Enlever antifouling - Pneu Passion Mediterranée

Enlever un vieil antifouling sur une coque
de semi rigide
(par Ti’Ben83, avril 2010)
Attention avant de travailler sous un bateau, pensez
toujours à sécuriser correctement ses différents appuis.
Danger de mort en cas de chute du bateau !
Les antifouling à matrice dure utilisés sur nos bateaux s’usent avec
la navigation, les beachages sur les plages,... Pour le régénérer, il
faut soit remettre une couche neuve sur l’ancienne, soit enlever
toutes les couches quand il y a trop d’épaisseur et repeindre
(couche d’apprêt + 2 couches d’anti-fouling).
Une dernière solution en ces temps ou l’on pense enfin à protéger
la nature qui nous entoure, est de ne plus mettre d’antifouling.
Ceci est souvent valable pour nos bateaux sur remorque qui ne
voient l’eau que pour de courtes périodes. Même si les traces
d’algues vont apparaitre au bout de quelques jours à la mer, une
éponge ou une brosse de temps en temps en bord de plage au
niveau de la ligne de flottaison suffiront à éviter l’accrochage de
ces algues.
Cerise sur le gâteau, avec une coque lisse, vous allez gagner 2 ou
3 nœuds et consommer moins de carburant.
Après cette brève introduction venons en au fait.
Tout d’abord, il vous faudra descendre votre bateau de la
remorque pour le poser sur un ber à l’arrière et sur des parpaings
avec une planche de bois à l’avant. L’avantage du ber à l’arrière
est que le bateau ne peut pas basculer.
Si vous travaillez avec des parpaings, pensez à sécuriser à
plusieurs endroits, car je vous rappelle que vous allez travailler
sous la coque (danger d’écrasement en cas de mauvais calage ou
si les parpaings se cassent sous le poids).
La dépose sur le ber nécessite d’être au moins à deux, car il faut
maitriser l’avancement de la remorque, poussée par le poids du
bateau surtout en phase finale de dépose.
Les endroits ou votre bateau repose ne pourra pas être traité. Il
faudra donc le faire plus tard une fois le bateau remis sur
remorque.
Mais comment enlever cet antifouling sans abimer sa coque? En
effet les méthodes mécaniques classiques avec grattoir et
ponceuse sont très laborieuses et génèrent poussières de gel coat
dans l’environnement que vous risquez de respirer sans parler des
coups de grattoir dans le gel coat.
La solution que j’ai utilisée est celle d’un décapage chimique avec
un produit nommé Svernigel fabriqué par Hydra Marine, disponible
auprès de Vidal Marine diffusion près de Toulon.
A savoir qu’un des sponsors de PPM (APS Marine) peut vous faire
une remise suivant les quantités achetées.
Voici le produit en question.
Le fabricant conseille 1 litre pour 2 m² . Pour ma part pour la coque
du medline II C, j’ai pris 3 bidons de 750 ml, ce qui s’est avéré un peu
juste au final.
Ce produit se présente
sous la forme d’un gel
bleu.
Pour l’appliquer et
l’enlever, vous avez
besoin de différents
outils.
Il est important de bien préparer le bateau avant de commencer
à passer le produit. En particulier il faut à tout prix éviter que ce
dissolvant entre en contact avec les boudins. Pour cela, j’ai
dégonflé les boudins, et j’ai inséré entre la coque et les boudins
des cales (planches en bois, mousse plastique) afin de
surélever le boudin et de l’isoler de la coque.
Dans un premier temps j’avais commencé l’application avec un
rouleau (type patte de lapin), mais je me suis aperçu que cela ne
déposait pas assez de produit et au bout de plusieurs heures
seules quelques zones avaient commencées à réagir. J’ai donc du
repasser une couche plus épaisse avec un pinceau large.
Dans tous les cas vous serez obligé de passer 2 couches.
Première couche épaisse pour enlever l’antifouling, puis une fine
couche pour finir d’enlever la couche apprêt (grise dans mon cas).
Application de la première couche
Combien de temps faut il laisser agir le produit ? Ca dépend des
épaisseurs, du type d’antifouling à enlever. Pour moi au bout de
3h00-3h30 le produit avait fait effet. On le voit car la peinture se
met à couler le long de la coque.
Entre chaque
couche, il faudra
gratter avec les
spatules pour enlever
une espèce de pate
gluante (prévoir un
carton au sol pour
déposer la pate au
fur et à mesure).
Les outils se
nettoient à l’acétone.
Après l’application de la deuxième couche, on voit la peinture qui
coule
En enlevant la deuxième couche, vous frotter tout de suite avec un
chiffon pour enlever le maximum d’apprêt qui reste sur la coque.
Ensuite pour finir, vous prenez des chiffons propres que vous
imbiber d’acétone (en ayant soin de mettre un masque à cartouche
pour ne pas renifler les vapeurs) et vous frottez une dernière fois. La
coque va apparaitre complètement nue et propre.
Le résultat, surprenant non !
Mais ce n’est pas terminé.
Après avoir repris les éventuelles éraflures en passant un peu de
gel coat, puis un ponçage de ces parties au papier de verre à l’eau
(type carrossier grain 800 puis 1000), il faut lustrer la coque.
Pour cela, on utilise le même produit (polish) que pour les
carrosserie de voitures, que l’on dépose avec un chiffon sur toute
la coque. Après quelques minutes de séchage, un voile blanchâtre
apparait sur la coque. Avec une polisheuse rotative, sans appuyez
fortement, vous allez polir la surface de la coque afin de faire
revenir le billant d’origine.
Ti’Ben83