point de conjoncture : le marché tertiaire toulousain
Transcription
point de conjoncture : le marché tertiaire toulousain
46 4 Point de conjoncture : le marché tertiaire toulousain Par la Direction régionale Midi-Pyrénées, Crédit Foncier Expertise. L a métropole toulousaine occupe une position dominante en Midi-Pyrénées, aussi bien démographique qu’économique. Son influence sur la conjoncture régionale est patente. En matière industrielle, les activités liées à l’aéronautique (sous-traitants d’Airbus, notamment) implantées dans la région ont été impactées par la crise financière. Néanmoins fin 2010, on annoncait une reprise des commandes, ce qui s’est confirmé sur 2011 avec un niveau record. Cela relancerait l’emploi du secteur, notamment chez le célèbre avionneur (700 nouveaux emplois déjà créés). Par ailleurs, des retombées positives devraient résulter de la création de pôles de compétitivité : pôle Aéronautique espace systèmes embarqués « aérospace Valley » (projet de centre de déconstruction d’avions à Tarbes) ; pôle Cancer – Bio – Santé (projets sur le site de Castres, où le groupe Fabre est implanté) ; pôle agroalimentaire « AgriMip Innovation ». De bonnes perspectives de développement régional existent aussi en matière d’entrepôts. Dans le Tarn-et-Garonne, Montbartier bénéficie ainsi de la création d’une zone logistique – Grand Sud Logistique –, où s’est installée la plateforme logistique régionale de la société Intermarché sur environ 70 000 m2 couverts à terme. Toujours dans le Tarnet-Garonne, Valence d’Agen accueille une plate-forme pour le compte de Conforama. Dans l’Aveyron, Prologis a initié une opération à Séverac-le-Château. S’agissant de l’immobilier de bureaux, le parc demeure concentré dans l’aire urbaine toulousaine. Il peine à se développer ailleurs. Des projets sont certes annoncés, mais ne se concrétisent guère, comme à Albi ou à Tarbes. On note néanmoins quelques réalisations ponctuelles à destination locative moyennant des loyers plafonnant à 120 euros le mètre carré par an, HT et HC. 4.1 / LES QUARTIERS D’AFFAIRES ◗ Compans-Caffarelli, Basso-Cambo, Grande-Plaine, SaintMartin-du-Touch, situés à Toulouse ; ◗ Parc technologique du canal situé à Toulouse et à Ramonville-Saint-Agne ; ◗ Technopôle sud-est (dont le site Innopole), à Labège ; ◗ Zone aéroportuaire, zones Aéroconstellation et Andromède à Blagnac ; ◗ Pôle logistique Eurocentre (au nord de Toulouse, à Castelnau d’Estretefonds) ; ◗ Zone franche urbaine, située dans le secteur sud de Toulouse ; ◗ Important projet du Cancéropôle à réaliser sur le site A. Z. F. ; ◗ Projet Écopole sur les communes de Cugnaux et Villeneuve-Tolosane. l’observateur de l’immobilier du crédit foncier – Nº 80 47 RÉGIONS-TERRITOIRES 4.2 / LE MARCHé LOCATIF TERTIAIRE S elon les dernières données chiffrées (source : l’Observatoire Toulousain de l’Immobilier d’Entreprise), le volume des surfaces de bureaux commercialisées aurait atteint 140 600 m2 en 2010, soit une évolution de 4 % par rapport à 2009. Il s’agit d’un résultat stable par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Hors compte propre, la performance est meilleure que l’année 2009 ; toutefois, elle est inférieure aux années précédentes. Avec la reprise marquée des commandes dans l’aéronautique, le marché « transacté » sur l’agglomération toulousaine maintient sa performance à plus de 140 000 m2 en année glissante. En effet, sur les 32 200 m2 de bureaux réalisés ce trimestre, près de 20 000 m2 (dont une transaction signée par Airbus France et représentant 13 000 m2, soit 40 % des surfaces commercialisées) sont liés à l’aéronautique. Avec soixante-huit transactions enregistrées, le trimestre 2011 se maintient au-dessus de la moyenne des deuxième trimestres des dix dernières années (soit soixante et une transactions par trimestre), avec cependant une moyenne écrêtée des surfaces commercialisées de 286 m2 en net recul. La demande placée avec 32 200 m2 de bureaux commercialisés demeure en retrait par rapport au deuxième trimestre 2010, s’établissant à 49 832 m2. Le marché, qui se caractérise par des transactions endogènes avec, notamment, une importante proportion de déménagements locaux (environ 70 % selon les dernières données). L’offre affiche ce trimestre un taux d’absorption performant. En effet, avec un stock de 270 200 m2 à la fin du premier trimestre 2011, ce sont 40 800 m2 qui auraient été écoulés au cours du deuxième trimestre, ramenant ainsi le stock à 229 400 m2… Nous constatons une baisse de 18 % du « seconde main » et de 14 % du neuf. Par ailleurs, relevons que 12 700 m2 de bureaux neufs seront livrés d’ici fin juin 2012. Les loyers n’ont pas évolué au premier semestre 2011. Les négociations accompagnées de franchises de loyer et/ ou de participation aux aménagements de locaux, voire la baisse des locatifs affichés, deviennent courantes dans certains secteurs, pour les locations fermes et les grandes surfaces. MARCHÉ LOCATIF Secteurs recherchés Max. Loyers €/m2/an Variation loyer prime facial depuis le 1er janvier Perspectives court terme marché Min. Max. Variation loyer prime facial depuis le 1er janvier Perspectives court terme marché 160 – 5 % k Min. Autres secteurs €/m2/an Bureaux 90 200 0 % k 70 Entrepôts 25 55 0 % = 20 45 0 % = Locaux d’activités 40 80 – 5 % = 35 60 – 5 % = Boutiques 300 2 200 5 % = 85 450 3 % = Parcs d’activités commerciales 100 150 5 % = 85 110 3 % = 48 le marché tertiaire toulousain 4.3 / MARCHé DE L’INVESTISSEMENT L es ventes à investisseurs sont en chute. Elles ont totalisé 20 000 m2 en 2010 contre 48 300 m2 en 2009 et 109 600 m2 en 2008. Ce premier semestre enregistre six ventes totalisant 11 400 m2 et portant pour l’essentiel sur des locaux quasi neufs offrant des prestations de qualité, des taux d’occupation optimaux, à des loyers de marché. Les taux de rendement pour les meilleures localisations tertiaires comme Balma s’établissent à 6,5 % « annoncés », et entre 6,5 % et 6,8 % pour les taux réels après correction. Pour des produits très récents présentant des taux d’occupation semblables et des prestations équivalentes, mais de conception moins coûteuse et en situation plus concurrentielle (zones tertiaires présentant des taux de vacance), les taux de rendement constatés sont supérieurs, avec environ 1 % à 1,5 % au-dessus (soit 7,5 % à 8 %). On assiste ainsi à un recentrage : les investisseurs sont intéressés par des produits « prime » avec des loyers sécurisés. Les engagements récents constatés concernent essentiellement des locaux occupés avec baux fermes pour des biens RT 2005++ et B. B. C. (bâtiment basse consommation). Globalement, les taux de rendement se stabilisent, voire sont en baisse dans ce cas uniquement. En effet, excepté les immeubles de centre-ville bien placés, les transactions ne concernent pas les immeubles récents affichant de la vacance. S’agissant des locaux acquis par des utilisateurs, la logique d’acquisition se rapproche davantage d’un raisonnement lié au prix de revient, tant pour du neuf (institutionnels) que pour de l’ancien (immeubles à restructurer). Porté par les grandes transactions et l’activité aéronautique, le marché toulousain reste l’un des plus dynamiques en région et vient en deuxième place derrière Lyon (66 000 m2 commercialisés) et devant Lille (environ 30 000 m2). Cette situation devrait perdurer sur la fin de l’exercice 2011 avec la création de 1 500 postes supplémentaires annoncés chez Airbus et les 2 000 annoncés chez les sous-traitants… MARCHÉ DE L’INVESTISSEMENT Secteurs recherchés Taux de rendement net immédiat plancher Bureaux Autres secteurs % Variation en points de base depuis le 1er janvier Perspectives court terme marché % Variation en points de base depuis le 1er janvier Perspectives court terme marché 6,5 – 75 = 8,25 0 = Entrepôts 8 0 = 9,5 0 = Locaux d’activités 8 0 = 9 0 = Boutiques 5,5 0 = 7 0 = Parcs d’activités commerciales 7,25 – 25 = NS NS NC l’observateur de l’immobilier du crédit foncier – Nº 80