Document - FNAIM Savoie
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ANNECY SPÉCIAL IMMOBILIER ANNECY LES PRIX GRIMPENT ENCORE nicolas thibaud - afp image forum Si la demande est timide, l’ofre l’est tout autant, les vendeurs attendant d’être ixés sur les mesures concernant la taxation des plus-values. Seuls les frontaliers, au pouvoir d’achat important, restent dans la course T echniciens en région parisienne, Marie et Jean-Pierre ont appris à l’automne 2012 leur mutation pour un centre d’études proche d’Annecy. Pour eux, pas la moindre hésitation. « Nous étions propriétaires, il nous semblait dans la continuité de le rester, d’autant qu’un Le Nouvel Observateur investissement à Annecy ne doit pas être un mauvais placement. » Grâce à un crédit obtenu non sans diiculté, avec un prêt relais, ils ont acquis en avril dernier un 3-pièces en centreville pour 270 000 euros. Ces acheteurs avaient un projet, au contraire de nombreux Anneciens : « Ceux qui sont déjà installés restent frileux et n’envisagent pas de bouger, résume Corinne Desmoulins, de Canal Immobilier. Le contexte économique, la morosité ambiante, même s’ils ne les concernent pas directement, ne les incitent pas à vouloir changer pour plus de confort, pour plus d’espace ou un jardin. » L’achat se fait donc souvent par nécessité, lors d’un changement de configuration familiale, divorce ou naissance. Mais, SPÉCIAL IMMOBILIER ANNECY DAVID GIRAUD Président de MGM Constructeur Le Nouvel Observateur Comment se porte le marché de l’immobilier neuf dans le bassin annecien ? David Giraud Il est plutôt préservé, au regard de ce que l’on constate dans d’autres communes de France. Le cadre de vie que l’on trouve à Annecy, la situation géographique de la ville, sa proximité avec la Suisse et la relative bonne tenue de l’activité économique font que la demande des acheteurs est toujours présente. Qui sont ces acheteurs ? Des acquéreurs d’une résidence principale. Parmi eux, des primo-accédants, dont le projet est favorisé par des taux d’intérêt exceptionnellement bas, mais aussi une majorité de secundo-accédants, qui revendent leur premier bien pour acheter souvent plus grand. La clientèle compte aussi une population de seniors qui, après avoir vendu leur maison, cherchent à se rapprocher du centre-ville et investissent dans un appartement. Une part des acheteurs que nous rencontrons est par ailleurs composée de frontaliers qui choisissent de s’installer dans l’agglomération annecienne. L’évolution du marché a-t-elle une incidence sur les prix ? Les prix n’augmentent plus, mais ils ne baissent pas pour autant. Dans nos programmes, ils varient, dans des secteurs comme Annecy et Annecyle-Vieux, entre 5 500 et 6 500 euros/ m2. Ils sont, dans des communes comme Poisy, proches de 4 500 euros/ m2. L’ofre de logements neufs, tous promoteurs confondus, nationaux et locaux, est, quant à elle, conséquente, car un certain nombre de projets ont été commercialisés. C’est pourquoi nous sommes prudents dans nos engagements et ne nous lançons que dans des projets de résidences de qualité, bien situés, en petites copropriétés. Cela correspond parfaitement à la demande de ceux qui souhaitent acheter dans la région. Nous avons démarré deux chantiers de ce type à Annecy et nous en engageons un troisième cette année. Propos recueillis par C. B. Le Nouvel Observateur quel que soit leur proil, les acheteurs ont ici une exigence : « Etre au centre-ville ou dans les communes situées à moins de quinze minutes », note David Chavanne, de l’agence Pascal Immobilier. « Il y a une volonté nette de se rapprocher des centresbourgs, et des moyens de transport. Avec les changements familiaux, l’augmentation des foyers monoparentaux, il est important pour les acheteurs de se trouver près d’une station de bus pour que les enfants puis- Le quartier de la sent éventuellement aller à l’école tout gare est en plein seuls », analyse Thierry Lejeune, développement. notaire. Malheureusement, les budgets ne sont pas toujours à la hauteur des exigences du marché. « La plupart des acheteurs ont une enveloppe de l’ordre de 220 000 à 240 000 euros, observe Grégory Monod, président de la Fnaim de Savoie et de HauteSavoie. Mais le problème est que nous ne disposons pas, dans l’agglomération, d’une ofre suisante dans cet ordre de prix : un T3 coûte au moins 250 000 euros. » A cela s’ajoute la question du inancement. Pour les primo-accédants, la situation reste diicile après la suppression du prêt à taux zéro (PTZ) dans l’ancien, et pour les secundo-accédants le prêt relais reste un frein. Pour d’autres cependant, notamment les frontaliers, la question est réglée. « Ces salariés représentent désormais entre 40 et 45% de notre clientèle, contre seulement 20% il y a cinq ans, note Serge Ducruet, responsable de l’agence Meilleurtaux.com à Annecy. Leur pouvoir d’achat est important, parfois même de 400 000 à 500 000 euros. » Dans le contexte d’une demande qui se révèle malgré tout timide, l’ofre l’est tout autant : « Le cœur du marché, qui comprend des biens de qualité courante, apparaît ralenti car les vendeurs ne souhaitent pas réduire leurs prétentions, les nouvelles statistiques des prix à Annecy les confortant dans cette position. De leur côté, les acheteurs sont en attente ou à la recherche de bonnes afaires », explique-t-on au Crédit foncier. Certains vendeurs, considérant que le moment n’est pas opportun pour vendre, n’hésitent pas à retirer leur bien du marché. Un professionnel cite le cas d’une agence immobilière « où 4 biens ont été retirés de la vente par leurs propriétaires, dans l’attente d’un allégement du régime de taxation des plus-values immobilières annoncé par François Hollande ». « Cette question des plusvalues n’est pas anodine, souligne Gérard Col, de 2A Immobilier. Dans nos agences, le taux de revente des clients qui arbitrent leur patrimoine a été divisé par deux. Cela n’a pas permis d’alimenter le marché en biens immobiliers et a entraîné un amoindrissement de l’ofre de qualité. Ainsi, les prix ne baissent pas. » L’efet est plus net encore en centre-ville ou dans les communes prisées limitrophes. « Nous avons peu d’ofres pour autant d’acheteurs : cela entraîne mécaniquement un maintien du niveau des prix », conirme David Chavanne. Des prix qui ont même « continué à progresser depuis février 2012 », observe Thierry Lejeune. « On constate une hausse de 4,4% dans l’immobilier ancien à Annecy, à 3 384 euros/m2, et de 5,9% à Annecy-le-Vieux, à 4 400 euros/ m2. » Dans le neuf, les prix aichent +7% par rapport à l’année dernière et désormais se stabilisent à des niveaux élevés, à 4 650 euros/m2 en moyenne (hors parking), d’après la fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Le nombre de réservations de logements neufs est en repli, même si la demande d’acheteurs de résidence principale progresse, tandis que celle des investisseurs faiblit de 47% : ils ne représentent plus que 21% de l’ensemble des acquéreurs de biens neufs à Annecy. CATHERINE BOCQUET pascal fayolle - sipa / DR X