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“En art, la révolte s’achève et se perpétue dans la
vraie création, non dans la critique ou le commentaire. (...) Les deux questions, que pose désormais
notre temps à une société dans l’impasse : la création est-elle possible, la révolution est-elle possible,
n’en font qu’une.” 1
1
Albert Camus, extrait de “L’homme révolté”, chapitre : Révolte et Art, Création et révolution.
Ce mémoire, tel un manifeste, expose ma conception de ce monde
et son système globalisé axé sur la sur-médiatisation et la surproduction. Ma vision est noire et volontairement pessimiste, vous
le verrez. Je décris ce monde tel que je le perçois, tel qu’il m’est
présenté. Les citations et les images qui agrémentent mon texte,
complètent et instaurent un climat. Créant le décor, je gerbe sur
la figure de notre société en ne lui laissant aucune chance. Facile.
Un bonne dose de propos haineux et un langage balançant entre
l’ironie et le cynisme. De toute façon, quoi qu’on en dise,
cela ne changerait rien.
Volontairement, je n’ai pas opté pour une analyse détaillée des
mécanismes de notre système mondial car on retrouve tout cela
dans certains des documentaires ou des livres que je cite dans
ma bibliographie, ils le font très bien et mieux que moi. En tant
qu’artiste, j’ai opté pour une prose fidèle à mes pères, les poètes et
les artistes engagés, les terroristes poétiques.
J’évoque également le trou dans lequel je me suis enfoui pour
cerner les enjeux géo-politiques qui à la fois me nourrissent et me
pourrissent. Sur internet, on trouve tout ce dont on a besoin. Les
analyses croustillantes les plus subversives du New Order, c’est
là-bas qu’on les décèle. On y remarque que tout est possible et
que rien n’est vrai, que l’ombre est la lumière et que l’ordre vient
du désordre, que la vie est extra-terrestre et que les maîtres du
monde ont des preuves tangibles aux phénomènes appartenant à
l’échelle de Hynek. À cela s’ajoutent les reportages que nos chaînes
de télévision nous proposent en quantité suffisante et en qualité
médiocre. La masse est là. Tu en veux ? Tu en bouffes. Pareil pour
les bouquins ou les magazines. Le choix est si divers que rien n’a
de valeur. Tout est maquillé en film d’horreur. Tout est à prendre
avec des pincettes.
Ce que je veux dire par là, c’est que je patauge dans le surplus
d’information. Je doute de tout. Comme si j’étais toujours le plus
naïf. Comme si tout avait viré au navet de science-fiction. Comme
si j’avais perdu la foi.
Je déclare ouvertement que c’est la merde, que je suis une merde
et que je participe pleinement à ce merdier!
In extremis, le bousier roule sa boule après l’avoir prélevée des
déjections d’un pachyderme, puis se terre dans son trou pour y
façonner sa sculpture fétide. D’elle surgira la larve — symbole de
renaissance.
“L’important n’est pas tant d’être le mieux armé
que d’avoir l’initiative.” 2
2
L’insurrection qui vient, Comité invisible, 2007.
Limit of telephotography, Chemical and Biological Weapons Proving Ground, Trevor Paglen, Dugway,
UT, Distance ~ 42 miles, 2006.
“Ils préfèrent maintenant la métaphore du
réseau pour décrire la façon dont se connectent
les solitudes cybernétique, dont se nouent les
interactions faibles connues sous les noms
de “collègue”, “contact”, “pote”, “relation” ou
“d’aventure”.” 3
3
L’insurrection qui vient, Comité invisible, 2007.
Réseau, projet personnel, photographie, 2013.
http://www.theyrule.net
Le monde est une scène, of course. Le spectacle est de sortie
et défèque son theatrum mundi. On se la colle devant de
l’entertainement et c’est ok, la pilule est passée. Ainsi, l’intox
contagieuse n’est plus contaminée. Le pixel conjure le sort et tout
se liquéfie. L’aura a opéré.
Invocation du plaisir, euphorie et métamorphisme de choc sont
les points de ponction du corps en phase avec son involution,
directement liée aux médias.
Qui suis-je ?
Un liquide ?
Un récipient ?
Une bombe à eau ?
“Le cosmétique est le nouveau cosmique...”
4
Corps cosmique englué dans des strates bipolaires cathodiques,
les illusions qui m’assaillent sont trop fortes. Je croule sous l’exode
de mes neurones, mes tissus s’engorgent, ma cataracte est
bengale, mon ouïe est usée; besoin de pixels !
Il en va de soi.
L’antre publicitaire, s’accordant de miasmes rigolos et goulus,
prend sa canne à bras-cassé dans le cas où les transmissions ne
seraient pas bonnes et frappe. La fibre optique a l’oeil; Moscou
n’est pas seule. La mass media tient son cobaye en catimini.
Web et télévision arborent des tendances salvatrices et éducatives
en proposant une gerbe d’information dépassant de loin nos
capacités d’assimilation. Tout est indigeste. La toile est faite
de tableaux inachevés; son expansion algorithmique, dont la
géographie ne peut être définie que par sa croissance, programme
des générateurs de sites préfabriqués dont le contenu exaspère.
4
Junkspace : repenser radicalement l’espace urbain, Rem Koolhaas, 2011.
Echelon, Sugar grove, Virginie de l’ouest, Etats-Unis, projet personnel, photo-montage, 2013.
Echelon, Leuk, Suisse, projet personnel, photo-montage, 2013.
Echelon, Waihopai Valley, Nouvelle-Zélande, projet personnel, photo-montage, 2013.
Le pixel mesure la résolution d’une image. Les résolutions sont
variables. La qualité d’un visuel numérique est due au nombre
de pixels, le dpi (dots per inch). Il est difficile de mesurer à l’oeil
nu le nombre de dpi d’une image numérique, cependant on peut
apprécier sa qualité si ce dernier est élevé. Une image numérique,
dont la résolution est élevée, est plus fidèle au réel qu’une autre
dite pixelisée. Un visuel pixelisé peut gagner en qualité si on lui
ajoute des pixels; le but étant de lui faire gagner une meilleure
résolution. Une bonne résolution est essentielle à la pertinence et à
l’appréciation des images, sans quoi ces dernières seraient floues,
imprécises, faussées et non représentatives. L’écart entre le réel et
sa reproduction numérique ne se doit qu’au dpi. La compréhension
des images en dépend, celle du réel également. Le pixel est tout,
il peut devenir ce qu’il veut; c’est sans fin. Il peut tout faire. Il
est éclat et perfection. Il est corps et essence. A son plus haut
niveau, il est retina; acteur au coeur de notre société de nouvelle
abondance.
Quelle est la dose de ppd (pixels per day) requise au bon
fonctionnement de l’individu?
La dose de ppd est essentielle à la survie de l’individu dont le
réseau est en connexion à la mass media. Un réseau se constitue
d’individus connectés dont les connections cybernétiques se
retranscrivent au moyen de pixels, tandis que la mass media
regroupe tous les types de réseaux distribués par les grands
groupes médiatiques. La mass media est véhiculée par la dose de
ppd. La dose de ppd est aussi variable; c’est elle qui compte. Celle
dont je bénéfice depuis ma mise en route est une dose moyenne
prescrite par procuration et distribuée par des écrans dès mes
premiers jours. Au fil du temps, j’ai évolué avec le pixel, avec ses
gestes et ses couleurs. On est indissociable de son rayonnement.
Quelle douceur ! Quel lissage !
La dose est là, il en faut ! Depuis, c’est quotidien. Jamais sans mon
écran ! Je dois au pixel tout ou presque. Grâce à lui, j’ai pu voir
une quantité infinitésimale de réel hors de ma portée physique.
On s’entend bien tous les deux, on se serre les coudes. Sa
bienveillance me touche et je lui suis reconnaissant; il m’a appris
tant de chose. M’en séparer est impensable.
La mass media m’a pris très tôt. Depuis que mon bavoir est en
usage, elle ne m’a jamais lâché. Elle s’occupe de nous et nous
dorlote en prenant soin de nous aiguiller. Dans la propagande, sa
voie est libérale; le vrai et le faux ne font plus qu’un.
L’insurrection ? C’est se balader en pyjama !
Les spams sortent le grand jeu et racolent. En ligne, c’est la gloire
des ambassadeurs et des stars people. Par défaut, la fusion des
internautes se rectifie sur les rétines des webcams. On flâne sur la
diversité car on s’attend à tout, les pages sont infinies, les moteurs
de recherche sont aux aguets et les pisteurs de routeurs veillent
sur nos dérapages. Nos yeux peuvent être partout, mais nous
ne voyons rien. Les cadastres de nos boîtes crâniennes sont des
chantiers en code supervisés par les architectes de l’informatique
gérant les transferts de données. Les règles tombent si le hacking
est bon, sinon l’ordre nous cerne si nous ne sommes pas en
mesure de nous protéger. Comme une révérence faite à nos
seigneurs, en nous connectant à nos comptes numériques, nos
profils sont du pain béni.
Ainsi soit-il ! C’était déjà comme ça avant. En cybernétique, nous
sommes transparents. Ils sont invisibles.
Mouchards en poche, prenons le risque !
Les luttes peuvent se faire par la mise en forme de réseaux
alternatifs dont la cohésion se forme par la création de contenus
en marge des grands secteurs de diffusion, il est vrai. Les plus
assidus esquissent des brèches en tâtant le terrain, s’écorchent
l’échine sur les claviers en claquant des dents. C’est les tendances
du préfixe alter. Alter-mondialistes, alter-consommateurs ou
encore alter-nomades, les étiquettes se collent sur les fronts des
luttes alternatives afin de les ficher, ou au mieux de les dissuader.
Restons tout de même discret. Le pire serait sans doute d’être
traité de geek utopiste comme l’a été le regretté Aaron Swartz
avant son suicide.
Les printemps viendront-ils définitivement des réseaux sociaux ?
Googlites, projet personnel, photographies, 2013.
La beauté ne se dévoile pas là où on l’attend. Lorsqu’elle se révèle
à nos yeux et au grand jour, elle se fait aguicher odieusement,
maltraiter gratuitement et abuser à souhait, extorquer, souiller
et bukkaker comme une femme que l’on viole. L’Homme est un
violeur et jouit sur la terre. Il a voué son existence au domptage
de sa Mère. La planète est violée à chaque fois que les lames des
charrues lui labourent les entrailles.
Sertie par des conflits de toutes parts, la société s’embourbe
dans ces malaises et accroît les absurdités néfastes à sa santé
mentale et physique, à l’image des cataclysmes climatiques qui lui
sont directement imputés, menaçant toujours plus nos empires
consuméristes, ravageant le peu qui restait à l’homme démuni. Les
conflits embrassent le monde, ils offrent le beurre aux investisseurs
et les vils prétextes aux politiciens qui leurs assurent une carrière
de vendus. La destruction est bonne pour les affaires, ce n’est pas
Milton Friedmann qui va me contredire. Le chaos, quel qu’il soit, est
une aubaine aux institutions corporatistes. Il est la page blanche
qu’attendent ces derniers pour nous assurer un avenir prospère.
Le mot d’ordre, c’est elle, la croissance. On s’en fout qu’il y ait des
conflits tant qu’il y a de la croissance. Le reste ne concerne pas
les mégalos. Dans ce système, il n’y a pas de démocratie, juste
une démocratie du consommateur, et on se fait plaisir sur toute la
longueur.
frais par la masse trop baveuse, puisqu’il est pourri de merdes
abrutissantes avalées par les entonnoirs paternels du marketing
aiguisé, puisqu’il s’acharne à vendre sa carcasse sur le marché des
mort-vivants, puisqu’il crève la bouche ouverte en se regardant le
nombril.
Que dire de la liberté qui, elle, est en conflit avec l’oppression
générée par les structures dirigeantes, évaporée aux portes de
nos états sous la bannière du capital-roi, claquant ses dents sur les
trottoirs de nos villes-états, guettée de près par les surveillances
panoptiques et les moteurs de recherche? Le libéralisme est
l’ombre de sa jumelle. Les quotas sont à respecter.
La paix est en conflit avec la violence depuis la mort d’Abel. La
haine et la peur font leurs gammes dans les bacs à sable des
populations en s’attachant à l’incompatibilité des cultures. Les
faces à faces font la une des journaux, on est en guerre peut
importe où l’on se trouve, ici-bas comme sur le net. Des champs de
batailles sont passés à l’Ère des armes numériques et robotiques.
Le drone est son symbole. Les victimes subissent des abattages
sans connaître leurs réelles provenances. Au-dessus de nos
têtes s’acclimatent les couvercles noirs de la grande marmite. La
hiérarchie maintient les tensions pour commotionner les foules.
La matraque est proche, évitons-la !
Depuis la révolution industrielle, l’empreinte humaine s’accroît
et formera d’ici peu ce cratère apocalyptique que l’on nous
prédit. La terre est en conflit avec l’activité humaine, c’est
un fait. L’anthropocène marque la face de la planète via
les industries, l’agriculture, la pression démographique, les
transports, l’urbanisation, la déforestation, les forêts artificielles,
la fragmentation écologique, la destruction des habitats naturels,
la surpêche, les pollutions, l’expansion des biotechnologies et
l’augmentation de la consommation des ressources fossiles ou
minérales.
Ici-bas, la solidarité est en conflit avec l’indifférence. L’homo
consumericus est un collabo par défaut. Bien que son champs
d’action soit immense, il se plaît dans l’indifférence ou l’implication
modérée, toujours à l’heure pour le journal du soir. Maladivement,
les problèmes sont rejetés sur les autres. Les larves noires
sucent les âmes érrantes de cette compétition d’avares acharnés,
déployant leurs maléfices, brisant tous boucliers. Les inégalités
sociales n’ont jamais été aussi grandes qu’aujourd’hui et suivent la
courbe du progrès. Le chaos est machinique.
L’individu est en conflit avec la société puisqu’il doit lutter pour
s’accrocher à ce rythme exponentiel déraisonné, puisqu’il doit
se battre pour assurer sa survie, puisqu’il est lobotomisé à ses
Les médias ne couvrent plus la politique mais les politiciens, eux
se présentent non pas pour faire du social, mais de la politique;
toutefois, on nous parle que d’économie.
Courbes de La Grande Accéleration.
L’ Anthropocène définit la periode la plus récente des temps géologiques comme étant influancée par les
activités humaines (ou anthropogénique). Tiré du site www.Globaïa.org
Igbp.net - Steffen et al., 2005, Global Change and the Earth System, Springer, pp. 132 - 133.
“D’un côté, on fait vivre les spectres, de l’autre on
laisse mourir les vivants.” 5
5
L’insurrection qui vient, Comité invisible, 2007.
“De toute évidence, la cyber-élite n’a rien à voir
avec une classe - à savoir un rassemblement
de personnes ayant des intérêts politiques et
économiques communs -: elle est la conscience
téléchargée de l’élite militaire. La cyber-élite est
désormais. une entité transcendante qui ne peut
qu’être imaginée.” 6
Bienvenu dans le monde des batteries; l’énergie est canalisée
dans des batteries, la viande que l’on consomme est produite
en batterie, les hommes sont entassés dans des blocs dont les
boîtes-aux-lettres sont rangées en batterie, l’artillerie lourde de nos
armées nationales s’équipe de batteries, soit-disant pour défendre
nos territoires des menaces potentielles comme des invasions
massives de pauvres étrangers malveillants ou de scientifiques
géniaux.
Entrons dans ce 21e siècle, la 22e année de ce dernier marquera
un tournant dans notre histoire. Les soleils devront être plus verts,
espérons-le. Les pages se réécriront de la même manière, toutefois
différemment. C’est rassurant. L’homme se mesurera à la nature
comme à chaque fois. Il prendra les bonnes décisions, on s’en
doute bien, on ne changera pas une affaire qui opère depuis 1776.
Les répercussions climatiques seront des défis dont on se relèvera,
les masses en péril trouverons toujours un refuge, la prospérité
ne sera plus synonyme de crise et de précarité, espérons-le
encore. Si les monarques ont ôté leurs couronnes pour revêtir
des costard-cravates, les suivants en feront de même. Certes les
accoutrements changent mais les formules restent. Les flambeaux
seront transmis à qui de droit et les cycles se perpétueront. Le 22e
siècle est bientôt là. Soyons attentif à ce maître-nombre.
Attention aux tablettes Soylent !
6
Critical Art Ensemble, la résistance électronique et autres idées impopulaires, 1997.
1/ Living Room - Indio Hills, California. 2/ Irrigation - Indio Hills, Californie.
3/ Fish - Salton Sea, Californie. 4/ Structure - Bombay Beach, Californie. Christopher Cichocki,
photographies couleurs.
“Mais pour parvenir à ses fins,
à savoir la construction d’un
système social totalement sûr et
prévisible, l’ingénierie politique
des pays développés n’a pas eu
d’autre choix que de considérer
l’humain comme moins qu’un
animal : comme un simple objet
plastique et à disposition pour le
recomposer à loisir.” 7
7
Gouverner par le chaos, Anonyme, 2010.
En qui donner ma confiance? Voici un siècle déjà que les États
vivent sous les ailes des banquiers. La taxe carbone se faufile
vicieusement dans les ménages abusés par des lois crapuleuses
sans se demander si c’était bien à eux de payer l’addition des
dérèglements occasionnés par le réchauffement climatique. Il
n’y a plus de nuance entre les acteurs politiques et les groupes
industriels, à l’image de la république de Poutine, ou des
superpuissances semblables. Les supercheries sont de taille et on
y participe volontiers; entre autres, à Sotchi. La corruption ne se
prénomme plus ainsi mais est monnaie courante. Du sponsoring !
Chef d’État ou milliardaire, quelle est la différence? L’évidence veut
que nous n’ayons jamais qu’une seule identité.
On s’accorde à penser que c’est le moment de réagir. Tant
mieux! Nos dirigeants ont la solution aux problèmes. Tournonsnous vers les technologies néo-libérales, elles ont toujours été
synonyme de progrès. Malheureusement, c’est peu dire de laisser
entendre que je n’ai pas confiance. Ma méfiance n’est même plus
suffisante; on ne peut pas se protéger contre l’asservissement
monétaire et psychologique, et à la fois vérifier si nos aliments sont
cancérigènes, si notre eau est abusivement chlorée ou saturée de
nitrates, si notre air est bien respirable et si nos appareils génitaux
répondent toujours présent. L’humanité en perdition s’est mise au
diapason.
On applique des théories malthusiennes modérées au grand jour
pour mieux masquer des pratiques eugénistes plus sordides.
On nous veut du mal, j’en suis persuadé. Les produits de
consommation proposés sur le marché vont à l’encontre de toute
durabilité. Nous vivons dans une société de pseudo-malades et de
dépendants aux médicaments. La faute à qui? au consommateur?
Est-ce sa faute s’il est assailli depuis son enfance par des centaines
de milliers de pub-illicités promotionnelles et subliminales. La
France bat le record de consommation d’antidépresseurs, d’alcool
et de psychotropes. Toutefois, elle ne dépace pas de beaucoup ses
voisins. Certes, les industriels de la santé ou de l’alimentaire nous
veulent du bien, mais pas seulement. Bien que la pression soit forte
et constante sur nos têtes, la consommation prend soin de nous
apaiser. Le transition du “Do it” yippie au “Just Do it” de chez Nike
a mis l’homme d’action bidon dans les rangs et le consentement
du “cours toujours”. On attend désormais les prouesses “Do it” de
la Pink Army Cooperative en matière de lutte contre le cancer en
open source.
Extrait du Kubark, manuel de torture et d’interrogatoire de la CIA, 1963, pp. 87 - 90.
http://www.uscrow.org/downloads/Survival%20Public%20Domain/Kubark_Counterintelligence_
Interrogation_torture_manual1963.pdf
“ Créer, c’est résister. Résister,
c’est créer.” 8
8
Gouverner par le chaos, Anonyme, 2010.
Contraerea, serie degli armi, Pino Pascali, 1965.
“Le Poète Terroriste se comporte comme
un farceur de lʼombre dont le but nʼest pas
lʼargent mais le changement.” 9
9
Le terrorisme poètique, Hakim Bey.
Bliz-aard Ball Sale, David Hammons, 1983.
“Le Terrorisme Poétique nʼest quʼun acte
dans un Théâtre de la Cruauté qui nʼa ni
scène, ni rangées, ni sièges, ni tickets,
ni murs.” 10
10
Le terrorisme poètique, Hakim Bey.
Portraits d’une génération, JR, photographies 28mm, Braquage, Les Bosquets, Montfermeil, 2004.
Acid Action Painting, Gustav Metzger, South Bank, London, 1961/1966.
Matériaux : nylon, acide chlorhydrique, métal. Technique : trois toiles de nylon colorées sont disposés les
unes derrière les autres dans cet ordre de couleur ; blanc, noir, rouge. l’acide est pulvérisée sur le nylon
qui est rongé au point de contact dans les 15 secondes.
Supportive, Gustav Metzger, 1966-2011. Vue de l’expo au macLYON, 2013.
Disarm est une deuxième série d’instruments construits après Imagine (2012),
en utilisant des restes d’armes collectées par l’armée mexicaine puis détruites.
La deuxième série est composée de huit instruments qui ont été créés en
collaboration avec une équipe de musiciens ainsi que Cocolab, un studio de presse
basé à Mexico. Ces machines sont des instruments de musique mécaniques, ils
peuvent être programmés et exploités par des ordinateurs, ce qui les rend capable
d’effectuer des concerts de musique avec des compositions préparées à l’avance.
Disarm, Pedro Reyes, Instruments de musique faits à partir d’armes, Lisson Gallery, London, 2013.
L’art m’a permis de m’ouvrir au monde et son histoire. Les poètes
sont mes aïeux. Comme Mathias Cassel, je ne veux pas faire de
politique, ma mission est artistique. Créer est le geste de liberté
le plus fort. L’artiste doit être voué à cette liberté et se doit de
s’en emparer à l’arrachée telle une larme qui s’évapore sous les
soleils artificiels. David Hammons, en refusant d’être représenté
par des galeries, a tenté de conserver cette liberté que les artistes
ont acquis à la fin du XIXe siècle. Son travail évoque, questionne
et tente de rendre sensible des enjeux sociétaires ou raciaux. En
détournant des objets de la vie courante, il fait également écho
aux “ready-made” de Duchamps dont l’influence est fortement
ressentie. Son oeuvre est tournée vers la conscience et la réflexion
intellectuelle.
À travers les oeuvres d’art, on parcourt toute la douleur d’être
un homme aussi bien que les plus belles joies et les plus beaux
émerveillements. Le travail de Gustav Metzger m’évoque cette
dualité. “l’Auto-Destructive Art” et “l’Auto-Creative Art” renferment
les paradoxes complexes de l’expérience de la vie, de l’essence
de l’art et son environnement – la compréhension de la Physis. En
embrassant les technologies à des fins créatives et révélatrices,
Metzger nous amène à nous questionner sur l’adéquation entre
ces deux pôles, les progrès scientifiques et leurs adéquations avec
la nature.
En s’intéressant à un emblème puissant comme la guerre, en
fabricant des armes en carton, en re-dessinant ces objets
meurtriers d’une autre manière, en opérant une transformation
formelle questionnant l’essence de la sculpture, Pino Pascali
élève l’arme porteuse de mort au champ de la conscience par
un procédé de dé-construction et de reconstruction. Ses objets
trompeurs ont une dimension symbolique qui invite à désarmer la
guerre en adoptant une dimension plus humaine et spirituelle.
Les artistes ont toujours été des indignés avec un regard altruiste
qui peut parfois balancer vers la haine et le dégout des autres.
Une oeuvre violente est le reflet d’un sentiment fait d’explosifs,
d’un monde corrosif et d’une douleur corporelle chronique.
Evidemment, les tendances varient selon la révolte. De Duchamps
à Metzger, en passant par Trevor Paglen, dont les images et les
informations qu’il réunit sont des témoins subversifs d’une guerre
dé-matérialisée, les artistes ont chacun développé une tactique
artistique symbolisant la lutte ou la contestation envers ce mode
de vie de surconsommation, une sorte d’équilibre dans un présent
aux apparences chaotiques.
La vie doit être cette beauté pour laquelle on se bat. Pour Pedro
Reyes, les armes en sont les porte-paroles ; un canon dont le
sifflement macabre est transmuté en chant, une gâchette dont le
ressort se détend au rythme des pulsions du musicien, des rafales
de sons qui ne sonnent plus de glas. La musique est salvatrice.
L’art est une arme tout comme le savoir, il offre le pouvoir réel
de se mobiliser dans l’action créatrice. Il sort les pouces et les
échardes des culs désireux de s’engager dans cette voie. En
accordant aux artistes ce statut particulier de créateur, il offre des
bribes de liberté au sein d’un étau gravement serré. Comme caché
derrière un moucharabieh, l’artiste se protège derrière ces oeuvres
et percute les esprits sensibles à ses murmures.
La rédemption viendra que lorsqu’il y aura un éveil sur les valeurs
humaines. La liberté, comme moteur, amène la paix en soi et
l’amour de ses créations. Le militantisme dans l’art n’est pas une
utopie. Parfois, au sein de cette matrice universelle stérile et
immunisée, il n’est qu’un acte de sabotage prémédité sans grande
prise de risque. Tantôt l’artiste prend son marteau et son clou et
tape, peu importe où et quoi. Tantôt il fait l’équilibriste sur le fils
du rasoir et joue subtilement avec les codes et les enjeux. Tantôt
il sombre dans la dépression nerveuse en laissant derrière lui un
venin acerbe. Capable d’endurer et de s’endurcir telle une pâte
terreuse cuite à chaud, il peut surtout se transformer en une
forme durable, une cohésion inter-disciplinaire, un collectif, un
mouvement, un soulèvement ou un remue-ménage.
Ma liberté se situe là. C’est une conquête qui n’est possible que
par la canalisation des pulsions créatives émanant d’un corps mis à
sac par le chaos structurel.
La création, c’est la résistance.
Pour ce projet, 1527 armes ont
été collectées puis écrasées
au rouleau compresseur. Les
morceaux
ont
été
ensuite
fondus afin de produire 1527
pelles.
Ces
pelles
ont
été
distribuées à un certain nombre
d’institutions d’art ainsi qu’à
des écoles publiques en vue de
planter 1527 arbres.
Palas por Pistolas, Pedro Reyes, Pelles crées à partir d’armes collectées puis fondues, Jardin botanique
de Culiacán, 2008.
Mon art est fractal. Si mon esprit est fractal, mon art l’est aussi.
Il est mon brise glace, pas mon assurance. J’entretiens des rites
avec lui. Comme un moteur de désirs, il est le sigil révélateur à
pas feutrés d’un processus cérébrale vibratoire. Mes créations en
devenir se mutent sur les rythmes des sons bas, comme sur des
notes acides de Nag Champa. Ça gesticule ! Ça éclate ! Ça évide !
L’ambiance s’égorge au crochet des pulsions périlleuses qu’évoque
le mal-être dans sa transe fumeuse.
A grands coups de marteau, les fracas d’Ytongs se saupoudrent au
sein d’un bloc de béton numéroté 1260-2-62-82. Les craquements
d’os de mon squelette se répercutent en pointillés sur du papier
Arches. Les machines développent leurs crissements. Pistolet
en main, on compile ensemble. La truelle étale le silicone noir en
suivant les rideaux triphasés d’acier-aluminium. Le sucre brûle.
La chaleur monte et la matière en fusion se répand comme du
magma. La douceur du sucre est rendue visqueuse et collante.
Se faisant de plus en plus attendre, les formes se révèlent dans
la foulée et déploient leurs pouvoirs mystiques. Ainsi, les attributs
servent au rites magiques; ma production se fait en cagoule avec
un masque respiratoire oculomoteur.
L’art est un cri qui libère les glossolalies de celui qui déchire ses
viscères au pied de son Veau. Comme un sortilège, il se déploie
rigoureusement dans la forme en métamorphose. La magie prend
part au dressage des pièces par la voie des énergies concentrées
dans les matériaux utilisés. La mixture des rêves s’ajoute aux
plaisirs procurés par l’appréciation sensorielle de l’oeuvre.
Berlinde De Bruyckere, Inside me II, cire, époxy, bois, corde, tissu, laine, fer, 82 x 225 x 88 cm, 2011.
“J’ai suivi la route
Du chaos jusqu’à l’art
Cheval de l’envie
Carriole de la dépression”
11
Le livre du désir, Léonard Cohen, poèmes, 2008
11
Diplomatique : Face a.
Diplomatique : Face b.
ADIVRO TE DEMON QVI
CVNQVE ES ET DEMANDO TI
BI EX ANC ORA EX ANC DI
E EX OC MOMENTO VT EQVOS
PRASINI ET ALBI CRVCIES
OCIDAS ET AGITATORE CLA
RVM ET FELICE ET PRIMV
LVM ET ROMANVM OCIDAS
COLLIDA NEQVE SPIRITVM
ILLIS RELINQVAS ADIVRO TE
PER EVM QVI TE RESOLVIT
TEMPORIBVS DEVM PELAGI
CVM AERIVM IAO IASDAÔ
ΟΟRΙÔ ΑÊIΑ
CVIGEV
CENSEV
CINBEV
PERFLEV
DIARVNCO
DEASTA
BESCV
BERBESCV
ARVRARA
BAΖAGRA
ANTMOARAITTO
NOCTIVAGVS
TIBERIS OCEANVS
Transcription : Face a.
Transcription : Face b.
«Adiuro te, d{a}emon, qui/cunque es, et demando ti/
bi, ex <h>anc <h>ora ex <h>anc di/e ex <h>oc
momento, ut equos / Prasini et Albi crucies / oc<c>idas, et agitatore<s> Cla/rum et Felice<m> et
Primu/lum et Romanum oc<c>idas / collida<s> neque
spiritum / illis relinquas. Adiuro te / per eum
qui te resolvit / temporibus deum pelagi/cum aerium.
IAO IASDAÔ / OORIÔ AÊIA.»
«Cuige<s?>, / Cense<s?>, / Cinbe<s?>, / Perfle<s?>, / Diarunco, /
Deasta, / Besc<s?>, /
Berbesc<s?>, / Arurara, / Bazagra. // Antmoaraitto // Noctivagus /
Tiberis Oceanus.»
Traduction : Face a.
« Je t’adjure, démon, qui que tu sois, et je te demande à partir de cette heure, de ce jour et de ce
moment, de crucifier et de tuer les chevaux des verts
et des blancs, de tuer et de briser les cochers Clarus
et Felix et Primulus et Romanus et de ne pas leur
laisser le souffle (la vie) ; je t’adjure par celui qui t’a
libéré aux temps des dieux de la mer et de l’air. IAÔ,
IASDAÔ, OORIÔ, AÊIA. »
Tablette d’exécration à caractère agnostique datant du IIIème ap. J.-C découverte dans une sépulture à
Sousse (Hadrumète) en Tunisie, face b., 11 x 9 cm.
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RAGE AGAINST THE MACHINE
RADIOHEAD
PINK FLOYD
LÉO FERRÉ
OXMO PUCCINO
LÉONARD COHEN
ROCKIN’SQUAT
ALAIN BASHUNG
NOIR DÉSIR
JEAN FERRAT
GÉORGES BRASSENS
MASSIVE ATTACK
NICK CAVE
HUBERT FÉLIX THIÉFAINE
Et tant d’autres.
ecal 2014
Jacques-Alain Demont

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