La Lettre B*capital
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La Lettre B*capital
Avril 2015 Frédéric Biraud Directeur Général La Lettre B*capital “ La vie ne se définit plus par des positions mais par des trajectoires “ Michel Foucault Le french Bashing, expression qui consiste à se moquer de la France à l’étranger est devenue une pratique très française … Les études se succèdent et se ressemblent, les français figurent au rang des citoyens les plus pessimistes, moins de croyance dans un avenir meilleur … moins de croyance dans leurs institutions. C’est le constat de départ du fameux rapport Pisani-Ferry en 2014, à la tête du commissariat général à la stratégie et à la prospective, qui a servi de base à l’élaboration de la loi Macron. Au-delà des raccourcis sur le travail le dimanche et les transports par cars, ce rapport a surtout fait un travail de fond sur notre société actuelle et celle que nous devrions connaitre en 2025. REFORMER EST DEVENU NÉCESSAIRE, MAIS COMMENT RÉFORMER ? Le pessimisme pousse à l’immobilisme et l’immobilisme renforce les problèmes et les inégalités tant redoutées … ALORS COMMENT SORTIR DE CE CERCLE VICIEUX ET S’ADAPTER À CE NOUVEAU MONDE ? Il faut accepter que le monde change et il faut s’approprier les nouvelles règles … Le acteurs économiques dans le monde sont plus nombreux et la France devra s’adapter pour garder sa place dans le groupe de tête des nations développées. La compétitivité est mise sans cesse en avant comme moyen de restaurer la croissance, c’est bien le nerf de la guerre mais cette compétitivité passe par l’Innovation plus que par le coût du travail. Pour promouvoir l’innovation, il faut restaurer l’esprit de conquête, redonner de la visibilité aux investisseurs, stimuler le progrès scientifique en donnant des moyens à la formation et l’éducation…et il faut réformer… Le rapport met en avant trois types de réformes nécessaires : les réformes « à gains rapides », les réformes « catalytiques », capables de changer la perception de l’environnement par les agents économiques et enfin les réformes « d’activation » qui agissent sur la méthode de prise de décision. Tout cela, les entreprises solides de l’après crise l’ont bien compris. Elles ont su voir l’évolution du paysage économique, avec le développement des émergents, elles ont su capter l’évolution des nouvelles technologies et du digital en particulier … Elles ont parfois changé leur mode de gouvernance… Elles ont su être flexibles pour survivre … Apple, Google, Ingenico dans le paiement dématérialisé, Tesla dans la voiture électrique … Ces sociétés sont les fleurons des indices boursiers de 2015, ils étaient pour certains des petits poucets il y a 15 ans … D’autres groupes comme Kodak, Nokia, HP ou encore Pages Jaunes sont passés à côté du virage technologique de leur secteur. Acceptons le changement et portons l’innovation. Stratégie L’objectif annuel des 5 000 points : une première étape ? Le 1er trimestre signe pour l’indice CAC 40 le retour sur les niveaux de 2008 et le franchissement tant attendu de la barre symbolique des 5 000 points… LE DÉBUT D’ANNÉE EST MARQUÉ PAR LA CONJONCTION DE PLUSIEURS ÉLÉMENTS QUI PORTENT LES INDICES EUROPÉENS. Isabelle Enos Directeur Adjoint de la Gestion sous Mandat POINT DE VUE Point sur L’EURODOLLAR L’euro a fortement baissé face au dollar ces derniers mois. Jusqu’à présent, nous avions mis à profit ce mouvement pour privilégier la thématique des valeurs européennes exportatrices. Après une si profonde correction de l’EuroDollar (25% de baisse en neuf mois) on est en droit de se demander si l’essentiel de la baisse n’est pas derrière nous. Sous l’angle technique, voici comment nous voyons l’EuroDollar : • celui-ci vient de s’appuyer sur la partie basse du canal baissier long terme en rouge, en vigueur depuis 2008 ; • par ailleurs, les indicateurs de survente (ici, en bleu, le R.S.I en hebdomadaire) reflètent une certaine exagération baissière. De tels niveaux de survente sont généralement préalables à des rebonds intermédiaires. Il ne serait donc pas surprenant d’observer un rebond vers la zone 1,15/1,20 au cours des prochains mois. > Des facteurs conjoncturels positifs pour les entreprises L’affaiblissement de l’euro, la stabilisation des prix du pétrole autour de 50$ et la mise en place de la politique d’assouplissement monétaire de la Banque Centrale Européenne sont autant d’éléments nettement contributeurs en terme de croissance des bénéfices. Les publications des résultats 2014 ont souligné ce phénomène. Le discours des chefs d’entreprise redevient optimiste, la visibilité s’améliore et les effets favorables de ces éléments commencent à se ressentir dans les résultats. La conséquence est instantanée. Nous venons d’assister à un mouvement de révision à la hausse des prévisions de croissance des bénéfices des sociétés. Elles s’établissent en moyenne à 13% pour 2015, voire 15% si on exclut le secteur pétrolier, nettement impacté par la chute du prix du baril. En conclusion, les compteurs sont remis à « 0 » en terme de valorisation. La hausse du CAC 40 reflète l’amélioration des résultats des entreprises. > Des signaux de reprises importants en zone euro : les demandes de crédit redémarrent, même dans les pays périphériques et les indicateurs de confiance et d’activité sont mieux orientés. L’OCDE et la BCE viennent d’ailleurs de réviser leurs perspectives de croissance du PIB pour la zone euro en 2015 et 2016, se rapprochant de 2% … Aux Etats-Unis, la dynamique de croissance reste forte même si la vigueur du dollar commence à peser sur les sociétés exportatrices. La consommation est soutenue, portée par un pouvoir d’achat renforcé par la baisse des prix de l’énergie. Sur le marché des changes, la hausse du billet vert contre l’euro s’est accélérée au cours du 1er trimestre. Nous approchons de la parité 1 pour 1, parité qui constitue notre objectif annuel. DANS CES CONDITIONS, COMMENT INVESTIR SUR LES MARCHÉS ? Notre scénario reste inchangé. Nous sommes confiants sur les actions même si, il est probable que nous connaissions des phases de consolidation. Elles devront être mises à profit pour compléter les investissements pour les nouveaux intervenants. Nous privilégions les Etats-Unis et l’Europe. > Aux Etats Unis : nous estimons que le potentiel de variation du dollar est aujourd’hui limité, nous allons par conséquent arbitrer nos positions non couvertes en positions couvertes, afin d’engranger la performance acquise sur le change. > En Europe, nous privilégions les financières et les valeurs cycliques qui bénéficieront en priorité de l’amélioration de la conjoncture économique. Source : Reuters 2 Sur le marché obligataire, nous conseillons d’alléger les obligations d’Etats. Les rendements sont passés en territoire négatif dans de nombreux pays, jusqu’à des maturités de 6 à 7 ans. Les injections de liquidités de la BCE renforcent cette tendance. Pour les obligations corporates déjà détenues, il est utile de faire le point. Nous déconseillons globalement de les renforcer… Enfin, il est préférable de solder ses obligations américaines. La perspective d’un relèvement des taux d’intérêt par la réserve fédérale dans les prochains mois aura un impact négatif sur cette classe d’actifs. Lionel Duverger, Analyste Technique Votre interlocuteur habituel est à votre disposition pour faire le point sur vos portefeuilles. Dossier Politiques de croissance des dividendes et programmes de rachat d’actions : des signaux forts donnés par les entreprises. Nombre de sociétés cotées européennes ont annoncé une remontée de leur dividende en 2015, ce signal fort donné par l’entreprise aux marchés financiers permet généralement d’attirer les investisseurs. Cette opération peut par ailleurs être boostée par le phénomène de rachat d’actions, mais ces choix d’entreprises sont-ils pour autant toujours 100% bénéfiques pour l’investisseur ? L’ATTRACTIVITÉ DES DIVIDENDES Depuis 2014, nous constatons un mouvement de remontée des dividendes sur les entreprises européennes comme nous l’avions précédemment noté aux Etats-Unis pendant la dernière phase de Quantitative Easing et de reprise de la croissance. Leslie Freeman Conseil Investisseurs 85% des entreprises du CAC 40 ont déjà publié des résultats 2014 en progression. Certaines d’entre elles ont déjà rehaussé leurs niveaux de dividendes de façon significative dès 2014, comme par exemple : Axa +17,3%, Vinci +25,4%, Société Générale +20%, Renault +10,5%. Le dividende moyen de l’indice CAC 40 au 18 mars 2015 s’établit à 2,82%, le consensus l’estime à 3,2% pour 2015. LE RENDEMENT DES ENTREPRISES BOOSTÉ PAR LES PROGRAMMES DE RACHAT D’ACTIONS (BUY BACK EN ANGLAIS). Gilles Benzaken Gérant de portefeuilles Conséquence d’une hausse des revenus et des marges des entreprises, celles qui génèrent des liquidités peuvent procéder à des programmes de rachat d’actions. Dans un contexte de taux faibles elles boostent ainsi la rentabilité potentielle de leurs fonds propres. En rachetant ses propres actions et en choisissant de les annuler, la société réduit le nombre de titres en circulation et augmente MILLIARDS ainsi mécaniquement le bénéfice net par action (BNPA) et l’actif DE DOLLARS net par action. Ces opérations, largement pratiquées aux USA, C’est le total de rachats d’actions représentent 50% du retour aux actionnaires aux USA contre sur le S&P 500 depuis 2009. En seulement 20% en Europe. Europe, le mouvement vient de démarrer. Comme le montre le graphique, le constat est édifiant. Les entreprises qui ont procédé aux rachats d’actions ont réalisé une performance quasiment 2 fois supérieure à l’indice S&P 500 depuis 2008. 2 000 L’indice Buy Back représente la performance des 100 valeurs qui ont réalisé les plus importants rachats d’actions dans le S&P500. 370 340 S&P 500 buyBacks Index (+251,70%) S&P 500 (+132,60%) 310 280 250 220 190 160 130 100 70 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Source : Aurel 3 Dossier (suite) Néanmoins, l’achat de rendement ne doit pas être le seul critère de sélection et reste indissociable de l’analyse du potentiel de l’entreprise. En effet, si la hausse du dividende flatte l’actionnaire, ce choix peut parfois dissimuler des manques d’ambition de l’entreprise au détriment d’une partie du budget investissement. L’exercice est donc de cibler les bons élèves. Nous resterons bien entendu vigilants dans nos selections afin de valider que les entreprises qui procèdent à ces opérations le font afin d’améliorer le retour aux actionnaires et la structure financière. Qu’en est-il en Europe ? Le mouvement est déjà en route ! L’indice Européen BuyBack surperforme de loin l’indice Stoxx600 depuis 2012. Les premiers signes de baisse des risques et de redémarrage de 2014 (BCE, taux faibles, QE…) marquent une accélération de la tendance. 260 240 220 Solactive European BuyBack Index S&P Europe 350 BuyBack Index Stoxx 600 200 180 160 140 120 100 80 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Source : Aurel POUR BÉNÉFICIER DE CETTE DYNAMIQUE SUR LES VALEURS DE RENDEMENT, B*CAPITAL A SÉLECTIONNÉ LES ACTIONS ET LE FONDS SUIVANTS : > Natixis est moins impacté que ses pairs par des taux historiquement bas. Son développement dans l’activité de gestion d’actifs par l’acquisition de DNCA a permis au groupe de se démarquer de ses concurrents. De plus, la société s’est engagée auprès de ses actionnaires à verser un dividende exceptionnel. L’action versera un rendement total de 5,17% pour 2015. > Axa a publié de bons résultats annuels 2014, les taux bas affectant moins le groupe que ce que le marché pouvait imaginer, la société a été très généreuse et a relevé son dividende de l’ordre de 17%, bien supérieur aux attentes … ce qui procure un signal de confiance pour les actionnaires. > Vivendi après avoir réalisé de nombreuses cessions en 2014, versera un coupon de 1€ par action. Ce rendement parmi les plus importants du CAC 40, devrait rester stable par rapport à l’année précédente. Il représente néanmoins sur le long terme un élément attractif pour les investisseurs attachés à cette politique. Il est de l’ordre de 4,6% en 2015. > JPM Europe Strategy Dividend (LU0169527297), géré par JP Morgan, ce fonds utilise une approche plus agressive en terme de rendements de dividendes que d’autres concurrents. Il sélectionne des valeurs européennes qui délivrent un coupon attrayant et bénéficient de solides fondamentaux. Ce fonds détache chaque année un dividende entier, l’investisseur pourra percevoir un revenu stable. 25% des sociétés détenues dans ce fonds ont réalisé un programme de rachat d’actions de plus de 5,15% de leur capital. Achevé de rédiger le 26 mars 2015. Les informations figurant dans ce document proviennent de sources dignes de foi, mais aucune attestation ou garantie, expresse ou tacite, n’est donnée quant à la fiabilité ou au caractère complet de ces informations qui ne doivent pas être exploitées comme telles. Elles ne doivent ni faire autorité ni se substituer au jugement propre des investisseurs et ne sont pas censées être l’unique base d’évaluation des stratégies ou instruments financiers présentés. Les placements sur les marchés financiers peuvent s’avérer risqués. Les performances passées ne préjugent pas des résultats futurs et elles ne sont pas constantes dans le temps. Communication à caractère promotionnel B*capital 16 rue de Hanovre - 75002 Paris Tél. : 01 40 17 59 49 10, rue de la République - 69001 Lyon 579, avenue du Prado - 13008 Marseille Société Anonyme au capital de 4 301 829 euros 399 223 437 RCS Paris www.b-capital.com D804 (03.2015) - > TF1 qui a mis en place un plan d’économie depuis 2008, pourrait profiter d’un redémarrage progressif des revenus publicitaires TV. Lors de l’Assemblée Générale du 16 avril, la société va soumettre au vote de ses actionnaires la mise en paiement d’un dividende offrant un rendement de 9% avec un programme de rachats d’actions évalué à 60 millions d’euros (2% de la capitalisation du groupe).