Yves-Vincent-et-le-GIE - Atelier Gastronomique
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Yves-Vincent-et-le-GIE - Atelier Gastronomique
JEAN-LUC MÈGE RHÔNE-ALPES RHÔNE-ALPES PERSPECTIVES CHRISTOPHE MARGUIN : « MONSIEUR BOCUSE, C’EST LE PARRAIN DE COPPOLA » En mars dernier, Christophe Marguin était élu président des Toques Blanches, succédant à Guy Lassausaie. Aujourd’hui, le chef des Echets monte au feu pour défendre la cuisine lyonnaise et fait l’apologie de son maître, Paul Bocuse, jugé irremplaçable. Le Figaro Magazine : Votre association, les Toques Blanches, n’est-elle pas un peu désuette ? Christophe Marguin - Non, car la génération montante est parvenu à prendre le pouvoir. Des anciens chefs, il ne reste que Paul Bocuse, Pierre Orsi et Jean-Paul Lacombe. Tous les autres membres sont des jeunes de moins de cinquante ans. Cela va nous permettre de dépoussiérer l’association et de privilégier la convivialité. Qui joue le rôle du gendarme ? C.M. - Monsieur Bocuse. On le surnomme le « pape » de la cuisine lyonnaise. En réalité, c’est plutôt le parrain de Coppola. Un parrain au courant de tout, capable de prêcher le faux pour savoir le vrai. Certains disent du mal de lui par derrière. Mais en face, ils font profil bas car il impose le respect. Qui a les épaules suffisamment solides pour lui succéder ? C.M. - À Lyon, personne. Pierre Orsi a soixante-dix ans et n’a pas cette ambition. Il y a aussi Jean-Paul Lacombe. Mais lui, il joue perso. Il n’arrivera jamais à fédérer les jeunes derrière lui. Au niveau national, l’homme fort est incontestablement Ducasse. Le problème, c’est qu’il s’agit d’abord d’un businessman. Ce ne sera pas le même esprit. Monsieur Bocuse aussi fait du business, mais cela ne se sent pas. Il a toujours un mot gentil. C’est notre père de famille, notre patriarche. Personne n’aura jamais son aura. UNE SAGA GOURMANDE Christophe Marguin vient de publier aux Éditions Glénat un superbe ouvrage intitulé Marguin de la Dombes, 100 ans de dynastie gourmande. Ce livre, largement illustré, revient sur les grandes heures du restaurant des Echets, sur cette saga familiale qui a fait d’un simple relais de poste une institution de réputation internationale. « Les établissements centenaires sont rares, ceux dirigés depuis cent ans par une même famille encore plus rares. Si mes fils ne prennent pas le relais, il restera ainsi une trace de l’histoire de notre maison », confie le chef, lui même collectionneur de livres P.A. de cuisine. Il en a plus de mille… P.AUCLAIR Est-ce à dire qu’il y a des tensions dans la gastronomie lyonnaise ? C.M. - Non, sincèrement, il y a très peu de conflits car nos anciens savent encore remettre dans le droit chemin ceux qui se tiennent mal, ceux qui font parfois des erreurs. « Aujourd’hui, les jeunes ont su tirer les leçons du passé, ils font très attention aux investissements », confie Christophe Marguin. Dans ce contexte, Lyon peut-il encore revendiquer le statut de capitale de la gastronomie ? C.M. - Oui, grâce à l’avènement d’une nouvelle génération. Je pense à l’arrivée de talents comme Nicolas Le Bec ou Mathieu Viannay. Avec cette nouvelle vague, la cuisine lyonnaise ne risque-t-elle pas de perdre son identité ? C.M. - Il y a eu un risque entre ma génération et celle de mon père. Les anciens ont connu de très belles années. L’argent coulait à flot. Ils ont bien vécu. Mais ceux qui sont arrivés derrière se sont enflammés, avec les conséquences que l’on sait. L’exemple le plus significatif, c’est Daniel Abattu. Il avait la plus belle affaire de la ville, avant d’investir plusieurs millions d’euros à la gare des Brotteaux. Ensuite, il y a eu les Chavent, Judéaux, Astic, Gagnaire à Saint-Étienne… De cette génération, il ne reste que Constantin. Aujourd’hui, les jeunes ont su tirer les leçons du passé, ils font très attention aux investissements et il n’y a plus de rivalité malsaine. Bref, je retrouve l’ambiance que j’ai connu, tout petit, chez mon père, avec ses copains. Mais n’êtes-vous pas un peu « has been » face aux adeptes de la nouvelle cuisine ? C.M. - Non. Actuellement, on ne parle que de Génération C, une association dont le chef de file est Thierry Marx, deux étoiles Michelin à Cordeillan-Bages, près de Bordeaux. Il fait une cuisine fusion copiée sur El Bouli. Cela ne va pas durer. Il faut revenir aux fondamentaux, à une cuisine de cuisiniers et non d’apprentis chimistes. PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL AUCLAIR 3 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 P. AUCLAIR RHÔNE-ALPES AMÉNAGEMENT La remise aux normes de sécurité du bâtiment de 5 100 m2 s’est doublée d’un lifting extérieur avec la rénovation des quatre façades. JOUR DE FÊTE POUR LES HALLES DE LYON Lafayette. De génération en génération, les Favre (fruits et légumes), Gast (charcuterie), Richard (fromages), Pupier (poissons) ou Sibilia (charcuterie) ont façonné la réputation de qualité des Halles. Depuis, d’autres sont venus les rejoindre comme le chocolatier Sève installé à Champagne-au-Mont-d’Or depuis quinze ans, l’enseigne Byzance qui propose un produit de niche haut de gamme, les jambons ibériques Bellota-Bellota ou encore le maître-traiteur Clostan. « Le recrutement des commerçants est très sélectif, précise Marie-Odile Fondeur, chargée de mission Commerce et Artisanat auprès du maire de Lyon. Seuls les candidats proposant des produits de qualité et répondant à un cahier des charges très précis sont acceptés ». Dans quelques jours, les Halles de Lyon dévoileront leur nouveau visage… et leur nouveau nom. Après un sérieux lifting, ce haut lieu de la gastronomie disposera d’un écrin digne de l’excellence culinaire lyonnaise. « RÉAFFIRMER LES HALLES COMME PÔLE D’EXCELLENCE » Aujourd’hui, avec cinquante-neuf enseignes employant quelque 300 personnes, « c’est la première fois depuis dix-sept ans que les Halles sont entièrement commercialisées », se félicite Guy de Torey, nouveau directeur des Halles qui constate un regain de vigueur des enseignes de nouveau enclines à investir. « J’ai sur mon bureau sept demandes de réaménagement de lots et suis contraint de refuser des candidatures extérieures », sourit-il. Un dynamisme insufflé par la mise en place d’une politique de redynamisation des Halles voulue par la Ville de Lyon, gestionnaire des lieux. « L’objectif est de réaffirmer les Halles comme pôle d’excellence de la gastronomie lyonnaise », détaille Guy de Thorey. Réfection totale de l’installation électrique, des dispositifs de détection incendie et de désenfumage, des sanitaires, pose d’un nouveau faux-plafond plus esthétique, mise en place d’un système d’éclairage plus valorisant, nettoyage en profondeur des sols et des murs… la remise aux normes de sécurité du bâtiment de 5 100 m2 s’est doublée d’un lifting extérieur. Rénovation des quatre façades, réaménagement des quatre parvis, le point fort du projet d’embellissement confié à l’architecte lyonnais Jean-Paul Rouillat est la création, cours Lafayette, d’une porte d’entrée emblématique, volume entièrement transparent qui s’animera au rythme de l’activité des Halles. Pour accompagner ces coûteux travaux de rénovation (6 millions d’euros), la Ville de Lyon a souhaité offrir un nouveau patronyme à ce lieu emblématique, celui d’un illustre représentant de la gastronomie française : Paul Bocuse. D.R. SITUÉES AU CŒUR du 3e arrondissement, les Halles sont un lieu emblématique de la ville de Lyon. Un marché pas comme les autres, où une soixante d’irréductibles défenseurs de la gastronomie lyonnaise célèbrent quotidiennement l’amour des produits frais et des savoirs traditionnels. Construites à la fin des années soixante pour remplacer les anciennes Halles des Cordeliers devenues trop vétustes, les nouvelles Halles de Lyon ont ouvert leurs portes en janvier 1971. À l’époque une cinquantaine de commerçants, dont certains sont toujours présents, acceptent de traverser le Rhône pour s’installer dans le bâtiment flambant neuf du cours 4 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 CATHERINE FOULSHAM Les Halles sont ouvertes de 7 à 19 heures (sauf le lundi). RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE D.R. JACKPOT L’OL s’invite au Pharaon Un ascenseur version télécabine permettra d’accéder aux deux niveaux supérieurs du siège de la marque iséroise. UN NOUVEAU NID POUR ROSSIGNOL Futur siège mondial du leader d'articles de sports d'hiver, la Maison Rossignol, accueillera ses 400 salariés à l'automne 2008, sur la zone de Centr'Alp 2, à deux pas de Voiron. LE CHALLENGE n'était pas simple : le futur siège mondial de Rossignol se devait de renforcer l'ancrage de la marque dans les Alpes françaises, d'allier une histoire bientôt centenaire à un souci permanent d'innovation. Un défi relevé par le cabinet grenoblois d'architectes Hérault-Arnod. Le vaste bâtiment (13 500 m2), qui viendra se glisser entre Vercors et Chartreuse, sera « enveloppé » d'un immense toit en bois qui épousera le relief alentours tout en laissant la part belle au verre et à la lumière. À l'intérieur, le hall d'accueil s'annonce chaleureux avec sa grande cheminée et son ascenseur version télécabine pour accéder aux deux niveaux supérieurs. Tout comme l'espace de restaurant, superbe, avec ses verrières en courbes et sa terrasse panoramique. Pour renforcer l’osmose entre les quatre cents salariés qui travailleront sur le site, une large avenue intérieure a été imaginée pour desservir les 7 000 m2 de bureaux, les ateliers courses et prototypes, ainsi que deux show-rooms. Car c'est une autre caractéristique de cette Maison que de réunir « sous un même toit, et pour la première fois dans l'histoire de l'entreprise, les créatifs, les services recherche et développement, création, design, marketing , compétition... », confie Jean-François Gautier, président de Rossignol. Ce siège mondial constituera la pièce maîtresse d'un parc d'activités entièrement dédié aux entreprises du secteur du sport et des loisirs. Les travaux débuteront au printemps 2007 pour un emménagement prévu à l’automne 2008. Par ailleurs, deux plates-formes logistiques internationales situées sur les communes de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et Rives seront construites. Le démarrage de l’exploitation de la plate-forme matériel de Saint-Geoirs est prévue en mars 2007. Le deuxième entrepôt textile de Rives doit être opérationnel dès octobre 2007. L’ensemble de ces implantations réalisées dans le Pays voironnais confortera la position de Rossignol en tant que premier employeur privé dans la région. H.B. 6 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 En attendant son introduction en bourse, au printemps prochain, l’OL a déjà décroché le jackpot. Partenaire du club depuis six ans, le casino Le Pharon vient d’innover en inaugurant un carroussel de machines à sous dédié à l’équipe lyonnaise. Six « bandits manchots » ont été entièrement relookés aux couleurs de l’OL. « Soit un par titre de champion et un sixième, générique, qui attend d’être customisé en fonction de l’issue de l’actuelle saison », confie Arnaud Moumdjian, directeur marketing. À la place des cerises, des 7 et des barres, les rouleaux font tourner maillots, écharpes, blasons et ballons siglés OL. Le jackpot ? 7 500 euros pour les trois maillots alignés de la saison 2002/2003. Mise minimum : 50 centimes d’euros. IMMOBILIER Lagrange Patrimoine se développe dans les Alpes Spécialiste de la résidence de tourisme, Lagrange Patrimoine vient de lancer, fin novembre, la commercialisation de deux nouveaux programmes d’envergure dans les Alpes. À Plagne 1 800, Les Chalets de l’Edelweiss est une résidence de prestige de 86 lots, à trente mètres des pistes, avec fitness et piscine couverte chauffée, qui sera livrée au deuxième semestre 2008. Prix moyen de commercialisation : 5 000 euros/m2. Le groupe rhônalpin vient également de lancer la commercialisation - partir de 4 750 euros/m2 du Roc Belle Face, à Arcs 1 600. Une résidence de cent vingt appartements, du T2 au T4, avec piscine intérieure et espace balnéo. Groupe rhônalpin, Lagrange est aujourd’hui présent dans plus de cent quarante stations de sports d’hiver, sur tous les massifs français, en Andorre, en Suisse et en Autriche. BIOPARK Première pierre à Archamps Illustration de la vitalité de la coopération scientifique franco-suisse, la première pierre du Biopark d’Archamps vient d’être posée en Haute-Savoie. Cette structure transfrontalière axera ses recherches sur le vieillissement et la longévité, et notamment sur les pathologies neurodégénératives liées au vieillissement. Le Biopark d’Archamps sera implanté dans l’ancien Forum, bâtiment qui abritait notamment le Cerma (Centre européen de recherche médicale avancée). Une vingtaine de chercheurs et techniciens travailleront sur le site. Inauguration à la rentrée 2007. SPECTACLE Les Folies du Lac affolent les compteurs Pari gagné pour Les Folies du Lac. Au lac d’Aiguille, à Chateauneuf-sur-Isère, la salle de music-hall drômoise accueille, depuis fin 2003, plus de 80 000 visiteurs par an. Et, elle semble en passe de battre ce record d’affluence puisque son nouveau spectacle, conçu dans le pur esprit des comédies musicales, a déjà séduit 20 000 visiteurs en deux mois, soit une progression de 30%. Pour renforcer l’attractivité du site, le propriétaire a inauguré en début d’année, à proximité, une résidence hôtelièrebalnéothérapie de quatre-vingtdix appartements répartis en quinze corps de ferme. Montant de l’investissement : 10 millions d’euros. RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE LUFTHANSA Une vraie business class au départ de Lyon de 9,9 millions aux côtés de l’Etat et la Région Rhône-Alpes. Lufthansa vient de lancer sa nouvelle business class au départ de Lyon. En condamnant les sièges centraux/voisins, les passagers bénéficient d’un confort accru et de davantage d’intimité. Selon le type d’appareil, les passagers business class sont donc désormais seulement deux ou quatre par rangée. Deuxième compagnie derrière Air France, au départ de Lyon Saint-Exupéry, Lufthansa dessert les villes de Düsseldorf (17 vols/semaine), Francfort et Munich (28 vols/ semaine). Par ailleurs, le mois dernier, plus d’un million de bouteilles de beaujolais nouveau ont été acheminées à travers le monde par Lufthansa Cargo. COMMERCE Marques Avenue fait revivre Romans Ouverte au public depuis fin mars, l'extension de Marques Avenue, à Romans, se révèle être un succès. Le premier village de marques à prix réduits du sud de la France a enregistré une hausse de 45 % de son chiffre d’affaires sur les six premiers mois. Le site a notamment étoffé son offre dans le domaine du sport, de l'enfant et de la maison. Cette diversification, conjuguée à l'arrivée de marques à forte notoriété (Nike, Arc International, Petit Bateau, Comptoir des Cotonniers), a permis de « séduire de nouveaux consommateurs en provenance du grand sud et de la région lyonnaise en particulier », souligne la direction qui estime que « le cap des deux millions de visiteurs annuel, visé à horizon 2010, pourrait être franchi dans un délai plus proche ». Marques Avenue, qui emploie 255 personnes, rassemble désormais 62 boutiques (contre 44 lors de l’inauguration en 1999) et dispose de 465 places de parking. FLUVIAL Un nouveau terminal sur le port Édouard-Herriot Face à la progression du trafic et pour hisser le port de Lyon Édouard-Herriot au niveau des plus grands ports fluviomaritimes, la Compagnie nationale du Rhône mettra en service le 9 décembre prochain un nouveau terminal. Construit sur une plate-forme de dix hectares offrant une capacité de stockage de plus de huit hectares, ce terminal est doté d’un quai de déchargement de 200 mètres. Il permettra ainsi la réception de deux barges avec leurs pousseurs et de deux autres barges en largeur. Sans compter le portique mobile qui se déplace sur toute la longueur du quai et permet le stockage entre les pieds du portique de huit rangés de conteneurs. « Avec ce second terminal à conteneurs, la CNR double la capacité de traitement de conteneurs au Port de Lyon », résume-t-on à la CNR. Un ouvrage qui aura nécessité 16,5 millions d’euros d’investissements pris en charge par la CNR à hauteur SCOOTERS Une nouvelle concession à Brignais Bonne nouvelle pour les amateurs de beaux scooters italiens. La plus grande concession de l’agglomération lyonnaise vient d’ouvrir ses portes à Brignais. Elle commercialise les marques Piaggio, Vespa et Gilera sur un espace flambant neuf, comprenant un show-room, des corners thématiques, un espace vêtement et un vaste atelier pour la préparation et le SAV des machines. Cette nouvelle concession présente notamment en avant-première le révolutionnnaire MP3, scooter hybride à trois roues lancé par Piaggio. 7 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 RHÔNE-ALPES GASTRONOMIE NOËL DANS LES ÉTOILES À l’approche des fêtes, huit des plus grands chefs rhônalpins confient leurs souvenirs de Noël. Ils en profitent pour dévoiler leurs bonnes adresses et prodiguer chacun un conseil de cuisine. À déguster sans modération. PAUL BOCUSE « POUR LA DINDONNE, UN ENTERREMENT DE PREMIÈRE CLASSE » A. DE SORBAY IL Y A BIEN LONGTEMPS que Paul Bocuse ne fête plus Noël en famille. « Noël, c’est toujours une histoire de famille… mais pas toujours avec la même. Et, pour moi, ce serait beaucoup trop compliqué », confie-t-il avec un petit sourire malicieux. Heureusement, il reste les souvenirs, comme ces merveilleux Noël passés dans le nid douillet de sa grand-mère paternelle, Marie Bocuse, à Collonges-au-Mont-d’Or. « À l’époque, il n’y avait pas de dîner de Noël car on allait à la messe de minuit. La fête, c’était le 25 décembre, à l’heure du déjeuner ». Un repas pantagruélique où se retrouvaient enfants et petits enfants pour déguster une dindonne bien dodue. « Elle allait la chercher une dizaine de jours avant Noël, à Crémieu, se souvient le grand chef lyonnais. La bête, encore vivante, était tuée et bourrée de truffes avant d’être enveloppée dans du papier de boucher. La dindonne ainsi préparée était enfouie dans la terre, ce qui permettait à la truffe de se développer dans la chair et de lui donner un fumet inimitable. Au petit matin, le jour de Noël, la volaille était déterrée et cuite dans un bouillon de bœuf. Il ne restait plus qu’à la servir avec une bonne vinaigrette à l’huile de noix. Et le lendemain, c’était encore fête avec le consommé et les tomates farcies ! ». Cette année, comme les précédentes, Paul Bocuse vivra les fêtes de Noël au milieu de sa brigade, à l’Auberge du Pont de Collonges. « Le restaurant est toujours ouvert le soir de Noël et le 25 décembre. À chaque fois, on accueille une centaine de clients, presque exclusivement des habitués, sans flonflon ni cotillons ». SON CONSEIL « Plutôt que de servir la traditionnelle dinde de Noël, pourquoi ne pas varier les plaisirs, cette année, en optant pour un gigot d’agneau en chevreuil. Pour cela, choisissez un bon gigot que vous aller faire Dans cette ambiance emprunte d’une grande sobriété, Monsieur Paul n’a pas prévu de menu spécial Noël. En revanche, il a déjà mis au point son menu de la Saint-Sylvestre. Avec foie gras poêlé, soupe aux truffes noires, homard, selle de chevreuil… P.A. Auberge du Pont de Collonges : 40, quai de la Plage, 69660 Collonges-au-Mont-d’Or. SES BONNES ADRESSES mariner dans du vin rouge, durant deux jours, avec carotte, oignons, céleri et bouquet garni. Le jour-J, il suffit de le faire rotir et le servir avec sa marinade, accompagnée d’une purée de marrons ». 8 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 Foie gras et saumon fumé : Rolle (Halles gourmandes : 102, cours Lafayette, Lyon 3e). Cervelas truffé : Sibilia (Halles gourmandes). Jambon cru : Bellota-Bellota (Halles gourmandes). Poissons et crustacés : Pupier (Halles gourmandes). Huîtres : Merle et Rousseau (Halles gourmandes). Bûche : Bernachon (42, cours Franklin-Roosevelt, Lyon 6e). Pain : Pozzoli (18, rue Ferrandière, Lyon 2e) et Jocteur (5, place Henri-Barbusse, Lyon 9e). « J’avais imaginé marier les saveurs de la Bresse et de l’Atlantique ». C’est sur le marché d’Audierne, au terme d’une balade vivifiante en bord de mer, que Georges Blanc achète le meilleur du terroir breton. Des langoustines et homards vivants accompagnés de crevettes « bouquet » qui finiront poêlés dans du beurre salé breton et une farandole de petits légumes pour accompagner la savoureuse volaille. « D’excellents produits, des amis sincères… et la femme aimée, que souhaiter de plus ?», sourit Georges Blanc. Pour la Saint-Sylvestre, le chef de Vonnas, déclinera « 12 saveurs avant les 12 coups de minuit ». Autour de la pièce maîtresse, la fameuse poularde de Bresse servie dans un bouillon corsé à l’huile de truffe, seront proposées entre autres une soupe sauvage autour des cuisses de grenouilles et de la truffe noire, une aiguillette de turbot de ligne, un cœur de cardon à la truffe et une petite tatin d’endives, sabayon à la verveine ou encore une chartreuse de pointes d’asperges au tourteau et caviar Osciètre royal. C.F. Restaurant Georges Blanc, 01 540 Vonnas. SON CONSEIL « Pièce festive par excellence, le chapon de Bresse ne souffre aucune erreur de cuisson. Pour éviter d’avoir des cuisses rosées, on a souvent tendance à trop faire cuire le chapon et le blanc perd son fondant et son moelleux. Il est donc conseillé de cuire la volaille en deux temps. Aux deux tiers de la cuisson, sortez le chapon du four et détachez les cuisses dont vous prolongerez la cuisson ». JEAN-LUC MÈGE SES BONNES ADRESSES Volailles de Bresse : Au Chapon bressan (L’Huppe, BP 8 - 01340 Montrevel-en-Bresse). Fromages : Fromagerie Chevenet (71870 Hurigny). Beurre et crème fraîche : Coopérative laitière d’Etrez-Beaupont (Montepin, 01340 Etrez). GEORGES BLANC « ENTRE BRESSE ET BRETAGNE » GEORGES BLANC CHEF DU PRESTIGIEUX RESTAURANT de Vonnas (Ain), Georges Blanc, dont la troisième étoile, obtenue en 1981, brille depuis un quart de siècle au-dessus de la maison Blanc, aime les plaisirs simples. « Je garde un excellent souvenir de Noël 2005 », se souvient le seigneur de la Bresse dont les établissements sont traditionnellement fermés le 24 décembre. Cette année là, le chef habitué à passer les fêtes à l’étranger, est invité en Bretagne pour un réveillon entre amis. Inévitablement, c’est lui qui officie aux fourneaux. « Faire la cuisine en petit comité est un vrai plaisir », avoue l’infatigable ambassadeur du poulet aux pattes bleues et à crête rouge, qui a pris soin de glisser dans ses bagages deux joyaux du terroir bressan : un chapon AOC apprécié pour sa chair moelleuse et sa saveur incomparable ainsi qu’une terrine de foie gras de sa fabrication. 9 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 RHÔNE-ALPES GASTRONOMIE PIERRE ORSI « LE RÉVEILLON DU MILLÉNAIRE » D.R. C’EST DEPUIS PLUS DE VINGT ANS l’une des rares adresses gastronomiques lyonnaises ouvertes pour les fêtes. Au point que l’étape gourmande, célèbre pour ses décors raffinés et son mythique réveillon russe du 13 janvier, fait partie des incontournables de la saison, au même titre que la papillote Révillon. Ce que confirme dans une intonation théâtralisée le volubile propriétaire des lieux : « Ce n’est pas une adresse d’été, on y est mieux en hiver… ». Il aime cette saison, les mendiants de Bahadourian et les chocolats chauds. Se rappelle aussi du réveillon du millénaire, petite folie préparée deux ans à l’avance pendant laquelle il s’est « éclaté ». « C’était pour tout le monde l’année de la démesure, les prix étaient incroyables, nous avions vingt-et-un Américains de Chicago qui avaient réservé depuis un an et du champagne Roederer, cuvée Cristal 2000. Un mathusalem, une rareté », précise, doctoral, le chef. « Il y avait aussi un Sauternes 1937 et un armagnac 1893 et même, surprise, des orto- lans qui sont pourtant prohibés », chuchote l’homme. « Tout le repas s’est déroulé sur le thème du XXe siècle avec des références à chaque décennie, ce qui nous a mené jusqu’à la soupe à l’oignon au petit matin. Ensuite, je suis rentré. Je n’arrivais pas à dormir. Alors, j’ai allumé la télévision et je suis tombé sur la chorégrahie de Philippe Decouflé sur les Champs-Élysées. C’était beau. À ce moment là, j’ai eu le sentiment d’avoir fait les choses bien… ». Au menu du 24 décembre, cette année, Pierre Orsi va notamment concoter des ravioles de foie gras de canard au jus de porto et truffes, puis un homard acadien en carapace, un saintpierre rôti aux câpres, parfum d’herbes suivi d’une noisette de chevreuil sauce au poivre. SON CONSEIL sur la paume de la main et portez le à la bouche. La langue doit alors écraser le caviar contre le palais. Avec un caviar frais, les grains éclatent bien en bouche et ne coulent pas sur les gencives ». A.G. SES BONNES ADRESSES Pain : Pozzoli. Foie gras au torchon : Dubernet (102, cours Lafayette, Lyon 3e). Veau : Trolliet (Halles gourmandes). Huile d’olive : Huilerie Richard (Nyons dans la Drôme et 110, boulevard de la Croix-Rousse, Lyon 1er). STÉPHANIE FRAISSE « Pour reconnaître un bon caviar, il faut tout d’abord regarder si la boîte ne présente pas de traces de coulées. S’il y en a, cela signifie que le caviar a déjà commencé son altération. Pour le goûter, disposez-en une petite portion MICHEL TROISGROS UN RÉVEILLON DE CHIEN « CE FUT UN NOËL EXCEPTIONNEL ». De Michel Troisgros, fils et petit-fils de cuisiniers, qui dirige avec sa femme, MariePierre, la maison Troisgros de Roanne, on connaît le goût pour la grande cuisine, acidulée de préférence. On connaît moins son amour des chiens. Sacré « chef de l’année 2003 » par le guide Gault/Millau et gratifié de trois étoiles au Michelin, Michel Troisgros possède une femelle Bouvier Bernois qui, en 2003, lui a offert un joli cadeau. « Il y a trois ans, se souvient le chef, Noël est tombé un mardi, jour de fermeture du restaurant ». Exceptionnellement, Michel Troisgros passe donc le réveillon avec les siens. Foie gras, poularde pochée à la vinaigrette et paillasson de pommes de terre; sapin et papillotes; même la 10 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 neige était au rendez-vous ajoutant à la magie de cette nuit particulière. Mais le plus beau restait à venir. Juste après les douze coups de minuit, Sherpa met au monde huit petits Bouvier Bernois dans la neige. « Nous avons veillé ces petites boules de poils toute la nuit », se souvient, encore ému, Michel Troisgros. « C’était vraiment un Noël hors du commun que la nature nous a donné ». Cette année, la maison Troisgros, ouverte les 24 et 25 décembre, déclinera la « Magie de Noël » autour de noisettes de chevreuil, sauce potiron et poivre vert, conchiglioni de chanterelles, précédées de ravioles de foie gras et truffes en consommé vermillon, d'un moelleux de coquilles SaintJacques à l’oursin, crème citronnelle et d’un savoureux fumet de bar à la neige de navet. Sans oublier le grand dessert de Noël. C.F. Hôtel Restaurant Troisgros (Place Jean-Troisgros - 42300 Roanne). SON CONSEIL « Pour accompagner les desserts de fête, je suis un fervent défenseur de la crème Chantilly traditionnelle. Elle doit être montée au fouet et ne doit pas être trop ferme. Pour réussir la Chantilly, il est indispensable que la crème, l'eau et le saladier sortent du réfrigérateur tous les trois glacés. C’est l’assurance d’une Chantilly belle et légère ». SES BONNES ADRESSES Fruits et légumes : marché de Roanne (Place du marché de Roanne, tous les vendredis matin). Produits italiens : Qualitalia (38, rue Broca, Paris 5e). Fromages : L’Auvergnat (Les Halles Diderot, 42300 Roanne). À LYON La magie comme cadeau C’est dans l’écrin de la prestigieuse boutique Cartier de Lyon que Muriel Fiorini et son équipe vous accueillent pour des fêtes placées sous le signe de l’exception… Le 96 rue du Président Édouard-Herriot, tout comme l’emblématique 13 rue de la Paix à Paris, est un écrin mystérieux et raffiné où l’on célèbre une élégance naturelle nourrie de promesses et de surprises. Une adresse peuplée de créations rares et fabuleuses, parfois uniques, toujours magiques. Bague La Doña, or jaune 18 carats, citrine, diamants. K. Riou © Cartier 2006 Entrez dans l’univers brillant et sauvage de la nouvelle collection La Doña de Cartier… Un monde reptilien, inspiré du crocodile, qui déroule ses écailles d’or jaune, rose ou gris et ses Boutons de manchette pierres fauves, citrine et péridot, à la manière La Doña en argent d’une caresse... Le bras adopte un sac et massif rhodié. la main se pare d’une bague généreuse. Triple V © Cartier 2006 Il y a du volume, de la démesure et de l’éclat dans La Doña, lumineuse ligne serpentine déclinée en colliers, bracelets, chevalières, pendentifs, boutons de manchette… À découvrir également d’autres talismans, d’autres présents… la collection Himalia Perles, trésor de joaillerie qui marie l’or, les diamants et les perles; la collection Love, symbole de l’attachement amoureux, qui célèbre le couple, l’éternité et la complicité au féminin comme au masculin; et la mythique bague Trinity composée Montre La Doña de trois anneaux comme trois façons grand modèle de dire je t’aime… or jaune Tous les caprices sont permis, 18 carats sertie tous les cadeaux aussi… de diamants Stylo bille Louis Cartier La Doña, série limitée de 1847, exemplaires numérotés, plaqués or. C. Vigier © Cartier 2006 ronds. G. Imhof © Cartier 2006 CARTIER 96, rue Président Édouard-Herriot, Lyon 2e Tél. 04 78 38 63 30 Sac La Doña, en veau grainé et cuir de chèvre, couleur havane, doublure intérieure Jacquard, motif maillons de couleur marron, bijouteries de finition couleur « or vieilli ». L. Hamani © Cartier 2006 RHÔNE-ALPES GASTRONOMIE NICOLAS LE BEC L’ÉTOILE DE NICOLAS LE BEC brille décidément d’un éclat singulier. Brillant souvent là où ne l’attend pas. Son meilleur souvenir de fêtes aurait pu être celui de décembre 2003, date d’ouverture de son restaurant éponyme à Lyon, mais le chef, décidément, brouille les pistes, explique que « c’est très différent en ville », et préfère nous raconter les Noëls enneigés de Mégève. Ceux de la Haute-Savoie et des luxueuses Fermes de Marie, cadre magique dont le sol était recouvert d’une fine poudre blanche scintillante. Étape mythique que les happy-few gagnent en calèche. « Le lieu, vraiment authentique, contribuait à créer une atmosphère particulière. On servait la soupe au potiron dans sa coque. Il y avait un immense sapin avec les biscuits aux épices accrochés dans les branches, de la neige, des feux de cheminée… C’était Noël comme on l’imagine, lorsqu’il fait froid dehors et que l’on déguste, au chaud, dans un décor rouge velours, un vin chaud et une tranche de cake ». Pour le réveillon du Jour de l’An, le chef proposera un foie gras de canard rôti aux châtaignes grillées au feu de bois, puis un boudin blanc truffé, tranche de coing confite, un râble de lièvre rôti, chutney de kumquat et jus de betterave, des huîtres tièdes écume d'huile d'olive, pomme et céleri fraîcheur ou encore une pomme de terre fumée, crème acidulée au caviar. A.G. Restaurant Nicolas le Bec : 14, rue Grolée, Lyon 69002. JEAN-PIERRE CHAVANT NOËL 1947 H. BOISBLEURI À DEUX PAS DE GRENOBLE, Bresson abrite depuis 1852, l’auberge familiale des Chavant. Une « institution » incontournable avec, aux commandes de cette table régulièrement distinguée par les grands guides, Jean-Pierre Chavant, 72 ans, passionné comme au premier jour. Son meilleur Noël ? Il l’a passé dans cette belle bâtisse. « C’était en 1947, se souvientil. j’avais douze ans ». Après des années de privation - le restaurant était fermé pendant la guerre - la vie reprenait enfin quelques couleurs... « L’après-midi du 24 décembre, nous avions décoré un grand sapin avec le papier d’aluminium qui enveloppait le chocolat. À minuit, nous sommes allés à la messe avec nos galoches. Il y avait de la neige et chacun avait amené une bûche pour alimenter le fourneau de l’église. Dans la crèche, il y avait un ange qui baissait la tête pour dire merci lorsqu’on lui glissait une pièce. J’aimais bien le regarder et comme je n’avais pas de monnaie, je déposais des rondelles en cuivre… » Sur le chemin du retour, dans le froid hivernal et sous les flocons, c’était la fête : « Les gens chantaient. Et quand nous sommes arrivés à la maison, il y avait un bon feu dans le fourneau. Une chaude odeur d’écorces d’orange et de genévrier parfumait l’atmosphère et mes parents avaient préparé un vrai repas avec des huîtres, un pâté de foie maison, une dinde aux châtaignes et de la glace à la vanille ». 12 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 JEFF NALIN LES NOËLS DE MEGÈVE SON CONSEIL « Si vous accompagnez la dinde de Noël ou un gibier de topinambours, épluchez-les avec un petit couteau et faites les cuire ensuite dans une préparation composée à moitié d’eau et de lait. Ajoutez-y une cuillère de gros sel. Temps de cuisson : 15 minutes. Ils resteront ainsi blancs et goûteux ». SES BONNES ADRESSES Pain : Pozzoli. Fromages : Au Fil à beurre (44, grande rue de Vaise, Lyon 9e) et la Mère Richard (Halles gourmandes). Huîtres : Merle (Halles gourmandes) et le marché Saint-Antoine (quai Saint-Antoine, Lyon 2e). Pâtisseries : Maison Bouillet (15, place de la Croix-Rousse, Lyon 4e). Boudin Blanc : Sibilia (Halles gourmandes). Poisson : Pupier (Halles gourmandes). Charcuterie : Reynon (13, rue des Archers, Lyon 2e). Comble du bonheur, « il y avait aussi des papillotes et des oranges. Et nous avons chanté jusqu’à cinq heures du matin. Du haut de mes douze ans, c’était inimaginable… » Depuis, les horizons aux horizons ont succédé. Aujourd’hui, l’établissement, fermé pour Noël, met les petits plats dans les grands pour le Nouvel An avec, cette année, un menu de réveillon entièrement concocté autour du homard. « J’ai toujours aimé travailler ce crustacé », admet le chef qui invente sans cesse de nouvelles recette. « L’un de mes grands-pères était breton », souffle-t-il. Ceci explique peut-être cela… H.B. SON CONSEIL « À moins de préférer les savourer pochés, il faut toujours flamber les crustacés. Le fumet revient ainsi sur la chair, ce qui en intensifie le parfum ». SES BONNES ADRESSES Truffes : Lucien Merveilleau (Hameau l’Aragnat, Quaix en Chartreuse). Charcuterie : Catherine et Richard Schmidhauser (La charcuterie à la ferme, route du col des Ayes, Theys). Viande : Étienne Zuccarelli (Boucherie La Centrale des Halles, Halle Sainte-Claire, Grenoble). Poisson : Poissonnerie Lachenal (rue du 4e Régiment du Génie, Grenoble). Volaille : pour les chapons notamment, Roger Mazella, aux Halles Saint-Claire, Grenoble. Fromage : Bernard Mure-Ravaud (Fromagerie Les Alpages : 2, rue de Strasbourg, à Grenoble). RHÔNE-ALPES GASTRONOMIE RÉGIS MARCON C’EST NICHÉ AU CREUX D’UN VILLAGE en altitude au nom évocateur, Saint-Bonnet-le-Froid, que Régis Marcon, enfant du pays, a trouvé son bonheur. C’est en effet là, à 1 135 mètres d’altitude, aux confins de l’Ardèche et de l’Auvergne, que le chef dirige son restaurant et un hôtel, le Clos des Cimes. Presque toute sa vie, ce lauréat de la troisième étoile Michelin en 2005 est resté sur sa terre natale. « Je me souviens des fêtes de Noël de mon enfance, les marrons glacés de l’Ardèche toute proche, les noix et les châtaignes dans le four à bois, la chaleur de la famille qui se rassemble autour du feu pour gratter les châtaignes (…) J’aimais beaucoup Noël. C’était un moment propice pour faire des bûches pâtissières. D’ailleurs, si j’ai mordu à la cuisine, c’est par la pâtisserie. » Mais son vrai grand souvenir de Noël, le chef étoilé le situe bien loin des fourneaux maternels. « À l’âge de huit ans, j’ai eu ma première paire de ski. Cela a marqué ma vie de gosse. C’était dans les années 1966-67. Je savais que c’était là un gros effort de la part de mes parents. » Régis Marcon a d’ailleurs bien failli exercer son métier sur les pentes enneigées. Très jeune, il est diplômé d’État en ski de fond et ski alpin. Parallèlement à la cuisine, Régis Marcon fait « quelques saisons » avant d’être rattrapé, à 22 ans, par la chaleur des cuisines. Il fait alors ses armes dans le restaurantbistrot maternel et poursuit sa route vers les sommets culinaires avec le succès qu’on lui connaît. « J’ai toujours aimé la montagne », insiste celui qui continue de participer, chaque année, à la Transjurassienne. Y.P. Le Clos des Cimes, Le Village, 43 920 Saint-Bonnet-le-Froid. ANNE-SOPHIE PIC « MON PREMIER NOËL AVEC NATHAN » D.R. IL N'Y A PAS L'OMBRE d'une hésitation quand Anne-Sophie Pic, la jeune chef valentinoise de 37 ans, élue chef de l'année 2006 au guide Champérard et Espoir 3 étoiles au Michelin, évoque son meilleur souvenir de fêtes. Spontanément et avec émotion, cette digne héritière d'une longue lignée de virtuoses des fourneaux, - elle représente la quatrième génération - vous dira que c'était l'an dernier. C'était tout simplement son premier Noël avec le petit Nathan, son fils, alors tout juste âgé de deux mois. Un moment de vrai bonheur qu'elle 14 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 D.R. « MA PREMIÈRE PAIRE DE SKI » SON CONSEIL « Pour bien réussir le chapon, le pocher pendant cinq minutes avant de le faire rôtir. C’est une technique inspirée de la cuisine asiatique (canard laqué) qui permet à la volaille d’avoir une peau plus craquante ». SES BONNES ADRESSES Truffes : Pébeyre SA (rue Frederic Suisse, 46000 Cahors). Volailles : Volailles Jean Vey (zone artisanale de bleu, 43000 Polignac). Crustacés : Société SDAB (Vallon Saint-Guénolé, 29660 Carantec). avait choisi de savourer en toute intimité autour du sapin, avec son époux, David Sinapian, directeur général de la Maison Pic. Un de ces moments rares, loin de l'agitation que suppose la gestion de ce grand établissement dont elle assume la responsabilité depuis 1998. Cette année encore, Noël sera familial - le restaurant est traditionnellement fermé - mais Anne-Sophie mettra une fois encore les petits plats dans les grands pour le menu du Nouvel An. Elle qui aime particulièrement travailler la truffe, le foie gras, le loup de mer comme le pigeon de la Drôme ou les escargots… H.B. SON CONSEIL « Pour réussir son repas de fêtes, il est préférable de privilégier, pour son menu, un plat qui va mijoter comme un civet de chevreuil. En effet, ce type de plat peut être préparé à l'avance et permet ainsi, le jour J, de profiter de ses convives en s’évitant un stress inutile ». SES BONNES ADRESSES: Foie gras : Festin de France-Andignac à Castelnau-Chalosse (Landes). Truffe : Ayme Truffes, Domaine de Bramarel, à Grignan (Drôme). Huile : Richard à Nyons et Aouste-sur-Sye (Drôme). RHÔNE-ALPES GASTRONOMIE LES NOUVEAUX AMBASSADEURS DE LA CUISINE SAVOYARDE TOUT COMMENCE par un constat : depuis la création des grands axes autoroutiers, touristes et voyageurs passent beaucoup en Savoie… trop souvent sans s’arrêter. Or, aux pieds des stations de sports d’hiver, le bassin chambérien brille sous un ciel étoilé. Au « Bateau Ivre », au Bourget-du-Lac, la cuisine raffinée de Sous la présidence de Jean-Pierre Jacob, chefs et cavistes ont décidé de sortir de leur cuisine pour dévoiler et promouvoir le savoir-faire savoyard. Jean-Pierre Jacob est couronnée de 2 macarons au Guide Michelin. Sous la pyramide de verre de « L’Essentiel », à Chambéry (1 macaron), Jean-Michel Bouvier surprend toujours par l’originalité d’une farandole de mets qui inonde le palais des saveurs et senteurs de la Savoie. La vue imprenable sur le lac du Bourget de « l’Auberge Lamartine » (1 macaron) à Bourdeau, ne vole pas la vedette à la cuisine épurée de Pierre Marin qui sait révéler les saveurs des produits de saison. Pas question de débaptiser cette ancienne remise de 1640 : « La Grange à » (1 macaron), à deux pas de la plage du Bourgetdu-Lac, est aujourd’hui l’écrin du talent de Jean-François Trépier. Manuel Taroucco veille sur « Le Mont Carmel » (3 fourchettes); Son chef, Yves Vincent, sublime les recettes savoyardes d’antan autour de rencontre impromptues sucrées sâlées, sans oublier le foie gras, sa spécialité… revisitée. PROMOUVOIR LE SAVOIR-FAIRE SAVOYARD Tous ces artistes du piano ont en commun l’amour de leur métier. Respect mutuel et amitié les lient. Une amitié partagée avec Daniel Bernard et Jean-Marc L’Hospital, deux passionnés de bons crus qu’ils sélectionnent dans « La Cave des Halles » chambérienne. La partition est écrite : le Groupement d’intérêts économiques (GIE) Savoie, Vin et Gastronomie naît à la fin de l’année 2004. Sous la présidence de Jean-Pierre Jacob, chefs et cavistes ont décidé de sortir de leur cuisine pour dévoiler et promouvoir, à travers la France et au-delà, le savoir-faire savoyard. Aux quatre coins du globe, ils participent aux événements, salons, rencontres… qui leur offrent une tribune. « La gastronomie française existe aussi en région… et en Savoie. À l’international, nous ne sommes pas seuls et nous devons préserver notre rang, notre spécificité dans le travail de bons produits locaux qui peuvent surprendre les gourmets », confie Manuel Taroucco. Mais la promotion d’un savoir-faire n’a pas d’avenir sans la transmission : le soutien de nouveaux talents est aussi la raison d’être de Savoie, Vin et Gastronomie. Les cinq chefs savoyards accueillent les « futurs grands » dans leur cuisine, les propulse à la tête d’un de leur restaurant, avant de les aider à signer leur propre carte… Jean-Pierre Jacob, Jean-Michel Bouvier, Pierre Marin, JeanFrançois Trépier et Yves Vincent sont infatigables, intarissables. Ils aiment leur terroir et la richesse de ses saveurs qu’ils n’aspirent qu’à partager. Ils sont têtus et généreux… savoyards, tout simplement. MARIE BALDASSINI 16 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 PHOTO : D.R. C’est l’histoire de cinq grands cuisiniers, unis par une même passion, celle de la gastronomie et une envie, faire connaître et apprécier au plus grand nombre, un talent et une créativité, dans le respect de l’identité savoyarde. RHÔNE-ALPES GASTRONOMIE LA CHINE S’ÉVEILLE À LA CUISINE LYONNAISE La quenelle de brochet et les bugnes lyonnaises viennent de faire leur entrée sur les tables chinoises. Grâce au petit écran et à un chef de l’Institut Bocuse. L’HORIZON CULINAIRE DES CHINOIS vient de s’élargir aux spécialités lyonnaises. Durant cinq jours, Eric Cros, chef formateur de cuisine à l’Institut Bocuse, a en effet participé à l’émission télévisée Cuisine quotidienne sur Channel Young. « Chaque émission d’une vingtaine de minutes a donné lieu à la réalisation d’un plat. J’ai préparé une entrée, deux plats principaux et deux desserts », explique-t-il. La salade de lentilles vertes, la quenelle de brochet, la fricassée de volaille de Bresse et son gâteau de foie blond de poularde, les bugnes lyonnaises et le soufflé glacé aux marrons confits n’ont donc plus aucun secret pour des millions de gastronomes chinois. Mené par Ye Wang, une étudiante chinoise lauréate du trophée 2006 des « Jeunes Ambassadeurs » de Lyon, ce projet rapproche encore plus Rhône-Alpes et la Ville de Shanghaï, jumelés depuis vingt ans. « Les Chinois ne connaissaient pas Lyon comme capitale de la gastronomie alors que la cuisine française est très réputée en Chine », fait savoir Ye Wang qui a découvert la culture culinaire de la Capitale des Gaules durant ses études à l’Ecole Centrale de Lyon. L’erreur est aujourd’hui réparée… Dans un pays qui s’ouvre au tourisme, l’opération a permis de promouvoir la région Rhône-Alpes et les produits de son terroir. « Pour chacune des recettes, l’histoire des produits et leurs particularités ont été mis en avant », souligne Eric Cros. Une occasion de vanter les mérites gustatifs de la volaille de Bresse ou des marrons d’Ardèche. « Tous les plats sont faciles à réaliser et élaborés à partir d’ingrédients disponibles en Chine, indique le chef cuisinier. Nos spécialités devraient plaire aux Chinois car le poisson ou la volaille, par exemple, sont des aliments de base de leur cuisine ». D.R. CHLOÉ MONTALE Le présentateur de l’émission chinoise Cuisine quotidienne, Eric Cros et Ye Wang. 18 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 LAETITIA PERBET RHÔNE-ALPES GASTRONOMIE ANTHONY BONNET, LAURÉAT DU « GAULTMILLAU D’OR » LYONNAIS LE MAGAZINE GAULTMILLAU a décidé d’honorer à Lyon le chef du restaurant Les Loges de l’hôtel Cour des Loges. Avec ce Gaultmillau d’Or, Anthony Bonnet se voit donc confirmer, à 24 ans seulement, dans un rôle de locomotive de la nouvelle génération lyonnaise. Originaire de Saint-Forgeux, village proche de Tarare, Anthony Bonnet a fait ses classes dans deux établissements prestigieux de la région, chez Jean Brouilly, à Tarare, puis chez Philippe Gauvreau, à La Rotonde de La-Tour-de-Salvagny, avant de rejoindre ensuite Les Loges, côtoyant quelques temps Nicolas Le Bec, avant que celui-ci ne vole de ses propres ailes, en Presqu’île. Sa cuisine est un raccourci de sa précoce mais prometteuse carrière : « Un attachement à des valeur originelles, que je n’ai jamais réellement quittées, avec des saveurs issues des potagers et des vergers familiaux, sublimées par un travail incessant », explique-t-il. Ses compositions, présentées à l’image d’un roman gourmand, avec actes et chapitres, le confirment, illustrées par exemple par sa « raviole de queue de bœuf », inspirée d’une cuisine familiale simple mais de qualité. Également, pour les gourmets, Antony Bonnet a décidé de faire le pari d’une pâtisserie gastronomique, c’est-à-dire imaginée et façonnée par des cuisiniers. Pour Cour des Loges, cette distinction doit permettre à l’établissement d’envisager un nouveau départ dans les plaisirs de la table. Avant la célébration de ses vingt ans d’existence, cette reconnaissance gastronomique le replace fort opportunément au cœur du dispositif gourmand du quartier Renaissance. J.-F. BELANGER 19 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 RHÔNE-ALPES GASTRONOMIE LA CUISINE À LIVRES OUVERTS La gastronomie rhônalpine inspire les auteurs régionaux. De nombreux ouvrages et guides sortent en cette fin d’année. Petite sélection d’une prose aux multiples saveurs. CUISINE DES PAYS DE SAVOIE Originaire de Savoie, attachée à ses racines, Luce Emeriaud, qui tient aujourd’hui chambres et table d’hôtes dans les Hautes-Alpes, signe un carnet de recettes traditionnelles de Savoie et HauteSavoie. Des recettes simples du terroir, illustrées d’aquarelles de Marie-Paule Roc, pour concocter soupe aux orties, gratin de courge, farcement, crozets, diots aux vin blanc, tartiflette et autres spécialités savoyardes. Dans la même collection et du même auteur : La cuisine des Alpes Dauphinoises. Cuisine des Pays de Savoie aux Editions Libris, 15 euros. CUISINER, C’EST MA NATURE Christian Têtedoie s’est vite imposé parmi les grands noms de la gastronomie lyonnaise. Il parvient à conjuguer à merveille créativité et tradition avec, comme credo, le respect des produits selon les arrivages de saison. Illustrées par les photos de Véronique Védrenne, les soixante recettes de cet ouvrage préfacé par Paul Bocuse reflètent bien l’inventivité de la cuisine de Christian Têtedoie. Au menu, pain perdu d’épices au foie gras, soupe de grenouilles et escargots, ris de veau rôti, homard et tête de veau confite au jus de carotte, chaud-froid de poire farcie à la pâte d’amande… Cuisiner, c’est ma nature aux Editions Xavier Lejeune, 29,90 euros. LA BONNE CUISINE LYONNAISE Après le succès rencontré par Les bonnes recettes des bouchons lyonnais, Evelyne et Jean-Marc Boudou reprennent du service pour nous proposer, cet hiver, un autre ouvrage dédié à la capitale de la gastronomie. Velouté de volaille, fonds d’artichauts au foie gras, œufs en meurette au beaujolais, carpe farcie de la Dombes, volaille demi-deuil, cardon au gratin, matefaim… Au total, une cinquantaine de recettes pour découvrir - ou redécouvrir - les grands classiques de la cuisine lyonnaise. La bonne cuisine lyonnaise aux Éditions Libris, 15 euros. 20 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 VOYAGE GOURMAND EN RHÔNE-ALPES Signé des journalistes Françoise Petit et Jacques Paté, cet imposant ouvrage de plus de quatre cents pages s’invite au pays des saveurs, à la découverte des appellations d’origine contrôlée et des gourmandises du terroir rhônalpin. De la volaille de Bresse à la châtaigne ardéchoise, un hommage à des produits de caractère, des savoir-faire ancestraux et des chefs de réputation internationale. Une sélection d’adresses incontournables et d’événements festifs complètent ce panorama gourmand. Voyage gourmand en Rhône-Alpes aux Éditions Glénat, 45 euros. JEAN SULPICE, MA CUISINE DE SAVOIE Bouillon d’oxalis au vermicelle, suprême de volaille à la reine-després, gâteau de Savoie aux pistils de crocus… Formé chez les plus grands (Marc Veyrat, Edouard Loubet, Pierre Gagnaire…), Jean Sulpice est un explorateur, un aventurier de la gastronomie. Cet Aixois de 27 ans, depuis 2002 au piano de l’Oxalys, à Val Thorens, aime puiser son inspiration dans la nature, dans ses balades en montagne. C’est là qu’il goûte, qu’il sent, qu’il cueille, qu’il imagine une cuisine colorée et parfumée, empreinte d’une grande simplicité. Jean Sulpice, ma cuisine de Savoie aux Éditions Libris, 19,90 euros. BRASSERIE GEORGES La Brasserie Georges, plus qu’une enseigne chargée d’histoire, un mythe pour les amateurs de choucroute et de sérieux de bières. Dans Brasserie Georges, une brasserie au pays des bouchons, Jean-Louis André et Jacques Caillaut racontent l’épopée de cet établissement atypique, ainsi que le parcours d’une famille de brasseurs alsaciens, émigrés à Lyon, qui a su transmettre sa passion de génération en génération. Brasserie Georges aux Éditions Glénat, 30 euros. VEAUX, VACHES, COCHONS ET COMPAGNIE… Connaître les viandes, comprendre leur traçabilité et apprendre à les cuisiner. Philippe Gauvreau, chef du restaurant la Rotonde, deux étoiles, à Charbonnière, et Maurice Trolliet, boucher prestigieux des halles lyonnaises, meilleur ouvrier de France en 1986, prodiguent leurs conseils et dévoilent leurs recettes pour choisir et préparer toutes les viandes. Veaux, vaches, cochons et compagnie aux Éditions Glénat, 45 euros. SÉLECTION RÉALISÉE PAR PASCAL AUCLAIR COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES SPÉCIAL IDRAC JEUNES : LE GRAND DÉFI DE L’INTERNATIONAL Depuis quelques années, la mondialisation des échanges accélère l’internationalisation des écoles. Naturellement obligées d’accompagner le développement des entreprises à l'étranger, elles doivent impérativement former des étudiants capables de relever ce défi. « L’HEXAGONE EST TROP ÉTROIT ». Pour Jean-Paul Rousselet, directeur général de la société Rexor, filiale du groupe indien Gindal, dont le siège social est à Paladru, « aujourd’hui, ce sont les marchés à l’international qui permettent d’avoir une croissance de l’entreprise ». Même observation du côté de Damien Bertrand, directeur adjoint de GL Events, entreprise implantée à Brignais qui réalise plus d’un tiers de son CA à l’export, contre 3 à 4% il y a dix ans : « Aujourd’hui l’international est un moteur de croissance indispensable si on veut rester dans la course ». Selon la Chambre régionale de commerce et d’industrie, « en 2004, avec 37,3 milliards d’euros, les exportations régionales ont représenté 11,2 % de celles de l’ensemble du pays, plaçant RhôneAlpes au deuxième rang des régions françaises ». Premiers pays clients, ceux de l’Union européenne (près d’un établissement exportateur sur deux opère vers un autre pays de l’UE), même si les entreprises rhônalpines sont également nombreuses à se 22 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 tourner vers les autres zones d'exportation, et notamment vers les États-Unis, l’Asie et l’Océanie vers lesquels exporte un établissement sur quatre. L’INTERNATIONAL AU CŒUR DES PRIORITÉS DE L’IDRAC « Dans ce contexte de mondialisation, estime Jean-Paul Rousselet, également conseiller du commerce extérieur de Rhône-Alpes, les jeunes ont un rôle extraordinaire à jouer ». Tout comme les écoles qui, poussées par les entreprises et la concurrence internationale, doivent relever le défi de l’internationalisation. « L’international est au cœur de nos priorités, affirme Denis de Bénazé, directeur général de l’Idrac Lyon, qui souligne que « tous les étudiants partent à l’étranger ». En fin de première année d’études pour un stage culturel, lors de la troisième année pour un semestre ou un an d’études dans l’un des 48 établissements situés dans vingt et un pays différents, pour le stage TROIS QUESTIONS À… JEAN-LUC SOST Jean-Luc Sost est le directeur général d’ERAI (Entreprise Rhône-Alpes International), association créée en 1987 visant à promouvoir le tissu économique de la région au plan international. En 18 ans, l’association, qui compte 10 antennes en Europe, Asie et Amérique et 60 collaborateurs - dont 40 à l’étranger - a aidé plus de 3 000 PME de Rhône-Alpes à se développer avec succès à l’international. de fin d’études… les élèves sont incités à vivre une expérience à l’étranger. Signe des temps, selon Thierry Bourgeron, directeur des Ressources humaines de Casino, groupe présent dans une quinzaine de pays, il y a actuellement « une vraie appétence de la jeune génération pour l’international ». Si l’engouement reste fort pour l’Amérique du Nord, il croît toujours pour l’Asie « zone de croissance fabuleuse où les opportunités sont nombreuses » et l’Australie, mais aussi l’Amérique du Sud et l’Europe de l’Est. Quant à l’Europe - Angleterre, Allemagne et Espagne en tête -, elle reste un « marché naturel » largement plébiscité. COMPÉTENCES ET OUVERTURE D’ESPRIT Projet séduisant, la mobilité internationale, même en Europe, reste difficile. Le mythe doré de l'expatrié ne correspond pas toujours à la réalité du terrain et travailler à l’étranger peut être parfois plus difficile que dans son propre pays. « Il ne faut jamais oublier que le pays d'accueil ne nous a pas attendu pour fonctionner », témoigne Alexandra Coret, ancienne étudiante à l’Idrac, aujourd’hui directrice marketing pour un groupe de métallurgie en Espagne. « La concurrence est rude, prévient-elle. Par conséquent, il faut rapidement faire preuve de professionnalisme». Mieux vaut avoir prouvé son intérêt pour le vaste monde dès ses études, être fort d’une expérience professionnelle à l’international et maîtriser une ou plusieurs langues étrangères… « Pour réussir à l’international, renchérit Thierry Bourgeron, il faut évidemment maîtriser parfaitement l’anglais, être calé dans son domaine et surtout être dénué d’idées préconçues ». Qualités d’écoute, d’assimilation, de mobilité et d’humilité, il reconnaît être particulièrement exigeant sur le recrutement de ces futurs expatriés. Et privilégie le VIE (NDLR: Volontariat international en entreprise), bon sas d’entrée à l’international car il permet de « voir les jeunes évoluer en milieu multiculturel ». Quelles sont les fonctions les plus recherchées ? J.-L.S. - Les entreprises essaient de gagner des points de marge à tous les niveaux de leur chaîne de valeur et particulièrement sur le « back office » de l’export ou de l’import. Les jeunes qui sauront développer des compétences très pointues sur les procédures douanières ou les opérations de transports ou encore les instruments de paiement seront très recherchés car ils vont faire gagner de l’argent à leurs employeurs. Les entreprises ont besoin de personnes très « techniques », des spécialistes qui vont renforcer leur compétitivité. Ceci étant, les technico-commerciaux connaissant plusieurs cultures et capables de négocier dans des langues « rares » auront toujours de bons débouchés, malgré la concurrence avec de jeunes étrangers. Quelles sont les qualités indispensables pour réussir à l'étranger ? Sans hésiter la curiosité, l’audace, la flexibilité. Mais aussi la ténacité, l’envie de faire la différence. Je pense qu’un jeune qui aura tenté une première expérience entrepreneuriale pour montrer qu’il en veut et de quoi il est capable a toutes ses chances. Cela étant, il est toujours délicat de généraliser. C’est à chaque individu de développer ses qualités propres et de tracer son chemin. Un passage à l’international est-il un accélérateur de carrière ? Je crois que les jeunes cherchent moins qu’il y a quelques années à « faire carrière ». Ils désirent vivre de belles expériences tout en travaillant. L’international offre cette possibilité. Vu du côté de l’entreprise, les candidats ayant une expérience de quelques mois dans un pays sont devenus très nombreux. Pour se démarquer, il faut avoir fait au moins deux ou trois séjours de deux ou trois ans dans des pays vraiment différents. Le plus dur dans ce cas est d’avoir envie de revenir. CHIFFRES - En 2005, quelque 2 600 jeunes diplômés sont partis travailler à l'étranger dans le cadre d'un VIE, 25% de plus qu'en 2004. À mettre en regard avec les 40 000 candidatures reçues par Ubifrance qui gère le dispositif. (Source : Ubifrance, "Chiffres clés", décembre 2005). - Le ministère des Affaires étrangères estime à 3 % de la population active, soit 1,9 million de personnes, le nombre de Français travaillant à l'étranger. - Sur ces 139 000 cadres français en poste à l'étranger, le ministère des Affaires étrangères recense notamment 10 600 cadres scientifiques travaillant aux États-Unis. - En ce qui concerne les offres d’emploi cadre à l’international, la volumétrie globale annuelle des postes proposés représente un peu moins de 3% du volume global des postes, soit une estimation d’environ 4 000 offres en 2004. En revanche, ce marché est en croissance, avec plus 56% entre 2002 et 2004. (Source : Apec, base offres 2005) 23 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES SPÉCIAL IDRAC CES IDRACIENS CITOYENS DU MONDE Commencer à Londres, Barcelone, Shangai ou Sydney, beaucoup d’étudiants en rêvent. Un rêve que l’Idrac encourage en incitant les étudiants à se forger une expérience à l’étranger dès les premières années : cours dispensés dans une langue étrangère, année universitaire dans l’un des quarante-deux établissements partenaires, stages à l’international. Aujourd’hui, de plus en plus d’Idraciens débutent hors de l'Hexagone, notamment dans un grand groupe. Mais la concurrence est rude. Portrait de deux Idraciens citoyens du monde. MARC DESRAYAUD Directeur marketing de l’activité Rieter Filament Yarns Technologies chez Rieter Group (Suisse) IL EST PARTI alors que l’international n’était pas encore à la mode. Et n’est toujours pas rentré. À tout juste 40 ans, Marc Desrayaud, diplômé de l’Idrac en 1990, après une maîtrise d’électronique à Lyon I, est un homme heureux. « J’ai toujours voulu faire carrière à l’international et la réalité a dépassé ce que je pouvais alors imaginer », se félicite ce quadra, aujourd’hui directeur marketing en Suisse. Après un stage de fin d’études chez ABB France, leader mondial dans les technologies de l’énergie et de l’automation, Marc Desrayaud est muté à la maison mère en Suisse allemande en tant que responsable export. En 1993, il rejoint son employeur actuel et occupe différents postes de responsable des ventes avant de devenir responsable des activi- tés marketing pour l’une des activités du groupe. Parfaitement à l’aise en allemand et anglais, l’homme dirige une équipe d’une quinzaine de personnes sur trois sites en France, Allemagne, Suisse. Il travaille également en étroite collaboration avec les plates-formes internationales du groupe (Chine, Inde, MoyenOrient, USA, Europe) pour le suivi des marchés locaux. « Un poste à l’international est très prenant, très motivant, très valorisant, mais vous met en décalage perpétuel avec votre entourage », constate sans regret le quadra qui souligne la difficulté de conserver un « réseau social personnel ». Pourtant, il n’envisage pas d’autres horizons que lointains. « Rien n’est figé, la Chine peut devenir une alternative si cela amène quelque chose en terme de carrière », observe Marc Desrayaud. EMILIE REYNAUD Consultante en recrutement chez Michael Page International (Milan) EMILIE REYNAUD, 25 ANS, a démarré à l’international alors qu’elle était encore étudiante. Diplômée du programme École de commerce en 2003, option « Affaires Internationales », la jeune femme « très attirée par la dimension internationale » avait déjà effectué son stage de première année en Italie du sud et opté pour une 3e année en Angleterre à l’université de Newcastle. À la fin de ses études, après six mois de stage en Australie et en Nouvelle-Zélande, la jeune Idracienne enchaîne sur un VIE (Volontariat international en entreprise) à Milan, où elle intègre la filiale italienne de Novalys (développement international des entreprises) comme consultante export pendant vingt-quatre mois. Elle est ensuite recrutée par Cisco Systems, mastodonte américain spécialisé dans les réseaux internet, pour travailler au siège européen à Amsterdam. L’expérience tourne court et Émilie, aussi à l’aise dans la langue de Shakespeare qu’en italien, décide de retourner en Italie et intègre le bureau milanais de Michael Page. « J’ai toujours eu envie de travailler à l’international, s’enflamme la jeune consultante. Partir plus loin, voir plus grand, découvrir d’autres cultures, d’autres manières de travailler ». « Pour réussir à l’international, témoigne-t-elle, il faut évidemment maîtriser au moins l’anglais mais surtout avoir un tempérament curieux dénué de préjugés et être doté d’une solide capacité d’adaptation ». « Tout n’est pas rose, prévient-elle. Quand vous 24 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 arrivez, personne ne vous attend. Vous ne savez pas comment ça fonctionne, il faut trouver ses repères, recréer à chaque fois un cercle d’amis ». Pas question pour autant de rentrer en France. « Michael Page est implanté au travers de 122 bureaux dans dix-neuf pays et j'ai encore des fourmis dans les jambes…». Au centre en sombre sur la photo, Estelle Champigny a été consacrée lauréate VIE 2006 en Allemagne. ESTELLE, L’ASSURANCE VIE ESTELLE CHAMPIGNY, 24 ans, originaire de Grenoble, vit et travaille désormais en Irlande pour le service commercial d’une entreprise américaine. 24 heures sur 24, elle jongle entre français, allemand et anglais. Cette jeune diplômée de l’Idrac (marketing et management européen) débute avec vivacité et talent une carrière internationale. Le coup d’accélérateur s’est produit en Allemagne où elle a été consacrée lauréate VIE 2006. « Je cherchais du travail, et je me suis inscrite via internet comme Volontaire internationale en entreprise, ce qui permet aux sociétés de choisir parmi un vivier de 40 000 jeunes diplômés. Maped, entreprise rhônalpine leader en France dans les fournitures pour mobilier de bureau m’a choisie comme développeur de marché ». Durant vingt-quatre mois, à Stuttgart, elle a été leur seule ambassadrice. « C’était une mission intense. Je devais rencontrer tous les gros de la grande distribution ». Déjà partie un an dans une école allemande partenaire de l’Idrac, Estelle est à l’aise au pays de Goethe mais doit faire face à un défi. « Maped est inconnu là-bas et les Allemands sont très forts sur ce marché ». Pari réussi, dix-huit mois plus tard : « On a augmenté de 45% notre chiffre d’affaires et ouvert une dizaine de nouveaux comptes ». Un succès confirmé par le titre de lauréate VIE parmi tous les jeunes de 18 à 28 ans en mission dans le pays. Elle a aussi rencontré là-bas son fiancé irlandais, l’amour justifiant son départ vers d’autres horizons. Où elle a trouvé un job en une semaine… Tout sur les missions VIE sur le site www.ubifrance.fr « SE SENTIR BIEN DANS SON ÉCOLE » un autre mode de pensée du management, de la finance, puis de revenir dans son école. Interview de Julie Mleczko, journaliste responsable de la formation à Studyrama. Quels sont pour vous les critères qui permettent de bien choisir son école de commerce ? Julie Meczko - On nous pose souvent cette question, mais il n’y a pas de règle d’or. Pour trouver son école de commerce, on peut se fonder sur le prestige, la renommée d’une école, mais ce n’est pas par la garantie que l’on va s’y sentir bien. À Studyrama, on conseille en général, après un premier choix, d’aller visiter plusieurs établissements, de rencontrer les professeurs, avant de se décider. On peux aussi choisir son école en fonction de son ressenti, de sa personnalité, les matières enseignées. Si on veut faire du marketing, par exemple, ce n’est pas la peine de s’engager dans une école qui privilégie le management. La dimension internationale est-elle à prendre en compte parmi les critères ? J. M. - Bien sûr, mais aujourd’hui, il est rare que l’on n’ait pas un semestre obligatoire à l’étranger. Même si l’on ne souhaite pas aller travailler à l’étranger, c’est enrichissant de découvrir Aujourd’hui, est-ce qu’une école de commerce peut se passer d’un axe de développement international ? J. M. - Cela me paraît difficile. La mondialisation, on en parle, c’est un terme galvaudé mais on y est pourtant et cette dimension est entièrement intégrée dans le commerce, le marketing, le management. Comment s’assurer de la qualité d’un corps professoral, des moyens mis en œuvre pour l’insertion professionnelle? J. M. - Aujourd’hui, il est facile de lire sur internet qui intervient dans une école. On peut rencontrer les professeurs lors des journées portes ouvertes, des forums d’échanges. On peut aussi prendre l’annuaire des anciens élèves sortis entre un et cinq ans et téléphoner à cinq d’entre eux pour leur demander leur avis sur l’école et sur la facilité de l’insertion professionnelle après le diplôme. Leur avis sera donné en toute honnêteté. Les écoles de commerce qui recrutent post-bac ont vu une progression de leurs candidats depuis plusieurs années. Confirmez-vous l’attractivité des écoles de commerce post-bac ? J. M. - Oui, désormais, les classes prépas sont directement concurrencées par les écoles post bac. Celles-ci ont bâti un cursus où l’on met immédiatement un pied dans la pratique. Dès la première année, on entre dans le vif du sujet, le monde de l’entreprise, du travail, du commerce. Et cela rassure les étudiants. 25 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES SPÉCIAL IDRAC ÉVALUATION JACQUES PERRIN : « L’IDRAC DISPOSE D’UNE PLATE-FORME DE QUALITÉ » Pour Jacques Fontanel, « aucun système ne remplacera un bon cours ». DIPLÔMES LES LIMITES DU LMD Interview de Jacques Fontanel, économiste et viceprésident chargé des relations internationales à l’université Pierre-Mendès-France de Grenoble. Peut-on dire aujourd’hui, en France, que le système LMD (Licence, Master, Doctorat) fonctionne ? Jacques Fontanel - Oui. On critique aujourd’hui beaucoup l’insuffisance des moyens de l’université française mais elle a été très réactive sur le LMD et a réussi à l’installer en trois ans. Alors qu’en Allemagne, cela dépend des landers, et que l’Italie et l’Espagne ont du retard. Faites vous déjà le constat d’une meilleure mobilité, d'une meilleure lisibilité internationale ? J.F. - C’est relativement récent et nous n’avons pas le recul nécessaire. Mais dans notre université, à Grenoble, si l’année de mise en place a été en creux, l’année suivante, 20 % des effectifs sont partis à l’étranger. C'est encourageant. Quels sont les problèmes qui restent à résoudre ? 26 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 J.F. - On passe son temps à passer des examens et à organiser des sessions de rattrapage. Et ça, personne ne l’avait vu venir. Cela occupe un mois et demi dans l’année. Cela entraîne plus de bachotage et moins de cours. Or, pour moi, aucun système ne remplacera un bon cours. Il reste donc quelques ajustements à réaliser. QU'EST-CE QUE LE LMD ? Né de l’accord de Bologne à la fin du XXe siècle, il a pour objectif de rapprocher les systèmes universitaires européens et permettre plus de mobilité d’un établissement et d’un pays à l’autre. Le rythme d’obtention des diplômes est de trois, cinq et huit ans mais de façon souple car l’étudiant peut poursuivre, même s’il n’a pas validé tous les modules, et se rattrapper l’année suivante. Jacques Perrin est président de la commission du livre blanc du chapitre des grandes écoles, ancien directeur de l’ESCP Paris, et du Ceram de Sofia Antipolis. Il a également participé à la mise en place du visa dans le cadre de la commission nationale Helfer d’évaluation des formations et diplômes de gestion. Il nous parle de l’importance de ce visa pour les écoles, et évoque l’exemple de l’Idrac dont il a été le rapporteur à Lyon. Aujourd’hui, seule une quarantaine d’établissements peut s’en prévaloir. « La reconnaissance d’une école par le ministère constitue le premier niveau. C’est pour l’étudiant une assurance de qualité de la formation, des enseignants. Le visa s’intéresse plus particulièrement à l’axe international, à la gouvernance et à la pérennité de l’activité », explique Jacques Perrin. « Il permet avant tout à une école de s’insérer dans le dispositif de l’enseignement supérieur français, et sa transformation en LMD ». Le visa ne s’obtient désormais que pour un temps déterminé. Actuellement, on délivre des visas à trois, quatre ou cinq ans. L’Idrac Lyon l’a obtenu pour quatre ans « avec un certain nombre d’avis très favorables et des recommandations. L’Idrac a choisi plutôt une formation en marketing et management opérationnel, ce qui correspond à un besoin d’entreprises de toute taille », souligne positivement Jacques Perrin. « L’implantation de l’Idrac dans le pôle universitaire René-Cassin à Vaise est un avantage distinctif, une plate-forme à partir de laquelle elle peux établir des échanges de qualité. L’évolution est déjà en marche », conclut Jacques Perrin, confiant dans l'avenir de l'Idrac. COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES SPÉCIAL IDRAC DENIS DE BÉNAZÉ : « L'IDRAC, UN VISA POUR L’INTERNATIONAL » FIGURANT PARMI LA QUARANTAINE d’école de commerce dont les programmes sont visés par le ministère de l’Enseignement supérieur, l’Idrac cultive une image professionnelle et un esprit de famille, tout en prenant soin de s’ouvrir au monde. À Vaise, elle a ainsi naturellement trouvé sa place avec d’autres écoles du groupe IGS, au sein de l’université professionnelle internationale René-Cassin. Interview de Denis de Benazé, son directeur. Qu’est-ce qui distinge l’Idrac dans la forêt des écoles de commerce ? Denis de Benazé - On a fait trois choix fondamentaux: d'une part, le recrutement au bac qui favorise, dès la première année, une immersion des étudiants dans l’univers de l’entreprise et de la mondialisation, ce que ne permet pas une classe préparatoire. D'autre part, on privilégie un projet pédagogique et éducatif visant à faire éclore le potentiel personnel de chacun en s’appuyant sur l’action et la valorisation. Ici, il y une vraie ambiance. On forme des étudiants sérieux et sympas qui ne se prennent pas trop au sérieux. L’Idrac, ça plaît ou ça ne plaît pas. Enfin, notre troisième priorité, c’est de tracer une voie directe vers l’international. Ainsi, on a été parmi les premiers à aller en Chine lors de missions export en 1988. Cela fait partie de notre état d’esprit. On oublie trop souvent de le dire. Comment l’Idrac traduit-elle cette vocation internationale dans son cursus ? D.B. - Durant les cinq années, les étudiants restent en contact permanent avec l’international. C’est d’abord un état d’esprit. Avec une convergence logique de chaque cours (achats, finances…) toujours tourné vers l’international. On enseigne une dizaine de langues étrangères dont le chinois depuis douze ans, le japonais, l’hébreu. Une part importante du programme est délivrée en anglais. Dans beaucoup d’écoles, les stages sont facultatifs. Ici, dès la première année, on a une expérience obligatoire à l’étranger. En troisième année, l’étudiant a l’obligation de faire six mois, voire un an, dans une université étrangère. Quatre-vingts pour cent d’entre eux reviennent avec un double diplôme. Ceux qui ne font qu’un semestre à l'étranger ont droit à six mois supplémentaires, en anglais, à Lyon. Enfin, dès la quatrième année, l'étudiant peut choisir une dominante internationale. Combien accueillez vous d’étudiants étrangers ? D.B. - Une centaine est attendue cette année. C’est l’un de nos axes de développement, ainsi que la présence de professeurs étrangers, et l’accroissement de nos liens avec l’Amérique et l’Asie. Combien de vos élèves travaillent à l’international ou pour des multinationales ? D.B. - Trente pour cent aujourd’hui. Car je défends l’idée que notre positionnement international n’a pas forcément pour finalité que tous les étudiants soient des cadres export. En revanche, cette dimension doit être intégrée comme un fondamental pour travailler au siège parisien d’une multinationale, par exemple. Denis de Bénazé (à droite sur la photo), en compagnie de Marc Thomas, responsable du programme École de commerce et des Relations internationales à l’Idrac Lyon, précise qu’en troisième année, « l’étudiant a l’obligation de faire six mois, voire un an, dans une université étrangère ». L'IDRAC EN BREF - École créée en 1984 à l’initiative de Denis de Benazé. - 1 200 élèves en formation initiale. - Trois cents professeurs intervenants, 50 permanents. - 48 écoles ou universités associées dans vingt et un pays, onze doubles diplômes. 27 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 COMMUNIQUÉ RHÔNE-ALPES SPÉCIAL IDRAC L'IDRAC SUR TOUS LES FRONTS Deux idraciens, François Bonnet et Médéric Fauchille ont participé au 4L Trophy. Ce raid humanitaire qui relie Paris à Marrakech a pour objectif d’acheminer des fournitures scolaires au Maroc. Les étudiants de l’Idrac Lyon ont reconstitué le logo de l’association « le Petit Monde », qui s’attache à rendre plus agréable la vie de l’enfant hospitalisé.avec plus de 30 000 lumignons le 8 décembre dernier. Une équipe d’étudiants de l’Idrac Lyon participent à la « virade de l’espoir », journée de lutte contre la mucoviscidose. Le 20 juin 2004, signature d’un accord d’échange avec China Institut of Politics and Law à Shangai. Caroline Duclos et Capucine Pedrini ont organisé cette année la 19e édition du Trophée Golf de l’Idrac Lyon. Une fois de plus, le 12 mai dernier a été le symbole d’une journée réussie. 28 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 RHÔNE-ALPES TOURISME NOËL AU SOLEIL JFB Il est encore temps d’envisager une escapade exotique et ensoleillée pour les vacances de Noël. L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry offre de nombreuses possibilités, relayées par les voyagistes locaux. Petit catalogue en couleur. L’OCRE DE TOZEUR LE VERT DE LA RÉUNION OCRE COMME le sable du désert, la nuit tombante. À deux heures de Lyon, Tozeur combine la quiétude du désert, la magie de ses découvertes avec ses nombreux, et luxueux hôtels, que ce soit le Sofitel de Tozeur - doté d’un centre de remise en forme ou le Tamerza Palace. Pour les amateurs, le golf qui vient d’y ouvrir, fournit une opportunité supplémentaire. Pour les autres, dans les déserts de sable, de pierre ou de sel, les excursions ne manquent pas, en 4X4, en quads, à cheval, à dromadaires ou… en train, grâce au Lézard Rouge, le train du bey, impressionnant dans les gorges de Selja. Avec deux vols par semaine de Tunisair, les lundis et jeudis, les combinaisons de séjours sont nombreuses. VERT COMME l’exubérance de cette île à grand spectacle. Un dépaysement total pour ce département français de l’Océan Indien. Que ce soit les cirques de Mafate, Salasie ou Cilaos, véritables curiosités mondiales, ou encore le Piton des Neiges, on ne se lasse pas de ces paysages grandioses. Les plus courageux les découvriront à pied, les autres préféreront l’hélicoptère ou les sports d’aérologie, avant de céder au farniente des Villas du Lagon, du Saint Alexis ou du Maharani. Et chacun appréciera l’accueil d’une population aussi diversifiée qu’accueillante. Corsair dessert Saint-Denis les lundis et vendredis. D.R. LE BLEU DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE BLEU COMME le turquoise de la mer de ce paradis tropical. On y goûte des séjours placés sous le signe du farniente et de la découverte d’un passé colonial riche ou d’une montagne toujours surprenante. Depuis peu, ce territoire hispanique est devenue la coqueluche des touristes du monde entier, grâce à l’accueil chaleureux de ses habitants et le confort de ses nombreux hôtels ayant largement contribué au développement des formules « all inclusive ». Tous les jeudis, un vol de Star Airlines relie Lyon à La Romana. D.R. LE BLANC D’AGADIR JF.BELANGER P.A. NOTRE SÉLECTION : AGADIR L’IMMACULÉE, éclatante sous le soleil, offre en bordure de l’Atlantique la chaleur de son accueil et de son folklore, le confort de son hôtellerie et la qualité de sa gastronomie. Ville du renouveau et de la quiétude, elle s’étire sur l’une des plus belles baies du monde, jouissant d’un climat très appréciable, particulièrement en hiver. Le Dorint Palace, le Sofitel, le Palais des Roses, l’Atlas Amadil et, demain, l’Atlas Palm Beach sont autant de solutions pour un séjour balnéaire qui peut être le prélude à une visite de l’arrière pays, riche en découverte ou à une aventure dans le grand sud marocain. En attendant un vol direct, Royal Air Maroc dispose sur Agadir de plusieurs possibilités quotidiennes, via Casablanca. 30 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 - Tozeur : séjour d’une semaine, en petit-déjeuner et transferts, au Sofitel Tozeur, 5*, par Voyamar, à partir de 804 euros, avec Tunisair. - Agadir : séjour d’une semaine, au Dorint Atlantic Palace, 5* par Symphonie Voyages, à partir de 770 euros, avec Royal Air Maroc. - Réunion : séjour de 7 nuits, en petit-déjeuner et transferts, au « Villas du Lagon Resort & Golf », 4* par Tourinter, à 1 489 euros, avec Corsair. - République Dominicaine : séjour d’une semaine, en formule tout compris, au « Bavaro Princess », 5* par Marsans, à 1 274 euros, avec Star Airlines. Prix sur la base d’une chambre double. PHOTOS : D.R./P.A. RHÔNE-ALPES PLACEMENT LES POUPÉES SE JOUENT DU TEMPS QUI PASSE octobre dernier, deux poupons « Petitcolin » ont été adjugé 70 euros chacun par l’étude Guillaumot de Villefranche-surSaône. « Les petits poupons s’échangent en moyenne entre 20 et 30 euros. Mais cela peut aller jusqu’à une centaine d’euros, voire plus pour les modèles rares, en fonction de l’expression du visage », résume l’experte lyonnaise. Les modèles les plus rares étant les premiers produits, comme les poupons aux chaussettes et chaussures peints et moulés, et les poupons étrangers : africains, mulâtres ou asiatiques et encore le « nouveau né ». Dans le registre des petites filles, Babette, née en 1930, peut atteindre jusqu’à 300 euros. Nées à Oyonnax et à Montbrison, les ancêtres rhônalpines des nombreuses poupées que l’on retrouvera dans quelques jours sous les sapins font aujourd’hui les beaux jours des collectionneurs. LES MODÈLES BIEN CONSERVÉS SONT RARES En marge de la production réalisée dans le bassin régional de la plasturgie, la société gégé, installée à Montbrison dans la Loire, a elle aussi créé de nombreuses poupées. « Gégé était la plus grande fabrique de jouets des années 60. Elle a notamment fabriqué beaucoup de poupées en rhodoïd, un matériau mis au point par Rhône-Poulenc à Lyon, moins fragile et surtout ininflammable. Chez gégé, les poupées ont l’allure de petites filles et sont vêtues, parfois même avec des habits de marque “gégé haute couture”. La poupée star était Mily, une poupée mannequin des années 50, rivale de Barbie », détaille Marilyn. Actuellement, les poupées Mily dans leur boite peuvent se vendre plus de 150 euros et jusqu’à une petite centaine d’euros sans boîte. Comme sa concurrente, Mily est entourée de son ami Jacky et de sa soeur Baby, dont une édition limitée a été spécialement lancée à l’occasion des jeux Olympiques de Grenoble. « Même si ces poupées ont été dans leur ensemble produites en assez grandes quantités, il est de plus en plus rare de mettre la main sur des modèles beaux et bien conservés », note Marilyn. Rare, mais pas impossible. Ainsi, le 3 décembre, l’étude lyonnaise Scrive, Chenu, Bérard mettra en vente plusieurs poupées en parfait état. COLETTE, COLINE, Mily, Roselys et bien d’autres… Poupons bien en chair ou poupées « petites filles », ces jouets ont fait le bonheur des enfants, du début du siècle dernier aux années 70, voire 80. Des poupées, nées pour la plupart dans les ateliers de la maison Petitcolin à Oyonnax ou dans ceux de l’entreprise gégé, à Montbrison. « Dès 1899, les poupons fabriqués par l’Oyonnaxienne, société reprise en 1929 par Petitcolin, sont en celluloïd, un matériau inflammable et très cassant. Ce sont pour la plupart des baigneurs très ressemblants aux bébés, mais la maison Petitcolin a également produit des poupées dites petites filles », explique Marilyn, experte lyonnaise en poupées. Fabriqués en grande quantité à l’époque, ces baigneurs sont aujourd’hui très prisés par les collectionneurs. Ainsi, le 14 32 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 FRANÇOISE SIGOT VILLE DE LYON RHÔNE-ALPES URBANISME Plus de 250 sites de la capitale des Gaules bénéficient désormais d’une mise en lumière pérenne tournée vers l’esthétisme, l’ambiance et le bien être visuel. LUMIÈRES SUR LA VILLE Après un premier plan lumière mettant l’accent sur la mise en lumière pérenne des monuments, la Ville de Lyon s’intéresse aujourd’hui à l’éclairage des lieux de vie et des grandes opérations d’urbanisme. CERTES, LYON S’ILLUMINE chaque 8 décembre. Mais, entre Lyon et la lumière, il s’agit bien plus qu’une amourette d’un soir. « À Lyon, la politique lumière existe depuis 1989 à travers les plans lumière », dévoile Antoine Bouchet, directeur de l’éclairage public de la Ville de Lyon. Aussi, la ville fait-elle scintiller ses monuments les plus emblématiques tout au long de l’année. « L’idée du premier plan lumière, engagé en 1989, était d’utiliser la lumière pour en faire autre chose qu’un éclairage de rue. Il s’agissait alors de faire apparaître des sites majeurs de la ville. Durant dix ans, plus de 10 000 lampes ont ainsi été installées sur les monuments lyonnais, notamment les ponts, les universités des quais, l’Hôtel Dieu, l’Opéra, la place des Terreaux et l’Hôtel de Ville, le théâtre des Célestins et encore Saint-Jean et Fourvière », retrace le directeur de l’éclairage public. Au total, plus de 250 sites bénéficient désormais d’une mise en lumière pérenne. D’abord utilisée comme élément sécuritaire, 34 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 la lumière est aujourd’hui tournée vers l’esthétisme, l’ambiance et le bien être visuel. Car, le plan lumière s’est accompagné d’une réflexion approfondie afin que la lumière « soit une des caractéristiques de la ville ». C’est ainsi que deux lignes de mobilier urbain éclairant, spécialement conçues pour la capitale des Gaules par Wilemotte et Jorda Perraudin, ont pu voir le jour. LA LUMIÈRE, SOURCE DE CRÉATIVITÉ En marge des monuments, le deuxième plan lumière, lancé en 2004, met l’accent sur l’éclairage du territoire, c’est-à-dire des lieux de vie et des grandes opérations d’urbanisme comme la Confluence, le quartier de l’Industrie ou bientôt la Duchère et Gerland-Bon Lait. « Ce plan lumière prend en compte de nouveaux éléments. Il s’inscrit dans une logique de développement durable en utilisant des sources moins gourmandes en énergie. Il vise à améliorer la qualité de la mise en lumière en privilégiant de meilleurs rendus des couleurs et en éliminant les nuisances lumineuses comme les faisceaux émis inutilement vers le haut. Ce plan cherche par ailleurs à stimuler la créativité de jeunes artistes pour mettre en lumière de façon plus originale et pérenne certains bâtiments publics. Enfin, nous souhaitons travailler sur le lien entre les espaces publics et privés pour limiter les ruptures entre les deux », confie Antoine Bouchet. La municipalité se donne une dizaine d’années pour boucler ce deuxième plan lumière. «Au delà, il y a tellement d’évolutions technologiques qu’il ne serait pas raisonnable de ne pas les prendre en compte», estime le directeur de l’éclairage public. Fidèle à la philosophie de son aîné, ce plan lumière prévoit également l’éclairage permanent de plusieurs monuments, à l’image de la Manufacture des Tabacs ou de l’église Saint-Martin-d’Ainay, dès cette année. FRANÇOISE SIGOT RHÔNE-ALPES ÉVÉNEMENT LES COURTS CIRCUITS DU 8 DÉCEMBRE De la balade traditionnelle entre Rhône et Saône au circuit pour les enfants, d’un Bollywood étincelant à la parade des clowns, c’est quatre jours de fêtes nocturnes et des attractions dans toute la ville de Lyon. Itinéraires et suggestions…. CIRCUIT TRADITION Entre Bellecour et les Terreaux, une promenade piétonne pour ne rien rater de la place des Jacobins, où la fontaine va décoller comme une soucoupe volante dans un nuage de fumée. Aux Célestins, les insectes viendront butiner les fleurs sur la façade du théâtre, au tempo de Mozart tandis que l’air parfumé répandra des effluves d’été. À Saint-Nizier, les anges s’envoleront en musique tandis qu’aux Terreaux, on lèvera le nez pour jouer aux charades avec les lettres écrites dans le ciel. Cette année, on pourra trabouler par l’Hôtel de Ville bariolé de fresques multicolores pour accéder à l’Opéra aux muses fardées de couleurs changeantes jusqu’à la place LouisPradel où des acrobates se balanceront, tels des lucioles, tout en haut des mats de cocagne. Au passage, on aura déambulé sous les arcades des rues de la République et Édouard-Herriot, deux longs rubans, jardins d’hiver où les bouquets de fleurs givrées dessinent une tonnelle romantique. Une fresque de 2 000 ans d’histoire illuminera la colline de Fourvière. On pourrait commencer par le spectacle de la place Bellecour. Chut ! On n’en dit pas plus, c’est une surprise ! Ensuite, une visite dans la cour intérieure de l’Hôtel Dieu où l’eau de la mer monte, peuplée d’une myriade d’habitants sympathiques… ou inquiétants. Après quoi, on se dirige vers les quais de Saône, avec un détour par les Célestins, on traverse les ponts embijoutés de colliers étincelants, pour rejoindre SaintJean où la cathédrale, devenue l’actrice d’un théâtre grandiose en deux actes, se révèle sous le jeu de la lumière. Auparavant, on aura contemplé sur la colline de Fourvière la fresque de 2 000 ans d’histoire, de l’Antiquité à nos jours, un chemin de lumière ponctué d’embrasements spectaculaires. Tout le long du parcours, des vendeurs ambulants proposent baguettes magiques, lampions ou boules à neige, cornets de marrons chauds, crêpes ou gaufres ! EN MUSIQUE Difficile d’être partout le soir du 8 décembre ! Il y a Bollywood, avenue des Frères Lumière, un spectacle grandiose avec des décors gigantesques où les éléphants, acrobates, échassiers et danseurs se succèderont au rythme effréné des lumières scintillantes. Cours Franklin-Roosevelt, le cortège accompagné de 36 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 PHOTOS MURIEL CHAULET AVEC LES ENFANTS La cour de l’hôtel de ville de Lyon. sculptures flamboyantes, dessinera un chemin de lumignons jusqu’à la statue de la place Edgard-Quinet qui prendra feu en son et en lumière. Boulevard de la Croix-Rousse, la parade musicale et multicolore du clown Buno invitera les spectateurs à faire les 400 coups et place Ampère, c’est la disco des années 70 qui appellera à danser, en musique et en technicolor ! CATHERINE AUCH-ROY RHÔNE-ALPES AGENDA CULTURE LOISIRS MURIEL CHAULET AIN Les Glorieuses de Bresse Bourg-en-Bresse, Pont de Vaux, Montrevel en Bresse et Louhans accueillent tour à tour le concours de volailles le plus réputé de France. Poulardes, chapons et dindes enrubannés, soit quelque 2 000 volailles, sont installés sur de longues tables dans l’attente du verdict du jury. Un moment crucial pour les éleveurs de cette région à la veille des fêtes de Noël. Du 15 au 20 décembre. Renseignements au 03 85 75 10 07 ou sur le site Internet www.glorieusesdebresse.com CARNET PRATIQUE - L’ensemble du programme, avec les dates et les heures de chaque spectacle est disponible sur www.lyon.fr/lumières et du 7 au 10 décembre, de 12 à 23 heures, dans les points d’information place de la Comédie, Galerie des Terreaux, place de la République, place CharlesBéraudier et place du Change, ainsi qu’à l’Office de tourisme, place Bellecour. - La circulation sera interdite aux voitures dans la presqu’île, de 19 heures à minuit. Le service des bus, trams et métro sera prolongé jusqu’à 1 heure avec un ticket événementiel qui permettra de circuler depuis 16 heures jusqu’à 1 heure. - Balades à vélo : une balade commentée et guidée de 2 h 30 avec de nombreux arrêts aura lieu le 8 décembre, à 21 h 30. Rendez-vous devant la Porte des Enfants du Rhône au parc de la Tête-d’Or. Renseignements et inscriptions : www.lyonvilleavelo.fubicy.org - Bus à impériale : un circuit commenté d’une heure, spécial « Fêtes des Lumières » sera assuré durant les quatre jours, avec un départ depuis la place Bellecour, environ toutes les demi heures à partir de 17 heures. Renseignements et inscriptions obligatoires :lyon.legrandtour @ voyages-naime.com ou 04 78 56 32 39. - En bateau : 50 minutes à bord d’un bateau-mouche pour une croisière commentée sur la Saône et le Rhône,à la découverte des illuminations. Réservations au 04 78 42 96 81. - À pied : L’Office de tourisme propose des promenades guidées thématiques les 7, 8, 9 et 10 décembre. Renseignements et réservations obligatoires au 04 72 77 69 69. DRÔME Marché de Noël de Montélimar Montélimar fait vivre la tradition des treize desserts du Noël provençal dans les allées de son marché. La trentaine de chalets en bois propose du nougat, des calissons, mais également du foie gras, de la tapenade ou des fruits confits. Les visiteurs pourront aussi trouver des santons et d’innombrables idées cadeaux. Du 16 au 24 décembre. Renseignements au 04 75 01 00 20 ou sur le site Internet www.montelimar-tourisme.com Truffes, vin et chocolat en Tricastin Grignan célèbre la truffe mais aussi toutes les spécialités locales, dont le chocolat et le vin, à l’occasion d’un grand marché. Des démonstrations de cavage de chiens truffiers dressés pour chercher le diamant noir ne manqueront pas d’intéresser les visiteurs. Les restaurants du pays de Grignan jouent le jeu en mijotant des plats à base de truffes, dont la fameuse omelette. Les 16 et 17 décembre. Renseignements au 04 75 46 56 75. ISÈRE Festival du film pour enfants Le XIXe Festival du film pour enfants de Lansen-Vercors lève une nouvelle fois le voile sur le 7e art et ses mystères. Un atelier critique, un pôle journalisme et un studio de réalisation permettent aux enfants de découvrir l’univers cinématographique et de s’essayer à différents rôles. Une vingtaine de films sera projetée : Le secret de Kelly Anne, Les Trois Mousquetaires, Arthur et les minimoys… Du 28 décembre au 5 janvier. Renseignements au 04 76 95 42 62. www.lansenvercors.info Supercross international indoor Une trentaine de pilotes parmi les meilleurs du circuit s’affronte sur la piste du Xe Supercross international indoor au palais des Sports de Grenoble. En 125 et 250 cm3, les compétiteurs feront le show entre virages serrés, sauts et « casse-pattes ». Les 8 et 9 décembre. Renseignements au 04 76 44 54 91. www.palais-des-sports.com LOIRE Festi' Mômes Le festival Festi’Mômes ouvre ses portes durant une semaine pour une série d’animations pour enfants proposée par les compagnies théâtrales de la région stéphanoise. Sous le grand chapiteau, les spectacles et les histoires se succèdent tandis que dehors, sur la place Jean-Jaurès de Saint-Étienne, des manèges et des spectacles réchauffent l’atmosphère. Du 17 au 22 décembre. Renseignements au 04 77 48 77 48. RHÔNE Par Toutatis ! La religion des Gaulois Pour casser les idées reçues véhiculées par une célèbre bande dessinée sur la société gauloise, le Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière propose l’exposition Par Toutatis ! La religion des Gaulois. À l’aide d’objets prestigieux, d’ambiances visuelles et de reconstitutions, l’exposition immerge le visiteur au cœur de la culture celtique. Jusqu’au 7 janvier. Renseignements au 04 72 38 49 30 ou sur le site www.musees-gallo-romains.com 37 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 RHÔNE-ALPES CULTURE CHRISTIAN SCHIARETTI, AGITATEUR DÉMOCRATIQUE AÏDA, MONUMENTAL OPÉRA EN FEU Avec Coriolan de Shakespeare, il met en scène le débat politique. Un choix artistique sous forme d’engagement. CHRISTIAN GANET DANS L’ACTUALITÉ, les artistes entrent en politique. Avec Coriolan, la dernière création de Christian Schiaretti au TNP, c’est la politique qui envahit la scène artistique. Saisissant. Tant le texte de Shakespare colle à nos préoccupations politiques actuelles. Le thème fascine Schiaretti, qui s’y réfère constamment. Arrivé à Villeurbanne en 2002, le quinquagénaire rappelle par exemple ce qu’était le TNP de 1920, mélange de gaullisme et de communisme. Il suppose aussi que le choix de sa pièce lui a été soufflé par les lieux, « la place Lazare-Goujon étant totalement organisée autour du geste politique ». Le directeur voudrait le TNP, à l’image de l’hôpital public : pour tout le monde, tout le temps. Force de propositions, il multiplie les citations, s’assure qu’on suit son propos, discours imagé, sophistiqué et précis. De son public, il dit qu’il est attentif, exigeant et généreux. « On sait dans quelle arène on va descendre ». Ce qui nous ramène à Coriolan et à la Rome antique. Car le peuple, l’opinion est un acteur-clé de cette pièce qui retrace le parcours et l’échec d’un soldat en quête de pouvoir. Le chemin d’une élection. « Comment arriver au pouvoir et s’y maintenir, comment gérer le monstre à plusieurs têtes qu’est le peuple ? », résume le metteur en scène. Un récit d’actualité qui mêle manipulation, orgueil et trahison et qui s’ouvre, note ironiquement Schiaretti, sur des mots qui ont fait polémique : « séditieuse racaille ». Son propos est complexe (la pièce dure d’ailleurs 3 h 30) puisqu’il s’agit pour le comédien de jouer un politique - qui tente lui-même de convaincre le peuple - tout en séduisant le public. Une mise en abyme qui devrait être annoncée dès le début de la pièce sous la forme d’un graff « totus mundus agit histrionum » qui signifie tout le monde joue la comédie. Une manière de remettre tout le monde à sa place ? AUDREY GROSCLAUDE Jusqu’au 10 décembre. Théâtre national populaire : 8, place LazareGoujon, Villeurbanne. Tél. : 04 78 03 30 00. www.tnp-villeurbanne.com 38 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 Festival de Musique ancienne de Lyon Le 24e Festival de Musique ancienne de Lyon déroule son programme, de la Chapelle de la Trinité au Musée des Beaux-Arts, en passant par le Musée des Tissus et la Primatiale Saint-Jean. Les mélomanes découvriront une nouvelle version du Requiem de Victoria, le génie du baroque allemand, la Grande Messe en ut de Mozart, les chants orthodoxes russes de Noël… Jusqu’au 20 décembre. Renseignements au 04 78 38 09 09 ou sur le site Internet www.lachapelle-lyon.org Exposition Jacques Stella Le Musée des Beaux-Arts de Lyon rend hommage au peintre lyonnais du XVIIe siècle Jacques Stella. Au travers de 160 œuvres : tableaux, dessins et gravures, l’exposition montre la richesse et la diversité de sa production. Auteur d’une œuvre essentiellement religieuse, le peintre s’intéressa également aux représentations de la vie quotidienne de son époque. Jusqu’au 19 février. Renseignements au 04 72 10 17 40. SAVOIE Critérium de la Première Neige Val d’Isère ouvre la saison d’hiver avec le 51e Critérium plus de trois cents artistes racontent l’une des plus vieilles histoires d’amour du monde. Le 13 décembre à la Halle TonyGarnier de Lyon : renseignements au 04 72 76 85 85 et le 14 décembre au palais des Sports de Grenoble : renseignements au 04 76 44 54 91. de la Première Neige. Si les épreuves sportives constituent l’intérêt majeur de ce rendezvous, le grand public pourra aussi faire la fête, durant deux week-ends, avec la présence de nombreux artistes. Les 9 et 10 décembre pour l’épreuve masculine; les 16 et 17 décembre pour l’épreuve féminine. Renseignements au 04 79 06 06 60 ou sur le site www.valdisere.com HAUTE-SAVOIE Boarderweek La glisse et la musique se donnent rendez-vous depuis dix ans à Val Thorens. Après les descentes, les tests de matériel et les compétitions, les free riders se retrouvent en musique. Saian Supa Crew, Sportfreunde Stiller et The Space Cowboys sont les têtes d’affiche de la manifestation. Du 16 au 23 décembre. Renseignements sur le site Internet www.boarderweek.com Les Pestacles du Père Noël La magie et les traditions de Noël sont à redécouvrir grâce au festival Les Pestacles du Père Noël de La Clusaz. Spectacles de rues, fanfares, contes, ateliers de création animent la station. Du 24 au 31 décembre. Renseignements au 04 50 32 65 00 ou sur le site www.laclusaz.com ■ Coédition : Figaro Magazine/ Partenaire Publyme ■ Rédacteur en chef : Pascal Auclair ■ Direction artistique : Pôl’arts ■ Ont collaboré à ce numéro : Catherine Auch-Roy, Jean-François Belanger, Hélène Boisfleuri, Catherine Foulsham, Audrey Grosclaude, Claudine Longhi, Chloé Montale, Yann Petiteaux, Françoise Sigot. ■ Régie publicitaire : Partenaire Régie, 15 rue Louis-Blanc, 69006 Lyon. Tél. : 04 72 83 96 96 ■ Responsables commerciaux : Béatrice Gontard (74 68), Claudine Imbert (74 63), Didier Révy (96 97). JOHANNES SEYERLEIN, OFFICE DE TOURISME DE MONTÉLIMAR, COLLECTION CHRISTOPHEL. L’opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi donne dans la démesure sous l’imagination du florentin Pier’Alli. L’orchestre philharmonique Lemberg, les chœurs de l’Académie Nationale d’Ukraine, un ballet de trente danseurs, huit solistes et des moyens pyrotechniques époustouflants composent cette version monumentale d’Aïda. Autour d’une gigantesque pyramide de douze mètres de haut, RHÔNE-ALPES CINÉMA C’est dans les alentours de Bourg-en-Bresse que Luc Jacquet tourne son prochain film, un endroit où il se sent chez lui. …Et avec elle, la caméra de Luc Jacquet, cinéaste animalier qui a conquis les spectateurs du monde entier avec son film La Marche de l’Empereur. Après la banquise, le réalisateur rhônalpin est venu chercher l’inspiration près de ses racines, dans l’Ain. « J’AIME CETTE RÉGION, l’extrême variété de ses paysages ! Quand on a voyagé, on s’aperçoit qu’il faut parfois faire beaucoup de kilomètres, partout ailleurs, pour retrouver une telle diversité. C’est vraiment un privilège de vivre dans ce petit concentré de nature où les cultures, les traditions, les climats, les paysages sont si différents, d’un endroit à l’autre, que la curiosité n’est jamais satisfaite ! » Luc Jacquet est né à Bourg-en-Bresse. Après ses études d’éthologie à Lyon 1 - science du comportement animal -, il participe à un programme d’ornitho-écologie pour le CNRS et s’envole pour la banquise, en Terre Adélie, un pays sauvage où la température peut descendre jusqu’à -60°C. Il a 24 ans et vit le début d’une grande passion. La suite, c’est une longue série de documentaires et films animaliers, jusqu’à la réalisation de La Marche de l’Empereur, oscarisé en 2006 à Hollywood et parmi les documentaires les plus rentables de toute l’histoire, après ceux de Michaël Moore. Son succès, c’est avant tout une histoire de regard. Celui de Jacquet qui exprime pour la nature un amour tripal « J’ai besoin de dire que la nature est belle, j’ai besoin de la montrer parce que je l’aime ! » Le regard des spectateurs aussi, touchés par l’esthétique, par l’émotion, par la curiosité. « Je crois que les gens ont besoin de renouer avec la nature comme source d’inspiration, de sagesse, d’émotion… Le monde virtuel et les jeux vidéo, ça ne peut pas suffire à nourrir ce besoin. Sans parler des préoccupations liées à l’environnement. Vous savez, écologie, ça vient du grec oikos, qui signifie racine, maison. Je crois qu’on a besoin de renouer avec nos racines ». UNE ANNÉE DE TOURNAGE À propos de racines, c’est dans les alentours de Bourg-en-Bresse que Luc Jacquet tourne son prochain film, un endroit où il se sent chez lui. « Je peux y voyager très vite en émotions, avec peu de déplacements. Tout Rhône-Alpes, c’est un peu comme un monde idéal, un dessin d’enfant qui placerait un peu de tout ce qu’il connaît : des montagnes, des grands fleuves, des plaines, des maisons, des canards migrateurs, des bouquetins, comme dans un résumé du monde ». Du film qui sortira en décembre 2007, on ne saura rien encore. Si ce n’est que le tournage aura duré une année, quatre saisons de couleurs, de lumières et de vie pour l’histoire d’un renard et d’une petite fille. Une poésie qui racontera la nature et le cœur, les liens sacrés qui les unissent. Naguère, SaintExupéry, un autre enfant du pays, avait imaginé un petit prince pour ouvrir le cœur des gens. Pour ouvrir leurs yeux, Luc Jacquet réinvente ses souvenirs d’enfance. « Il n’y a pas besoin d’aller loin pour être curieux. L’aventure, elle n’est pas dans la distance géographique, elle est un état d’esprit. Si mes films donnent à voir, c’est parce que j’aime ce que je montre. C’est tout, j’aime et pour moi, c’est vital de le dire ». Il y a longtemps, un renard parlait d’essentiel, des yeux, du cœur, de l’invisible. On dira que ces bêtes-là sont de la race des sages. CATHERINE AUCH-ROY 39 - LE FIGARO MAGAZINE - 02 décembre 2006 PHOTO : BONNE PIOCHE/PASCAL CHANTIER SILENCE, LA TERRE TOURNE…