Thomas d`Aquin, disciple de saint Paul Sermon pour la fête de saint
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Thomas d`Aquin, disciple de saint Paul Sermon pour la fête de saint
Thomas d’Aquin, disciple de saint Paul Sermon pour la fête de saint Thomas d’Aquin Saint Thomas d’Aquin est sans aucun doute, avec saint Augustin, le plus grand théologien. Il ne le serait pas s’il n’avait pas été un métaphysicien génial, et un remarquable moraliste. Mais il ne le serait pas non plus s’il n’avait pas été d’abord un connaisseur consommé de la Bible. Il a fait un gros ouvrage sur l’Evangile de saint Matthieu et un autre sur l’Évangile de saint Jean. Mais il a surtout fait, en 6 volumes de 500 pages, un commentaire très détaillé et vraiment original sur toutes les épîtres de Paul 1. Comme chez saint Augustin, elles sont toujours un base essentielle de la doctrine aux yeux de Thomas. Celui-ci, dans sa Somme de théologie, cite saint Paul plus de mille fois. Saint Thomas est résolument le disciple de saint Paul, et il en fait l’éloge en disant que, tout rempli du Nom et de l’amour du Christ, « il a enseigné de la manière la plus excellente les mystères de la divinité, qui sont l’objet de la sagesse »2. C’est donc à bon droit que nous lisons aujourd’hui un passage de l’Épître aux Éphésiens. Celle-ci, vous l’avez remarqué, exalte et admire précisément « les multiples aspects de la Sagesse de Dieu » (3,10). Ils sont tous reliés au « mystère tenu caché depuis toujours en Dieu » (3,9). Ce mystère, le Mystère par excellence, saint Paul en parle souvent. Il est que Dieu a voulu nous joindre à Lui dans le Christ. C’est le contenu fondamental de l’Évangile entier. C’est aussi, en d’autres termes, ce que saint Jean nous disait tout à l’heure : « Le Père vous aime, parce que vous m’aimez » (Jn 16,27). Trois sujets, trois partenaires : Dieu d’abord ; les hommes ensuite ; le Christ enfin, qui relie les hommes à Dieu pour les sauver. Tel est bien ce que saint Paul appelle plusieurs fois le projet, le dessein de Dieu. Saint Thomas a repris cette vue géniale pour en faire le plan de son œuvre capitale, la Somme de théologie, en trois parties : 1. Dieu ; 2. L’homme ; 3. Le Christ. Rendons grâce à Dieu, notre Père, qui nous a fait une telle grâce dans le Christ, et qui la fait briller dans notre cœur par son Esprit. Fr. Jourdain MONNOT A quoi il faut notamment ajouter deux œuvres dont la grande originalité impressionna vivement ses contemporains : le Commentaire littéral de Job et la Catena aurea, la “chaîne d’or”, où il commente successivement les quatre Évangiles par un enchaînement continu de citations des Pères grecs et latins. 2 Thomas d’Aquin, Commentaire de l’Épître aux Romains, trad. Jean-Eric Stroobant de Saint-Éloy, Paris Cerf, 1999, p.58. 1