Extrait - Le Souffle d`Or

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Extrait - Le Souffle d`Or
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LOS INCAS
SALVADOS DEL OLVIDO
Sauvés de l’Oubli
Témoignage d’Yves MICHEL
« Ces instants fugitifs et précieux,
Fruits du hasard et de l'occasion,
Répondent à notre secret désir
De plénitude et de communion.
Tels les petits cailloux blancs du conte,
Ils jalonnent notre parcours
Et nous guident sur le chemin du retour
Vers le temps retrouvé de l'enfance
Où l’espace et le temps se confondent. »
Je suis de petits cailloux blancs, souvent musicaux, pour trouver le fil de ma vie, et la vie
est facétieuse : vers 12 ans, juste après l’achat de notre premier « tourne-disques »
familial, mon parrain m’offrit un disque de Los Incas. Quelle surprise, quelles sensations
puissantes ! Je me laissai emporter et bercer par ces mélodies un brin mélancoliques…
J’appris même certaines paroles par cœur en phonétique, ignorant tout de l’espagnol et
encore plus du quechua ! « A las orillas del Titicaca… »
Voilà, c’était un moment fort de mon adolescence. Qui s’estompa dans le rétroviseur des
années.
Jusqu’à ce beau jour de 1982, Le Souffle d’Or était encore dans les limbes, où je
rencontrai Jorge Milchberg à l’occasion d’une réunion de danses sacrées de Findhorn :
surprise ! Et notre relation s’enrichit au point qu’une fois Le Souffle d’Or créé, j’en vins à
publier plusieurs titres de Los Incas « nouveau », dont certains furent enregistrés dans le
petit village où j’habite (Eourres) !
Et une touche finale vient d’être mise avec ce double CD qui rassemble des morceaux
d’anthologie, souvent uniques, pris sur le vif, tout au long de cette carrière de 50 ans !
Un grand frisson !
Yves MICHEL
Les morceaux du CD 1 :
Khorti Poncho (1) : Au début sont les Khantus…Leur souffle puissant monte de la Terre,
anime les hommes des Hauts Plateaux et les relie au monde magique qui les entoure.
C’est la célébration de cette union.
Abra la Puerta (2): trois notes de guitare nous plongent dans le drame, celui d’un
homme qui crie devant une porte fermée et cherche la consolation et l’oubli. C’est un
chant d’une poignante émotion que Lucho Gonzalez, ce grand guitariste, interprète d’une
voix nouée.
No te cases con el (3) : quatuor de flûtes unies par un charango et soutenues par deux
notes de moceños, jouées en alternance par Montse, une belle et talentueuse chanteuse,
et Pablo Trosman. Les musiciens quittent un à un la scène. Une seule note persiste
encore, qui, dans une sorte de rêve, continue à jouer jusqu’au réveil.
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Ropa Blanca (4) fut enregistré Lors d’une prise de son avant un concert: une femme
lave et frotte le linge, « avec du savon et des larmes » ; emporté par le vent, son amour
est parti sur un bateau bleu, la laissant sur la rive, avec, au cœur, une tache indélébile.
Campanas de Santa Cruz (5) est une création de Jorge Milchberg qui s'inspire du
"LLanto de mi madre", un poème quechua où s’exprime l’absolu désespoir d’un homme
abandonné de tous, même du soleil. Cette inspiration a été portée par Jorge Cumbo,
flûtiste de génie, et Hernán Pagola, qui le seconde et qui se livrent tout entiers et
atteignent le sommet de leur art.
Gaviotero (6) : Roberto Cárdenas, dont l'esprit et la bonne humeur accompagnaient les
tournées européennes de Los Incas, évoque, dans Gaviotero (6), un ami disparu, dans
un hommage tout de grâce et de retenue.
El Condor Pasa (7) : une version argentine passionnée, en direct de Buenos Aires, où la
touche si personnelle de Jorge Cumbo, transporté par son public, déchaîne
l'enthousiasme. Le thème qui a séduit Paul Simon, et qui est devenu un succès
international.
Cancion de Cuna (8) est une berceuse dédiée au charango. Créée par Jorge Milchberg à
partir de l’accord naturel de son instrument : ré, sol, si, mi, si. Soutenu par la guitare
virtuose de Pablo Trosman, il s’abandonne à la communion, au rythme apaisant d’un
doux balancement.
Le Bolero (9) : métissage culturel où trois mélodies s’y exposent successivement : celle
de la quena, en gamme diatonique, de l’antara (flute de pan), en gamme pentatonique, et
de la bagäla, chantée par Lucio Gonzales, en gamme primitive de trois notes. Au final,
elles vibrent simultanément et coexistent, comme les trois cultures dont elles sont
l’expression.
Cochambamba (10) : Hugo Orellana, le voisin peintre de Jorge, qui lui transmit
l'immense amour de la musique de son pays. C'est miracle d'entendre encore sa voix,
qui chante une vidala.
La Puerta del Silencio (11) : Au Café des Arts à Grenoble, le public a franchi avec
recueillement La Porte du Silence - ce silence d’où la musique procède et où elle se perd
…
Sinergia (12) : la suite au Café des Arts, une improvisation sur un rythme vénézuelien
endiablé, où les cordes de la guitare, du violoncelle et du charango se croisent et
s'entrelacent avec complicité – le fruit d’années de travail.
Caramba (13) : « Si tu m’avais aimée comme je t’ai aimé » : les paroles de Véro vibraient
comme un adieu et les doigts de Pablo, courant sur la guitare, enserraient la femme
aimée au cœur de son jeu. De « Caramba » il ne reste que cette unique version.
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Débora (14) : un événement singulier : Pablo et Jorge improvisent sur deux instruments
rares et exceptionnels ; à leurs côtés, Débora, une jeune fille en souffrance. Pendant
qu’ils jouent, la douleur vécue par Débora pénètre peu à peu le jeu du charango et donne
forme à une mélodie nouvelle. Le seul enregistrement de ce thème.
El Viento (15 ) : En Argentine, portées par Le Vent, les rumeurs du monde font irruption
dans la salle du concert, balayant les peurs et les cauchemars d’un public alors soumis à
l’état de siège…
La Chinita (16) …pour le transporter dans le tourbillon d’une joie débordante –
qu’auditeurs et musiciens laissent éclater.
--------Le 2e CD est un enregistrement réalisé par Jorge Milchberg seul au charango, cette petite
guitare sud-américaine dont la caisse est constituée d’une carapace de tatou. Il en joue à
la manière du luth, en pinçant les cordes, et c’est donc un enregistrement tout à fait
unique.
Le timbre du charango se prête volontiers à l’introspection, au voyage intérieur et à des
séances de soins de bien-être comme les massages. Il crée une ambiance douce et
délicate, un brin nostalgique.
Les compositions de ce CD proviennent de tous les continents, et sont des compositions
de Jorge MILCHBERG.
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