note de conjoncture immobilier d`entreprise
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NOTE DE CONJONCTURE IMMOBILIER D’ENTREPRISE Bilan du 3ème trimestre 2013 BILAN ET PERSPECTIVES POINTS POSITIFS POINTS DE VIGILANCE • Confiance retrouvée des marchés financiers • Bons volumes d’investissement en immobilier d’entreprise • Début de diversification du marché de l’investissement • Ajustement somme toute modéré des loyers faciaux de bureaux à la baisse • Stabilisation de l’offre, tant immédiate, qu’à un an • Lente reprise économique qui laisse espérer un rebond du marché locatif • Marché de l’investissement toujours dominé par les méga-deals core • Inversion de la courbe du taux de chômage qui tarde à venir • Perte de vitesse du marché locatif, et notamment des grandes transactions • Perspectives de demande placée annuelle en retrait de 25 % par rapport à 2012 • Impact durable des mesures d’accompagnement élevées sur les valeurs • Risque accru de voir certains actifs frappés d’obsolescence TABLEAU DE BORD DU 3ÈME TRIMESTRE 2013 Cumul T1 à T3 2013 Variation / Cumul T1 à T3 2012 Variation T3 2013 / T2 2013 Perspectives à fin 2013 Marché locatif de bureaux en Île-de-France Demande placée 1 280 000 m² 1 800 000 m² Taux de vacance 7,5 % 7,8 % 5 000 000 m² 5 000 000 m² Loyer prime Paris Ouest / QCA 800 €/m² 800 €/m² Loyer moyen de 2nde main 335 €/m² 300 €/m² 10,2 Md€ 16 Md€ 4,0 % 4,0 % Offre à un an Investissement en France Volume Taux prime Paris Ouest / QCA Source : KEOPS www.keops.fr NOTE DE CONJONCTURE TRIMESTRIELLE | DéCEMBRE 2013 | 2 ÉCONOMIE - FINANCE - INVESTISSEMENT LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE S’AMÉLIORE PEU À PEU mONTANTS INVESTIS EN IMMOBILIER D’ENTREPRISE EN fRANCE EN md€ 30 Le PIB national a augmenté de 0,5 % au 2ème trimestre, concrétisant officiellement la sortie de récession de la France, et les prévisions de croissance pour l’année 2013 ont été révisées à la hausse au cours des derniers mois, pour se situer actuellement autour de 0,3 %. (Md€) 25 20 15 10 T1 T2 T3 T4 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 0 2005 5 Prévisionnel T4 Source : KEOPS répartition géographique à fin septembre 2013 20% 26% 11% 28% Paris Ouest / QCA Hauts-de-Seine Paris hors QCA Reste Île-de-France Source : KEOPS De son côté, le taux de l’Euribor 3 mois reste très bas, à 0,22 % depuis début juillet. Ces conditions de financement particulièrement avantageuses, conjuguées à la prime de risque attractive de l’immobilier par rapport à l’OAT 10 ans, dont le taux s’est à présent stabilisé autour de 2,50 %, sont favorables à la réalisation de certaines acquisitions et développements immobiliers. LE MARCHÉ DE L’INVESTISSEMENT SE RÉVÈLE ACTIF MAIS TOUJOURS SÉLECTIF Le marché de l’investissement se comporte bien malgré la conjoncture économique toujours ralentie. Avec 10,2 Md€ d’ores et déjà enregistrés à fin septembre, le volume annuel attendu remonte à 16 Md€, le dernier trimestre étant chaque année le plus dynamique. 12% Régions Malgré cette légère embellie, les incertitudes économiques préoccupent toujours les utilisateurs, comme les promoteurs et les investisseurs, partout en France, y compris en région parisienne. La faible reprise tarde à produire des effets bénéfiques sur le marché de l’emploi : le taux de chômage s’élève à 10,5 % en France métropolitaine et, selon l’UNÉDIC, il faudra attendre fin 2014 pour constater une réelle amélioration de cet indicateur. Pourtant, la Banque Centrale Européenne a maintenu son taux directeur inchangé à 0,5 % au cours du 3ème trimestre, ce qui a redonné confiance aux acteurs du secteur financier. Sans être complètement derrière nous, la crise de la zone euro semble en bonne voie de résorption et les investisseurs étrangers, qui s’étaient détournés de la France, expriment depuis la rentrée un regain d’intérêt pour notre marché. Sans surprise, l’Île-de-France et les immeubles de bureaux concentrent toujours les trois quarts des engagements en immobilier d’entreprise. Le département des Hauts-de-Seine représente notamment 28 % des volumes investis, contre seulement 16 % en 2012, en raison de plusieurs grandes transactions qui se sont signées à Issyles-Moulineaux ou à Châtillon, en complément de la vente de la Tour Adria à La Défense pour 450 M€ au début du mois de juillet. De fait, plusieurs opérations d’envergure ont été réalisées au cours du 3ème trimestre, ce qui inscrit l’importance des méga-deals dans le temps. Comme en 2012, les transactions de plus de 100 M€ représentent en effet une bonne moitié (52 %) du marché cette année, tandis que les opérations de taille intermédiaire, entre 50 et 100 M€, connaissent parallèlement une belle progression, pour concentrer aujourd’hui 20 % des volumes investis, contre seulement 15 % précédemment. Cette course au gigantisme a toutefois pour corollaire une baisse importante du nombre de transactions, avec seulement 365 acquisitions recensées à fin septembre 2013. Les fonds souverains surprennent par leur absence à ce jour, tout en maintenant un fort intérêt pour la France, toujours attractive à leurs yeux. La Chine est notamment très active lors de certains appels d’offre. De plus, beaucoup d’investisseurs anglo-saxons ont l’intention de revenir sur le marché français, ce qui devrait se traduire prochainement par des acquisitions significatives. Ces acteurs, souvent opportunistes, cherchant à créer de la valeur, leurs opérations seront plus diversifiées que celles réalisées par les investisseurs core habituels que sont les compagnies d’assurances, caisses de retraite, foncières ou SCPI / OPCI. C’est une bonne nouvelle pour le marché, qui souffre encore d’une trop forte polarisation sur le segment core. Le marché restant toujours très concurrentiel pour les meilleurs produits, les taux prime sont stables, voire sous pression à la baisse, entre 4 et 4,5 %, à Paris Ouest / QCA, et la prime de risque de l’immobilier est toujours attractive dans un contexte financier 2013 de taux remarquablement bas. www.keops.fr NOTE DE CONJONCTURE TRIMESTRIELLE | DéCEMBRE 2013 | 3 Bureaux en île-de-France LE MARCHÉ DES BUREAUX EN ÎLE-DE-FRANCE EST QUANT À LUI DANS UNE PHASE DE TRANSITION DÉLICATE Évolution trimestrielle de la demande placée évolution trimestrielle de la demande placée (m²) La demande placée de bureaux en Île-de-France atteint 1 280 000 m², en baisse de 16 % par rapport à la même période de l’année dernière. Les effets de la conjoncture économique dégradée depuis fin 2012 se font à présent pleinement sentir et le ralentissement s’est accentué au 3ème trimestre, avec seulement 380 000 m² placés, soit une baisse de 15 % par rapport au 2ème trimestre, et de 40 % par rapport au 3ème trimestre 2012. 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 T1 T2 T3 T4 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007 2006 0 2005 500 000 Prévisionnel T4 Source : KEOPS qualification de l’offre à un an 4 000 000 Si l’activité sur les petites et moyennes surfaces s’est bien maintenue, les transactions de grandes surfaces (supérieures à 5 000 m²) accusent une chute de 37 % par rapport à la même période de 2012. Ainsi, le placement de bureaux neufs ou restructurés, qui provient surtout des grands utilisateurs, est en retrait de 16 %, à l’image de l’ensemble du marché. (m²) 3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 Immeubles neufs et restructurés Immeubles de seconde main Source : KEOPS 3T.13 3T.11 3T.12 3T.10 3T.09 3T.08 3T.07 3T.06 3T.05 3T.04 3T.03 1 000 000 500 000 Les délais de décision des entreprises sont longs sur fond de persistance des incertitudes économiques. La demande placée prévisionnelle s’établit désormais à 1,8 million de m² pour l’ensemble de l’année 2013. Le repli sera donc de l’ordre de 25 % par rapport à 2012. Géographiquement, Paris poursuit sa baisse pour la 3ème année consécutive, tandis que les Hauts-de-Seine continuent d’attirer les entreprises à la recherche de locaux de qualité à des loyers moins élevés que dans la capitale. Le reste de la 1ère couronne et la 2nde couronne ont pour leur part subi durement les effets de la crise, avec une importante réduction du placement. L’offre immédiate est toujours orientée à la hausse et frise les 4 millions de m² disponibles. De nombreuses livraisons de bureaux ont eu lieu cette année, telles Eqho, avec 78 000 m² à La Défense, ou encore In-Out avec 35 000 m² à Boulogne-Billancourt. Le ralentissement du placement de grandes surfaces n’a pas favorisé l’absorption de cette offre de 1ère main, ce qui a entraîné l’augmentation du taux de vacance à 7,5 %. Il pourrait atteindre 7,8 % en décembre si les quelques 140 000 m² de bureaux de 1ère main ou rénovés attendus en livraison d’ici la fin de l’année ne trouvent pas preneur rapidement. Parallèlement, l’offre à un an est restée stable depuis fin 2012. Globalement, elle devrait rester aux alentours de 5 millions de m² disponibles jusqu’à ce que la demande redémarre de façon plus significative courant 2014, même si le niveau de l’offre de 2nde main reste élevé, à 3,7 millions de m² disponibles, soulignant le risque d’obsolescence d’une partie du parc tertiaire francilien. Parmi l’offre de 2nde main, il convient toutefois de distinguer les locaux en état d’usage et ceux qui ont été rénovés car les tendances de marché divergent. Alors que la demande placée s’est réduite de manière générale, les bureaux rénovés concentrent désormais un tiers du placement, à part égale avec les bureaux neufs ou restructurés. Les propriétaires sont plus enclins à engager des travaux de rénovation, dont le coût est moins élevé qu’une restructuration. Dans le même temps, les entreprises utilisatrices privilégient ces surfaces de bonne qualité, qui leur permettent de rationaliser leurs besoins à un loyer qui reste acceptable par leurs Directions Générales. www.keops.fr NOTE DE CONJONCTURE TRIMESTRIELLE | DéCEMBRE 2013 | 4 Bureaux en île-de-France IL FAUDRA ATTENDRE 2014 POUR QUE LES LOYERS REPARTENT à LA HAUSSE loyer moyen de 1ère main (en € ht hc / m² / an) 800 En conséquence, ce dynamisme des surfaces rénovées soutient les loyers de marché des bureaux de 2nde main, dont la baisse semble enrayée. (€) 700 600 500 400 300 2S.2013 2S.2011 2S.2012 2S.2010 2S.2009 2S.2008 2S.2007 2S.2006 2S.2005 2S.2004 2S.2003 2S.2002 100 2S.2001 200 Paris Ouest / QCA La Défense Boulogne Saint-Denis A contrario, les valeurs moyennes des bureaux de 1ère main sont globalement en baisse. Depuis janvier 2013, la moyenne à Paris Ouest / QCA affiche ainsi une diminution de presque 7 %. La raréfaction des transactions prime depuis un an explique en grande partie cette tendance. Si les loyers faciaux commencent à se stabiliser, de fortes variations sont néanmoins constatées d’un marché à l’autre, et les mesures d’accompagnement restent globalement élevées, témoins du précaire équilibre du marché locatif des bureaux en cette fin 2013. Il faudra donc sans doute attendre mi-2014 pour voir cesser la dégradation des loyers économiques en Île-de-France. Source : KEOPS mesures d’accompagnement (en % du loyer facial annuel) Secteur géographique Mesure d’accompagnement Paris Ouest / QCA 15 à 20 % Hauts-de-Seine 20 à 25 % Secteurs sur-offreurs de 2 nde couronne > 25 % Source : KEOPS KEOPS études et Recherche : 147 boulevard Haussmann, 75008 Paris [email protected] TEL +33 (0) 1 56 88 91 85 FAX +33 (0) 1 56 88 92 19 Directeur de la Publication : Laurent Castellani Directeur études et Rédaction : Isabelle Assens Chargée d’études : Cindy Emond Bases de Données : Stephen Bouazza Graphisme et Mise en page : Virginie Vardo - Coquoin Loïc Sene www.keops.fr