"Argus mars avril 2011" au format
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"Argus mars avril 2011" au format
Risques et pollutions industriels L’argus des accidents technologiques Gérer les conséquences des agressions externes La « triple peine » subie par le Japon en mars dernier (séisme, tsunami, contamination radioactive) ne doit pas faire oublier la gravité des dommages que peuvent subir des sites industriels* touchés par une agression externe d’origine naturelle ou humaine. En mars et avril 2011, la base de données Aria du ministère du développement durable a répertorié 287 accidents ou incidents dont 269 français. Au-delà du bilan humain particulièrement lourd de cette catastrophe (23 400 morts et disparus), le séisme et le tsunami ayant frappé le nord du Japon le 11 mars ont apporté leurs lots d’accidents industriels. Les accidents survenus en France ou à l’étranger sur cette période rappellent, à une moindre échelle, certains de ces accidents. Ainsi, le spectaculaire incendie de la raffinerie de Chiba souligne les risques liés au stockage et au transport des hydrocarbures, omniprésents dans nos sociétés industrialisées, comme l’illustre la répétition d’accidents de camion citerne près du village de La Ferrières-Poussarou. Les fréquents exercices d’évacuation pratiqués au Japon ont sans doute contribué au faible nombre d’employés victimes du tsunami, alors que le confinement préventif des employés d’une raffinerie à Martigues constitue une décision encore rare en France. La préparation japonaise n’a pu empêcher des atteintes à l’environnement, telles que celles observées à la suite de la destruction du dépôt pétrolier de Kesennuma. En France, d’importantes pollutions marines sont été découvertes au large de Porquerolles ou de Brest. Les dommages causés aux canalisations de transport par le tsunami et par une tornade en Louisiane (Usa) montrent que ces équipements sont particulièrement sensibles aux agressions externes, la répétition de fuites de gaz sur la commune de Saint-Quentin illustrant leur vulnérabilité lors de travaux. Les conséquences de la rupture d’une simple canalisation d’eau à Saint-Martin-Boulogne laissent imaginer l’ampleur des dégâts causés par le tsunami sur les industries côtières japonaises, comme dans la papeterie d’Ishinomaki ou dans les 3 centrales thermiques de Tepco. L’incendie de la décharge de l’île de Saint-Martin rappelle aussi que, dans des circonstances exceptionnelles, les moyens publics de lutte peuvent se retrouver débordés. Il faut enfin rappeler la gigantesque tâche qui attend les Japonais face aux 25 millions de tonnes de déchets, dont une partie présente un caractère dangereux (épaves de véhicule, cuves de fioul, amiante…). Les déchets restent une source récurrente d’accident en France, comme l’illustrent l’incendie de la casse de Boe et la découverte de déchets dangereux dans le Var. Le séisme japonais a aussi révélé le meilleur comme le pire du caractère humain : dévouement des sauveteurs et solidarité des populations, actes de pillage isolés dans les villages détruits. L’exemple du chauffeur turc remontant dans son camion d’essence en feu pour épargner un petit village près d’Izmir, ainsi que les incendies criminels consécutifs à des vols à Reims et Magny-les-Hameaux illustrent également ces tendances. Didier Pitrat Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement Direction générale de la prévention des risques - BARPI Photo XX aria.developpement-durable.gouv.fr Bleve des sphères de butane de la raffinerie de Chiba dans la baie de Tokyo, le 11 mars au soir * Cf. sur le site Aria les accidents nos 6304, 6307, 16148, 25630, 34594, 40122, 40258 et 40263. Pour vous tenir informé de ses dernières parutions relatives au retour d’expérience sur accidents industriels, le BARPI vous propose de vous abonner à sa newsletter bimestrielle sur www.aria.developpement-durable.gouv.fr. N° 118 - Juillet-août 2011 - Préventique Sécurité 69 Risques et pollutions industriels Séismes et raz-de-marées n 11/03/2011 JAPON - Chiba 19.20- Raffinagedupétrole Un séisme majeur (9 sur l’échelle de Richter) frappe le nord-est du Japon à 14 h 46, une fuite sur une canalisation portuaire de GPL est détectée à 15 h 35 dans une raffinerie localisée au sein d’un grand complexe pétrochimique de la baie de Tokyo. À 15 h 48, la fuite s’enflamme et se propage au parc adjacent de sphères de butane / butylène. Le développement rapide de l’incendie entraîne la chute de la plupart des sphères (rupture des pieds de support) et une cascade de Bleve (Boiling Liquid Expanding Vapor Explosion). Les pompiers de la raffinerie, appuyés par les pompiers de la commune arrivés à 16 h 04, n’arrivent pas à contrôler le sinistre en raison des flux thermiques considérables. Ils se contentent de protéger les installations proches (bac de stockage, vapocraqueur…). Des petits départs de feu sur les vapocraqueurs de polyéthylène et polypropylène les plus proches sont facilement maîtrisés, la 1re nuit suivant le sinistre. L’incendie perdure 10 jours. Un blessé grave et 5 légers sont à déplorer. La raffinerie reprend sa pleine activité (hors stockage d’hydrocarbures) environ 6 mois après, en raison des dommages provoqués sur les unités de raffinage par le séisme et ses nombreuses répliques dans les semaines suivantes (63 > magnitude 6), provoquant des pertes d’exploitation de plusieurs dizaines de millions d’euros. Au nord-est du Japon, une autre raffinerie est gravement endommagée par le séisme et le tsunami qui en résulte (ARIA 40258). n 11/03/2011 JAPON - Ishinomaki 17.12- Fabricationdepapier et decarton Un séisme majeur (9 sur l’échelle de Richter) frappe le nord-est du Japon à 14 h 46, suivi quelques minutes après par un tsunami (vagues de 7,6 m) qui ImageNasa retravailléepar JesseAllen, via www.flickr.com Image satellite retravaillée de Ishinomaki, avant et après le tsunami du 11/03/911. 70 Préventique Sécurité - N° 118 - Juillet-août 2011 submerge le port industriel d’Ishinomaki où se trouve un complexe papetier. Des milliers de m³ de rondins de bois et de rouleaux de papier stockés entre la mer et l’usine sont balayés par le tsunami et se mêlent aux débris et à la boue pour envahir le rez-de-chaussée des bâtiments de production et bloquer les accès au site. L’exploitant rapatrie du personnel d’autres papeteries pour nettoyer le site, dont les principaux accès doivent être dégagés au bulldozer. Certains wagons stationnés à l’ouest du site ont été projetés sur les bassins de décantation. Selon l’exploitant, les machines de production sont intactes, mais l’eau de mer a endommagé des équipements électriques aux rez-de-chaussée des bâtiments et tout le stock est perdu (matières premières et produits finis). Tous les employés ont été évacués avant l’arrivée du tsunami, seul 1 employé a été légèrement blessé. L’exploitant évalue le montant des dommages et des pertes de production à plusieurs dizaines de millions d’euros. Le complexe est toujours en réparation 2 mois après le séisme. Une autre papeterie du groupe est endommagée par le tsunami à Iwanuma. Plus au nord, la papeterie d’un autre groupe japonais dans le port d’Hachinohe voit ses bâtiments inondés par le tsunami et 6 employés sont blessés. n 11/03/2011 JAPON - Hirono 35.11- Productiond’électricité Un séisme majeur (9 sur l’échelle de Richter) frappe le nord-est du Japon à 14 h 46, suivi quelques minutes après par un tsunami (vagues de 8 à 9 m) qui submerge la centrale thermique côtière de Hirono (10 km au sud de Fukushima). Les deux unités en fonctionnement se mettent automatiquement en sécurité. Dès la fin des premières secousses, une douzaine d’ouvriers qui travaillent au montage d’une nouvelle unité descendent des échafaudages et courent se réfugier sur la petite colline désignée comme point d’évacuation à 1 000 m de là. Les 20 employés qui assurent le contrôle des 5 unités en service sont en réunion à ce moment-là et se réfugient au 3e étage du bâtiment principal, au niveau de la salle de contrôle. Quelques opérateurs essaient de protéger les équipements avant l’arrivée du tsunami pendant que l’un d’eux actionne la sirène d’alerte tsunami. Les 1 400 ouvriers et employés présents sur le site réussissent à rallier les points d’évacuation avant que le tsunami arrive. Les dégâts sont très importants et se chiffrent à plusieurs dizaines de millions d’euros : destruction des installations portuaires, bacs de stockage arrachés avec pertes de fioul, matériel de maintenance et véhicules balayés, voies de circulation détruites, rez-de-chaussée des bâtiments envahis par la boue et les sédiments. 3 unités de génération à charbon (P = 2200 MW) et 2 au fioul (P = 1600 MW) sont endommagées et ne redémarrent que 6 mois après. Au total, l’exploitant perd 18 % de sa capacité de production d’électricité thermique dans la région du Tohoku car 2 autres de ses centrales ont été endommagées : 1 au fioul à Kashima (4 unités sur 6, soit 3 200 MW perdus) et 1 à charbon à Hitachinaka (1 unité de 1 000 MW). Risques et pollutions industriels JAPON - Kesennuma 52.10- Entreposageet stockage Un séisme majeur (9 sur l’échelle de Richter) frappe le nord-est du Japon à 14 h 46, suivi quelques minutes après par un tsunami qui recouvre l’estuaire et le port de pêche de Kesennuma (vagues de plus de 9,3 m). Un dépôt pétrolier portuaire constitué de 22 bacs d’hydrocarbures est balayé par le tsunami, les bacs de stockage sont arrachés de leur fondation et plus de 13 000 m³ d’hydrocarbures se mélangent à l’eau de mer. Certains bacs sont retrouvés flottant dans l’estuaire à plus de 2,5 km du dépôt. L’inflammation du mélange eau de mer/hydrocarbures provoque un grand incendie dans la zone urbanisée du port au fond de l’estuaire, les habitants ayant survécu au tsunami doivent être évacués pendant 2 jours. D’autres bacs de stockages de produits pétroliers ou chimiques sont également arrachés le long des côtes de la zone atteinte par le tsunami, notamment autour des sites industriels côtiers du port industriel d’Ishinomaki situé un peu plus au nord. Photo HAjimeNakano via www.flickr.com n 11/03/2011 Incendies coupe-feu. Une armoire de sécurité est détruite et le report des alarmes vers la plate-forme de télésurveillance est également neutralisé. La surface de bâtiment détruite est estimée à 3 000 m² (surface totale de l’entrepôt : 10 000 m²). Le coût du sinistre est évalué à 15 millions d’euros (matériel détruit). Le chômage technique concerne 155 employés. Les locaux contigus au stockage n’ont pas été atteints par l’incendie grâce aux murs et portes coupe-feu qui ont résisté. Une partie des exutoires a fonctionné correctement, les autres ont été ouverts par les pompiers. L’ouverture des portes de quai par les secours a permis une ventilation des locaux ainsi que l’évacuation des fumées. Les pompiers ont utilisé de l’eau sans adjuvant pour circonscrire le feu. Après le sinistre, l’eau d’extinction reste stagnante dans des fosses étanches. L’exploitant pompe et fait traiter ces eaux par une société spécialisée. n 13/03/2011 78 - MAGNY-LES-HAMEAUX 46.63- Commercedegrosdemachinespour l’extraction, la constructionet legéniecivil À 8 h 15, 3 malfaiteurs s’introduisent dans un entrepôt soumis à déclaration, braquent et ligotent le gardien du site, puis dérobent du matériel. Avant de prendre la fuite, ils mettent le feu à la zone robotisée de préparation des marchandises pour effacer leurs traces. Le gardien prévient les secours et la police vers 10 h 15 après s’être détaché. Les pompiers déploient 8 lances à eau dont 2 sur échelles et protègent un stock de produits explosifs extrêmement inflammables. Un panache de fumée noire s’échappe du bâtiment. Un périmètre de sécurité interrompant la circulation est dressé. L’incendie est éteint à 13 h. Sous l’effet de la chaleur, une partie du toit s’est effondrée. Les secours déblaient les lieux et éteignent 2 foyers résiduels. L’incendie a généré une coupure générale d’électricité sur le site ce qui a automatiquement fermé les portes n 13/03/2011 51 - REIMS 43.91- Travauxdecouverture Photo SDIS 18 Dans un quartier d’habitation, 2 personnes allument vers 16 h 15 un feu sur le toit d’un immeuble en construction pour effacer les traces d’un vol de cuivre. Les flammes se propagent à du matériel stocké pour des travaux d’étanchéité : rouleaux de bitumes, plaques de mousse de polyuréthane et 10 bouteilles de 26 kg de propane. Une épaisse fumée noire est émise. Cinq explosions (Bleve) surviennent dont une à l’arrivée des secours, projetant des débris à plus de 150 m. Une passante et 3 pompiers légèrement blessés sont conduits à l’hôpital. Un périmètre de sécurité de 250 m est mis en place et les riverains sont confinés chez eux. L’incendie est éteint vers 18 h et 3 bouteilles de GPL sont refroidies. Des experts effectuent un diagnostic des dommages éventuels à la structure en béton du bâtiment. Selon la presse, la police aurait arrêté 2 suspects qui auraient reconnu les faits. N° 118 - Juillet-août 2011 - Préventique Sécurité 71 Risques et pollutions industriels n 18/04/2011 29 - BREST Secteur d’activitéinconnu Une pollution maritime d’origine inconnue est découverte au large de Brest. Elle s’étend sur 15 km de long et 1 km de large soit une superficie de 1 500 ha. Sa nature est inconnue. n 18/04/2011 83 - HYÈRES Secteur d’activitéinconnu Une pollution de nature et d’origine inconnues est repérée au large de l’île de Porquerolles à 7 h 20. La nappe, en cours de dilution, mesure 22 km de long sur 200 m de large, soit une superficie de 440 ha. n 28/04/2011 13 - MARTIGUES 19.20- Raffinagedupétrole Les opérateurs d’une raffinerie détectent vers 15 h 40 une fuite aérosol d’hydrocarbures (HC : gazole, hydrogène et hydrogène sulfuré) sur l’unité de désulfuration de gazole provoquant un dégagement d’hydrogène et d’hydrogène sulfuré au-dessus de l’unité. L’opérateur en charge du pilotage de l’unité active sa mise en repli automatique et déclenche les rideaux d’eau du four. La fuite est localisée en sortie du réacteur de désulfuration, au niveau des aéroréfrigérants. Le service de secours interne est alerté à 15 h 45, puis une alerte de confinement pour les 1 500 employés de la plate-forme (raffinerie + pétrochimie) est lancée à 15 h 47. L’exploitant déclenche le POI à 15 h 50 et les secours internes installent des rideaux d’eau autour de l’unité. Les services de secours publics envoient un officier sapeur-pompier au PC exploitant. Le confinement est levé 50 min plus tard pour la plateforme et après 2 h 10 pour le personnel de l’unité accidentée et des unités voisines (100 personnes), le POI est alors levé. L’unité est décompressée (réseau à 20 bars) par envoi à la torche puis dégazée à l’azote. L’accident ne fait pas de victimes, mais des plaintes de riverains relatives aux odeurs sont enregistrées en fin d’après-midi dans la commune voisine localisée sous le vent de la raffinerie, plaintes confirmées par un dépassement du seuil d’informationrecommandation en dioxyde de soufre (SO2) entre 16 h et 17 h sur les capteurs de cette commune. L’exploitant subit des pertes de production de plusieurs millions d’euros suite au ralentissement 72 Préventique Sécurité - N° 118 - Juillet-août 2011 des unités de la plate-forme, de la fermeture de l’unité de désulfuration pendant 15 j et des gazoles non désulfurés plus difficile à vendre. Le nuage d’HC a été rejeté à 10 m de haut grâce au ventilateur de l’aéroréfrigérant à l’origine de la fuite et s’est rapidement dispersé dans l’air, les détecteurs d’hydrocarbures gazeux fixes de l’unité ou mobiles des opérateurs et des services de secours ne se sont jamais déclenchés. L’exploitant diffuse un communiqué de presse. L’enquête menée par l’exploitant montre que la fuite provient d’un percement sur un faisceau de tubes en acier carbone ordinaire de l’un des 4 aéroréfrigérants de l’unité, suite à une corrosion liée à la présence de dissulfures d’ammonium produits par la combinaison de l’H2S issu de la désulfuration et d’azote issu de la dénitrification dans le réacteur. Une injection d’eau amont est assurée en permanence pour solubiliser cette substance et éviter les dépôts. Une modification de l’unité 5 ans auparavant pour répondre aux spécifications de carburants à bas soufre a pu jouer un rôle en augmentant le taux de dénitrification dans le réacteur, et donc la concentration en produits corrosifs. L’exploitant décide de mettre en place au prochain arrêt prévu en 2012 de nouveaux aéroréfrigérants avec une métallurgie plus résistante à ce type de corrosion et une conception adaptée des coudes et des soudures. Transport de matières dangereuses n 3/03/2011 34 - FERRIèRES-POUSSAROU 49.41- Transports routiers defret Vers 15 h 30, un semi-remorque citerne de 20 m³ de propane percute un parapet en béton à la sortie d’un virage en montée sur la RD 612 puis chute dans un ravin d’une trentaine de mètres de profondeur. Le conducteur, incarcéré dans sa cabine, décède peu après l’arrivée des secours ; les pompiers d’un groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (GRIMP) remontent le corps de la victime, l’hélitreuillage étant impossible. La circulation routière est interrompue dans les 2 sens et une déviation est mise en place. Aucune fuite de GPL n’est constatée mais du gazole provenant du réservoir de carburant du poids lourd se déverse dans l’Illouvre, rivière de 1re catégorie piscicole. Le chargement de propane est brûlé à l’aide de 2 torchères pendant 4 jours sous la surveillance de pompiers et de techniciens de l’entreprise Photo Thierry Pons/SDIS 34 Pollution des milieux Risques et pollutions industriels Canalisations de transport détruit une habitation dont l’occupante était sortie et en endommage 3 autres. Une équipe cynophile se rend sur place. La municipalité reloge les habitants des 4 maisons endommagées ou détruites, un gardiennage est assuré jusqu’au déblaiement. Le parquet effectue une enquête judiciaire. La canalisation endommagée était à 30 cm sous la chaussée alors qu’elle devrait être enterrée à 60 cm au moins. Il ne s’agit pas du premier accident de ce type dans la commune. En 2005, une explosion (ARIA 30019) avait causé 4 morts et 3 blessés dont 1 grave. Une autre explosion en 2008 (ARIA 35639) avait fait 3 blessés dont 1 grave. Une réunion entre les élus, les services techniques municipaux, la sous-préfecture, le service du gaz, les entreprises de travaux publics, les pompiers et la police permet d’échanger sur de possibles futures règles lors de travaux de voiries : - rappeler les numéros d’urgence aux intervenants ; - repérer en 3 dimensions les canalisations sur le chantier ; - pour le service du gaz, conseiller les entreprises et leur indiquer les engins à utiliser pour réduire les risques ; - s’assurer de la présence d’un agent du gaz au démarrage du chantier ; - couper préventivement le réseau lors des opérations de terrassement ; - former les responsables de chantier aux opérations d’urgence. n 5/03/2011 ÉTATS-UNIS - Rayne 35.22- Distributiondecombustiblesgazeuxpar conduites Les dégâts provoqués par une tornade de catégorie F2 sur l’échelle de Fujita entraînent plusieurs fuites de gaz. Les autorités évacuent 1 500 résidents vers plusieurs centres d’accueil. 1 mort, 11 blessés et plus de 100 habitations détruites sont recensés. n 14/03/2011 02 - SAINT-QUENTIN 35.22- Distributiondecombustiblesgazeuxpar conduites À 14 h 05, une canalisation de distribution de gaz naturel est endommagée lors de travaux de voirie et provoque une fuite. Les secours établissent un périmètre de sécurité et évacuent 29 habitants, le service du gaz se rend sur place. À 15 h, une explosion n 14/04/2011 62 - SAINT-MARTIN-BOULOGNE de transport. Le tracteur routier et la semi-remorque sont remontés sur la route une semaine après avec des grues, après inertage de la citerne à l’azote. La circulation routière est rétablie sur une voie et un alternat par feux automatiques est mis en place jusqu’à la réparation de la glissière de sécurité en béton. Une enquête judiciaire est effectuée pour déterminer l’origine de l’accident. Le sous-préfet s’est rendu sur les lieux. En mai 2010, un ensemble routier transportant 35 m³ d’essence s’était renversé en montée sur la chaussée de cette même route sinueuse (ARIA 38246). 36.00- Captage, traitement et distributiond’eau Une canalisation d’eau (DN 500 mm) se rompt vers 2 h au croisement de 2 rues importantes. L’eau atteint 60 à 80 cm dans la rue, 20 cm dans 3 maisons et 80 cm dans 1 immeuble de bureaux, les secours évacuent 2 personnes. Une voiture est également atteinte. Le service de l’électricité coupe l’alimentation au niveau d’un transformateur ; 400 abonnés sont impactés. Le service de l’eau barre la conduite, la chaussée est asséchée en rejetant l’eau dans la Liane par pompage. La route étant éventrée sur 50 m, une déviation est mise en place. En raison des réparations, 200 abonnés sont privés d’eau à partir de 4 h pour la matinée. L’intervention des secours s’achève vers 7 h 33. La police et des élus de Saint-Martin-Boulogne et de Boulogne se sont rendus sur les lieux. Plusieurs accidents de ce type, parfois proches d’installations industrielles (production, stockage, hangar) ont déjà été recensés avec risques éventuels ou avérés d’inondations d’installations sensibles (locaux électriques…) et d’entraînements de substances dangereuses ou polluantes, de coulées de boues, d’affaiblissements de la résistance des sols, d’éboulements (flanc de collines) ou d’effondrements de terrains sur des surfaces parfois importantes de plusieurs centaines de m² (tenue des réservoirs…), de mise en péril, de déplacement ou d’endommagement d’équipements dangereux (canalisations de gaz, câbles électriques, grues de chantier…), d’entraves à la circulation et à l’accès des secours… n 10/03/2011 TURQUIE - Halkpinar 47.30- Commercededétail decarburants en magasinspécialisé Un feu se déclare à 14 h 40 dans une station-service au cours du dépotage d’un semi-remorque de carburant dans les cuves enterrées de l’établissement (électricité statique ?). Le conducteur du camion-citerne utilise en vain un extincteur puis, redoutant une catastrophe, évacue l’attelage routier qui entraîne derrière lui une nappe d’hydrocarbures enflammés. Le chauffeur arrête le poids lourd 1 km plus loin sur une aire isolée où les secours maîtrisent le sinistre. Une soixantaine de pompiers sera mobilisée pour éteindre l’incendie de la station-service. Le bilan de l’accident fait état de 6 personnes légèrementblessées et quelques voitures détruites. N° 118 - Juillet-août 2011 - Préventique Sécurité 73 Risques et pollutions industriels Déchets n 25/04/2011 47 - BOE 38.32- Récupérationdedéchets triés n 8/03/2011 38.1- Collectedes déchets Photo SDIS 971 Un incendie se déclare vers 1 h dans un casier de 6 000 t de déchets verts broyés au sein d’une décharge territoriale située en bord de mer et en fond de vallon. Le gardien du site prévient une équipe d’employés qui, selon une procédure bien rodée, recouvrent le tas en feu de terre avec une tractopelle. Cette action n’est pas suffisante, car vers 2 h 15 le feu se propage à un tas de 100 m³ de déchets métalliques compactés, il détruit un tractopelle, un compacteur, une presse et menace végétation environnante, dont une partie se trouve en zone naturelle protégée. Le gardien alerte les services de secours qui interviennent avec 10 hommes et 2 fourgons, mais la station de pompage de l’eau de mer du site est hors service. Le relief escarpé du terrain les empêche d’accéder à la base des foyers, des renforts humains ou des moyens aériens ne sont pas disponibles (territoire isolé d’outre-mer). D’importantes fumées se dégagent en direction du village voisin et incommodent la population, une pluie de cendres est observée aux abord du site. Le feu se propage à 5 ha de végétation recouvrant une colline située sous le vent du foyer, le front des flammes atteint la ligne de crête et attaque l’autre versant où un lotissement est en cours de construction. Faute de moyens suffisants, les pompiers privilégient la protection des 2 habitations déjà construites. La gendarmerie sécurise les accès vers 4 h 15 et vers 5 h 30 les maisons ne sont plus menacées. Vers 8 h, le vent est tombé et l’incendie s’arrête naturellement en bordure d’une route. Les pompiers quittent le site laissé à la surveillance du gardien. Le feu reprend vers 10 h et brûle 2 ha de forêt supplémentaires. Vers 17 h, l’incendie semble maîtrisé, les services de secours organise une surveillance nocturne. L’incendie aurait pour origine une autocombustion au cœur du tas de déchets verts. Selon la presse locale, ces départs de feu sont récurrents au sein du tas de déchets haut de plusieurs mètres et dont la température peut dépasser les 80 °C. L’épisode pluvieux de la nuit précédent aurait permis l’infiltration d’eau dans les déchets et l’apport de molécules d’oxygène qui aurait déclenché l’autocombustion. La station de pompage est inutilisable, car la pompe a été retirée depuis son installation plusieurs années avant l’accident. La végétation en bordure du site n’était pas débroussaillée sur 5 m, comme prévu par la réglementation, ce qui a facilité la propagation de l’incendie à la zone naturelle. Plusieurs jours après l’incendie, des riverains se plaignent d’odeurs nauséabondes et de fumées en provenance de la décharge. Malgré tout le soin apporté à la réalisation de cette synthèse, il est possible que des inexactitudes persistent dans les éléments présentés. Merci au lecteur de bien vouloir signaler toute anomalie avec mention des sources d’information au Barpi, Dreal Rhône–Alpes, site Charial, 69509 Lyon Cedex 03. Courriel : srt.barpi@ developpement-durable.gouv.fr. 74 Préventique Sécurité - N° 118 - Juillet-août 2011 Un feu se déclare vers 11 h 30 sur un tas de 2 000 m³ de carcasses de véhicules dépollués et se propage à un autre tas de 1 000 m³ dans une casse automobile ; le gardien donne l’alerte. Les secours confinent des habitations sous le vent en raison de l’importante fumée noire dégagée. Plus de 70 pompiers arrosent les tas à l’aide de 8 lances avec de l’eau et de la mousse et éloignent d’autres tas de véhicules avec des engins de chantier. Ils installent un barrage flottant sur un fossé afin de contenir les eaux d’extinction et une société spécialisée pompe 8 m³ de ces effluents. Un élu et un représentant de la préfecture se rendent sur place. Les pompiers maîtrisent le risque de propagation vers 18 h 40 et éteignent l’incendie vers 0 h 20. Ils surveillent ensuite les lieux jusqu’au lendemain après-midi. L’origine du feu reste inconnue. La casse était fermée depuis le samedi 23 (WE de Pâques) et le gardien n’avait rien remarqué d’anormal lors de sa tournée de 11 h. L’activité du site n’est pas impactée puisque les machines sont épargnées. Photo SDIS 47 971 - SAINT-MARTIN n 2/03/2011 83 - PIERREFEU-DU-VAR 38.21- Traitement et éliminationdes déchets nondangereux Dans un centre d’enfouissement technique, un portique de détection de radioactivité se déclenche vers 14 h 10 au passager d’un camion transportant 12 m³ de déchets ménagers en provenance de 5 communes voisines. L’exploitant alerte la gendarmerie et les services de secours et isole le camion. Les pompiers se rendent sur place avec une cellule mobile d’intervention radiologique (CMIR). Ils dépotent le chargement et détectent plusieurs petites sources de petites tailles disséminées dans les 12 t de déchets grâce à un spectromètres de masse acheminé depuis le département voisin. En raison de sa complexité, la recherche est suspendue pendant la nuit et reprend le lendemain à 8h avec le renfort d’une deuxième CMIR. Les éléments radioactifs sont finalement identifiés vers 11 h 30 : il s’agit de barrettes de radium 266 qui sont isolées dans un local clos et interdit au public. Aucun élément ne permet d’identifier l’origine de ces barrettes, le radium 266 ayant été largement utilisé à des fins médicales (radiothérapie, maladie de la peau) et industrielles (pharmacie, cosmétiques, peinture luminescente…) dans la première moitié du XXe siècle. Une société spécialisée évacue ces déchets pour traitement. n