Yves-Vincent-et-le-GIE - Atelier Gastronomique

Transcription

Yves-Vincent-et-le-GIE - Atelier Gastronomique
JEAN-LUC MÈGE
RHÔNE-ALPES
RHÔNE-ALPES
PERSPECTIVES
CHRISTOPHE MARGUIN :
« MONSIEUR BOCUSE,
C’EST LE PARRAIN DE COPPOLA »
En mars dernier, Christophe Marguin était élu président des Toques Blanches,
succédant à Guy Lassausaie. Aujourd’hui, le chef des Echets monte au feu
pour défendre la cuisine lyonnaise et fait l’apologie de son maître,
Paul Bocuse, jugé irremplaçable.
Le Figaro Magazine : Votre association, les Toques
Blanches, n’est-elle pas un peu désuette ?
Christophe Marguin - Non, car la génération montante est
parvenu à prendre le pouvoir. Des anciens chefs, il ne reste que
Paul Bocuse, Pierre Orsi et Jean-Paul Lacombe. Tous les autres
membres sont des jeunes de moins de cinquante ans. Cela va
nous permettre de dépoussiérer l’association et de privilégier la
convivialité.
Qui joue le rôle du gendarme ?
C.M. - Monsieur Bocuse. On le surnomme le « pape » de la
cuisine lyonnaise. En réalité, c’est plutôt le parrain de Coppola.
Un parrain au courant de tout, capable de prêcher le faux pour
savoir le vrai. Certains disent du mal de lui par derrière. Mais en
face, ils font profil bas car il impose le respect.
Qui a les épaules suffisamment solides pour lui succéder ?
C.M. - À Lyon, personne. Pierre Orsi a soixante-dix ans et n’a
pas cette ambition. Il y a aussi Jean-Paul Lacombe. Mais lui, il
joue perso. Il n’arrivera jamais à fédérer les jeunes derrière lui. Au
niveau national, l’homme fort est incontestablement Ducasse.
Le problème, c’est qu’il s’agit d’abord d’un businessman. Ce ne
sera pas le même esprit. Monsieur Bocuse aussi fait du business,
mais cela ne se sent pas. Il a toujours un mot gentil. C’est notre
père de famille, notre patriarche. Personne
n’aura jamais son aura.
UNE SAGA GOURMANDE
Christophe Marguin vient de publier aux
Éditions Glénat un superbe ouvrage intitulé
Marguin de la Dombes, 100 ans de dynastie
gourmande. Ce livre, largement illustré,
revient sur les grandes heures du restaurant
des Echets, sur cette saga familiale qui a fait d’un simple
relais de poste une institution de réputation internationale. « Les
établissements centenaires sont rares, ceux dirigés depuis cent
ans par une même famille encore plus rares. Si mes fils ne
prennent pas le relais, il restera ainsi une trace de l’histoire de
notre maison », confie le chef, lui même collectionneur de livres
P.A.
de cuisine. Il en a plus de mille…
P.AUCLAIR
Est-ce à dire qu’il y a des tensions dans la gastronomie lyonnaise ?
C.M. - Non, sincèrement, il y a très peu de conflits car nos
anciens savent encore remettre dans le droit chemin ceux qui se
tiennent mal, ceux qui font parfois des erreurs.
« Aujourd’hui, les jeunes ont su tirer les leçons du passé, ils font
très attention aux investissements », confie Christophe Marguin.
Dans ce contexte, Lyon peut-il encore revendiquer le
statut de capitale de la gastronomie ?
C.M. - Oui, grâce à l’avènement d’une nouvelle génération. Je
pense à l’arrivée de talents comme Nicolas Le Bec ou Mathieu
Viannay.
Avec cette nouvelle vague, la cuisine lyonnaise ne
risque-t-elle pas de perdre son identité ?
C.M. - Il y a eu un risque entre ma génération et celle de mon
père. Les anciens ont connu de très belles années. L’argent
coulait à flot. Ils ont bien vécu. Mais ceux qui sont arrivés
derrière se sont enflammés, avec les conséquences que l’on sait.
L’exemple le plus significatif, c’est Daniel Abattu. Il avait la plus
belle affaire de la ville, avant d’investir plusieurs millions d’euros
à la gare des Brotteaux. Ensuite, il y a eu les Chavent, Judéaux,
Astic, Gagnaire à Saint-Étienne… De cette génération, il ne reste
que Constantin. Aujourd’hui, les jeunes ont su tirer les leçons du
passé, ils font très attention aux investissements et il n’y a plus
de rivalité malsaine. Bref, je retrouve l’ambiance que j’ai connu,
tout petit, chez mon père, avec ses copains.
Mais n’êtes-vous pas un peu « has been » face aux
adeptes de la nouvelle cuisine ?
C.M. - Non. Actuellement, on ne parle que de Génération C,
une association dont le chef de file est Thierry Marx, deux étoiles
Michelin à Cordeillan-Bages, près de Bordeaux. Il fait une cuisine
fusion copiée sur El Bouli. Cela ne va pas durer. Il faut revenir
aux fondamentaux, à une cuisine de cuisiniers et non d’apprentis chimistes.
PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL AUCLAIR
3 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
P. AUCLAIR
RHÔNE-ALPES
AMÉNAGEMENT
La remise aux normes de sécurité du bâtiment de 5 100 m2 s’est doublée d’un lifting extérieur avec la rénovation des quatre façades.
JOUR DE FÊTE
POUR LES HALLES
DE LYON
Lafayette. De génération en génération, les Favre (fruits et
légumes), Gast (charcuterie), Richard (fromages), Pupier (poissons) ou Sibilia (charcuterie) ont façonné la réputation de qualité des Halles. Depuis, d’autres sont venus les rejoindre comme
le chocolatier Sève installé à Champagne-au-Mont-d’Or depuis
quinze ans, l’enseigne Byzance qui propose un produit de
niche haut de gamme, les jambons ibériques Bellota-Bellota ou
encore le maître-traiteur Clostan. « Le recrutement des commerçants est très sélectif, précise Marie-Odile Fondeur, chargée de
mission Commerce et Artisanat auprès du maire de Lyon. Seuls
les candidats proposant des produits de qualité et répondant à un
cahier des charges très précis sont acceptés ».
Dans quelques jours, les Halles de Lyon
dévoileront leur nouveau visage…
et leur nouveau nom. Après un sérieux
lifting, ce haut lieu de la gastronomie
disposera d’un écrin digne
de l’excellence culinaire lyonnaise.
« RÉAFFIRMER LES HALLES
COMME PÔLE D’EXCELLENCE »
Aujourd’hui, avec cinquante-neuf enseignes employant quelque 300 personnes, « c’est la première fois depuis dix-sept ans que
les Halles sont entièrement commercialisées », se félicite Guy de
Torey, nouveau directeur des Halles qui constate un regain de
vigueur des enseignes de nouveau enclines à investir. « J’ai
sur mon bureau sept demandes de réaménagement de lots et suis
contraint de refuser des candidatures extérieures », sourit-il. Un
dynamisme insufflé par la mise en place d’une politique de
redynamisation des Halles voulue par la Ville de Lyon, gestionnaire des lieux. « L’objectif est de réaffirmer les Halles comme
pôle d’excellence de la gastronomie lyonnaise », détaille Guy de
Thorey.
Réfection totale de l’installation électrique, des dispositifs de
détection incendie et de désenfumage, des sanitaires, pose d’un
nouveau faux-plafond plus esthétique, mise en place d’un
système d’éclairage plus valorisant, nettoyage en profondeur
des sols et des murs… la remise aux normes de sécurité du bâtiment de 5 100 m2 s’est doublée d’un lifting extérieur. Rénovation des quatre façades, réaménagement des quatre parvis,
le point fort du projet d’embellissement confié à l’architecte
lyonnais Jean-Paul Rouillat est la création, cours Lafayette,
d’une porte d’entrée emblématique, volume entièrement transparent qui s’animera au rythme de l’activité des Halles.
Pour accompagner ces coûteux travaux de rénovation (6 millions d’euros), la Ville de Lyon a souhaité offrir un nouveau
patronyme à ce lieu emblématique, celui d’un illustre représentant de la gastronomie française : Paul Bocuse.
D.R.
SITUÉES AU CŒUR du 3e arrondissement, les Halles sont un
lieu emblématique de la ville de Lyon. Un marché pas comme
les autres, où une soixante d’irréductibles défenseurs de la
gastronomie lyonnaise célèbrent quotidiennement l’amour des
produits frais et des savoirs traditionnels.
Construites à la fin des années soixante pour remplacer les
anciennes Halles des Cordeliers devenues trop vétustes, les
nouvelles Halles de Lyon ont ouvert leurs portes en janvier
1971. À l’époque une cinquantaine de commerçants, dont certains sont toujours présents, acceptent de traverser le Rhône
pour s’installer dans le bâtiment flambant neuf du cours
4 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
CATHERINE FOULSHAM
Les Halles sont ouvertes de 7 à 19 heures (sauf le lundi).
RHÔNE-ALPES
ÉCONOMIE
D.R.
JACKPOT
L’OL s’invite au Pharaon
Un ascenseur version télécabine permettra d’accéder aux deux
niveaux supérieurs du siège de la marque iséroise.
UN NOUVEAU NID
POUR ROSSIGNOL
Futur siège mondial du leader
d'articles de sports d'hiver, la Maison
Rossignol, accueillera ses 400 salariés
à l'automne 2008, sur la zone
de Centr'Alp 2, à deux pas de Voiron.
LE CHALLENGE n'était pas simple : le futur siège mondial de
Rossignol se devait de renforcer l'ancrage de la marque dans les
Alpes françaises, d'allier une histoire bientôt centenaire à un
souci permanent d'innovation. Un défi relevé par le cabinet
grenoblois d'architectes Hérault-Arnod.
Le vaste bâtiment (13 500 m2), qui viendra se glisser entre
Vercors et Chartreuse, sera « enveloppé » d'un immense toit en
bois qui épousera le relief alentours tout en laissant la part belle
au verre et à la lumière. À l'intérieur, le hall d'accueil s'annonce
chaleureux avec sa grande cheminée et son ascenseur version
télécabine pour accéder aux deux niveaux supérieurs. Tout
comme l'espace de restaurant, superbe, avec ses verrières en
courbes et sa terrasse panoramique.
Pour renforcer l’osmose entre les quatre cents salariés qui travailleront sur le site, une large avenue intérieure a été imaginée
pour desservir les 7 000 m2 de bureaux, les ateliers courses et
prototypes, ainsi que deux show-rooms. Car c'est une autre
caractéristique de cette Maison que de réunir « sous un même
toit, et pour la première fois dans l'histoire de l'entreprise, les créatifs, les services recherche et développement, création, design, marketing , compétition... », confie Jean-François Gautier, président
de Rossignol.
Ce siège mondial constituera la pièce maîtresse d'un parc
d'activités entièrement dédié aux entreprises du secteur du
sport et des loisirs. Les travaux débuteront au printemps 2007
pour un emménagement prévu à l’automne 2008. Par ailleurs,
deux plates-formes logistiques internationales situées sur les
communes de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et Rives seront
construites. Le démarrage de l’exploitation de la plate-forme
matériel de Saint-Geoirs est prévue en mars 2007. Le deuxième
entrepôt textile de Rives doit être opérationnel dès octobre
2007. L’ensemble de ces implantations réalisées dans le Pays
voironnais confortera la position de Rossignol en tant que premier employeur privé dans la région.
H.B.
6 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
En attendant son introduction
en bourse, au printemps
prochain, l’OL a déjà décroché
le jackpot. Partenaire du club
depuis six ans, le casino
Le Pharon vient d’innover
en inaugurant un carroussel de
machines à sous dédié à l’équipe
lyonnaise. Six « bandits
manchots » ont été entièrement
relookés aux couleurs de l’OL.
« Soit un par titre de champion et
un sixième, générique, qui attend
d’être customisé en fonction de
l’issue de l’actuelle saison »,
confie Arnaud Moumdjian,
directeur marketing. À la place
des cerises, des 7 et des barres,
les rouleaux font tourner
maillots, écharpes, blasons et
ballons siglés OL. Le jackpot ?
7 500 euros pour les trois
maillots alignés de la saison
2002/2003. Mise minimum :
50 centimes d’euros.
IMMOBILIER
Lagrange Patrimoine
se développe dans les Alpes
Spécialiste de la résidence de
tourisme, Lagrange Patrimoine
vient de lancer, fin novembre,
la commercialisation de deux
nouveaux programmes
d’envergure dans les Alpes.
À Plagne 1 800, Les Chalets
de l’Edelweiss est une résidence
de prestige de 86 lots, à trente
mètres des pistes, avec fitness
et piscine couverte chauffée,
qui sera livrée au deuxième
semestre 2008. Prix moyen
de commercialisation :
5 000 euros/m2. Le groupe
rhônalpin vient également
de lancer la commercialisation
- partir de 4 750 euros/m2 du Roc Belle Face, à Arcs 1 600.
Une résidence de cent vingt
appartements, du T2 au T4,
avec piscine intérieure et espace
balnéo. Groupe rhônalpin,
Lagrange est aujourd’hui
présent dans plus de cent
quarante stations de sports
d’hiver, sur tous les massifs
français, en Andorre, en Suisse
et en Autriche.
BIOPARK
Première pierre à Archamps
Illustration de la vitalité
de la coopération scientifique
franco-suisse, la première pierre
du Biopark d’Archamps vient
d’être posée en Haute-Savoie.
Cette structure transfrontalière
axera ses recherches sur
le vieillissement et la longévité,
et notamment sur les
pathologies neurodégénératives
liées au vieillissement.
Le Biopark d’Archamps sera
implanté dans l’ancien Forum,
bâtiment qui abritait
notamment le Cerma (Centre
européen de recherche médicale
avancée). Une vingtaine
de chercheurs et techniciens
travailleront sur le site.
Inauguration à la rentrée 2007.
SPECTACLE
Les Folies du Lac affolent
les compteurs
Pari gagné pour Les Folies
du Lac. Au lac d’Aiguille,
à Chateauneuf-sur-Isère, la salle
de music-hall drômoise
accueille, depuis fin 2003, plus
de 80 000 visiteurs par an.
Et, elle semble en passe de battre
ce record d’affluence puisque
son nouveau spectacle, conçu
dans le pur esprit des comédies
musicales, a déjà séduit
20 000 visiteurs en deux mois,
soit une progression de 30%.
Pour renforcer l’attractivité du
site, le propriétaire a inauguré
en début d’année, à proximité,
une résidence hôtelièrebalnéothérapie de quatre-vingtdix appartements répartis
en quinze corps de ferme.
Montant de l’investissement :
10 millions d’euros.
RHÔNE-ALPES
ÉCONOMIE
LUFTHANSA
Une vraie business class
au départ de Lyon
de 9,9 millions aux côtés
de l’Etat et la Région
Rhône-Alpes.
Lufthansa vient de lancer
sa nouvelle business class au
départ de Lyon. En condamnant
les sièges centraux/voisins,
les passagers bénéficient
d’un confort accru
et de davantage d’intimité.
Selon le type d’appareil,
les passagers business class sont
donc désormais seulement deux
ou quatre par rangée. Deuxième
compagnie derrière Air France,
au départ de Lyon Saint-Exupéry,
Lufthansa dessert les villes
de Düsseldorf (17 vols/semaine),
Francfort et Munich (28 vols/
semaine). Par ailleurs, le mois
dernier, plus d’un million de
bouteilles de beaujolais nouveau
ont été acheminées à travers
le monde par Lufthansa Cargo.
COMMERCE
Marques Avenue fait revivre
Romans
Ouverte au public depuis fin
mars, l'extension de Marques
Avenue, à Romans, se révèle être
un succès. Le premier village
de marques à prix réduits du sud
de la France a enregistré
une hausse de 45 % de son
chiffre d’affaires sur les six
premiers mois. Le site
a notamment étoffé son offre
dans le domaine du sport,
de l'enfant et de la maison. Cette
diversification, conjuguée à
l'arrivée de marques à forte
notoriété (Nike, Arc International,
Petit Bateau, Comptoir des
Cotonniers), a permis
de « séduire de nouveaux
consommateurs en provenance du
grand sud et de la région lyonnaise
en particulier », souligne
la direction qui estime que
« le cap des deux millions de
visiteurs annuel, visé à horizon
2010, pourrait être franchi dans
un délai plus proche ». Marques
Avenue, qui emploie 255
personnes, rassemble désormais
62 boutiques (contre 44 lors
de l’inauguration en 1999)
et dispose de 465 places
de parking.
FLUVIAL
Un nouveau terminal
sur le port Édouard-Herriot
Face à la progression du trafic
et pour hisser le port de Lyon
Édouard-Herriot au niveau
des plus grands ports fluviomaritimes, la Compagnie
nationale du Rhône mettra en
service le 9 décembre prochain
un nouveau terminal.
Construit sur une plate-forme
de dix hectares offrant
une capacité de stockage
de plus de huit hectares,
ce terminal est doté d’un quai
de déchargement de 200 mètres.
Il permettra ainsi la réception
de deux barges avec leurs
pousseurs et de deux autres
barges en largeur. Sans compter
le portique mobile qui
se déplace sur toute la longueur
du quai et permet le stockage
entre les pieds du portique
de huit rangés de conteneurs.
« Avec ce second terminal
à conteneurs, la CNR double
la capacité de traitement de
conteneurs au Port de Lyon »,
résume-t-on à la CNR.
Un ouvrage qui aura nécessité
16,5 millions d’euros
d’investissements pris en charge
par la CNR à hauteur
SCOOTERS
Une nouvelle concession
à Brignais
Bonne nouvelle pour
les amateurs de beaux scooters
italiens. La plus grande
concession de l’agglomération
lyonnaise vient d’ouvrir
ses portes à Brignais.
Elle commercialise les marques
Piaggio, Vespa et Gilera sur
un espace flambant neuf,
comprenant un show-room,
des corners thématiques,
un espace vêtement
et un vaste atelier pour
la préparation et le SAV
des machines. Cette nouvelle
concession présente notamment
en avant-première
le révolutionnnaire MP3,
scooter hybride à trois roues
lancé par Piaggio.
7 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
RHÔNE-ALPES
GASTRONOMIE
NOËL DANS
LES ÉTOILES
À l’approche des fêtes, huit des plus
grands chefs rhônalpins confient leurs
souvenirs de Noël. Ils en profitent
pour dévoiler leurs bonnes adresses
et prodiguer chacun un conseil de
cuisine. À déguster sans modération.
PAUL BOCUSE
« POUR LA DINDONNE,
UN ENTERREMENT
DE PREMIÈRE CLASSE »
A. DE SORBAY
IL Y A BIEN LONGTEMPS que Paul Bocuse ne fête
plus Noël en famille. « Noël, c’est toujours une
histoire de famille… mais pas toujours avec la même.
Et, pour moi, ce serait beaucoup trop compliqué »,
confie-t-il avec un petit sourire malicieux. Heureusement, il reste les souvenirs, comme ces merveilleux Noël passés dans le nid douillet de sa
grand-mère paternelle, Marie Bocuse, à
Collonges-au-Mont-d’Or. « À l’époque, il n’y avait pas de dîner de
Noël car on allait à la messe de minuit. La fête, c’était le 25
décembre, à l’heure du déjeuner ». Un repas pantagruélique où se
retrouvaient enfants et petits enfants pour déguster une dindonne bien dodue. « Elle allait la chercher une dizaine de jours
avant Noël, à Crémieu, se souvient le grand chef lyonnais. La
bête, encore vivante, était tuée et bourrée de truffes avant d’être enveloppée dans du papier de boucher. La dindonne ainsi préparée
était enfouie dans la terre, ce qui permettait à la truffe de se développer dans la chair et de lui donner un fumet inimitable. Au petit
matin, le jour de Noël, la volaille était déterrée et cuite dans un
bouillon de bœuf. Il ne restait plus qu’à la servir avec une bonne
vinaigrette à l’huile de noix. Et le lendemain, c’était encore fête avec
le consommé et les tomates farcies ! ».
Cette année, comme les précédentes, Paul Bocuse vivra les fêtes
de Noël au milieu de sa brigade, à l’Auberge du Pont de
Collonges. « Le restaurant est toujours ouvert le soir de Noël et le
25 décembre. À chaque fois, on accueille une centaine de clients,
presque exclusivement des habitués, sans flonflon ni cotillons ».
SON CONSEIL
« Plutôt que de servir
la traditionnelle dinde
de Noël, pourquoi ne pas
varier les plaisirs, cette année,
en optant pour un gigot
d’agneau en chevreuil.
Pour cela, choisissez un bon
gigot que vous aller faire
Dans cette ambiance emprunte d’une grande sobriété,
Monsieur Paul n’a pas prévu de menu spécial Noël. En
revanche, il a déjà mis au point son menu de la Saint-Sylvestre.
Avec foie gras poêlé, soupe aux truffes noires, homard, selle
de chevreuil…
P.A.
Auberge du Pont de Collonges : 40, quai de la Plage, 69660
Collonges-au-Mont-d’Or.
SES BONNES ADRESSES
mariner dans du vin rouge,
durant deux jours,
avec carotte, oignons,
céleri et bouquet garni.
Le jour-J, il suffit de le faire
rotir et le servir avec
sa marinade, accompagnée
d’une purée de marrons ».
8 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
Foie gras et saumon fumé : Rolle (Halles gourmandes :
102, cours Lafayette, Lyon 3e).
Cervelas truffé : Sibilia (Halles gourmandes).
Jambon cru : Bellota-Bellota (Halles gourmandes).
Poissons et crustacés : Pupier (Halles gourmandes).
Huîtres : Merle et Rousseau (Halles gourmandes).
Bûche : Bernachon (42, cours Franklin-Roosevelt, Lyon 6e).
Pain : Pozzoli (18, rue Ferrandière, Lyon 2e) et Jocteur (5, place
Henri-Barbusse, Lyon 9e).
« J’avais imaginé marier les saveurs de la Bresse et de l’Atlantique ».
C’est sur le marché d’Audierne, au terme d’une balade vivifiante en bord de mer, que Georges Blanc achète le meilleur du
terroir breton. Des langoustines et homards vivants accompagnés de crevettes « bouquet » qui finiront poêlés dans du beurre
salé breton et une farandole de petits légumes pour accompagner la savoureuse volaille. « D’excellents produits, des amis
sincères… et la femme aimée, que souhaiter de plus ?», sourit
Georges Blanc.
Pour la Saint-Sylvestre, le chef de Vonnas, déclinera « 12
saveurs avant les 12 coups de minuit ». Autour de la pièce maîtresse, la fameuse poularde de Bresse servie dans un bouillon
corsé à l’huile de truffe, seront proposées entre autres une
soupe sauvage autour des cuisses de grenouilles et de la truffe
noire, une aiguillette de turbot de ligne, un cœur de cardon à
la truffe et une petite tatin d’endives, sabayon à la verveine
ou encore une chartreuse de pointes d’asperges au tourteau et
caviar Osciètre royal.
C.F.
Restaurant Georges Blanc, 01 540 Vonnas.
SON CONSEIL
« Pièce festive par excellence,
le chapon de Bresse ne souffre
aucune erreur de cuisson.
Pour éviter d’avoir des cuisses
rosées, on a souvent tendance
à trop faire cuire le chapon
et le blanc perd son fondant
et son moelleux. Il est donc
conseillé de cuire la volaille
en deux temps. Aux deux tiers
de la cuisson, sortez le chapon
du four et détachez les cuisses
dont vous prolongerez
la cuisson ».
JEAN-LUC MÈGE
SES BONNES ADRESSES
Volailles de Bresse : Au Chapon bressan (L’Huppe, BP 8 - 01340
Montrevel-en-Bresse).
Fromages : Fromagerie Chevenet (71870 Hurigny).
Beurre et crème fraîche : Coopérative laitière d’Etrez-Beaupont
(Montepin, 01340 Etrez).
GEORGES BLANC
« ENTRE BRESSE
ET BRETAGNE »
GEORGES BLANC
CHEF DU PRESTIGIEUX RESTAURANT de Vonnas (Ain),
Georges Blanc, dont la troisième étoile, obtenue en 1981, brille
depuis un quart de siècle au-dessus de la maison Blanc, aime
les plaisirs simples. « Je garde un excellent souvenir de Noël
2005 », se souvient le seigneur de la Bresse dont les établissements sont traditionnellement fermés le 24 décembre.
Cette année là, le chef habitué à passer les fêtes à l’étranger, est
invité en Bretagne pour un réveillon entre amis. Inévitablement, c’est lui qui officie aux fourneaux. « Faire la cuisine en
petit comité est un vrai plaisir », avoue l’infatigable ambassadeur
du poulet aux pattes bleues et à crête rouge, qui a pris soin de
glisser dans ses bagages deux joyaux du terroir bressan : un chapon AOC apprécié pour sa chair moelleuse et sa saveur incomparable ainsi qu’une terrine de foie gras de sa fabrication.
9 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
RHÔNE-ALPES
GASTRONOMIE
PIERRE ORSI
« LE RÉVEILLON DU MILLÉNAIRE »
D.R.
C’EST DEPUIS PLUS DE VINGT ANS l’une des rares adresses
gastronomiques lyonnaises ouvertes pour les fêtes. Au point
que l’étape gourmande, célèbre pour ses décors raffinés et son
mythique réveillon russe du 13 janvier, fait partie des incontournables de la saison, au même titre que la papillote Révillon.
Ce que confirme dans une intonation théâtralisée le volubile
propriétaire des lieux : « Ce n’est pas une adresse d’été, on y est
mieux en hiver… ». Il aime cette saison, les mendiants de
Bahadourian et les chocolats chauds. Se rappelle aussi du
réveillon du millénaire, petite folie préparée deux ans à
l’avance pendant laquelle il s’est « éclaté ». « C’était pour tout le
monde l’année de la démesure, les prix étaient incroyables, nous
avions vingt-et-un Américains de Chicago qui avaient réservé depuis
un an et du champagne Roederer, cuvée Cristal 2000. Un mathusalem, une rareté », précise, doctoral, le chef. « Il y avait aussi un
Sauternes 1937 et un armagnac 1893 et même, surprise, des orto-
lans qui sont pourtant prohibés », chuchote l’homme. « Tout le
repas s’est déroulé sur le thème du XXe siècle avec des références à
chaque décennie, ce qui nous a mené jusqu’à la soupe à l’oignon au
petit matin. Ensuite, je suis rentré. Je n’arrivais pas à dormir. Alors,
j’ai allumé la télévision et je suis tombé sur la chorégrahie de
Philippe Decouflé sur les Champs-Élysées. C’était beau. À ce
moment là, j’ai eu le sentiment d’avoir fait les choses bien… ».
Au menu du 24 décembre, cette année, Pierre Orsi va notamment concoter des ravioles de foie gras de canard au jus de
porto et truffes, puis un homard acadien en carapace, un saintpierre rôti aux câpres, parfum d’herbes suivi d’une noisette
de chevreuil sauce au poivre.
SON CONSEIL
sur la paume de la main
et portez le à la bouche.
La langue doit alors écraser
le caviar contre le palais.
Avec un caviar frais,
les grains éclatent bien
en bouche et ne coulent pas
sur les gencives ».
A.G.
SES BONNES ADRESSES
Pain : Pozzoli.
Foie gras au torchon : Dubernet (102, cours Lafayette, Lyon 3e).
Veau : Trolliet (Halles gourmandes).
Huile d’olive : Huilerie Richard (Nyons dans la Drôme et 110,
boulevard de la Croix-Rousse, Lyon 1er).
STÉPHANIE FRAISSE
« Pour reconnaître un bon
caviar, il faut tout d’abord
regarder si la boîte ne présente
pas de traces de coulées.
S’il y en a, cela signifie que
le caviar a déjà commencé
son altération. Pour le goûter,
disposez-en une petite portion
MICHEL TROISGROS
UN RÉVEILLON DE CHIEN
« CE FUT UN NOËL EXCEPTIONNEL ». De Michel Troisgros,
fils et petit-fils de cuisiniers, qui dirige avec sa femme, MariePierre, la maison Troisgros de Roanne, on connaît le goût pour
la grande cuisine, acidulée de préférence. On connaît moins
son amour des chiens. Sacré « chef de l’année 2003 » par le
guide Gault/Millau et gratifié de trois étoiles au Michelin,
Michel Troisgros possède une femelle Bouvier Bernois qui, en
2003, lui a offert un joli cadeau. « Il y a trois ans, se souvient le
chef, Noël est tombé un mardi, jour de fermeture du restaurant ».
Exceptionnellement, Michel Troisgros passe donc le réveillon
avec les siens. Foie gras, poularde pochée à la vinaigrette et
paillasson de pommes de terre; sapin et papillotes; même la
10 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
neige était au rendez-vous ajoutant à la magie de cette nuit particulière. Mais le plus beau restait à venir. Juste après les douze
coups de minuit, Sherpa met au monde huit petits Bouvier
Bernois dans la neige. « Nous avons veillé ces petites boules de
poils toute la nuit », se souvient, encore ému, Michel Troisgros.
« C’était vraiment un Noël hors du commun que la nature nous a
donné ». Cette année, la maison Troisgros, ouverte les 24 et 25
décembre, déclinera la « Magie de Noël » autour de noisettes de
chevreuil, sauce potiron et poivre vert, conchiglioni de chanterelles, précédées de ravioles de foie gras et truffes en
consommé vermillon, d'un moelleux de coquilles SaintJacques à l’oursin, crème citronnelle et d’un savoureux fumet
de bar à la neige de navet. Sans oublier le grand dessert de Noël.
C.F.
Hôtel Restaurant Troisgros (Place Jean-Troisgros - 42300 Roanne).
SON CONSEIL
« Pour accompagner les
desserts de fête, je suis un
fervent défenseur de la crème
Chantilly traditionnelle.
Elle doit être montée au fouet
et ne doit pas être trop ferme.
Pour réussir la Chantilly, il est
indispensable que la crème,
l'eau et le saladier sortent
du réfrigérateur tous les trois
glacés. C’est l’assurance d’une
Chantilly belle et légère ».
SES BONNES ADRESSES
Fruits et légumes : marché de Roanne (Place du marché de
Roanne, tous les vendredis matin).
Produits italiens : Qualitalia (38, rue Broca, Paris 5e).
Fromages : L’Auvergnat (Les Halles Diderot, 42300 Roanne).
À LYON
La magie comme cadeau
C’est dans l’écrin de la prestigieuse boutique Cartier de Lyon
que Muriel Fiorini et son équipe vous accueillent pour des fêtes
placées sous le signe de l’exception… Le 96 rue du Président
Édouard-Herriot, tout comme l’emblématique 13 rue de la Paix
à Paris, est un écrin mystérieux et raffiné où l’on célèbre
une élégance naturelle nourrie de promesses et de surprises.
Une adresse peuplée de créations rares et fabuleuses, parfois
uniques, toujours magiques.
Bague La Doña,
or jaune 18 carats,
citrine, diamants.
K. Riou © Cartier 2006
Entrez dans l’univers brillant et sauvage de
la nouvelle collection La Doña de Cartier…
Un monde reptilien, inspiré du crocodile, qui
déroule ses écailles d’or jaune, rose ou gris et ses
Boutons de manchette
pierres fauves, citrine et péridot, à la manière
La Doña en argent
d’une caresse... Le bras adopte un sac et
massif rhodié.
la main se pare d’une bague généreuse.
Triple V © Cartier 2006
Il y a du volume, de la démesure et de
l’éclat dans La Doña, lumineuse ligne
serpentine déclinée en colliers, bracelets,
chevalières, pendentifs, boutons de manchette…
À découvrir également d’autres talismans,
d’autres présents… la collection Himalia Perles,
trésor de joaillerie qui marie l’or, les diamants
et les perles; la collection Love, symbole
de l’attachement amoureux, qui célèbre
le couple, l’éternité et la complicité
au féminin comme au masculin;
et la mythique bague Trinity composée
Montre La Doña
de trois anneaux comme trois façons
grand modèle
de dire je t’aime…
or jaune
Tous les caprices sont permis,
18 carats sertie
tous les cadeaux aussi…
de diamants
Stylo bille
Louis Cartier
La Doña,
série limitée
de 1847,
exemplaires
numérotés,
plaqués or.
C. Vigier © Cartier 2006
ronds.
G. Imhof © Cartier 2006
CARTIER
96, rue Président
Édouard-Herriot, Lyon 2e
Tél. 04 78 38 63 30
Sac La Doña,
en veau grainé et cuir de chèvre,
couleur havane, doublure intérieure Jacquard,
motif maillons de couleur marron,
bijouteries de finition couleur « or vieilli ».
L. Hamani © Cartier 2006
RHÔNE-ALPES
GASTRONOMIE
NICOLAS LE BEC
L’ÉTOILE DE NICOLAS LE BEC brille décidément d’un éclat
singulier. Brillant souvent là où ne l’attend pas. Son meilleur
souvenir de fêtes aurait pu être celui de décembre 2003, date
d’ouverture de son restaurant éponyme à Lyon, mais le chef,
décidément, brouille les pistes, explique que « c’est très différent
en ville », et préfère nous raconter les Noëls enneigés de
Mégève. Ceux de la Haute-Savoie et des luxueuses Fermes de
Marie, cadre magique dont le sol était recouvert d’une fine
poudre blanche scintillante. Étape mythique que les happy-few
gagnent en calèche.
« Le lieu, vraiment authentique, contribuait à créer une atmosphère
particulière. On servait la soupe au potiron dans sa coque. Il y avait
un immense sapin avec les biscuits aux épices accrochés dans les
branches, de la neige, des feux de cheminée… C’était Noël comme
on l’imagine, lorsqu’il fait froid dehors et que l’on déguste, au
chaud, dans un décor rouge velours, un vin chaud et une tranche de
cake ».
Pour le réveillon du Jour de l’An, le chef proposera un foie
gras de canard rôti aux châtaignes grillées au feu de bois, puis
un boudin blanc truffé, tranche de coing confite, un râble de
lièvre rôti, chutney de kumquat et jus de betterave, des huîtres
tièdes écume d'huile d'olive, pomme et céleri fraîcheur ou
encore une pomme de terre fumée, crème acidulée au caviar.
A.G.
Restaurant Nicolas le Bec : 14, rue Grolée, Lyon 69002.
JEAN-PIERRE
CHAVANT
NOËL 1947
H. BOISBLEURI
À DEUX PAS DE GRENOBLE, Bresson
abrite depuis 1852, l’auberge familiale
des Chavant. Une « institution » incontournable avec, aux commandes de cette
table régulièrement distinguée par les
grands guides, Jean-Pierre Chavant, 72
ans, passionné comme au premier jour.
Son meilleur Noël ? Il l’a passé dans cette
belle bâtisse. « C’était en 1947, se souvientil. j’avais douze ans ».
Après des années de privation - le restaurant était fermé pendant la guerre - la vie reprenait enfin
quelques couleurs... « L’après-midi du 24 décembre, nous avions
décoré un grand sapin avec le papier d’aluminium qui enveloppait
le chocolat. À minuit, nous sommes allés à la messe avec nos
galoches. Il y avait de la neige et chacun avait amené une bûche
pour alimenter le fourneau de l’église. Dans la crèche, il y avait
un ange qui baissait la tête pour dire merci lorsqu’on lui glissait une
pièce. J’aimais bien le regarder et comme je n’avais pas de monnaie,
je déposais des rondelles en cuivre… »
Sur le chemin du retour, dans le froid hivernal et sous les flocons, c’était la fête : « Les gens chantaient. Et quand nous sommes
arrivés à la maison, il y avait un bon feu dans le fourneau. Une
chaude odeur d’écorces d’orange et de genévrier parfumait l’atmosphère et mes parents avaient préparé un vrai repas avec des huîtres,
un pâté de foie maison, une dinde aux châtaignes et de la glace à
la vanille ».
12 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
JEFF NALIN
LES NOËLS DE MEGÈVE
SON CONSEIL
« Si vous accompagnez
la dinde de Noël ou un gibier
de topinambours, épluchez-les
avec un petit couteau
et faites les cuire ensuite
dans une préparation
composée à moitié d’eau
et de lait.
Ajoutez-y une cuillère de gros
sel. Temps de cuisson :
15 minutes. Ils resteront ainsi
blancs et goûteux ».
SES BONNES ADRESSES
Pain : Pozzoli.
Fromages : Au Fil à beurre (44, grande rue de Vaise, Lyon 9e)
et la Mère Richard (Halles gourmandes).
Huîtres : Merle (Halles gourmandes) et le marché Saint-Antoine
(quai Saint-Antoine, Lyon 2e).
Pâtisseries : Maison Bouillet (15, place de la Croix-Rousse,
Lyon 4e).
Boudin Blanc : Sibilia (Halles gourmandes).
Poisson : Pupier (Halles gourmandes).
Charcuterie : Reynon (13, rue des Archers, Lyon 2e).
Comble du bonheur, « il y avait aussi des papillotes et des
oranges. Et nous avons chanté jusqu’à cinq heures du matin. Du
haut de mes douze ans, c’était inimaginable… »
Depuis, les horizons aux horizons ont succédé. Aujourd’hui,
l’établissement, fermé pour Noël, met les petits plats dans les
grands pour le Nouvel An avec, cette année, un menu de
réveillon entièrement concocté autour du homard. « J’ai toujours aimé travailler ce crustacé », admet le chef qui invente sans
cesse de nouvelles recette. « L’un de mes grands-pères était breton », souffle-t-il. Ceci explique peut-être cela…
H.B.
SON CONSEIL
« À moins de préférer
les savourer pochés, il faut
toujours flamber les crustacés.
Le fumet revient ainsi
sur la chair, ce qui en
intensifie le parfum ».
SES BONNES ADRESSES
Truffes : Lucien Merveilleau (Hameau l’Aragnat, Quaix en
Chartreuse).
Charcuterie : Catherine et Richard Schmidhauser (La charcuterie
à la ferme, route du col des Ayes, Theys).
Viande : Étienne Zuccarelli (Boucherie La Centrale des Halles,
Halle Sainte-Claire, Grenoble).
Poisson : Poissonnerie Lachenal (rue du 4e Régiment du Génie,
Grenoble).
Volaille : pour les chapons notamment, Roger Mazella,
aux Halles Saint-Claire, Grenoble.
Fromage : Bernard Mure-Ravaud (Fromagerie Les Alpages :
2, rue de Strasbourg, à Grenoble).
RHÔNE-ALPES
GASTRONOMIE
RÉGIS MARCON
C’EST NICHÉ AU CREUX D’UN VILLAGE en altitude au nom
évocateur, Saint-Bonnet-le-Froid, que Régis Marcon, enfant du
pays, a trouvé son bonheur. C’est en effet là, à 1 135 mètres
d’altitude, aux confins de l’Ardèche et de l’Auvergne, que le
chef dirige son restaurant et un hôtel, le Clos des Cimes.
Presque toute sa vie, ce lauréat de la troisième étoile Michelin
en 2005 est resté sur sa terre natale. « Je me souviens des fêtes
de Noël de mon enfance, les marrons glacés de l’Ardèche toute
proche, les noix et les châtaignes dans le four à bois, la chaleur de
la famille qui se rassemble autour du feu pour gratter les châtaignes
(…) J’aimais beaucoup Noël. C’était un moment propice pour
faire des bûches pâtissières. D’ailleurs, si j’ai mordu à la cuisine,
c’est par la pâtisserie. »
Mais son vrai grand souvenir de Noël, le chef étoilé le situe bien
loin des fourneaux maternels. « À l’âge de huit ans, j’ai eu ma
première paire de ski. Cela a marqué ma vie de gosse. C’était dans
les années 1966-67. Je savais que c’était là un gros effort de la part
de mes parents. »
Régis Marcon a d’ailleurs bien failli exercer son métier sur les
pentes enneigées. Très jeune, il est diplômé d’État en ski de
fond et ski alpin. Parallèlement à la cuisine, Régis Marcon fait
« quelques saisons » avant d’être rattrapé, à 22 ans, par la
chaleur des cuisines. Il fait alors ses armes dans le restaurantbistrot maternel et poursuit sa route vers les sommets culinaires
avec le succès qu’on lui connaît. « J’ai toujours aimé la montagne », insiste celui qui continue de participer, chaque année,
à la Transjurassienne.
Y.P.
Le Clos des Cimes, Le Village, 43 920 Saint-Bonnet-le-Froid.
ANNE-SOPHIE PIC
« MON PREMIER NOËL
AVEC NATHAN »
D.R.
IL N'Y A PAS L'OMBRE d'une hésitation quand Anne-Sophie
Pic, la jeune chef valentinoise de 37 ans, élue chef de l'année
2006 au guide Champérard et Espoir 3 étoiles au
Michelin, évoque son
meilleur souvenir de
fêtes.
Spontanément et avec
émotion, cette digne
héritière d'une longue
lignée de virtuoses des
fourneaux, - elle représente la quatrième génération - vous dira que
c'était l'an dernier.
C'était tout simplement
son premier Noël avec le
petit Nathan, son fils,
alors tout juste âgé de
deux mois. Un moment
de vrai bonheur qu'elle
14 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
D.R.
« MA PREMIÈRE PAIRE DE SKI »
SON CONSEIL
« Pour bien réussir le chapon,
le pocher pendant cinq
minutes avant de le faire rôtir.
C’est une technique inspirée
de la cuisine asiatique
(canard laqué) qui permet
à la volaille d’avoir une peau
plus craquante ».
SES BONNES ADRESSES
Truffes : Pébeyre SA (rue Frederic Suisse, 46000 Cahors).
Volailles : Volailles Jean Vey (zone artisanale de bleu, 43000
Polignac).
Crustacés : Société SDAB (Vallon Saint-Guénolé, 29660
Carantec).
avait choisi de savourer en toute intimité autour du sapin,
avec son époux, David Sinapian, directeur général de la Maison
Pic. Un de ces moments rares, loin de l'agitation que suppose
la gestion de ce grand établissement dont elle assume la responsabilité depuis 1998.
Cette année encore, Noël sera familial - le restaurant est traditionnellement fermé - mais Anne-Sophie mettra une fois
encore les petits plats dans les grands pour le menu du Nouvel
An. Elle qui aime particulièrement travailler la truffe, le foie
gras, le loup de mer comme le pigeon de la Drôme ou les escargots…
H.B.
SON CONSEIL
« Pour réussir son repas de
fêtes, il est préférable de
privilégier, pour son menu, un
plat qui va mijoter comme un
civet de chevreuil. En effet, ce
type de plat peut être préparé
à l'avance et permet ainsi, le
jour J, de profiter de ses
convives en s’évitant un stress
inutile ».
SES BONNES ADRESSES:
Foie gras : Festin de France-Andignac à Castelnau-Chalosse
(Landes).
Truffe : Ayme Truffes, Domaine de Bramarel, à Grignan (Drôme).
Huile : Richard à Nyons et Aouste-sur-Sye (Drôme).
RHÔNE-ALPES
GASTRONOMIE
LES NOUVEAUX
AMBASSADEURS
DE LA CUISINE
SAVOYARDE
TOUT COMMENCE par un constat : depuis la création des
grands axes autoroutiers, touristes et voyageurs passent beaucoup en Savoie… trop souvent sans s’arrêter. Or, aux pieds
des stations de sports d’hiver, le bassin chambérien brille sous
un ciel étoilé.
Au « Bateau Ivre », au Bourget-du-Lac, la cuisine raffinée de
Sous la présidence de Jean-Pierre Jacob, chefs et cavistes
ont décidé de sortir de leur cuisine pour dévoiler et promouvoir
le savoir-faire savoyard.
Jean-Pierre Jacob est couronnée de 2 macarons au Guide
Michelin.
Sous la pyramide de verre de « L’Essentiel », à Chambéry (1
macaron), Jean-Michel Bouvier surprend toujours par l’originalité d’une farandole de mets qui inonde le palais des saveurs
et senteurs de la Savoie.
La vue imprenable sur le lac du Bourget de « l’Auberge
Lamartine » (1 macaron) à Bourdeau, ne vole pas la vedette à
la cuisine épurée de Pierre Marin qui sait révéler les saveurs des
produits de saison.
Pas question de débaptiser cette ancienne remise de 1640 : « La
Grange à » (1 macaron), à deux pas de la plage du Bourgetdu-Lac, est aujourd’hui l’écrin du talent de Jean-François
Trépier.
Manuel Taroucco veille sur « Le Mont Carmel » (3 fourchettes);
Son chef, Yves Vincent, sublime les recettes savoyardes d’antan autour de rencontre impromptues sucrées sâlées, sans
oublier le foie gras, sa spécialité… revisitée.
PROMOUVOIR
LE SAVOIR-FAIRE SAVOYARD
Tous ces artistes du piano ont en commun l’amour de leur
métier. Respect mutuel et amitié les lient. Une amitié partagée avec Daniel Bernard et Jean-Marc L’Hospital, deux passionnés de bons crus qu’ils sélectionnent dans « La Cave des
Halles » chambérienne.
La partition est écrite : le Groupement d’intérêts économiques
(GIE) Savoie, Vin et Gastronomie naît à la fin de l’année 2004.
Sous la présidence de Jean-Pierre Jacob, chefs et cavistes ont
décidé de sortir de leur cuisine pour dévoiler et promouvoir, à
travers la France et au-delà, le savoir-faire savoyard. Aux quatre
coins du globe, ils participent aux événements, salons, rencontres… qui leur offrent une tribune. « La gastronomie française existe aussi en région… et en Savoie. À l’international, nous
ne sommes pas seuls et nous devons préserver notre rang, notre spécificité dans le travail de bons produits locaux qui peuvent surprendre les gourmets », confie Manuel Taroucco.
Mais la promotion d’un savoir-faire n’a pas d’avenir sans la
transmission : le soutien de nouveaux talents est aussi la raison
d’être de Savoie, Vin et Gastronomie. Les cinq chefs savoyards
accueillent les « futurs grands » dans leur cuisine, les propulse
à la tête d’un de leur restaurant, avant de les aider à signer
leur propre carte…
Jean-Pierre Jacob, Jean-Michel Bouvier, Pierre Marin, JeanFrançois Trépier et Yves Vincent sont infatigables, intarissables.
Ils aiment leur terroir et la richesse de ses saveurs qu’ils n’aspirent qu’à partager. Ils sont têtus et généreux… savoyards, tout
simplement.
MARIE BALDASSINI
16 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
PHOTO : D.R.
C’est l’histoire de cinq grands
cuisiniers, unis par une même passion,
celle de la gastronomie et une envie,
faire connaître et apprécier au plus
grand nombre, un talent
et une créativité, dans le respect
de l’identité savoyarde.
RHÔNE-ALPES
GASTRONOMIE
LA CHINE
S’ÉVEILLE
À LA CUISINE
LYONNAISE
La quenelle de brochet et les bugnes
lyonnaises viennent de faire leur entrée
sur les tables chinoises. Grâce au petit
écran et à un chef de l’Institut Bocuse.
L’HORIZON CULINAIRE DES CHINOIS vient de s’élargir aux
spécialités lyonnaises. Durant cinq jours, Eric Cros, chef formateur de cuisine à l’Institut Bocuse, a en effet participé à
l’émission télévisée Cuisine quotidienne sur Channel Young.
« Chaque émission d’une vingtaine de minutes a donné lieu à la
réalisation d’un plat. J’ai préparé une entrée, deux plats principaux et deux desserts », explique-t-il. La salade de lentilles vertes,
la quenelle de brochet, la fricassée de volaille de Bresse et son
gâteau de foie blond de poularde, les bugnes lyonnaises et le
soufflé glacé aux marrons confits n’ont donc plus aucun secret
pour des millions de gastronomes chinois.
Mené par Ye Wang, une étudiante chinoise lauréate du trophée
2006 des « Jeunes Ambassadeurs » de Lyon, ce projet rapproche
encore plus Rhône-Alpes et la Ville de Shanghaï, jumelés
depuis vingt ans. « Les Chinois ne connaissaient pas Lyon comme
capitale de la gastronomie alors que la cuisine française est très
réputée en Chine », fait savoir Ye Wang qui a découvert la culture culinaire de la Capitale des Gaules durant ses études à
l’Ecole Centrale de Lyon. L’erreur est aujourd’hui réparée…
Dans un pays qui s’ouvre au tourisme, l’opération a permis
de promouvoir la région Rhône-Alpes et les produits de son terroir. « Pour chacune des recettes, l’histoire des produits et leurs particularités ont été mis en avant », souligne Eric Cros. Une occasion de vanter les mérites gustatifs de la volaille de Bresse ou
des marrons d’Ardèche. « Tous les plats sont faciles à réaliser et
élaborés à partir d’ingrédients disponibles en Chine, indique le
chef cuisinier. Nos spécialités devraient plaire aux Chinois car le
poisson ou la volaille, par exemple, sont des aliments de base de leur
cuisine ».
D.R.
CHLOÉ MONTALE
Le présentateur de l’émission chinoise Cuisine quotidienne,
Eric Cros et Ye Wang.
18 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
LAETITIA PERBET
RHÔNE-ALPES
GASTRONOMIE
ANTHONY
BONNET,
LAURÉAT DU
« GAULTMILLAU
D’OR » LYONNAIS
LE MAGAZINE GAULTMILLAU a décidé d’honorer à Lyon le
chef du restaurant Les Loges de l’hôtel Cour des Loges. Avec ce
Gaultmillau d’Or, Anthony Bonnet se voit donc confirmer, à
24 ans seulement, dans un rôle de locomotive de la nouvelle
génération lyonnaise.
Originaire de Saint-Forgeux, village proche de Tarare, Anthony
Bonnet a fait ses classes dans deux établissements prestigieux
de la région, chez Jean Brouilly, à Tarare, puis chez Philippe
Gauvreau, à La Rotonde de La-Tour-de-Salvagny, avant de
rejoindre ensuite Les Loges, côtoyant quelques temps Nicolas
Le Bec, avant que celui-ci ne vole de ses propres ailes, en Presqu’île. Sa cuisine est un raccourci de sa précoce mais prometteuse carrière : « Un attachement à des valeur originelles, que je
n’ai jamais réellement quittées, avec des saveurs issues des potagers et des vergers familiaux, sublimées par un travail incessant », explique-t-il.
Ses compositions, présentées à l’image d’un roman gourmand,
avec actes et chapitres, le confirment, illustrées par exemple
par sa « raviole de queue de bœuf », inspirée d’une cuisine
familiale simple mais de qualité. Également, pour les gourmets,
Antony Bonnet a décidé de faire le pari d’une pâtisserie gastronomique, c’est-à-dire imaginée et façonnée par des cuisiniers. Pour Cour des Loges, cette distinction doit permettre à
l’établissement d’envisager un nouveau départ dans les plaisirs
de la table. Avant la célébration de ses vingt ans d’existence,
cette reconnaissance gastronomique le replace fort opportunément au cœur du dispositif gourmand du quartier Renaissance.
J.-F. BELANGER
19 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
RHÔNE-ALPES
GASTRONOMIE
LA CUISINE
À LIVRES OUVERTS
La gastronomie rhônalpine inspire
les auteurs régionaux. De nombreux
ouvrages et guides sortent en cette fin
d’année. Petite sélection d’une prose
aux multiples saveurs.
CUISINE DES PAYS DE SAVOIE
Originaire de Savoie, attachée à ses
racines, Luce Emeriaud, qui tient
aujourd’hui chambres et table
d’hôtes dans les Hautes-Alpes,
signe un carnet de recettes traditionnelles de Savoie et HauteSavoie. Des recettes simples du terroir, illustrées d’aquarelles de
Marie-Paule Roc, pour concocter soupe aux orties, gratin de
courge, farcement, crozets, diots aux vin blanc, tartiflette et
autres spécialités savoyardes. Dans la même collection et du
même auteur : La cuisine des Alpes Dauphinoises.
Cuisine des Pays de Savoie aux Editions Libris, 15 euros.
CUISINER, C’EST MA NATURE
Christian Têtedoie s’est vite imposé parmi les grands
noms de la gastronomie lyonnaise. Il parvient à
conjuguer à merveille créativité et tradition avec,
comme credo, le respect des produits selon les arrivages de saison. Illustrées par les photos de Véronique
Védrenne, les soixante recettes de cet ouvrage préfacé
par Paul Bocuse reflètent bien l’inventivité de la cuisine de Christian Têtedoie. Au menu, pain perdu
d’épices au foie gras, soupe de grenouilles et escargots,
ris de veau rôti, homard et tête de veau confite au
jus de carotte, chaud-froid de poire farcie à la pâte d’amande…
Cuisiner, c’est ma nature aux Editions Xavier Lejeune, 29,90 euros.
LA BONNE CUISINE
LYONNAISE
Après le succès rencontré par Les bonnes recettes des bouchons
lyonnais, Evelyne et Jean-Marc Boudou reprennent du service
pour nous proposer, cet hiver, un autre ouvrage dédié à la capitale de la gastronomie. Velouté de volaille, fonds d’artichauts
au foie gras, œufs en meurette au beaujolais, carpe farcie de la
Dombes, volaille demi-deuil, cardon au gratin, matefaim… Au
total, une cinquantaine de recettes pour découvrir - ou redécouvrir - les grands classiques de la
cuisine lyonnaise.
La bonne cuisine lyonnaise aux Éditions Libris, 15 euros.
20 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
VOYAGE
GOURMAND
EN RHÔNE-ALPES
Signé des journalistes Françoise Petit et
Jacques Paté, cet imposant ouvrage de
plus de quatre cents pages s’invite au pays
des saveurs, à la découverte des appellations d’origine contrôlée et des gourmandises du terroir rhônalpin. De la volaille de Bresse à la châtaigne ardéchoise, un
hommage à des produits de caractère, des savoir-faire ancestraux et des chefs de réputation internationale. Une sélection
d’adresses incontournables et d’événements festifs complètent
ce panorama gourmand.
Voyage gourmand en Rhône-Alpes aux Éditions Glénat, 45 euros.
JEAN SULPICE, MA CUISINE
DE SAVOIE
Bouillon d’oxalis au vermicelle,
suprême de volaille à la reine-després, gâteau de Savoie aux pistils de
crocus… Formé chez les plus grands
(Marc Veyrat, Edouard Loubet, Pierre
Gagnaire…), Jean Sulpice est un
explorateur, un aventurier de la gastronomie. Cet Aixois de 27 ans, depuis 2002 au piano de
l’Oxalys, à Val Thorens, aime puiser son inspiration dans la
nature, dans ses balades en montagne. C’est là qu’il goûte, qu’il
sent, qu’il cueille, qu’il imagine une cuisine colorée et parfumée, empreinte d’une grande simplicité.
Jean Sulpice, ma cuisine de Savoie aux Éditions Libris, 19,90 euros.
BRASSERIE GEORGES
La Brasserie Georges, plus qu’une enseigne
chargée d’histoire, un mythe pour les amateurs de choucroute et de sérieux de bières.
Dans Brasserie Georges, une brasserie au pays
des bouchons, Jean-Louis André et Jacques
Caillaut racontent l’épopée de cet établissement atypique, ainsi que le parcours
d’une famille de brasseurs alsaciens, émigrés à Lyon, qui a su
transmettre sa passion de génération en génération.
Brasserie Georges aux Éditions Glénat, 30 euros.
VEAUX, VACHES, COCHONS
ET COMPAGNIE…
Connaître les viandes, comprendre leur traçabilité et apprendre à les cuisiner. Philippe
Gauvreau, chef du restaurant la Rotonde,
deux étoiles, à Charbonnière, et Maurice
Trolliet, boucher prestigieux des halles lyonnaises, meilleur ouvrier de France en 1986,
prodiguent leurs conseils et dévoilent leurs
recettes pour choisir et préparer toutes les
viandes.
Veaux, vaches, cochons et compagnie aux Éditions Glénat, 45 euros.
SÉLECTION RÉALISÉE PAR PASCAL AUCLAIR
COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES
SPÉCIAL IDRAC
JEUNES : LE GRAND DÉFI
DE L’INTERNATIONAL
Depuis quelques années, la mondialisation des échanges accélère
l’internationalisation des écoles. Naturellement obligées d’accompagner
le développement des entreprises à l'étranger, elles doivent impérativement
former des étudiants capables de relever ce défi.
« L’HEXAGONE EST TROP ÉTROIT ». Pour Jean-Paul Rousselet,
directeur général de la société Rexor, filiale du groupe indien
Gindal, dont le siège social est à Paladru, « aujourd’hui, ce sont
les marchés à l’international qui permettent d’avoir une croissance de l’entreprise ». Même observation du côté de Damien
Bertrand, directeur adjoint de GL Events, entreprise implantée
à Brignais qui réalise plus d’un tiers de son CA à l’export, contre
3 à 4% il y a dix ans : « Aujourd’hui l’international est un moteur
de croissance indispensable si on veut rester dans la course ».
Selon la Chambre régionale de commerce et d’industrie, « en
2004, avec 37,3 milliards d’euros, les exportations régionales ont
représenté 11,2 % de celles de l’ensemble du pays, plaçant RhôneAlpes au deuxième rang des régions françaises ». Premiers pays
clients, ceux de l’Union européenne (près d’un établissement
exportateur sur deux opère vers un autre pays de l’UE), même
si les entreprises rhônalpines sont également nombreuses à se
22 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
tourner vers les autres zones d'exportation, et notamment vers
les États-Unis, l’Asie et l’Océanie vers lesquels exporte un établissement sur quatre.
L’INTERNATIONAL AU CŒUR DES PRIORITÉS DE L’IDRAC
« Dans ce contexte de mondialisation, estime Jean-Paul Rousselet,
également conseiller du commerce extérieur de Rhône-Alpes,
les jeunes ont un rôle extraordinaire à jouer ». Tout comme les
écoles qui, poussées par les entreprises et la concurrence internationale, doivent relever le défi de l’internationalisation.
« L’international est au cœur de nos priorités, affirme Denis de
Bénazé, directeur général de l’Idrac Lyon, qui souligne que
« tous les étudiants partent à l’étranger ». En fin de première
année d’études pour un stage culturel, lors de la troisième
année pour un semestre ou un an d’études dans l’un des 48 établissements situés dans vingt et un pays différents, pour le stage
TROIS QUESTIONS À…
JEAN-LUC SOST
Jean-Luc Sost est le
directeur général d’ERAI
(Entreprise Rhône-Alpes
International), association
créée en 1987 visant
à promouvoir le tissu
économique de la région
au plan international. En
18 ans, l’association, qui
compte 10 antennes en
Europe, Asie et Amérique et
60 collaborateurs - dont 40
à l’étranger - a aidé plus de
3 000 PME de Rhône-Alpes
à se développer avec succès
à l’international.
de fin d’études… les élèves sont incités à vivre une expérience
à l’étranger. Signe des temps, selon Thierry Bourgeron, directeur des Ressources humaines de Casino, groupe présent dans
une quinzaine de pays, il y a actuellement « une vraie appétence
de la jeune génération pour l’international ». Si l’engouement reste
fort pour l’Amérique du Nord, il croît toujours pour l’Asie
« zone de croissance fabuleuse où les opportunités sont nombreuses
» et l’Australie, mais aussi l’Amérique du Sud et l’Europe de
l’Est. Quant à l’Europe - Angleterre, Allemagne et Espagne en
tête -, elle reste un « marché naturel » largement plébiscité.
COMPÉTENCES ET OUVERTURE D’ESPRIT
Projet séduisant, la mobilité internationale, même en Europe,
reste difficile. Le mythe doré de l'expatrié ne correspond pas
toujours à la réalité du terrain et travailler à l’étranger peut être
parfois plus difficile que dans son propre pays. « Il ne faut
jamais oublier que le pays d'accueil ne nous a pas attendu pour
fonctionner », témoigne Alexandra Coret, ancienne étudiante à
l’Idrac, aujourd’hui directrice marketing pour un groupe de
métallurgie en Espagne. « La concurrence est rude, prévient-elle.
Par conséquent, il faut rapidement faire preuve de professionnalisme».
Mieux vaut avoir prouvé son intérêt pour le vaste monde dès
ses études, être fort d’une expérience professionnelle à l’international et maîtriser une ou plusieurs langues étrangères…
« Pour réussir à l’international, renchérit Thierry Bourgeron, il
faut évidemment maîtriser parfaitement l’anglais, être calé dans son
domaine et surtout être dénué d’idées préconçues ». Qualités
d’écoute, d’assimilation, de mobilité et d’humilité, il reconnaît
être particulièrement exigeant sur le recrutement de ces futurs
expatriés. Et privilégie le VIE (NDLR: Volontariat international en
entreprise), bon sas d’entrée à l’international car il permet de
« voir les jeunes évoluer en milieu multiculturel ».
Quelles sont les fonctions
les plus recherchées ?
J.-L.S. - Les entreprises
essaient de gagner des points
de marge à tous les niveaux
de leur chaîne de valeur
et particulièrement sur
le « back office » de l’export
ou de l’import. Les jeunes
qui sauront développer des
compétences très pointues
sur les procédures douanières ou les opérations
de transports ou encore les
instruments de paiement
seront très recherchés
car ils vont faire gagner de
l’argent à leurs employeurs.
Les entreprises ont besoin
de personnes très « techniques », des spécialistes
qui vont renforcer leur
compétitivité. Ceci étant,
les technico-commerciaux
connaissant plusieurs
cultures et capables de
négocier dans des langues
« rares » auront toujours de
bons débouchés, malgré la
concurrence avec de jeunes
étrangers.
Quelles sont les qualités
indispensables pour
réussir à l'étranger ?
Sans hésiter la curiosité,
l’audace, la flexibilité. Mais
aussi la ténacité, l’envie de
faire la différence. Je pense
qu’un jeune qui aura tenté
une première expérience
entrepreneuriale pour
montrer qu’il en veut et de
quoi il est capable a toutes
ses chances. Cela étant,
il est toujours délicat de
généraliser. C’est à chaque
individu de développer
ses qualités propres
et de tracer son chemin.
Un passage à l’international est-il un accélérateur de carrière ?
Je crois que les jeunes
cherchent moins qu’il y a
quelques années à « faire
carrière ». Ils désirent vivre
de belles expériences tout
en travaillant. L’international
offre cette possibilité.
Vu du côté de l’entreprise,
les candidats ayant une
expérience de quelques
mois dans un pays sont
devenus très nombreux.
Pour se démarquer, il faut
avoir fait au moins deux
ou trois séjours de deux
ou trois ans dans des pays
vraiment différents. Le plus
dur dans ce cas est d’avoir
envie de revenir.
CHIFFRES
- En 2005, quelque 2 600 jeunes diplômés sont partis travailler
à l'étranger dans le cadre d'un VIE, 25% de plus qu'en 2004.
À mettre en regard avec les 40 000 candidatures reçues par
Ubifrance qui gère le dispositif.
(Source : Ubifrance, "Chiffres clés", décembre 2005).
- Le ministère des Affaires étrangères estime à 3 % de
la population active, soit 1,9 million de personnes, le nombre
de Français travaillant à l'étranger.
- Sur ces 139 000 cadres français en poste à l'étranger,
le ministère des Affaires étrangères recense notamment
10 600 cadres scientifiques travaillant aux États-Unis.
- En ce qui concerne les offres d’emploi cadre à l’international,
la volumétrie globale annuelle des postes proposés représente
un peu moins de 3% du volume global des postes, soit une
estimation d’environ 4 000 offres en 2004. En revanche, ce
marché est en croissance, avec plus 56% entre 2002 et 2004.
(Source : Apec, base offres 2005)
23 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES
SPÉCIAL IDRAC
CES IDRACIENS
CITOYENS DU MONDE
Commencer à Londres, Barcelone, Shangai ou Sydney,
beaucoup d’étudiants en rêvent. Un rêve que l’Idrac
encourage en incitant les étudiants à se forger une expérience à l’étranger dès les premières années : cours dispensés dans une langue étrangère, année universitaire
dans l’un des quarante-deux établissements partenaires, stages à l’international. Aujourd’hui, de plus
en plus d’Idraciens débutent hors de l'Hexagone,
notamment dans un grand groupe. Mais la concurrence
est rude. Portrait de deux Idraciens citoyens du monde.
MARC DESRAYAUD
Directeur marketing de l’activité
Rieter Filament Yarns Technologies
chez Rieter Group (Suisse)
IL EST PARTI alors que l’international
n’était pas encore à la mode. Et n’est toujours pas rentré. À tout juste 40 ans,
Marc Desrayaud, diplômé de l’Idrac en
1990, après une maîtrise d’électronique
à Lyon I, est un homme heureux. « J’ai
toujours voulu faire carrière à l’international et la réalité a dépassé ce que je pouvais
alors imaginer », se félicite ce quadra,
aujourd’hui directeur marketing en
Suisse.
Après un stage de fin d’études chez ABB
France, leader mondial dans les technologies de l’énergie et de l’automation,
Marc Desrayaud est muté à la maison
mère en Suisse allemande en tant que
responsable export. En 1993, il rejoint
son employeur actuel et occupe différents postes de responsable des ventes
avant de devenir responsable des activi-
tés marketing pour l’une des activités du
groupe. Parfaitement à l’aise en allemand et anglais, l’homme dirige une
équipe d’une quinzaine de personnes sur
trois sites en France, Allemagne, Suisse.
Il travaille également en étroite collaboration avec les plates-formes internationales du groupe (Chine, Inde, MoyenOrient, USA, Europe) pour le suivi des
marchés locaux.
« Un poste à l’international est très prenant,
très motivant, très valorisant, mais vous
met en décalage perpétuel avec votre entourage », constate sans regret le quadra qui
souligne la difficulté de conserver un
« réseau social personnel ». Pourtant, il
n’envisage pas d’autres horizons que
lointains. « Rien n’est figé, la Chine peut
devenir une alternative si cela amène
quelque chose en terme de carrière »,
observe Marc Desrayaud.
EMILIE REYNAUD
Consultante en recrutement
chez Michael Page International (Milan)
EMILIE REYNAUD, 25 ANS, a démarré à l’international alors
qu’elle était encore étudiante. Diplômée du programme École
de commerce en 2003, option « Affaires Internationales », la
jeune femme « très attirée par la dimension internationale » avait
déjà effectué son stage de première année en Italie du sud et
opté pour une 3e année en Angleterre à l’université de
Newcastle. À la fin de ses études, après six mois de stage en
Australie et en Nouvelle-Zélande, la jeune Idracienne enchaîne
sur un VIE (Volontariat international en entreprise) à Milan, où
elle intègre la filiale italienne de Novalys (développement international des entreprises) comme consultante export pendant
vingt-quatre mois. Elle est ensuite recrutée par Cisco Systems,
mastodonte américain spécialisé dans les réseaux internet, pour
travailler au siège européen à Amsterdam. L’expérience tourne
court et Émilie, aussi à l’aise dans la langue de Shakespeare
qu’en italien, décide de retourner en Italie et intègre le bureau
milanais de Michael Page. « J’ai toujours eu envie de travailler
à l’international, s’enflamme la jeune consultante. Partir plus
loin, voir plus grand, découvrir d’autres cultures, d’autres manières
de travailler ».
« Pour réussir à l’international, témoigne-t-elle, il faut évidemment maîtriser au moins l’anglais mais surtout avoir un tempérament curieux dénué de préjugés et être doté d’une solide capacité
d’adaptation ». « Tout n’est pas rose, prévient-elle. Quand vous
24 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
arrivez, personne ne vous attend. Vous ne savez pas comment ça
fonctionne, il faut trouver ses repères, recréer à chaque fois un cercle
d’amis ». Pas question pour autant de rentrer en France. « Michael
Page est implanté au travers de 122 bureaux dans dix-neuf pays
et j'ai encore des fourmis dans les jambes…».
Au centre en sombre sur la photo, Estelle Champigny a été consacrée lauréate VIE 2006 en Allemagne.
ESTELLE, L’ASSURANCE VIE
ESTELLE CHAMPIGNY, 24 ans, originaire de Grenoble, vit et
travaille désormais en Irlande pour le service commercial d’une
entreprise américaine. 24 heures sur 24, elle jongle entre français, allemand et anglais. Cette jeune diplômée de l’Idrac (marketing et management européen) débute avec vivacité et talent
une carrière internationale. Le coup d’accélérateur s’est produit
en Allemagne où elle a été consacrée lauréate VIE 2006. « Je
cherchais du travail, et je me suis inscrite via internet comme
Volontaire internationale en entreprise, ce qui permet aux sociétés
de choisir parmi un vivier de 40 000 jeunes diplômés. Maped, entreprise rhônalpine leader en France dans les fournitures pour mobilier
de bureau m’a choisie comme développeur de marché ». Durant
vingt-quatre mois, à Stuttgart, elle a été leur seule ambassadrice.
« C’était une mission intense. Je devais rencontrer tous les gros de
la grande distribution ».
Déjà partie un an dans une école allemande partenaire de
l’Idrac, Estelle est à l’aise au pays de Goethe mais doit faire face
à un défi. « Maped est inconnu là-bas et les Allemands sont très
forts sur ce marché ». Pari réussi, dix-huit mois plus tard : « On
a augmenté de 45% notre chiffre d’affaires et ouvert une dizaine
de nouveaux comptes ». Un succès confirmé par le titre de lauréate VIE parmi tous les jeunes de 18 à 28 ans en mission dans
le pays. Elle a aussi rencontré là-bas son fiancé irlandais,
l’amour justifiant son départ vers d’autres horizons. Où elle a
trouvé un job en une semaine…
Tout sur les missions VIE sur le site www.ubifrance.fr
« SE SENTIR BIEN
DANS SON ÉCOLE »
un autre mode de pensée du management, de la finance, puis
de revenir dans son école.
Interview de Julie Mleczko,
journaliste responsable de la formation
à Studyrama.
Quels sont pour vous les critères qui permettent de
bien choisir son école de commerce ?
Julie Meczko - On nous pose souvent cette question, mais il
n’y a pas de règle d’or. Pour trouver son école de commerce, on
peut se fonder sur le prestige, la renommée d’une école, mais
ce n’est pas par la garantie que l’on va s’y sentir bien. À
Studyrama, on conseille en général, après un premier choix,
d’aller visiter plusieurs établissements, de rencontrer les professeurs, avant de se décider.
On peux aussi choisir son école en fonction de son ressenti, de
sa personnalité, les matières enseignées. Si on veut faire du
marketing, par exemple, ce n’est pas la peine de s’engager dans
une école qui privilégie le management.
La dimension internationale est-elle à prendre en
compte parmi les critères ?
J. M. - Bien sûr, mais aujourd’hui, il est rare que l’on n’ait pas
un semestre obligatoire à l’étranger. Même si l’on ne souhaite
pas aller travailler à l’étranger, c’est enrichissant de découvrir
Aujourd’hui, est-ce qu’une école de commerce peut se
passer d’un axe de développement international ?
J. M. - Cela me paraît difficile. La mondialisation, on en parle,
c’est un terme galvaudé mais on y est pourtant et cette dimension est entièrement intégrée dans le commerce, le marketing, le management.
Comment s’assurer de la qualité d’un corps professoral, des moyens mis en œuvre pour l’insertion professionnelle?
J. M. - Aujourd’hui, il est facile de lire sur internet qui intervient dans une école. On peut rencontrer les professeurs lors
des journées portes ouvertes, des forums d’échanges. On peut
aussi prendre l’annuaire des anciens élèves sortis entre un et
cinq ans et téléphoner à cinq d’entre eux pour leur demander
leur avis sur l’école et sur la facilité de l’insertion professionnelle après le diplôme. Leur avis sera donné en toute honnêteté.
Les écoles de commerce qui recrutent post-bac ont vu
une progression de leurs candidats depuis plusieurs
années. Confirmez-vous l’attractivité des écoles de
commerce post-bac ?
J. M. - Oui, désormais, les classes prépas sont directement
concurrencées par les écoles post bac. Celles-ci ont bâti un cursus
où l’on met immédiatement un pied dans la pratique. Dès la
première année, on entre dans le vif du sujet, le monde de l’entreprise, du travail, du commerce. Et cela rassure les étudiants.
25 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES
SPÉCIAL IDRAC
ÉVALUATION
JACQUES PERRIN :
« L’IDRAC DISPOSE
D’UNE PLATE-FORME
DE QUALITÉ »
Pour Jacques Fontanel, « aucun système ne remplacera un bon cours ».
DIPLÔMES
LES LIMITES DU LMD
Interview de Jacques Fontanel, économiste et viceprésident chargé des relations internationales
à l’université Pierre-Mendès-France de Grenoble.
Peut-on dire aujourd’hui, en
France, que le système LMD
(Licence, Master, Doctorat) fonctionne ?
Jacques Fontanel - Oui. On critique
aujourd’hui beaucoup l’insuffisance des
moyens de l’université française mais
elle a été très réactive sur le LMD et a
réussi à l’installer en trois ans. Alors
qu’en Allemagne, cela dépend des landers, et que l’Italie et l’Espagne ont du
retard.
Faites vous déjà le constat d’une
meilleure mobilité, d'une meilleure
lisibilité internationale ?
J.F. - C’est relativement récent et nous
n’avons pas le recul nécessaire. Mais
dans notre université, à Grenoble, si l’année de mise en place a été en creux, l’année suivante, 20 % des effectifs sont partis à l’étranger. C'est encourageant.
Quels sont les problèmes qui restent à résoudre ?
26 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
J.F. - On passe son temps à passer des
examens et à organiser des sessions de
rattrapage. Et ça, personne ne l’avait vu
venir. Cela occupe un mois et demi dans
l’année. Cela entraîne plus de bachotage
et moins de cours. Or, pour moi, aucun
système ne remplacera un bon cours. Il
reste donc quelques ajustements à réaliser.
QU'EST-CE QUE LE LMD ?
Né de l’accord de Bologne à la fin
du XXe siècle, il a pour objectif
de rapprocher les systèmes universitaires
européens et permettre plus de mobilité
d’un établissement et d’un pays à l’autre.
Le rythme d’obtention des diplômes
est de trois, cinq et huit ans
mais de façon souple car l’étudiant
peut poursuivre, même s’il n’a pas
validé tous les modules,
et se rattrapper l’année suivante.
Jacques Perrin est président
de la commission du livre blanc
du chapitre des grandes écoles,
ancien directeur de l’ESCP Paris,
et du Ceram de Sofia Antipolis.
Il a également participé à la mise
en place du visa dans le cadre
de la commission nationale Helfer
d’évaluation des formations
et diplômes de gestion.
Il nous parle de l’importance
de ce visa pour les écoles,
et évoque l’exemple de l’Idrac
dont il a été le rapporteur à Lyon.
Aujourd’hui, seule une quarantaine
d’établissements peut s’en prévaloir.
« La reconnaissance d’une école
par le ministère constitue le premier
niveau. C’est pour l’étudiant une
assurance de qualité de la formation,
des enseignants.
Le visa s’intéresse plus particulièrement
à l’axe international, à la gouvernance
et à la pérennité de l’activité »,
explique Jacques Perrin.
« Il permet avant tout
à une école de s’insérer
dans le dispositif de l’enseignement
supérieur français,
et sa transformation en LMD ».
Le visa ne s’obtient désormais
que pour un temps déterminé.
Actuellement, on délivre des visas
à trois, quatre ou cinq ans.
L’Idrac Lyon l’a obtenu
pour quatre ans
« avec un certain nombre
d’avis très favorables
et des recommandations.
L’Idrac a choisi plutôt une formation
en marketing et management
opérationnel, ce qui correspond
à un besoin d’entreprises
de toute taille », souligne
positivement Jacques Perrin.
« L’implantation de l’Idrac
dans le pôle universitaire
René-Cassin à Vaise est un avantage
distinctif, une plate-forme
à partir de laquelle elle peux établir
des échanges de qualité.
L’évolution est déjà en marche »,
conclut Jacques Perrin, confiant
dans l'avenir de l'Idrac.
COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES
SPÉCIAL IDRAC
DENIS DE BÉNAZÉ : « L'IDRAC,
UN VISA POUR L’INTERNATIONAL »
FIGURANT PARMI LA QUARANTAINE d’école de commerce
dont les programmes sont visés par le ministère de l’Enseignement supérieur, l’Idrac cultive une image professionnelle
et un esprit de famille, tout en prenant soin de s’ouvrir au
monde. À Vaise, elle a ainsi naturellement trouvé sa place avec
d’autres écoles du groupe IGS, au sein de l’université professionnelle internationale René-Cassin. Interview de Denis de
Benazé, son directeur.
Qu’est-ce qui distinge l’Idrac dans la forêt des écoles de
commerce ?
Denis de Benazé - On a fait trois choix fondamentaux: d'une
part, le recrutement au bac qui favorise, dès la première année,
une immersion des étudiants dans l’univers de l’entreprise et
de la mondialisation, ce que ne permet pas une classe préparatoire. D'autre part, on privilégie un projet pédagogique et
éducatif visant à faire éclore le potentiel personnel de chacun
en s’appuyant sur l’action et la valorisation. Ici, il y une vraie
ambiance. On forme des étudiants sérieux et sympas qui ne
se prennent pas trop au sérieux. L’Idrac, ça plaît ou ça ne plaît
pas.
Enfin, notre troisième priorité, c’est de tracer une voie directe
vers l’international. Ainsi, on a été parmi les premiers à aller en
Chine lors de missions export en 1988. Cela fait partie de notre
état d’esprit. On oublie trop souvent de le dire.
Comment l’Idrac traduit-elle cette vocation internationale dans son cursus ?
D.B. - Durant les cinq années, les étudiants restent en contact
permanent avec l’international. C’est d’abord un état d’esprit. Avec une convergence logique de chaque cours (achats,
finances…) toujours tourné vers l’international. On enseigne
une dizaine de langues étrangères dont le chinois depuis douze
ans, le japonais, l’hébreu. Une part importante du programme
est délivrée en anglais.
Dans beaucoup d’écoles, les stages sont facultatifs. Ici, dès la
première année, on a une expérience obligatoire à l’étranger.
En troisième année, l’étudiant a l’obligation de faire six mois,
voire un an, dans une université étrangère. Quatre-vingts pour
cent d’entre eux reviennent avec un double diplôme. Ceux qui
ne font qu’un semestre à l'étranger ont droit à six mois supplémentaires, en anglais, à Lyon. Enfin, dès la quatrième
année, l'étudiant peut choisir une dominante internationale.
Combien accueillez vous d’étudiants étrangers ?
D.B. - Une centaine est attendue cette année. C’est l’un de nos
axes de développement, ainsi que la présence de professeurs
étrangers, et l’accroissement de nos liens avec l’Amérique et
l’Asie.
Combien de vos élèves travaillent à l’international
ou pour des multinationales ?
D.B. - Trente pour cent aujourd’hui. Car je défends l’idée que
notre positionnement international n’a pas forcément pour
finalité que tous les étudiants soient des cadres export. En
revanche, cette dimension doit être intégrée comme un fondamental pour travailler au siège parisien d’une multinationale, par exemple.
Denis de Bénazé (à droite sur la photo), en compagnie de Marc
Thomas, responsable du programme École de commerce
et des Relations internationales à l’Idrac Lyon, précise
qu’en troisième année, « l’étudiant a l’obligation de faire six mois,
voire un an, dans une université étrangère ».
L'IDRAC EN BREF
- École créée en 1984 à l’initiative de Denis de Benazé.
- 1 200 élèves en formation initiale.
- Trois cents professeurs intervenants, 50 permanents.
- 48 écoles ou universités associées dans vingt et un pays,
onze doubles diplômes.
27 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES
SPÉCIAL IDRAC
L'IDRAC SUR
TOUS LES FRONTS
Deux idraciens,
François Bonnet et
Médéric Fauchille
ont participé au 4L
Trophy. Ce raid humanitaire qui relie
Paris à Marrakech a
pour objectif d’acheminer des fournitures scolaires au
Maroc.
Les étudiants de
l’Idrac Lyon ont reconstitué le logo de
l’association « le Petit
Monde », qui s’attache à rendre plus
agréable la vie de l’enfant hospitalisé.avec
plus de 30 000 lumignons le 8 décembre
dernier.
Une équipe d’étudiants de l’Idrac Lyon participent à la
« virade de l’espoir », journée de lutte contre la mucoviscidose.
Le 20 juin 2004,
signature d’un
accord d’échange
avec China Institut
of Politics and Law
à Shangai.
Caroline Duclos et Capucine
Pedrini ont organisé cette
année la 19e édition du
Trophée Golf de l’Idrac Lyon.
Une fois de plus, le 12 mai
dernier a été le symbole
d’une journée réussie.
28 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
RHÔNE-ALPES
TOURISME
NOËL AU SOLEIL
JFB
Il est encore temps d’envisager une
escapade exotique et ensoleillée pour
les vacances de Noël. L’aéroport de
Lyon-Saint Exupéry offre de nombreuses
possibilités, relayées par les voyagistes
locaux. Petit catalogue en couleur.
L’OCRE DE TOZEUR
LE VERT DE LA RÉUNION
OCRE COMME le sable du
désert, la nuit tombante.
À deux heures de Lyon,
Tozeur combine la quiétude du désert, la magie de
ses découvertes avec ses
nombreux, et luxueux
hôtels, que ce soit le Sofitel
de Tozeur - doté d’un
centre de remise en forme ou le Tamerza Palace. Pour
les amateurs, le golf qui
vient d’y ouvrir, fournit
une opportunité supplémentaire. Pour les autres, dans les déserts de sable, de pierre ou
de sel, les excursions ne manquent pas, en 4X4, en quads, à
cheval, à dromadaires ou… en train, grâce au Lézard Rouge,
le train du bey, impressionnant dans les gorges de Selja. Avec
deux vols par semaine de Tunisair, les lundis et jeudis, les combinaisons de séjours sont nombreuses.
VERT COMME l’exubérance de cette île à grand spectacle. Un
dépaysement total pour ce département français de l’Océan
Indien. Que ce soit les cirques de Mafate, Salasie ou Cilaos, véritables curiosités mondiales, ou encore le Piton des Neiges, on
ne se lasse pas de ces paysages grandioses. Les plus courageux
les découvriront à pied, les autres préféreront l’hélicoptère ou
les sports d’aérologie, avant de céder au farniente des Villas
du Lagon, du Saint Alexis ou du Maharani. Et chacun appréciera l’accueil d’une population aussi diversifiée qu’accueillante. Corsair dessert Saint-Denis les lundis et vendredis.
D.R.
LE BLEU DE LA RÉPUBLIQUE
DOMINICAINE
BLEU COMME le turquoise
de la mer de ce paradis tropical. On y goûte des
séjours placés sous le signe
du farniente et de la découverte d’un passé colonial riche ou d’une montagne toujours surprenante.
Depuis peu, ce territoire
hispanique est devenue la
coqueluche des touristes
du monde entier, grâce à
l’accueil chaleureux de ses
habitants et le confort de
ses nombreux hôtels ayant largement contribué au développement des formules « all inclusive ». Tous les jeudis, un vol de
Star Airlines relie Lyon à La Romana.
D.R.
LE BLANC D’AGADIR
JF.BELANGER
P.A.
NOTRE SÉLECTION :
AGADIR L’IMMACULÉE, éclatante sous le soleil, offre en bordure de l’Atlantique la chaleur de son accueil et de son folklore,
le confort de son hôtellerie et la qualité de sa gastronomie. Ville
du renouveau et de la quiétude, elle s’étire sur l’une des plus
belles baies du monde, jouissant d’un climat très appréciable,
particulièrement en hiver. Le Dorint Palace, le Sofitel, le Palais
des Roses, l’Atlas Amadil et, demain, l’Atlas Palm Beach sont
autant de solutions pour un séjour balnéaire qui peut être le
prélude à une visite de l’arrière pays, riche en découverte ou à
une aventure dans le grand sud marocain. En attendant un vol
direct, Royal Air Maroc dispose sur Agadir de plusieurs possibilités quotidiennes, via Casablanca.
30 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
- Tozeur : séjour d’une semaine, en petit-déjeuner et transferts,
au Sofitel Tozeur, 5*, par Voyamar, à partir de 804 euros,
avec Tunisair.
- Agadir : séjour d’une semaine, au Dorint Atlantic Palace, 5*
par Symphonie Voyages, à partir de 770 euros,
avec Royal Air Maroc.
- Réunion : séjour de 7 nuits, en petit-déjeuner et transferts,
au « Villas du Lagon Resort & Golf », 4* par Tourinter,
à 1 489 euros, avec Corsair.
- République Dominicaine : séjour d’une semaine, en formule
tout compris, au « Bavaro Princess », 5* par Marsans,
à 1 274 euros, avec Star Airlines.
Prix sur la base d’une chambre double.
PHOTOS : D.R./P.A.
RHÔNE-ALPES
PLACEMENT
LES POUPÉES
SE JOUENT
DU TEMPS
QUI PASSE
octobre dernier, deux poupons « Petitcolin » ont été adjugé
70 euros chacun par l’étude Guillaumot de Villefranche-surSaône. « Les petits poupons s’échangent en moyenne entre 20 et 30
euros. Mais cela peut aller jusqu’à une centaine d’euros, voire plus
pour les modèles rares, en fonction de l’expression du visage »,
résume l’experte lyonnaise. Les modèles les plus rares étant
les premiers produits, comme les poupons aux chaussettes et
chaussures peints et moulés, et les poupons étrangers : africains, mulâtres ou asiatiques et encore le « nouveau né ». Dans
le registre des petites filles, Babette, née en 1930, peut atteindre
jusqu’à 300 euros.
Nées à Oyonnax et à Montbrison,
les ancêtres rhônalpines des nombreuses
poupées que l’on retrouvera dans
quelques jours sous les sapins font
aujourd’hui les beaux jours
des collectionneurs.
LES MODÈLES BIEN CONSERVÉS SONT RARES
En marge de la production réalisée dans le bassin régional de
la plasturgie, la société gégé, installée à Montbrison dans la
Loire, a elle aussi créé de nombreuses poupées. « Gégé était la
plus grande fabrique de jouets des années 60. Elle a notamment
fabriqué beaucoup de poupées en rhodoïd, un matériau mis au point
par Rhône-Poulenc à Lyon, moins fragile et surtout ininflammable.
Chez gégé, les poupées ont l’allure de petites filles et sont vêtues, parfois même avec des habits de marque “gégé haute couture”. La poupée star était Mily, une poupée mannequin des années 50, rivale
de Barbie », détaille Marilyn.
Actuellement, les poupées Mily dans leur boite peuvent se
vendre plus de 150 euros et jusqu’à une petite centaine d’euros
sans boîte. Comme sa concurrente, Mily est entourée de son
ami Jacky et de sa soeur Baby, dont une édition limitée a été
spécialement lancée à l’occasion des jeux Olympiques de
Grenoble. « Même si ces poupées ont été dans leur ensemble produites en assez grandes quantités, il est de plus en plus rare de
mettre la main sur des modèles beaux et bien conservés », note
Marilyn. Rare, mais pas impossible. Ainsi, le 3 décembre,
l’étude lyonnaise Scrive, Chenu, Bérard mettra en vente plusieurs poupées en parfait état.
COLETTE, COLINE, Mily, Roselys et bien d’autres… Poupons
bien en chair ou poupées « petites filles », ces jouets ont fait
le bonheur des enfants, du début du siècle dernier aux années
70, voire 80. Des poupées, nées pour la plupart dans les ateliers
de la maison Petitcolin à Oyonnax ou dans ceux de l’entreprise
gégé, à Montbrison. « Dès 1899, les poupons fabriqués par
l’Oyonnaxienne, société reprise en 1929 par Petitcolin, sont en
celluloïd, un matériau inflammable et très cassant. Ce sont pour la
plupart des baigneurs très ressemblants aux bébés, mais la maison
Petitcolin a également produit des poupées dites petites filles »,
explique Marilyn, experte lyonnaise en poupées.
Fabriqués en grande quantité à l’époque, ces baigneurs sont
aujourd’hui très prisés par les collectionneurs. Ainsi, le 14
32 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
FRANÇOISE SIGOT
VILLE DE LYON
RHÔNE-ALPES
URBANISME
Plus de 250 sites de la capitale des Gaules bénéficient désormais d’une mise en lumière pérenne tournée vers l’esthétisme, l’ambiance
et le bien être visuel.
LUMIÈRES
SUR LA VILLE
Après un premier plan lumière mettant
l’accent sur la mise en lumière pérenne
des monuments, la Ville de Lyon
s’intéresse aujourd’hui à l’éclairage des
lieux de vie et des grandes opérations
d’urbanisme.
CERTES, LYON S’ILLUMINE chaque 8 décembre. Mais, entre
Lyon et la lumière, il s’agit bien plus qu’une amourette d’un
soir. « À Lyon, la politique lumière existe depuis 1989 à travers
les plans lumière », dévoile Antoine Bouchet, directeur de l’éclairage public de la Ville de Lyon. Aussi, la ville fait-elle scintiller
ses monuments les plus emblématiques tout au long de l’année.
« L’idée du premier plan lumière, engagé en 1989, était d’utiliser la
lumière pour en faire autre chose qu’un éclairage de rue. Il s’agissait alors de faire apparaître des sites majeurs de la ville. Durant
dix ans, plus de 10 000 lampes ont ainsi été installées sur les monuments lyonnais, notamment les ponts, les universités des quais,
l’Hôtel Dieu, l’Opéra, la place des Terreaux et l’Hôtel de Ville, le
théâtre des Célestins et encore Saint-Jean et Fourvière », retrace le
directeur de l’éclairage public.
Au total, plus de 250 sites bénéficient désormais d’une mise en
lumière pérenne. D’abord utilisée comme élément sécuritaire,
34 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
la lumière est aujourd’hui tournée vers l’esthétisme, l’ambiance
et le bien être visuel. Car, le plan lumière s’est accompagné
d’une réflexion approfondie afin que la lumière « soit une des
caractéristiques de la ville ». C’est ainsi que deux lignes de mobilier urbain éclairant, spécialement conçues pour la capitale des
Gaules par Wilemotte et Jorda Perraudin, ont pu voir le jour.
LA LUMIÈRE, SOURCE DE CRÉATIVITÉ
En marge des monuments, le deuxième plan lumière, lancé en
2004, met l’accent sur l’éclairage du territoire, c’est-à-dire des
lieux de vie et des grandes opérations d’urbanisme comme la
Confluence, le quartier de l’Industrie ou bientôt la Duchère
et Gerland-Bon Lait. « Ce plan lumière prend en compte de nouveaux éléments. Il s’inscrit dans une logique de développement
durable en utilisant des sources moins gourmandes en énergie. Il
vise à améliorer la qualité de la mise en lumière en privilégiant de
meilleurs rendus des couleurs et en éliminant les nuisances lumineuses comme les faisceaux émis inutilement vers le haut. Ce
plan cherche par ailleurs à stimuler la créativité de jeunes artistes
pour mettre en lumière de façon plus originale et pérenne certains
bâtiments publics. Enfin, nous souhaitons travailler sur le lien entre
les espaces publics et privés pour limiter les ruptures entre les deux »,
confie Antoine Bouchet.
La municipalité se donne une dizaine d’années pour boucler
ce deuxième plan lumière. «Au delà, il y a tellement d’évolutions
technologiques qu’il ne serait pas raisonnable de ne pas les prendre
en compte», estime le directeur de l’éclairage public. Fidèle à la philosophie de son aîné, ce plan lumière prévoit également l’éclairage
permanent de plusieurs monuments, à l’image de la Manufacture des Tabacs ou de l’église Saint-Martin-d’Ainay, dès cette année.
FRANÇOISE SIGOT
RHÔNE-ALPES
ÉVÉNEMENT
LES COURTS
CIRCUITS
DU 8 DÉCEMBRE
De la balade traditionnelle entre
Rhône et Saône au circuit pour les
enfants, d’un Bollywood étincelant
à la parade des clowns,
c’est quatre jours de fêtes nocturnes
et des attractions dans toute la ville
de Lyon. Itinéraires et suggestions….
CIRCUIT TRADITION
Entre Bellecour et les Terreaux, une promenade piétonne
pour ne rien rater de la place des Jacobins, où la fontaine va
décoller comme une soucoupe volante dans un nuage de
fumée. Aux Célestins, les insectes viendront butiner les fleurs
sur la façade du théâtre, au tempo de Mozart tandis que l’air
parfumé répandra des effluves d’été. À Saint-Nizier, les anges
s’envoleront en musique tandis qu’aux Terreaux, on lèvera le
nez pour jouer aux charades avec les lettres écrites dans le
ciel. Cette année, on pourra trabouler par l’Hôtel de Ville
bariolé de fresques multicolores pour accéder à l’Opéra aux
muses fardées de couleurs changeantes jusqu’à la place LouisPradel où des acrobates se balanceront, tels des lucioles, tout
en haut des mats de cocagne. Au passage, on aura déambulé
sous les arcades des rues de la République et Édouard-Herriot,
deux longs rubans, jardins d’hiver où les bouquets de fleurs
givrées dessinent une tonnelle romantique.
Une fresque de 2 000 ans d’histoire illuminera la colline de Fourvière.
On pourrait commencer par le spectacle de la place Bellecour.
Chut ! On n’en dit pas plus, c’est une surprise ! Ensuite, une
visite dans la cour intérieure de l’Hôtel Dieu où l’eau de la
mer monte, peuplée d’une myriade d’habitants sympathiques… ou inquiétants. Après quoi, on se dirige vers les
quais de Saône, avec un détour par les Célestins, on traverse les
ponts embijoutés de colliers étincelants, pour rejoindre SaintJean où la cathédrale, devenue l’actrice d’un théâtre grandiose en deux actes, se révèle sous le jeu de la lumière. Auparavant, on aura contemplé sur la colline de Fourvière la fresque
de 2 000 ans d’histoire, de l’Antiquité à nos jours, un chemin
de lumière ponctué d’embrasements spectaculaires. Tout le
long du parcours, des vendeurs ambulants proposent baguettes
magiques, lampions ou boules à neige, cornets de marrons
chauds, crêpes ou gaufres !
EN MUSIQUE
Difficile d’être partout le soir du 8 décembre ! Il y a Bollywood,
avenue des Frères Lumière, un spectacle grandiose avec des
décors gigantesques où les éléphants, acrobates, échassiers et
danseurs se succèderont au rythme effréné des lumières scintillantes. Cours Franklin-Roosevelt, le cortège accompagné de
36 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
PHOTOS MURIEL CHAULET
AVEC LES ENFANTS
La cour de l’hôtel de ville de Lyon.
sculptures flamboyantes, dessinera un chemin de lumignons
jusqu’à la statue de la place Edgard-Quinet qui prendra feu en
son et en lumière.
Boulevard de la Croix-Rousse, la parade musicale et multicolore du clown Buno invitera les spectateurs à faire les 400 coups
et place Ampère, c’est la disco des années 70 qui appellera à
danser, en musique et en technicolor !
CATHERINE AUCH-ROY
RHÔNE-ALPES
AGENDA
CULTURE LOISIRS
MURIEL CHAULET
AIN
Les Glorieuses de Bresse
Bourg-en-Bresse, Pont de Vaux,
Montrevel en Bresse et Louhans
accueillent tour à tour
le concours de volailles le plus
réputé de France. Poulardes,
chapons et dindes enrubannés,
soit quelque 2 000 volailles,
sont installés sur de longues
tables dans l’attente du verdict
du jury. Un moment crucial
pour les éleveurs de cette région
à la veille des fêtes de Noël.
Du 15 au 20 décembre.
Renseignements au 03 85 75 10 07
ou sur le site Internet
www.glorieusesdebresse.com
CARNET PRATIQUE
- L’ensemble
du programme, avec
les dates et les heures
de chaque spectacle
est disponible sur
www.lyon.fr/lumières
et du 7 au 10 décembre,
de 12 à 23 heures, dans les
points d’information place
de la Comédie, Galerie
des Terreaux, place de la
République, place CharlesBéraudier et place
du Change, ainsi
qu’à l’Office de tourisme,
place Bellecour.
- La circulation sera
interdite aux voitures
dans la presqu’île, de 19
heures à minuit. Le service
des bus, trams et métro sera
prolongé jusqu’à 1 heure
avec un ticket événementiel
qui permettra de circuler
depuis 16 heures
jusqu’à 1 heure.
- Balades à vélo : une
balade commentée
et guidée de 2 h 30 avec
de nombreux arrêts aura
lieu le 8 décembre,
à 21 h 30. Rendez-vous
devant la Porte des Enfants
du Rhône au parc de
la Tête-d’Or.
Renseignements et inscriptions :
www.lyonvilleavelo.fubicy.org
- Bus à impériale : un
circuit commenté d’une
heure, spécial « Fêtes des
Lumières » sera assuré
durant les quatre jours, avec
un départ depuis la place
Bellecour, environ toutes
les demi heures à partir
de 17 heures.
Renseignements et inscriptions
obligatoires :lyon.legrandtour
@ voyages-naime.com
ou 04 78 56 32 39.
- En bateau : 50 minutes
à bord d’un bateau-mouche
pour une croisière
commentée sur la Saône
et le Rhône,à la découverte
des illuminations.
Réservations
au 04 78 42 96 81.
- À pied : L’Office de
tourisme propose des
promenades guidées
thématiques les 7, 8, 9
et 10 décembre.
Renseignements et
réservations obligatoires
au 04 72 77 69 69.
DRÔME
Marché de Noël
de Montélimar
Montélimar fait vivre
la tradition des treize desserts du
Noël provençal dans les allées
de son marché. La trentaine
de chalets en bois propose
du nougat, des calissons,
mais également du foie gras,
de la tapenade ou des fruits
confits. Les visiteurs pourront
aussi trouver des santons et
d’innombrables idées cadeaux.
Du 16 au 24 décembre.
Renseignements au 04 75 01 00 20
ou sur le site Internet
www.montelimar-tourisme.com
Truffes, vin et chocolat
en Tricastin
Grignan célèbre la truffe mais
aussi toutes les spécialités
locales, dont le chocolat
et le vin, à l’occasion d’un grand
marché. Des démonstrations
de cavage de chiens truffiers
dressés pour chercher
le diamant noir ne manqueront
pas d’intéresser les visiteurs.
Les restaurants du pays
de Grignan jouent le jeu
en mijotant des plats à base
de truffes, dont la fameuse
omelette.
Les 16 et 17 décembre.
Renseignements au 04 75 46 56 75.
ISÈRE
Festival du film pour enfants
Le XIXe Festival
du film pour
enfants de Lansen-Vercors lève
une nouvelle fois
le voile sur
le 7e art et ses
mystères. Un
atelier critique, un pôle
journalisme et un studio de
réalisation permettent aux
enfants de découvrir l’univers
cinématographique et
de s’essayer à différents rôles.
Une vingtaine de films sera
projetée : Le secret de Kelly Anne,
Les Trois Mousquetaires, Arthur
et les minimoys…
Du 28 décembre au 5 janvier.
Renseignements au 04 76 95 42 62.
www.lansenvercors.info
Supercross international
indoor
Une trentaine de pilotes parmi
les meilleurs du circuit s’affronte
sur la piste du Xe Supercross
international indoor au palais
des Sports de Grenoble. En 125
et 250 cm3, les compétiteurs
feront le show entre virages
serrés, sauts et « casse-pattes ».
Les 8 et 9 décembre.
Renseignements au 04 76 44 54 91.
www.palais-des-sports.com
LOIRE
Festi' Mômes
Le festival Festi’Mômes ouvre
ses portes durant une semaine
pour une série d’animations
pour enfants proposée par
les compagnies théâtrales
de la région stéphanoise. Sous
le grand chapiteau, les spectacles
et les histoires se succèdent
tandis que dehors, sur la place
Jean-Jaurès de Saint-Étienne,
des manèges et des spectacles
réchauffent l’atmosphère.
Du 17 au 22 décembre.
Renseignements au 04 77 48 77 48.
RHÔNE
Par Toutatis ! La religion
des Gaulois
Pour casser
les idées reçues
véhiculées
par une célèbre
bande dessinée
sur la société
gauloise, le Musée
gallo-romain de Lyon-Fourvière
propose l’exposition Par Toutatis !
La religion des Gaulois. À l’aide
d’objets prestigieux, d’ambiances
visuelles et de reconstitutions,
l’exposition immerge le visiteur
au cœur de la culture celtique.
Jusqu’au 7 janvier. Renseignements
au 04 72 38 49 30 ou sur le site
www.musees-gallo-romains.com
37 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
RHÔNE-ALPES
CULTURE
CHRISTIAN
SCHIARETTI,
AGITATEUR
DÉMOCRATIQUE
AÏDA, MONUMENTAL
OPÉRA EN FEU
Avec Coriolan de Shakespeare, il met
en scène le débat politique. Un choix
artistique sous forme d’engagement.
CHRISTIAN GANET
DANS L’ACTUALITÉ, les artistes entrent en politique. Avec
Coriolan, la dernière création de Christian Schiaretti au TNP,
c’est la politique qui envahit la scène artistique. Saisissant. Tant
le texte de Shakespare colle à nos préoccupations politiques
actuelles. Le thème fascine Schiaretti, qui s’y réfère constamment. Arrivé à Villeurbanne en 2002, le quinquagénaire rappelle par exemple ce qu’était le TNP de 1920, mélange de gaullisme et de communisme. Il suppose aussi que le choix de sa
pièce lui a été soufflé par les lieux, « la place Lazare-Goujon étant
totalement organisée autour du geste politique ». Le directeur voudrait le TNP, à l’image de l’hôpital public : pour tout le monde,
tout le temps. Force de propositions, il multiplie les citations,
s’assure qu’on suit son propos, discours imagé, sophistiqué et
précis. De son public, il dit qu’il est attentif, exigeant et généreux. « On sait dans quelle arène on va descendre ». Ce qui nous
ramène à Coriolan et à la Rome antique. Car le peuple, l’opinion est un acteur-clé de cette pièce qui retrace le parcours et
l’échec d’un soldat en quête de pouvoir. Le chemin d’une élection. « Comment arriver au pouvoir et s’y maintenir, comment gérer
le monstre à plusieurs têtes qu’est le peuple ? », résume le metteur
en scène. Un récit d’actualité qui mêle manipulation, orgueil
et trahison et qui s’ouvre, note ironiquement Schiaretti, sur des
mots qui ont fait polémique : « séditieuse racaille ». Son propos
est complexe (la pièce dure d’ailleurs 3 h 30) puisqu’il s’agit
pour le comédien de jouer un politique - qui tente lui-même
de convaincre le peuple - tout en séduisant le public. Une mise
en abyme qui devrait être annoncée dès le début de la pièce
sous la forme d’un graff « totus mundus agit histrionum » qui
signifie tout le monde joue la comédie. Une manière de
remettre tout le monde à sa place ?
AUDREY GROSCLAUDE
Jusqu’au 10 décembre. Théâtre national populaire : 8, place LazareGoujon, Villeurbanne. Tél. : 04 78 03 30 00.
www.tnp-villeurbanne.com
38 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
Festival de Musique
ancienne de Lyon
Le 24e Festival de Musique
ancienne de Lyon déroule son
programme, de la Chapelle de la
Trinité au Musée des Beaux-Arts,
en passant par le Musée des
Tissus et la Primatiale Saint-Jean.
Les mélomanes découvriront
une nouvelle version du
Requiem de Victoria, le génie du
baroque allemand, la Grande
Messe en ut de Mozart, les chants
orthodoxes russes de Noël…
Jusqu’au 20 décembre.
Renseignements au 04 78 38 09 09
ou sur le site Internet
www.lachapelle-lyon.org
Exposition Jacques Stella
Le Musée des Beaux-Arts de
Lyon rend hommage au peintre
lyonnais du XVIIe siècle Jacques
Stella. Au travers de 160 œuvres :
tableaux, dessins et gravures,
l’exposition montre la richesse
et la diversité de sa production.
Auteur d’une œuvre
essentiellement religieuse,
le peintre s’intéressa également
aux représentations de la vie
quotidienne de son époque.
Jusqu’au 19 février.
Renseignements au 04 72 10 17 40.
SAVOIE
Critérium
de la Première Neige
Val d’Isère ouvre la saison
d’hiver avec le 51e Critérium
plus de trois cents artistes
racontent l’une des plus
vieilles histoires d’amour du
monde.
Le 13 décembre à la Halle TonyGarnier de Lyon : renseignements
au 04 72 76 85 85 et le 14 décembre
au palais des Sports de Grenoble :
renseignements au 04 76 44 54 91.
de la Première Neige. Si les
épreuves sportives constituent
l’intérêt majeur de ce rendezvous, le grand public pourra
aussi faire la fête, durant deux
week-ends, avec la présence de
nombreux artistes.
Les 9 et 10 décembre pour l’épreuve
masculine; les 16 et 17 décembre
pour l’épreuve féminine.
Renseignements au 04 79 06 06 60
ou sur le site www.valdisere.com
HAUTE-SAVOIE
Boarderweek
La glisse et la musique se
donnent rendez-vous depuis
dix ans à Val Thorens. Après
les descentes, les tests de
matériel et les compétitions,
les free riders se retrouvent en
musique. Saian Supa Crew,
Sportfreunde Stiller et The Space
Cowboys sont les têtes d’affiche
de la manifestation.
Du 16 au 23 décembre.
Renseignements sur le site Internet
www.boarderweek.com
Les Pestacles
du Père Noël
La magie et les traditions de
Noël sont à redécouvrir grâce au
festival Les Pestacles du Père
Noël de La Clusaz. Spectacles de
rues, fanfares, contes, ateliers de
création animent la station.
Du 24 au 31 décembre.
Renseignements au 04 50 32 65 00
ou sur le site www.laclusaz.com
■ Coédition : Figaro Magazine/ Partenaire Publyme
■ Rédacteur en chef : Pascal Auclair
■ Direction artistique : Pôl’arts
■ Ont collaboré à ce numéro : Catherine Auch-Roy, Jean-François
Belanger, Hélène Boisfleuri, Catherine Foulsham, Audrey Grosclaude,
Claudine Longhi, Chloé Montale, Yann Petiteaux, Françoise Sigot.
■ Régie publicitaire : Partenaire Régie, 15 rue Louis-Blanc, 69006 Lyon.
Tél. : 04 72 83 96 96 ■ Responsables commerciaux : Béatrice Gontard
(74 68), Claudine Imbert (74 63), Didier Révy (96 97).
JOHANNES SEYERLEIN, OFFICE DE TOURISME DE MONTÉLIMAR, COLLECTION CHRISTOPHEL.
L’opéra en quatre actes
de Giuseppe Verdi donne
dans la démesure sous
l’imagination du florentin
Pier’Alli. L’orchestre
philharmonique Lemberg,
les chœurs de l’Académie
Nationale d’Ukraine, un
ballet de trente danseurs,
huit solistes et des moyens
pyrotechniques
époustouflants composent
cette version monumentale
d’Aïda. Autour d’une
gigantesque pyramide
de douze mètres de haut,
RHÔNE-ALPES
CINÉMA
C’est dans les alentours de Bourg-en-Bresse que Luc Jacquet tourne son prochain film, un endroit où il se sent chez lui.
…Et avec elle, la caméra de Luc Jacquet,
cinéaste animalier qui a conquis
les spectateurs du monde entier avec
son film La Marche de l’Empereur.
Après la banquise, le réalisateur
rhônalpin est venu chercher l’inspiration
près de ses racines, dans l’Ain.
« J’AIME CETTE RÉGION, l’extrême variété de ses paysages !
Quand on a voyagé, on s’aperçoit qu’il faut parfois faire beaucoup
de kilomètres, partout ailleurs, pour retrouver une telle diversité.
C’est vraiment un privilège de vivre dans ce petit concentré de nature
où les cultures, les traditions, les climats, les paysages sont si différents, d’un endroit à l’autre, que la curiosité n’est jamais satisfaite ! » Luc Jacquet est né à Bourg-en-Bresse. Après ses études
d’éthologie à Lyon 1 - science du comportement animal -, il
participe à un programme d’ornitho-écologie pour le CNRS
et s’envole pour la banquise, en Terre Adélie, un pays sauvage
où la température peut descendre jusqu’à -60°C. Il a 24 ans et
vit le début d’une grande passion.
La suite, c’est une longue série de documentaires et films animaliers, jusqu’à la réalisation de La Marche de l’Empereur,
oscarisé en 2006 à Hollywood et parmi les documentaires les
plus rentables de toute l’histoire, après ceux de Michaël Moore.
Son succès, c’est avant tout une histoire de regard. Celui de
Jacquet qui exprime pour la nature un amour tripal « J’ai besoin
de dire que la nature est belle, j’ai besoin de la montrer parce que
je l’aime ! »
Le regard des spectateurs aussi, touchés par l’esthétique, par
l’émotion, par la curiosité. « Je crois que les gens ont besoin de
renouer avec la nature comme source d’inspiration, de sagesse,
d’émotion… Le monde virtuel et les jeux vidéo, ça ne peut pas suffire à nourrir ce besoin. Sans parler des préoccupations liées à l’environnement. Vous savez, écologie, ça vient du grec oikos, qui signifie racine, maison. Je crois qu’on a besoin de renouer avec nos
racines ».
UNE ANNÉE DE TOURNAGE
À propos de racines, c’est dans les alentours de Bourg-en-Bresse
que Luc Jacquet tourne son prochain film, un endroit où il se
sent chez lui. « Je peux y voyager très vite en émotions, avec peu de
déplacements. Tout Rhône-Alpes, c’est un peu comme un monde
idéal, un dessin d’enfant qui placerait un peu de tout ce qu’il
connaît : des montagnes, des grands fleuves, des plaines, des maisons, des canards migrateurs, des bouquetins, comme dans un
résumé du monde ».
Du film qui sortira en décembre 2007, on ne saura rien encore.
Si ce n’est que le tournage aura duré une année, quatre saisons de couleurs, de lumières et de vie pour l’histoire d’un
renard et d’une petite fille. Une poésie qui racontera la nature
et le cœur, les liens sacrés qui les unissent. Naguère, SaintExupéry, un autre enfant du pays, avait imaginé un petit prince
pour ouvrir le cœur des gens. Pour ouvrir leurs yeux, Luc
Jacquet réinvente ses souvenirs d’enfance. « Il n’y a pas besoin
d’aller loin pour être curieux. L’aventure, elle n’est pas dans la distance géographique, elle est un état d’esprit. Si mes films donnent à
voir, c’est parce que j’aime ce que je montre. C’est tout, j’aime et
pour moi, c’est vital de le dire ». Il y a longtemps, un renard
parlait d’essentiel, des yeux, du cœur, de l’invisible. On dira
que ces bêtes-là sont de la race des sages.
CATHERINE AUCH-ROY
39 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006
PHOTO : BONNE PIOCHE/PASCAL CHANTIER
SILENCE,
LA TERRE
TOURNE…