Jérôme Lagarrigue - Galerie Olivier Waltman

Transcription

Jérôme Lagarrigue - Galerie Olivier Waltman
Jérôme Lagarrigue
galerieolivierwaltman
A
B
Jérôme Lagarrigue
Collision, poèmes de Sylvain Coher ©
1
Jérôme Lagarrigue
Red Hook, Brooklyn
© Saundi Wilson, 2010
2
Coup pour coup ce coup-ci dans les flancs, tête,
côtes, tempe, côtes, front, côtes, côtes, côtes et le
ventre dur c’est un mur, c’est un mur. On peut
toujours taper dans les briques c’est un mur, des
briques rouges et derrière il y a comme un jardin
lumineux pour promener le chien.
Blow by blow, this blow in your side, head, ribs, temple, ribs, forehead, ribs, ribs, ribs and that hard belly
it’s a wall, it’s a wall. You can keep hitting the bricks
it’s a wall, red bricks, and behind it there’s kind of a
brightly lit garden to walk the dog in.
Huit points à la paupière et le pointage des juges. À la cinquième et dernière reprise on tient la
garde, on essaie de ne pas croiser les gants. On a
la démarche des poulains qui se redressent dans les
prés. Y aller jusqu’au point névralgique, on y va le
plus droit possible, presque à reculons.
Eight stitches scoring your eyelid, and the score from
the judges. The fifth and last time you hold your
stance, you try not to cross your gloves. You walk like
a new foal trying to stand in a field. Keep going
toward the nerve center, as straight as you can, almost
in reverse.
Les bras orphelins, longs à se perdre. Et le repli, vif
tellement que les deux gants s’entrechoquent à la
garde. Cuir sur cuir on ne voit plus que du rouge,
les yeux repeints, le souffle court. On cherche le
repos dans l’accolade, on aimerait se sentir bien.
Arms orphaned, so long they’re lost. And the rebound,
fast and hard from the impact of the gloves. Leather
against leather all you see is red, the repainted eyes,
the short breath. You look for rest in the embrace,
you want to feel all right.
3
On tient la garde, son poids au bout des poings, le crâne sonne comme une pièce vide. Dans le corps-maison muré aux quatre vents, les
draps blancs sont sur les meubles et les effractions se multiplient. On
voudrait s’acheter le vert d’une île quelque part sur le ring.
You hold your stance, his weight on your fists, skull ringing like an empty
room. In the body-house walled off to all four winds, white sheets are
on the furniture and break-ins multiply. You’d like to buy an island of
green somewhere on the ring.
Back of a boxer, 2010
huile sur toile / oil on canvas
183 x 213 cm / 5 1/2 x 6 1/2 ft
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Même voilée la roue tourne et on pense Foudre, on pense Éclair.
On pense à prolonger le bras droit par-dessus la gauche, loin
devant. Si loin qu’il faudrait presque marcher pour le rejoindre,
et lorsqu’on arrive tout là-bas il est déjà revenu, fatigué du voyage.
Even if it’s veiled the wheel still turns and you think Thunder, you think
Lightning. You think of extending the right arm over the left, far ahead.
So far ahead you almost have to walk to catch up with it, and when
you’re all there it’s already back, tired from the trip.
Dominga “La Tormenta” Olivo, 2010
huile sur toile / oil on canvas
200 x 200 cm / 6 x 6 ft
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Speed bag, 2010
huile sur toile / oil on canvas
150 x 150 cm / 59 x 59 in.
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Hand of a boxer, 2009
huile sur toile / oil on canvas
101 x 101 cm / 40 x 40 in.
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Le goût du sang on l’a sur le bout de la langue, bien avant le mot
SANG moulé sur les molaires. On saigne, ça y est on saigne.
L’onguent c’est du gasoil, des décibels qu’on mâche et qu’on
rumine. On dit Ça s’arrête quand et Ça ne fait que commencer.
On reste en rade à mi-chemin dans le blanc entre l’arc et la cible.
The taste of blood you get on the tip of your tongue, long before the word
BLOOD molded on your molars. You’re bleeding, here we go, you’re bleeding.
The ointment is fuel, decibels that you chew and ruminate. You say When is
it over and It’s only just starting. You float in the whiteness between the bow
and the target.
Wounded boxer, 2010
huile sur toile / oil on canvas
48 x 150 cm / 19 x 59 in.
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En vis à vis, qui d’un côté protège et de l’autre
frappe. Marteau, enclume, on n’est plus sûr de
savoir à quelle distance se mesurent les corps.
Et les mêmes gestes qui se répètent et ne façonnent rien, d’un côté rouge et de l’autre
bleu.
Split in half, protecting with one side and hitting with the other. Hammer, anvil, you can no
longer measure the distance between bodies. And
the same gestures are repeated, forming nothing,
red on one side and blue on the other.
Collision sequence #5 (triptych), 2010
huile sur panneau / oil on board
50 x 50 cm chacun / 20 x 20 in. each
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Un peu de blanc brossé sur la mémoire. Blessé peut-être, la commotion selon les hommes des coins. Avec sur les lèvres le baiser plastique
du protège-dents + gel serré à rompre la porcelaine. Quand on était
petit, notre mère disait les quenottes et maintenant qu’on a froid, on
se demande bien pourquoi.
A bit of white brushed on your memory. Hurt maybe, a commotion
among the men in the corners. And on your lips the plastic kiss of the
mouthpiece + ointment so tight it could crack porcelain. When you were
little your mother said milk teeth and now that you’re cold, you wonder
why.
White headgear, 2010
huile sur toile / oil on canvas
178 x 178 cm / 5 1/2 x 5 1/2 ft
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Collision #4, 2007
huile sur toile / oil on canvas
150 x 150 cm / 59 x 59 in.
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Boxer with a towel, 2007
huile sur toile / oil on canvas
250 x 200 cm / 7 1/2 x 6 ft
également disponible en
impression pigmentaire (édition de 25)
100 x 85 cm / 39 x 34 in.
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Blue headgear
Kenneth with a cigar
impression pigmentaire
édition de 25
90 x 90 cm / 36 x 36 in.
impression pigmentaire
édition de 25
90 x 90 cm / 36 x 36 in.
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Jérôme Lagarrigue est né en 1973 et a grandi à Paris. Il part s’installer
aux Etats-Unis en 1992 et est diplômé de la Rhode Island School of
Design (1996).
Jerome Lagarrigue was born in 1973 and raised in Paris, France. He
moved to the US in 1992 and graduated from the Rhode Island
School of Design (class of 1996).
Il reçoit plusieurs distinctions importantes aux Etats-Unis, telles que
les Prix Coretta Scott King / John Steptoe et Ezra Jack Keats (2002).
De 1997 à 2005, il enseigne le dessin et la peinture à la Parsons
School of Design (New York).
He has since received several prestigious awards for his work, including the Coretta Scott King / John Steptoe Award as well as the Ezra
Jack Keats Award (2002).
Il fait l’objet d’un documentaire : « Jérôme Lagarrigue : portrait d’un
artiste », réalisé par Richard Motte et Anne-Laurence Bizeau et sélectionné pour le 6ème Festival international du film documentaire au
Centre Georges Pompidou (Paris, 1998).
Il devient pensionnaire de la Villa Medicis (Académie de France à
Rome) en 2005. A l’issue de cette année de résidence, il présente
« Paesaggio del viso » (Paysage du visage), une exposition personnelle
dans la galerie principale de la villa, largement relayée par la presse
française et italienne.
En 2007, il collabore avec la poétesse afro-américaine Maya Angelou
pour l’illustration de son livre « Poetry for young people ».
He has taught a drawing and painting class at the Parsons School of
Design in New York between 1997 and 2005.
A documentary, “Jerome Lagarrigue : portrait of an artist”, directed
by Richard Motte and Anne-Laurence Bizeau, was selected for the
6th International Juried Documentary Competition at the Centre
Georges Pompidou (Paris, 1998).
In 2005, he was one of the few recipients of the Villa Medici grant
and residency program in Rome, Italy (Académie de France). This
one-year stay at the Villa Medici resulted in a solo exhibit in the villa’s
main gallery, entitled “Paesaggio del viso” (Landscape of the face).
The show received attention from the French and Italian media.
En 2009 il réalise « Tosca », une toile en commande pour la mise
en scène de l’opéra éponyme, présenté en ouverture de saison au
Metropolitan Opera de New York (mise en scène Luc Bondy / scénographie Richard Peduzzi).
In 2007 he collaborated with celebrated African-American Poet
Maya Angelou to illustrate her book “Poetry for the young people”.
In 2009, Jerome Lagarrigue created “Tosca”, a painting commissioned for the eponymous opera, as opening program of the season
at the Metropolitan Opera in New York (direction Luc Bondy / set
design Richard Peduzzi).
Il réalise également “Round Zero”, un projet vidéo commandité par
No Mas NYC et Mohammed Ali Enterprises, en commémoration
de “Rumble in the jungle”, le combat historique qui eut lieu en 1974
à Kinshasa (Zaïre) entre Mohammed Ali et George Foreman.
He also created “Round Zero”, a video project commissioned by
No Mas NYC and Mohammed Ali Enterprises, to commemorate
“Rumble in the jungle”, the historic fight held in Kinshasa (Zaire) in
1974 between Mohammed Ali and George Foreman.
Jérôme Lagarrigue est représenté par la galerie Olivier Waltman qui
expose son travail dans sa galerie parisienne ainsi que sur de nombreuses foires internationales d’art contemporain.
Jerome Lagarrigue is represented by Galerie Olivier Waltman. The
gallery presents his works at its Paris space and on various international art fairs.
Il vit et travaille à Brooklyn.
He lives and works in Brooklyn.
19
Marseille 2010
www.urban-boxing.com
Galerie Olivier Waltman
www.galeriewaltman.com
Poèmes de Sylvain Coher © (recueil Collision, 2007)
Traduction de Marcelle Clements
Remerciements à :
Guillaume Singer
Elodie Malatrait-Singer
Sylvie Touboul
Imprimé par Sitbon & Associés
20
21
galerieolivierwaltman
74, rue Mazarine, 75006 Paris, France
+33 1 43 54 76 14
www.galeriewaltman.com

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