Revue belge de numismatique et de sigillographie
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Revue belge de numismatique et de sigillographie
. REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE sons LES AUSPICES DE LA SOGlBTl ROYALE DE NUMISMATIOUE MM. LB V'« B. DE JONGHE, le C'« Th. di LIMBURG-STIRUM bt A. db WITTE 1.90Î3 CINQUANTE-HUITIÈME ANNÉE BRUXELLES, J. GOEMAERE, IMPRIMEUR DU ^ue de ta Limite, igo2 21 ROI, REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE QUELQUES MOTS A PROPOS d'un TBÉSOB DE MONNAIES BÛMAINES DÉTERUÉ A GIVES (BEN-AHIN) (PROVINCE DE LIÈGE) Le auquel sont consa- petit trésor monétaire, crées les quel-ques pages qui vont suivre, n'a ni l'attrait en de l'actualité, — sa découverte à un certain nombre d'années effet, remonte, déjà, — numismatique ni le mérite d'enrichir la science d'une série de types nouveaux. Mais jour est resté il (i) et complètement inédit jusqu'à ce présente, au point de vue de l'étude des invasions franques dans la province de Liège, un intérêt suffisamment spécial quelques mots pour qu'il en soit dit ici. * * C'est en plein bois de Gives (territoire de la (i) Nous avons signalé cette trouvaille dans archéologique liégeois, annoncé note au (p. 12, dit Bulletin. 1) t. la XXIX, pp. le Bulletin de l'Institut 11-12, et y avons même présente notice, que nous destinions alors commune de Ben-Ahin) et à 3oo mètres environ d'un groupe de mains tumulus belgo- ro- qu'en juin i883 fut découvert, parmi (i), d'une urne en bronze de o'^.iS de hau- les débris teur, le trois petits dépôt en question. Celui-ci a été enfoui à la faible profondeur de composait de 264 pièces. Grâce à l'intervention de M. Oscar de Soër de Solières, à cette époque bourgmestre de Ben-Ahin, o".25 et se 23g de ces monnaies purent être réunies; celles-ci finirent par entrer, en 1837, après de longues négociations, dans le médailler de VInstitut archéologique liégeois, qui en possède actuellement encore 160, les pièces été en double, au nombre de 79, ayant vendues depuis. Le reste de la trouvaille fut dispersé (2). * * * Sur 247 monnaies connues (23g + 8), le trésor de Gives en comprenait 162, de types différents, appartenant aux règnes suivants : Septime Sévère (193-211 deJ.-C.) 14 monnaies, dont 12 correspondent respective(1) Ces tumulus ont été juillet 189g. Voyez sur fouillés, sous notre direction, en juin- cette exploration notre rapport inséré dans le Bulletin précité, pp. 1-20. (2) Les nombreuses investigations que retrouver la trace suivant 12 : nous avons faites pour de ces ib pièces manquantes ont abouti au résultat de ces monnaies furent achetées par M. Jules Raquet, 7 ment aux 177, 33o, 357, 4^9» 429, 471, n°^ 5, 48, 4g3, 586, 5g2 et 694 de l'ouvrage de Cohen (i). Les deux autres pièces présentent quelques particularités : a. L SEPT SEV AVG IMP XI PART MAX. Sa tête laurée à droite. Rev. COS II P P. Victoire marchant à • • • • • • • • • • gauche, tenant une couronne une palme. et Poids 28r.g2 monnaie ne Cette aucune de rapporte exactement à se celles qu'a décrites Cohen. La légende de la face correspond, en tous points, à celle du n° 100 de Cohen; dont le revers, par contre, rensei- gne troisième consulat. le Comme revers (COS mais l'inscription de rente II • • P • P.), c'est le n° la face est légèrement 96 ; diffé- : SEV MAX. • PERT • AVG IMP • industriel à Ahin-lez-Huy, qui s'en dessaisit 3 autres furent • XI • PART • quelque temps après; vendues à Liège par un ouvrier de Gives, aujourd'hui décédé, 2 autres furent recueillies par un habitant de la localité et remises ensuite par lui au juge d'instruction de Huy, au cours de descente judiciaire après la trouvaille faite ; les la sur les lieux par ce magistrat, quelques jours 8 dernières pièces, enfin (dont 5 doubles), furent acquises par une autre personne de Gives, dont la famille possède encore aujourd'hui les trois variétés. (i) Description historique des monnaies 'frappées sous V empire romain, communément appelées monnaies impériales, par feu Henry Cohen, continuée par Feuardent ; 2^6 édition, Paris, Rollin et Feuar- dent, éditeurs, rue de Louvois, 4, 8 vol., 1880-1892. 8 L'exemplaire de Gives constitue donc une variété nouvelle des L b. VIII. SEP • Sa tête Rev. loo n°' SEV • • PERT AVG • IMP • laurée à droite. MONET AVG. woci/ws,' ou 96 de Cohen. • La Monnaie, du coiffée debout à gauche, tenant une balance et une corne d'abondance. Poids : 26'',20. monnaie est assez curieuse, car si elle peut rapprochée du n° 332 de Cohen par renoncia- Cette être tion de la huitième salutation impériale, elle en diffère et par l'inscription de la face et par qui montre la Fortune coiffée du modius Parmi les que décrit la légende de SEPT); (1). nombreuses monnaies d'or et d'argent Cohen, cet auteur n'en donne que quelques-unes qui montrent, au de le revers, la face, l'abréviation cette abréviation est, quente dans le commencement même corps Julie SEP (pour au contraire, fré- des légendes. Domna) (Julia (femme de Septime Sévère). Deux monnaies, n"^ 27 et I23 de Cohen. Caracalla (211-217 de J -C). Neuf monnaies, parmi (1) Pour les nos 333 et 334, sur ces monnaies la Fortune Cohen ' lesquelles les n°^ 3i6, fait est coiffée expressément remarquer que du modius. 9 358, 347, ^49. deux suivantes IMP a. TR • C • paludament M AVR • ANTON • les • AVG ; P jeune, lauré à droite, avec • le et la cuirasse. MONETA AVGG. Rev. et : • Son buste P. Cohen 4^1 et 562 de 424» La Monnaie debout gauche, tenant une balance à une corne d'abon- et dance. Poids Monnaie même pour légende (face) IMP : • • TR • C'est, P), c'est le n" ii3; • M • AVR • • P. • • • CAE • Cohen ne donne qu'une C M notre légende (IMP P le 168 de cet auteur, qui a le n" ANT AVG P TR ' 3gr.25. inconnue à Cohen, ayant (variété) revers que : monnaie avec seule AVR ANT AVG • • • au revers : IVSTITIA. au surplus, laseule légendesemblable qu'on retrouve dans son recueil, car les autres légendes commençant par IMP sont • : IMP CAE M AVR ANT AVG P TR • • P • IMP CAE (n''' • • • • i63, 600). II (n"' 62, 162, • P • M AVR ANT AVG • TR • ANTONINVS PONT • • • • P • 82, i58, i59, 160, 599); IMP C • AVG (nIMP • M • 94, 568); CAE • AVR • AVR • • ANTON -AVG PIVS • (nMi4); IMP • CAES IMP CAES • AVR • ANTON • AVG 406, 571, 6i5); (n*'"63, ii5, 161, • M • • M AVR ANTONINVS AVG (n'"'4o5, 559, etc.). • • . 10 Le revers de la monnaie de Gives trahit une fabrique syrienne. b.. M • AVR ANTONINVS CAES. • de Caracalla jeune, à droite, avec le Buste nu paludament et la cuirasse. Rev. SECVRITAS PERPETVA. Pallas cas- quée debout à gauche, appuyée sur son bouclier, tenant de la main gauche une haste renversée. Variété du n" 562 de Cohen qui décrit Pallas, tenant un sceptre. Geta (mort en 212 de J.-C). 3 monnaies, n*" i38, 167 et 188 de Cohen. Elagabale (218-222 de J.-C). 14 monnaies, 143, 189, n°' 23, 38, 39, 46, 61, 70, 98, 9g, 2i3, 258, 293 et 299 de Cohen. JULIA PaULA (femme d'Elagabale) 2 monnaies, n°^ 6 et 16 de Cohen. Julia Aquilia Severa (femme d'Elagabale). I monnaie, no 2 de Cohen (monnaie peu com- mune). Julia So^emias (mère d'Elagabale). I monnaie, n<^i4 de Cohen. . II Alexandre Sévère (222 à 235 de J. C.|. 14 monnaies, n"^ 32, 70, 22g, 234, 24g, 255, 28g, 3o5, 3i2, 35i, 366, 564 de Cohen. 427, 543 et L'avant-dernière de ces pièces est à fleur de coin. Mamée (Julia Mamaea) (mère d'Alexandre Sévère). 3 monnaies, n°^ 35, 72 et 81 de Cohen. Maximin I (235-238 de J.-C). 2 monnaies, n"" 7 et gg de Cohen ; la première de ces deux pièces est à fleur de coin. Gordien Pieux) III (le (238-244 de J.-C 32 monnaies, n" ) 25, 3g, 52, 58, 6g, 71, 86, g7, g8, io5, 108, ii3, 120, i55, 160, i8g, 210, 237, 246, 25o, 253, 266, 276, 2g6, 2g7, 314, 3ig, 347, 348, 357, 383, 404 de Cohen. Philippe I (244-249 de J.-C). 16 monnaies, n"^ 8, 25, 5o, 58, 87, io3, i36, i65, 240 de Cohen 177, 188, 2o5, 2i5, 226, 23i, 239, Otacilie (Otacilia Severa) (femme de Philippe 3 monnaies, n»" 4, 3g, I). 63 de Cohen. 12 Philippe II (mort en 249 de J.-C). 6 monnaies, n°' i3, 17, 32, 48, 61, 88 de Cohen. Trajan Dèce (249-25 3 monnaies, n<" 1 4, 81, de J.-C). 86 de Cohen Etruscilla (femme de Trajan Dèce). 2 monnaies, n*** 17, 19 de Cohen. Herennius Etruscus (mort en 25i de J.-C.) I monnaie, n» 33 de Cohen. HOSTILIEN (mort en 25 1 de J.-C.) I monnaie, n" i5 de Cohen. Trébonien Galle (251-254 de J.-C.j. 3 monnaies, n°^4i, 68, 85 de Cohen. VOLUSIEN (25 1-254 • de J.-C). 3 monnaies, n»» 8, 25, 70 de Cohen. Emilien (253-254 de J.-C). I monnaie, n" 53 de Cohen. . i3 Valérien I (254-263 de J.-C). 6 monnaies dont 5 correspondent aux nos 55^ 71, 142, 196 et 221 de Cohen; la sixième est la suivante : IMP VALERIANVS P F AVG. Son • • • buste radié à droite, avec le paludament et la cuirasse. Rev. LIBERALITAS AVGG. La Libéralité debout de face, tenant une tessère et une corne d'abondance. Poids : Sg"^ o1 Variété nouvelle du n° 106 de Cohen, dont la légende ne contient pas l'épithète de Fi^elix), après P(ius). Monnaie de frappe barbare. Gallien (260 268 de J.-C). 4 monnaies, n*" 3o8, 3io, 1048 et iSog de Cohen Salonine (femme de 3 monnaies, n*»* Gallien). 78, ii5 et i3o de Restitutions attribuées 2 monnaies a. Cohen. à Gallien. : Trajan. DIVO TRAIANO. Tête radiée de Trajan à droite. Rev. CONSECRATIO. Autel allumé. Poids : 4e'.o5. '4 Exemplaire à n" 664 de fleur de coin. Variété nouvelle Cohen (à la suite des monnaies de Trajan), sur lequel la tête est laurée et b, Antonin non N" 1188 de Cohen Pie. du radiée. (à la suite des monnaies d'Antonin Pie). Salonin [Publius Cornélius Licinius Valerianus Saloninus) (mort en aSg de J.-C). 2 monnaies, n*' 26 et 81 de Cohen. Valérien II (mort en 268 de J.-C). 2 monnaies, n"* 5 et 6 de Cohen. POSTUME (258-267 Je J.-C). 7 monnaies, n'"39, gi, loi, 19g, 243, 33i et 428 de Cohen ou 36, 76, 10 1, i63, 201, 268 et 340 de de VVitte (i). Les pièces du trésor de Gives — l'inventaire — ne pré- qui précède le démontre suffisamment sentent aucun intérêt bien spécial en elles-mêmes quelques-unes [deniers Caracalla, Valérien I de : Septime Sévère, de etGallien (restitution)] méri- tent seules d'être signalées, parce qu'elles consti- (1) J. les DE WiTTE, Recherches sur Gaules au me Louis Perrin. siècle in-4», de les empereurs qui ont régné dans l'ère chrétienne. 202 pages, 49 planches. Lyon, 1868, imprimerie i5 des tuent nouvelles, variétés ou plus moins curieuses, de types connus. La plus ancienne pièce du dépôt étant de Sep- time Sévère (frappée en 194 de J.-C.) et la plus Postume (mort en 264 de J.-C), ces monnaies comprennent donc une période d'envirécente de ron soixante-quinze années. Cette série n'est toutefois pas complète et pré- sente d'assez nombreuses lacunes, aucune pièce de Plautille (femme de contient Caracalla), ménien (fils Macrin (217-219 de J.-C), Diadude Macrin), Annia Faustina (femme d'Elagabale), Mœsa Julia d'Elagabale), (aïeule (femme d'Alexandre Sévère), Pauline Orbiana (femme de Maximin?), Maxime Gordien car elle ne I (fils (238 de J.-C), Gordien de Maximin\ II (238 de C), J. Balbin (238 de J.-C), Pupien (238 de J.-C), Tranquilline (femme de Gordien III), Jotapien (249 de J.-C), Pacatien (249 de J.-C), Cornelia Supera (femme d'Emilien), Mariniana (femme de Valérien I), Macrien II, Quietus (frère du précédent), Régalien (261-263 de J.-C), Druantilla (femme de Régalien\ ni des Tetricus (i). La (1) date de l'enfouissement de ce trésor peut Dans cette énumération ne figurent pas Uranius empereur usurpateur sous Alexandre Sévère), dont deux ou Philippe trois I) monnaies romaines en or, Marin il Antonin n'existe que (autre usurpateur sous dont on ne connaît aucune médaille de coin romain et Spensien (tyran inconnu dans l'histoire), demi-douzaine de monnaies en qui n'est révélé que par une or, d'une authenticité douteuse. passons également sous silence les Nous noms de Cyriades (mort en aSg de i6 exactement déterminée par être assez naies de C'est Postume pendant Gallien et, les dernières le années du règne de plus positivement, avant l'année 267, puisqu'il ne contient que mon- les qui sont les plus récentes. aucune pièce des Tetricus, dépôt de Gives a été confié à la terre. Quant aux événements qui ont amené le seur de ces monnaies à cacher celles-ci, suffisamment connus : possesils sont coïncident avec les ils grandes invasions germaniques en Gaule et cor- respondent, dans ce cas particulier, avec cette série de troubles qui ont caractérisé troisième quart du iii« fut, en effet, réellement L'apathie honteuse néfaste pour nos contrées. fit le siècle. Le règne de Gallien dont ce prince chez nous preuve dans les moments les plus critiques, suscita, dans les provinces, une révolte générale, qui se traduisit d'abord par des soulèvements en masse, ensuite par l'apparition de plusieurs usurpateurs qui, régnant simultané- ment et se combattant J.-C), Ingenuus {260 de J.-C Valens (260 de J.-C ), ), Saturnin (263 ou 264 de J.-C), [ilus fausses. Cohen qui etc.. ). les autres, portè- et les Macrien Balisie (260 de TrébcUien (264 de J.-C Domitien, ment uns comble l'anarchie rent au sont de la les J I, désordres qui Pison (260 de J.-C), -C), Emilien (263 de J.-C), Celse (264 ou dont les 265 de J.-C), médailles citées, ou bien grande rareté, ou, plus souvent encore, sont absolu- Nous renvoyons, pour le surplus, au savant ouvrage de a su faire justice de ces prétendues « raretés » de certains cabinets numismatiques, du genre du fameux cabinet Munter qui avait la spécialité de ce qui n'existait pas ailleurs ! '7 ensanglantèrent à cette époque l'empire romain. * * * L'étude raisonnée et analytique des trésors monétaires a permis, on le sait, maintes circonstances, les lacunes de l'histoire et de suppléer à des textes anciens. la disette de combler, en Sous ce rapport, la coordination des cachettes de monnaies romaines a donné lieu, pour nos contrées, à des constatations du plus haut intérêt et a contribué à déterminer assez exactement la nature et l'importance de ces innombrables invasions barbares qui se sont produites dans les Gaules, pendant presque toute la durée de l'empire romain. Les nombreux dépôts de ce genre que l'on exhuma successivement dans la province de Namur, éveillé y a plus de vingt ans déjà, l'attention de M. le chanoine Cajot, qui avaient, il publia en 1877, dans archéologique de les Namur, un ces diverses trouvailles Annales de la Société travail d'ensemble sur (i). Groupant chronologiquement tous ces le patient ment numismate parvint à l'histoire rétablir partielle- des invasions franques dans la province de Namur, en même temps miner approximativement d'invasion trésors, qu'à déter- les différents courants auxquels se rapportait chacune de ces cachettes monétaires. (1] dans Les trésors de monnaies romaines de les Ann, de la Soc. archéol. de Namur, lu t. province de Namur, XIV, pp. gS-ioS i8 Tout récemment, un savant français a entrepris, sur la même matière, un travail de beaucoup plus considérable et qui, bien incomplet, restera classique (i). que fatalement Ce que le chanoine Cajot avait fait pour une seule de nos provinces belotes, M. Adrien Blanchet l'a fait pour la Gaule entière (2) il a publié un recueil de 880 trouvailles (en comptant les numéros bis) et condensé, dans l'Introduction de son ouvrage (liv. I", chap. I"), les données les : plus complètes qui aient paru jusqu'à ce jour, sur les invasions germaniques en Gaule. Dans cet important recueil, fruit de longues et multiples recherches, la Belgique est représentée par 79 dépôts, dont 3 ou plutôt 4 se rapportent à la province de Liège. * * Pour la travail de * province de Liège, en particulier, M. Blanchet est resté incomplet et le nous saisissons volontiers l'occasion qui se présente ici, il pour parfaire cette partie de l'ouvrage dont s'agit. Le nombre de trésors de monnaies romaines connu, pour cette province, est aujourd'hui de savoir I" (i) 9, : Le trésor de Jupille, composé de près de Les trésors de monnaies romaines et les invasions germaniques en Gaule. Paris, Ernest Leroux, 1900; in-80, 332 pages. (2) C'est-à-dire donc pour la France, les Pays-Bas, la Belgique, Grand-Duché de Luxembourg, l'Allemagne et la Suisse. le 19 3,5oo pièces d'argent, dont la plus ancienne est de Néron et la plus récente de Philippe 363 pièces inventoriées par M. détaillées par M. Blanchet et le (2), Néron, 4 Titus, I Othon, i D' Simonis Vitellius, 6 i Domitien, 2 Nerva, 14 Aux (i) nous en ajoute- rons environ 800 autres, ainsi réparties I I. : Vespasien, Trajan,2i Adrien, 35 Antonin Pie, 16 Faustine mère, 17 Faustine jeune, 41 14 Marc Aurèle, 8 Lucius Vérus, Commode, 2 Crispine, i 68 Septime Sévère, 34 Julia 8 Moesa, 19 Mainée, iio 5 Lucille, Pertinax, i Albin, Domna, 28 Geta, Caracalla,- 5 Flautille, 9 Macrin, 2 Diaduménien, 63 Elagabale, 3 Julia Paula, 5 1 Julia Sœmias, 69 Alexandre Sévère, Orbiana, 28 Maximin 3 Maxime, 10 Pupien, 8 2 Otacilie, etc. 2° Le I, 2 Pauline, 56 Gordien, Balbin, 21 Philippe, ; trésor de Tilff, provenant du ron 3oo pièces de Gordien III, lieu dit formé d'envi- Cortil (trouvaille de février i8g3) et Philippe père, Trajan Dèce, Hostilien, Trébonien Galle, Valé- Postume (3); S" Le trésor de Modave, déterré dans le courant de l'an X (1802) et comprenant approximativement 1,200 monnaies en petit bronze et en billon rien, Gallien, Salonin et d'Alexandre Sévère à Gallien (4) ; m (i) Revue belge de Numismatique, (2) Op. (3j Revue belge de Nmnismatique, 1893, p. 246; 1894, p. 128. {4) Revue belge de Numismatique, 1870, p. 411. cit., p. 1896, pp. et 128. 271, no 713. 20 Le trésor d'Avennes (environs), composé de coloniales (Domitien- Maximien monnaies 87 Hercule), toutes, à une exception près, frappées à Alexandrie (Egypte), et de 83 monnaies romaines, 4° en majeure partie de Claude Le 5" II (i); trésor de Juslenville bronze de Magnence et : 60 monnaies en de Décence (2); Le trésor de Petit-Rechain, constitué par 54 monnaies d'argent de Pupien à Gallien (3) 7° Le trésor de Gives, objet de cette note 6" ; ; Le minuscule trésor de Wasseiges, composé seulement de six pièces en bronze, en fort mau8° vais état de conservation, dont quatre sont des monnaies italo-grecques à Marc Aurèle Le g- (4) trésor une autre appartient et ; de Vervoz (Clavier) 98 pièces, : presque toutes en petit bronze, ainsi réparties Auguste (M. I mode I B.), 1 (G. B.), 3 Claude Licinius, Hadrien (M. 2 Hélène, II, 3 Constantin jeune, 3 Constant lens, 5 Gratien, i I, B i ), : Com- i Théodora, 2 Constantin II le Magnence (M. B. 4VaThéodose (M. B. 2 Arcadius, I, i ), ', plus 67 autres pièces (dont une en billon) frustes (i) Revue belge de Num.^ (2) Annales de l'Académie d'archéologie de Belgique, 5' série, t. VI, pp. 186-195. t. XXXVIII (18S2), p. 261; Bulletin de V Institut archéologique liégeois, pp. 164 (3) Bulletin de la Société verviétoise p. 283 (4) t. IX. et 400.. (Chronique de la Société, par Annales de d' archéologie et d'histoire, t. I, J. Feller). la Société archéologique de Namur, t. XIV, p. 223. 21 OU inclassables, toutes du IV' Constantins) siècle (époque des (i). * * • Complétons également, au moyen de quelques récentes ou restées inconnues à M. Blanchet, les annotations de cet auteur sur découvertes nos autres provinces belges. Hainaut. Aux 20 pour rés de la trésors (24 avec les Hainaut, le il numéros bis) énumé- convient d'ajouter celui Barbençon, indûment classé parmi ceux de province de Namur (2 j. Brabant. Rien à signaler. Flandre occidentale. En tion, plus des 12 dépôts que cite l'auteur en ques- signalons celui de comprenant 86 Wercken lez-Dixmude, Postume I; des pièces, dont 64 de 22 autres pièces, 8 appartiennent à Trajan (G. B.), I à Lucille (G. B.), 8 à (1) Médailler de travaux du tion.) (2) même l'Institut Institut Commode archéologique liégeois. est situé dans dissement administratif, Thuin canton, Beaumont. i à — Rapport sur les pendant l'année 1900. (En cours de publica- — Renseignements particuliers de M Barbençon (G. B.j, ; le Hainaut M. De Puydt. : chef-lieu, Mons; arron- arrondissement judiciaire, Charleroi ; 22 Crispine (G. B.\ (billon) et i i à Gallien (P. B.), 2 à Salonine à Salonine (P. B.) Flandre (i). orientale. Les annotations pour province paraissent cette complètes. Province d'Anvers. M. Blanchet Bornhem On et cite les 3 Bornhem dépôts de Hingene^, de Hingene peut y ajouter la trouvaille et (entre de Nijlen. Wommelghem, de composée de quelques monnaies de Philippe Gallien I à (2). Province de Limbourg. Il faut éliminer d'une part le no 666 de Blanchet — pour le rattacher aux Pays-Bas d'autre part les 3 trésors suivants A Coninxheim a) (3) — et ajouter : lez-Tongres, en 1892, dépôt composé d'environ 3oo petits bronzes, aujour- d'hui dispersés, dont 5y, dans notre particulière, appartiennent à collection Postume, Gallien et Tetricus. (1) Annales de la Société d'archéologie de Bruxelles, t. XIII, pp. 210-218. (2) Heylen, Dissertatio de antiquis Romanoium monumentis Austriaco Belgio superstitibus aliisque non non de iis quae apud Tungros et (3) Bruxelles, t. IV Hcerlen est situé dans pridem et in nec les royale des sciences et belles- (lySS), p. 418. le abolitis, Bavacenses reperta fuerunt dans Mémoires de l'Académie impériale lettres de ita Limbourg hollandais. 23 b) Dans même la de décombres ^ en 1894, sous un tas localité, tessons de vases, de tuiles, etc.), cachette de plusieurs centaines de petits bronzes du IV' en majeure partie de l'époque des siècle, Constantins, mais dont quelques-uns descendent jusqu'à Arcadius c) A (i \ Eben-Emael, près de la route romaine de Maestricht à Visé, Arlon, etc., trésor de iby pièces en billon (i3o variétés) appartenant aux règnes suivants : Philippe Dèce, Gordien I, Gordien 1, II, Gordien Otacilia Severa, Philippe Etruscilla, fils, Postume et Trajan Herennius Etruscus, Trébo- nien Galle, Volusien, Emilien, Valérien niana, Valérien III, fils, I, Mari- Gallien, Salonine, Salonin (2). Province de Luxembourg. On doit compléter la série de M. Blanchet par le trésor du Tiresberg (près d'Arlon) composé de 3,25o petits bronzes de Valérien à Aurélien et que cet auteur classe erronément parmi Grand-Duché de Luxembourg les dépôts du (3). Province de Namur. Des 20 trésors renseignés, Dans notre collection (1) que particulière. il convient de retran- — Ces monnaies sont pres- toutes frustes et d'une frappe grossière. (2) Collection Huybrigts à Tongres et Bulletin de la Société scien- tifique et littéraire (3) du Limbourg, Blanchet, op. cit., p. t. XVII, pp. 98-100. 276, n» 733. 24 cher les n" 7o3 (Modave) et 704 (Barbençon) que nous avons reclassés (voir supra] respectivement parmi ceux de la province de Liège par contre, on ajoutera En le suivant : monmoyens bronzes 1900, à Marchovelette, dépôt de 868 naies, dont une en argent, 52i et du Hainaut; et 346 petits bronzes, en grande partie saucés, répartis comme suit Valérienpère ,1 : Volusien , (i P. B), Tacite (27 P. B.), Probus (5 (93 P. B. pièce en argent), P. B. S Claude II P. B.), Aurélien (25 P. B.}, P.B.\ Gallien (5 P. B.), Quintillus (i Severina (i Carus Magnia Urbica (8 P B.), Carinus 12 P. B ), Numérien (10 P. B.), Dioclétien(ii7M. B., 67 P. B.\ Maximien Hercule (i3i M.B., 75 P. B.), Constance Chlore (i5o M. B., 7 P. B.}, Galérien Maxime (i23 M. B., 7 P. B.) (i,. (i P. B.), * * * Pour ne pas passer sous silence ressant qu'on a mis au jour ans et qui reste inédit, cette addition sous la un trésor inté- y a environ deux nous nous permettrons il rubrique : Allemagne (province Rhénane). Aux environs de Dùsseldorf, trésor composé de monnaies d'or à fleur de coin d'Auguste (Cohen, n" 39 (i exemplaire) et 42 (6 exem- 7 plaires) (2'. * (1) Annales de la * Société archéologique de Namur, t. XXIV, pp. 197-199. (2) Ces belles monnaies font actuellement partie des remarquables 35 Les renseignements tirés de l'examen des trésors monétaires recueillis dans la province de Liège sont particulièrement intéressants. Le petit trésor de Wasseige, trop peu important pour donner matière à des déductions certaines, ne peut fournir qu'une simple indication il est : possible qu'il se rapporte à l'invasion des Chau- ques (162-174 de J.-C), auxquels on a attribué, on le sait, la ruine de toutes les villas de la Hesbaye. Sous ce rapport, serait là le seul il importe de constater que ce dépôt connu qui pourrait être mis auxquels on en rapport avec ces événements, paraît, dès lors, avoir attaché une importance trop considérable. Par contre, du total) 5 autres trésors (plus de la moitié datent de cette période troublée comprise entre les années 235 et 268 après J.-C pond , qui corres- à toute une série d'invasions. Ces invasions, nous l'avons déjà dit, des Francs ou des Germains, qui ont sont celles commencé momen- sous Alexandre Sévère pour ne s'arrêter tanément que sous Probus. Cette ère d'environ 33 années est, pour la province de Liège, celle qui est caractérisée par le plus grand nombre de dé- pôts et qui, par conséquent, a été pour nos contrées la plus féconde collections d'antiquités en événements malheureux. belgoromaines et franques que M. et M"" Al- phonse Huygen- Devis ont rassemblées en leur propriété de Hoesseit, près Bilsen. 26 Les trois derniers trésors n'ont pas entre une corrélation bien d'Avennes, dont les Le premier, directe. monnaies eux celui les plus récentes appartiennent à Maximien Hercule, est sans doute en rapport avec ces mouvements des Barbares campagne de Maximien sur le Rhin en Tan 296 de notre ère. Quant aux deux autres, celui de Juslen ville (monnaies de Magnence et de Décence) et celui de Vervoz (date extrême qui occasionnèrent la : règne d'Arcadius), ne rappellent, pour nos ils contrées tout au moins, aucun événement précis. Pour peu que l'on examine la situation géogra- phique des différentes localités qui ont révélé ces trésors monétaires, on sera surpris de constater sur quelle vaste étendue se sont produites, dans la province de Liège, ces invasions germaniques. On remarquera que dans le sud de la c'est plus particulièrement province et, plus positivement encore, sur la rive droite de la Meuse [cachettes de Jupille, de Petit-Rechain, de (Clavier), de Modave et Tilff, de Vervoz de Gives (Ben-Ahin)] que s'exercèrent les déprédations des Barbares. Et ces dévastations, loin de dater d'une même époque, s'échelonnent, au contraire, sur une période de près de deux siècles : depuis Philippe I jusqu'à Arcadius! Devant ces hordes, avides de pillage, qui accouquasi périodiquement en masses nombreuses des bords du Rhin, les populations belgoromaines de nos contrées ne pouvaient plus vivre raient 27 dans des calme le et l'aisance. mieux on peut constater com- iv« et v^ siècles, bien les Plus on se rapproche dépôts deviennent insignifiants nombre d'égaler en et : au lieu en richesse les cachettes de ou de Gives, les derniers trésors ne se composent plus que d'une poignée de mauvaises Jupille pièces de petit bronze, mal frappées...; plus de dépôts de plusieurs centaines de monnaies, mais simplement quelques informes rondelles de bronze ayant servi de numéraire... Ce ne sont plus des riches colons qui confient à la terre leur fortune, mais bien de misérables campagnards qui, pour ne pas le laisser entre les mains des envahisseurs, enfouissent précipitamment leur maigre pécule.... Cela est surtout caractéristique pour droz : cette partie, le Con- plus que toute autre de la province de Liège, a eu à souffrir cruellement des invasions des peuplades germaniques. Autrefois couverte de spacieuses et confortables villas, elle la fin du qu'un amas de substructions détruites V* siècle, par ne devait plus présenter, vers le feu. A l'égal des villas, les tombeaux et les sépultures des grandes familles ne purent échapper au désastre : tel le riche monument funéraire de Vervoz que des mains impies déchiquetèrent et détruisirent de fond en comble, dans l'espoir, sans doute, de retrouver dans son caveau luxueux mobilier sépulcral quelque (i). Telles sont, brièvement exposées, les déductions (i) C'est à quelques mètres de l'emplacement supposé de cet édi- . 28 qu'autorise l'étude des cachettes monétaires du pays de Liège. nous avons hâte de l'ajouter, n'est encore que superficielle; on ne la complétera utilement que le jour où l'on pourra mieux se renCette étude, dre compte des nombreuses découvertes de trésors de monnaies romaines qu'on signale régulière- ment dans nos campagnes. Plus d'une fois, nous avons eu l'occasion d'être mis sur les traces de trouvailles de ce genre; trop souvent, malheureusement, les investigations des archéologues ont échoué devant l'ignorance des manque de sollicide certaines administrations communales peu inventeurs de ces dépôts ou le tude désireuses d'apporter leur part de contribution à l'étude de notre histoire nationale primitive ! L. Renard. Liège, 14 mai 1901. cule qu'a été déterré ce trésor de Vervoz, dont il a été question supra Quant au monument lui-même, libéralité de la famille Musée archéologique de Liège, où étude approfondie visant à M. Franz Cumont gique fût liégeois, t. ses intéressants débris, grâce à la de Tornaco, sont aujourd'hui conservés au ils sont en ce moment la reconstitution intégrale a consacré XXIX, pp. dans ôS-yS, le Bulletin d'une de Tlmtitut archéolo- une savante notice au remarquable de colonne sculpté (Attis funéraire) provenant du Vervoz. l'objet de l'édicule. monument de