note de conjoncture immobilier d`entreprise
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NOTE DE CONJONCTURE IMMOBILIER D’ENTREPRISE BILAN DU 1ER TRIMESTRE 2014 BILAN ET PERSPECTIVES POINTS POSITIFS POINTS DE VIGILANCE • Des prévisions de croissance économique révisées à la hausse pour 2014 / 2015 • Un marché de l’emploi qui commence à se stabiliser • Une reprise de l’investissement des entreprises • De grosses acquisitions en immobilier d’entreprise depuis le début de l’année • Un marché locatif de bureaux qui a amorcé un lent redémarrage au mois de mars • Un nombre record de demandeurs d’emploi malgré la légère inflexion du taux • de chômage • Un marché de l’investissement toujours dominé par les mega-deals core • Une demande encore fragile sur le marché des bureaux, après deux mois • • • • particulièrement atones • Des loyers toujours sous pression, même sur les immeubles neufs • Une grande défiance de la part de tous les acteurs du secteur immobilier eu • égard au projet de loi Pinel TABLEAU DE BORD DU 1ER TRIMESTRE 2014 Données T1 2014 Variation / T1 2013 Variation / T4 2013 Perspectives à fin 2014 Marché locatif de bureaux en Île-de-France Demande placée 522 000 m² 2 000 000 m² Taux de vacance 7,7 % 7,8 % 5 336 000 m² 5 200 000 m² Loyer prime Paris Ouest / QCA 750 €/m² 750 €/m² Loyer moyen de 2nde main 328 €/m² 330 €/m² 3,4 Md€ 17 Md€ 4,0 % 4,0 % Offre à un an Investissement en France Volume Taux prime Paris Ouest / QCA Source : KEOPS www.keops.fr NOTE DE CONJONCTURE 1 ER TRIMESTRE 2014 | 2 ÉCONOMIE - FINANCE UNE CROISSANCE UN PEU PLUS TANGIBLE EN 2014 PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES FRANÇAIS (%) (%) 12 3 2 1,7% 9,8% 1,0% 1 0,0% 0 10 8 0,3% 6 -1 4 -2 (p) 2015 2013 (p) 2014 2011 2012 2010 2009 2008 0 2007 -4 2006 2 2005 -3 Croissance annuelle du PIB (en volume) Taux de chômage métropolitain (au sens du BIT) Source : KEOPS, INSEE, COMMISSION EUROPÉENNE RENTABILITÉ DE L’IMMOBILIER DE BUREAUX Évolution trimestrielle de la demande placée PAR RAPPORT À L’OAT 10 ANS 7 (%) 6 Selon les chiffres publiés par l’INSEE mi-février, la France a enregistré une croissance de + 0.3 % en 2013. Elle a ainsi retrouvé le niveau du PIB du 1er trimestre 2008, juste avant le déclenchement de la crise. Cette reprise, certes modeste et encore fragile, est un peu plus forte qu’initialement anticipé, ce qui a le mérite de redonner une relative confiance en l’avenir aux ménages et aux entreprises. Les moteurs de l’économie redémarrent donc lentement mais sûrement : après 7 trimestres de baisse, l’investissement des entreprises a progressé de + 0.9 % au 4ème trimestre 2013 et l’activité du secteur privé français a renoué avec la croissance en mars. Sur fond de conjoncture internationale plus favorable, la Commission Européenne a révisé la croissance du PIB en France à la hausse, avec + 1 % attendu en 2014, puis + 1,7 % en 2015. Il est grand temps que la situation s’améliore : le nombre de demandeurs d’emplois (de catégorie A) dépasse en effet désormais 3,3 millions. Certes, le taux de chômage en France métropolitaine a perdu 0.1 % pour repasser sous les 10 % fin 2013. Mais l’inversion de la courbe est marginale, et c’est surtout un changement méthodologique qui abaisse mécaniquement cet indicateur, pour lequel les prévisionnistes s’attendent toujours à une hausse en 2014. La reprise, qui se fait jour de manière un peu plus tangible, devrait pourtant se traduire dès le 2nd semestre 2014 par une embellie sur le marché de l’emploi, à l’image de l’amélioration d’ores et déjà constatée dans le secteur tertiaire. Malgré la dégradation de la dette souveraine par les agences de notation à l’automne et l’ampleur du déficit public qui, selon l’INSEE, s’élève à 4,3 % du PIB en 2013, l’environnement financier est stabilisé en France et les taux évoluent peu. Ainsi, la Banque Centrale Européenne a maintenu son taux directeur inchangé à 0,25 % depuis novembre. Après avoir stagné à un niveau historiquement bas, le taux de l’Euribor 3 mois a très légèrement remonté ce 1er trimestre et atteint à peine 0,30 % fin mars. De son côté, l’OAT 10 ans poursuit sa baisse pour s’établir à 2,10 %. 5 4 3 2 1 2013 1T.2014 2012 2010 2011 2009 2008 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000 0 Prime de risque des bureaux prime à Paris OUEST / QCA Rémunération obligataire sans risque (OAT 10 ans, moyenne annuelle) Source : KEOPS, BANQUE DE FRANCE www.keops.fr NOTE DE CONJONCTURE 1 ER TRIMESTRE 2014 | 3 INVESTISSEMENT UN MARCHÉ DE L’INVESTISSEMENT EN PLEINE FORME MONTANTS INVESTIS EN IMMOBILIER D’ENTREPRISE EN FRANCE EN MD€ Le marché de l’investissement poursuit sa trajectoire 2013. De grosses transactions, initiées depuis l’automne dernier, se débouclent, ce qui stimule les volumes. À fin mars, 3,4 Md€ d’engagements ont été enregistrés, un niveau comparable à celui du 1er trimestre 2013. L’opération Cœur Défense, quelques ventes de portefeuilles et de trophy assets tirent incontestablement le marché. 30 25 20 15 10 5 T1 T2 T3 T4 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 2005 0 Prévision Source : KEOPS RÉPARTITION DES VOLUMES PAR TAILLE DE TRANSACTION AU 1ER TRIMESTRE 2014 22% 62% 16% < 50 M€ > 100 M€ Source : KEOPS 50 à 100 M€ La segmentation s’accentue toujours entre, d’une part, les très gros deals, avec 8 transactions d’une taille unitaire supérieure à 100 M€ depuis le début de l’année, et de l’autre, des acquisitions de taille bien moindre qui se raréfient de jour en jour. Certains acteurs du marché peinent à trouver leurs marques entre ces deux extrêmes, or le cœur du marché tend, quant à lui, à se réduire de plus en plus, même si les transactions de gré à gré compensent sans doute en partie cette contraction apparente du marché. De fait, la France connaît une situation un peu paradoxale. D’un côté, certains baromètres d’attractivité internationale témoignent d’une chute brutale de l’Hexagone dans les classements, de l’autre, les investisseurs étrangers y sont toujours bien représentés et l’immobilier d’entreprise est l’une de leurs cibles de prédilection. Ainsi au 1er trimestre, les acquéreurs américains ont représenté 1,6 Md€. Leur part est donc bien plus importante que celle des français qui ont compté pour environ 1 Md€ en se positionnant sur de plus petites transactions. Quelques freins existent cependant. Ainsi, tous les investisseurs ont à l’esprit l’impact de la Loi Pinel qui, plus favorable aux preneurs, viendra détériorer la rentabilité de leur patrimoine immobilier dès qu’elle entrera en vigueur. Par ailleurs, l’engouement des investisseurs pour les mega-deals reste contraint par le manque d’offres à la vente. Toutefois, ce bon début d’année s’avère très encourageant, et au moins 4 autres mega-deals, pour un total de 3,7 Md€, sont actuellement sous promesse, qui pourraient se signer définitivement dès le 2nd trimestre, venant encore renforcer la part de ces très grosses transactions dans les volumes 2014, et confirmant les prévisions de volume annuel autour de 17 Md€. Le marché prime affiche avec constance des taux entre 4 et 4,5 % à Paris Ouest / QCA pour les meilleurs produits de bureaux et de commerces. Les liquidités sont abondantes et la concurrence entre acquéreurs en fonds propres pour les plus beaux actifs de la capitale est toujours vivement perceptible. Mais les taux ont pour ainsi dire atteint des valeursplancher et évoluent marginalement à présent. Cette relative pression à la baisse accompagne l’atterrissage en douceur des taux de l’OAT 10 ans autour de 2 %, ce qui n’érode pas la prime de risque de l’immobilier, toujours de l’ordre de 200 points de base. En dehors du segment prime, il est difficile d’établir des fourchettes de taux, car le marché est tout compte fait très peu actif : si les fonds opportunistes sont toujours à l’affût, les vendeurs ne sont pas prêts à brader leurs actifs immobiliers, préférant attendre que les investisseurs acceptent de prendre un peu plus de risques, pour mieux réaliser leurs cessions quand l’économie sera remise à flot. www.keops.fr NOTE DE CONJONCTURE 1 ER TRIMESTRE 2014 | 4 BUREAUX EN ÎLE-DE-FRANCE UN MARCHÉ DES BUREAUX QUI A REDÉMARRÉ EN MARS DEMANDE PLACÉE TRIMESTRIELLE (Millions de m²) 3 2,5 2 1,5 1 0,5 T1 T2 T3 T4 2014 2013 2011 2012 2010 2009 2008 2007 2006 2005 0 PRÉVISION Source : KEOPS RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE LA DEMANDE PLACÉE AU 1ER TRIMESTRE DE CHAQUE ANNÉE 300 (Milliers de m²) 250 200 150 100 50 0 Paris 2010 Source : KEOPS Hauts-de-Seine 1ère couronne Nord-Est 2011 2012 2013 2nde couronne 2014 Les deux premiers mois de 2014 se sont caractérisés par un attentisme ambiant : le marché attendait de savoir si le taux de chômage avait fini par baisser, si le retour à la croissance économique était confirmé, si les élections municipales allaient ou non changer la donne, si le projet de loi Pinel allait voir la fin de l’indexation des baux commerciaux sur l’ICC. Malgré quelques percées annonçant certaines belles transactions, le marché a donc pris du retard. Au global, la capitale représente ainsi 42 % de la demande placée du trimestre, distançant sans ambiguïté les Hauts-de-Seine qui n’atteignent que 30 %. Cette répartition géographique contrebalance en quelque sorte la percée significative de la 1ère couronne Ouest en 2013. Toutefois, la pérennité de la demande parisienne doit s’apprécier sur le reste de l’année pour savoir si elle sera l’un des principaux moteurs du marché tertiaire francilien en 2014. Pourtant, avec une demande placée de 522 000 m², les chiffres de ce 1er trimestre démontrent une légère progression, aussi bien par rapport au 1er trimestre 2013 (+ 3%) que par rapport au 4ème trimestre 2013 (+5 %). Le mois de mars a en effet vu les transactions s’accélérer, et tous les créneaux de surfaces se sont bien comportés. Les premiers signes de redémarrage restent encore fragiles et il faut attendre le 2nd trimestre pour pleinement mesurer si cette reprise du marché immobilier prendra de l’ampleur, comme le suggèrent certains indicateurs de demande. Au niveau macro-économique, les prévisions de croissance se sont améliorées. Au niveau local, les incertitudes inhérentes aux élections municipales se dissipent et les chefs d’entreprise savent mieux à quoi s’en tenir sur leur environnement économique immédiat. La conjugaison de ces deux facteurs laisse à croire que les preneurs pourraient peu à peu retrouver une meilleure visibilité et reprendre quelque peu confiance pour lancer des projets, ce qui soutiendra la demande des PME comme des grands utilisateurs. Par exemple, plusieurs immeubles sont actuellement sous option ou sous promesse, et ces transactions devraient se signer de manière ferme et définitive dès le 2ème trimestre. D’abord, même si les délais de prise de décision et de négociation sont toujours très longs, les surfaces inférieures à 5 000 m² sont restées très dynamiques, ce qui n’était pas le cas début 2013, où elles avaient chuté de 6 % par rapport au 1er trimestre 2012. Les 308 400 m² qu’elles représentent se répartissent à hauteur de 46 % dans Paris et 37 % dans les Hauts-de-Seine. Ensuite, 15 transactions supérieures à 5 000 m² ont totalisé 213 600 m², soit 41 % du marché. Parmi ces grandes transactions, deux d’entre elles dépassent 40 000 m², une taille unitaire qui n’avait pas été atteinte l’année dernière, et 8 se sont signées à Paris, dont 6 au sein des arrondissements qui composent le QCA, pour un total de 61 800 m². Dans ce contexte, la demande placée prévisionnelle 2014 s’établit à 2 millions de m², un niveau meilleur qu’en 2013, mais encore endessous de la moyenne constatée depuis 10 ans. www.keops.fr NOTE DE CONJONCTURE 1 ER TRIMESTRE 2014 | 5 BUREAUX EN ÎLE-DE-FRANCE UNE SUROFFRE PAS ENCORE EN VOIE DE RÉSORPTION QUALIFICATION DE L’OFFRE À UN AN 5 (Millions de m²) 4 3 2 1T.2014 3T.2013 1T.2013 3T.2012 1T.2012 3T.2011 1T.2011 3T.2010 1T.2010 3T.2009 1T.2009 3T.2008 0 1T.2008 1 Immeubles neufs et restructurés Immeubles de seconde main Source : KEOPS LOYERS MOYENS DE 1ÈRE MAIN (EN € HT HC / M² / AN) 700 (€) 600 500 400 300 L’offre dans les Hauts-de-Seine dépasse désormais les 2,4 millions de m² disponibles à un an, soit deux fois plus qu’en 2007. Sous l’effet de libérations ou de livraisons récentes, elle augmente sensiblement dans certains quartiers d’affaires, au premier rang desquels La Défense, dont les IGH ont un positionnement prix délicat. L’offre remonte aussi, dans une moindre mesure, à Paris Ouest / QCA, même si cette progression est plutôt bienvenue dans un quartier structurellement sous-offreur. La plupart des autres arrondissements de Paris voient également leur offre progresser alors que la demande y reste plus volatile. Davantage de produits sont notamment disponibles à la vente dans la capitale, ainsi qu’en 1ère couronne Nord et Est. Pour autant que le prix soit en adéquation avec la demande, ce qui n’est pas toujours le cas, cette offre pourrait donner un nouvel élan au marché des ventes à utilisateurs courant 2014, d’autant que ces transactions se signent alors très rapidement. Ainsi, au-delà de tendances parfois comparables, des disparités se creusent entre les principaux quartiers d’affaires franciliens. Si les 7 600 m² en cours de restructuration rue Pillet Will à Paris 9, et livrables d’ici la fin de l’année, ont de grandes chances d’être commercialisés d’ici là, ce sera certainement bien plus aléatoire pour certains immeubles de bureaux libérés en 1ère Couronne. Dans le reste de l’Île-de-France, l’offre est mieux maîtrisée. En-dehors des quartiers d’affaires les plus prisés, elle serait même plutôt en baisse, par exemple à Saint-Quentin-en-Yvelines (-20 %), Saint-Denis – Saint-Ouen (- 9 %) ou Paris Nord (- 6 %). UNE ATTRACTIVITÉ RENFORCÉE DES LOYERS PRIME ET RÉNOVÉS 200 Paris Ouest / QCA La Défense Boulogne-Bilancourt Saint-Denis Source : KEOPS 1T.2014 2S.2013 1S.2013 2S.2012 1S.2012 2S.2011 1S.2011 2S.2010 1S.2010 2S.2009 1S.2009 2S.2008 1S.2008 2S.2007 1S.2007 2S.2006 1S.2006 2S.2005 1S.2005 100 0 L’offre immédiate n’est pas encore tout à fait stabilisée. Un peu plus de 4 millions de m² de bureaux sont disponibles, ce qui entraîne une remontée marginale du taux de vacance en Île-de-France, à 7,7 %. Alors que l’absorption de l’offre neuve ou restructurée était ralentie en 2013, elle semble devenir plus rapide cette année. La progression de l’offre tient donc en grande partie au stock de 2nde main qui s’alourdit, peinant à trouver preneur en l’état. Les loyers sont apparemment entrés dans une phase de stabilisation, qui pourrait annoncer leur reprise modérée dès cette année. La forte activité locative à Paris intra muros a même déjà tiré le loyer moyen francilien de 2nde main à la hausse. Mais dans le même temps, certains produits restent mal positionnés et les propriétaires, même s’ils sont toujours réticents à le faire, ont continué à ajuster leurs loyers. Ainsi, une petite cinquantaine d’offres à Paris QCA a subi une légère baisse des loyers de présentation début 2014, avant que le marché locatif n’accélère. Cette tendance montre bien combien l’équilibre reste fragile. Autre fait marquant, le loyer prime qui atteint péniblement 750 €/m² ce trimestre, bien en-dessous des 800 €/m² encore possibles en 2013. Ce décrochage doit s’apprécier à sa juste mesure, car les valeurs élevées n’étaient maintenues en facial qu’en échange de franchises de loyers et autres participations aux travaux parfois disproportionnées, ce qui perturbait la bonne lisibilité des loyers de marché. L’ajustement des valeurs locatives des produits prime n’entame en rien leur excellence et permet aux preneurs de saisir des opportunités, là où, à l’inverse, les immeubles en état d’usage, considérés comme obsolètes, ne trouvent pas preneurs, malgré leurs valeurs orientées à la baisse et l’éventuelle décote par des mesures d’accompagnement très importantes. Pour leur part, les bureaux rénovés, qui constituent une cible de recherche à part entière, souffrent moins, et dans certains quartiers d’affaires, ils voient même leurs loyers augmenter. Ainsi, pris dans leur ensemble, les loyers des immeubles de 2nde main résistent assez bien grâce à la meilleure qualité des bureaux pris à bail, les preneurs cherchant à optimiser leurs coûts immobiliers en s’implantant dans des locaux bien disposés qui leur permettent de densifier leurs équipes. www.keops.fr NOTE DE CONJONCTURE 1 ER TRIMESTRE 2014 | 6 KEOPS Études et Recherche : 43- 47, AVENUE DE LA GRANDE ARMÉE CS 61714 - 75782 PARIS CEDEX 16 [email protected] TEL +33 (0) 1 56 88 91 85 FAX +33 (0) 1 56 88 92 19 Directeur de la Publication : Laurent Castellani Directeur Études et Rédaction : Isabelle Assens Chargée d’Études : Cindy Emond Bases de Données : Stephen Bouazza Graphisme et Mise en page : Virginie Vardo - Coquoin Loïc Sene www.keops.fr