La dissertation, une spécificité française ? Exemples de sujets

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La dissertation, une spécificité française ? Exemples de sujets
La dissertation, une spécificité française ?
Exemples de sujets donnés en France en 2012
Le baccalauréat S
Français : Dans quelle mesure la poésie est-elle un genre efficace pour présenter une critique
de la société ?
Philosophie : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ?
Histoire : La décolonisation de la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1960
Le concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure (Ulm A/L)
Français : « La poésie est essentiellement philosophique, mais […] elle doit être
involontairement philosophique. » (Charles Baudelaire, « Prométhée délivré par L. de
Senneville » [1846], dans Écrits sur la littérature, Le Livre de poche, 2005, p.71)
Philosophie : Qu’est-ce qui est hors la loi ?
Géographie : Habiter une île.
e
Histoire : Populations, pouvoirs publics et hygiène en Europe, de la fin du XVIII siècle aux
lendemains de la Première Guerre mondiale.
Le CAPES de Lettres modernes
Le poète contemporain Christian Prigent écrit : « Parce qu’elle embrasse passionnément le
présent, la poésie affronte une in-signifiance : le sens du présent est dans cette in-signifiance,
dans ce cadrage impossible des perspectives, dans ce flottement des savoirs, dans cette fuite
des significations devant nos discours et nos croyances. » (Christian Prigent, À quoi bon encore
des poètes ?, P.O.L., 1996, p. 36.) Commentez et éventuellement discutez ces propos en vous
appuyant sur des exemples précis et variés.
L’Agrégation de Lettres modernes
Littérature française : « La langue commune que font entendre les personnages de Lagarce
procède d’un art de la simplicité qui convie le spectateur à une autre forme d’écoute, centrée sur
la saisie d’une voix plutôt que sur la compréhension d’une action. » Hélène Kuntz, Colloques
Lagarce, Jean-Luc Lagarce dans le mouvement dramatique, Colloque de Paris III, Sorbonne
nouvelle, Les Solitaires intempestifs, 2008, p. 27.Vous commenterez et discuterez ces propos à
partir de votre approche de Juste la fin du monde et Derniers remords avant l’oubli.
Littérature comparée : « Ce n’est pas que l’écrivain sache quelque chose, mais du moins sait-il,
lui, qu’il ne sait rien – ainsi que tout homme avec lui. En d’autres termes, la littérature élaborerait
un savoir au second degré, une texture parodique où se joueraient et se déjoueraient toutes les
connaissances acquises. Grâce au travail accompli par son ironie critique, il renverrait l’homme à
son dénuement dérisoire et grotesque. » Dans quelle mesure ce propos (Alain Vaillant :
« Pouvoirs de l’ignorance » in Écrire/savoir : littérature et connaissance à l’époque moderne,
dir. A. Vaillant, Editions Printer, Saint-Etienne, 1996) éclaire-t-il votre lecture des Affinités
électives de Goethe, de Mardi de Melville et de Bouvard et Pécuchet de Flaubert ?
Le concours de Conseiller des Affaires Etrangères, cadre d’Orient
Culture générale : L’Etat et le devoir de mémoire.
Civilisation : Eléments de continuité et éléments de rupture dans la politique étrangère de la
Russie par rapport à la période soviétique.
Le concours d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration
Droit public : Les collectivités territoriales dans la République.
Droit civil : La famille recomposée.
Droit pénal : La responsabilité pénale du maire et de la commune.
Droit des affaires : Quel droit des affaires pour une économie en crise ?
Economie : Efficacité des mesures de sauvegarde de l'emploi en période de crise.
Culture générale : L'individu est-il encore la mesure du siècle ?
Histoire : La mondialisation culturelle depuis les années 1880.
Géographie économique et humaine : Les dynamiques d'intégration régionale dans le monde.
Sociologie : Compétition et cohésion sociales dans les sociétés contemporaines.
Science politique et administrative : Le poids des technocrates dans la vie politique.
Virginie TELLIER
Attachée de coopération pour le français
Service de Coopération et d'Action Culturelle. Ambassade de France en Russie.
Tél : + 7 495 937 15 36 / Fax: +7 495 937 15 11
e-mail : [email protected]
Site
: www.ambafrance-ru.org / www.francomania.ru
La dissertation, une spécificité française ?
Faut-il enseigner la dissertation aux élèves et étudiants
qui apprennent le français comme langue étrangère ?
Proposition de plan
I.
Un exercice qui semble réservé aux apprenants de FLM
1. Un exercice difficile et codifié
2. Une pratique langagière éloignée de la vie quotidienne et de l’usage de la langue en situation
3. Une « épreuve » austère, peu attractive et angoissante
II.
Mais une utilité certaine pour les élèves de FLE
1. Une formation à l’argumentation, élément essentiel à partir du niveau B2
2. Une école de rigueur qui permet l’amélioration des qualités de l’expression écrite
3. Une initiation au débat d’idées qui constitue une spécificité culturelle française
III.
Et une priorité pour les élèves se destinant au FLS
1. Un exercice omniprésent dans le système éducatif français
2. Une démarche qui débouche sur nombre d’écrits professionnels
3. Une tournure de pensée à laquelle ont été formés tous les décideurs français
L’introduction, un exemple
A peine créée, la dissertation est sévèrement critiquée. Gustave Lanson, maître de
conférences à la faculté des lettres de l’Université de Paris à partir de 1900, condamne sans appel
« le professeur qui, en connaissance de cause, impose [à ses élèves] cette besogne au-dessus de
leur force et les condamne soit à dissimuler sans droiture, soit à étaler sans pudeur des emprunts
faussement ingénieux ou stérilement dociles [et] se condamne aussi lui-même à en rendre compte
sans vrai profit intellectuel ni moral, oubliant que son devoir d'éducateur est de préparer à la vie
autant et plus qu'à l'examen » (Lanson, « Les études modernes dans l'enseignement secondaire »,
L'éducation de la démocratie, 1903). Pourtant, l’exercice, loin de disparaître, se maintient dans
l’enseignement français avec une vigueur toujours nouvelle, au point qu’on peut se demander s’il faut
enseigner la dissertation aux élèves et étudiants qui apprennent le français comme langue étrangère.
En effet, le FLE ne doit-il pas avant tout « préparer à la vie », comme le souligne Lanson à propos de
l’enseignement du français au lycée ? En quoi la dissertation, vieille spécificité française, peut-elle
concerner un public destiné d’abord à faire usage de la langue dans des situations réelles, concrètes,
quotidiennes ? L’enseignement de la dissertation semble bel et bien un exercice réservé aux écoliers
français, mais elle présente néanmoins des atouts qu’on peut exploiter en classe de FLE, et devient
une priorité lorsqu’on envisage le cas particulier du FLS.
Pour aller plus loin…
Jacques Hoflack, « La dissertation en classe de FLE : pour une approche interculturelle et un
apprentissage spécifique », Le Langage et l’Homme, vol. 43, fascicule 2 (décembre 2008)
Martine Jey, « Gustave Lanson et la réforme de 1902 », Fabula, Atelier de théorie littéraire, 7
octobre 2005, URL :
http://www.fabula.org/atelier.php?Gustave_Lanson_et_la_r%26eacute%3Bforme_de_1902
e
Une bonne dissertation d’une élève russe en 1 FLS (lycée international de Valbonne) :
http://www.ac-nice.fr/lettres/index.php/ressources-en-lettres/litterature/ecrire-au-lycee/77dissertation-d-une-eleve-de-1ere-fls-preparation-eaf
De nombreux sites proposent des méthodologies de la dissertation. On peut citer à titre
d’exemple http://activitesfle.over-blog.com/article-28943385.html ou http://www.etudeslitteraires.com/fiches-methodologiques.php
Virginie TELLIER
Attachée de coopération pour le français
Service de Coopération et d'Action Culturelle. Ambassade de France en Russie.
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