Pour faire passer l`épreuve d`histoire des arts sur Persepolis de

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Pour faire passer l`épreuve d`histoire des arts sur Persepolis de
Pour faire passer l’épreuve d’histoire des arts sur Persepolis de Marjane Satrapi
Résumé de la bande – dessinée :
Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Choyée par des parents
modernes et cultivés, particulièrement liée à sa grand-mère, elle suit avec exaltation les évènements qui vont mener à la
révolution et provoquer la chute du régime du Chah. Avec l'instauration de la République islamique débute le temps des «
commissaires de la révolution » qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se rêve désormais
en révolutionnaire. Bientôt, la guerre contre l'Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. La
répression intérieure devient chaque jour plus sévère. Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses
positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l'envoyer en Autriche pour la protéger. A Vienne,
Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l'adolescence, la liberté, les vertiges de l'amour mais aussi l'exil, la
solitude et la différence. Elle s’adapte difficilement à la vie en Europe et revient en Iran où elle se marie. Mais elle se rend
compte qu’elle ne peut vivre dans ce pays privé de libertés, elle divorce et part définitivement pour la France.
Contexte historique :
En 1979, l’Iran est une monarchie constitutionnelle. Le Shah est à la tête du pouvoir qu’il a atteint grâce à un coup d’état
en 1953. Il favorise les petits propriétaires terriens et donne le droit de vote aux femmes. Ces actions sont fortement
critiquées par le clergé qui lui reproche en outre ses affinités avec les Etats Unis.
Le Shah célèbre son pays de manière grandiose, démesurée, et la colère commence à gronder lorsqu’il s’agit des dépenses
du souverain. Cependant les manifestations sont réprimées par la force, le gouvernement iranien censure l’opposition et un
couvre feu est mis en place.
L’armée se divise et certains soldats rejoignent le groupe révolutionnaire, la fin est proche…
En 79, l’Ayatollah Khomeiny, chef religieux, prend le pouvoir.
Le pays est en fête mais pour peu de temps. Le régime de Khomeiny fait plus de prisonniers politiques que le Shah et
l’Irak de Saddam Hussein déclare la guerre à l’Iran.
En 79, Marjane a dix ans, Persépolis raconte son enfance entre les manifestations contre le Shah et la difficulté d’être une
fille sous le nouveau régime, son exil lors de son adolescence.
De la bande-dessinée au film :
En 2007, la bande-dessinée de Marjane Satrapi est adaptée au cinéma par son auteur elle-même avec l'aide de Vincent
Paronnaud et de toute une équipe d'animation. Prix du jury au festival de Cannes 2007, le film d’animation Persepolis permet
d'entrer dans l'intériorité d'une adolescente iranienne, ses états d'âme, ses craintes, ses amitiés et ses amours. Le tout dans une
atmosphère de privation de liberté qui l'incite à se révolter. Mêlant avec beaucoup d'humour l'histoire du monde à l'histoire
personnelle, Persepolis apparaît ainsi comme un plaidoyer pour la laïcité, la liberté et la tolérance. Une voix off - celle de
Marjane adulte - raconte, avec tendresse et ironie, ce que furent son enfance et son adolescence, les images venant,
littéralement, illustrer ce récit.
Séance 1 - Analyse de l’incipit (premier chapitre) – choses à retenir :
Le corps de Marjane se voit à peine car il est enfermé dans un voile tout noir qui occupe à lui seul presque un tiers de la
vignette. Ce que le lecteur voit en premier, c’est ce voile démesuré et non la personne qui le porte. Cela annonce la
thématique de l’enfermement, de l’oppression et de la négation des individus.
Avec la question du foulard, Marjane Satrapi commence son autobiographie en évoquant un changement de tenue qui va
avoir une influence sur toute sa vie. Comme le montre la deuxième vignette, pour Marjane Satrapi le foulard efface voire
renie l’identité des individus en les rendant tous semblables. Dans la mesure où l’autobiographie a pour but de raconter
l’évolution d’un individu avec son identité et ses singularités, il n’est pas étonnant que le premier chapitre porte sur le
foulard.
Remarque : la relation de Marjane avec Dieu montre que, dans son autobiographie, l’auteur ne s’en prend pas à la religion
musulmane mais à un certain régime politique qui détourne les préceptes de cette religion pour asservir la population et
asseoir son pouvoir. Ce régime, c’est la dictature iranienne telle qu’elle est apparue après la révolution de 1979.
Séance 2 – Analyse du film – points essentiels
Le corps tel qu’il est représenté dans le film n’est pas un corps idéalisé, au contraire, il est donné à voir ans ses
réalités les plus crues et évoqué sans détours. Par exemple, Satrapi ne cherche pas à adoucir la manière dont le
corps est désigné et n’hésite pas à mettre les expressions « petite bite », « poilue comme un gorille », « couilles »,
« nichons » ou « cul » dans la bouche de ses personnages. De même, Marjane Satrapi s’attarde sur l’évolution du
corps et sur les changements qu’il subit au cours d’une vie : elle montre les changements corporels pour une jeune
fille, montre les poils sur les aisselles ou l’entre-jambe d’un garçon. Enfin, elle met en scène le corps dans sa
réalité organique, par exemple quand Marji dit « On va prendre un bon chili et, après, on va péter », qu’elle chante
terriblement faux ou qu’elle essuie la morve qui coule de son nez. Cette réalité n’est absolument pas perçue
comme blâmable et elle peut d’ailleurs être très positive, c’est le cas avec la grand-mère de Marjane qui dégage en
permanence une douce odeur de jasmin.
Dans le film il est également question du corps politique. C’est pour cette raison que les manifestants sont
montrés en groupe dans des plans qui font fusionner l’ensemble des individus en un seul corps. Puisque tous les
corps ne font qu’un quand il s’agit de s’opposer à un pouvoir oppressant, pour la dictature, contrôler les corps est
un enjeu essentiel.
Le voile est à l’intersection du corps individuel et du corps social. À travers lui, c’est une certaine façon de
regarder le corps féminin qui s’exprime. Dans le film, ces corps féminins se voilent volontairement ou
involontairement et pour des raisons différentes.
rendus
Le corps est aussi source de caricatures : hommes politiques dessinés comme des pantins, personnages idéalisés ou
monstrueux…
Séance 3 : Le corps et ses transformations
Extrait n°1 :
Extrait 2 :
A3 - Bilan :
Dans Persepolis, Marjane Satrapi met en scène deux types de transformations physiques, d’une part les
transformations naturelles, liées au cycle de la vie, d’autre part les transformations liées à la guerre. La
métamorphose de l’adolescente, qui n’a pas de lien avec le contexte politique, est traitée sur un registre léger sinon
comique. En revanche, le ton n’est plus le même dès qu’il s’agit d’évoquer les altérations physiques provoquées
par la guerre. Là, le registre devient pathétique et Satrapi insiste sur le malaise ressenti à la vue du corps mutilé de
son ami. Une fois encore, l’auteure met en évidence l’impact du contexte politique sur l’évolution des corps et
dénonce l’oppression régnante.
Séance 4 : Persepolis dans l’histoire des arts
Voici différentes vignettes de la bande-dessinée ainsi que les reproductions des œuvres qui les ont inspirées. Reliez chaque vignette à sa
source.
La Pieta de Michel-Ange (1499)
Gardes perses, bas-relief de l'Adapadana de Persépolis (Ve s. av.
JC)
Le Cri, Edvard Munch (peint entre 1893 et 1917)
Miniature persane du XVIIe
Portrait de Marie-Thérèse, Pablo Picasso (1937)
Hulk, personnage de bande-dessinée crée par Stan Lee et Jack
Kirby en 1962
Place de Persepolis dans l’histoire des arts ?
Au niveau de l’esthétique :
→ inscription dans la tradition avec influence de la miniature Perse et des bas reliefs de Persepolis
→ regard sur l’art européen depuis plus grands chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne jusqu’à productions
modernes voire contemporaines
→ Marjane Satrapi s’inscrit bien dans l’histoire des arts et sa manière de représenter le corps, si elle lui est toute
particulière, doit beaucoup aux artistes antérieurs
Au niveau de la forme :
→ s’inscrit dans vague de développement de l’autobiographie en BD à partir des années 2000

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