les théories de le corbusier

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les théories de le corbusier
LES THÉORIES DE LE CORBUSIER
« Là où naît l'ordre, naît le bien-être. » Les premiers choix de Le Corbusier en
architecture sont ceux qui définissent le purisme : simplicité des formes, organisation,
rigueur. Cette vision est mêlée d'utopie, le bonheur étant l'une des clés de ses
réflexions sur l'urbanisme. Son « langage » architectural s'applique aussi bien au
logement économique qu'à la villa de luxe. Dès 1926, Le Corbusier définit « UNE
architecture moderne » (et non pas « l'architecture moderne ») en cinq points (ce
sont les Cinq points de l'architecture moderne) :
1.
2.
3.
4.
5.
les pilotis
le toit terrasse
le plan libre
la fenêtre-bandeau
la façade libre
Le plan libre
Influencé par son stage effectué en 1909 chez Auguste Perret -célèbre précurseur
de l'architecture poteau-poutre en béton armé (ossaturisme)- Le Corbusier est connu
pour la technique constructive poteau/dalle dont l'archétype est la villa Savoye et
dont l'élaboration théorique est passée par la « maison Dom-Ino ». Les planchers
sont supportés par de fins poteaux disposés sur une trame. Ainsi les façades sont
libérées de la fonction structurelle. Elles ne sont plus chargées de porter le bâtiment,
comme dans la construction en maçonnerie, dite aussi période « pré-moderne ».
L'organisation intérieure poursuit l'idée : les divisions de l'espace ne sont pas
soumises aux impératifs de structure du bâtiment. Les ouvertures ainsi que les
parties pleines sont implantées librement et organisent la façade.
Cette nouvelle façon de concevoir la construction des bâtiments est riche de
conséquences. Si Le Corbusier n'en est pas l'inventeur, il est cependant celui qui a
su la formuler en termes lapidaires : « le plan libre », et en développer un vocabulaire
architectural réellement nouveau.
En 1933, au Congrès international d'architecture moderne (CIAM) d'Athènes, il
affirme : « Les matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et
le ciment armé, dans cet ordre et dans cette hiérarchie. »
En 1938 et ce jusqu'en 1965, il n'eut de cesse de s'intéresser au projet de La SainteBaume, qui lui servit de brainstorming toute sa vie. Le projet utopique d'alors était de
réconcilier les Français et les pays autour de la France, et de relever l'âme et l'esprit
et la raison des gens pour leur redonner goût et espoir après toutes ces années de
guerre.
Le Corbusier a consigné ses théories et ses recherches dans 35 ouvrages écrits
entre 1912 et 1966. Ses pairs le considéraient comme un visionnaire, mais un piètre
bâtisseur. Le Corbusier s'en défendait : « En architecture, je ne serai jamais l'un de
vos concurrents, puisque j'ai renoncé (…) à pratiquer l'architecture de manière
générale et que je me suis réservé certains problèmes qui mettent en jeu
exclusivement des questions de plastique. »
À l'annonce de la mort de Le Corbusier, Alvar Aalto reconnaissait qu'il n'avait jamais
apprécié le prophète dogmatique ou le porte-parole de l'architecture moderne. Une
fois la première surprise des présentations, il ne restait qu'un flux verbeux. Mais les
réalisations méticuleuses de l'architecte bâtisseur méritaient, selon le maître
finlandais, une toute autre considération, par leur variété et leur originalité, leur
fonctionnalité et leur adaptation à la contrainte, leur spiritualité généreuse ou leur
dénuement géométrique, leur surprenante évolution avec le temps...
Le Corbusier se révèle l'architecte de la conciliation des contraires. Les dualités
art/technique, règle/arbitraire, géométrie/nature, lumière/ombre, continuité/rupture
appellent une véritable réponse artistique in loco. On peut aussi inclure l'esprit
corbuséen de conciliation aux divers pôles opposées (au sens corbuséen) :
nature/architecture, volumes (essences géométriques)/ objets décorum (sculpture ou
peinture), vie individuelle/vie collective, compacité du béton/transparence du verre,
construire/reconstruire...
CITATIONS DE LE CORBUSIER
"L’architecture est le jeu, savant, correct et magnifique des volumes sous la
lumière.
•
Vers une architecture, Le Corbusier, éd. G. Crès, 1924, p. 16
"Nos yeux sont faits pour voir les formes sous la lumière ; les ombres et les clairs
révèlent les formes ; les cubes, les cônes, les sphères, les cylindres ou les
pyramides sont les grandes formes primaires que la lumière révèle bien ; l’image
nous en est nette et tangible, sans ambiguïté. C’est pour cela que ce sont de belles
formes, les plus belles formes. Tout le monde est d’accord en cela, l’enfant, le
sauvage et le métaphysicien."
•
Vers une architecture, Le Corbusier, éd. G. Crès, 1924, p. 16
"Une grande époque vient de commencer. Il existe un esprit nouveau. Il existe une
foule d’œuvres d’esprit nouveau ; elles se rencontrent surtout dans la production
industrielle. L’architecture étouffe dans les usages. Les « styles » sont un mensonge.
Le style, c’est une unité de principe qui anime toutes les œuvres d’une époque et qui
résulte d’un esprit caractérisé. Notre époque fixe chaque jour son style. Nos yeux,
malheureusement, ne savent pas le discerner encore."
• Vers une architecture, Le Corbusier, éd. G. Crès, 1924, p. 67
"Une maison est une machine à habiter."
•
Vers une architecture, Le Corbusier, éd. G. Crès, 1924, p. 73
"On met en œuvre de la pierre, du bois, du ciment ; on en fait des maisons, des
palais ; c’est de la construction. L’ingéniosité travaille. Mais, tout à coup, vous me
prenez au cœur, vous me faites du bien, je suis heureux, je dis : c’est beau. Voilà
l’architecture. L’art est ici."
•
Vers une architecture, Le Corbusier, éd. G. Crès, 1924, p. 123

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