau
L’un et l’autre auraient pu Avenir qui accompagne ceux qui
partir bien plus tôt sur les che- souhaitent s’installer en agriculmins d’une agriculture à ture avec de petits projets non
laquelle ils ont d’abord tourné financés, ils ont pu donner
corps à leur idée
le dos. Lui a
et créer une
travaillé dans
Dans la mythologie,
EARL : Les
l’informatique
les champs d'Ialou
Champs d’Ialou.
puis
comme
correspondent
Associés, chacun
commercial et
au paradis
ayant un apport
acheteur dans
des Égyptiens.
personnel,
une
centrale
Après avoir passé
Christine Ducrotoutes les épreuves
d’achat. Elle,
de la mort,
quet et Sylvain
était secrétaire.
chaque défunt
Coquempot ont
Tous deux ont
continue à y mener
trouvé un troivoulu tourner la
page, faire autre une existence paisible. sième partenaire
avec
la
chose et sont
repartis à la terre. Le parcours Cigaillette, le club Cigales de
de formation que l’un et Courcelles-lès-Lens, qui leur a
l’autre ont entamé, leur a permis de boucler le parcours
permis de se rencontrer. Ils de l’installation.
ont décidé de « faire un bon Deux années
les jardins d’Ialou
Photos Philippe Vincent-Chaissac
Les Cigales chantent
Sous les tunnels et en pleine terre poussent des légumes exempts de tout traitement chimique.
de conversion
Légumes, presque tous les légugumes et avant tout les légumes,
ainsi qu’un peu de fruits rouges
poussent désormais dans les
champs d’Ialou, selon les
méthodes de l’agriculture biologique. Cette première récolte et
celle de l’année prochaine sont
celles de la conversion. Sylvain
Coquempot explique qu’avant
d’être retournées, les prairies
ont encore reçu leur dose de
traitements, et qu’il faut
attendre la troisième année
pour que l’on puisse réellement
parler d’agriculture biologique.
Reste que les cultures faites
cette année permettent de
mettre en place la méthodologie… Déjà, il n’y a plus de
traitements chimiques.
Pour écouler leur production,
Christine Ducroquet et Sylvain
Coquempot vont sur les marchés : Saint-Pol-sur-Ternoise,
Auchel et Lille où ils se constituent une clientèle d’habitués.
c’est quoi ?
C
Sylvain Coquempot et Christine Ducroquet
bout de route ensemble ».
Ils espèrent rapidement créer un
point de vente à Bours, et s’inscrivent dans la démarche de
création d’une Amap à Bruayla-Buissière qui leur garantirait
la vente de trente paniers de
produits bio chaque semaine.
Toujours bon à prendre.
Sur les marchés
Les clubs
cigales :
LUB d’investisseurs pour une gestion alternative et
locale de l’épargne solidaire. «Un club cigales
regroupe dix à vingt personnes qui épargnent chaque
mois pour investir ensemble et solidairement dans les
entreprises. La finalité de club cigales est d’accompagner un
entrepreneur dans la réusssite humaine et économique de son
entreprise, sans prendre de décision à sa place ».
Ces quelques lignes extraites d’une plaquette éditée par
l’Association des cigales du Nord et du Pas-de-Calais résument
bien l’esprit d’un club cigales qui accompagne son « protégé »
pendant cinq ans. La participation du club est minoritaire (33%
maximum pour les SARL et les SA). C’est donc bien au chef
d’entreprise qu’appartiennent les décisions à prendre sachant
que ses parrains sont à son écoute, bien au-delà de l’aide technique au démarrage qui peut être apportée par d’autres organismes comme les chambres consulaires. Le club peut par
exemple conseiller en matière de gestion ou de marketing.
Financièrement, l’avantage pour le chef d’entreprise est important puisqu’il renforce ses fonds propres, le rachat des parts
cigales n’intervenant qu’au terme des cinq ans lorsque la société
a atteint son rythme de croisière. Le risque économique reste
néanmoins bien réel. Plus de 75 % des entreprises cigalées existent encore cinq ans après leur création. C’est pas 100 % mais
c’est déjà beaucoup.
9
ont décidé de « faire un bon
Philippe Vincent-Chaissac
Amap
Acheter
ses produits
à l’avance
Les Amap, Associations pour le
maintien d’une agriculture
paysanne, permettent à un
groupe de consommateurs
d’acheter des produits bio, par
souscription, à des agriculteurs
installés près de chez eux.
Dans une Amap, les consommateurs définissent avec l'agriculteur les légumes à cultiver,
le prix de la souscription, et les
modalités de distribution (fréquence, lieu, horaires…).
Ensuite, chaque consommateur achète à l'avance sa part
de récolte qu'il récupère pendant la saison.
10
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
avoir vu passer Dany Boon et
ses Ch’tis, les lieux ont
accueilli la cohorte du téléfilm
Roger
Salengro
d’Yves
Boisset et les
héros de La
mort n’oublie
personne de
L a u r e n t
Heynemann,
un autre téléfilm
qui
adapte
un
roman
de
D i d i e r
Dæninckx.
En marge de l’action des Pas perdus, la talentueuse
Artois Comm.
Compagnie Les Artisans de Bruay-la-Buissière propose
de découvrir le site à travers un circuit artistique guidé.
n’a pourtant
Entre les rues Ampère, Faraday, Edison et Volta… des
pas attendu
balades fantomatiques (gratuites) sont proposées à difcet engoueférents moments, le soir, et le dimanche après-midi.
Rens. 03 21 62 39 10.
ment cinéma-
Ludique et poétique
Du 12 au 18 septembre, Artois
Comm., la ville de Bruay-laBuissière et l’association La
Pomme à tout faire créent un
événement public original. Ils
invitent Les Pas perdus, une
compagnie artistique marseillaise, qui métamorphosera la
Cité des Électriciens en espace
ludique, comique et poétique.
Pendant toute une semaine, la
cité deviendra Zac, Zone
d’anniversaire concertée, car
les artistes des Pas perdus ont
décidé de fêter “l’anniver-
hommage,
saire de Tout le
une
forMonde”.
mule de
Celui
du
reconpassant et
n a i s du maire,
sance…
de l’enfant
qui sera
et de l’octransformé par les
togénaire.
artistes en panneau,
Ce
sera
peinture,
photoaussi, pourmontage ou message
quoi pas, la fête
sonore. Un peu sur le
du bouton presmode des écrivains
sion et de la
publics. Ils quitteront
petite cuiller.
les lieux avec la concréti“On honorera
sation de leur apport.
les
petites
“L’idée, explique l’équipe,
choses, c’est un
est de créer un lien et de
encouragement à
faire prendre conscience
l ’ e n t h o u que chacun participe
siasme…” souà un ensemble plus
rient les Pas
vaste, une œuvre
perdus. Le
collective.”
public est
Quelque chose
d o n c
comme la vie
attendu
peut-être ?
sur place,
tous
les
« Bon anniversaire Tout le
Marie-Pierre
soirs… Il
Monde ! » Guy-André Lagesse, le
Griffon
sera invité à
papa des Pas perdus montre
exprimer
l’exemple.
un vœu, un
Un festival pour « poireauter » à la folie
INS tous ches gardins, i’a des porions !
Pour faire du bouillon - ch’blanc i’est
pu ter -, minger in salate… Le
poireau est un savoureux légume omniprésent
dans notre « culture ». Le Béthunois a encore ses
producteurs qui, dès la fin du mois d’août, ont
attaqué la cueillette, à l’image de Josette Baudrin et
Gauthier Verbecq du côté de Verquin. Verquin sera la
capitale de ch’porion les 4 et 5 octobre.
Béthune
•
Verquin
Photo M. Rossignol
Le coron le plus célèbre du
Pas-de-Calais s’appelle sans
doute la Cité des Électriciens
à Bruay-la-Buissière. Après
tographique pour mettre en
valeur la plus ancienne cité
minière de cette partie ouest
du bassin minier… Déclarée
d’intérêt communautaire par
la communauté d’agglomération, la cité s’est vu depuis
quelque temps estampillée
d’un projet patrimonial et
culturel. On parle d’un futur
lieu de documentation, d’exposition, de formation, et
d’habitation. Des études sont
en cours.
Photo Les Pas perdus
LS s’appellent Les Pas perdus, parce que, disent-ils, avec
eux, on s’égare. Ils sont une petite dizaine, ont l’habitude
d’intervenir dans les espaces publics, et ont déjà cherché
leur chemin en Afrique du Sud, à l’île Maurice, aux Fidji ou
sur le vieux port de Marseille. Cette fois, à l’invitation
d’Artois Comm., ils se perdront avec le public dans la Cité
des Électriciens à Bruay-la-Buissière du 12 au 18 septembre,
le temps d’apporter bonheur, enthousiasme et poésie.
Bruay-la-Buissière
Coup de projecteur
sur la Cité des Électriciens
I
D
Quinze mille visiteurs en 2007
pour la 3e édition : le festival
« Poireaux folies verquinoises »
est devenu eune grosse légume comme on dit au village - des
rendez-vous de la rentrée.
Foire à l’ail à Locon, foire à
l’échalote à Busnes, une foire
au poireau était presque une
évidence ! « Une grande opération de séduction pour mettre
en valeur notre monde rural,
notre terroir », confirme Daniel
Lucet, président de l’association des « Poireaux folies verquinoises » et grand maître de la
confrérie gastronomique de
l’ordre du Poireau de France.
Une association soutenue par la
municipalité
verquinoise,
emmenée par Thierry Tassez,
dont la « philosophie » reste
simple : communiquer sur ce
que sont la gastronomie du terroir, l’artisanat et la ruralité, et
tisser des liens avec les citadins.
Le 4e festival réunira 150 exposants qui ne feront pas que… le
poireau. Sur un site de quatre
hectares autour du complexe
Pierre-Dufresne, les plus petits
rencontreront veaux, vaches,
cochons, ânes et chevaux de la
ferme pédagogique ; les plus
grands se rendront sous les chapiteaux, lieux de toutes les ren-
contres culinaires : beurres et
fromages fermiers, pâtés aux
poireaux verquinois, pains artisanaux, tourtes, confitures aux
poireaux (mais oui) et même un
bavarois au poireau « concocté
par le chef du lycée professionnel
Flora-Tristan
de
Lillers » précise D. Lucet. Sans
oublier le défilé des confréries
(une dizaine sont invitées), les
dessins, poèmes, contes, etc.
créés par les enfants et sans
aucun doute une bonne dose de
ch’ti.
Et ch’porion, ch’est un festival
pour la santé : peu calorique, le
poireau est diurétique, riche en
vitamines C et E, en provitamine A, en potassium et en
fibres.
Chr. D.
Entrée gratuite, festival ouvert
de 9 h à 19 h sans interruption
le samedi 4 et le dimanche 5
octobre, parkings fléchés et
gratuits.
La France produit 170 000 tonnes de poireaux (sur plus de 6 000 hectares).
Elle est le premier producteur européen. La région Nord - Pas-de-Calais représente 11 % de la production nationale (31 % pour les régions Centre et Paysde-la-Loire).
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
11
Michel Cardon
Mon psychothérapeute
habite à la campagne
Busnes
•
Béthune
avant la sortie de
Busnes, après avoir remonté un petit chemin perdu, on arrive chez Michel
Cardon. Tout est calme. Pas de plaque, pas de nom, mais la figure joviale
de Michel qui vous attend sur le seuil de sa maison avec le sourire et une
poignée de main franche. « Tout se passe à la barrière, confie-t-il alors que
nous sommes assis sur le divan de son cabinet de consultation. On sait tout
de suite si on va pouvoir établir un climat de confiance avec une personne et
l’accompagner efficacement ».
J
USTE
Car Michel Cardon, 56 ans, né à Burbure,
exerce un métier peu banal, celui de psychothérapeute. À la campagne. Un avantage : chacun peut venir discrètement sans
que cela fasse jaser les voisins. Car oui,
voir un psy n’est pas encore complètement
entré dans les mœurs.
PNL et hypnose
Et pourtant Michel voit dans son cabinet
un échantillon exhaustif de la population
française : ouvriers, cadres supérieurs,
femmes, hommes, enfants. « Qui n’a pas
fait sa déprime ? » souffle-t-il. Michel
n’est pas psychiatre (c’est un médecin
spécialiste) ni psychologue (spécialiste de
la psychologie) mais bien psychothérapeute, quelqu’un qui soigne le « psyché »
et les traumatismes à partir de techniques précises. Il utilise notamment la
PNL (Programmation neuro-linguistique), une technique qui permet, avec
les mots, de remettre ses patients « en
contact avec des souvenirs agréables ». Michel est également maître
praticien en hypnose. Un recours au
bien-être pour reprendre confiance en
soi, entrer dans une phase d’acceptation d’un traumatisme ou se sortir d’une
addiction. Il reçoit ainsi des jeunes
« accros aux pétards », des jeunes filles
ayant subi des traumatismes, des gens
qui veulent arrêter de fumer, des couples
au bord de la rupture, des individus aux
envies suicidaires.
Pas d’amateurisme chez lui dans un
métier où n’importe qui aujourd’hui
peut poser sa plaque de psychothérapeute. Michel Cardon se réjouit d’un
projet de loi du gouvernement qui va
exiger des psychothérapeutes une
connaissance approfondie de la psychopathologie. C’est son cas. Lui, « le gosse
d’ouvrier », a vécu la psychopathologie
de près. À 16 ans, il arrête les études et
devient infirmier à l’hôpital psychiatrique de Saint-Venant. Au milieu des
années 80, il crée les premiers groupes de
parole autour de l’alcoolisme dans le
Pas-de-Calais. Il en fera le thème d’un
mémoire de recherche. Car Michel a
décidé de reprendre ses études. Il intègre
l’école des cadres hospitaliers, l’unité
alcoologie de Saint-Omer puis l’hôpital
de Lillers et accumule aujourd’hui
trente-cinq ans d’expérience en psychopathologie. Il n’a qu’un regret : n’avoir
pas fait médecine pour devenir médecin
psychiatre.
« Venir en aide
aux autres »
Michel Cardon est un homme profondément engagé et humain. Son métier c’est
de « venir en aide aux autres, dans un
monde où on ne sait plus écouter et où
surtout on ne se dit plus les choses ». Il
est donc l’un des rares à ne pas imposer
de limite de temps à l’entretien, « si c’est
important, il faut continuer » et facture
35 euros la séance contre 60 en moyenne
dans la profession. « En une ou deux
séances, les gens vont généralement
beaucoup mieux. Ils reprennent
confiance même si je conseille une piqûre
de rappel ». Par certains de ses propos,
on pense au « développement personnel » très à la mode ou au « coaching » finalement assez proche de l’aide
psychologique. Michel donne beaucoup.
Il ne reçoit que trois, quatre personnes
par jour pour « être totalement à
l’écoute ». En sortant de chez lui, on se
sent léger, aurait-on reçu une PNL sans
le savoir ?
Benjamin Zehnder
Michel Cardon
590, rue de la Brasserie 62350 Busnes
Tél. 03 21 61 03 59 ou 06 62 11 57 92
Patois
Robe
Robert Da Costa « i pal’ miu ! »
hésite une petite
seconde à la fin de
l’entrevue et lance
enfin : « La seule chose qu’il
faut dire à mon sujet c’est
que… j’aime les gens ! »
Nous dirions même plus :
Robert i’a ker ches gins. Il
aime les faire rire, les
émouvoir de temps en
temps et surtout les ramener
en terre connue : celle de la
langue maternelle, le patois.
R
OBERT
« Bienvenue chez les Ch’tis
c’est bien beau, affirme Robert
mais c’est trop vite oublier tous
ceux qui défendent notre
parler depuis des années et des
années, les Guy Dubois,
Bertrand
Cocq,
Pierre
Delannoy… » Robert n’a
jamais baguenaudé avec le
patois. C’est du sérieux…
pour s’amuser. Depuis toudis.
Robert Da Costa est né à
Isbergues le 16 juillet 1928,
dans les grands corons de
l’usine. Pendant que le jeune
garçon « juot aux quénèques
avec ses camarates en parlant
patois », Prudencio le père
peaufinait son français. Il était
d’origine portugaise, resté en
France après la Grande
Guerre.
À quatorze ans, Robert entre à
l’usine d’Isbergues, forcément.
D’abord « petite main » qui
fait les commissions, il va
gravir un à un les échelons
pour finir chef d’atelier. Oui
Robert a toujours aimé les
gens ; il les a défendus quand il
faisait du syndicalisme ; il les
a passionnés en tant que dirigeant du club local de football ;
ils les a séduits en tant qu’ac-
teur. À la fin des années 1970,
le métallo isberguois parcourt
les scènes de long en large avec
le Théâtre culturel de l’Artois,
troupe créée par Jean-Pierre
Torchy. « Nous avons joué
Feydeau, Molière dans toute la
région mais aussi dans le sud
de la France. Des souvenirs
très intenses. » En 1983, juste
avant de prendre sa retraite,
Robert Da Costa se souvenant
sans doute des quénèques des
grands corons crée un « atelier
patoisant » au sein de la
maison des jeunes d’Isbergues.
Son idée est de faire une
« intrusion » dans les écoles,
d’organiser des veillées avec
les anciens, « et nous avons été
rattrapés par le théâtre ! » En
effet, Robert Da Costa a écrit
en 1984 Jules et Aglaë, une
pièce qui a « tellement bien
marché ». Une écriture savoureuse, des dialogues qui sentent le vécu à plein nez, servis
par des acteurs amateurs parfaitement à l’aise avec le
patois. Suivent Que des jus
puis Divertichmint in patois.
Nouveau
rebondissement
quand Robert est élu président
du district Artois de football en
1990. Réunions, représentations, réunions… : l’Isberguois
« n’arrivait plus à suivre » et
se décide à mettre le patois sur
la touche. Il ne le remet en jeu
qu’en 2002, libéré des obligations sportives. L’Atelier revit !
« De 2004 à 207, nous avons
joué en moyenne deux fois par
mois ! » La troupe refuse moult
contrats parce que comédiens
et comédiennes vont et viennent. Mais l’infatigable Robert
« i’armet toudis deux sous dins
ch’crincrin ! » Le 6 décembre
prochain à Ecquedecques
(Ch’Dec in patois), l’Atelier
théâtre patoisant, baptisé désormais « Ches patoijeux », présentera les quatre nouvelles pièches
écrites et mises en scène par
Robert Da Costa : I gratte…
cha li déminche, Ches vius,
Pal’ miu et Que pizinques ! Du
rire, quelques larmes et la
preuve sur les planches que
Robert aime les gens et le
patois.
Chr. D.
Le 13 décembre à Busnes,
le 19 décembre à Isbergues,
le 17 janvier à Robecq.
Rens. 03 21 52 93 23
12
Vimy
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Femmes en rupture de couple :
« Renaissance »
Photo M.-Pierre Griffon
en cas de souffrance
Geneviève Lallau : « Les femmes peuvent m’appeler n’importe quand.
Je sais ce qu’elles vivent. »
Lallau a une ligne de conduite dont elle ne
démord pas : « Dans la vie quand il y a une difficulté,
il ne faut pas s’isoler, il faut aller vers les autres ! »
C’est le fondement même de « Renaissance », un groupe qui
aide les femmes en rupture de couple. Geneviève est
responsable de l’antenne de Vimy. « « Responsable », non,
rétorque-t-elle modestement. Je préfère le mot « amie » ! »
Tout est dit.
G
ENEVIÈVE
Dimanche, 15 h. Comme tous
les mois et demi, émotion chez
Geneviève Lallau, résidence
Les Peupliers à Vimy. Les his-
toires se croisent, se bouleversent l’une l’autre, s’enrichissent. Comme chaque fois, un
thème de réunion est prévu
« mais si quelqu’un va mal,
prévient Geneviève, on laisse
tout tomber et on l’écoute ! »
Certaines viennent depuis longtemps et ne peuvent toujours
pas parler de leurs problèmes.
Les plaies sont si profondes que
la douleur est insupportable.
D’autres ne font que passer, le
temps de retrouver des forces
« pour rattaquer la vie » - ce
sont les mots de la responsable.
En tout cas, toutes souffrent de
l’échec de leur couple. Qu’elles
aient subi la rupture ou
qu’elles l’aient provoquée,
qu’elles soient battues, maltraitées, démolies ou confiantes
et combatives, elles doivent
faire le deuil de leur vie passée,
trouver le moyen de sortir du
chagrin et bien souvent de l’impasse financière. Geneviève
Lallau les aide « à se remettre
debout », comme d’autres l’ont
aidée, quand elle en a eu
besoin. « Je suis passée par là
il y a treize ans, dit-elle. Je sais
ce que les femmes vivent. Je
sais aussi que c’est fondamental d’avoir quelqu’un qui
comprend, même à 11 h du
soir. » En dehors des réunions,
Geneviève se veut en effet
« point d’écoute ». « Il faut
appeler quand ça monte,
explique-t-elle. Appeler avant
de faire une bêtise ».
Mouvement chrétien
« Renaissance » est un mouvement chrétien. « Mais cela ne
doit pas rebuter celle qui ne
l’est pas ! sourit Mme Lallau.
On n’est pas toujours en train
de parler du bon dieu… »
L’abbé Jean Guillemant est
présent à chaque rencontre.
« Il a fait ça toute sa vie…
commente l’animatrice du
groupe. On peut raconter des
histoires intimes, c’est un
hommes certes, mais c’est
d’abord un prêtre… » Soutien
psychologique, écoute, partage, encouragement, aide à
retrouver le sens de la vie…
l’abbé
Guillemant,
avec
Geneviève Lallau, aide les
femmes « à poser leurs misères
et à repartir reboostées ».
« Reboostées » et peut-être plus
fortes qu’avant. « Après avoir
fait tout ce travail, je relativise ! J’ai compris que derrière
le malheur qui paraît parfois
prendre toute la place, il y a du
bonheur. Bien sûr, c’est plus
facile de se mettre sur le
canapé, de boire une bière et
de regarder la télé, mais il faut
regarder ailleurs, il faut se
battre pour s’en sortir. La vie
peut être si belle ! »
Marie-Pierre Griffon
Rens. Geneviève Lallau,
2 F résidence Les Peupliers, Vimy
Tél. 03 21 59 22 51
Les Fricadelles, c’est la fête !
NON, n’insistez pas Madame, je ne vous dirai pas ce qu’il y a dans les
Fricadelles ! » Gilles Franck, directeur commercial de Ryal, du Groupe
« La Frite c’est la fête », est formel : Din ch'Nord, tout le monde il sait,
personne il dit. Botus et mouche cousue donc sur les ingrédients de la
« vedette américaine » du film de Dany Boon ! L’importateur de saucisse
belge ou hollandaise à Loos-en-Gohelle, confie juste volontiers que sa
vente n’a jamais aussi bien marché !
La baraque a la frite
La Société Ryal qui décline son slogan
« La frite c’est la fête » dans six départements, trois entrepôts et chez 1 500
clients estime que la « baraque » a de
l’avenir. « Pour 4,50 euros, on mange de
façon copieuse sans l’odeur désagréable
de la friteuse. » Avec le pouvoir d’achat
qui n’évolue pas, les habitudes de sorties
qui se multiplient, ce type de restauration a la préférence des gros appétits. Et
pas seulement des gros tout court si on
en croit Gilles Franck. « Si la frite est
bien travaillée, elle n’est pas huileuse et
il en va de ce type d’aliment comme
d’un autre : seul l’excès est mauvais. »
À côté des frites et des fricadelles, l’entreprise de distribution de Loos-enGohelle vend aux friteries tout ce dont
elles ont besoin, de l’huile à la barquette, en passant par la salade au
crabe et la sauce hannibal. « Nous ne
sommes pas que des vendeurs, nous
Photo M.-Pierre Griffon
Babouse, un des dessinateurs de
presse turbulents du Pas-de-Calais, a
sa propre idée sur le secret de la
Fricadelle. Dans sa BD Té Vois
M'n'oeul ? il met en parallèle le départ
des migrants de Calais et la fabrication
de la saucisse… Turbulent, on vous
dit !
Toujours est-il que depuis Bienvenue
chez les Ch’tis’, la vente de la saucisse
de volaille (un indice) a explosé, surtout chez les clients que ne la connaissaient pas. La Société Ryal a Loos-enGohelle, qui a mis en place un
formidable réseau de distribution pour
l’approvisionnement des « baraques à
frites » (qu’on appelait friteries avant
le film), explique que toutes les kermesses de village, les foires, les portes
ouvertes des entreprises du Pas-deCalais ont mis le pas dans le pas de
Dany Boon. Tout le monde veut sa
frite-fricadelle pour faire la fête !
Loos-en-Gohelle
«
Gilles Franck, à gauche : « Ryal est une centrale d’achats, une plateforme de distribution. »
sommes aussi force de conseils ». Et bles… » Peut-être aussi à partir du
justement, ils conseillent vivement aux moment où l’on sait garder les secrets…
jeunes de s’installer. « On peut gagner même de polichinelle !
sa vie plus que correctement, souligne
M.-P.G.
le directeur commercial, à partir du
moment où le point de vente est propre,
bien placé, ouvert souvent et long- Ryal distribution, Loos-en-Gohelle
temps, où les produits sont irréprocha- Tél. 03 21 13 46 00
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
13
Photo : Jean-Pierre Mattern © Centre Historique Minier de Lewarde
Patrimoine et paysage minier
Pays vert, Pays noir
ONTEZ tout d’in haut de ch’terril et regardez autour de vous… Si vous pensiez encore que le pays minier était noir, vous allez réviser votre
jugement. Partout, la couleur verte a repeint le panorama au point de recouvrir trois siècles d’exploitation de la houille. La faune et la flore se
sont réinstallées alentours et les affaissements ont donné naissance à des espaces naturels qui ne l’étaient pas il y a vingt ans. Une excellente
exposition temporaire “Pays vert/Pays noir” proposée au Centre historique minier de Lewarde permet au visiteur de poser un nouveau regard sur la
région. Il permet aussi à ceux qui n’ont pas connu l’industrie régionale de décoder les traces laissées sur le paysage.
M
Bruay-la-Buissière, un amphithéâtre de terrils. Qui a dit que le Pas-de-Calais était plat ?
la mémoire des anciens. Elle donne les clefs
au public pour comprendre le paysage qui
l’entoure. Cinq lieux ont été choisis. Ils
sont représentatifs de l’évolution de la région. Bully-Grenay
par exemple. En 1850, les deux
villages d’alors ont été submergés par une vague de
constructions issues de l’activité minière. Une carte montre
l’évolution spectaculaire.
Aujourd’hui, il n’y a plus de
Lewarde : un parcours guidé d’1 h 30 qui emprunte l’itinéraire
chevalement ni de carreaux de
des mineurs sur leur lieu de travail, de la salle des douches
jusqu’aux chantiers d’extraction du charbon. La visite fait fosse, les voies de chemin de fer
halte à l’exposition Paysvert/Pays noir qui permet de mieux ont été démontées. Certaines
comprendre les paysages alentours.
constructions restent debout.
Par un procédé alchimique, l’artiste métamorphose la flore des terrils en herbier fantastique.
Ici, les Night creatures.
Stephen Sack aime travailler
avec les musées qui le lui rendent bien. Après le British
museum de Londres, le Huis
van Aluin de Gand, le
Deutsches Film museum de
Franckfort… le voici au Centre
historique de Lewarde. À
chaque
fois,
la
même
démarche : “faire sortir l’âme
des choses.”
LE photographe
américain Stephen
Sack, qui offre
actuellement à
Lewarde une
exposition
remarquable,
nommée Flora
magica, se promène
entre l’art conceptuel
et l’art scientifique,
Attiré par les
empreintes fossiles
du carbonifère et par
les plantes que l’on
trouve aujourd’hui
sur les terrils, il pose
son regard d’artiste
sur l’évolution du
paysage. Captivant !
Suivant son intuition et sa
méthode quasi scientifique, il a
d’abord parcouru les deux
mille fossiles du musée avant
d’arpenter les terrils et de
cueillir des fleurs. Il les a pressées, traitées, photographiées,
agrandies… et a créé un herbier magique, presque fantastique.
À voir jusqu’au 31 décembre.
superbement restaurée. Elle est classée
monument historique.
L’apothéose de l’exposition Pays vert/Pays
noir est une salle consacrée au terril 110,
situé à Oignies justement. Elle place le visiteur au sommet du cône et lui donne à découvrir, à l’aide de vidéos, d’est en ouest, du
nord au sud, un panorama fascinant. On
découvre que les traces de l’activité minière
disparue se mêlent à la vie qui continue et que
la couleur l’emporte largement sur le noir.
M.-P.G.
Jusqu’au 31 décembre.
Rens. 03 27 95 82 82
Internet : www.chm-lewarde.com
Wallers-Arenberg :
Un patrimoine
remarquablement
conservé
Raismes :
La mare
à Goriaux
Photos M.-P. Griffon
Night creatures © Stephen Sack
Stephen Sack : Flora magica
Elles étaient les lieux de vie pour les
ouvriers : écoles, églises, dispensaires…
dont les habitants n’en connaissent pas
toujours l’origine.
Bruay-la-Buissière est un autre exemple
fort de l’empreinte laissée par les gueules
noires. La ville est aujourd’hui entourée
d’un véritable amphithéâtre de terrils aux
formes étonnantes : plats ou coniques;
uniques ou jumeaux; chauves ou boisés,
aménagés ou laissés naturels.
La ville d’Oignies raconte à elle seule
toute la mine du XXe siècle. L’exposition
montre que les cités minières y sont toujours aussi vivantes et que la fosse 99bis, construite dans les années 30, a été
Une réserve biologique domaniale.
Photo M.-P. Griffon
Photo M.-P. Griffon
L’exposition Pays vert/Pays noir ouvre les
yeux des visiteurs étrangers, des nouveaux
habitants, des jeunes de la région et réveille
Au lieu de tout raser, à Wallers-Arenberg, les hommes ont trouvé le moyen de
conserver leur patrimoine. Classé monument historique depuis 1992, le site
minier voit affluer chaque année 4 000 visiteurs.
Trois
chevalements,
des
machines d’extraction, des cités
minières rénovées, un estaminet
transformé en gîte, une salle
des fêtes, une école ménagère,
un boulodrome, une église
Sainte-Barbe de 1907 aux
somptueux vitraux… Le paysage de Wallers-Arenberg, aux
portes du Hainaut est exceptionnel. Exceptionnellement
bien conservé. Des visites guidées proposent au public de
découvrir les lieux et de comprendre, sur le terrain, le travail et la vie sociale du mineur.
Rens. 03 27 48 39 65
Les lieux sont aussi enthousiasmants qu’incroyables. Situé au
pied d’un terril, un plan d’eau
de 90 ha est né d’un colossal
affaissement
minier.
On
découvre ça et là des arbres
engloutis, dont il ne reste plus
que des moignons qui dépassent
de la surface de l’eau. La mare
à Goriaux est devenue un
repère ornithologique riche de
quelque deux cents espèces
rares. En hiver, elle est un
refuge de milliers de canards,
protégés des chasseurs. Un circuit pédestre de 6,5 km a été
tracé ; il invite à explorer en
douceur la faune et la flore de
ce petit paradis.
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Bernard
ERNARD Sergeant commence vraiment à se demander s’il
n’y a pas un rapport entre les chocs pétroliers et son
parcours professionnel! Le « Monsieur Musique » de
l’Arrageois a commencé à vendre guitares et autres
instruments en 1973 – année du premier choc! -, salarié dans
une boutique de la rue Ronville à Arras. En 1981 – juste après le
2e choc -, il crée son propre magasin, « Cadet Rousselle », rue des TroisVisages, qui deviendra BS Music, rue Méaulens, toujours à Arras. 2008 :
le prix du baril se remet à flamber et Bernard prend sa retraite! Mais
son successeur espère continuer à faire le plein… de clients dans le
magasin.
Arras
B
Bertrand Bialy sourit, il est le nouveau
maître de BS Music et le « feeling » est
très vite passé avec Bernard qui reste
à ses côtés jusqu’à la fin de l’année
pour une transition en douceur. Les
deux hommes ont des parcours parallèles, dièses et bémols en filigrane.
Bernard Sergeant, né en 1952 à BoirySainte-Rictrude, a été musicien de bal,
membre d’un tas de groupes, créateur
de Libertrio. Bertrand Bialy, 33 ans,
Lillérois, « gratte » depuis des années,
a fréquenté le Centre des musiques
actuelles de Valenciennes, « fait le son »
du fameux « Abattoir », écrit et composé un album, participé au groupe
Treize avec Christophe Cardon… vendeur chez BS Music. Le monde est petit
? Il n’y a pas de hasard, tout simplement. « Un magasin, j’avais ça dans
un coin de la tête et ça me paraissait
inaccessible », explique Bertrand. Vite
rassuré par Bernard, il a finalement
franchi le pas et laissé tomber son job
dans une société de gérance de wagons !
Chez BS Music, il prend le train en
marche : « pour le moment je fais tout
pareil que Bernard : instruments, partitions, vente en ligne, sonorisation ».
À court terme, il
développera la
veille au grain
UNDI 19 mai 2008, la nuit est tombée, une activité peu
banale règne au centre du village. Un groupe d’hommes
Arras
parvient à l’aide d’échelles et de cordes à mettre
•
debout un peuplier coupé un peu plus tôt dans le bois de
Bourlon ! Il va rester un an de long à l’endroit même où
Saturnine aurait eu la tête coupée par un prétendant, au IXe
siècle ou peut-être au VIIIe ? Invoquée depuis la nuit des temps pour
la protection du bétail, sainte Saturnine protège aussi depuis trente
ans les relations entre Sains-lès-Marquion et Neuenheerse, commune
allemande où elle aurait vu le jour et qui possède la presque totalité
des reliques. Pour l’anniversaire de la sainte le 20 mai dernier,
quarante-huit Allemands avaient fait le déplacement !
L
Tant qu’il y a de la musique
Arras
•
Saturnine
Bertrand
location de pianos, dopera la communication « afin que l’on comprenne
enfin du côté de Lens ou de Béthune,
qu’il n’y a pas que Lille pour la
musique. Arras est une autre alternative. » L’engagement financier est
important et il ne suffit pas d’être
musicien pour tenir la boutique :
Bertrand apprend très vite au contact
de Bernard, le garde-fou, il saura
s’adapter. BS Music restera « généraliste, mieux multispécialiste ! » Quand
les guitaristes n’ont pas de pétrole, ils
ont des idées.
Christian Defrance
BS Music : 20, rue Méaulens à Arras.
Tél. 03 21 55 32 61
Internet : www.bs-music.net
Bernard Sergeant compte bien
profiter de sa retraite pour
« faire encore plus de musique »
avec Libertrio notamment.
Bertrand Bialy quant à lui ne
désespère pas de sortir un
deuxième album : « j’ai des
chansons dans mes tiroirs ».
Photo l’Écho du Pas-de-Calais
&
Amitié franco-allemande
Sains-lès-Marquion
14
« Au départ, c’était une histoire
paroissiale, explique le maire
Guy de Saint-Aubert, à laquelle
tenaient beaucoup mon père
Jean de Saint-Aubert - qui fut
aussi premier magistrat du village - et ma mère, Madeleine. » Fidèles,
pèlerins allemands et français se retrouvaient régulièrement autour de
Saturnine. Une présentation s’impose. La tradition la fait donc
naître à Neuenheerse. Fille d’un
roi de province, elle avait reçu
le nom d’une sainte romaine. À
douze ans, elle fit le vœu de
consacrer sa vie à Dieu ;
mais à vingt ans ses
parents voulurent la
marier à un seigneur.
Elle s’enfuit, arrivant
à Sains-lès-Marquion
et devenant servante
de ferme. Tenace, le
prétendant la poursuivit et la retrouva à
l’entrée du village
(c’est aujourd’hui
la Croix de SainteSaturnine), essuya
un nouveau refus
et lui coupa la tête.
Il alla ensuite se
noyer dans une fontaine à la sortie du village.
Miracle
:
Saturnine se releva,
prit sa tête à deux
mains et alla la
déposer sur l’autel
de l’église. Son
corps
devint
inerte… En cours
de chemin, elle
avait placé durant un instant sa tête sur
une pierre - dolmen druidique ? - en
guise de dernier sacrifice humain. Elle
avait aussi, quand son prétendant la
coursait, planté sa houlette de bergère
dans le sol. Houlette qui verdit et fleurit
l’année suivante ; d’où la tradition de
l’arbre hissé au cœur du village. Sainte
Saturnine, dont l’existence est parfois
mise en doute même par des historiens
catholiques, fait partie de ces saints gué-
risseurs derrière lesquels sont profondément ancrés des cultes celtiques et germaniques, ceux des sources, des arbres
et des pierres.
Un jumelage
Aujourd’hui l’histoire paroissiale cède
la place à l’histoire européenne ! Une
association Sainte Saturnine a été
créée et en mai 2004, Bad
Driburg (une communauté
de dix communes dont
Neuenheerse) et Sains-lesMarquion ont officialisé
un partenariat. Un
jumelage qui va
bien au-delà des
considérations
mystiques, légendaires, et se traduit par des
échanges
entre
associations, entre
chasseurs, entre particuliers. « De nombreux Allemands viennent passer leurs
vacances chez nous »,
précise Guy de SaintAubert. Partenariat
très actif dans le
domaine de l’éducation : le collège public
de Marquion a tissé
des liens avec le
Gymnasium
de
Bad Driburg et le
collège
privé
Saint-Joseph de
Bourlon correspond avec le
Gymnasium
Sankt-Kaspar.
Histoire de marier la tradition et la
construction européenne sans avoir
recours à la décapitation !
Chr. D.
Si vous maîtrisez la langue allemande,
vous saurez tout sur Sainte Saturnine
en allant sur le site Internet :
http://sankt-saturnina.de
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
15
Saint-Laurent-Blangy
L n’est pas nécessaire
d’appartenir à un club
pour jouer au tennis ou au
squash. En revanche, pour le
football et plus encore le
football en salle, c’est
beaucoup plus difficile.
Pourtant, il y a de la
demande.
I
Partant de ce principe Ibtissem
Belkorchia, Christophe Bordat
et Pierre Husson ont eu l’idée
d’ouvrir une salle avec des terrains synthétiques permettant la
pratique de ce qu’ils appellent
(c’est un nom déposé) le footsal,
dans la droite ligne du futsal
inventé et très pratiqué au Brésil.
Le projet imaginé en Auvergne
est devenu réalité en 2006 à
Villeneuve-d’Ascq où Pierre
Husson a posé ses valises pour
travailler comme responsable de
la
gamme
Kipsta
chez
Décathlon. Le concept a rapidement séduit d’autant que d’autres disciplines comme la pétéca,
le tchoukball, le sandball, le
speedminton ou le volley-ball
sont proposées, notamment au
public féminin. Après quelques
mois d’observation, nos trois
associés ont décidé de développer le produit en ouvrant
d’autres salles… À Saint-Polsur-Mer, il y a quatre mois, et à
Saint-Laurent-Blangy tout début
juillet.
Stéphane Morin, le responsable
du site immercurien, explique
que l’Arrageois était prédisposé
à accueillir un tel équipement,
compte tenu de sa proximité avec
Béthune et Lens, de son accessi-
bilité routière et de son environnement socioculturel : les jeunes
tiennent une place importante,
les événements comme le Main
Quare Festival ou l’Endurance
Quad, ne sont pas rares. Encore
fallait-il trouver le local.
L’opportunité d’installations restées vacantes depuis le déménagement de la société d’électricité
Monchel, était à saisir. À SaintLaurent-Blangy, « on se sent
déjà comme chez nous », poursuit Stéphane Morin qui, pour
l’instant, travaille avec un stagiaire et une saisonnière. « La
proximité du laser game et de la
base nautique, joue également
en notre faveur ». Les mois d’été
ont été ceux de la découverte
pour le public. Ceux de l’automne devraient permettre d’accroître progressivement la fréquentation.
Du particulier
à l’entreprise
La pratique du footsal intéresse
deux publics distincts : les
groupes de particuliers qui veulent s’organiser un match ou un
tournoi, et le monde de l’entreprise qui, l’espace d’une journée
ou d’une demi-journée, réunit
ses salariés, ses clients, pour un
moment de conviviliaté et de
partage, sachant que des réunions de travail peuvent également être organisées.
La surface des aires de jeu (il y a
cinq terrains au total) et la taille
des buts varient en fonction des
oppositions organisées, de deux
contre deux à cinq contre cinq.
L’esprit qui prévaut est le fair
Photo Philippe Vincent-Chaissac
Footsal : du foot et du plaisir
Les pelouses synthétiques des terrains de footsal sont de dernière génération. Le revêtement, très peu abrasif, est constitué
d’un « tapis », une couche de billes de caoutchouc (du pneu recyclé) et d’une couche de sable.
play, le beau jeu, la technique,
étant entendu que le jeu dur est
interdit : pas de tacles.
Selon la demande, des stages
vacances, des séances de baby
footsal, encadrés par des éducateurs diplômés ou des joueurs
professionnels, seront organisés.
Le mercredi après-midi sera le
moment privilégié des tournois
ou rencontres « anniversaire »
pour les 5-14 ans.
Loin de l’esprit de compétition
qui régit les championnats, le
footsal mise donc sur une pratique sportive, plus ludique que
physique. Ce qui n’empêche pas
de transpirer.
Philippe Vincent-Chaissac
Footsal, Saint-Laurent-Blangy,
rue P.-et-M.-Curie (proche du
centre d’hébergement des
pompiers). Tél. 03 21 15 66 71
Des sports à découvrir
Pétéca. Proche du badminton par l'utilisation
d'un volant, par sa gestuelle et par ses règles ;
du volley-ball pour la hauteur du filet et de la
pelote basque pour le jeu à main nue.
Tchoukball. Le jeu se déroule sur un terrain
de handball ou de basket entre deux équipes
(jusqu’à 7 joueurs). Le but est d’envoyer le
ballon dans un cadre pour qu’il y rebondisse,
et touche le sol au-delà d’un demi cercle de 3 m
de rayon, avant qu’un adversaire ne s’en saisisse.
Sandball. C’est un handball version plage qui
peut se pratiquer sur des surfaces où le ballon
ne rebondit pas.
Speedminton. Entre badminton, tennis et
squash, sport de raquette très rapide qui se
pratique avec un volant et un filet.
CCI d’Artois : trois en une
Pour une culture vélo à Arras
L’organisation des CCI, les chambres de commerce et d’industrie,
change. Celles de Lille et de Saint-Omer - Saint-Pol ont fusionné.
Celles du littoral sont en pourparlers. Et celle de l’Artois verra le
jour autour de trois entités existantes : Lens, Béthune et Arras.
Les trois présidents concernés, Édouard Magnaval, LéonceMichel Déprez et Jean-Marc Devise l’ont officiellement annoncé
début juillet. « Une grande CCI à la mesure de son poids économique sur le plan régional ». 1,350 millard d’euros de base de
taxe professionnelle : ça compte et doit permettre au territoire
artésien de s’exprimer. La fusion - qui n’était pas obligatoire sera effective début 2010. La nouvelle entité siégera à Arras et
aura trois antennes à Béthune, Lens… et Arras, pour maintenir
un service de proximité aux entreprises. Mutualiser pour prélever
moins, diminuer la dépense publique, sont parmi les arguments
avancés pour expliquer ce rapprochement qui permettra aussi de
continuer à exister à côté de la grande sœur lilloise. Il est vrai que
l’Artois, territoire économique du Pas-de-Calais, a bien des atouts
à faire valoir avec ses « filières d’excellence » que sont l’agroalimentaire, la plasturgie et la logistique. Autre souhait : récupérer
et intégrer le Ternois qui « bizarrement » est sous la coupe lilloise
et aurait certainement intérêt à rejoindre le giron artésien.
Question de cohérence territoriale.
Ph. V.
prix du baril de
pétrole explose. La
solution au problème du
« pouvoir d'achat » ne se
trouve pas dans la réduction
de la fiscalité sur les
énergies fossiles ou dans les
subventions aux
comportements
« énergivores » mais dans
un changement profond de
notre mode de vie.
Pour l’association Droit au
vélo (Adav), le rôle des pouvoirs publics est de « faciliter
la transition vers des façons
d'habiter, de se déplacer, de
produire, moins énergivores,
afin de faire cesser à moyen
terme notre dépendance aux
énergies fossiles. Le vélo est
emblématique de cette nécessaire transition et constitue
L
E
une réponse directe au problème du pouvoir d'achat :
remplacer la voiture par le
vélo, c'est, pour un ménage,
faire jusqu'à plusieurs centaines d'euros d'économies par
mois ». L’Adav possède une
antenne à Arras et Luc
Coveliers, son responsable
milite, le nez dans le guidon,
depuis quatre années. « À
Arras, le vélo est possible,
affirme-t-il. Le potentiel du
vélo est estimé à 30 % des
déplacements. On en est loin.
Une politique cyclable efficace
ne coûte pourtant que 10 euros
par an et par habitant. Elle
comprend la promotion du
vélo pour en améliorer son
image et la réalisation d’aménagements cyclables, sûrs,
rapides et confortables ».
L’antenne arrageoise de l’Adav
a établi une liste de près de
deux cents aménagements à
réaliser rapidement : principalement des bandes cyclables et
des sas à peindre aux carrefours à feux, des arceaux à installer, des « double sens »
cyclables à ouvrir, des passages
pour cyclistes à améliorer ou à
créer. Cette liste avec photos à
l’appui, a été remise début
juillet au maire-adjoint délégué
au domaine public. Reste que
créer une culture du vélo, cela
ne se fait pas en un jour.
En savoir + : echo62.com
Rens. Adav, Maison des
sociétés : 16, rue AristideBriand 62000 Arras
[email protected]
http://droitauvelo.org
16
Dossier
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
sont couvreurs, tailleurs
de pierre ou ébénistes… Ils
ont la mémoire du geste,
l’amour des matériaux
naturels et maîtrisent le savoir
des générations précédentes.
Loin des constructeurs à la
chaîne et des enseignes
internationales, ils rénovent,
restaurent, réhabilitent ou
fabriquent. Leurs clients ont
compris depuis longtemps
que leur travail était
durable et leurs tarifs,
épatants. Ce sont les
artisans de notre
patrimoine.
I
LS
Photo
M.-P. Gr
iffon
Christophe Martiaux, « la meilleure
publicité est le bouche à oreille ». Le
menuisier ébéniste sculpteur de Drocourt
raconte que son nom se transmet de famille en
famille, d’amis en relations. Au départ ses
clients lui proposent de petits travaux à
réaliser, histoire de tester ses compétences; ils
finissent toujours par lui confier la restauration
de toute la maison, du manoir, de la
gentilhommière ou l’église. « Je travaille
souvent dans un cadre sublime avec des
matériaux nobles, reconnaît l’ébéniste. Mais
mes clients ne sont pas tous châtelains! Loin
de là… »
P
Drocourt
OUR
Christophe
Martiaux
« De plus en plus les gens reviennent au bois, noble et chaleureux. »
Menuisier ébéniste : « Laisser une trace… »
s’adapter, son talent et sa grande
discrétion. « Les gens ont du
bien, ils n’aiment pas les bavardages… » Meubles anciens
d’apothicaire avec marquetterie
et plaquages, lambris de manoir
refaits à l’identique dans des
bois qui ont deux cents ans de
sciage… Christophe Martiaux
multiplie les exemples de son
savoir-faire. Entre menuiseries
de chapelle délabrées et autels
d’église abîmés, il reconnaît que
« ce n’est pas là où nous gagnons
le plus notre vie mais nous laissons une trace. Cela nous
apporte du plaisir… » Adhérent
à la Confédération de l’artisanat
et des petites entreprises du bâtiment, la Capeb, il est détenteur
du CIP patrimoine. Un label qui
rassure ceux qui ne connaissent
pas encore le travail de
Christophe et de ses salariés :
deux jeunes professionnels qu’il
juge excellents mais qu’il a dû
recruter en dehors de la région.
Les trois hommes sont passionnés par leur métier et ravis
de la nouvelle sensibilité des par-
ticuliers. « On commence déjà à
changer des fenêtres en PVC.
Vingt ans après leur pose, certaines ne ferment plus, on ne
peut pas les réparer et elles ont
jauni ! Aujourd’hui, de plus en
plus de gens reviennent au bois,
noble et chaleureux… »
Rens. 03 21 75 15 97
Olivier Lelercq, couvreur
Chelers
Fils de menuisier, formé à l’ébénisterie et la sculpture à SaintLuc de Tournai, Christophe
Martiaux s’attache avec la même
gourmandise à la fabrication
d’une
petite
bibliothèque
contemporaine sur mesure, qu’à
la restauration des parquets
d’un château. Il est remarqué à
chaque fois pour sa facilité à
Photo M.-P. Griffon
« J’aime bien faire du beau »
« J’ai des chantiers prévus jusque septembre 2009! »
LIVIER Leclercq sourit jusqu’aux
oreilles. « C’est pas mon
métier, c’est ma passion ! »
Couvreur, il restaure les églises et les
châteaux, les chapelles et les
manoirs. « Je fais beaucoup de
travaux pour les particuliers et pour
les monuments historiques… mais
jamais de neuf ! »
O
Ils étaient tous couvreurs dans la famille!
Le grand-père Fernand, le père Claude et
l’oncle René. Ils ont tout transmis : le
savoir-faire, les outils, les bouquins, la
technique et l’amour du patrimoine.
Olivier leclercq, 32 ans, jeune marié, est un
professionnel heureux : « J’ai des chantiers
prévus jusque septembre 2009! »
Enfant, il ne s’est pas beaucoup posé de
questions. Poursuivre la lignée familiale
s’est imposé naturellement. « J’ai eu la
chance de voir le beau côté de ce métier… »
pose-t-il en racontant que son père restaurait déjà des châteaux. « C’était très intéressant. Je voyais le savoir-faire des
anciens, leur art du métier… » Salarié
pendant dix ans dans l’entreprise familiale,
il a repris le flambeau pour la plus grande
fierté de son père qui, bien sûr, vient le voir
sur les chantiers.
L’influence des adultes
sur le métier des jeunes
L’homme travaille le cuivre, le zinc et le
plomb. « Les couvertures en plomb sont
garanties 200 ans! » dit-il en riant. Il aime
l’ardoise naturelle, la tuile flamande…
« Je démonte, je trie tout, je repose pour
garder le cachet. J’aime bien faire du
beau! » Il connaît ses fournisseurs, impose
ses exigences et se fait aduler de ses clients.
« Quand je leur porte leur facture, ils sourient! »
Pas facile, pourtant, d’affronter le froid,
le vent, le soleil et surtout la pluie. « Il faut
avoir une bonne carcasse! » Le travail
bien fait et la bonne ambiance de l’entreprise permettent apparemment de sup-
porter les intempéries… Olivier a deux
ouvriers et forme toujours au moins deux
apprentis. « La transmission du savoirfaire est importante! » L’homme sait l’influence que les adultes ont sur le métier
des jeunes. Au centre de Formation d’apprentis d’Hesdigneul-lès-Boulogne, il a
rencontré « un grand bonhomme », le
professeur Claude Chery qui a su lui faire
« découvrir les profondeurs du métier ».
C’est à lui qu’il doit son goût pour l’ornementation et la décoration de toiture.
Aujourd’hui, Olivier Leclercq a obtenu le
CIP Patrimoine, est référencé bâtiment
historique et son entreprise multiplie les
honneurs et les prix.
Rens. 03 21 03 24 37
Le salon des métiers d’art de Lens,
les 17, 18 et 19 octobre
Jean-Jacques Labaëre de la lustrerie du même nom à Dourges, commerçant de
luminaires contemporains et restaurateur de luminaires anciens, a inventé Le
salon des métiers d’art de Lens. Véritable vitrine des savoir-faire locaux, la manifestation qui se déroule salle Jean-Nohain, a compté plus de deux mille visiteurs
l’an dernier et vingt-huit métiers différents sur vingt-neuf stands. Le salon donne
à voir les artisans d’art, restaurateurs, créateurs du secteur, il a été aussi imaginé
pour donner aux jeunes l’idée d’embrasser les vieux métiers… « Qui se spécialise
aujourd’hui dans certains métiers manuels oubliés aura un bel avenir! » avance
M. Labaëre… Toute la journée du 17 octobre sera réservée aux scolaires. La
manifestation accueillera donc pendant trois jours des exposants du Nord - Pasde-Calais et quelques institutions illustres, parmi lesquelles Les Compagnons du
devoir, Les Meilleurs ouvriers de France, et trois Restaurateurs du Louvre.
Rens. CCI de Lens 03 21 69 23 23
Dossier
Les artisans du patrimoine
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
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Textes : Marie-Pierre Griffon et Arnaud Verkindere
Taillée pour
E tailleur de pierre Frédéric Cassarano vient d’installer son
atelier à Renty, près de Saint-Omer. C’est là désormais que
cet ancien professeur d’histoire pratique son art, après
avoir travaillé neuf ans au sein de l’entreprise familiale sise
près de Montreuil. Ce spécialiste de la pierre blanche, qui a
patiemment appris son métier auprès de maîtres confirmés, est
capable de concevoir aussi bien de magnifiques objets
contemporains que de restaurer des monuments anciens.
Particuliers et organismes publics ne s’y sont pas trompés qui
ont déjà fait appel à son talent pour prolonger la vie
d’éléments du patrimoine menacés de disparition.
Photo Frédéric Cassarano
Lucarne de toit sur un édifice de la fin du
siècle situé à Boulogne-sur-Mer.
XIXe
Renty
Tervoux du Poitou ou SaintPierre-Aigle de l’Aisne,
Massangis de l’Yonne ou calcaire gréseux du Périgord,
chaque pierre a sa particularité. La couleur, la sensation
au toucher, la dureté ou le poids ne sont
pas les mêmes. « Tout dépend de ce
qu’on veut en faire ! » Frédéric
Cassarano aime faire connaître à son
public les matériaux à partir desquels il
crée ses œuvres. Le métier est plus sensuel qu’on ne le croit. « Lorsque je
reçois des visiteurs dans mon atelier,
lors de stages d’initiation par exemple,
je suis toujours étonné du degré de
méconnaissance de la pierre naturelle
aujourd’hui ! Nous vivons dans un
monde où elle a quasiment disparu
des esprits, remplacée par des matériaux artificiels comme les résines, le
béton ou la pierre reconstituée » se
désole Frédéric. La puissance de feu
des industriels en matière de communication aurait-elle fait une victime
de plus dans le microcosme de l’artisanat d’art ? C’est vrai : qui penserait à faire réaliser sa cheminée ou
ses lavabos en pierre blanche
aujourd’hui ? Nous sommes pourtant
si nombreux, pendant les vacances,
à nous extasier devant les somptueux
décors des châteaux du centre de la
France, à adorer dormir dans de
vieux gîtes ruraux aux murs patinés
par les siècles, à caresser du bout des
doigts, lors de nos randonnées champêtres, les moellons des murets centenaires limitant les anciens domaines
agricoles… Et une fois rentrés dans nos
cités, à l’heure de penser à l’aménagement de notre maison, nous oublions
ces sensations fugaces pour nous
concentrer sur ces nouveaux matériaux
« révolutionnaires » que savent si bien
nous vendre les médias ! « C’est pourtant loin d’être un caprice hors de
prix », argumente Frédéric Cassarano.
« Il faut économiser un peu, mais tout
le monde peut se permettre de faire
appel à un tailleur de pierre. C’est un
matériau
écologique,
durable.
L’artisan travaille sur mesure et son
intervention laisse toujours une trace
indélébile dans la mémoire des bâtis-
seurs. » Évidemment, les propriétaires
de demeures anciennes ou les collectivités soucieuses de conserver leur
patrimoine se sentent plus concernés.
« La restauration représente une
partie importante de mon travail »,
souligne Frédéric. Ainsi la colonne
Pèlerine de Saint-Martin-au-Laërt (XVe
siècle), l’école du lieutenant Dely à
Wimille (XIXe siècle) ou le portail néogothique de l’église de Bellebrune (XIXe
siècle) ont-ils retrouvé récemment toute
leur splendeur sous le burin du tailleur
de pierre.
Rens. 03 21 95 74 35
durer
Photo Frédéric Cassarano
L
Restauration de la colonne Pèlerine de SaintMartin-au-Laërt dont l'origine remonte au XVe
siècle .
Capeb :
le CIP Patrimoine,
un gage de sérieux et de talent
Malgré leurs atouts, les entreprises artisanales ont du mal à faire connaître
leurs capacités à participer à la valorisation du patrimoine. On sait que les
artisans disposent de peu de moyens de se faire connaître des clients, du côté
des maîtres d’ouvrage et des maîtres d’œuvre, le constat est le même : ils
recherchent des entreprises sans savoir où les trouver.
Le CIP mention patrimoine (Certificat d’identité professionnelle), véritable
curriculum vitae de l’entreprise, a été créé par la Capeb pour répondre à ce
problème et aider les entreprises à faire connaître leurs compétences professionnelles.
Pour obtenir le CIP Patrimoine il faut posséder la qualité d’artisan ; disposer
d’au moins trois références de chantiers sur du bâti d’avant 1940, au cours
des trois dernières années ; avoir validé trois modules sur les six proposés.
Une commission départementale se réunit. Elle évalue l’artisan à partir de son
dossier de références de chantiers ; l’attribution se fait par rapport aux critères d’une grille d’évaluation.
La liste des artisans
du patrimoine
La liste officielle des artisans titulaires du CIP Patrimoine est disponible à la
Capeb; elle est diffusée auprès des particuliers et des professionnels sur simple
demande.
L’artisan certifié CIP est identifié par un autocollant avec CIP Patrimoine à l’arrière de son véhicule et peut se servir du logo sur ses devis, ses cartes de visites
et autres documents publicitaires.
La Capeb diffuse aussi un « Guide d’orientation pour la restauration du patrimoine bâti dans le Nord - Pas-de-Calais », qui fourmille de bonnes informations.
Rens. Capeb 62 - 2 rue Copernic ZI n° 1 - 62000 Arras
Tél. 03 21 16 15 07
18
Identité
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Association Adepape 62 - Parcours de vie
La grande famille de l’entraide
DEPAPE ? « Ça ne dit rien à l’oreille des gens, explique Claude Antonini.
Ils sont forcément plus attentifs quand on leur parle de l’Assistance
publique, de la DDAS, de l’Aide sociale à l’enfance. » L’Adepape est
l’association départementale d’entraide des pupilles et anciens pupilles de
l’État et des personnes admises ou ayant été admises dans les services de
l’Aide sociale à l’enfance du Pas-de-Calais.
A
Les pupilles de l'État sont des enfants
privés de leur soutien naturel (abandonnés, orphelins) ; les enfants placés
sont retirés à leur famille pour des raisons économiques ou sociales. Dans les
deux cas, ils sont pris en charge par une
collectivité. Longtemps gérés par
l'Assistance publique, puis par les
DDASS (Direction départementale des
affaires sanitaires et sociales), leurs dossiers relèvent, depuis la décentralisation,
des conseils généraux (service de l'Aide
sociale à l'enfance). Enfance bouleversée. « Plus tard, c’est compliqué et
souvent tabou » assure Claude Antonini,
président de l’Adepape 62 depuis le mois
de juin dernier… et cotisant depuis
1963 ! C’est en parlant de lui, de son
propre cas, qu’il réussit à « dire des
choses à l’oreille des gens ». « J’ai été
déposé à l’âge de dix jours au 12, place
de la Préfecture à Arras ! » C’était en
janvier 1936. « Les enfants de
l’Assistance, on les appelait aussi les
petits Parisiens… » Lui avait vu le jour
à Berck. Claude Antonini a connu une
enfance et une adolescence très mouvementées : la guerre, les nourrices, le travail dans les fermes. « C’était plus facile
quand on tombait dans une bonne
famille. » À 18 ans, il a découvert qu’il
était italien, optant pour la nationalité
française avant de rejoindre l’armée et
l’Algérie. Pirouette du destin en 1963 :
Claude Antonini est embauché au
« magasin des vêtures » de la préfecture,
où il remet chaque année un trousseau,
des fournitures scolaires entre autres
aux pupilles. Il adhère alors à l’Adepape
– héritière du Comité de patronage des
anciens pupilles de l’assistance publique
du Pas-de-Calais créé en 1933. « Durant
quinze ans, j’ai rencontré, côtoyé, dialogué avec de nombreux enfants et ado-
Claude Antonini, le nouveau président de l’Adepape 62 - Parcours de vie.
lescents, qui sont devenus des adultes et
des parents. » Ces parents sur lesquels
compte le nouveau président de
l’Adepape pour « relancer » l’association (340 membres actuellement) et
amplifier les objectifs dont le prioritaire
est de « venir en aide aux plus défavorisés ». L’association peut en effet aider,
matériellement, moralement, financièrement, les personnes qui ont relevé de
l’Aide sociale à l’enfance. Elle organise
un arbre de Noël pour deux cents
enfants, avec distribution de jouets ; une
assemblée générale avec repas dansant.
« L’écoute est également très importante », souligne Claude Antonini.
Subventionnée par le conseil général,
l’Adepape 62 vit aussi grâce aux cotisations, aux dons et legs, tel le legs Buisine
permettant chaque année de récompenser six jeunes issus de l’Aide sociale à
l’enfance. Elle travaille en étroite collaboration avec les assistantes sociales.
Pour redynamiser l’Adepape, le président sait donc qu’il faut recruter des
bénévoles – anciens de la DDAS, de
l’Aide sociale à l’enfance - prêts à s’in-
vestir aux quatre coins du département
et notamment sur la Côte d’Opale. Si les
« parcours de vie » sont souvent très différents, les traumatismes et les blessures
sont identiques. « Il faut toujours se souvenir de ce que l’on a été, de ce que l’on
a vécu pour aider les autres », dit
Claude Antonini qui, lorsque le magasin
des vêtures ferma ses portes, s’occupa
des bons d’aide médicale à la préfecture
puis au conseil général. Cet homme sensible et déterminé sait que : « La plus
grande souffrance est de se sentir seul,
sans amour, abandonné de tous » (Mère
Teresa).
Christian Defrance
Rens. 03 21 23 57 13 : le mardi, le
jeudi et le vendredi de 8 h à 12 h et de
13 h 30 à 17 h ; le mercredi de 8 h à 12 h.
Adepape 62 – Parcours de vie : 1, Rondpoint Baudimont – BP 528 – 62008 Arras
cedex. Des permanences ont lieu à
Bapaume le 2e mercredi du mois de 14 h
à 16 h et à Auchy-lès-Hesdin le 2e jeudi
du mois de 14 h à 17 h.
Pas-de-Calais
et mineurs étrangers
À la fin du mois de juin, le conseil général du Pas-de-Calais approuvait le budget
supplémentaire ; une séance qui donna l’occasion au président Dominique
Dupilet d’évoquer à nouveau le coût important que représente pour les finances
départementales l’accueil des mineurs étrangers isolés confiés à l’Aide sociale à
l’enfance. Depuis la fin de l’année 2002, l’État s’est totalement désengagé de toute
participation financière et matérielle à la prise en charge de ces mineurs dont le
nombre augmente sans cesse : 326 en 2005, 627 en 2006, plus de 2 000 en 2007…
Chiffre qui devrait être identique en 2008 puisque 150 enfants sont accueillis tous
les mois. Dominique Dupilet a montré à l’ensemble de ses collègues le titre de
recettes de 1 360 000 euros émis à l’encontre du préfet du Pas-de-Calais et correspondant aux dépenses déjà engagées cette année. Ajoutons que Dominique
Dupilet a dénoncé la non-prise en compte du cas des mineurs étrangers par Brice
Hortefeux, lors du pacte signé par le Conseil européen des ministres de l’immigration. Le Pas-de-Calais est particulièrement concerné par cette problématique,
dans la mesure où la fermeture du centre de Sangatte n’a pas supprimé les problèmes liés à la présence de migrants souhaitant entrer au Royaume-Uni.
Vécu
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
19
Les débats populaires de Politis 62 :
Quand on nous force à gaspiller…
n’a pas ragé devant la cafetière électrique qui rend l’âme précocement ? Qui ne s’est
pas étonné de l’usure prématurée des vêtements ? Tempêté devant l’obligation de
changer sans cesse son matériel informatique ou vidéo ? Qui ne s’est pas dit qu’il
était stupide d’éliminer les trains au profit des voitures ? “Le monde marche sur la tête !”
entend-on. “Pas du tout !” répond le philosophe André Gorz, dans son livre “Ecologica”.
Le système est théorisé, prévu et réfléchi. Il force le citoyen à gaspiller, à consommer.
Consommer pour le besoin de rentabilité et de croissance économique. Sur ce thème,
un débat populaire passionnant, édifiant et indispensable, a été proposé par Politis
62. C’est le premier d’un cycle de cinq.
Q
UI
Ecologica
d’André Gorz
Ecologica est un ouvrage
tout à fait étonnant. Il
met des mots sur nos
soupçons. Le philosophe
y affirme que la durée de
vie des produits d’aujourd’hui a été artificiellement baissée. Que le
nylon est traité pour être
fragilisé, que beaucoup
d’appareils sont conçus
pour ne pas pouvoir être
réparés, que la majorité
des tôles ne sont pas ou
sont insuffisamment traitées contre la corrosion.
Il explique que « grâce »
à ces gaspillages programmés, le volume de
consommation peut augmenter. Ecologica dit
encore que les gens sont
transformés par les stratèges publicitaires en une
nouvelle espèce d’acheteurs. Des spécimens qui
“n’ont pas besoin de ce
qu’ils désirent et ne désirent pas ce dont ils ont
besoin”. C’est la définition du consommateur vu
par Edward Barnays,
aux États-Unis, au début
des années 20. Edward
Barnays s’y connaissait
en stratégie mentale ; il
n’était autre que le neveu
de Freud !
Au cours du débat populaire, les discussions ont
ponctué les quelques passages lus du livre
d’André Gorz. Chacun a
nourri le débat de son
expérience,
de
ses
connaissances. Certains
se sont attardés sur les
dangers du « neuromarquetting ». Ils ont évoqué
les images subliminales
de produits de consommation toujours diffusées
ici et là, et mises à l’index
par le CSA (en particulier sur M6)…
Les désordres
environnementaux
de la croissance
Depuis le début des années
60, les procédés de fabrication et les consommations sont de plus en plus
gourmands d’énergie. Les
emballages en verre recyclables ont été remplacés
par des emballages jetables, les fibres naturelles
par des fibres synthétiques, les transports collectifs par les transports
individuels… Pour produire la même chose, il
faut deux fois plus
d’énergie. Il va bien falloir, si l’on veut survivre,
prendre en compte les
désordres environnementaux qu’engendre la croissance! Ce jour-là, c’est de
décroissance qu’il faudra
parler. Cette décroissance
engendre une autre économie, un autre style de
vie, d’autres rapports
sociaux. En leur absence,
l’effondrement ne sera
évité qu’à force de restrictions, rationnements, allocations autoritaires de ressources caractéristiques
d’une
économie
de
guerre… On en voit
aujourd’hui les prémices.
Alors que faire ? Mille
propositions
passionnantes ont été retenues.
Parmi l’une d’elles : se
revoir. Le samedi 20 sep-
Cycle de débats populaires, les prochaines dates :
• Critique du travail. Écologie politique : sam. 20 sept.,
Centre social Les Marichelles, Liévin.
• Revenu social garanti. Vers la gratuité : sam. 18 oct.
Culture commune, Loos-en-Gohelle.
• L’idéologie sociale de la bagnole : sam. 15 nov.
Centre Max-Pol-Fouchet, Méricourt.
• Société de la connaissance. Logiciels libres. Sortie du capitalisme : sam. 17 janv.
2009, Culture commune, Loos-en-Gohelle.
Rens. http://www.politis62.org
[email protected].
Un wiki a été créé. Chacun peut y apporter sa contribution.
Photo Ph. Vincent-Chaissac
Politis est un hebdomadaire fondé il y a vingt ans
par une équipe de journalistes réunis autour de
Bernard Langlois. C’est
un journal indépendant
qui ne vit que par ses lecteurs. En 2006, des problèmes financiers ont
menacé le titre et le lectorat s’est mobilisé pour le
sauver. Depuis, des « lecteurs correspondants »
sont nés ; ils organisent
des débats populaires,
ouverts à tous et gratuits.
Lucien Petit, au sein de
Politis 62 a mis en place
un cycle de réunions
autour du livre du philosophe
André
Gorz,
Ecologica. La première a
été proposée dans les
locaux de Culture commune, la scène nationale
du bassin minier. Quatre
autres suivront d’Angres
à Méricourt.
tembre
à 10 h,
au centre
culturel et
social
Les
Marichelles
de
Liévin. Promis.
Marie-Pierre Griffon
Les transports collectifs ont été remplacés par la voiture. Le système individualise au maximum la consommation. La lecture de
« L’idéologie sociale de la bagnole » du philosophe André Gorz
est édifiante ! (disponible sur Internet).
20
Vie pratique
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
CPHSCT
santé, sécurité
dans les entreprises en agriculture
Pas-de-Calais compte, selon les chiffres de la MSA (Mutualité sociale
agricole), 2 937 entreprises et exploitations agricoles de moins de dix
salariés. Soit un total de 14 436 salariés dans ces exploitations agricoles
proprement dites mais aussi dans les entreprises de travaux agricoles, de
travaux forestiers, chez des paysagistes, pépiniéristes, endiviers,
maraîchers… Autant d’employeurs et de salariés largement concernés par la
prévention en agriculture, la sécurité, les conditions de travail ; tous invités à
faire plus ample connaissance avec la CPHSCT, créée dans notre département
en juin 2007.
Photo Ph. Vincent-Chaissac
L
E
encore trop rares). Elle est composée de
cinq repésentants des employeurs et
cinq représentants des salariés, pour
quatre ans avec une alternance tous les
deux ans pour la présidence. En 2008,
la CPHSCT lance une campagne de sensibilisation sur le risque électrique dans
les exploitations agricoles. « La commission fait des choix complémentaires aux
actions de la MSA afin de ne pas faire
de doublons » précise R. Cousin. Et le
grand dessein pour l’année 2009 est de
former aux premiers secours au moins
une personne dans chaque exploitation.
Une initiative d’ores et déjà soutenue
par le conseil général du Pas-de-Calais.
Le message de la CPHSCT du Pasde-Calais est clair. Les incendies
d’origine électrique sont nombreux,
les victimes aussi. Accidents dus au
mauvais état des isolants, à des
modifications sans contrôle, à l’utilisation d’appareils de soudure électrique…
La CPHSCT souhaite diffuser largement (comme lors de Terres en
fête) des conseil pratiques : disjoncteur général accessible en cas d’urgence, vérification de la qualité de la
terre, disjoncteur différentiel (30
mA) par secteur, armoire électrique
fermée à clé accessible uniquement
aux personnes habilitées…
Pour en savoir plus :
www.msa.fr(rubrique santé,
sécurité au travail)
Les incendies d’origine électrique sont
surtout dus au mauvais état des isolants.
D’siré et la minute de jardinage
Bulbes et engrais verts
- Fin septembre début octobre, vous
allez commencer la plantation des
plantes à bulbe. Pour les protéger de la
gourmandise des campagnols, associez
vos bulbes aux narcisses. Le narcisse
est un répulsif efficace contre les rongeurs. L’association tulipes-narcisses
donne deux floraisons décalées.
- Après les pommes de terre et les
tomates on sème les engrais verts. Un
engrais vert est une plante semée et
enfouie au même endroit pour améliorer
la fertilité. Outre la moutarde blanche
(crucifère), on utilise le trèfle blanc, la
vesce, la féverole, le lupin (légumineuses), le seigle et l’avoine (céréales), le
sarrasin (graminée) et la phacélie. On
sème les graines à la volée, on laisse
pousser la plante et avant sa floraison on
la fauche encore « verte ». On la laisse
faner sur le sol 6 à 8 jours puis on l’incorpore dans la terre où elle se décompose. Les engrais verts sont un couvresol. Ils bloquent la poussée des
« mauvaises herbes ». Leurs racines
structurent le sol. Derrière un engrais
vert on ne sème jamais une culture de la même famille.
…
Partie du Touquet, cette pomme de terre court le monde
Une sacrée ratte
2008 est l’année internationale de la pomme de terre. Pour la
ratte du Touquet, la pomme de terre préférée des grands chefs,
c’est le moment où jamais de refaire saliver. « De forme
allongée, et légèrement incurvée, d’un jaune franc, d’une merveilleuse tenue à la cuisson, sa chair ferme révèle un nuancier
délicat porté par un petit goût de chataîgne ». La ratte du
Touquet s’adapte parfaitement à des préparations étrangères
voire exotiques mais elle ne dédaigne pas son terroir d’origine.
Deux cuisiniers de la région, Alexandre Gauthier, de La
Grenouillère et Christian Germain, du Château de Montreuil, ont d’ailleurs imaginé deux recettes qui valorisent particulièrement bien ce délicieux tubercule cultivé par une quinzaine de producteurs sur une bande côtière entre Calais et l’embouchure de la Seine : Salade de ratte du Touquet et sa glace à l’ail et Ratte du
Touquet entre terre et mer d’Opale. Pour découvrir ces recettes, et quelques autres,
rendez-vous sur www.larattedutouquet.com (livret de 10 recettes à télécharger).
La visite sur ce site internet vous permettra également de participer à un jeu
concours sur le thème La ratte du Touquet s’invite dans les cuisines du monde.
Photo J. Pouille
La CPHSCT, Commission paritaire
d’hygiène, de sécurité et des conditions
de travail, permet aux entreprises de
l’agriculture de moins de dix salariés de
bénéficier d’une instance d’échange, de
concertation et de réflexion, entre partenaires sociaux sur les questions de
santé et de sécurité au travail. « Une
structure qui fonctionne, elle est très
active », explique Richard Cousin,
représentant de la MSA au sein de cette
CPHSCT. La Mutualité sociale agricole
est d’ailleurs à l’origine de la renaissance d’une telle structure dans le Pasde-Calais (il y a en France à l’heure
actuelle 36 CPHSCT : efficaces mais
L’électricité :
il faut toujours s’en méfier !
Vie pratique
Photo Arnaud Verkindere
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
La fête
à la ferme
n’est pas toujours
nécessaire d’aller chercher
bien loin des idées
originales pour fêter
l’anniversaire de nos chers
petits! Soutenues par la
chambre d’agriculture du Pasde-Calais, treize agricultrices
déjà engagées dans des
activités d’accueil d’enfants
I
L
ont décidé depuis cette année
d’élargir leurs prestations par
l’organisation d’anniversaires
à la ferme. Encore modeste,
leur réseau couvre une grande
partie du département, de la
vallée de l’Authie à la région
d’Arras, si bien qu’il se trouve
forcément une de ces fermes
pas loin de chez vous.
« Apprendre à traiter les animaux
avec respect »
À
Fouquières-lès-Béthune,
Catherine Vandenbussche fait
partie de ces femmes déjà membres du réseau de fermes pédagogiques Le Savoir Vert, habituée à recevoir chez elle des
groupes scolaires, des IME ou
des centres de loisirs pour des
journées de découverte des ani-
maux et des arbres centenaires
de sa ferme. Cette ancienne
enseignante d’espagnol, passionnée de chevaux est animatrice depuis cinq ans. « Pour les
fêtes, j’ai repris quelques idées
de jeux et de visites de mes animations scolaires », explique
Catherine. « Tout commence
par l’arrivée de l’enfant hôte,
peu avant celle des autres. C’est
lui qui accueille ses copains.
Ensuite je commence un jeu qui
leur permet de découvrir les
animaux de la ferme, d’abord
en photo. Au cours de l’aprèsmidi, chaque enfant va
apprendre à devenir l’ami d’un
animal. » Comment cela? En se
demandant par exemple ce qui
pourrait lui faire plaisir ! Que
mange-t-il ? Où aime-t-il être
caressé? Comment fait-on pour
l’approcher sans lui faire peur?
Qui sont ses copains, à lui ?
Après ces préliminaires importants, on part en balade avec les
seaux de nourriture dans le
domaine de Catherine, à la rencontre de Calife et Tille, deux
magnifiques chevaux de course,
puis des poneys Mickey et Titus,
toujours flanqués d’Eliott, le
mouton noir qui ne supporte pas
la solitude… Puis c’est la visite
à la remuante famille de la
chèvre Biscotte, ravie de pré-
21
senter aux jeunes visiteurs ses
turbulents chevreaux Domino et
Danette… On rit beaucoup c’est
vrai, mais on apprend surtout à
respecter les animaux, à se comporter de façon responsable
avec eux. « Comme les enfants,
les chevaux ont des caractères
bien marqués, et il est facile aux
gamins de se comparer à eux :
un cheval aussi a ses aliments
préférés, des copains, des affinités plus ou moins prononcées
avec les autres animaux. Ça
leur parle ! » sourit Catherine.
Et la fête alors, c’est quand ?
« Évidemment, ensuite on passe
au goûter d’anniversaire. »
C’est l’occasion pour les petits
de déguster un délicieux gâteau
au yaourt, copieusement arrosé
de jus de pomme. « Ça reste
simple mais ce sont toujours des
produits fermiers. » La mine
réjouie des loupiots venus passer
quelques heures ici révèle
qu’avec certains enfants les plaisirs simples de la ferme valent
autant que les cadeaux les plus
sophistiqués.
Arnaud Verkindere
Rens. Chambre d’agriculture
du Pas-de-Calais
Tél. 03 21 60 57 79
www.pdc.chambagri.fr
22
Sports
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Les moments forts de l’été
L’été tire à sa fin. Le moment de revenir sur
quelques résultats sportifs intéressant notre Pasde-Calais. En cyclisme, l’on attendait mieux de
John Gadret (AG2R) qui a quitté le Tour de
France lors de la 7e étape. Une déception pour le
Bruaysien qui était souffrant. Mais il revient en
forme puisqu’il a remporté la 4e étape du Tour de
l’Ain. Légitimement déçu de ne pas avoir été
retenu pour disputer les Jeux olympiques, le
pilote de BMX calaisien Thomas Hamon a néanmoins terminé très fort sa saison en remportant
les titres nationaux en élites 20 pouces et cruiser,
à Clairoix (près de Compiègne).
En tennis saluons la belle performance de Pauline
Parmentier, originaire de Cucq, qui a remporté le
deuxième titre de sa carrière à Bad Gastein
(Autriche).
En rink hockey, Nicolas Guillen (gardien),
Nicolas Guilbert, Josselin Laborde et Guirec
Nicolas Guilbert a inscrit deux
Henry, joueurs du SCRA, ont été retenus en buts lors des championnats
équipe de France par Fabien Savreux, pour dis- d'Europe de rink hockey.
puter les championnats d’Europe à Oviedo
(Espagne). Les tricolores ont pris la 4e place de la compétition remportée par
l’Espagne qui a battu le Portugal en finale (1-0).
Au Canada, ce sont les équipes de France de kayak polo qui se sont illustrées lors
des championnats du monde. Quatre athlètes issus du club de canoë-kayak de
Saint-Omer étaient présents. Romain Morel dont c'était la première participation
avec l’équipe masculine moins de 21 ans, est vice-champion du monde. L'équipe
féminine où l’on retrouvait trois Audomaroises Virginie Brackez, François Gaëlle,
et Isabelle Boulnois en tant qu'entraîneur adjoint, emporte la médaille de bronze.
Soulignons que l'équipe féminine de kayak polo de Saint-Omer avait remporté
quelques jours plus tôt le tournoi des As, ce qui lui vaudra de disputer la coupe
d'Europe des clubs qui se déroulera à Bologne (Italie) les 27 et 28 septembre.
Agenda : foot, cyclisme, trail et golf
xcepté en football, les principaux
championnats ne reprendront que
fin septembre, début octobre (lire
le calendrier ci-dessous). Mais d’ici là,
il y a quelques événements à ne pas
manquer.
Tout d’abord un France-Malte espoir de
football à Boulogne, ce vendredi 5 septembre, 18 h 30, comptant pour les éliminatoires du championnat d’Europe 2009.
Dimanche 14 septembre, aura lieu le trail
de la Côte d’Opale. Trois distances au
programme : 54, 33 et 10 km. 1300 cou-
E
reurs étaient déjà engagés mi-août avec
parmi eux 11 des 20 meilleurs trailers
français.
Le Grand prix cycliste d’Isbergues se
disputera le dimanche 21 septembre.
Suivra, à compter du jeudi 25 septembre,
jusqu’au dimanche 28, la 10e édition de
l'Open de France féminin de golf qui se
déroulera à Arras. L’anglaise Linda
Wessberg l’avait emporté l’an dernier.
Enfin n’oublions pas les 4 et 5 octobre,
le rallye automobile du Touquet, comptant pour le championnat de France.
•••• Reprise des championnats ••••
En basket-ball, Arras et Calais joueront en ligue féminine. Hasard du calendrier, les
Calaisiennes débuteront (le 28 septembre) le championnat dans la salle de l’Union du
Hainaut, club issu de la fusion de ceux de Saint-Amand et Valenciennes qui a permis au
Cob de rester parmi l’élite. Pour leur part, les Arrageoises recevront Challes-les-Eaux.
Le Portel en Pro B masculine jouera son premier match le 26 septembre contre Nantes.
En volley-ball, l’on suivra avec attention, Calais en Pro A féminine (début le 11 octobre
contre La Rochette) et Harnes, en Pro B masculine (4 octobre contre Avignon).
En hockey-sur-gazon, Le Touquet débutera à l’extérieur à Lyon, le 21 septembre.
Enfin en rink hockey, Saint-Omer reçoit Noisy-le-Grand le 4 octobre.
9
aux Jeux
Au total, ils sont huit du Pas-de-Calais, à avoir participé aux Jeux olympiques. Nordine Oubaali, le boxeur formé à HéninBeaumont, a été éliminé au stade des 8e de finale par le champion du monde.
Lise Legrand, la lutteuse de Boulogne-Ambleteuse a remporté deux combats mais a
échoué dans sa quête d’une médaille de bronze après celle acquise à Athènes. Pauline
Parmentier, originaire de Cucq, a été sortie dès le premier tour du tournoi de tennis.
Mickaël Bourgain, le natif de Boulogne-sur-Mer, souvent oublié, a remporté une médaille
de bronze et une d’argent en cyclisme sur piste (vitesse individuelle et par équipe). À
l’heure où nous écrivons ces lignes Marie Delattre, la kayakiste de Saint-Laurent-Blangy;
Matthieu Goubel et William Tchamba, les céistes de Boulogne; et Romain Barras, le
décathlonien de Calais, étaient toujours en compétition. Pour le neuvième larron,
Antoine Pérel (lire ci-dessous) l’aventure ne fait que commencer, avec les Jeux paralympiques. Retrouvez leurs résultats sur echo62.com
Les grands du Pas-de-Calais
Antoine Pérel
Discipline : athlétisme handisport
Né le 9 avril 1986 à Béthune
Domicilié à Saint-Omer
Profession : voudrait être éducateur
Club actuel : Villeneuve-d’Ascq, membre de
l’équipe de France paralympique
14 août dernier, Antoine Pérel est devant son téléviseur et commence à
réaliser. Lui aussi va participer aux Jeux et foulera la piste du «nid»
comme le décathlonien Romain Barras quelques jours avant lui.
Spécialiste du saut en longueur, l’athlète villeneuvois défendra également
ses chances dans le pentathlon... et dans le 4 x 100 m. «Les Jeux, j’y pense
tous les jours depuis un an, dit-il, mais sans me mettre la pression. Elle
viendra assez tôt. Quand je serai dans l’avion». Antoine Pérel va là-bas
avec un objectif : battre ses records personnels. Après arrivera ce qui doit
arriver. Malvoyant (sa vision est périphérique), l’athlète goûte au plaisir
qui lui est donné de participer à la plus grande compétition sportive qui
soit. «C’est le summum» dit-il. Cet ancien footballeur qui a débuté à
Haverskerque d’où la famille est originaire, et qui a porté le maillot
d’Hazebrouck, s’est tourné vers l’athlétisme lorsque la maladie s’est faite
plus présente... Première licence à Saint-Venant, passage par Arques, le
voici maintenant à Villeneuve-d’Ascq où il a trouvé des structures adaptées. Chaque entraînement est l’occasion d’un déplacement en train et
métro. L’après-midi y passe mais qu’importe, les résultats sont là.
Champion du monde des jeunes en longueur, il a de nouveau connu les
joies de l’équipe de France en 2005 pour les championnats du monde aux
Pays-Bas (8e au pentathlon et à la longueur) et a réalisé facilement les
minima pour les Jeux. Un bon résultat lui permettrait, peut-être, de s’ouvrir les portes d’un travail stable. Ce serait une belle victoire.
Septembre 2008
Sports
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
23
Textes et photos : Philippe Vincent-Chaissac
Québec - Saint-Malo :
la découverte d’abord, le sport ensuite
tion, choc dans la quille… Et
le bouquet final avec le
safran cassé, environ 10
jours avant l’arrivée. Dans
ces conditions rejoindre la
cité des corsaires relève déjà
du miracle. Et que cette dernière journée en mer a paru
longue, avec un vent capricieux et des courants
contraires qui repoussaient
continuellement le moment
de l’arrivée.
Les dernières heures de
course, dans la nuit étoilée
(ce qui n’était pas arrivé
depuis le départ de Québec)
ont été plus agréables, mais
Après quelques heures passées au mouillage devant
Pierre-Yves Chatelin doit
Dinard, Pierre-Yves Chatelin a retrouvé les amis sur
encore patienter jusqu’au
les pontons du bassin Vauban.
matin, au mouillage devant
Dinard, pour rentrer au port
et poser le pied sur les pontons où l’équiEUL, dans la nuit noire, avec pour
page est attendu par les familles, les amis
uniques témoins, les juges et les
et quelques-uns des « potes » de la Class
occupants du bateau sécurité,
40 toujours là pour accueillir l’un des
Destination Calais franchit la ligne
leurs. Un moment émouvant à vivre.
d’arrivée de la Québec – Saint-Malo.
S
Il est un peu moins de quatre heures du
matin, lorsque les voiles du bateau apparaissent à la lueur d’une torche. PierreYves Chatelin et son équipage en terminent ainsi avec une course qui n’a pas été
une partie de plaisir : options météo défavorables, problèmes techniques à répéti-
Même si le résultat sportif n’est pas à la
hauteur des espérances, l’aventure
humaine reste intacte et les souvenirs
affluent…
Parti de La Rochelle le 1er mai, pour une
L’équipe du mois
Canoë-kayak
) ) ))
Aventure humaine
avant tout
))) ) septembre 2008
Adrien Bart (canoë, championnat d’Europe junior), Émilie
Pecqueur (kayak, coupe du monde de marathon), Mathieu Beugnet
(canoë, coupe du monde de marathon, remplaçant aux J.O.), Julie
Rackelboom (kayak biplace, coupe du monde de marathon),
Romain Beugnet (canoë, championnat d’Europe junior), Pierre
Simart (kayak, championnat d’Europe junior), Gwendoline Morel
(kayak biplace, coupe du monde de marathon), Pierrick Bayle
(kayak, championnat d’Europe junior), Marie Delattre (championnat d’Europe, coupe du monde et Jeux olympiques) et Pierre
Simart (championnat d’Europe espoir). Au total, dix Immercuriens
(dans l’ordre sur la photo ci-dessous) auront donc porté le maillot
des équipes de France en 2008. Du jamais vu à Saint-LaurentBlangy où la politique menée en faveur du haut niveau porte ses
fruits. Cela est évidemment très visible aussi sur le plan national
avec des résultats exceptionnels. Les membres du club étaient rentrés des championnats de France de fond et équipage, avec vingt
médailles dont dix en or, ce qui était déjà un record. Mi-juillet, pour
les championnats de France vitesse, ce sont douze médailles d’or,
quatre d’argent et trois de bronze qui ont été remportées. SaintLaurent-Blangy est donc plus que jamais le meilleur club de France.
ASL Saint-Laurent Blangy
Dix internationaux en 2008
Grande traversée, en rallye, en même
temps que 50 autres bateaux et devant
80 000 personnes, Destination Calais
est arrivé à Québec le 24 juin. Escales
aux Açores, à Saint-Pierre-etMiquelon, à Gaspé, c’était le temps de la
découverte en compagnie des équipiers
qui l’accompagnaient. « Nous avons toujours été accueillis comme des rois, par
des gens qui savaient d’où nous venions
et ce que nous faisions là ». Pour PierreYves Chatelin, la course n’était qu’un
prétexte pour découvrir des endroits qu’il
ne connaissait pas et pour assister aux
cérémonies du 400e anniversaire de la
création de Québec. De ce point de vue,
l’objectif est largement atteint.
prochaine grande course dont il prendra
le départ. Il aimerait bien refaire une
Route du Rhum. Celle de 2010.
Plus d’infos et de photos
sur echo62.com
Le Rhum en 2010
« La course, elle, ne s’est pas passée
comme je l’imaginais », poursuit-il. Lui,
le solitaire, pensait que d’avoir quatre
skippers à bord était la bonne solution.
Ça n’a pas été vraiment le cas. Se
connaître à terre est une chose, et naviguer ensemble en est une autre. « Ça tient
peut-être à moi, mais je n’ai pas encore
trouver la bonne alchimie ». L’homme
n’en reste pas moins heureux de ce qu’il
a vécu, heureux aussi d’apprendre qu’à
terre, à Calais et ailleurs, des gens ont
suivi son périple. Alors déjà, il pense à la
Jeudi 7 août, il est un peu moins de
quatre heures du matin, lorsque les
voiles du bateau apparaissent.
Destination Calais en finit avec la
Québec - Saint-Malo dont le départ a
été donné le 20 juillet.
24
Arts&spectacles
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Béthune
Claude Lévêque, plasticien, aime travailler dans des lieux où il peut établir un dialogue. Il crée ses œuvres dans un appartement, un lieu public, un site industriel, un vieux cinéma porno, une ancienne Banque de France…
le pape de l’art contemporain au Lab-Labanque
L est si connu, ses œuvres
sont si puissantes, et son
parcours si sensible que
certains l’appellent le pape de
l’art contemporain. C’est un
des artistes français les plus
importants
aujourd’hui. Le
plasticien Claude Lévêque est
invité jusqu’au 31 janvier 2009,
au Lab-Labanque, le centre de
production et de diffusion en
arts visuels de Béthune.
L’homme
exposera
sa
« Rumeur des batailles »
pendant quatre mois dans la
capitale de l’art contemporain
du
Pas-de-Calais. Puis
il
embarquera pour la biennale
de Venise, où il a été choisi
pour représenter le pavillon
français…
I
« objets » sont installés dans le
centre d’art, de la salle des
archives à la salle des coffres…
Un ring doré, réalisé à petite
échelle, éclairé violemment en
douche, attend le public; les
gradins
sont
vides. Le
spectateur assiste à un spectacle
sans spectateurs… Dans la
caisse auxiliaire (la serre), un
massacre (bois de cerf)
suspendu, tourne dans des
flashes sonores qui figurent un
tonnerre d’orage… L’élégant
bureau du directeur, lieu de
pouvoir, lieu ostentatoire,
accueille un stroboscope et un
ventilateur ; les flashes et les
courants d’air y marquent la
violence feutrée… La salle des
compensations, elle, ornée de
Comme tous les artistes
programmés au Lab-Labanque,
Claude Lévêque privilégie le
travail in situ. L’homme aime les
lieux hors-norme, en dehors du
cadre des galeries : les espaces
publics, les appartements, les
zones
industrielles…
Évidemment, l’ancienne Banque
de France, avec ses comptoirs,
ses coffres et sa mémoire, l’a
surpris, l’a séduit. Il a décidé
d’y créer « La Rumeur des
batailles » en poursuivant ainsi
le thème qui l’impressionne : la
violence. Il traite ici de ce qu’on
entend au loin : les combats qui
se déchaînent. On les devine
forts et violents mais on ne les
voit pas. Après le bruit, il ne
reste que les objets… Ces
drapeaux français, retentit de
musique militaire enregistrée
avec la complicité de l’excellente
batterie-fanfare de Bruay-laBuissière. C’est que Claude
Lévêque aime dialoguer avec les
acteurs du territoire sur lequel il
travaille! La salle des coffres est
peut-être la plus spectaculaire.
L’artiste y installe de manière
incongrue, trois pneus de
camion de chantier. Voilà qui
arrache,
déchire
l’ordre
établi… À chaque fois, dans
chaque pièce repensée, l’artiste
raconte une petite histoire.
Souvent en sons et en lumières
pour faire écho à la violence du
monde. Toujours en émotion,
car c’est d’abord de cela qu’il
s’agit! Le Lab-Labanque et le
public ne devraient pas oublier
l’événement. Pas plus que les
travaux des deux plasticiens
invités par Claude Lévêque.
Sophie Dubosc - qui propose un
travail difficile sur l’enfance - et
Jonathan Loppin - qui s’attarde
sur l’absence - ont prévu aux
étages du lieu des expositions
dont on n’a pas fini de parler…
Marie-Pierre Griffon
Exposition du 11 octobre 2008 au
31 janvier 2009. Ouvert tous les
jours de 14 h à 19 h. Entrée libre.
Fermeture exceptionnelle les 25
décembre 2008 et 1er janvier
2009.
Rens. 03 21 63 04 70
www.larumeurdesbatailles.fr
www.lab-labanque.fr
Les Festives
’EST la huitième édition! On l’annonce exceptionnelle.
L’Embardée, qui produit dans l’Hesdinois le festival Les
Festives, est passée à la vitesse supérieure. La
manifestation culturelle s’ouvre désormais à moult expressions
artistiques. Elle propose cette année encore des valeurs sûres.
Ivresse Tango, La Polka des Saisons, Johan Padan à la découverte
des Amériques pour ne citer que ces spectacles qui ont déjà fait
brûler les planches du Pas-de-Calais. Des spectacles entremêlés
ici et là d’histoire d’Hesdin, de jazz et de cinéma. Voilà qui
devrait apporter un peu de réjouissance à la rentrée.
Comédie : Johan Padan à la découverte des
Amériques de Dario Fo mis en scène et
interprété par Laurent Cappe, le 24 sept.
Photo Nicolas Perrier
C
année redouble d’intensité. La
présentation de l’événement
aura lieu le 16 septembre avec
initiation au tango ; le spectacle
Ivresse Tango ouvrira le festival
les 17 et 18 au théâtre ; un
concert Musique des Andes du
groupe Yatiri clôturera l’événement le 27. Une finale qui
devrait attirer du monde dans la
mesure où un voyage de 11 jours
L’Embardée
s’attache au Pérou pour deux personnes
chaque année à construire sera tiré au sort ! Quand on
un
festival
heureux. aime, on partage !
Longtemps, la structure culturelle de l’Hesdinois a fait Jazz et rire
de l’événement un rendez- Le festival se trouve cette année
vous uniquement du rire. encore à cheval sur les Journées
Désormais, elle y ajoute un du Patrimoine. L’occasion pour
peu de musique, un peu L’Embardée de réitérer les
d’arts plastiques, quelques visites spectacles de la ville.
touches
cinématogra- « Les personnages insolites
phiques… Depuis que les d’Hesdin » seront le fil rouge des
directeurs, Sylvie Moreaux 20 et 21 septembre.
et Henri Carballido, sont Le jazz fait son apparition dans
tombés en amour pour le la programmation. Le brillantisParaguay, Les Festives ont sime trio Portal (clarinette
résonné de pas de tango et de basse, soprano, bandonéon),
musique
indienne. Cette Humair (batterie), Chevillon
(contrebasse)
devrait bouleverser la salle
du Manège le
25. « C’est une
chance exceptionnelle et un
honneur ! » se
réjouissent les
organisateurs
tandis qu’une
soirée courtsmétrages de
production
régionale animera le 26 septembre.
L’ h u m o u r
Exceptionnel concert de jazz le 25 sept. Le célèbre trio
garde la part
Portal, Humair, Chevillon (notre photo) s’arrête à Hesdin
b e l l e . Tr o i s
entre deux capitales.
spectacles délicieux plairont à ceux qui appré- des Amériques de Dario Fo, par
cient les soirées hilarantes : Que le talentueux Laurent Cappe du
du bonheur de et par l’excellent Rollmops théâtre, le 24.
Angel Ramos Sanchez le 19 ; La Les amateurs en rient déjà !
M.-P. G.
Polka des Saisons de et par les
réjouissants Gilles Defacque et
Alain D’Haeyer du Prato le 23 ; Rens. 03 21 81 53 48
Johan Padan à la découverte www.embardee.fr
Photos DR
jazz, tango, polka et compagnies
Hesdinois
Photos : Aline Boudet, Léo Carbonnier, KBB, Aline Boudet et Léo Carbonnier
Claude Lévêque,
Levêque,
Arts&spectacles
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
25
E me souviens, c’était un soir.
Les Metalovoice tapaient sur
leurs cuves et les
spectateurs piétinaient la
terre battue. Une terre noire
gaillette. L’association Culture
commune avait invité la
population à une découverte
du carreau de Fosse 11/19 à
Loos-en-Gohelle, affirmant que
bientôt, elle se poserait
définitivement sur ce morceau de
charbon. C’était fascinant et
improbable. Aujourd'hui, dix ans
plus tard, non seulement le lieu est
devenu un site remarquable et
original de création culturelle dont
le renom dépasse les frontières
nationales, mais l’association
qui l’anime s’est transformée en
une scène nationale d’exception.
à
10ans
J
!
e
u
q
i
r
la Fab
quelles émotions ! Certains spectacles
donnés sur le site - ou en dehors du site ces dix dernières années sont imprimés
dans la chair du public. 501 Blues de la
Cie
Viesavies;
le
chantier
Texte/Image/Corps proposé par Guy
Alloucherie; les Master classes de MarieClaude Pietragalla… Base 11/19 de la Cie
HVDZ; les chères folies de Z’arts’Up! ;
Les
enthousiasmants
Rendez-vous
Cavaliers et ceux de la Fête de la
Chartreuse de Gosnay… Dix ans de rires
et de frissons, de troubles, de saisissements
et d’agitations. Dix ans, surtout à ne cesser
de grandir dans la tête.
Bal pour le bel
anniversaire
Culture
commune. La scène
nationale a eu des artistes associés, des
artistes compagnons, a toujours invité
les uns et les autres à œuvrer dans les
cités, dans les communes alentours.
Grâce aux centaines de rendez-vous proposés au public, la structure a changé la
représentation de l’art et de la culture.
La création d’un spectacle apparaît
désormais comme un véritable travail.
La notion de labeur est apparue. Le nom
« Fabrique théâtrale » n’a pas été choisi
par hasard. Chantal Lamarre, directrice de la structure, le répète à l’envi :
« Nous fabriquons du lien, de la relation de l’œuvre, du spectacle, du sens,
du monde rêvé de demain… » Elle dit
aussi que cette Fabrique est un lieu de
possibles. « J’ai trop entendu, ici, dans
le bassin minier, la formule « ce n’est
pas possible » ! Nous devons lutter en
permanence contre tous les déterminismes et les idées reçues. »
Poser le pied à la Fabrique théâtrale,
c’est aussi rencontrer son voisin, faire la
connaissance de l’amie de la voisine et du
copain du cousin. Mélange de population pour un mélange d’émotions. Et
Pour ouvrir la saison de ce bel anniversaire, Culture commune - Scène nationale a imaginé de donner un bal et a
confié la création de l’événement à
Nathalie Cornille, qui est devenue artiste
compagnon. La chorégraphe promet un
solo de quelques minutes avant d’emmener le public dans l’aventure. Une
aventure exceptionnelle, maligne,
actuelle, collective… à laquelle tout le
monde est invité. « Ce sera simple à réaliser et spectaculaire à l’œil… explique
l’artiste. Je l’ai déjà vécu… Les gens
sont déroutés quelques secondes mais
très vite ils participent au bal, facilement… » La fête sera remarquable et
chaleureuse, à l’image des dix années
passées et, bien sûr de celles qui se profilent.
Marie-Pierre Griffon
« Rêve général prend
le relais de Jours de
fête. Il inaugure une
nouvelle aventure. Il
est un intitulé pour
faire rêver le plus
grand nombre… »
On croit volontiers
les
promesses. Le
Channel a l’habitude
d’emmener
son
public dans les plus
belles galaxies ! Cinq
jours sont donc programmés, au début
de l’automne. Cinq
Pour sa 1re édition, Rêve général se déroule du mercredi 8 au dimanche 12 octobre. Royal de Luxe (entre autres) sera de retour.
jours heureux de
manifestation artistique, festive et popuES spectateurs amoureux du Channel étaient tristes. Les célèbres et
traditionnels « Jours de fête » avaient remballé leurs flonflons, géants de laire pour « infuser la ville et les habitants ». Au programme, des artistes
luxe et cotillons. « Il fallait casser les habitudes, avait précisé Francis
connus, d’autres qui méritent la notoPeduzzi, directeur de la Scène nationale de Calais, refuser de s’installer dans
riété : 2 rien merci, Pierre Bastien,
le confort de la routine… » D’aucuns pensaient que ce type de train-train-là
Sébastien Barrier, Compagnie des
aurait pourtant bien fait leur quotidien… mais bon, ils n’avaient rien
répondu. Heureusement, l’homme du Channel avait rassuré : la manifestation hommes, Anne Conti, Daniel Larrieu,
D’irque et Fien, Jean Kerbrat, La
serait remplacée… Il suffisait d’attendre. Le « Rêve général » est né !
pendue, Le phun, Lieux publics
& cie, Opéra pagaï, Théâtre de
nuit, David Rolland chorégraphies, Royal de luxe par Gran
Reyneta,
Michel
Vanden
Eeckhoudt, V.O. compagnie et
d’autres à venir…
Les cinq jours sont promis exceptionnels.
M.-P. G.
Tarifs : entre 0 et 3 euros.
Billetterie : 173, bd Gambetta à Calais,
à partir du 20 sept. Durant la manifestation : chaque jour de 9 h 30 à 12 h
et de 13 h à 21 h. Sur les lieux de spectacles, 15 mn avant chaque représentation
Les réservations par courriel :
[email protected] ou courrier
postal ne seront traitées que le lendemain de leur réception (sans certitude,
selon les places disponibles). Prise en
compte dès le 23 sept. Mentionner
numéro de téléphone et adresse.
Au cœur de la population
La Fabrique théâtrale de Culture commune est un lieu où le public arrive
confiant. Il sait que le spectacle qu’il va
découvrir sera de qualité, intéressant,
contemporain. Parfois décalé, décalqué
et c’est tant mieux. Il sait qu’il verra un
acte artistique qui traite des problèmes
qui le concernent et qui lui poseront des
questions. Parfois, ce spectacle sera en
construction, encore fragile. Parfois, il
10
al des l
re le b
a
ille ouv 8 h 30. Un b .
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popula , Culture com ne saison rich
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Ce soir 2008/2009. s, rendez-vo
n
n
ro
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sa sais acles, créati tres… et pa
n
ct
en spe public, renco tiques.
rtis
avec le e surprises a
sera
d
semée
bouclé, fini. Mais
dans tous les cas, il donnera au public la
possibilité d’en discuter simplement avec
les artistes. Et vice versa.
Placer l’artiste au cœur de la population
a toujours été un des leitmotive de
Le « Rêve général »
du Channel
et du public
L
En avant programme : les superbes
« Édith et Régine », sam. 6 sept, 15h,
marché aux puces Montigny-enGohelle. Gratuit.
Rens et réservation :
03 21 142 555
www.culture-commune.asso.fr
Calais
Sur le site 11/19, au pied des terrils
jumeaux réputés les plus hauts
d’Europe, on n’a décidément jamais
cessé d’aller au charbon ! Les hommes
ont bataillé pour extraire la houille du
ventre de la terre ; l’équipe de Culture
commune se bat aujourd’hui pour arracher la population à la chape de plomb
qui l’a si longtemps écrasée. Les uns et
les autres ont essuyé des drames, effacé
des tempêtes, mais ont toujours gardé au
cœur leur pugnacité et leur amour du
travail bien fait.
Photo Jordi Bover
elle
h
o
G
en
Loos-
Culture commune - Scène nationale :
www.lechannel.fr
26
Arts&spectacles
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Reportage Jean-Yves Vincent
Le Nord - Pas-de-Calais
à Avignon
t
Ils étaien
EPT compagnies de la région étaient au Off grâce à
l’opération « le Nord - Pas-de-Calais en Avignon ».
D’autres avaient fait le voyage en solo. Une belle
aventure et aussi un gros investissement pour ces
ambassadrices de la qualité artistique régionale. But du jeu :
se faire connaître et rencontrer programmateurs et diffuseurs
dans ce bouillonnement estival du spectacle vivant. Cette
année la belle opération « Apprentis et Lycéens en Avignon »
était également reconduite.
S
Diables d’Irlandais
Cela commence par une ballade
irlandaise ! Gérald Ryckeboer à
la mandole, au bodhran, au
violon et Christopher Graig, un
diable d’Irlandais d’origine
écossaise,
au
chant !
Réjouissant ! Les compères nous
invitent à une pièce à la bonhomie ravageuse. Le texte est
signé Jonathan Swift, maître ès
humour noir. Morale, économie
politique… mâtinées en deux
langues et aux traductions éclats
de rire. Les textes datés des
années 1720 sont pourtant
d’une surprenante actualité :
« nous avons tout juste assez de
religion pour nous détester mais
pas assez pour nous aimer les
uns les autres » ; ou encore
demandant à un homme pauvre
comment il vivait, il répondit :
« comme un savon, toujours en
diminuant ».
Mise en scène de Yves Brulois.
La pièce a été créée en 2007 par
La Fabrique de théâtre
implantée sur le territoire de
Marquise et la Terre des 2 Caps
dans le cadre des Semaines
théâtrales du château Mollack.
Complotines
Lou-Ysar est Pierrot-chanteurcomédien, Benoît Urbain un
peu Arlequin-musicien et la
boîte à musique se met en
marche, égrenant les comptines
de l’enfance. Pierrot ouvre sa
cape immaculée et sur cet écran
apparaissent des visages ; un
ancien maire, un abbé espiègle,
une institutrice racontent leurs
souvenirs d’enfance… Le
mariage est tendre, l’artifice
astucieux… Les personnages y
gagnent l’éternité et lorsque
l’image vidéo s’efface, d’un
froissement de cape Pierrot
reprend l’histoire. Le spectacle
« Complotines » a été créé en
résidence dans le cadre de l’action Campagne de théâtre en
partenariat avec la communauté de communes du canton
de Bertincourt.
Compagnie Teknè, avec Benoît
Urbain et Lou-Ysar, mise en
scène de Thomas Gennari.
Les pensées
de Mlle Miss
f
f
O
l
a
v
i
t
s
e
au f
terreau des certitudes. Voilà
qu’on se rappelle du temps où
les arbustes poussaient pour de
vrai. Du temps où on aimait. La
folie n’est pas loin et les acteurs
se donnent à fond. Ultime résistance d’un monde « humain »
qu’on
veut
contraindre.
Mademoiselle Miss dit des choses
et par son travail la compagnie
Sens Ascensionnels questionne
et incite aux rencontres-débat.
Mise en scène de Christophe
Moyer, avec Florence
Bisiaux, Henri Botte,
J.-Maximilien
Sobocinski.
Bureau
des Allogènes
2011 - le monde est - un arbuste
en plastique, un bureau ! Mlle
Miss est une employée modèle
dans une entreprise chargée de
manipuler l’opinion publique :
modélisation des esprits, sondages… l’espace de pensée est
réduit à sa plus simple expression. Certains dirigent, les
autres fourmillent. Heureux.
Mais
voilà
qu’un
jour
Mademoiselle Miss craque et
passe au broyeur les opinions
toutes faites. Mais voilà que les
sentiments viennent souiller le
«
Je
m’appelle
Barthélémy Bongo,
fils de Barthélémy
l’ancien » : Rigobert
Rigodon travaille au centre de
tri des étrangers, appelé bureau
des Allogènes ! Marié, un
enfant, Rigobert a l’âme tranquille et la vie sans souci d’un
fonctionnaire qui applique les
textes. Jusqu’au jour où ! Entre
dans le bureau Barthélémy !
Nom ? Prénom ? Nom ! Prénom !
Et le pauvre hère de répondre :
« Mon nom ne se donne pas
comme ça… C’est quelque chose
un nom… Donne-moi ton nom,
tu connaîtras le mien. Sinon,
montre-moi le signe qui dit que
tu mérites le don du mien sans
que je sache le tien… Je suis un
homme dépossédé, je viens te
demander aujourd’hui si en
tant qu’être humain, je peux
rester chez toi ». Nous connaissons trop bien la réponse !
Immigration clandestine et
mauvaise conscience occidentale… Stanislas Cotton écrit
juste et les acteurs sont redoutablement au diapason de l’actualité. Une pièce indiscutable
et sensible.
Mise en scène de Vincent
Goethals, interprétée par
Baptiste Roussillon, Tadié
Tuéné et Solo Gomez.
Le ventre
de la baleine
Aimer, jusque où ? Magnifique
et pauvre Aphrodite ! Déesse de
l’amour certes mais aussi
femme battue. La pièce montre.
Simplement, durement. Valérie
Dablemont apporte à son personnage une sensibilité et un
engagement total qui donnent
au spectateur l’envie de quitter
sa chaise pour aller défendre ce
petit bout de femme. Mais non,
c’est du théâtre, ce n’est pas
pour de vrai cet être déchiré
qui, réfugié dans ses rêves, fait
désormais le blocus de la vie.
« Pin-pon, police secours
secourt. Oui je suis une idiote,
une imbécile, un souillon…
Bonne à rien. Se tourne les
pouces. Non mais, où est-ce
qu’elle se croit celle là… Coups
de poings serrés durs comme la
pierre… Pin-pon, police
secours secourt… »
En France, huit femmes meurent chaque mois suite à des
violences conjugales répétées.
Présentée à Avignon, la pièce a
été créée en mars 2008 à la
médiathèque de Lillers. Une
mise en scène de Vincent
Goethals, interprétée par
Valérie Dablemont, accompagnement musical de Spike
Mortelecque.
Les lycéens du Pas-de-Calais
plébiscitent Avignon
Lycée Mariette de Boulogne, Châtelet de Saint Pol-surTernoise, lycée d’Avion au festival d’Avignon…, ils étaient
par établissement une vingtaine d’élèves de la seconde à la
terminale, les yeux et les oreilles enthousiastes et critiques.
Chaque pièce avait ses aficionados : Bashir Lazhar pour les
Ternésiens accompagnés de Mme Leclerc et Benoit ;
Appuntamento pour les Boulonnais encadrés par Mme
Vicher et Fauvel…. Même passion pour les Avionnais accompagnés de Mme Ronger et Valin.
Une opération plus pertinente que bien des cours de littérature à en juger par l’engagement des élèves, d’autant que les
metteurs en scène étaient venus dans les classes et que les
professeurs de français les accompagnaient pour « donner
sens » à l’expérience.
Arts&spectacles
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
27
Place à la création régionale
Appuntamento
Rendez-vous
à l’italienne
finira en position du fœtus dans
le ventre de sa « machine-mère »,
jusqu’à ce que le musicien abandonnant sa guitare vienne l’inviter à rejoindre la vie.
Mise en scène et écriture :
Christophe Piret, avec Marc
Amyot, Benjamin Delvalle et la
compagnie Théâtre de Chambre.
Éclatant Cambrinus
Sur scène, un musicien et une
guitare électrique… Quelques
accords et un drôle de personnage mâtiné de Madmax entre
sur le plateau au volant d’une
drôle de machine, mi-tracteur,
mi-bazar de ferrailleur… Une
machine qui porte le monde ou
pour le moins les restes d’un
monde, disons d’un « aprèsmonde ». Mais l’on pourrait
aussi se trouver sur une autre
planète! Un peu d’imagination
que diable, c’est la clef pour
entrer dans la pièce. Oublions le
rationnel et laissons-nous
envoûter par cet appuntamento,
ce « rendez-vous » à l’italienne.
Il s’agit de bien décrypter la succession des scènes d’un théâtre
sans paroles (les saisons qui passent, les traces de visages sur un
carreau, des bouts de choses); un
théâtre muet et pourtant bavard
de toutes les langues : italien,
français, russe, anglais, tricotés
en un curieux salmigondis…
Appuntamento, on n’aime ou
pas, selon que l’on se soit ou non
laissé prendre au jeu. Et le héros
Intro de l’article en forme
parade de cirque ! Mesdames et
messieurs : la Compagnie
Franche Connexion avec
Stéphane Titelein, Raphaël
Bourdin, Stéphane Zuliani,
mais encore un accordéon, une
contrebasse, une pinte de bière
et une sacrée bonne humeur !
En résumé, un beau et franc
spectacle ! Charles Deulin en rit
encore : son Cambrinus pète la
joie avec toutefois sous le
masque, un zeste de tristesse.
On est dans un spectacle
cabaret et les trois complices
s’en donnent à cœur joie. On
rit, on sourit, on frappe dans les
mains et on chante les ingrédients de la bière. Un spectacle
revigorant !
Coproduction le Rollmops
Théâtre, le centre Effel de
Carvin.
Bashir Lazhar
« Monsieur le professeur remplaçant » : un texte ciselé et un
acteur-auteur que les lycéens
ont adoré. En résumé : dans
un collège au Québec, mais
cela pourrait très bien être
chez nous, arrive un profes-
« Le théâtre est
avant tout un
service public »
rappelait une
enseignante en
citant Jean Vilar ;
une mission
accomplie pour
la Région
et le CEMEA
partenaires
de ce Nord Pas-de-Calais
en Avignon.
seur remplaçant. Il est
immigré, sans papier, avec
pour bagage le deuil d’une
famille. Difficile succession
puisque sa collègue s’est suicidée
dans
sa
classe.
Usurpateur, on le comprend
vite, mais si bon professeur
que lorsqu’il propose aux
élèves de travailler la violence
à l’école, il transcende la vie et
sème la sagesse. Il sera renvoyé
bien sûr car le diplôme d’humanité n’est pas reconnu par
les textes. Et s’il n’y en a
qu’une, c’est Alice qu’elle se
nomme, marquée à vie par ce
prof si différent.
Metteur en scène David
Gauchard, avec Saverio
Maligno, musique Samuel
Dewasmes. La pièce a été
créée en 2007 à HéninBeaumont.
Étaient également à
Avignon : Compagnie des
Docks avec “Hiver” ; Le
Grand Bleu avec “Fractal” ;
La Licorne avec “La griffe
des escargots”.
28
Agenda
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
septem
bre
Pour l’Agenda
de L’Écho no 96
(manifestations du 6 oct. au 5 déc.)
envoyez vos infos avant le…
expos, salons…
Andres
Les 20 et 21 sept, salle du complexe sportif Gaston-Guilbert,
salon du Livre. Rencontre en
campagne avec des écrivains, des
professionnels du livre, des associations. S. 20, à 16 h, ouverture
du salon. À 16 h 30, bibliothèque
Andrieux, conférence L’humour
qui fait grandir par Bruno
Humbeck
(auteur-chercheur).
18 h 30 inauguration sur invitation. À 20 h 30, salle des fêtes,
Goûtons les mots. Tout public,
entrée gratuite. D. 21, salon
ouvert de 10 h à 18 h 30 avec animations.
Rens. 03 21 35 28 16
Ardres
S. 4 oct (14 h 30-18 h 30) et D. 5
oct (10 h-18 h 30), salle des sports
de Bois-en-Ardres, salon régional
de l’Artisanat d’art sur le thème
Créations florales et travail du
bois. Animations et ateliers tout
le week-end.
Arras
Les 19, 20 et 21 sept, 10 h 30 19 h, Artois expo, salon de l’immobilier et de l’habitat. Les 3, 4
et 5 oct, salon Salama, salon de
l’aménagement et de la décoration intérieure.
Rens. 03 21 60 77 77
D. 28 sept, 10 h-18 h, salles des
Orfèvres et des Tisserands (quartier de la Gare), foire aux disques
et B.D. CD, vinyles, objets musicaux et bandes dessinées, d’occasion
Rens. 03 21 50 99 99
D. 28 sept, cité Nature, 10 h18 h,
fête
de
la
Vigne.
Vendanges des 700 pieds de
vigne de cité Nature. Animation
musicale, ateliers pour enfants,
petite restauration.
Rens. 03 21 21 59 59 - www.citenature.com
18
Rens. 03 21 83 22 63 ou en mairie
Douchy-les-Mines
AN 2
008
date
limite
Julien-Berquin, exposition nationale d’aviculture.
Rens. 03 21 55 55 22 ; 03 62 90 29 83
Berck-sur-Mer
Jusqu’au 31 déc 2008, musée
d’Opale-Sud,
rencontre
du
Monde homérique de Bernard
Clarisse avec le naturalisme de
Tattegrain et des peintres de
Berck. Jusqu’au 31 déc 2008,
Jacques Damville : Dans les pas
de Francis Tattegrain, la maîtrise
d’une expression figurative pleinement assumée.
Rens. 03 21 84 07 80
Bergueneuse
Les 6 et 7 sept, 10 h-19 h, au 6
rue du Mont, sculptures et jardin
Quand l’art rencontre le végétal.
Rens. 03 21 04 38 64.
Site : www.sculpturesetjardin.com
Boulogne-sur-Mer
Du 20 sept au 4 oct, bibliothèque des Annonciades, rétrospective
Achille
Chassot.
Peintures, portraits, pastels,
céramiques, poteries, terres
cuites, dessins, photographies,
sculptures. Du mar au sam 9 h12 h et 14 h-18 h (nocturne
jusqu’à 20 h le mar).
Rens. 03 21 87 73 21
Jusqu’au 20 oct, châteaumusée, Trésors du Pérou, exposition autour des collections de
céramiques précolombiennes, les
Mochicas, société mystérieuse
ayant vécu avant les Incas.
Visites guidées adultes sur rés.
Les visites des curieux le sam à
15 h : les 20 et 21 sept, les journées du Patrimoine. 27 sept, les
Romains en terre boulonnaise.
Jeune public le mer à 15 h, sur
rés. 17 sept, le Pérou des
Mochicas. Visite de l’expo et atelier autour d‘un jeu de questions
sur les thématiques de l’exposition.
Rens. 03 21 10 02 22
Auchy-lès-Hesdin
Cucq
Du 15 au 21 sept, médiathèque
(salle des expositions), exposition généalogique Tiens, v’la
min cousin par le Centre
d’études généalogiques du Pays
des 7 Vallées. En semaine 14 h 3019 h ; week-end 10 h-19 h.
S. 6 sept, 15 h, salle Près
Lenclos, exposition sur le thème
de l’école et ateliers de calligraphie et d’enluminures.
Site : http://asso.cegp7v.free.fr
Beaumetz-lès-Loges
S. 27 (9 h-19 h) et D. 28 sept
(9 h-17 h), salle polyvalente
Lietman Karl.
Gratuit. Pique-nique à prévoir.
Desvres
D. 29 sept, 10 h-19 h, parc de la
maison de la Faïence (au pied
des silos), Le Passage présenté
par le collectif Blue Note. Invités
Balbach Loïc, Cazin Amélie,
Mont-Bernenchon
Les animations à Geotopia (rue des Écoles) :
et jeu l’après-midi, dim matin
• les 12 et 19 sept, l’art du
compost.
et après-midi. Découverte du
• Les 6 et 13 sept, jardin
site HQE de Geotopia
d’oiseaux.
(bâtiments et jardin) un ven
• Les 6 et 13 sept, visites
par mois.
d’installations solaires.
• Les ateliers pour enfants :
• S. 20 sept (si météo
les 10, 17, 24 sept, concours
favorable), la tête dans le ciel
photo.
d’automne.
• Les 20, 26 et 27 sept,
Quel temps fait-il à Mont- Rens. et inscriptions : 03 21 61 60 06
Bernenchon ?
Site : www.geotopia.fr
Visites guidées de
Geotopia en sept les mar Courriel : [email protected]
Du 11 sept au 11 nov, galerie
de l’ancienne poste, Centre
régional de la photographie Nord
- Pas-de-Calais, Images narratives/Narrative Images. 24 œuvres
signées Paul Fusco, John Hilliard,
Roni Horn, William Kentridge,
Robert Rauschenberg, Sophie
Ristelhueber, Ed Ruscha, Paola
Salerno, Fiona Tan, James Turrell
& James Welling. Du lun au ven
13 h-17 h, sam et dim et jours
fériés 15 h-19 h.
Rens. 03 27 43 56 50.
Courriel : [email protected]
Lens
Du 10 au 27 sept, Galerie du
Colisée, Enigma : codes secrets et
cryptologie, de la Seconde
Guerre mondiale à aujourd’hui
par la Coupole d’Helfaut. Du 2
au 25 oct, Les Hommes du Feu,
peintures de Patrice Delevoye
(ancien
sapeur-pompier
de
Paris). Du mar au ven 10 h-12 h et
15 h-18 h, sam15 h-18 h.
Rens. 03 21 28 37 41
Lestrem
D. 5 oct, 9 h-18 h, salle polyvalente, bourse toutes collections.
Inscriptions 03 21 26 19 44
Leulinghen-Bernes
Les 4 et 5 oct, 10 h-19 h, salle
polyvalente, Art et matière
(peinture, sculpture).
Rens. 03 21 10 57 83
Lille
Les 9 et 10 sept, 9 h-18 h, Lille
Grand Palais, salon de la
Rentrée. Recrutement jeunes
diplômés, formations (initiales,
alternance), vie pratique.
Infos sur www.lavoixletudiant.fr
Mazingarbe
S. 4 oct (14 h-18 h) et D. 5 oct
(10 h-18 h), salle des fêtes et
salle
Briquet,
forum
de
généalogie et d’histoire locale.
Présence d’associations généalogiques du Pas-de-Calais, du
Nord, de la Wallonie, de la
Flandre et du Kent. Des clubs
d’histoire locale et régionale du
Pas-de-Calais, du Nord présenteront leurs activités et assureront la promotion et la valorisation du patrimoine minier,
architectural, religieux, de
mémoire notamment industrielle, sociale, collective ainsi
Conteurs en campagne
du 19 septembre au 31 octobre
Torcy. V. 19 sept, 19 h 30, le Baladin, inauguration. Scène
ouverte.
Radinghem. J. 25 sept, 20 h, lycée agricole, Histoires à mourir
debout par Jean-Claude Desprez. Adultes et adolescents à partir
de 13 ans.
Helfaut, V. 26 sept, 20 h, Une nuit à la Coupole avec les guides
Gigi Bigot, Michèle Buirette, Pierre Deschamps, Jean-Claude
Desprez. Adultes et adolescents à partir de 13 ans.
Monchy-au-Bois. S. 27 sept, 20 h 30, salle du foyer rural,
Histoires à mourir debout par Jean-Claude Desprez. Adultes et
adolescents à partir de 13 ans.
Festubert. Ma. 30 sept, 19 h, salle des fêtes, À vos souhaits par
Nathalie Leone. Familial à partir de 8 ans.
Zudausques. V. 3 oct, 20 h, église de Cormette, À vos souhaits
par Nathalie Leone. Familial à partir de 8 ans.
Hinges. V. 3 oct, 19 h 30, salle des jeunes, Jean de l’Ours par
Jean-Paul Mortagne et Anne Pannet. Familial à partir de 8 ans.
Acq. S. 4 oct, 20 h, église, Qui désossa la Méduse ? par Nathalie
Leone. Familial à partir de 8 ans.
Cavron-Saint-Martin. S. 4 oct, 20 h 30, salle verts loisirs, Jean de
l’Ours par Jean-Paul Mortagne et Anne Pannet. Familial à partir
de 8 ans.
Mentque-Nortbécourt. D. 5 oct, 16 h, salle de Nortbécourt, Jean
de l’Ours par Jean-Paul Mortagne et Anne Pannet. Familial à
partir de 8 ans.
Valhuon. Ma. 7 oct, 20 h 30, salle du Rietz, contes à mille
gueules, Pascal Duclermortier, Gabriel Lenoir, Benjamin Macke.
Familial à partir de 8 ans.
Houdain. Me. 8 oct, 20 h 30, salle polyvalente, contes à mille
gueules, Pascal Duclermortier, Gabriel Lenoir, Benjamin Macke.
Familial à partir de 8 ans.
Neuville-Saint-Vaast. V. 10 oct, 20 h 30, salle des fêtes, El mouviau par Éric Wattiez. Familial à partir de 7 ans.
Suite dans notre prochain numéro…
Spectacles contes : TP 6 €;TR 3,50 € (- 18 ans, demandeurs d’emplois)
Spectacle jeune public : 3,50 € (tarif unique)
Abonnements 5 spectacles 24 €
Inauguration – Scènes ouvertes. Gratuit (réserv. conseillée).
Une nuit à la Coupole (uniquement sur réserv. )12 €.
Rens. et programme complet : Les Foyers ruraux
au 03 21 54 58 58 ou www.foyersruraux5962.com
que les coutumes et traditions
locales. À l’occasion des 20 ans
du Comité historique de
Mazingarbe.
Rens. courriel : [email protected]
Mentque-Nortbécourt
Du 4 au 12 oct, salon du Livre sur
le thème L’homme et la mer.
Ouverture les week-ends 4, 5, 11 et
12 oct, 10h-12h et 14h-19h, et en
semaine 14h-18h. Expositions, calligraphies, aquarelles, maquettes,
objets, coraux, livres… S. 4, à 16h,
rencontre et échange avec Mireille
Ellington, présentation de l’œuvre
de J. Conrad. D. 5 à 11h, inauguration. 16 h, spectacle-conte Jean
de l’Ours par J.-P. Mortagne et
A. Pannet du festival des Conteurs
en campagne.
Montreuil-sur-Mer
D. 21 sept, 9 h-19 h, parc de la
citadelle, les Inattendus du
Marais. Bourse aux plantes,
marché des produits du jardin et
leurs dérivés, expositions d’art,
démonstrations d’artisanat traditionnel, ateliers destinés à
l’éveil aux différentes techniques
de l’artisanat (poterie, sculpture
sur bois ou sur pierre). Culture,
artisanat et danses traditionnelles amérindiennes avec l’association L’arbre à rêves.
Rens. 03 21 81 32 76.
Site : http://pagesperso-orange.fr/espritvert/lesinattendusdumarais
Festival Contrepoints 62
du 26 septembre au 12 octobre
Auxi-le-Château. V. 26 sept, 20 h 30, église SaintMartin, Charpentier, Brossard, Grigny, Le Concert
Spirituel, Hervé Niquet, Benjamin Alard.
Le Touquet. D. 28 sept, 10 h, église Sainte-Jeanne
d’Arc, bénédiction de l’orgue Pascal Quoirin,
Olivier Latry. 15 h 30, concert d’inauguration,
Olivier Latry.
Béthune. D. 28 sept, 14 h, église Saint-Vaast, finale
du concours Pierre-de-Manchicourt. 17 h 30,
Mozart, Liszt, Messiaen, Roger Muraro. 19 h,
remise des prix, Marie-Claire Alain.
Saint-Omer. V. 3 oct, 20 h 30, cathédrale NotreDame, Byrd, Tournemire, Tallis Scholars, Susan
Landale. S. 4 oct, 17 h, cathédrale Notre-Dame,
Franck, Wesley, Messiaen, Susan Landale.
Le Touquet. S. 4 oct, 20 h 30, église Sainte-Jeanne
d’Arc, Haendel, Purcell, Messiaen, Ghislain Leroy,
Matthieu Magnuszewski.
Aire-sur-la-Lys. D. 5 oct, 17 h, collégiale SaintPierre, Britten, Fauré, Escaich, Sequenza 9.3,
Catherine Simonpietri, Thierry Escaich.
Tournehem-sur-la-Hem. V. 10 oct, 20 h 30, église
Saint-Médard, Janequin, Monteverdi, Cabezon,
Ensemble européen William Byrd, François
Lombard.
Nielles-lès-Ardres. S. 11 oct, 20 h 30, église SaintPierre, Monteverdi, Legrenzi, Frecobaldi, Concerto
Soave, Maria-Cristina Kiehr, Jean-Marc Aymes. D.
12 oct, 15 h 30, église Saint-Pierre, Byrd, Lassus,
Ghislain Leroy. 17 h 30, Desprez, Obrecht, De la
Rue, Capilla Flamenca, Psalentes, Joris Verdin.
Rens. 03 20 63 65 80
30
Agenda
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
Concert orgue et chœur.
Rens. 03 21 38 55 24
D. 19 oct, les chorales Titelouze et
Intervalle accueillent la journée
régionale d’A Cœur Joie 2008.
Lestrem
théâtre
D. 14 sept, 9 h, randonnée
équestre (35 km) accessible à tous
et repas à l’arrivée.
Annezin
Les 27 et 28 sept, 19 h, centre
sportif, arts de la rue, fête d’Artois
Comm., Il Corso & The Gag Man
par la Cie Pan Optikum & Elastic.
Tout public. Gratuit.
Arras
Philippe Caubère : l’épilogue à
L’Homme qui danse : Me. 1er oct,
20 h 30, théâtre à l’italienne, 1/La
Ficelle. V. 3 oct, 20 h 30, 2/La mort
d’Avignon.
Rens. rés. 03 21 71 66 16
Site : www.theatredarras.com
Béthune
Suite en page 30…
Saint-Omer
Jusqu’au 28 sept, au Cabaret
(place de la Ghière), œuvres photographiques
de
Jean-Louis
Saelens. Ouvert en semaine (sauf
mer) à 17h. Les sam et dim à 11h.
Rens. 03 21 95 96 56
06 81 78 63 71
L’exposition se tient également
au laboratoire Broutin-Santune
à Longuenesse (aux heures d’ouverture du laboratoire).
Wierre-Effroy
Du 5 au 28 sept, 10 h-18 h,
hôtel-restaurant la Ferme du
Vert, œuvres récentes de Gérard
Mortier.
musique
Arras
S. 20 sept, 20 h 30, hôtel de
Guînes, cabaret chanson avec
Sarcloret.
Rés. 03 21 24 96 26. Site : www.didouda.net
S. 11 oct, 20 h 30, théâtre à l’italienne, Manu Katché.
Rens. rés. 03 21 71 66 16.
Site : www.theatredarras.com
Béthune
V. 10 oct, 20 h 30, théâtre municipal, Patrick Bruel en acoustique.
Rens. rés. 03 21 64 37 37
Boulogne-sur-Mer
S. 13 sept, 21 h au Bassin
Napoléon, concert Radio 6 Live.
Gratuit.
Divion
V. 10 oct, 20 h, église, JohannSebastian Bach par l’orchestre de
Douai dirigé par Stéphane Cardon.
Baryton Sébastien Brohier.
Rens. 03 21 61 91 75
Lens
V. 3 oct, 20 h 30, médiathèque R.Cousin, Jef Kino – Poney Express.
Entrée libre.
Rés. conseillée 03 21 28 37 41
Le Touquet
V. 5 sept, 17 h, les heures musicales du Touquet : récital de piano
par Chloé Merrer. V. 31 oct, duo
piano clarinette avec Louise Folliot
et Amaury Breyne.
D. 28 sept, église Sainte-Jeanned’Arc, inauguration du nouvel
orgue (de Pascal Quoirin, facteur
d’orgue). 10 h 30, bénédiction par
monseigneur Jaeger. 15 h 30, inauguration officielle, suivie du
concert par Olivier Latry, titulaire
des orgues de Notre-Dame de
Paris. S. 4 oct, 20 h 30, concert de
Ghislain Leroy et Matthieu
Magnuszewski (les deux titulaires
de l’orgue).
Saint-Omer
S. 13 sept, Le Cabaret, repas
concert avec le guitariste Cisco
Herzhaft. Au programme folk,
blues, trad. S. 20 sept, philippe
Delaporte. Chansons d’en France,
folk et country.
Rens. rés. 03 21 95 96 56 ; 06 81 78 63 71
V. 26 sept, 20 h 30, salle Vauban,
Slonovski Bal, fanfare des pays de
l’est. V. 3 oct, 20 h 30, cathédrale,
Tallis Scholars, Susan Landal.
(15, 25, 35, 45, 55, 65 et 80 km) ; 2
parcours pédestres (8 et 13 km).
Inscriptions et départs du Comité
d’entreprise
Française
de
Mécanique de 7 h à 10 h.
Du 7 au 11 oct, au Palace,
Falstafe, d’après Henri IV de Valère
Novarina. Mise en scène Claude
Buchvald. Mar et jeu 19 h 30, mer,
ven et sam 20 h 30.
Rens. rés. 03 21 63 29 19
www.comediedebethune.org
Loos-en-Gohelle
Ma. 9 sept, 18 h 30, 10 anniversaire de la Fabrique Théâtrale.
Soirée festive de lancement.
Gratuit.
Rens. inscrp. http://lescrinslawes.free.fr
Tél. 06 89 97 24 93 ; 06 27 67 79 28
conférences,
rencontres
Dainville
Me. 17 sept, 18h, Archives départementales du Pas-de-Calais, De la
librairie
au
téléchargement.
Histoire de la propriété littéraire
par maître David Lefranc. Entrée
libre.
Lens
Ma. 23 sept, 19 h-20 h 30, médiathèque R.-Cousin, initiation à l’art,
Daumier – Carpeaux, un art de la
subversion.
Billetterie sur place et au Colisée :
03 21 28 37 41
J. 25 sept, 15 h-17 h, Colisée, culture pour tous, L’Île Maurice.
Rés. 03 21 28 37 41
e
danse
Bruay-la-Buissière
Les 7 et 8 oct, espace Grossemy,
The Visible Men par la Cie New Art
Club.
S. 27 sept, 16 h, stade LéoLagrange, De Dreyfus à nos jours,
à travers l’historique de la Ligue
des Droits de l’homme (dans le
cadre du Forum des associations).
V. 3 oct, 18 h 30, hôtel de ville
(salle Bucquet), festival audiovisuel
Se souvenir des guerres pour
construire la paix par la Ligue des
droits de l’homme.
Le Touquet
conte
Auchel
V. 10 oct, 20 h 30, l’Odéon, Contes
de la pierre et du vent par Michel
Hindenoch (à partir de 10 ans),
dans le cadre des Vendredis du
conte.
Rens. Droit de Cité, 03 21 49 21 21.
Site : www.droitdecite.net
jeune public
Ma. 9 sept, 15 h, les échanges culturels du pavillon Vivaldi :
Iridologie par Chantal Laurette,
iridologue. Ma. 14 oct, Victor
Hugo et Montreuil-sur-Mer par
Jean-Marie Monnet, historien.
V. 19 sept, 17 h, les causeries de
l’hôtel de ville : Éclipse et retour
du religieux dans les sociétés
occidentales par Alain Cambier,
professeur. V. 10 oct, Les facteurs de risques cardio-vasculaires par le docteur Bocquet.
Arques
Pernes-en-Artois
D. 28 sept, 15h30, médiathèque,
La cabane des animaux, conte
comique et lyrique à partir de 4
ans.
J. 11 sept, 9 h 30-12 h 30, maison
de la presse (8, rue Nationale),
séance de dédicaces de Fred
Personne pour son livre Y’a
quelqu’un ? non, y’a personne !
Rens. mairie 03 21 12 62 30
nature,
randonnées
Sorties nature Les bons plans des
Écogardes d’Artois Comm.
Rens. 03 21 61 50 26
Boulonnais
Les week-ends découverte avec
Aréna : D. 7 sept, La nature sous
toutes ses couleurs. Sortie en
famille (enfants à partir de 10 ans).
Rdv 14 h 30 sur le parking des
Glaisières de Nesles. Sortie gratuite sur réserv. obligatoire. D. 5
oct, une approche Arts plastiques
pour découvrir les dunes. Famille
(enfants à partir de 7 ans). Rdv
14 h 30 à Aréna. Atelier en salle
gratuit sur réserv. obligatoire. Les
animaux ne sont pas acceptés.
Rés. 03 21 10 84 30
Douvrin
D. 21 sept, randonnée de la
Mécanique. 4 parcours route (20,
40, 72 et 100 km) ; 7 parcours VTT
divers
D. 28 sept, les Virades de l’espoir pour vaincre la mucoviscidose.
Toutes les infos sur http://www.virades.org
Aire-sur-la-Lys
D. 7 sept, festival de l’andouille.
9 h-12 h, courses pédestres. 10 h18 h, fort Gassion, concours de
sauts d’obstacles. 14 h 30, cortège
folklorique. L’après-midi animations podium. 18 h, jet de l’andouille du Bailliage. 19 h,
grand’place, concert Gilbert
Montagné. 1re partie Myriam
Abel. 22 h, spectacle pyrotechnique.
Ames
D. 7 sept, 11 h-19 h, foire à l’oignon. Jeux, concours, animation
toute la journée. Après-midi,
présence de Simon Colliez.
du Fan Club Sébastien Lannoy.
S. 13, kermesse, animations
musicales. 18 h-21 h, Lorédana,
Agnès Villani, Gérard Blanc et
Sébastien Lannoy en concert.
21 h 30, feu d’artifice. 22 h, soirée
DJ. D. 14, radio crochet.
Rens. inscr. 03 21 49 11 25
Site : www.sebastienlannoy.com
Beuvry
S. 13 sept, journée touristique
et sportive du Paisible international sportif.
Bouin-Plumoison
Les 12, 13 et 14 sept, fête du
Miel. Récolte du miel, marché
des producteurs et dégustation
de miel et produits issus du miel.
Coulogne
S. 4 oct, 10 h-18 h, lycée agricole
(RD 943), fête des Plantes.
Exposition de pépiniéristes – producteurs.
Rens. 03 21 46 14 60
Gosnay
Les 19, 20 et 21 sept, fête de la
Chartreuse avec le spectacle
d’arts de rue De mémoire de
baleine de la Cie les Prototypes.
Les 20 et 21 sept, visites guidées ; minichantier de fouilles ;
village médiéval ; installation
paysagère de Gilles Bruni : visites
commentées, restitution, interventions artistiques, mise en
lumière. Balades nature sur le
site Carbolux. S. 20 sept, 14 h 30,
rallye pédestre. D. 21 sept,
12 h 30,
auberge
espagnole
ouverte à tous. 14 h, jeux et animations diverses.
Rens. Artois comm. 03 21 61 50 36
Site : www.artoiscomm.fr
Hernicourt-Sautricourt
Les 27 et 28 sept, à Botanica,
week-end des automnales.
Rens. 03 21 41 92 97
Hesdin
D. 7 sept, Les Montgolfiades de
l’Hesdinois.
Décollages des
montgolfières à partir de
l’Hesdinois. Rendez-vous au
stade municipal d’Hesdin, à
partir de 16 h 30.
Rens. 03 21 86 07 37
Laventie
D. 21 sept, 10 h - 19 h, au lieu-dit
le Fort d’Esquin, fête des
Moissons avec présentation de
travaux agricoles à l’ancienne.
Expositions de tracteurs, vieux
outils, voitures anciennes.
Rens. 03 21 27 62 57
06 25 54 36 99
[email protected]
Lens
Les 27 et 28 sept, site du stade
Léo-Lagrange : halles Coubertin
et Bertinchamp, Forum des associations et République des
enfants.
Rens. 03 21 69 08 03
Lillers
D. 28 sept, au Brûle, fête du
cheval. Défilé équestre dans la
ville le matin, promenades en
calèche et chariot au jardin
public l’après-midi.
Nielles-lès-Ardres
Les 7 sept et 5 oct, 15 h 30,
visites et présentations du site de
l’église Saint-Pierre avec son
orgue.
Site : www.orguedenielles.com
Avion
Montreuil-sur-Mer
Les 13 et 14 sept, place des
Droits de l’enfant, anniversaire
S. 20 sept, visites-spectacles
Nuits d’Histoire(s). Au détour des
Agenda
retrouvez d’autres manifestations sur www.echo62.com
On y va ?
Anzin-Saint-Aubin, son et lumière
Les 5, 6, 12, 13, 19 et 20 septembre, 21 h, Histoires et rêves d’Artois. Écriture et mise en scène
Dominique Martens. Pour le dixième anniversaire, des nouveautés avec plus de féerie, plus
d’émotion…
Rens. Tél. 03 21 51 29 61 - Fax 03 21 24 93 42
Courriel : [email protected] - Site : www.acnspectacle.com
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95
ruelles, accompagné d’un guide,
vous verrez surgir des personnages vous contant l’histoire
haute en couleur de la cité fortifiée ; vous croiserez ainsi Anne
de Kiev, Vauban, Victor Hugo
mais aussi des personnages insolites comme « Ti’Calin » ou
encore « Nicole la poissarde ».
Rens. 03 21 06 04 27
Ramecourt
Du 30 sept au 5 oct, plantations d’automne.
Rens. 03 21 04 49 45
Site : www.plante-vivace.com
Wingles
D. 14 sept, 7 h-19 h, Festi’Rue à
l’heure américaine. Meeting
tuning, village amérindien,
concerts country-rock, animations western, concentration
motos.
Rens. 03 21 40 98 93
Auchy-lès-Hesdin
Les 26, 27 et 28 sept, salle des
fêtes, open de billard anglais 8
pool.
Rens. café Le Jock’r 03 21 03 18 90
[email protected]
Billy-Berclau
S. 13 sept, athlétisme hors stade,
Les Ch’tites foulées, 1,5 / 5 / 10 km,
départs à partir de 15 h 45.
Rens. 03 21 79 86 87
[email protected]
Calais
La Route du poisson
Photo archives Philippe Vincent-Chaissac
La célèbre course
de chevaux de trait
attelés reprend du
service. Après une
édition
2005
réussie, l’équipe de
l’AP3C, co-fondatrice de l’événement en 1991, va
réunir à nouveau tous les amoureux de
l’attelage et des chevaux de trait. Pour
sa neuvième édition, la Route du
poisson partira encore de Boulognesur-Mer pour arriver 24 h plus tard à
Chantilly.
Au programme : 21 étapes durant lesquelles s’opposeront 17 équipes pour
environ 400 chevaux représentant la
plupart des races françaises et européennes de trait, dont les Boulonnais et
Traits du Nord, emblématiques de
l’épreuve.
Créée pour faire revivre une tradition
séculaire, l’acheminement du poisson
frais des ports du Nord vers les faubourgs parisiens, « la Route du Poisson
est devenue, dit-on du côté des
Boulonnais, la plus grande épreuve
pour chevaux de trait, celle qu’il faut
faire une fois dans sa vie ».
Cet événement n’est
pas juste une reconstitution historique, mais
bien une course où
rapidité, précision et
habileté seront les
atouts principaux des
participants. Outre la
course, des épreuves
spéciales seront proposées : traction de
flobart sur la plage, marathon, maniabilité à la voix, dressage en musique,
etc. Tout comptera pour le classement.
Plus de 300 000 personnes sont attendues sur le bord des routes, nuit et jour,
pour encourager ces athlètes, hommes,
femmes et chevaux. Le départ sera
donné aux équipes devant la chambre
de commerce et d’industrie de
Boulogne-sur-Mer le samedi 20 septembre à partir de 8 h. Défileront alors
les paysages et les villes du Pas-deCalais, de la Somme et de l’Oise par
Amiens et Beauvais. Grandes nouveautés 2008 : le passage au cœur de la
baie de Somme, l’épreuve spéciale du
parc du Marquenterre et l’arrivée sur
l’hippodrome de Chantilly avec des animations prévues toute la journée du
dimanche.
La Route du poisson dans le Pas-de-Calais. Jeudi 18 septembre, Le Touquet, marathon
à 15 h. Vendredi 19, Le Touquet, défilé à 10 h, relais à quatre, à 11 h ; Boulogne-surMer, tracté de flobart à 18 h. Samedi 20, Boulogne-sur-Mer, départs à partir de 8 h,
relais à Samer (9 h 10 – 10 h 50), Frencq (10 h 20 – 12 h 15), Montreuil-sur-Mer (12 h 30 –
14 h) et Buire-le-Sec 12 h 30 – 14 h 45).
D. 14 sept, Cyclo 2008 Partouche.
La ronde des casinos de la Côte
d’Opale. 6 parcours : 21, 51, 85,
106, 161, 177 km. Départ de 6 h 30
à 9h30 et arrivée au casino (33 rue
Royale).
cyclopartouche. com
[email protected]
Frévent
D. 14 sept, 1er trail. 6,5 km marche
et course, 15 km course, départ 1re
course à 10 h.
Rens. 03 21 41 31 78
Marquise
S. 27 sept, 15h30, semi-marathon de la Terre des 2 Caps.
Rens. 03 21 33 20 67
Wismes
Les 20 et 21 sept, 9 h-20 h, tir à
l’arc à la perche verticale. Finale
de la Coupe des coupes et tir de
l’Empereur.
Rens. http://archersdewismes.neuf.fr
sports
Les 18, 19, 20 et 21 septembre
31
concours
Du 15 sept au 15 nov (date de
clôture) concours littéraire Arts
et lettres de France. Poésie classique, néoclassique, sonnet, ballade, Prix Anne de Bretagne,
humour, vers libres, prose poétique, conte, nouvelle, roman,
théâtre, essai, ouvrage historique, biographie. Une section
jeunes (moins de 18 ans) : poésie,
conte, nouvelle, roman.
Règlement contre enveloppe timbrée (portant nom et adresse) à : Jean-Claude Fournier, délégué départemental de ALF, sec-
32
Paysage
L’Écho du Pas-de-Calais n o 95 – septembre 2008
à découvrir le château de Cocove
Recques-sur-Hem
Photos Ph. Vincent-Chaissac
Halte gastronomique
Le château de Cocove a été bâti au XVIIIe siècle sur une terre acquise en 1730 par André Becquet, négociant en grains à Saint-Omer.
U
NE fois passé le petit bois
qui cache l’essentiel du
château aux yeux des
promeneurs, s’ouvre une
immense pelouse au bout de
laquelle s’étale, la longue, très
longue façade du château de
Cocove. Dans la région, le
simple fait de prononcer ce
nom aiguise les appétits.
Depuis, 1987, le château abrite
en effet un hôtel-restaurant
réputé, fréquenté par de nombreux touristes étrangers
attirés par la qualité de la
table et de la cave.
L’élévation de ce magnifique
édifice remonte au XVIIIe siècle.
Jacques-André Becquet qui a
conduit la construction à son
terme, y meurt en 1772, mais
laisse le domaine dans une
situation financière délicate1.
Vendu, Cocove entre alors
dans les familles d’Artois et de
Coëtlogon qui en seront les
propriétaires aux XIXe et XXe
siècles. Le château est connu
pour abriter de nombreuses
fêtes. Dans les années 1840 et
1870, des modifications sont
apportées pour lui donner
plus de confort et de grandeur.
Occupé par les soldats, anglais
et allemands, durant la
Seconde Guerre mondiale, il
fait l’objet d’une restauration
qui lui a permis de passer les
décennies sans trop de dommages, pour finalement
devenir l’hôtel que l’on
connaît, salles de restaurant et
de réceptions étant aménagées
dans les communs à arcades
qui encadrent le corps de logis.
Ainsi est l’histoire du château
de Cocove, sans doute le plus
connu aujourd’hui dans le
Calaisis. Mais le promeneur
attentif saura sans doute
repérer quelques autres belles
demeures. À Zutkerque par
exemple, à quelques hectomètres de Cocove : le château de
Draëck auquel est attachée
l’histoire de la Dame aux
Loups qui a donné son nom à
un sentier de randonnée bien
agréable2.
Philippe Accart
1. Sources : Philippe Seydoux dans
Gentilhommières d’Artois et du Boulonnais
2. En savoir plus : echo62.com puis tapez
Dame aux loups dans le moteur de
recherche
La baronne de Draëck,
tueuse de loups
Cécile de Laurétan qui devient
baronne de Draëck de par son
mariage avec Lamoral de
Draëck est un personnage haut
en couleur. Passionnée par la
vénerie et par la chasse, elle
n’est pas dans la logique féminine de l’époque. Le jour de
ses noces, elle doit même
enfiler une robe au-dessus de
ses vêtements masculins pour
que le curé puisse procéder à
son union avec un homme qui
est son aîné de vingt ans et se
sépare rapidement d’elle.
« Séparation à l’amiable »,
écrit Philippe Seydoux, lui
« laissant la fortune nécessaire
à la poursuite de ses activités
cynégétiques ».
Toute marginale et énigmatique qu’elle soit, la baronne
de Draëck est estimée dans la
région. Dans la tourmente
révolutionnaire, elle est même
soutenue par la population qui
lui est reconnaissante de son
implication personnelle dans la
destruction des loups, notamment en forêt d’Éperlecques.
L’on dit qu’avec sa meute, elle
en a tués 767.
Le pavillon d’entrée du château de la
baronne de Draëck que l’on devine derrière
les arbres.

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