Accountability Starter Pack (French)

Transcription

Accountability Starter Pack (French)
Oxfam GB
Dossier d’introduction à la
redevabilité
Lucy Heaven Taylor
Chargée de la redevabilité
Tél. : +44 1865 473873
[email protected]
Yo Winder
Conseillère mondiale en matière de redevabilité
Tél. : +44 1865 473894
[email protected]
Objet de ce dossier
il y a une brève explication de la raison pour laquelle
cette norme est importante, puis quelques lignes
directrices et un exemple de bonne pratique tiré de
l’un des programmes d’Oxfam. Nous avons également
ajouté une section supplémentaire sur la manière
d’améliorer la transparence financière, car nous avons
reçu un grand nombre de demandes de conseils
spécifiques sur cet aspect.
Ce guide est destiné aux membres du personnel qui
souhaitent en savoir plus sur la façon de mettre en
œuvre des activités qui agissent avec redevabilité
sur les personnes et les communautés. Il est
principalement destiné aux membres du personnel au
niveau des pays chargés d’exécuter des projets et des
programmes humanitaires ou de développement.
Le dossier d’introduction commence par une
présentation de l’approche d’Oxfam en matière
de redevabilité. Elle est suivie de la matrice de
redevabilité d’Oxfam International. Cette matrice
met en évidence les engagements ayant trait à la
redevabilité figurant dans les normes de programme
d’Oxfam International, et les différents niveaux que les
programmes peuvent atteindre dans chaque domaine.
Puis vient une explication des Normes minimales
d’Oxfam GB relatives à la redevabilité.
Ce guide n’est que le début. Il existe beaucoup
d’autres ressources disponibles pour vous aider à
mettre en œuvre la redevabilité. Si vous avez accès
à l’intranet, jetez donc un coup d’œil à notre page
portant sur la redevabilité : http://intranet.oxfam.org.
uk/programme/pm/accountability. Si vous n’avez pas
accès à l’intranet, veuillez contacter soit Yo Winder
soit Lucy Heaven Taylor et nous pourrons discuter de
ce qui serait approprié et vous le faire parvenir.
Nous nous réjouirons de recevoir votre retour
d’information : veuillez nous aider à améliorer le
soutien que nous vous apportons.
Le reste du dossier se divise en quatre sections : une
pour chacune des quatre normes sur lesquelles se
concentre Oxfam GB. Pour chacune de ces normes,
3
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
5
Matrice de redevabilité d’Oxfam International
6
Normes minimales d’Oxfam GB 8
1. Transparence Norme minimale
Pourquoi ? Lignes directrices
Exemple de bonne pratique
9
9
9
10
11
2. Retour d’information Norme minimale
Pourquoi ? Lignes directrices
Exemple de bonne pratique
12
12
12
13
14
3. Participation Norme minimale
Pourquoi ? Lignes directrices
Exemple de bonne pratique
15
15
15
16
17
4. Suivi, évaluation et apprentissage Norme minimale
Pourquoi ? Lignes directrices
Exemple de bonne pratique
18
18
18
19
20
5. Annexe Partage des informations financières
Lignes directrices
Exemple de bonne pratique de Tearfund 21
21
22
23
4
INTRODUCTION
Dans le cadre de notre travail en vue de mettre fin à la
pauvreté dans le monde, il est essentiel qu’Oxfam rende
des comptes aux personnes dont nous cherchons à
améliorer les conditions de vie et aux organisations et
personnes dont le soutien rend notre travail possible. Nous
ne pouvons pas attendre de l’un ou l’autre groupe qu’il nous
croie sur parole lorsque nous disons qu’Oxfam « fait ce qu’il
faut faire » : nous devons le démontrer dans chaque aspect
de notre travail.
La définition de la redevabilité d’Oxfam GB est la
suivante :
La redevabilité est le processus à travers lequel une
organisation équilibre les besoins des parties prenantes
dans sa prise de décisions et ses activités, et s’acquitte de
cet engagement.
La redevabilité se fonde sur quatre dimensions (la
transparence, des mécanismes de retour (feedback),
la participation, et l’apprentissage et l’évaluation) qui
permettent à l’organisation de rendre des comptes aux
parties prenantes, d’en tenir compte et d’être tenues
responsables par elles.
La redevabilité se situe au cœur même des valeurs d’Oxfam
: redevabilité, autonomisation et inclusion. Dans notre travail
humanitaire, de développement et de campagne, nous
cherchons à aider les personnes en situation de pauvreté
à connaître et à revendiquer leurs droits, et à demander
des comptes à ceux qui détiennent le pouvoir (y compris
nous-mêmes et d’autres ONG, ainsi que leurs employeurs,
les propriétaires fonciers, les instances gouvernementales
locales et nationales, etc.). Pour qu’Oxfam puisse demander
une plus grande redevabilité aux autres, nous devons agir
avec redevabilité nous-mêmes.
Les principes qui étayent notre aptitude à rendre des
comptes sont :
Nous considérons que nous avons des comptes à rendre
aux personnes qui vivent dans la pauvreté, mais nous
prenons au sérieux notre redevabilité à l’égard de toutes
les parties prenantes et n’avons de cesse d’équilibrer leurs
différents besoins. Une redevabilité accrue sera obtenue
et démontrée grâce à des attitudes respectueuses et
responsables, des systèmes appropriés et un leadership
robuste.
Oxfam GB est responsable en première instance envers les
femmes et les hommes qui vivent dans la pauvreté, mais
nous prenons au sérieux notre redevabilité à l’égard de
toutes les parties prenantes et n’avons de cesse d’équilibrer
les besoins de différentes parties prenantes. En plus des
femmes et des hommes qui vivent dans la pauvreté, parmi
nos parties prenantes figurent : les bailleurs de fonds, les
entités qui nous apportent leur soutien, les partenaires et
les alliés ; les membres du personnel volontaires et le grand
public ; les personnes et institutions que nous cherchons
à influencer à travers nos travaux de plaidoyer et de
campagne ; les autres affiliés d’Oxfam et les organismes de
réglementation du Royaume-Uni et des pays dans lesquels
nous travaillons.
Nos objectifs pour la période triennale 2010-2013 sont :
La transparence : Nous veillerons à ce que les personnes
concernées par nos programmes aient accès à toutes les
informations pertinentes, au moment opportun et sous une
forme accessible, afin qu’elles puissent nous demander des
comptes.
Le retour d’information (feedback) : Nous veillerons à ce
que des voies appropriées et accessibles existent pour que
les personnes concernées par nos programmes puissent
de plus en plus facilement nous présenter un retour
d’information.
Nous pensons qu’en faisant preuve de plus de redevabilité
envers les communautés, nous pouvons mener des
programmes de meilleure qualité et avoir un impact plus
durable. Nous cherchons à promouvoir la participation
des personnes et des communautés à l’identification, la
planification et la mise en œuvre des programmes, en
veillant à ce que les décisions portant sur la manière dont
nous utilisons nos ressources soient façonnées par les
priorités des femmes et des hommes qui vivent dans la
pauvreté.
La participation : Nous donnerons aux individus les
moyens de prendre part à la prise de décisions et à la mise
en œuvre de tous les aspects de notre travail.
Suivi et efficacité : Nous veillerons à ce que nos
programmes soient considérés par les personnes qu’ils
concernent directement comme ayant un impact positif sur
leur vie.
5
MATRICE – REDEVABILITÉ À L’ÉGARD DES PERSONNES ET DES COMMUNAUTÉS
Qu’est-ce que c’est?
Cette matrice est extraite des Normes de programme d’Oxfam International et de l’exercice d’auto-évaluation visant à mesurer l’observation
de ces normes. Vous l’avez peut-être déjà vue. Elle se base sur des pratiques de terrain et constitue un rappel et un outil de mesure utiles
des différentes dimensions qui contribuent à une redevabilité accrue, et des niveaux qui peuvent être obtenus par les équipes de pays,
Dimensions
Niveau 1
Niveau 2
Transparence
Norme de
programme 11
Retour d’information
Norme de
programme 11
Participation
Norme de
programme 11
Suivi, évaluation et
apprentissage
Norme de
programme 10
Des informations détaillées sur les projets sont mises
à la disposition du public : informations de base sur ce
qu’est Oxfam, ce que nous faisons, comment nous le
faisons, avec qui nous travaillons, qui nous finance et
des informations de base sur le budget et les activités
du projet. Les méthodes de diffusion des informations
sont choisies par le personnel et/ou les partenaires du
projet.
Une quantité limitée d’informations sur les
projets est diffusée de manière ponctuelle
avec les parties prenantes2. La plupart des
informations sont fournies verbalement ou
informellement. Elles sont généralement fournies
au début du projet et il se peut qu’elles ne soient
pas actualisées.
3
Il n’y a aucun mécanisme formel pour le retour
d’information ou le dépôt de plaintes.
Les parties prenantes sont informées de leur droit à
présenter un retour sur les projets, à exprimer leurs
doléances et se voient offrir au moins une manière de faire
les deux. Le personnel du projet demande aux parties
prenantes de lui présenter un retour d’information.
Les parties prenantes sont bien informées sur le
projet. Les plans font l’objet de discussions avec
des interlocuteurs clés au sein de la communauté
qui sont considérés comme représentants de la
communauté dans son ensemble. Une analyse
limitée détermine qui détient l’autorité au sein de
la communauté et de quelle manière.
Les parties prenantes sont consultées sur les plans
des projets. Elles fournissent des informations que les
membres du personnel des projets utilisent pour prendre
des décisions clés sur leur travail, à tous les stades
du cycle du projet. Les femmes et les hommes sont
consultés séparément, et les principaux groupes sociaux
de la communauté sont identifiés, y compris les plus
marginalisés.
Les données relatives au suivi sont recueillies
auprès des partenaires. Le retour d’information
sur la manière dont ces données sont exploitées
est ponctuel.
Les données relatives au suivi sont recueillies auprès des
partenaires et des communautés. Les partenaires et les
communautés sont consultés lors des évaluations. Le
programme/le projet a des mécanismes formels en place
pour communiquer les conclusions aux partenaires et aux
communautés.
1
Relations
Norme de
programme 11
Chers collègues d’OGB, l’établissement de relations mutuellement respectueuses est un excellent apport d’OI à notre définition de
la redevabilité !
Le personnel du projet comprend que le respect
à l’égard des parties prenantes est important
mais ne sait pas exactement comment renforcer
ces relations.
Les membres du personnel du projet sont toujours polis
et patients avec les parties prenantes et tentent de
comprendre les attentes sociales locales. Ils parlent par
ailleurs, pour la plupart, la ou les langue(s) locale(s).
Cependant, les membres du personnel n’ont guère de
temps à consacrer à ce défi.
Normes
Norme de
programme 11
Un autre excellent apport d’OI : veuillez noter que certains des codes figurant dans la note de bas de page ne s’appliquent qu’aux
interventions humanitaires.
L’équipe du projet ne sait pas quels sont les
normes ou les codes internationaux auxquels
Oxfam a adhéré.
Les normes ou codes internationaux pertinents
auxquels Oxfam a adhéré sont clairement référencés
dans l’approche du projet, et communiqués aux parties
prenantes.
1.La matrice se concentre sur les activités au niveau des projets mais peut tout aussi bien être appliquée au niveau des programmes.
2. Dans le cadre du présent document, « parties prenantes » fait référence aux personnes, communautés et partenaires avec lesquels Oxfam travaille.
3. Le texte en caractères gras indique qu’il s’agit de la norme minimale d’Oxfam GB pour cet aspect particulier.
6
de programme ou de projet. La plus grande partie de ce dossier d’introduction se concentrera sur les quatre premières dimensions de la
redevabilité présentées dans la matrice. La cinquième dimension a récemment été ajoutée suite à une réflexion plus poussée menée dans
le cadre du passage à la SMS (Structure de gestion unique) et de notre rapprochement en tant qu’un seul Oxfam. Des conseils et des
bonnes pratiques sur cette dimension seront ajoutés dans le cadre de notre collaboration en vue d’améliorer les pratiques et la redevabilité
dans les efforts en vue d’être un bon partenaire.
Niveau 3
Niveau 4
Des informations détaillées sur Oxfam, le partenaire et
le projet, y compris les informations budgétaires et les
rapports de suivi et évaluation, sont mises à disposition
dans les langues locales appropriées à l’aide de méthodes
auxquelles les parties prenantes peuvent facilement
accéder : ces informations sont régulièrement mises à jour.
Un rapport annuel public des travaux menés par Oxfam
au sein des pays est disponible sur papier dans tous les
bureaux de pays.
Des informations complètes sur le projet et les aspects financiers
sont mises à disposition de manières facilement accessibles
pour toutes les parties prenantes. Le personnel du projet négocie
la meilleure manière de partager des informations de projet
portant sur les objectifs, le budget, les progrès et les procédures
de résolution des plaintes avec les parties prenantes, et ce de
manières pertinentes, accessibles et appropriées pour elles. Les
conclusions MEL sont restituées et examinées avec les parties
prenantes.
Le projet est doté de mécanismes formels de retour
d’information et de dépôt de plaintes ; encourage
activement les parties prenantes à fournir un retour
d’information et à exprimer leurs doléances ; et
consigne tout le retour d’information et toutes les
plaintes. Le retour d’information et les plaintes
reçoivent toujours une réponse. Le projet recherche
manifestement une amélioration continue sur le plan de
la qualité et de l’utilisation des mécanismes de dépôt de
plaintes.
Les mécanismes de retour d’information et de dépôt de plaintes
sont conçus avec les parties prenantes, en se basant sur les
méthodes locales respectées de retour d’information. Les systèmes
encouragent les plus marginalisés à répondre et sont détaillés.
Le retour d’information et les plaintes reçoivent toujours une
réponse. Les tendances font l’objet d’un suivi et l’apprentissage est
diffusé à l’organisation dans son ensemble. Le projet recherche
manifestement une amélioration continue sur le plan de la qualité et
de l’utilisation des mécanismes de dépôt de plaintes.
Les décisions sont prises conjointement par les
membres du personnel du projet, et les parties
prenantes sont consultées sur les plans. Les parties
prenantes fournissent régulièrement des informations
dont les membres du personnel du projet se servent
pour prendre des décisions clés sur leur travail, à
tous les stades du cycle de projet. Les femmes et les
hommes sont consultés séparément, et les équipes
veillent à ce que les principaux groupes sociaux de la
société soient identifiés et leurs voix entendues.
Les décisions sont prises conjointement par les membres du
personnel du projet et les parties prenantes. Les parties prenantes
contribuent de manière égale à prendre des décisions clés sur
le projet, durant tout le cycle de projet, y compris la planification
du budget. Les membres du personnel veillent à travailler avec
des personnes et des organisations qui représentent vraiment les
intérêts de différents groupes sociaux. Les projets d’Oxfam sont
clairement influencés par les partenaires et les communautés des
lieux où Oxfam travaille.
Les communautés et les partenaires sont consultés sur
la mise au point d’indicateurs des résultats appropriés.
La capacité des partenaires et des communautés est
renforcée de manière à ce qu’ils puissent eux-mêmes
entreprendre des activités de suivi. Les conclusions
sont régulièrement examinées avec la communauté.
Les communautés et les partenaires participent aux décisions
relatives aux éléments dont il faut effectuer le suivi et qu’il faut
évaluer dans un programme/projet, et contribuent à définir les
indicateurs de succès. Les conclusions sont régulièrement
examinées avec la communauté. Les changements apportés au
projet sont discutés et convenus conjointement. La communauté et
les partenaires sont d’importants juges de ce que nous faisons et
de la manière dont nous le faisons : le système MEL autonomise
les parties prenantes.
Chers collègues d’OGB, l’établissement de relations mutuellement respectueuses est un excellent apport d’OI à notre définition de
la redevabilité !
Les programmes aident les parties prenantes à prendre
confiance en elles et à se respecter davantage. Les
membres du personnel du projet cherchent à aider les
populations locales à analyser et résoudre leurs propres
questions par leurs propres méthodes. Il existe des
mécanismes formels pour soutenir cette aspiration.
Le programme favorise activement le dialogue et la réflexion
entre le personnel du projet et les parties prenantes sur leurs
expériences respectives. En travaillant ensemble, de nouvelles
options d’action sont développées sans que les idées ne soient
imposées unilatéralement. Des mécanismes formels soutiennent
cette aspiration et sont régulièrement examinés et adaptés
conjointement par le personnel du projet et les parties prenantes.
Un autre excellent apport d’OI : veuillez noter que certains des codes figurant dans la note de bas de page ne s’appliquent qu’aux
interventions humanitaires.
Les normes ou codes internationaux pertinents auxquels
Oxfam a adhéré sont clairement référencés dans les
activités du projet, et un processus clair permettant de
mesurer les performances par rapport à ces normes est
établi. L’examen et la réflexion sur les performances ont lieu
de façon ponctuelle.
Les normes ou codes internationaux pertinents auxquels Oxfam
a adhéré éclairent manifestement la conception et la mise en
œuvre des projets. Des processus clairs permettant de mesurer
les performances par rapport à ces normes existent et sont utilisés
pour mettre au point des plans visant à améliorer les pratiques
futures.
7
PROGRAMME D’OXFAM GB/NORMES MINIMALES RELATIVES À LA
REDEVABILITÉ DES PROJETS
Qu’est-ce que c’est ?
Si Oxfam dans son ensemble utilise la matrice présentée dans les pages précédentes pour démontrer divers niveaux
possibles de redevabilité, Oxfam GB exige que certaines normes minimales soient satisfaites par les programmes et les
projets dont il est responsable. Cette description simple, sur une page, des normes minimales relatives à la redevabilité
exigées par Oxfam GB a pour but de clarifier quelles sont ces normes.
Transparence
Dans le cadre des programmes et des projets, les
informations suivantes doivent être mises à la disposition
des partenaires/des communautés :
Participation
Les programmes et les projets doivent comprendre des
mécanismes conçus pour veiller à ce que les partenaires et
les communautés prennent part à la prise de décisions sur
(a) ce que le projet réalisera et (b) comment il le réalisera.
- Qui nous sommes, ce que nous faisons, comment nous
le faisons, avec qui nous travaillons, les informations
pertinentes sur les projets et les programmes comme les
dépenses propres à cette communauté et les rapports
d’avancement, comment donner un retour d’information et
présenter une plainte.
Suivi, évaluation et apprentissage
La conception et la mise en œuvre des programmes et des
projets doivent garantir que des processus en place font
activement intervenir les parties prenantes dans les actions
suivantes : évaluer la mesure dans laquelle nous avons
satisfait les attentes des partenaires et des communautés,
tirer les enseignements de ce résultat et le diffuser.
Retour d’information
Les programmes et les projets doivent être dotés de
mécanismes de retour d’information qui ont été abordés
et convenus avec des personnes concernées par le projet
ou le programme et qui sont capables de gérer le retour
d’information, positif et négatif, ainsi que les plaintes.
8
1.Transparence
Norme minimale
Les programmes et les projets doivent mettre
les informations suivantes à la disposition des
partenaires/des communautés : qui nous sommes,
ce que nous faisons, comment nous le faisons, avec
qui nous travaillons, les informations pertinentes
sur les projets et les programmes comme les
dépenses propres à cette communauté et les
rapports d’avancement, comment donner un retour
d’information et présenter une plainte.
et qui protège la dignité des personnes. Les deux
engagements sont aussi importants l’un que l’autre.
Le partage des informations de manières convenues
avec la communauté peut lui permettre d’influer sur la
façon dont le projet est mis en œuvre. Si les individus
savent à quoi s’attendre, ils sauront quand ils ne
l’obtiennent pas, et ils pourront nous le dire. Cela
soutient notre engagement de transparence d’une
part et, d’autre part, améliore l’efficacité du projet :
nous avons vu plusieurs cas de communautés qui ont
mis un terme à des pratiques frauduleuses (au sein
de notre personnel, parmi nos partenaires ou autres),
parce qu’elles se sentaient assez autonomisées
pour nous faire savoir qu’elles ne recevaient pas les
services qu’elles savaient être censées recevoir.
Pourquoi ?
Providing information to beneficiaries and cIl est
essentiel de fournir des informations aux bénéficiaires
et aux communautés pour assurer une véritable
participation. Cela permet par ailleurs aux communautés
de nous demander des comptes : si nous leur faisons
part de nos engagements, les personnes sont en
mesure de vérifier si nous nous en acquittons.
Comme nous savons que cet aspect représente une
difficulté pour tout le monde, vous trouverez dans
l’annexe des informations axées sur le partage des
informations financières avec les partenaires et les
communautés, élément qui s’inscrit dans la Norme
minimale d’Oxfam GB relative à la transparence.
Nos engagements envers les communautés sont
doubles : nous nous engageons à faire ce que nous
avons dit que nous allions faire, et nous nous engageons
à adopter un comportement poli et respectueux
9
LIGNES DIRECTRICES
En deuxième lieu :
Avec la communauté, identifiez les formats les plus
appropriés pour communiquer les bonnes informations aux
personnes qui doivent les recevoir. Tout le monde ne voudra
pas recevoir les mêmes choses et de la même manière. Vos
choix de méthodes de communication pourraient englober
(sans s’y limiter) les suivants : réunions communautaires ;
panneaux d’affichage communautaires ; messages
diffusés par haut-parleur ; pièces de théâtre ; prospectus
et brochures ; affiches ; rencontres personnelles ; appels
téléphoniques ; radio/télévision locales ; etc.
1. Les informations destinées aux partenaires et aux
communautés doivent être :
•Accessibles : dans la bonne langue et le bon format. Elles
peuvent être écrites, verbales ou prendre la forme d’images,
ou toute autre forme décidée par vous et la communauté.
Le jargon et les acronymes sont à proscrire ! Plus vous
trouverez de façons de fournir des informations, plus vous
atteindrez de nombreuses personnes.
•Stimulantes : dans la mesure du possible, elles susciteront
l’attention des destinataires.
•Opportunes en termes de temps : elles doivent être
d’actualité et mises à jour régulièrement.
N’oubliez pas que les groupes vulnérables et marginalisés
sont peu susceptibles de se présenter pour donner leurs
opinions : il vous appartiendra d’aller à leur rencontre pour
veiller à ce qu’ils soient entendus.
•Sûres : elles ne doivent pas être trompeuses ou causer de
tort aux communautés, aux partenaires, à Oxfam GB ou à
d’autres entités, et elles doivent protéger la dignité de tous.
En troisième lieu :
Préparez un plan de communication et veillez à ce qu’il soit
inclus dans votre plan de travail et budget de projet.
•Vérifiées : correctes, cohérentes et validées.
•Redevables : donner aux utilisateurs l’occasion d’indiquer
le genre d’informations qu’ils veulent recevoir et les moyens
par lesquels ils souhaitent les obtenir, ainsi que d’évaluer si
les informations fournies ont satisfait à la fois leurs besoins
et les critères ci-dessus.
En quatrième lieu :
Élaborez des supports appropriés selon les besoins ;
faites des efforts spéciaux pour veiller à ce que toutes les
transactions soient bien effectuées et travaillez avec des
représentants communautaires pour veiller à ce que le
message prévu soit compris et à ce que les formats soient
appropriés.
2. Concevoir les meilleures informations de la (ou des)
meilleure(s) façon(s) :
Enfin :
Mettez en œuvre votre plan et vérifiez continuellement qu’il
fonctionne : les informations appropriées parviennent-elles
aux personnes qui en ont besoin ?
En premier lieu :
Cartographie et analyse des parties prenantes (avec qui
souhaitez-vous communiquer, de quelles informations ontils besoin) que savent-ils et qu’ont-ils besoin de savoir ?
3. Les informations ci-dessous sont les informations
minimales que vous devez partager avec les
communautés (et les partenaires).
Basic information
1. Informations de référence sur Oxfam GB
2. Noms et coordonnées du personnel d’Oxfam GB et de tous les membres du personnel clés qui interviennent
dans le projet
3. Détails sur le projet actuel
Rapports sur la mise en œuvre du projet
4. Rapports réguliers et accessibles sur les performances du projet
5. Rapports financiers réguliers appropriés et accessibles ; voir annexe pour une aide sur cet aspect
6. Informations sur les changements significatifs apportés au projet
Occasions de participation
7. Dates et lieux des événements participatifs clés
8. Encourager la présentation de commentaires ou de suggestions et indiquer comment les présenter
9. Informations sur la façon de déposer des plaintes sur le projet d’Oxfam GB ou le comportement du
personnel
10
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Les membres du personnel du projet ont mené des groupes
de discussion avec les communautés touchées par les
catastrophes, en collaboration avec un artiste local.
Dans le cadre du projet ECB (Renforcement des capacités
d’urgence), Oxfam GB a conçu une série de supports
de communication destinés à être utilisés au sein des
communautés. ECB est un réseau d’ONG qui travaillent
conjointement pour améliorer la rapidité, la qualité et
l’efficacité de la communauté humanitaire au moment de
sauver des vies, d’améliorer le bien-être et de protéger les
droits des personnes en situations d’urgence.
Les groupes de discussion et l’artiste ont élaboré des images
qui, selon eux, communiquaient tout particulièrement bien le
message de l’affiche. Des affiches ont ensuite été produites et
testées sur le terrain dans la mesure du possible pour vérifier
l’efficacité des images.
Les affiches ont ensuite été traduites en six langues :
anglais, espagnol, français, bangla, birman et arabe. Elles
peuvent être téléchargées sur le site web d’ECB. L’idée est
que les organisations puissent adapter les affiches à leur
propre contexte et ajouter des logos d’organisations, des
adresses de bureaux et des numéros de contact pour que
les communautés puissent poser des questions et donner un
retour d’information. L’idéal serait que les organisations actives
dans le cadre d’une intervention le fassent conjointement. Des
lignes directrices sont fournies pour aider les organisations à
adapter les images et à traduire le texte.
Ce projet a permis de tirer de nombreux enseignements.
L’équipe espérait maintenir au minimum le nombre de
mots écrits, pour que les affiches soient accessibles aux
communautés dépourvues d’une culture écrite. Mais elle s’est
aperçue qu’il fallait au moins un message écrit de base. Elle
a également découvert que les images étaient très propres
au contexte : la manière dont les communautés se perçoivent
elles-mêmes varie d’un endroit à l’autre, mais aussi entre
contextes urbains et ruraux. Les affiches à elles seules ne
constituent pas une intervention de redevabilité, mais si elles
sont utilisées dans le cadre d’une approche participative,
elles peuvent s’avérer utiles au moment de faire savoir aux
communautés comment nous voulons travailler avec elles lors
d’une intervention humanitaire.
Essai d’images avec la communauté au Bangladesh. Photo : Projet ECB
Le but du projet était de produire des modèles d’affiches qui
dispenseraient des conseils aux communautés sur ce qu’elles
devraient attendre des ONG et les encourageraient à nous
demander des comptes.
Les affiches portaient des messages comme « Nous voulons
nous améliorer – dites-nous ce que vous pensez du projet »
et « les individus ont le droit de participer à l’intervention [de
l’ONG] ».
Des recherches ont été entreprises pour décider de la
meilleure manière de communiquer ces concepts à la
communauté. Il a été décidé que les affiches seraient conçues
en collaboration avec la communauté, afin de produire des
supports qui trouveraient un écho en leur sein. En guise de
pilote, Oxfam et ECB ont élaboré des affiches dans six pays :
le Bangladesh, la Bolivie, le Pérou, le Kenya, le Liban et
la Birmanie. Ces pays ont été sélectionnés pour apporter
un large éventail de points de vue provenant de différentes
régions.
Pour un complément d’informations, rendez-vous sur
www.ecbproject.org
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le droit d’etre
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Contacteznous
11
Dites-nous quelles
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Contacteznous
2.Retour d’information
Norme minimale
Les programmes et les projets doivent être dotés
de mécanismes de retour d’information qui ont été
discutés et convenus avec des personnes concernées
par le projet ou le programme et qui sont capables de
gérer le retour d’information, positif et négatif, ainsi
que les plaintes.
Si aucune mesure n’a été prise (par exemple si
l’action requise ne relève pas de notre contrôle, ou
n’est pas appropriée pour le projet) nous devons
aussi le faire savoir aux communautés. Le retour
d’information peut aussi éveiller notre attention à des
questions plus graves comme la fraude, les fautes de
conduite ou l’exploitation sexuelle.
Pourquoi ?
Oxfam est une organisation qui apprend et
nous voulons apprendre de nos communautés
bénéficiaires. Le retour d’information des bénéficiaires
est essentiel pour nous indiquer si nos projets
fonctionnent bien et s’ils sont appropriés. Le retour
d’information peut aussi mettre en évidence des
questions plus graves comme la fraude ou les fautes
de conduite.
Il peut être difficile de demander un retour
d’information, de peur qu’il ne soit négatif. Ne vous
inquiétez pas : nous sommes tous dans cette position
et le but du retour d’information est de nous aider
à apprendre et à améliorer le programme, pas de
critiquer. De toute façon, le retour d’information est
souvent positif, ce qui peut être encourageant pour les
membres du personnel !
Le retour d’information sera utilisé pour prendre des
décisions concernant le projet et ajuster les plans au
besoin. Si nous ignorons que quelque chose ne va
pas, nous ne pouvons pas y remédier. Nous devons
toujours informer les communautés des mesures qui
ont été prises suite au retour reçu.
12
LIGNES DIRECTRICES
7. Accuser bonne réception du retour d’information/de
la plainte, soit verbalement soit par écrit.
Voici les étapes que vous devrez entreprendre au moment
de mettre sur pied un mécanisme de retour d’information et
de dépôt de plaintes. Oxfam définit le retour d’information
comme les questions soulevées qui peuvent être résolues
en un ou deux jours au niveau des projets, et les plaintes
comme les questions plus sérieuses (généralement les
fautes de conduite comme la fraude ou l’exploitation sexuelle)
qui doivent être traitées à un niveau de gestion supérieur. Le
même mécanisme peut permettre de gérer les deux aspects.
8. Résoudre, soit de façon informelle, en utilisant les
connaissances de programme et le sens commun, soit
de façon formelle, au moyen d’une enquête.
Les plaintes sérieuses (par exemple celles concernant
des questions comme la fraude ou l’exploitation sexuelle)
devront être traitées par des membres de l’équipe dirigeante,
conformément à la politique appropriée d’Oxfam.
1.Obtenir l’engagement de l’organisation à inciter le
retour d’information et la formulation de plaintes, et à
leur donner suite.
Si vous n’obtenez pas l’engagement de l’équipe dirigeante,
vous ne pourrez pas donner suite au retour d’information et
aux plaintes que vous recevrez. Cela reviendra à faire faux
bond à la communauté et aura probablement une incidence
sur votre relation avec elle et sur l’exécution du projet.
9. Répondre à la personne qui a déposé la plainte.
Concernant les plaintes graves, la nécessité de maintenir
la confidentialité pourrait signifier que vous n’êtes pas en
mesure de diffuser certaines informations au plaignant.
Dans ce cas, vous devrez lui expliquer la situation et lui faire
savoir que sa plainte a été traitée sans divulguer de détails
confidentiels.
10. Consigner la réponse dans votre base de données
des plaintes et diffusez ce que vous avez appris.
Il est important d’analyser et de faire part des tendances pour
que nous puissions apprendre en tant qu’organisation.
2. Consulter la communauté pour décider des
méthodes les plus appropriées pour canaliser le retour
d’information et les plaintes.
De nombreux programmes utilisent plus d’un mécanisme
afin de veiller à atteindre les différents groupes de la
communauté. Ne craignez pas de tenter différentes
approches ; elles ne seront pas toutes couronnées de
succès, et ce n’est pas grave.
Lignes directrices adaptées de la vidéo de Save the Children,
Setting up a Complaints and Response Mechanism.
Veuillez les utiliser conjointement avec le document d’OGB
Public Complaints Policy and Implementing Oxfam Public
Complaints Policy in the International Division Guidelines
(Politique relative aux plaintes publiques et lignes directrices
pour la mise en œuvre de la politique d’Oxfam relative aux
plaintes publiques dans la Division internationale)
3. Concevoir un processus pour traiter le retour
d’information et les plaintes et identifier qui se chargera
de ce rôle
Si vous avez confié la mise en œuvre à des partenaires, vous
devrez déterminer de quelle manière ces derniers seront
impliqués. Mettront-ils en œuvre leurs propres mécanismes
? Mettrez-vous un mécanisme en œuvre conjointement ? S’il
s’agit d’un mécanisme d’Oxfam, comment traiterez-vous le
retour d’information concernant le partenaire ?
4. Mettre en place l’infrastructure nécessaire pour
traiter le retour d’information et les plaintes au sein
de la communauté et dispenser une formation au
personnel.
Il existe de nombreux types différents de mécanismes que
les programmes ont utilisés, comme les lignes téléphoniques
d’assistance, les réunions avec la communauté, la
désignation de points de liaison au sein de la communauté, la
mise en place de bureaux d’assistance lors des distributions,
l’organisation d’une journée portes ouvertes au bureau, et
bien d’autres !
La communauté présente son retour d’information concernant la redevabilité d’Oxfam à
Somotillo, au Nicaragua
5. Mener un travail de sensibilisation au sein de la
communauté sur la manière pour ses membres de
présenter un retour d’information et des plaintes, et sur
quels aspects.
6. Recevoir et consigner le retour d’information et
les plaintes dans un journal de bord ou une base de
données des plaintes.
13
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Enfin, la plainte était clôturée et les bénéficiaires informés
des mesures prises. Cette tâche était effectuée par l’agent
MEAL ou des membres du personnel de projet le cas
échéant. Une analyse des plaintes et du retour d’information
reçu était entreprise toutes les deux semaines et utilisée
dans la préparation d’un rapport d’avancement.
Un mécanisme de retour d’information et de dépôt de
plaintes a été mis en œuvre dans le cadre du programme
d’intervention d’Oxfam lors de la sécheresse en Éthiopie.
L’équipe a d’abord dû déterminer comment demander un
retour d’information à la communauté. Elle a décidé que les
mécanismes technologiques comme une ligne téléphonique
d’assistance, n’étaient pas appropriés dans ce contexte et a
préféré initier des réunions de discussion communautaires
spécifiques. Ces réunions ont eu lieu toutes les deux semaines
et ont été l’occasion pour les membres de la communauté
de discuter de toutes les questions qu’ils pouvaient avoir
concernant le projet. Les réunions communautaires étaient
animées par des membres du personnel de terrain qui
travaillaient sur ce projet particulier. La communauté était axée
sur le processus, y compris les droits de la communauté et les
paramètres auxquels Oxfam pouvait réagir.
La plus grande partie du retour d’information reçu à ce
jour a porté sur des problèmes du quotidien. Parmi les
thèmes communs du retour d’information figuraient des
questions relatives au processus d’enregistrement, ainsi
que des commentaires sur la qualité des services reçus.
Les questions ont été traitées avec des partenaires comme
les autorités chargées de l’administration des woredas
(districts) le cas échéant. Dans l’ensemble, le système s’est
avéré efficace, et des changements ont été apportés à la
mise en œuvre des projets suite au retour d’information
reçu. Cependant, l’équipe reconnaît qu’il existe quelques
limites : le forum ouvert de discussion signifie que des
questions sensibles peuvent ne pas être soulevées, ce qui
pourrait expliquer pourquoi il n’apparaît pas de plaintes
sérieuses.
Des procès-verbaux de ces discussions ont été dressés
et les débats ont été consignés sur un simple modèle
Word, puis distribués aux membres du personnel de projet
concernés. Les plaintes et les retours d’information qui
requéraient un suivi ont été enregistrés dans une base
de données Excel par l’agent MEAL (Suivi, évaluation,
redevabilité et apprentissage). Si le retour d’information ou
la plainte pouvaient être résolus au niveau du projet, des
mesures étaient prises par le chef de l’équipe technique
concernée. Il était obligatoire pour les chefs d’équipe
d’informer l’équipe dirigeante des plaintes qu’ils avaient
reçues et résolues. Les plaintes sérieuses étaient transmises
au responsable du programme pour être résolues.
Les groupes de discussion pourraient également ne pas
englober les membres plus marginalisés de la communauté
: par exemple ceux qui travaillent chez eux peuvent avoir
du mal à assister aux réunions, et les personnes âgées
ou handicapées peuvent ne pas en être physiquement
capables. Cependant, cet aspect sera abordé en examinant
d’autres méthodes parallèles pour tenter d’obtenir un retour
d’information et des plaintes auprès de groupes différents.
La communauté présente son retour d’information à l’agent MEAL de Shinile, en Éthiopie. Photo : Hassan Mahmoud
14
3. Participation
Norme minimale
Les programmes et les projets doivent avoir des
mécanismes conçus pour veiller à ce que les
partenaires et les communautés prennent part à la
prise de décisions sur (a) ce que le projet réalisera et
(b) comment cela aura lieu.
Pourquoi ?
Le mandat d’Oxfam est de travailler avec d’autres
entités pour mettre fin à la pauvreté et à la souffrance.
Les personnes ont le droit de participer à leur propre
développement4 et Oxfam doit adopter cette approche
pour donner l’exemple. En tant qu’Oxfam nous
devrions tenter de renforcer la dignité des personnes
en les faisant prendre part aux décisions et aux
activités qui ont une incidence sur leur vie. Si nous
disposons d’un environnement propice, de ressources
et d’informations nous permettant de faire des choix
éclairés, ensemble nous pourrons faire en sorte que les
projets soient plus équitables et plus efficaces. Nous
devrions créer des occasions pour les personnes de
participer à chaque étape du cycle de projet si elles le
souhaitent.
4.Déclaration des Nations Unies sur le droit au développement 41/128
15
LIGNES DIRECTRICES
les hommes, et réfléchissez à des moyens de les atténuer,
p. ex. en disposant les participants d’une certaine manière.
Si les hommes et les femmes ne peuvent vraiment pas
s’asseoir dans la même pièce, organisez des réunions
séparées et veillez à ce que les points de vue des femmes
soient clairement communiqués.
Il existe de nombreuses occasions de faire participer les
personnes et les communautés au cycle de gestion du
projet, de la conception à l’évaluation. Travaillez-vous avec
des partenaires ? Dans de nombreux programmes, ce
sont nos partenaires qui ont le plus d’occasions de faire
participer la population. Vous pourriez examiner le cycle de
gestion du projet ensemble et identifier les stades auxquels
la communauté peut intervenir. Voici quelques idées :
•Réfléchissez à la question de savoir si l’axe central de la
réunion est susceptible d’influencer le type de personnes
•Invitez les représentants de la population locale à participer
qui y assisteront. Par exemple, il est plus probable que les
à la conception du projet.
hommes assistent à des réunions portant sur la construction
qu’à celles portant sur les questions de santé, s’ils
•Permettez au comité villageois de prendre part à la
considèrent que la responsabilité de ces questions incombe
budgétisation du projet.
aux femmes. Cependant, la participation va plus loin que
•Vérifiez la conception du projet avec différents groupes de
la seule présence. Vous devez aussi prendre des mesures
personnes de la communauté.
pour veiller à ce que la participation des hommes, des
femmes et des personnes vulnérables/marginalisées ait un
•Invitez la communauté locale, le comité villageois et les
sens, à ce que leurs voix soient entendues et à ce que leurs
autorités locales à prendre part à la mise au point de
points de vue soient pris en compte :
critères pour sélectionner les personnes qui participeront au
projet ou en seront les bénéficiaires.
•Allez à la rencontre des hommes et des femmes pour leur
expliquer que leur participation est importante et que leurs
opinions importent vraiment, renforcez leur assurance pour
leur faire sentir qu’ils ont le droit de s’impliquer dans les
questions qui ont une influence sur leur vie.
•Annoncez les critères et affichez-les en un lieu public.
•Invitez la communauté locale et le comité villageois à
participer à la sélection des bénéficiaires.
•Invitez le comité villageois à prendre part au suivi des résultats. •Faites des efforts pour veiller à ce que les partenaires
Tout d’abord, des mesures concrètes doivent être prises
comprennent et soient entièrement d’accord sur l’approche
pour veiller à ce que les hommes, les femmes et les
d’OGB axée sur le genre : ils en seront les organisateurs
personnes vulnérables/marginalisées puissent assister aux
en première instance et veilleront à son respect au niveau
réunions et prendre part aux activités et aux comités liés au
communautaire.
projet, par exemple :
•Allez à la rencontre des hommes pour venir à bout de leur
•Réfléchissez à l’heure à laquelle la réunion va avoir lieu en
réticence concernant la participation des femmes et pour
tenant compte du travail et des responsabilités domestiques
obtenir leur soutien. Comprenez qu’ils se sentent peutdes hommes et des femmes. Parlez aux hommes et aux
être menacés et expliquez-leur comment la participation
femmes afin de déterminer le moment le plus approprié
des femmes peut être avantageuse pour la communauté
pour eux, p. ex. éviter les heures des repas.
entière.
•De nombreuses femmes sont chargées des soins aux
enfants. Envisagez de mettre une crèche en place ou de
prendre d’autres dispositions pour que quelqu’un d’autre
puisse s’occuper des enfants.
•Veillez à avoir une compréhension complète de la
dynamique en présence, p. ex. la présence de membres du
personnel de sexe féminin peut faciliter la participation des
femmes.
•Réfléchissez à la mobilité et à la sécurité des hommes
et des femmes et à l’accessibilité du lieu de la réunion.
Envisagez de mettre à disposition des moyens de transport
et/ou de couvrir les frais de transport.
•Veillez à ce que la réunion se tienne dans une langue que
tout le monde comprendra.
•Choisissez un lieu de réunion où les femmes se sentiront à
l’aise : un endroit où elles se réuniraient normalement, ou
bien un lieu où les femmes et les hommes ont l’habitude de
se retrouver, pas un endroit traditionnellement dominé par
les hommes.
•Assurez-vous que les femmes sont au courant de la réunion
et expressément invitées à y assister par une personne
appropriée, p. ex. un doyen du village.
•Tenez compte des considérations culturelles éventuelles,
comme les restrictions sur le contact entre les femmes et
•Trouvez des moyens de conférer aux femmes et aux
hommes l’assurance leur permettant d’exprimer leurs
opinions ; par exemple, invitez les femmes à s’assoir
ensemble pour se soutenir mutuellement. Invitez activement
les participants à parler, ou bien travaillez en petits groupes,
ce qui peut être moins intimidant.
•Encouragez un débat approfondi sur les différents points de
vue avant de prendre des décisions, renforcez l’idée selon
laquelle il n’y a pas d’option « correcte ».
Adapté du Rough Guide to Promoting Women’s
Participation (Guide général de promotion de la participation
des femmes) d’Oxfam GB
16
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le programme de pays du Zimbabwe, les
communautés participent à tous les stades du cycle de
programme. Dans le cadre de sa stratégie de redevabilité,
l’équipe veille à ce que la communauté participe et soit
représentée au sein des organes de prise de décisions. Au
sein du programme humanitaire, des comités gèrent les
distributions de produits alimentaires et non alimentaires.
Parmi leurs responsabilités figurent la mobilisation des
communautés, la réception et l’entreposage en lieu sûr
des produits alimentaires et autres, et l’assistance du
processus de distribution de produits alimentaires lui-même.
Les communautés prennent aussi part au programme de
santé publique en tant qu’agents volontaires de santé et
d’hygiène.
ces comités reçoivent une formation de la part d’Oxfam. Les
autres comités et groupes qui interviennent dans la mise
en œuvre des programmes dans le cadre du programme
prolongé de secours humanitaires sont les comités
d’utilisateurs des points d’eau et les clubs communautaires
de santé et de théâtre.
Les activités de suivi et d’évaluation de projet pour le
programme d’Oxfam au Zimbabwe sont fortement tributaires
du retour d’information reçu des bénéficiaires et de la
communauté comme base pour mesurer les performances
et l’impact du projet. Les communautés bénéficiaires
interviennent également à travers la sélection et le ciblage
participatifs des ménages bénéficiaires. Le programme
d’aide alimentaire et non alimentaire à Shurugwi, Kwekwe
and Chirumanzu a mené un processus de ciblage dans le
cadre duquel la communauté était chargée de sélectionner
qui profiterait de l’aide en utilisant des indicateurs locaux et
avec l’encadrement assuré par des membres du personnel
d’Oxfam.
Dans le cadre du programme prolongé de secours
humanitaires (assistance à long terme aux communautés
vulnérables), différentes activités de projet sont gérées
par les membres de la communauté. Pour les activités
d’assistance à l’horticulture, des comités de jardinage
composés de membres de la communauté supervisent
l’exécution des activités de projet. Il existe aussi des comités
villageois de secours humanitaires et de réhabilitation. Ils
prennent part à la mobilisation communautaire, à la diffusion
d’informations et facilitent la gestion des programmes. Tous
Animation d’une discussion entre les membres de la communauté dans le district de Chirumanzu au Zimbabwe. Photo : Blessing Mutsaka
17
4. Suivi,
évaluation et
apprentissage
Norme minimale
La conception et la mise en œuvre des programmes
et des projets doivent garantir que des processus
qui font activement intervenir les parties prenantes
dans les actions suivantes sont en place : évaluer
la mesure dans laquelle nous avons satisfait les
attentes des partenaires et des communautés, tirer les
enseignements de ce résultat et le diffuser.
indicateurs, à collecter des données et à discuter des
conclusions. Avec le soutien approprié, ils peuvent
aussi participer aux examens et aux évaluations.
Un suivi et une évaluation redevables supposent un
travail en collaboration avec les communautés pour
décider des critères de réussite dans le contexte de
n’importe quel projet et de la manière de le mesurer.
Les personnes concernées sont les mieux placées
pour dire ce qu’il s’est passé dans leur communauté
dans le cadre du projet et pourquoi et, en participant,
elles peuvent accroître leur sentiment que le projet
leur appartient. Cependant, n’oubliez pas que les
communautés ne peuvent évaluer que leurs propres
réalités et que d’autres outils de suivi et d’évaluation
devraient aussi être utilisés à différents niveaux pour
trianguler les résultats et examiner les questions plus
générales.
Pourquoi ?
Les personnes concernées par un projet devraient
avoir l’occasion de juger si oui ou non ce projet
améliore leurs conditions de vie. Avec les propres
conclusions d’Oxfam, cela peut déterminer si un
projet a un impact ou non. Les membres de la
communauté touchés par des projets mis en œuvre
par Oxfam ou nos partenaires peuvent participer au
suivi et à l’évaluation tout le long du cycle du projet.
Par exemple, ils peuvent contribuer à concevoir des
18
LIGNES DIRECTRICES
Pour un complément d’information, voir Increasing
our accountability to communities through programme
monitoring: A guide for HECA Programme Managers
(Accroître notre redevabilité à l’égard des communautés à
travers le suivi des programmes : un guide à l’intention des
responsables de programme de la région HECA)
En règle générale, tous les stades du cycle de suivi et
d’évaluation devraient comporter des occasions pour
la communauté de participer. Le degré de participation
dépendra du contexte et du type de programme.
1. Mettre au point des indicateurs
Les indicateurs de la communauté peuvent être incorporés
dans la planification si l’on pense que les communautés
ont une manière différente de mesurer les résultats et les
conséquences. Ces indicateurs viennent compléter ceux
du programme, mais ne les remplaceraient pas forcément.
Ils sont très étroitement liés aux contextes, ne sont pas
transférables en général et leur mise au point requiert une
quantité assez importante de ressources. C’est souvent
dans les programmes à long terme menés dans des zones
rurales qu’ils fonctionnent le mieux.
4.Évaluation
Toutes les évaluations devraient comporter une forme ou
une autre de participation communautaire, même si ce n’est
que pour se procurer les points de vue de la population
grâce à des données quantitatives ou qualitatives. Pour
mener une évaluation participative dans le cadre de laquelle
les personnes évaluent leur propre programme, il faut un
animateur expérimenté, et c’est un exercice qui demande
beaucoup de temps. Cependant, si elle est utilisée de
manière appropriée, il s’agit d’une expérience forte, bien
que les résultats doivent toujours être rapprochés pour en
vérifier la cohérence et éviter tout biais.
Pour un complément d’information, voir Community
Indicators, Obia Nixon & Vivien Margaret Walden.
2. Suivi et collecte de données
Quelques aspects à prendre en compte :
Adapté de Increasing our accountability to communities
through programme monitoring: A guide for HECA
Programme Managers, One World Trust, et Community
Indicators, Obia Nixon & Vivien Margaret Walden
•Le taux d’alphabétisme peut être faible et il peut y avoir un
besoin d’outils davantage basés sur les images.
•Les enquêtes ne se prêtent pas à la participation et la
formation des recenseurs communautaires requiert du
temps et des efforts.
•Tenez compte des normes culturelles au moment de choisir
les personnes chargées de collecter les données : l’âge
et le sexe déterminent souvent qui peut parler à qui, en
particulier autour de questions sensibles.
•Il peut y avoir des intentions cachées qui empêchent la
collecte de données véritables et les résultats peuvent être
faussés : les vérifier autant que possible.
•Les résultats devraient être restitués à la communauté sous
une forme appropriée, compréhensible par les différents
groupes.
3. Faire intervenir les communautés dans les examens
de suivi et d’autres événements d’apprentissage
Cela dépendra fortement du niveau auquel les examens
de suivi ont lieu, car il ne sera pas toujours faisable de
transporter des personnes jusqu’à l’endroit où ils prendront
place. Cependant, il est possible pour les projets d’organiser
des groupes de discussion avec les communautés et de
transmettre les informations qui en découlent pour qu’elles
soient prises en compte durant la réunion principale. Il est
important de veiller à ce que les participants soient vraiment
des représentants de la communauté car, ici aussi, cet
aspect peut fausser les données présentées.
Une communauté évalue la redevabilité d’Oxfam. Matara, Sri Lanka.
19
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le programme d’Oxfam dans le Nil Supérieur, au Soudan
du Sud est un programme de santé publique qui œuvre à
fournir de l’eau potable salubre, des installations sanitaires
et des services de promotion de l’hygiène à travers des
agents communautaires. La zone est isolée et tout doit être
acheminé par avion. Nombre des villages sont encore plus
isolés : durant la saison des pluies, ils peuvent être coupés
du monde pendant entre trois et huit mois.
a-t-il augmenté ou diminué ? Elle cherchait aussi les signes
de défécation en plein air. Si le ménage de satisfaisait pas
tous ces critères, il ne pouvait pas prétendre au statut de
ménage modèle.
Cependant, ce sont désormais les membres de la
communauté qui décideront de la manière de définir un «
ménage modèle » : définition qui sera ou pas identique à la
définition d’Oxfam. Ils pourront ainsi surveiller ces ménages
et utiliser les informations recueillies pour améliorer les
ménages qui n’obtiennent pas un drapeau vert. L’équipe
veut par ailleurs tenter de cartographier la communauté
pour que les volontaires puissent indiquer les ménages
modèles sur la carte ou les signaler par un drapeau.
Cette carte pourrait constituer un bon axe de discussion
communautaire et un bon outil de suivi visuel.
Dans le cadre de ce programme, des informations de suivi
sur l’utilisation des installations et le comportement en
matière d’hygiène étaient recueillies par des volontaires
communautaires, puis retransmises par l’intermédiaire
des agents de promotion de l’hygiène au responsable du
programme. Ce système requerrait beaucoup de maind’œuvre et impliquait que, souvent, les informations
n’étaient pas utiles ou bien ne faisaient jamais l’objet
d’analyses, les communautés elles-mêmes n’étaient pas
pleinement engagées et ne participaient pas pleinement
au système. Tout cela a donné lieu à une discussion
pour tenter de trouver une méthode plus participative qui
permettrait d’atteindre tous les objectifs visés.
La communauté élit maintenant des volontaires parmi ses
membres pour se charger du suivi ; ils se déplaceront et
vérifieront les ménages qui satisfont aux critères de statut
de ménage idéal. Ils le feront mensuellement et, tous les
mois, ils obtiendront une liste de nouveaux ménages. Il sera
très intéressant de voir si les indicateurs communautaires et
les données de suivi seront différents de ceux d’Oxfam.
L’équipe a alors décidé de piloter une nouvelle approche
sous forme de son système de ménage modèle. Il s’agit d’un
système visant à améliorer l’hygiène au niveau des ménages,
dans le cadre duquel les ménages qui satisfont les critères du
ménage modèle se voient décerner un drapeau qui peut être
hissé dans l’enceinte de leur habitation. Les ménages font
l’objet d’un suivi constant et si, à tout moment, le ménage ne
satisfait pas les critères, le drapeau leur est retiré, ou bien la
couleur du drapeau est modifiée jusqu’à ce que le ménage
montre qu’il satisfait les critères. Les drapeaux sont devenus
prestigieux au sein de la communauté et les ménages font
des efforts pour se les procurer.
Précédemment, l’équipe se centrait sur certains critères
: Les ménages ont-ils une latrine ? Les enfants sont-ils
propres ? Ont-ils une fosse à ordures ? Le lieu d’habitation
est-il balayé ? Elle examinait aussi le taux de diarrhée :
En haut : Des participants à la journée d’examen communautaire de suivi, avec Vivien
Walden, Conseillère humanitaire mondiale en suivi, évaluation et apprentissage d’OGB,
Soudan du Sud. Photo : Jane Beesley
Ci-dessus : Vice-représentant du pays et autres membres du personnel lors d’une session
questions & réponses, village de Dorowa, Soudan du Sud
20
5. Annexe
Partage des informations financières
Le partage d’une mesure d’informations financières
avec les communautés touchées par nos projets
s’inscrit dans la norme minimale d’Oxfam GB sur la
transparence. La quantité d’informations que vous
divulguerez aux communautés doit être appropriée, et
doit se fonder sur un jugement effectué par vous-même,
le responsable de projet ou PIP, les partenaires et les
membres représentatifs de la communauté, selon ce
qui conviendra. Bien qu’il soit souvent difficile dans un
premier temps, le partage des informations financières
présente de nombreux avantages :
•si la communauté voit ce que nous prévoyons de
dépenser dans le cadre du projet la concernant, elle
pourra identifier tout cas de fraude ou de corruption
qui pourrait se présenter.
Nous savons qu’il peut être difficile de partager
les informations financières. Il existe des risques
potentiels relatifs à la sécurité, et au versement de
pots-de-vin ou à la corruption. Cependant, pour les
projets dans le cadre desquels des informations
financières appropriées ont été partagées, le
personnel a trouvé ces problèmes beaucoup moins
difficiles qu’il ne l’avait imaginé et a constaté que les
avantages compensent largement les risques.
•il fournit un modèle de bonne pratique (dans de nombreux
programmes, Oxfam demande aux gouvernements et
aux autres détenteurs de devoirs de faire preuve d’une
plus grande transparence) ; nous devons donc veiller à
faire nous aussi preuve de transparence ;
Le fait que le partage des informations financières
figure dans les normes minimales d’Oxfam GB
relatives à la redevabilité indique l’importance que
les responsables des programmes donnent à notre
aptitude à le faire et à le faire bien. Nous vous
demandons de faire du partage de ces informations
une réalité dans vos programmes et sommes
disposés à vous aider à tout moment.
•les populations ont le droit de savoir quelles ressources
sont utilisées (en leur nom) par nous et par les autres ;
•il contribue à développer une relation de confiance et
d’ouverture avec la communauté ;
21
LIGNES DIRECTRICES
écrits sur des tableaux blancs ou des tableaux de conférence
qui sont ensuite placés dans les bureaux des ONG, les centres
de santé ou les points de distribution. Des exemplaires sur
papier des rapports peuvent être proposés gratuitement dans
ces mêmes endroits. Certaines ONG ont publié des résumés
des rapports dans les journaux et autres médias locaux.
1. Comment Oxfam GB et ses partenaires peuvent-ils
fournir des rapports financiers aux communautés ?
Les rapports financiers doivent fournir des informations (a)
qui sont susceptibles d’aider les utilisateurs, et (b) dans un
style facile à comprendre pour les utilisateurs. Les lignes
directrices suivantes présentent certains des principes
qui peuvent contribuer à y parvenir lors de la préparation
des rapports financiers destinés aux communautés. Nous
espérons qu’elles aideront les membres du personnel
d’Oxfam GB à commencer à réfléchir aux aspects pratiques
de la présentation de rapports financiers aux communautés.
Les informations financières peuvent aussi être présentées
de manière visuelle, à l’aide de graphiques simples ou de
tableaux que les personnes peuvent trouver plus faciles à
comprendre que les chiffres.
Les rapports financiers peuvent être régulièrement
présentés aux communautés lors de réunions
communautaires, ou aux leaders communautaires à
l’occasion de réunions de gestion du projet.
Cependant, cette fiche d’information ne présente que
des lignes directrices générales. Le personnel d’Oxfam
GB devra réfléchir à la manière d’appliquer les principes
mentionnés ci-après dans chaque type de circonstances
différent auquel il se confronte.
De manière générale, plus Oxfam GB se montrera ouvert sur
ses informations financières, mieux ce sera. Après tout, il s’agit
d’argent qu’Oxfam GB a collecté au nom des communautés
locales et qu’elle a l’intention de dépenser au nom des
communautés. Le secret suscite souvent les soupçons et peut
créer un terrain fertile pour l’inefficacité, voire la fraude.
a) Langue
Les rapports doivent être fournis dans une langue parlée
par le plus grand nombre possible de bénéficiaires, et de
préférence dans leur langue maternelle. Les rapports courts
sont en général faciles à traduire. L’objectif sera peutêtre d’aider la communauté tout entière à comprendre la
position financière générale, et pas de permettre à quelques
représentants seulement d’en comprendre tous les détails.
d) Qui fournit les rapports ?
Les rapports financiers peuvent être fournis soit par le
personnel financier d’Oxfam GB soit par son personnel de
programme/de projet. L’idéal serait que le personnel financier
et le personnel de programme collaborent. Par exemple, le
personnel financier pourrait être en mesure d’expliquer les
rapports financiers lors de réunions communautaires (cela
présente aussi l’avantage d’encourager le personnel financier
à participer plus directement au travail de terrain).
b) Contenu
Le but de présenter un rapport aux communautés est d’aider
les individus à comprendre ce qui est dépensé pour eux.
Ainsi, le contenu devrait être pertinent pour les habitants
locaux et porter sur les activités précises que mèneront
Oxfam GB et ses partenaires (et souvent les membres de la
communauté). Des rapports simples qui mettent en évidence
les dépenses par rapport au budget sont souvent efficaces.
Serait-il possible d’envisager de charger le personnel
financier de fournir des rapports financiers aux communautés
locales ? Cela permettrait de diviser utilement les obligations
entre le personnel de programme et le personnel financier.
Les dépenses peuvent être résumées par activité ou par
zone géographique, ou encore par poste budgétaire,
ou en combinant ces aspects. Le budget total pour
chaque activité, zone ou poste budgétaire devrait aussi
être présenté parallèlement aux dépenses. Les bonnes
pratiques suggèrent que les coûts totaux du projet devraient
être divulgués. Cependant, il peut ne pas s’avérer approprié
de publier des informations salariales sensibles. Un rapport
présentant les coûts directs de projet sera probablement
préférable à pas de rapport du tout.
Adapté de Mango www.whocounts.com
En règle générale, chaque rapport financier devrait
comprendre un maximum de 15 lignes d’informations ; ceux
qui sont plus longs peuvent être moins clairs.
Les rapports doivent être mis à jour au moins une fois par
mois. Ils devraient être présentés dans la monnaie locale.
c) Présentation
Normalement, Oxfam GB ou ses partenaires devraient
chercher à mettre les rapports financiers à la disposition du
public, au niveau communautaire. Les rapports peuvent être
Tableau d’information à Manmota, en Indonésie
22
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE DE
TEARFUND
Suite au partage des informations budgétaires, la
communauté, qui avait des soupçons à l’égard des ONG
à cause d’expériences négatives, a pu voir que Tearfund
était transparente et a constaté pour la première fois que
des montants limités avaient été affectés à ce projet. Elle
a mieux compris que si les critères relatifs aux classes
augmentaient, il faudrait procéder à des économies ailleurs.
Spin Boldak est une petite ville sur la frontière méridionale
de l’Afghanistan avec le Pakistan. L’équipe de gestion
des catastrophes de Tearfund y travaillait depuis deux
ans avec des PDI (personnes déplacées à l’intérieur de
leur pays) déplacées d’autres régions de l’Afghanistan
et avec des réfugiés du côté pakistanais de la frontière.
Comme le gouvernement afghan fermait les camps de PDI
de Spin Boldak, le projet soutenait l’intégration au sein
de la communauté d’accueil de Spin Boldak, des PDI qui
préféraient rester à Spin Boldak plutôt que de retourner vers
Kandahar.
En plus d’améliorer la sécurité et l’acceptation du personnel
du projet sur le terrain, dans ce qui était un environnement à
risques, Tearfund a aussi découvert que l’un de ses propres
employés avait commis une fraude lors du processus
d’approvisionnement. Les montants étaient faibles, mais
étaient probablement connus des fournisseurs de la ville.
La divulgation des informations budgétaires a fait que les
autorités scolaires ont pu examiner les coûts et les mettre
en question lorsqu’ils leur ont paru incompatibles avec les
coûts locaux réels des matériaux.
Un élément de ce soutien allait être l’extension et la
rénovation de l’école locale, ce qui serait avantageux tant
pour la communauté d’accueil que pour les PDI. Au moment
de la mise en œuvre du projet, il s’est avéré que les travaux
de construction et de rénovation à effectuer dépassaient
les spécifications planifiées et le budget de la proposition
de projet. Cela était en partie dû aux attentes accrues des
autorités scolaires, qui influaient sur les travaux à mener,
même s’ils étaient différents de ceux figurant dans les plans
d’origine. Six classes ont été terminées selon des normes
beaucoup plus élevées que celles que Tearfund était en
mesure de financer.
RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES
SUR LA REDEVABILITÉ
Si vous pouvez y accéder, notre site intranet est ici http://
intranet.oxfam.org.uk/programme/pm/accountability
Lorsqu’il est devenu évident que les dépenses du projet
étaient trop importantes, le responsable du projet l’a
interrompu pour qu’un examen puisse être effectué, mais
cette décision a été prise sans consulter les autorités
scolaires. L’école a alors commencé à avoir des doutes sur
ce qui se passait et à avoir des soupçons envers Tearfund,
car d’autres organisations n’avaient pas respecté leurs
engagements relatifs à des travaux planifiés dans le passé.
Elle craignait que les fonds destinés à l’école ne fussent
utilisés ailleurs.
Le HAP (Humanitarian Accountability Project – Projet
sur la redevabilité humanitaire) a les HAP Standards for
Accountability (Normes du HAP relatives à la redevabilité),
par rapport auxquelles nous pouvons nous évaluer, ainsi
que de nombreux outils et ressources issus d’un ensemble
d’ONG : www.hapinternational.org
Le projet ECB (Projet de renforcement des capacités en
situation d’urgence) produit le Guide suffisamment bon :
mesure de l’impact et redevabilité en situation de secours
d’urgence, et a d’autres outils utiles : www.ecbproject.org/
accountability
Les autorités scolaires refusaient de permettre la reprise
des travaux à moins que Tearfund n’accepte de construire
ou de rénover les autres classes selon les mêmes normes
plus élevées. Dans le cadre des discussions, le budget
des coûts directs du projet a été présenté aux autorités
scolaires, chose qui n’avait pas été faite auparavant. Les
négociations avec le ministère de l’Éducation ont abouti à la
reprise des travaux sur la base d’un compromis : les classes
restantes seraient construites selon des critères plus élevés
que ceux qui avait été planifiés au départ, mais inférieurs à
ceux des six premières classes.
BOND et ALNAP ont aussi quelques ressources :
www.bond.org.uk
http://www.alnap.org/
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Image de couverture : Scrutin local dans le cadre du programme post-tsunami en Aceh. Photo : Jane Beesley
Oxfam est une organisation caritative enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles sous le nº 202918 et en Écosse, SC039042.
Oxfam GB est un membre d’Oxfam International.

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