Fiche à consulter.
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Les deux Fat Lady Tang à droite sont exposées au Xi’an Museum, elles illustrent particulièrement les restes qui peuvent être très importants de polychromie et le maquillage à la mode sous les Tang. La courtisane la plus à droite est exceptionnelle, elle fait partie des collections du Musée Guimet à Paris. A gauche, une courtisane Tang du National Museum de Beijing en Chine et une courtisane du Shanghai Museum. A droite, une courtisane photographiée au Musée de la Province du Shaanxi en Chine. Cidessous, un exemplaire du Musée de Hong Kong. Courtisane au chignon « beauté pleine lune » Chine, Dynastie Tang (618-906) Terre cuite orangée sous engobe à traces de polychromie Ce type de courtisane aux formes généreuses est communément appelé Fat Lady (grosse dame). Cette statuette, idéal de beauté, est emblématique de la phase stylistique qui marque l’apogée des Tang, son âge d’or, où le souci du réalisme, de l’expressivité et du raffinement étaient des préoccupations importantes. Mingqi (substituts funéraires), les Fat Ladies accompagnaient le mort dans son monde souterrain et étaient chargées de le servir, de l’égayer. Celle-ci a été réalisée grâce à un moule bivalve. Les mingqis représentent des témoignages précieux de la vie quotidienne sous les Tang. Le visage lunaire est délicatement rehaussé de petits détails au pinceau. Les sourcils sont arqués, les yeux en amande. Les lèvres fines exécutent une moue capricieuse. Les joues sont fardées de rose selon la mode de l’époque. Le chignon est volumineux, excentrique, comme pour rivaliser avec la silhouette massive (on compte de très nombreux modèles de chignons en nuage à cette époque plus extravagants les uns que les autres). Les mains sont délicates et semblent indiquer une direction ou bien rythmer une conversation mondaine. Peut-être exécutaient-elles des mudra bouddhiques. D’ailleurs sur le front, on peut remarquer une urna ou troisième œil marquant l’éveil de la conscience. Sous les Tang, le Bouddhisme rencontra un grand essor. La robe est ample, plissée, attachée très haut sous la poitrine, les manches sont flottantes. La longue robe évasée vers le bas laisse entrevoir des chaussons à l’extrémité recourbée très à la mode à la cour (La route de la soie apportait de nouvelles tendances et des étoffes précieuses). La légère inclinaison de la tête confère réalisme et grâce à cette statuette. La silhouette est légèrement déhanchée. On soulignera la douceur et l’extrême féminité de cette pièce. Le goût pour les courtisanes aux formes épanouies est attribué à l’Empereur Tang Xuanzong (712-756). Il avait comme favorite une femme plantureuse, Yang Guifei. C’est à partir des années 740 que se multiplie ce type d’images dans les tombes. On se réfèrera à la courtisane du musée Guimet à Paris (voir photographie), donation J. Polain, MA6106. Test de Thermoluminescence datant la cuisson de l’argile. Hauteur : 54 cm. Comment ne pas songer en admirant les formes épanouies de cette courtisane du passé chinois aux œuvres occidentales de Rubens ou, plus proches de nous, de Botero (à droite).