Cas clinique Une jeune fille asiatique de 12 ans, adoptée, doit subir
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Cas clinique Une jeune fille asiatique de 12 ans, adoptée, doit subir
Cas clinique Une jeune fille asiatique de 12 ans, adoptée, doit subir une sclérothérapie à l’éthanol 94° d’une malformation veineuse de la joue gauche. Mise au point préopératoire. Prise en charge pré- et peropératoire. En fin d’intervention, elle ne se réveille pas et présente des urines rouges. Attitude. Question résolue par le Dr Thierry Pirotte, MACCS Anesthésiologie Mai 2002 PLAN DE REPONSE • Particularités de l’enfant adopté. • Les angiomes chez l’enfant. • La sclérothérapie à l’éthanol. Particularités de l’enfant adopté 1) Généralités Malgré de nombreux rapports traitant des maladies chez les enfants adoptés, il n’y a pas de concensus acceptés sur l’évaluation médicale de cette population. Tout comme les enfants de réfugiés, les enfants adoptés ne subissent généralement pas d’évaluation médicale standardisée dans leur pays d’origine. De plus, beaucoup d’entre eux ont souffert d’une période plus ou moins longue d’abandon, de carence alimentaire et médicale. Ajouté à cela, le recueil d’antécédents médicaux personnels et familiaux est souvent très difficile, voir impossible. Margaret K. a montré en 1991 dans une étude prospective, que parmi une population de presque 300 enfants adoptés aux Etats-Unis, 57 % montraient des signes cliniques ou biologiques d’une pathologie médicale sérieuse. Dans 81 % des cas, le diagnostic fut posé par des examens de screening alors que l’anamnèse et l’examen clinique ne furent pas contributifs. Les pathologies infectieuses forment la grosse majorité des pathologies découvertes (ex. : incidence relative aux USA = HBV X 10, Tbc X 150, parasitose +++). Une corrélation fut trouvée entre l’incidence de ces pathologies infectieuses et la mortalité infantile du pays d’origine, l’âge avancé au moment de l’adoption et un petit poids pour l’âge. A côté de ces pathologies infectieuses (qui posent souvent un problème précocement), l’incidence de pathologies neurologiques, rénales et hématologiques sont aussi augmentées dans ce type de population. De leur côté, ces pathologies resteront problématiques jusqu’à un âge plus avancé ou passeront inaperçues et ne se révèleront que lors d’un évènement particulier. Le cas clinique présent (âge plus avancé et développement d’une hématurie), me fait insister sur la particularité – parfois piégeante – des pathologies du globule rouge. 2) Les pathologies érythrocytaires héréditaires Les anomalies du globule rouge chez l’être humain ont un spectre très large d’importance clinique, des mutations létales in utero ou pendant l’enfance, aux mutations sans conséquences cliniques. Le but est ici de mettre en avant les conditions dans lesquelles il faut suspecter de telles pathologies, comment les mettre en évidence et comment éviter les complications potentielles. A : Pourquoi y penser ? Il existe, dans les pays d’origine des enfants adoptés, une double sélection naturelle qui fait que l’incidence des pathologies érythrocytaires y est souvent 50 à 100 fois plus élevée que dans nos contrées (avec des incidences allant jusqu’à 40 % dans certaines régions). Premièrement, il est bien connu que certaines hémoglobinopathies (la drépanocytose ainsi que les thalassémies et le déficit en Glucose-6-Phosphate Déshydrogénase) offrent une protection contre le Plasmodium falciparum. La distribution géographique de ces hémoglobinopathies suit les régions endémiques pour la malaria. Cette protection relative fait que le taux de mortalité dû à la malaria est plus important chez les non-porteurs d’hémoglobinopathies et entraîne donc une augmentation du nombre de porteurs. Deuxièmement, on retrouve dans certaines régions un taux important de consanguinité (mariage au sein du même groupe ethnique ou de la même famille) qui, en plus de provoquer un nombre plus important de pathologies graves homozygotes, ne permet pas aux formes moins graves de disparaître. Le diagnostic est important avant une anesthésie, afin d’éviter des complications potentielles, mais aussi simplement en préconceptionnel. B : Géographie des pathologies érythrocytaires Les Thalassémies (« thalassa » = mer, en référence à la Méditerranée) ont une distribution équatoriale mondiale plus large que le pourtour de la Méditerranée. La bêtathassémie prédomine dans les pays méditerranéens et en Afrique, alors que la forme alpha se retrouve plutôt en Asie. La Drépanocytose (sickle cell syndrôme « HbS ») se retrouve principalement en Afrique tropicale–Centrale et de l’Ouest, mais possède aussi plusieurs foyers dans le pourtour méditerranéen, en pays arabes et en Inde. Le Déficit en G6PD (« enzymopathie ») a une distribution mondiale avec une prévalence très importante dans certains pays du Moyen-Orient (Kurdistan, Arabie Saoudite, Chypre,…). Les hémoglobinopathies C, D, E ont respectivement une distribution : Afrique de l’Ouest, Ouest Indien et Asie du Sud-Est. Dues aux migrations et à l’esclavagisme, ces pathologies se retrouvent aussi dans des régions telles que les Etats-Unis et les Caraïbes. C : Quand suspecter de telles pathologies ? Les découvertes cliniques et biologiques suivantes font suspecter la présence d’une pathologie érythrocytaire sous-jacente : • Anémie ou polycythémie inexpliquée • Microcytose avec ou sans anémie (sans déficit en fer) • Macrocytose due à une réticulocytose • Signes d’hémolyse - élévation LDH - élévation bilirubine non-conjuguée - diminution haptoglobine - hémoglobinurie • Splénomégalie ou hyposplénisme • Retard de croissance • Episodes vaso-occlusifs (d+ osseuses ou abdominales,…) • Episodes hémolytiques après mise en route d’un traitement. D : Que craindre ? Malgré que le diagnostic de pathologies érythrocytaires graves soit fréquemment posé dans le pays d’origine, des patients porteurs d’une atteinte mineure peuvent se retrouver chez nous (adopté, réfugié, recherchant des soins en Occident,…) sans diagnostic posé. Des épisodes hémolytiques intermittents peuvent être associés à un déficit en G6PD. Ces crises hémolytiques peuvent être précipitées par des drogues oxydatives ou par une infection. La petite liste des drogues liées à une hémolyse clinique importante chez des patients ayant un déficit en G6PD doit être utilisée avec prudence chez des patients provenant de groupes ethniques à haute prévalence, jusqu’au moment où ce déficit enzymatique est exclu. Parmi les médicaments à éviter, se retrouvent principalement les Sulfamidés, la Furadantine, l’Uropyrine, le bleu de Méthylène et de Toluène, ainsi que la Naphtalène et l’ingestion de fèves. La symptomatologie des Thalassémies va de l’hydrops foetal au trait thalassémique asymptomatique. Les chaînes alpha dépendant de 4 gènes (par rapport à 2 gènes pour les chaînes bêta), font que les alpha–thalassémies symptomatiques sont plus rares que les bêta– thalassémies. Les formes bêta homozygotes et les formes sévères alpha sont diagnostiquées en néonatal ou lors de la petite enfance. Par contre, d’autres formes peuvent échapper au diagnostic jusqu’à l’âge adulte. Le problème principal du non-diagnostic de mutations thalassémiques mineures est la confusion avec l’anémie ferriprive et le traitement à long terme par supplément de fer avec les complications qui s’en suivent. L’expression clinique de la Drépanocytose est très variée, d’une vie quasi normale sans crises à des atteintes majeures avec crises sur crises depuis la naissance et décès pendant l’enfance ou l’ adolescence. Chez les individus porteurs du trait drépanocytaire (HbSA), seules des circonstances extrêmes peuvent provoquer une crise : une infection grave, une hypoxie (anesthésie, avions non pressurisés), une déshydratation et un froid important. 3) Implications anesthésiques Il n’existe pas de recommandations précises sur la mise au point particulière de l’enfant adopté, néanmoins une attitude raisonnée partant de l’anamnèse et de l’examen clinique s’impose. La perte de l’anamnèse familiale doit être prise en compte et donc, le pays d’origine et l’âge de l’enfant sont des indices pouvant nous orienter vers des pathologies potentielles encore peu symptomatiques. Le sang doit devenir une de nos préoccupations majeures, à la recherche de : • • Pathologies infectieuses (malaria, hépatites, HIV). Pathologies érythrocytaires. - Hémoglobinopathies (Thalassémie, Drépanocytose, Hb C-D). - Enzymopathies (Déficit G6PD, déficit Pyruvate Kinase). - Membranopathie (Sphérocytose). • Pathologies de l’hémostase. • Groupe sanguins rares. Les angiomes chez l’enfant 1) Terminologie Il n’y a pas un mais des « angiomes ». L’ISSVA (International Society for the Study of Vascular Anomalies), née en 1992, a adopté un système de classification, permettant de parler le même langage, de communiquer et donc de confronter les expériences. Ce système de classification repose sur un travail biologique qui intègre les différences cliniques, radiologiques, histologiques et hémodynamiques qui existent entre les différentes anomalies vasculaires superficielles (ou angiomes). Un diagnostic précis (dans un centre de référence) permettra de mieux cibler les bilans et surtout évitera de graves confusions, avec comme corollaire des décisions thérapeutiques inadaptées, et leurs conséquences. On distingue deux grands groupes : les tumeurs et les malformations. ∗ Les tumeurs vasculaires sont définies par une hyperplasie, une prolifération de cellules (cell. endothéliales, péricytes, cell. musculaires lisses). L’hémangiome est la tumeur bénigne la plus fréquente (1 %) chez l’enfant. ∗ Les malformations vasculaires sont constituées de vaisseaux dysplasiques sans prolifération cellulaire : elles relèvent d’un processus de dysmorphogénèse. Selon le secteur vasculaire concerné, les malformations vasculaires sont capillaires, veineuses, lymphatiques, artérielles ou artérioveineuses. 2) Les tumeurs vasculaires A : L’hémangiome infantile = angiome caverneux, tubéreux, fraise … L’hémangiome est la plus fréquente des tumeurs vasculaires, elle passe par plusieurs phases évolutives : apparaissant après la naissance, une première phase de prolifération néonatale rapide jusque 9 à 12 mois, un stade de régression lente en quelques années, enfin une disparition complète avant l’adolescence (70 % de résolution complète à l’âge de 7 ans). Dans plus de trois quarts des cas, l’hémangiome est de petite taille (moins de 2 cm de diamètre) et il régresse bien avant que n’apparaisse une complication. Ces formes d’hémangiomes restent asymptomatiques et ne requièrent aucun traitement. Malgré tout, plus de 10 % causeront des complications et nécessiteront donc traitement. La symptomatologie dépendra de la taille (hémangiome à croissance néonatale alarmante), de leur siège (larynx, yeux, …) ou de leur association à un localisation viscérale (foie, tube digestif). Parmi les complications possibles, on retrouve l’obstruction des voies respiratoires supérieures, les ulcérations, le saignement, la déformation des tissus mous et l’insuffisance cardiaque congestive à haut débit. L’hémangiome sous-glottique est une forme rare, mais mérite toute notre attention de par son caractère vital. Toute altération au niveau des voies respiratoires est une urgence en pédiatrie. Le caractère étroit des voies respiratoires chez l’enfant augmente leur vulnérabilité et donc tout stridor doit provoquer une attention particulière. Le diagnostic différentiel inclut des étiologies infectieuses et non-infectieuses qui peuvent être supra- ou sous-glottiques. Seth J Orlow (1997) a montré la fréquence d’association des hémangiomes cutanés cervicofaciaux à distribution « en barbe » (régions préauriculaires, menton, partie antérieure du cou et lèvre inférieure) et l’hémangiome symptomatique des voies respiratoires supérieures ou sous-glotiques. Parmi les patients chez qui plus de trois régions étaient atteintes au niveau cutané, 63 % avaient une atteinte respiratoire symptomatique, dont 40 % ont dû subir une trachéotomie. On considère de plus en plus que les phases de poussée et de régression correspondent à une balance entre molécules angiogènes (basis Fibroblast Growth Factor et autres) et inhibiteurs endogènes de l’angiogénèse (interférons). Des taux élevés de bFGF sont retrouvés dans les urines des nourrissons dont l’hémangiome est en poussée. Cet examen simple (échantillon d’urine) est utile pour suivre la poussée et la régression, ainsi que l’influence du traitement. Les progrès biologiques permettent donc déjà l’amélioration du suivi des malades, en espérant qu’une approche thérapeutique ciblée apparaisse. Actuellement, différents traitements destinés à bloquer la croissance sont utilisés. Corticothérapie systémique ou interféron sont prescris mais leur efficacité est inconstante et l’apparition d’effets secondaires ne permet pas toujours de maintenir une dose réellement active suffisamment longtemps. Les hémangiomes vrais font rarement partie d’un syndrome polymalformatif. Si présents sur l’axe médian, ils peuvent être associés à des défects de fermeture de la ligne médiane (dysraphisme vertébral, raphé abdominal, fente sternale). Au niveau sacré, ils peuvent annoncer un tableau de malformation urogénitale, neurologique et squelettique. Le PHACES syndrome associe des anomalies de la fosse Postérieure, un Hémangiome céphalique, des anomalies Artérielles, intra- et extracrâniennes, une Coarctation aortique, des anomalies oculaires (Eyes) et des anomalies du Sternum. B : Syndrome de Kasabach-Merritt = tumeur + purpura thrombopénique sévère Malgré sa rareté, ce syndrome mérite une attention spéciale, du fait de la gravité de son tableau clinique et des difficultés de traitement. Il associe aux hémangiomes cutanés ou viscéraux une coagulopathie de consommation, une thrombopénie et un saignement. Bien que beaucoup d’auteurs marquent une distinction nette entre le syndrome de Kasabach-Merritt et l’hémangiome typique de l’enfant, la coagulopathie de consommation semble compliquer relativement fréquemment les hémangiomes ou même les malformations vasculaires, avec ou sans thrombopénie. L’activation de la coagulation et de la fibrinolyse peut engendrer de sérieuses complications, y compris une coagulation intravasculaire disséminée. Une thrombopénie par piégeage des plaquettes dans la tumeur, des taux très bas de fibrinogène et une élévation des Ddimères sont les marqueurs biologiques systémiques. J Antovic a eu l’idée en 2001 d’analyser une coagulation complète (plaquettes, fibrinogène, INR, TCA, fact VII, fact XII, antithrombine, inh plasmine, D-dimères) prélevée dans des échantillons de sang veineux mais aussi in loco dans la lésion. En systémique, il y a une tendance vers l’anomalie de coagulation mais souvent encore dans les limites de la normale (sauf pour les D-dimères qui sont augmentés). En intralésionnel, les perturbations de la coagulation sont beaucoup plus importantes et réellement significatives pour le fibrinogène, l’INR et les D-dimères. La coagulation locale et l’activation de la fibrinolyse avec consommation de fibrinogène, de facteur de coagulation et d’antithrombine semble exister dans tous les hémangiomes. Les modifications mesurées en systémique semblent n’être qu’un reflet de l’activation intra- lésionnelle de la coagulation et de la fibrinolyse. Ces facteurs étant emmenés par le flux sanguin dans la circulation générale, plutôt qu’une réelle activation systémique de la coagulation. Il n’y a que lors d’évènements particuliers (traumatisme ou chirurgie) qu’un relargage massif de facteurs activés peut engendrer une réelle activation systémique avec CIVD. On comprendra ainsi l’intérêt d’une sclérothérapie avant cure chirurgicale pour minimiser ce phénomène. Les traitements pharmacologiques actuellement les plus régulièrement actifs sur le syndrome de Kasabach-Merritt sont : vincristine, interféron alfa, ticlopidine + aspirine et corticoïdes. Ces traitements très particuliers reposent sur une consultation multidisciplinaire. La prévention des phénomènes hémorragiques se base sur de petites doses d’héparine (en préopératoire), un traitement supportif -PFC et fibrinogène- (en peropéatoire), les antifibrinolytiques (?) et l’abstention si possible de transfusion de plaquettes qui seraient trappées dans la tumeur et aggraveraient le tableau clinique. 3) Les malformations vasculaires Les malformations vasculaires sont moins fréquentes que les tumeurs vasculaires. Elles sont caractérisées par un turn-over normal des cellules endothéliales. Ces malformations sont présentes dès la naissance et persisteront toute la vie avec une croissance qui suit celle de l’enfant. Comme nous le verrons par la suite, leur association à des syndromes polymalformatifs est plus fréquente que dans le groupe des tumeurs vasculaires. Selon le secteur concerné, les malformations vasculaires sont capillaires, veineuses, lymphatiques, artérielles, artérioveineuses ou mixtes. A : Les malformations capillaires = angiome plan, tache de vin. On conseille de commencer à les traiter le plus tôt possible avec des lasers pulsés à colorant. Les résultats semblent ainsi meilleurs et le traitement précoce permet donc d’être face à des lésions de plus petites tailles (elles grandissent avec la peau de l’enfant), ce qui fait gagner du temps car les traitement sont longs et nécessitent plusieurs passages avec des pauses entre chaque passage. Quelques angiomes plans sont des marqueurs de syndromes complexes : Le syndrome neuro-oculo-cutané de Sturge-Weber en est un exemple. Il est suspecté par la présence d’un angiome plan facial intéressant le territoire sensitif trigéminé haut (V1 : front et paupière supérieure). Il atteint en profondeur la choroïde oculaire (risque de glaucome) et la piemère (risque de comitialité, d’épilepsie et de déficit moteur) pour des raisons de communauté d’origine embryologique. Un angiome plan dans le territoire du V1 est associé dans 20 % des cas à un Sturge-Weber vrai. B : Les malformations veineuses De forme sporadique ou familiale, elles sont caractérisées par une altération avec déficit du ratio cellules musculaires lisses / cellules endothéliales. Les vaisseaux veineux dysplasiques dissèquent le tissu hôte et semblent incapables de stabiliser la taille de leur lumière. Ces malformations croissent avec l’enfant et avec prédominance d’expansion lors de modifications hormonales (puberté, grossesse) ou en réponse à un traumatisme. La symptomatologie dépend principalement de leur taille et de leur localisation, et ira du désagrément esthétique à des distorsions anatomiques importantes en passant par diverses gênes mécaniques. C : Les malformations lymphatiques = lymphangiome. Ces malformations ont fréquemment un caractère plus impressionnant de par leur taille et de par leur association à des anomalies de structures osseuses sous-jacentes. On peut observer des poussées de croissance majeures lors d’infections. Ces malformations vasculaires peuvent s’intégrer dans un Syndrome de Noonan ou de Turner. D : Les malformations artérielles = anévrysme, … E : Les malformations artérioveineuses L’aspect classique est celui d’une nappe ou masse active, rose ou rouge, chaude, battante, soufflante, avec des veines de drainage tendues, source de thrill. Mais chez les jeunes enfants, des formes dormantes simulent un angiome plan trop chaud ou infiltré. Ces formes peuvent se réveiller lors de la puberté, d’une grossesse ou d’un traumatisme local (dont font partie certaines thérapeutiques inappropriées comme le laser). L’embolisation thérapeutique seule ne peut traiter durablement une malformation artérioveineuse. Les traitements combinés, embolisation + chirurgie d’excision complète, sont le seul recours, mais posent des problèmes de saignement majeur, de reconstruction et de résultat esthétique non satisfaisant. F : Les malformations mixtes ex.= : le syndrome de Klippel-Trenaunay. Cette association complexe de malformation veineuse, capillaire et lymphatique, s’accompagne d’anomalies de distorsions osseuses avec une croissance squelettique inappropriée et gigantisme d’un membre. 4) Implications anesthésiques • • • Connaître l’étiologie de l’angiome (tumeur ou malformation). Analyse de la taille de l’angiome et de ses rapports avec les structures avoisinantes. Un examen scannographique et souvent IRM est réalisé lors de la mise au point de ces lésions. La vision de ces clichés permet de découvrir fréquemment une face cachée de l’iceberg qui pénètre les tissus sous-cutanés pour parfois atteindre des structures vitales telles que le larynx, l’épiglotte ou le globe oculaire. La localisation des angiomes. Si hémangiome(s) localisé(s) dans la région de la « barbe » (préauriculaire, menton, face antérieure, cou et lèvre inférieure) : risque d’angiome sous-glottique ! Si localisation trijéminale sup (V1) : penser syndrome de Sturge-Weber ! • Imaginer les conséquences de l’augmentation majeure de volume, qui suit habituellement une séance de sclérothérapie, sur les structures avoisinantes et principalement sur la perméabilité des voies aériennes. La coagulopathie de consommation. Phénomène accompagnant les hémangiomes, mais aussi les malformations veineuses de grandes tailles. Le bilan préopératoire doit comprendre une hémostase complète avec fibrinogène, PDF et D-dimères qui semblent être les meilleurs marqueurs d’une coagulopathie chronique de consommation, ainsi qu’une stratégie périopératoire collégiale afin de minimiser les conséquences de ce phénomène. La sclérothérapie à l’éthanol 1) Introduction Les traitements pharmacologiques (corticoïdes, interféron,…) sont inefficaces contre les malformations veineuses, alors que la chirurgie pose souvent des problèmes hémorragiques ou de reconstruction. Le seul traitement efficace, malgré qu’il soit rarement curatif, est l’injection directe dans la lésion d’un produit sclérosant, seul ou en combinaison avec une chirurgie. Les malformations veineuses – dont on parlera principalement ici - se traitent par sclérothérapie seule et nécessitent donc la présence d’un flux lent ; la stagnation permettant une exposition prolongée du produit sclérosant avec l’endothélium vasculaire. Les malformations artérioveineuses nécessitent quant à elles une embolisation suivie ou non d’une sclérothérapie. De multiples substances sclérosantes ont été utilisées (dextrose, morrhuate de sodium, tétradécylsulfate de sodium,…), mais l’éthanol est connu comme ayant le taux de récidive le plus bas. Il induit une réaction inflammatoire intense (dénaturation protéique, nécrose de la paroi vasculaire endothéliale), qui provoque une rétraction fibreuse de l’angiome. Il apparaît donc comme un des produits les plus utilisés, malgré son association à des complications potentielles importantes, qui seront décrites par la suite. La nécessité de séances répétées fait qu’il n’est pas rare de revoir certains patients à quelques mois d’intervalle. L’injection in loco d’éthanol à haute concentration (94° à 98°) exige des précautions particulières. En effet, il a depuis longtemps été craint qu’une séquestration d’alcool se faisait au sein de la lésion, avec relargage progressif dans la circulation. Des « case report » de collapsus cardiovasculaire, d’HTAP et de décès après sclérothérapie suggèrent qu’il existe parfois des arrivées massives d’éthanol dans la circulation systémique. 2) « Alcoolémie » A : Intoxication alcoolique La limite légale de l’intoxication alcoolique est placée à 0,5 g/l. Plusieurs études ont montré des intoxications allant jusqu’à 2 g/l après sclérothérapie à l’éthanol 94°, avec un pourcentage d’intoxications dépassant le seuil légal allant jusqu’à 25 %. Les concentrations létales sont d’environ 4 g/l chez l’adulte et 3 g/l chez l’enfant. La clearance de l’éthanol varie de 0.15 à 0.20 g/l/h chez l’adulte en fonction de l’âge, du sexe et de la fonction hépatique et semble légèrement supérieure chez l’enfant avec en moyenne 0,28 g/l/h. A ma connaissance, il n’existe pas de concentrations limites en éthanol clairement établies provoquant ou prédisposant à des complications cardiovasculaires, respiratoires ou neurologiques. B : Facteurs influençant l’intoxication alcoolique La quantité d’éthanol injecté est de loin le facteur prédictif le plus important. Il est maintenant acquis que dépasser la dose de 1 ml/Kg d’éthanol 94° expose le patient à des complications supplémentaires. Le type de lésion peut influencer les concentrations sanguines en éthanol, dans le sens où elles seront beaucoup plus importantes lors de sclérothérapie de malformations artérioveineuses que de malformations veineuses ou lymphatiques. Etonnamment, Fr. Hammer a montré il y a peu que l’importance des voies de drainage visibles à la veinographie présclérothérapie, n’influençait pas le degré d’intoxication systémique. Il y a en effet une grande disparité de connections possibles entre la malformation veineuse et le système vasculaire normal. Il existe des lésions « lobulées », bien circonscrites, sans voies de drainage visibles, tandis que d’autres ont des voies de drainage grêles ou parfois plus importantes. La visualisation de telles voies de drainage pousse le radiologue à user d’artifices (compression locale, utilisation d’un garrot) limitant la fuite rapide d’éthanol 94° dans la circulation systémique. Dans son étude, Fr. Hammer montre que la détermination de telles voies de drainage et l’utilisation de ces artifices n’a en rien modifié l’importance de l’intoxication systémique et que celle-ci se rapproche très fort de la concentration maximale théorique (calculée en fonction des propriétés de l’éthanol : quantité, PM, Vd) comme si, quoique l’on fasse, la quasi totalité de l’éthanol se retrouvera dans le compartiment central ! La localisation des lésions peut légèrement influencer l’importance de l’intoxication alcoolique, avec une augmentation lors de sclérothérapies de malformations vasculaires de la tête et du cou. La distance plus courte jusqu’au coeur et l’impossibilité d’appliquer un système de compression peut expliquer ce phénomène. C : Mesure de la concentration sanguine en éthanol Dans la plupart des études, le dosage sanguin est effectué à la fin de la procédure. Un prélèvement effectué 10 minutes après la dernière injection sous-estime probablement les concentrations « pic » qui ont lieu dans les minutes qui suivent chaque injection. Un prélèvement effectué plus de 30 minutes après les injections sous-estime la concentration sanguine maximale par la mise en route du métabolisme hépatique. 3) Les complications possibles Les complications locales sont les plus fréquentes, alors que les complications générales – plus rares - sont à craindre. A : Complications locales Il s’agit principalement de nécrose cutanée et de création d’ampoules. La ponction doit idéalement se faire à travers une interface de tissu sain pour éviter ces phénomènes. Le gonflement de la malformation vasculaire et des tissus environnants après une séance de sclérothérapie est souvent impressionnant. Il faut savoir que ce gonflement peut continuer à prendre de l’ampleur jusqu’à 8 à 12 heures après l’injection et qu’il s’agit donc d’en évaluer les répercussions mécaniques (surtout sur le plan du management des voies respiratoires). Après ce délai, le gonflement va persister quelques semaines. L’importance du gonflement reflète l’efficacité présumée de la séance de sclérothérapie ; plus la réaction inflammatoire est importante, plus la fibrose qui s’en suivra sera efficace sur la rétraction de la malformation. Certains cas de paralysies nerveuses périphériques (SPE, N. facial) ont été décrits. Elles sont dues au gonflement des tissus environnants provoquant une compression des nerfs contre une structure plus dure, osseuse par exemple. B : Réaction vagale L’injection d’éthanol 94° provoque une douleur intense qui, dans un certain nombre de cas, induit une bradycardie allant parfois jusqu’à la pose sinusale. Il est impératif de maintenir une anesthésie profonde jusqu’à la fin des injections. C : Complications cardiovasculaires Une concentration élevée d’éthanol dans le sang met le patient à risque de FA, de flutter auriculaire et de TV. Il existe aussi un certain degré de dépression de la contractilité myocardique transitoire avec altération conjointe du système de conduction. Ces phénomènes ont été suspectés lors de collapsus cardiovasculaires se produisant 2 à 3 minutes après l’injection. Ces complications ne sont pas exceptionnelles mais s’expriment de manière fort variable. Il semble que les injections de malformations de la tête et du cou (représentant 50 % des indications de sclérothérapie), sont plus à risque de par l’accès immédiat à la circulation centrale. L’éthanol provoque aussi une vasoconstriction précapillaire des vaisseaux pulmonaires avec pour conséquence la création d’une HTAP pouvant mener à une décompensation cardiaque droite, voir globale. Ce mécanisme est invoqué, faisant partie des étiologies de collapsus cardiovasculaires brutaux. Selon certains auteurs, l’utilisation d’une Swan-Ganz s’avère nécessaire dans le traitement de lésions de très grande taille ou lorsque des problèmes majeurs sont survenus au cours d’une séance précédente. D : Complications pulmonaires Des bronchospasmes ont été décrits lors de sclérothérapie. Alors que l’éthanol ne semble pas directement impliqué, des produits sclérosants à base d’acides gras ont été invoqués. Une sensibilisation aux produits de contraste avec histamino-libération peut être suspectée lors de séances répétitives (ce qui nécessite souvent un traitement correcteur). Les produits sclérosants provoquent une thrombose « in loco », qui peut parfois migrer et des cas d’embolie pulmonaire ont été décrits dans plusieurs articles. Une désaturation persistante doit y faire penser, alors que plusieurs étiologies sont évoquées lors d’épisodes de désaturations fugaces (dépression myocardique, HTAP, migration pulmonaire). E : Complications neurologiques En utilisant l’éthanol à haute concentration comme agent sclérosant, on a remarqué des retards de réveil, des sédations prolongées en salle de réveil et parfois des utilisations minimales d’analgésiques en période postopératoire. Comme la quantité de drogues anesthésiques n’était pas standardisée dans les études, il est difficile de dire à quel point l’alcool y jouait un rôle. Malgré tout, on a bien vu que les dosages d’alcoolémie en fin d’intervention s’élevaient fréquemment au-delà du seuil légal d’intoxication alcoolique. La combinaison de ce fait et la nécessité d’une anesthésie profonde pour éviter la réaction vagale doit nous rendre méfiant vis-à-vis d’une extubation trop rapide (avec risque d’oedème à basse pression) et de l’utilisation trop précoce d’analgésiques morphiniques en salle de réveil (risque de dépression respiratoire), qui sont pourtant fréquemment nécessaires. Rappelons que cela entre dans un schéma diagnostic des réveils retardés, dont les étiologies sont les suivantes : 1. Causes pharmacologiques • Effets résiduels, overdose - prémédication - agents d’induction et de maintenance (*) - myorelants (*) - altérations métaboliques, excrétoires ou de fixation protéïque • Sensibilité accrue aux drogues - âge - interaction médicamenteuse - pathologies rénales ou hépatiques - hypothermie (*) 2. Causes métaboliques • Pathologie hépathique • Pathologie rénale et surrénalienne • Hypothyroïdie • Hypoxie (*) • Hypercapnie (*) • Hypoglycémie (*) • Coma hyperosmolaire • Hyponatrémie • Sepsis • Hyperthermie maligne 3. Causes neurologiques • Hypoperfusion - bas débit cardiaque (*) - embolies (*) • Hyperperfusion - hémorragie intracérébrale • Elévation PIC - hématome cérébral - oedème cérébral - pneumencéphalie • Trauma cérébral non diagnostiqué Les (*) à côté des étiologies me semblent utiles à prendre en considération lors d’une sclérothérapie. Les enfants sont plus sensibles à l’intoxication alcoolique et peuvent développer des convulsions ou un coma (hypoglycémique ou non). F : Complications métaboliques Plus fréquente chez l’enfant, l’hypoglycémie après sclérothérapie à l’éthanol ne semble pas être dose-dépendante car déjà observée lors de concentrations sanguines en éthanol fort basses. L’acidose métabolique avec hypokaliémie se manifeste dans certains cas, probablement suite au relargage d’acide lactique par la lésion sclérosée (ischémie tissulaire locale). L’ hyperthermie est un phénomène fréquemment observé en postopératoire, qui semble être dû à l’action directe ou indirecte (par production d’hémolyse) de l’alcool sur les centres thermorégulateurs. Le relargage de cytokines pyrogènes et autres substances hormonales par les cellules endothéliales lésées participe vraisemblablement à ce phénomène. Le diagnostic différentiel doit être fait avec l’HTM, la thyrotoxicose neuroleptiques(DHB). et le syndrome malin des G : Complications rénales L’éthanol 94° semble provoquer une hémolyse dans un grand nombre de cas. L’objectivation d’urines rouges en postopératoire se retrouve dans presque 1 cas sur 5, avec des séries allant jusqu’à 50 %. Le dosage de marqueurs biologiques d’hémolyse tels que l’haptoglobine, les LDH et la bilirubine non-conjuguée, avant et après les injections, a démontré que l’observation macroscopique des urines sous-estimait probablement les effets hémolytiques systémiques de l’éthanol lors d’une sclérothérapie. Le marqueur d’hémolyse intravasculaire le plus sensible semble être l’haptoglobine, qui a une fixation très rapide à l’Hb libre. Dans l’étude de Fr. Hammer, une diminution de l’haptoglobine fut détectée dans 100 % des cas ; dont 25 % sous la limite inférieure admise au laboratoire. Cette hémolyse va induire une hémoglobinurie (urines rouges mais sans GR intacts dans les urines) qui peut dans certains cas mener à la nécrose tubulaire aiguë. L’hyperhydratation, le sondage urinaire et parfois l’alcalinisation des urines, font donc partie intégrante de la prise en charge d’une séance de sclérothérapie. Le diagnostic différentiel des urines rouges doit se faire avec : - le trauma des voies urinaires (post-sondage) - l’infartus rénal (embolisation ? ?) - la coagulopathie - une crise hémolytique (patho-érythrocytaire). Dans certains cas, l’éthanol peut provoquer une rhabdomyolyse par altération du métabolisme musculaire et devenir néphrotoxique par précipitation d’un dépôt de myoglobine au niveau des tubes rénaux proximaux. 4) Prise en charge périopératoire A : Technique radiologique La ponction transcutanée se fait à travers une interface de tissu sain, directement dans la lésion avec un Q20 ou un Butterfly Q21. Un reflux spontané de sang désaturé marque le bon positionnement de l’aiguille. L’injection de produit de contraste permet l’évaluation de la malformation et de ses voies de drainages. Le mapping de ces voies de drainage et du système veineux normal environnant déterminent la nécessité d’une compression. Ces techniques de compression (garrot, compression manuelle) sont maintenues jusqu’à 10 minutes après l’injection et jusqu’à ce que la lésion soit indurée. Si la localisation permet l’utilisation d’un garrot, celui-ci sera relâché progressivement. L’éthanol 94° est injecté lentement sous contrôle visuel, tactile (induration) et parfois scopique (mélange avec produit de contraste). Une malformation nécessite souvent 4 à 5 ponctions à différents endroits et donc 4 à 5 injections. Il est impératif de prévenir le radiologue de toute réaction (hémodynamique ou autre) du patient après chaque injection et de calculer la dose totale déjà administrée. Un contrôle angiographique en fin d’examen permet d’en déterminer l’efficacité ou la nécessité d’une injection complémentaire. B : Technique anesthésique Les particularités de la prise en charge préopératoire ont été discutées plus haut. Pour le reste, une visite préopératoire classique s’impose, avec consultation du dossier médical, anamnèse, examen clinique et prémédication si nécessaire. Un contact avec l’Unité de Soins Intensifs est nécessaire si la lésion est très grande ou si elle peut potentiellement gêner la filière respiratoire. La veille de l’intervention, le patient recevra déjà une dose de corticoïdes (dexaméthasone 0,3 mg/Kg per os) faisant partie d’un schéma qui va durer 5 jours. Le but est de réduire la réaction inflammatoire et gonflement, mais permet donc aussi de contrôler la douleur. Pour les multiples raisons invoquées plus haut, la procédure nécessite une anesthésie générale avec contrôle de la respiration. Celle-ci doit être profonde – pour éviter le réflexe vagal – mais n’est pas toujours de longue durée. L’utilisation d’hypnotique (diprivan) à hautes doses en association avec de la kétamine me semble intéressante afin d’éviter le recours à de trop hautes doses de morphiniques. Le monitoring doit impérativement comporter : ECG, SaO2, NIBP, Capno, Sonde T° et Sonde Urinaire (ou urinocol). L’utilisation d’une Ligne Artérielle et exceptionnellement d’une Swan-Ganz se fait au cas par cas. Des antibiotiques sont administrés après l’induction (Kefzol 30 mg/Kg) et seront maintenus 24 heures. La dose journalière de corticoïdes sera administrée en IV (dexamethasone 0,3 mg/Kg). Une hyperhydratation est requise à raison de 150 % de la maintenance horaire habituelle. L’utilisation de Bicarbonate se fait soit d’office, soit lors de la détection d’urines rouges, à raison de 3 mEq/Kg/24 h. Les dosages sanguins d’Haptoglobine, de LDH et de bilirubine peuvent guider ce choix. L’extubation est un moment critique vu les retards de réveil parfois observés et surtout le gonflement, toujours impressionnant, que peuvent prendre les malformations de la tête et du cou. Garder en mémoire l’infiltration profonde de ces malformations (IRM préop.) pour s’imaginer le gonflement qui peut se produire autour de la filière respiratoire. Une laryngoscopie (ou une fibroscopie) peut s’avérer utile avant de prendre la décision de retirer le tube. La surveillance en Unité de Soins Intensifs est parfois préférable vu que le gonflement peut encore prendre de l’ampleur pendant les 6 à 8 premières heures. La surveillance postopératoire en salle de réveil ne doit pas être trop courte (un délai de 4 heures est parfois préconisé). L’apparition d’hémoglobinurie doit être détectée de manière précoce. Les besoins en analgésiques sont fort variables mais nécessitent fréquemment du paracétamol et un dérivé morphinique titré (plus rarement en mode PCA). Les soins locaux (glace, crème) permettent également un certain soulagement. Bibliographie 1. 2. 3. 4. 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