evolution de la puissance maximale aerobie de l`enfance a l`age
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evolution de la puissance maximale aerobie de l`enfance a l`age
G. FALGAIRETTE, UFR STAPS Clermont Ferrand EVOLUTION DE LA PUISSANCE MAXIMALE AEROBIE DE L'ENFANCE A L'AGE ADULTE : INFLUENCE DE L'ACTIVITE PHYSIQUE ET SPORTIVE INTRODUCTION Dès le début du siècle les physiologistes se sont intéressés aux possibilités bioénergétiques de l'enfant et de l'adolescent et en particulier au métabolisme aérobie. D'abord peu nombreuses, ces études se sont généralisées et on dispose aujourd'hui d'une masse d'informations permettant de faire le point sur le sujet. Après avoir défini les différentes modalités d'expression des possibilités maximales aérobie, cette revue de la littérature s'organisera à partir du questionnement suivant : - Quelles sont les possibilités maximales aérobie de l'enfant et de l'adolescent ? - Quelles normes peut-on établir à partir de ces données ? - Quelle est la part du génétique et quelle influence peut avoir l'entraînement ? - Quel rôle peut jouer l'éducation physique et sportive pratiquée en milieu scolaire ? - Quelle est l'influence de l'âge sur le potentiel moteur qui confère telle ou telle consommation maximale en oxygène ? I - MODES D'EXPRESSION DES POSSIBILITES AEROBIE On peut trouver dans la littérature plusieurs moyens d'exprimer les possibilités maximales aérobie : • la consommation maximale en oxygène globale (L.min-1), • la consommation maximale en oxygène spécifique ou relative (ml02.min -1.kg-1). • la puissance mécanique développée à V02 max, PMA, globale (watts) ou relative (watts.kg-1), • la vitesse de déplacement à V02 max, VDA, au cours de la course à pied, de la nage... Chacun de ces modes d'expression fournit une dimension objective ; ces différentes approches donnent des informations complémentaires permettant de mieux appréhender un des déterminants bioénergétiques de la performance motrice. La V02 max, globale ou relative, permet de connaître le débit maximal d'énergie disponible à partir des oxydations. Plus la V02 max d'un sujet est élevée, plus il peut, à partir des oxydations, alimenter le moteur musculaire. Exprimée de façon globale, la V02 max donne des informations précieuses sur les dimensions du système de transport de l'oxygène et des possibilités d'utilisation de l'oxygène au niveau du muscle. Cependant, l'énergie nécessaire pour courir, par exemple, est fonction d'un certain nombre de paramètres ; le poids du sujet constitue un élément de pondération particulièrement important. Afin de pouvoir comparer des sujets présentant des dimensions corporelles différentes, il est nécessaire de rapporter la V02 max aux dimensions de l'organisme. La V02 max peut être exprimée par unité de poids corporel, de masse maigre, de taille, de surface corporelle. L'expression par unité de poids corporel est de loin la plus utilisée. Cette préférence se trouve justifiée par le caractère linéaire de la relation qui unit V02 max (ml02,min-1.kg-1) et la vitesse de course à pied par exemple. La V02 max relative est un témoin plus pertinent que la V02 max globale de l'aptitude à l'exercice aérobie et constitue un facteur universellement reconnu de la performance motrice pour des exercices de moyenne à longue durée. La PMA et la VDA donnent des dimensions opérationnelles correspondant aux possibilités d'exploitation de la puissance énergétique que représente V02 max. Le rendement mécanique de l'exercice musculaire, l'efficacité technique, sont des paramètres qui vont conditionner son utilisation. Il - CONSOMMATION MAXIMALE EN OXYGENE DE L'ENFANCE A L'AGE ADULTE La compilation de la littérature permet de disposer aujourd'hui de plus de 60 études de la V02 max mesurée de façon directe chez des garçons et des filles âgés de 5 à 18 ans. Ces différents travaux (tableau 1) permettent de regrouper plus de 7 000 enfants par classe d'âge (320 groupes). La bibliographie en fin d'article ne présente que les études citées dans le texte ; le lecteur peut obtenir des informations complémentaires en faisant référence à une bibliographie plus complète (Cf. FALGAIRETTE 1987). Les figures 1 et 3 présentent les résultats de cette compilation. Chaque point correspond à la valeur moyenne du V02 max pour un groupe de sujets. Il apparaît une assez grande dispersion des valeurs pour une même classe d'âge, en particulier après 10-12 ans. Toutes valeurs confondues, les différences peuvent aller du simple au triple quand V02 max est exprimée en L.min-1 (figure 1) et du simple au double pour V02 max exprimée en ml02.min-1.kg-1 (figure 3). A partir des données de la littérature, un traitement statistique (régressions linéaires) a été réalisé reliant V02 max et l'âge ; sont distingués les garçons des filles, les enfants sportifs des enfants non sportifs, le type d'ergomètre utilisé (bicyclette, tapis roulant). Ces distinctions permettent de réduire de façon très nette cette dispersion (figures 2 et 4). ROBINSON 1938 MORSE 1949 ASTRAND 1952 REINDELL 1959 RODAHL 1951 SPRYNAVORA 1966 KNUTTGEN 1967 WILMORE 1967 CUMMING 1967 EKBLOM 1969 SHEPHARD 1969 BINK 1%9 BAR-OR 1971 HERMANSEN & OSEID 1971 SELIGER 1971 SOBOLOVA 1971 ERIKSSON 1972 IKAI & KITAGAWA 1972 MATSUI 1973 BAILEY 1973 HERMANSEN 1973 SPRYNAVORA 1973 ERIKSSON & SALTIN 1974 ANDERSEN 1974 MACEK 1976 NAGLE 1977 YAMAJI & MIYASHITA 1977 BOTTIN 1977 MACEK & VAVRA 1977 GRANDMONTAGNE 1977 SHEPHARD 1977 CUMMING 1978 MARECHAL 1978 WIRTH 1978 BELL 1980 DAVIES 1980 FLANDROIS 1980 GAILS 1980 KOCH 1980 VACCARO 1980 YOSHIDA 1980 FLANDROIS M. 1980 IMBAR 1981 FLANDROIS 1982 PATERSON 1982 BECKER & VACCARO 1983 CUMMING 1983 KRAENBUHL & PANGRAZI 1983 MACEK & VAVRA 1983 SADY 1983 SARGEANT 1983 SPURR 1983 ANDERSEN 1984 ASANO & KIRAKOBA 1984 BINKHORST 1984 CUNNINGHAM 1984 THOREN & ASANO 1984 VANDEN-EYNDE 1984 CRIEELLARD 1985 CUNNINGHAM & PATERSON 1985 REYBROUCK 1985 YOSHIZAWA 1985 TABLEAU 1 : Etudes répertoriées concernant la V02 max chez l'enfant et l'adolescent. FIGURE 1 : Evolution de la V02 max (L.min-1) chez les garçons et les filles de 5 ans à l'âge adulte. FIGURE 3 : Evolution de la V02 max. (ml02,min-1,kg-1) chez les garçons et les filles de 5 ans à l'âge adulte. FIGURE 2 Evolution de la V02 max (L.min-1) chez les garçons (à gauche) et les filles (à droite), non sportifs, N., sportifs, S. ; épreuves réalisées sur bicyclette (en haut) et sur tapis roulant (en bas). FIGURE 4 : Evolution de la V02 max. (m/02.min-1.kg-1) chez les garçons (à gauche) et les filles (à droite), non sportifs, N., sportifs, S. ; épreuves réalisées sur bicyclette (en haut) et sur tapis roulant (en bas). V02 max globale (L.min-1) SUJETS/AGES GARCONS FILLES SPORTIFS SPORTIVES 5-6 0.94 0.93 - 7-8 1.38 1.37 - 9-10 1.57 1.57 I185 1.60 1 1-12 1.99 1.76 2.25 2.00 13-14 2.74 2.01 3.18 2.46 15-16 2.92 2.16 3.85 2.77 17-18 3.20 2.00 3.86 - 9-10 51.2 46.5 50.7 51.7 11-12 49.6 42.9 55.3 53.0 13-14 50.6 40.5 56.0 51.0 15-16 51.1 39.3 59.0 52.3 17-18 50.5 36.5 67.0 - V02 max relative (ml02.min-1.kg-1) SUJETS/AGES GARCONS FILLES SPORTIFS SPORTIVES 5-6 46.2 44.5 - 7-8 52.4 46.4 - TABLEAU 2 : V02 max des enfants et adolescents âgés de 5 à 18 ans ; moyennes des données de la littérature (tableau 1) épreuves réalisées sur tapis roulant et sur bicyclette. Il 1 - CONSOMMATION MAXIMALE EN OXYGENE GLOBALE A partir des études répertoriées tableau 1, il est possible de donner les dimensions moyennes de V02 max chez l'enfant et l'adolescent (tableau 2). La V02 max d'un enfant de 5-6 ans est de l'ordre de 1 + 0.2 L.min-1 et atteint vers 16 ans 3 + 0.4 L.min-1 chez les garçons et de 2 + 0.3 L,min-1 chez la fille. La consommation maximale en oxygène (L.min-1) augmente de façon continue et régulière de 5 à 17-18 ans chez le garçon et de 5 à 14-15 ans chez la fille. Le gain annuel moyen est de 0.2 L.min-1 chez les garçons et de 0.1 L.min-1 chez les filles. Suite à cette augmentation, V02 max tend à se stabiliser chez le garçon et tend à diminuer chez la fille. Chez l'adulte V02 max diminue avec l'âge, cette inflexion peut être retardée par l'entraînement. Une augmentation plus nette de V02 max avec l'âge apparaît chez les enfants sportifs (5 heures d'EPS par semaine et plus) ; dès 10-12 ans les sportifs présentent une V02 max plus élevée tant chez les garçons que chez les filles. La différence moyenne entre sportifs et non sportifs est de 18 %. Le gain annuel de V02 max est respectivement de 0.37 L.min-1 et de 0.22 L.min-1 pour les garçons et les filles sportifs, soit près de deux fois l'augmentation annuelle des enfants non sportifs. Jusqu'à 10-12 ans les différences entre garçons et filles sont faibles, de l'ordre de quelques pourcents; ensuite les garçons présentent à tout âge une V02 max plus élevée ; les différences moyennes se situent autour de 40 % chez les enfants non sportifs et de 30 % chez les enfants sportifs. D'un point de vue méthodologique, les enfants ayant réalisé l'exercice maximal sur tapis roulant présentent en moyenne une V02 max plus élevée que ceux ayant effectué l'exercice sur bicyclette. La différence moyenne de 8 % (garçons sportifs et non sportifs) est du même ordre que celle rapportée par les études comparant V02 max sur bicyclette - V02 max sur tapis roulant pour un même groupe d'enfants (ERIKSSON, 1972 ; MACEK, 1976). La raison habituellement invoquée est la mise en jeu d'une masse musculaire plus importante de par l'action des membres supérieurs dans la course. Les équations obtenues après traitement statistique des données de la littérature ne sont valides que pour les classes d'âges correspondantes ; la V02 max (y, en L.min-1) est exprimée en fonction de l'âge (x, en année). V02 MAX L.min -1 Garçons non sportifs 5-18 ans Garçons sportifs 10-18 ans Filles non sportives 5-18 ans Filles sportives 10-16 ans BICYCLETTE TAPIS ROULANT y = 0,1951 x - 0,35 75 groupes 2033 sujets y = 0,3625 x - 2,21 26 groupes 247 sujets y = 0,0539 x + 0,96 44 groupes 1283 sujets y = 0,2238 x - 0,62 12 groupes 119 sujets y = 0,2038 x - 0,27 60 groupes 1524 sujets y = 0,3847 x - 2,36 13 groupes 308 sujets y = 0,1364 x + 0,29 13 groupes 271 sujets * II 2 - CONSOMMATION MAXIMALE EN OXYGENE PAR UNITE DE POIDS CORPOREL La compilation des études conduites aux Etats-Unis, au Canada, en Colombie, en Europe (France, RFA, Belgique, Suède, Norvège, Tchécoslovaquie...) et au Japon permet de situer la V02 max relative de l'enfant autour de 50 + 6 ml02.min-1.kg-1 chez les garçons et de 42 + 4 ml02.min-1.kg-1 chez les filles (tableau 2). Comme le montre la figure 3, les valeurs moyennes des groupes rapportées dans la littérature sont comprises entre 40 et 65 ml02.min-1.kg-1 pour les garçons et entre 35 et 55 ml02.min1 .kg-1 chez les filles. Il ressort de ces résultats que la V02 max relative est, chez l'enfant, supérieure à celle du jeune adulte sédentaire. Les positions des auteurs sur l'évolution de V02 max (exprimée par unité de poids corporel) au cours de la croissance sont quelque peu divergentes. Les études réalisées par ASTRAND (1952), REYBROUCK (1985), YOSHIZAWA (1986) indiquent une faible augmentation de V02 max (ml02.min-1.kg-1) de 5 à 10-14 ans chez le garçon ; la V02 max se stabilise ensuite jusqu'à l'adolescence. L'étude de BAILEY (1973) portant sur des enfants évalués chaque année entre 8 et 15 ans fait apparaître au contraire une légère diminution de V02 max à partir de 9 ans ; cet infléchissement s'accentue entre 12 et 15 ans. Ces résultats sont confirmés lorsqu'ils sont rapportés à l'âge osseux déterminé à partir de radiographies de la main et du poignet. ANDERSEN (1974) observe également une légère diminution de V02 max relative chez des garçons de 8 à 14 ans et KEMPER (1985) une réduction au cours de l'adolescence ; SPURR (1983), par contre ne fait pas état de différence de 7 à 15 ans. Chez les filles, une augmentation de V02 max peut être observée de 4-5 à 8-10 ans (ASTRAND, 1952 ; YOSHIZAWA, 1986). A partir de 10-12 ans une diminution de la V02 max relative est ensuite régulièrement constatée. SHEPHARD et LAVALLEE (1977) ont étudié une population de 546 enfants canadiens de 6 à 12 ans. Cette étude présente l'avantage de différencier plusieurs groupes en fonction du sexe, du milieu urbain ou rural, du niveau d'activité physique (sédentaire, entraîné). Ces auteurs arrivent aux constats suivants : la consommation maximale en oxygène relative s'accroît chez les garçons jusqu'à l'âge de 10 ans pour décroître ensuite ; chez les filles, la V02 max demeure stable de 6 à 11-12 ans et diminue par la suite. Le groupe d'enfants entraînés présente jusqu'à 10 ans une augmentation de V02 max significativement plus importante que le groupe de contrôle. Enfin, la V02 max est toujours supérieure en milieu urbain ; c'est pourtant en milieu rural que l'augmentation de V02 max est la plus prononcée. Il est toujours difficile de rendre compte de résultats pour lesquels des divergences entre chercheurs apparaissent. Un certain nombre de paramètres seraient nécessaires pour analyser plus précisément les causes de ces discordances de résultats. Parmi ces paramètres la quantité et la nature de l'activité physique des enfants étudiés (activité ludique et/ou entraînement spécifique) jouent certainement un rôle important. La diversité des critères de croissance utilisés, staturopondéral, âge civil, âge osseux et le mode d'étude transversal ou longitudinal sont à prendre en compte dans l'analyse, Les figures 4 et 5 présentent l'évolution de la V02 max (ml02.min-1.kg-1) en fonction de l'âge civil. Chez le garçon non sportif, le V02 max n'évolue pas ou très peu de 5 à 18 ans et se situe autour de 48-50 ml02.min-1.kg-1. Chez la fille non sportive, la V02 max exprimée par unité de poids corporel tend à diminuer avec l'âge; l'évolution de V02 max (ml02.min-1.kg-1) comporte en fait deux phases distinctes chez la fille (figure 5). FIGURE 5 : Evolution de la V02 max relative avant et après 11 ans chez les garçons et les filles : non sportifs, N. et sportifs, S. ; épreuves réalisées sur bicyclette, B. et sur tapis roulant, T. Au cours d'une première phase correspondant à la moyenne et à la grande enfance, de 5 à 10-11 ans environ, les possibilités maximales aérobie sont stables ou diminuent légèrement, V02 max se situe autour de 46 ml02.min-1.kg-1. A cette période les différences entre garçons et filles sont faibles ; certains auteurs, ASTRAND (1952) en particulier, n'observent pas avant la puberté de différence significative entre les sexes. Au cours de la deuxième phase correspondant à la période pubertaire, la consommation maximale en oxygène diminue de 0.5 à 1 ml02.min-1.kg-1 par an. Les modifications pondérales à cet âge, l'augmentation de la masse adipeuse chez la jeune pubère semblent expliquer en partie ces constats. Au cours de la puberté, l'ensemble des auteurs fait apparaître que, sur le plan de la V02 max, l'écart garçons-filles va en s'accroissant. Alors que l'on observe une augmentation de la V02 max globale (L.min-1) très importante de l'enfance à l'âge adulte, la V02 max relative (rapportée au poids corporel) atteint, chez les sujets non sportifs, des valeurs élevées dès l'enfance (7-8 ans). Chez le garçon, la croissance staturopondérale est accompagnée d'un développement fonctionnel satisfaisant au maintien de possibilités maximales aérobie élevées ; ce n'est par contre pas le cas chez la fille pour laquelle une diminution de V02 max (ml02.min1 .kg-1) est observée à la puberté. L'augmentation de la masse grasse liée à la puberté chez la fille ne peut qu'en partie expliquer cet infléchissement. Le traitement statistique des données de la littérature permet d'obtenir les équations suivantes : V02 max ml02.min-1.kg-1 BICYCLETTE TAPIS ROULANT Garçons non sportifs 5-18 ans y = 0,154 x +46,44 91 groupes 2648 sujets y = 1,33 x +38,43 33 groupes 330 sujets y = 0,317 x + 48,21 82 groupes 1559 sujets y = 1,46 x + 34,6 15 groupes 332 sujets y = -1,205 x+ 54,77 y = - 0,793 x+ 51,27 y = -1,106 x+ 53,20 50 groupes 1315 sujets y = 0,027 x +51,62 12 groupes 119 sujets y = - 0,408 x + 49,74 y = 0,058 x + 45,9 y = - 0,0484x + 50,6 44 groupes 836 sujets Garçons sportifs 10-18 ans Filles non sportives Filles 5-18 ans Filles 5-11 ans Filles11-18 ans Filles sportives 10-16 ans * y, en ml02.min-1.kg-1; x en année. III - LES INFLUENCES RESPECTIVES DE L'HEREDITE ET DE L'ENTRAÎNEMENT SUR LA CONSOMMATION MAXIMALE EN OXYGENE CHEZ L'ENFANT De grandes différences de V02 max peuvent être observées entre les enfants d'une même classe d'âge (âge civil et/ou âge biologique). Les valeurs peuvent aller du simple au double (30-60 ml02.min-1.kg-1). Chercher la raison de ces différences entre individus revient à s'interroger sur le rôle que jouent les caractères innés, les adaptations et les transformations induites par le milieu. L'analyse a été conduite à partir de deux approches, la première repose sur l'étude comparée de jumeaux monozygotes et dizygotes, la seconde s'intéresse à l'influence de l'entraînement. III 1 - LE BAGAGE GENETIQUE D'une manière très générale, les capacités physiologiques et fonctionnelles sont limitées par la constitution génétique de la personne ; aussi, même avec un programme d'entraînement particulièrement bien adapté, l'amélioration des possibilités fonctionnelles est inévitablement limitée par le bagage génétique. La question est de savoir dans quelle proportion la V02 max est limitée par le génotype et/ou dans quelle mesure celui-ci peut conditionner le développement de V02 max. Le principe de l'analyse repose dans la comparaison des différences observées entre jumeaux monozygotes qui présentent la même carte génétique et jumeaux dizygotes pour lesquels les cartes génétiques ne sont pas identiques. L'influence du milieu est considérée comme très voisine pour chacune de ces paires de jumeaux. La comparaison des différences intra-paires et de leur signification statistique (variance intra-paire) permet de définir la part de l'hérédité. Un coefficient (H) sur 100 points peut être attribué pour un paramètre selon sa dépendance génétique. Une valeur de 100 points n'est généralement pas atteinte ce qui laisse à penser que le milieu peut toujours avoir une influence si minime soit elle. Les principaux travaux réalisés sur les jumeaux ont été conduits par KLISSOURAS (1971, 1972, 1973), KOMI et KARLSSON (1979) et PRUD'HOMME (1984). KLISSOURAS (1971, 1972) met en évidence une forte dépendance génétique (de l'ordre de 93 %) pour V02 max. En 1973, l'auteur confirme ces observations : l'étude de 39 couples de jumeaux des deux sexes âgés de 9 à 52 ans fait apparaître une dépendance génétique très significative (p < 0,001) pour V02 max (H serait proche de 96 % pour l'ensemble des sujets). Les études conduites par KOMI et KARLSSON en 1977 et 1979 ne confirment pas cette étroite dépendance génétique. En effet leurs travaux portant respectivement sur 31 et 46 paires de jumeaux ne font pas état d'un déterminisme génétique qui soit significatif pour V02 max. Il existe un désaccord évident entre les données de la littérature sur ce point. L'étude récente de PRUD'HOMME (1984) concernant l'influence de l'entraînement chez des jumeaux donne une dimension supplémentaire au problème. L'auteur met en évidence une composante génétique dans l'influence de l'entraînement sur V02 max. III 2 - L'INFLUENCE DE L'ENTRAINEMENT L'étude de l'influence de l'entraînement sur V02 max constitue le deuxième type d'approche. Un groupe de contrôle est étudié parallèlement au groupe d'étude pour maîtriser une éventuelle superposition d'influences comme les variations saisonnières, la croissance... Plus le paramètre étudié est entraînable et plus sa dépendance génétique est faible et inversement. Depuis un demi-siècle de nombreuses études se sont penchées sur les possibilités de développement de V02 max par l'entraînement. Chez l'adulte, il a été montré à plusieurs reprises que la V02 max peut être accrue par l'entraînement. L'ampleur de cette augmentation varie selon les auteurs. Le plus souvent celle-ci est comprise entre 10 et 25 %, (ASTRAND, 1980 ; YOSHIDA, 1980 ; PRUD'HOMME, 1984). Dans certains cas, cette augmentation peut atteindre 40 % (HICKSSON, 1977). Par contre, d'autres études ne font état d'aucune augmentation significative après entraînement (HENRITZE, 1985 ; DENIS, 1982). Les travaux conduits chez l'enfant sont moins nombreux. Sur une population d'enfants français de 11 à 16 ans, FLANDROIS (1982) et BOTTIN (1977) font apparaître de très nettes différences entre les groupes d'enfants «sédentaires» et les groupes d'enfants «entraînés » tant chez les garçons que chez les filles. GRANDMONTAGNE (1977) présente les résultats d'une étude portant sur des enfants de 10 à 15 ans des deux sexes : à l'entraînement s'associe une augmentation de la V02 max (ml02.min-1.kg-1) chez les garçons, une augmentation jusqu'à 13 ans puis une stabilisation chez les filles. SHEPHARD et LAVALLEE (1977) observent, quant à eux, une diminution de la V02 max relative dès 11 ans chez des enfants canadiens bénéficiant pourtant d'une heure d'activité physique journalière. Quand on distingue les sujets sportifs des non sportifs (c'est à dire ne pratiquant pas d'activité sportive en club) on observe (figure 4 et tableau 2) que les enfants sportifs se démarquent assez nettement des autres. A la pratique sportive correspond une augmentation moyenne de V02 max de 1.5 ml02.min-1.kg-1 par an chez les garçons et une stabilisation de la V02 max chez les filles. Les différences entre enfants sportifs et non sportifs sont peu marquées jusqu'à la puberté, en particulier chez les garçons ; l'écart entre sportifs et non sportifs s'accroît ensuite tant chez les garçons que chez les filles. La comparaison enfants sportifs - enfants non sportifs (approche transversale) ne suffit pas pour conclure à une augmentation de V02 max avec l'accroissement de l'activité physique et sportive chez l'enfant. Il est nécessaire de s'intéresser aux travaux portant sur les modifications induites par l'entraînement (approche longitudinale). La revue de la littérature permet de répertorier 16 études conduites chez l'enfant et l'adolescent. Les principales informations concernant l'âge, le sexe, le nombre des sujets, l'entraînement, et les effets sur V02 max (ml02.min-1.kg-1), sont présentées tableau 3. Les avis sont partagés quant à l'influence de l'entraînement sur la V02 max chez l'enfant. Sur les 16 études répertoriées, 7 études ne font pas état de modification de V02 max imputable à l'entraînement ; pour les 9 autres études le gain est compris entre 5 et 40 %. III 2,1 - L'INFLUENCE DE L'AGE Chez les garçons et filles de moins de 10 ans, aucune influence d'une activité physique supplémentaire n'est mise en évidence à l'issue de périodes d'entraînement comprises entre 7 semaines et 14 mois à raison de 1 à 5 séances par semaine (MOCELLIN et WASMUD, 1973 ; YOSHIDA, 1980). Chez des garçons de 10-12 ans, les observations sont divergentes et des études similaires conduisent à des résultats très différents. Après 8 semaines d'entraînement intense, STEWART et GUTIN (1976) n'observent aucune augmentation de V02 max alors que BECKER et VACCARO (1983) font état d'une amélioration de 20 % pour des conditions très voisines d'entraînement. Suite à des périodes d'entraînement plus longues à raison de 2-3 séances par semaine les mêmes controverses apparaissent. SPRYNAROVA (1966) fait état d'une amélioration faible mais significative de V02 max chez des garçons pratiquant une activité sportive pendant plusieurs années. EKBLOM (1969) observe un gain de 10 % de V02 max après 6 mois d'entraînement et ERIKSSON (1972) fait état d'une augmentation de 16 % de V02 max après 4 mois d'entraînement axé sur l'endurance. Par contre GAISL et BUCHBERGER (1984) n'observent aucun gain après un entraînement régulier en endurance poursuivi sur plusieurs années. Chez des garçons de plus de 12 ans, 9 études peuvent être répertoriées. Trois d'entre elles ne font état d'aucun gain de V02 max suite à des périodes d'entraînement de 8 semaines à plusieurs années (SARGEANT, 1983 ; DANIEL et OLDRIGE, 1971 ; DANIELS 1978). Par contre, 6 autres études témoignent d'une amélioration significative de V02 max comprise entre 10 % (FOURNIER et VACCARO, 1982) et 40 % (FLANDROIS, 1979). Une tendance s'exprime à travers l'ensemble de ces résultats, celle d'un effet croissant de l'entraînement sur V02 max avec l'âge ; en effet, chez le jeune enfant aucune influence de l'entraînement sur la V02 max n'a été observée ; par contre, pendant la préadolescence et l'adolescence une augmentation de V02 max par l'entraînement est constatée par la majorité des études. Certains auteurs ont tenté de définir de façon précise la période la plus favorable au développement de V02 max. SPRYNAROVA (1974) observe au cours d'une étude longitudinale une différence de l'influence de l'entraînement selon l'âge. De 11 à 15 ans, 2 à 4 heures d'activité sportive par semaine déterminent une nette amélioration de V02 max alors que de 15 à 18 ans, 6 heures par semaine n'ont pas d'effet. KOBAYASHI (1978) par contre, n'observe pas d'influence avant 13-14 ans et c'est seulement à partir de l'année qui précède le pic de vélocité de croissance que des améliorations peuvent être observées. Il semble donc que la préadolescence et l'adolescence sont des périodes propices au développement des possibilités aérobie mais que, dans l'état actuel des connaissances, il serait imprudent de donner des indications plus précises. III 2,2 - LES CARACTERISTIQUES DE L'ENTRAINEMENT La durée, la fréquence, la nature et l'intensité et de l'entraînement tiennent vraisemblablement une part non négligeable dans la divergence des résultats concernant l'influence de l'entraînement. Les conditions d'entraînement varient d'une étude à l'autre : - en durée : de quelques semaines à plusieurs années d'entraînement, - en fréquence : de 2 séances par semaine à un entraînement journalier, - en nature et en intensité : d'une activité physique et sportive polyvalente dans le cadre de l'institution scolaire à un entraînement spécifique à l'endurance en club sportif. Il est, par ailleurs, regrettable que les différentes études ne définissent pas de façon précise chacun de ces aspects. Le plus souvent l'information se limite à la durée et à la fréquence de l'entraînement. Seules certaines études comme celle de EKBLOM (1969) et de ERIKSSON (1972) présentent le contenu du programme d'entraînement. L'influence des conditions d'entraînement sur le développement de V02 max chez l'enfant et l'adolescent reste, par conséquent, mal connue. Il est probable qu'il n'existe pas de règle définie pour toutes les classes d'âge et pour tous les sujets. Il est probable aussi que l'augmentation de V02 max soit d'autant plus nette que les possibilités aérobie avant entraînement sont faibles et/ou que les sujets étudiés n'ont pas été préalablement entraînés. Comme le font apparaître les travaux de SPRYNAROVA (1966), ERIKSSON (1972), FOURNIER (1982), une fréquence d'entraînement de 3 à 5 séances par semaine axées sur des activités variées marquées par une dominance d'endurance constitue un contexte favorable au développement de V02 max. Les plus fortes augmentations de V02 max chez l'adolescent sont pourtant observées suite à un entraînement journalier intense (FLANDROIS, 1979). Cependant, pour des charges d'entraînement très lourdes, 18 heures par semaine, l'augmentation de V02 max est plus faible qu'à la suite d'un entraînement moins pénible et plus progressif (7-10-16 heures par semaine), SEGONDY, 1981). La durée pendant laquelle l'entraînement doit être mené pour être efficace n'est pas bien définie. Les études de EKBLOM (1969) et de FLANDROIS (1979) témoignent de l'importance que revêtent les premiers mois d'entraînement. La quasi-totalité du gain est obtenue après 6 mois d'entraînement et la poursuite de celui-ci pendant 18 mois (FLANDROIS, 1979) et 32 mois (EKBLOM, 1969) n'engendre que très peu d'amélioration supplémentaire. III 2.3 - LA VARIABILITE INDIVIDUELLE Lorsque l'on rapporte les données de la littérature comme c'est le cas ici, les valeurs moyennes présentées expriment les tendances générales d'une ou d'un ensemble d'études. Celles-ci masquent naturellement une grande variabilité interindividuelle : à l'intérieur d'un même groupe d'étude, il existe toujours des différences non négligeables entre sujets. Par exemple, pour une augmentation moyenne de 10 % de V02 max après entraînement certains sujets présentent un gain de 20 voire 30 % alors que pour d'autres aucun effet n'est observé, L'augmentation de V02 max peut être significative d'un point de vue statistique sans que pour autant tous les sujets étudiés bénéficient d'un gain. Plusieurs raisons peuvent être invoquées concernant ces différences entre sujets. Le niveau d'activité de chacun des sujets avant l'étude peut, dans une certaine mesure, influencer les résultats. De même, l'activité des sujets en dehors de l'entraînement et l'influence de l'étude elle-même sur l'activité des sujets constituent des biais possibles. Le degré de participation des sujets aux séances proposées ne peut être uniforme ; les motivations ne sont pas nécessairement les mêmes d'un sujet à l'autre et pour un même sujet tout au long de l'étude. Le programme d'entraînement est le plus souvent établi pour le groupe d'étude mais ne répond pas nécessairement aux conditions optimales requises pour chacun des sujets. Les conditions de récupération varient d'un sujet à l'autre avec l'activité spontanée de ces sujets, leur hygiène de vie (régime alimentaire, sommeil...), leur rythme de croissance. Enfin, comme le fait apparaître PRUD'HOMME (1984), les modifications associées à l'entraînement sont largement dépendantes de l'hérédité ; 75 à 80 % de la variances des réponses à l'entraînement sont associées à une différence de génotype. Il existe donc des sujets particulièrement sensibles à l'entraînement et d'autres peu ou pas. III 2.4 - POTENTIEL AEROBIE DES FIBRES MUSCULAIRES STRIEES Les études réalisées sur le potentiel aérobie des fibres musculaires striées reposent sur l'analyse de biopsies musculaires ; cette technique étant très invasive, peu de travaux sont disponibles chez l'enfant (BELL, 1980 ; ERIKSSON, 1972, 1974 ; FOURNIER, 1982 : HARALAMBIE, 1981). La distribution moyenne des fibres lentes (ST) et des fibres rapides (FT), en pourcentage du nombre total de fibres (% n.), est similaire pour les petits groupes d'enfants étudiés (BELL, 1980 ; ERIKSSON, 1972, 1974) à celle habituellement rapporté chez l'adulte : fibres ST 50-60 %. Chez l'enfant et l'adolescent, comme chez l'adulte, une amélioration significative de V02 max par l'entraînement ne s'accompagne pas d'un changement de cette distribution (ERIKSSON, 1972 ; FOURNIER, 1982). Cela est en accord avec la très forte dépendance génétique (H, % n. = 98 %) mise en évidence pour ce paramètre par KOMI et KARLSSON (1979). Les activités enzymatiques aérobie et le volume mitochondrial par unité de masse musculaire sont de bons témoins du potentiel aérobie du muscle. L'enfant présente un potentiel musculaire aérobie supérieur à celui de l'adulte sédentaire (BELL, 1980 ; ERIKSSON, 1972 ; HARALAMBIE, 1981). L'entraînement permet une amélioration significative de ce potentiel : chez des garçons de 11 à 13 ans, ERIKSSON (1972) fait état d'une amélioration de 30 % de l'activité de la SDH après 6 semaines d'entraînement et, chez les adolescents, FOURNIER (1982) obtient après 3 mois d'entraînement les mêmes résultats. Cependant, chez les enfants étudiés par ERIKSSON (1972, 1973), l'amélioration de la V02 max par l'entraînement n'est pas accompagnée d'un accroissement de la différence artério-veineuse en oxygène à l'exercice maximal. L'augmentation de débit cardiaque maximal (17 %) associée à celle du volume d'éjection systolique explique seul l'augmentation de V02 max. III 3 - LE ROLE DE L'EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE En France, comme dans la majorité des pays d'Europe, 2 à 3 heures par semaine sont consacrées à l'éducation physique et sportive (EPS) ; ce bilan peut être porté à 4-5 heures pour les enfants engagés dans les rencontres sportives scolaires. Quelles sont les perspectives de développement de V02 max dans le contexte d'un établissement scolaire ? En premier lieu, il est nécessaire de préciser qu'il est difficile de juger du rôle de l'EPS dans la mesure où d'autres paramètres sont susceptibles d'influencer les résultats tels que l'environnement socio-culturel, l'activité physique extra scolaire qu'il est difficile de quantifier. C'est donc dans le cadre d'une contribution de l'EPS et non de son action exclusive qu'il faut envisager le débat. Les études présentées antérieurement concernant la V02 max d'enfants non sportifs, c'est à dire ne pratiquant pas d'activité en club sportif, témoignent d'une stagnation de V02 max (ml02.min-1.kg-1) de l'enfance à l'âge adulte chez les garçons et d'une diminution avec la puberté chez les filles. Tous les enfants étudiés sont scolarisés dans les institutions scolaires en France, RFA, Belgique, Suède, Norvège, Tchécoslovaquie, Canada, USA, Colombie, Japon. Ces enfants bénéficient d'EPS telle qu'elle prévaut dans ces différents pays. Les conditions et les soucis qui régissent l'organisation de l'EPS de ces différents pays, horaires, programmations et contenus d'enseignement ne permettent pas à priori un développement de V02 max. Chez le garçon, les possibilités maximales aérobie observées pendant l'enfance ne peuvent être que conservées et l'EPS a probablement une influence non négligeable pour satisfaire à ce maintien. Cette stabilité de la V02 max relative chez le garçon n'est pas pour autant toujours constatée ; KEMPER (1985) par exemple, observe une diminution de V02 max au cours de l'adolescence chez des lycéens ne pratiquant que 2 heures d'EPS par semaine. Chez la fille, la crise pubertaire induit des modifications telles que V02 max diminue systématiquement en dépit d'une pratique régulière d'EPS en milieu scolaire ; seule une pratique supplémentaire d'activité physique peut contrebalancer cette influence. Ce constat très général doit cependant être nuancé au regard de certains travaux. Les études de ERIKSSON (1972) et de EKBLOM (1969) ont été réalisées en milieu scolaire et montrent qu'une amélioration de V02 max peut être obtenue après quelques mois d'EPS dès lors que l'activité hebdomadaire est accrue et/ou qu'elle s'oriente vers des pratiques corporelles sollicitant de façon marquée le métabolisme aérobie des élèves. Chez des enfants français, FLANDROIS (1984) fait état de V02 max très différentes entre enfants pratiquant selon le cas 1 heure ou 5 heures d'EPS par semaine (garçons, 1 heure d'EPS : 41-46 ml02.min-1.kg-1, 5 heures d'EPS : 51-54 ml02.min-1.kg-1; filles, 1 heure d'EPS : 33-37 ml02.min-1.kg-1, 5 heures d'EPS : 41-45 ml02.min-1.kg-1). Pour le groupe d'enfants ne réalisant qu'une heure d'EPS les valeurs de V02 max sont nettement inférieures aux données moyennes établies à partir de la littérature chez des enfants du même âge (11-13 ans). Au contraire le deuxième groupe pratiquant 5 heures d'EPS par semaine présente des V02 max légèrement supérieures aux normes que nous avons pu établir. Il apparaît donc que dans certaines conditions (horaires accrus, accent porté sur des activités à dominante aérobie) l'EPS peut contribuer à développer le potentiel aérobie de l'enfant. Cette contribution ne peut être que modeste dans la mesure ou l'EPS est investie d'autres tâches tout aussi importantes. IV - PUISSANCE MAXIMALE AEROBIE ET RENDEMENT MECANIQUE La consommation maximale en oxygène représente la puissance énergétique maximale délivrée à partir des oxydations. Toute l'énergie produite par le muscle n'est pas transformée en énergie mécanique ; la plus grande partie étant transformée en chaleur. De plus, la puissance mécanique externe (par exemple la puissance développée sur un ergomètre) ne témoigne que de façon très partielle de la puissance mécanique totale développée par les unités motrices des différents groupes musculaires mis en jeu. Il est intéressant de s'interroger sur l'aptitude de l'enfant à transformer sa puissance aérobie en puissance mécanique externe. Cela revient à se pencher sur la valeur du rendement mécanique (énergie externe produite / énergie dépensée). Le calcul du rendement est réalisé en règle générale à partir d'informations obtenues lors d'exercices submaximaux. Sur bicyclette ergométrique, le rendement mécanique est chez l'enfant de l'ordre de 24 % (ASTRAND, 1952) donc très voisin de celui établi pour l'adulte : 23 % (ASTRAND, 1980). L'influence de la durée, de l'intensité et de la nature de l'exercice reste cependant mal connue et il existe des variations entre individus qui ne sont pas négligeables ; cela est vrai pour l'enfant comme pour l'adulte. En général le rendement mécanique du travail musculaire varie entre 20 et 26 % selon les sujets. Des différences de rendement de quelques pourcents conduisent à des différences non négligeables en matière de puissance développée et donc de performance ; pour une V02 max de 50 ml02.min-1.kg-1 un rendement de 20 % permet de développer 3.5 W.kg-1 alors qu'un rendement de 26 % permet de développer 4.5 W.kg-1 soit près de 30 % de plus. Chez l'enfant comme chez l'adulte, on associe à la puissance maximale aérobie (PMA) la puissance développée au cours du dernier palier d'un exercice triangulaire ayant permis d'atteindre la V02 max du sujet. De part l'incrémentation des charges opérée lors de ce type d'épreuve, la puissance obtenue est le plus souvent supramaximale (en référence à la PMA) ce qui conduit à une surestimation. Le rendement mécanique ne variant pas ou peu avec l'âge, l'évolution de la PMA de l'enfance à l'âge adulte est directement liée à celle de la consommation maximale en oxygène. A 5-6 ans la PMA se situe autour de 50-60 watts et atteint à 16 ans 150 watts chez la fille et 220 watts chez le garçon soit un gain annuel respectif de 10 à 15 watts. Rapportée par unité de poids corporel, la PMA comme la V02 max n'évolue pas ou peu chez le garçon et approche 4 W.kg-1. Des valeurs très voisines sont observées chez la fille jusqu'à la puberté puis PMA diminue progressivement pour atteindre 3 W.kg -1 à l'âge adulte. Comme cela a été mis en évidence pour la V02 max, la PMA est plus élevée chez les enfants sportifs. V - VITESSE DE DEPLACEMENT A V02 MAX (VDA) Nous limiterons l'analyse à la course à pied car c'est le mode de déplacement le plus naturel et donc le moins perturbé par des différences d'ordre technique. Les informations à ce sujet sont issues du laboratoire (épreuves sur tapis roulant) et du terrain. Les épreuves de terrain les plus utilisées chez l'enfant sont celles de COOPER 1968 (distance maximale parcourue en 12 minutes) et de LEGER 1982 (relais navette de course progressive organisée en paliers). Les performances à ces épreuves de terrain sont très fortement corrélées avec la consommation maximale en oxygène et permettent de ce fait une extrapolation de V02 max à partir d'équations ou de table de conversion établies à cet effet. Les études menées en France (SZCZESNY, 1983, 1985) et en Tchécoslovaquie (SEMETKA, 1976) font apparaître un accroissement des distances maximales parcourues en 12 minutes (épreuve de COOPER) de l'enfance à l'adolescence. Chez les garçons, à 7 ans la performance moyenne est de 1700 mètres et atteint 2600 mètres à 16 ans soit un gain annuel moyen d'une centaine de mètres. De 16 à 18 ans une relative stagnation est par contre observée. Chez les filles, les distances parcourues en 12 minutes sont nettement plus faibles ; de 12 à 16 ans, la performance varie entre 1800 et 2000 mètres et il n'apparaît pas nécessairement de différence significative entre les classes d'âge. Des observations du même ordre sont réalisées pour l'épreuve de relais navette ; MERCIER, LEGER et LAMBERT (1983) observent une augmentation très nette du nombre de paliers réalisés et donc de la vitesse de course maximale aérobie de 6 à 18 ans. Il apparaît de toute évidence que les données de terrain concernant l'aptitude à la course de moyenne durée ne présentent pas la même évolution que V02 max (ml02.min-1.kg-1) de l'enfance à l'âge adulte. Il existe cependant pour une classe d'âge donnée d’excellentes corrélations entre performance à ces tests et V02 max ; cela a été démontré à de nombreuses reprises. Si la V02 max (ml02.min-1.kg-1) est un facteur universellement reconnu de la performance de moyenne et de longue durée chez l'enfant et chez l'adulte, une même V02 max ne permet pas pour autant la même performance selon que l'on s'adresse à l'enfant, l'adolescent ou l'adulte. Les études portant sur le coût énergétique de la course à pied réalisées sur tapis roulant ou en conditions normales (ASTRAND, 1952 ; MERCIER, 1983 ; MACDOUGALL, 1983) montrent que pour une vitesse de course donnée l'énergie dépensée par unité de poids corporel est plus grande chez l'enfant. A même consommation d'oxygène maximale ou submaximale, la vitesse de course est donc nettement plus petite chez l'enfant. Ces différences s'estompent progressivement tout au long de la croissance. A titre d'exemple, la V02 pour une vitesse de course de 10 km.h-1 lors d'une épreuve de course navette est à 6 ans de 53 ml02.min-1.kg-1, à 10 ans de 46 ml02.min-1.kg-1, à 15 ans de 38 ml02.min-1.kg-1 et à 18 ans de 33 ml02.min-1.kg-1 (MERCIER, 1983). Sur tapis roulant, la vitesse moyenne correspondant à une V02 de 50 ml02.min-1.kg-1 est de 11.6 km.h-1 à 8 ans, 12.8 km.h-1 à 11 ans, de 13.6 km.h-1 à 13 ans et de 14.5 km.h-1 à 15 ans (MACDOUGALL 1983). La raison de la réduction du coût énergétique de la course de l'enfance à l'âge adulte est encore mal connue. Les dimensions de l'organisme (taille, enfourchure) jouent un rôle inévitable sur les caractéristiques biomécaniques de la foulée et sur le coût énergétique de la course à pied. La part croissante avec l'âge que prend l'énergie d'origine anaérobie dans le bilan énergétique de l'exercice maximal aérobie et l'amélioration de la coordination motrice constituent également des explications possibles. L'amélioration de la performance à l'exercice de moyenne ou longue durée, à intervalle de temps assez large, doit être analysée avec beaucoup de prudence quand on s'adresse à l'enfant et à l'adolescent. L'enseignant d'EPS et l'entraîneur sportif en utilisant des modalités d'évaluation fonctionnelle adaptées à l'âge des enfants peuvent dans une certaine mesure faire la part de l'amélioration du potentiel aérobie dans l'amélioration de la performance. CONCLUSIONS Ce tour d'horizon des données de la littérature permet de dégager la dimension des possibilités maximales aérobie de l'enfant et de suivre son évolution tout au long de la croissance chez les garçons, les filles, sportifs ou non sportifs. Les normes qui sont proposées constituent des références permettant aux chercheurs et aux pédagogues de comparer leurs résultats aux données moyennes de la littérature. Bien entendu, comme c'est le cas pour toutes grandeurs biologiques, il existe toujours des variations d'un sujet à l'autre et les valeurs présentées ne peuvent être considérées comme des standards. L'enfant, l'adolescent, présentent des V02 max relatives plus élevées que celles de l'adulte sédentaire. Pour autant, les performances de l'enfant à l'exercice de moyenne et de longue durées ne sont pas nécessairement meilleures. En effet, lors de la course à pied par exemple, la dépense énergétique par unité de poids corporel à une vitesse donnée est chez l'enfant plus élevée que chez l'adulte. La grande enfance et l'adolescence sont des périodes favorables au développement de V02 max. Cependant, à l'entraînement ne s'associe pas toujours une augmentation de V02 max. L'entraîneur, l'enseignant d'EPS, peuvent évaluer les effets des programmes d'entraînement en utilisant des moyens de contrôle adaptés à l'âge des enfants. BIBLIOGRAPHIE 1 - ANDERSEN K.L., SELINGER V., RUTENFRANZ J. et MESSEL S. - Physical performance capacity of children in Norway. Part III : respiratory responses to graded exercise loadings. Europ. J. Appl. Physiol., 1974, 33, 265-274. 2 - ASTRAND P.O. - Experimental studies of physical working capacity in relation to age and sex. Ejnar Munksgaard, Copenhagen, 1952. 3 - ASTRAND P.O. et RODHAL K. Manuel de physiologie de l'exercice musculaire. Paris. Ed par Masson. 1980. 4 - BAILEY D.A. - Exercise, fitness and physical education for the growing child. Canad. J. Publ. Health, 1973, 6, 421-430. 5 - BECKER M.D. et VACCARO P. - Anaerobic threshold alterations caused by endurance training in young children. J. 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