L`OLEODUC KURDE

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L`OLEODUC KURDE
n°54
27 janvier 2006
Le réseau de pipelines du Proche-Orient
Plan américain « Grand Moyen-Orient »
L’OLEODUC KURDE
par Gilles Munier
Le hold up américain sur le pétrole irakien se poursuit non sans difficulté. Les espoirs placés
en Ahmed Chalabi qui avait promis monts et merveilles au lobby pétrolier US et aux Israéliens,
ont été déçus ; il s’avère que le pipeline qui devait acheminer le brut irakien vers Haïfa est
impossible à protéger. De plus, les Arabes et les Turcomans ne se laissent pas expulser
facilement de Kirkouk (1).
Le projet néo conservateur de « zone de prospérité » au Proche- Orient financé par l’or noir
irakien, dont Israël aurait été le principal bénéficiaire, a été balayé par les réalités. Les EtatsUnis ont bien une solution de rechange, mais elle est toute aussi incertaine. Elle passe en effet
par le renversement du Président Bachar Al-Assad et la création d’un Etat kurde au nord de
l’Irak.
En mai 2001, l’« Energy Policy Development Group » du Vice-président Dick Cheney a demandé que la
« sécurité énergétique » soit une priorité du commerce et de la politique étrangère américaine, justifiant
par là au nom d’« intérêts vitaux » la programmation de l’agression contre l’Irak. Depuis, les Etats- Unis
sont en guerre… et ils le seront, d’après James Woolsey, directeur de la CIA sous Bill Clinton, « pour
plusieurs décades… pour le pétrole » (2). Aujourd’hui, bien que sa production pétrolière soit en chute
libre, c’est au tour de la Syrie d’être dans la ligne de mire. Motif : elle est sur le passage des oléoducs
kurdes destinés à faire de Haïfa la Rotterdam de la Méditerranée, et ses dirigeants ne sont pas disposés à
reconnaître Israël.
Israël et le pétrole irakien
Les dirigeants israéliens rêvent depuis 1948, date la création de l’Etat hébreu, le la réouverture de
l’oléoduc Kirkouk- Haïfa. Pour y parvenir ils ont tout essayer, y compris de traiter avec le « diable », c'està-dire… avec Saddam Hussein (3).
La fermeture de l’oléoduc Kirkouk-Banyas par la Syrie en 1982, pour soutenir l’Iran en guerre avec l’Irak,
donna l’occasion à Yitzhak Shamir de proposer à Bagdad d’exporter son pétrole par Haïfa. Le Président
irakien refusa.
Hanan Bar-On, sous-directeur au ministère des Affaires étrangères israélien revient à la charge deux ans
plus tard en appuyant la proposition de Bechtel de construire un pipeline Kirkouk-Aqaba qu’un certain
1
Donald Rumsfeld est allé « vendre » en décembre 1983 et mars 1984 à Saddam Hussein. Nouveau refus
du Président irakien.
En 1987, Moshe Shahal – ministre israélien de l’Energie – fait étudier cette fois la possibilité d’exporter le
pétrole irakien vers Haïfa, mais via le Golan. Le projet est abandonné en raison du déclenchement de
guerre du Golfe de 1991.
Kirkouk-Haïfa : Le rêve pétrolier israélien
Il fallu attendre le vote de l’Iraq Liberation Act par Bill Clinton en octobre 1998 pour que la question de
l’acheminement du brut irakien revienne à l’ordre du jour. L’opposition à Saddam Hussein est ainsi
financée officiellement. Les Israéliens jettent leur dévolu sur Ahmed Chalabi qui a été lâché par la CIA et
le Département d’Etat, et qui cherche à relancer sa carrière. Ils l’invitent à Tel Aviv où il s’engage à
établir des relations diplomatiques avec Israël s’il arrive au pouvoir, et à rouvrir le pipeline Kirkouk-Haïfa.
Son neveu Salem – futur responsable de la débaassification – se lie à Benyamin Netanyahou avec qui il
s’entend pour octroyer des compensations aux juifs ayant quitté l’Irak dans les années 50. Le chiffre
avancé est de 30 milliards de dollars, montant faramineux devant être payé en pétrole.
Opérations « Shekhinah » et « Matador »
Parallèlement au bombardement de Bagdad en 2003, l’Etat-major US lance l’opération « Shekhinah »
(Présence de Dieu, en hébreu) (4) pour s’emparer de la bretelle de l’oléoduc de Haïfa. Des SAS
britanniques et australiens, et une compagnie des Forces Spéciales américaines, prennent position près
des stations de pompage H1 et H3 situées entre Al-Haditha et la frontière jordanienne. Après le
renversement de Saddam Hussein, leurs campements sont transformés en bases militaires. H1
(rebaptisée Haïfa 1), H2 (surnommée « Corean Village ») et H3 (Haïfa 3), sont dotées d’un petit
aéroport.
Les oléoducs Kikouk-Haïfa et Mossoul - Haïfa
Opération Matador
Mais en Irak, rien ne se déroule comme les néo conservateurs l’avaient imaginé. L’étoile d’Ahmed Chalabi
décline, son neveu Salem quitte précipitamment Bagdad, accusé de meurtre. L’établissement de relations
diplomatiques entre l’Irak et Israël n’est plus à l’ordre du jour. La montée en puissance de la résistance
compromet la réfection du pipeline vers Haïfa. Les Israéliens révisent alors leurs plans. Ils misent
désormais sur « l’option syrienne », c'est- à-dire le changement de régime à Damas. Deux projets
sortent des tiroirs : celui de l’oléoduc Mossoul- Haïfa, et celui de la bretelle reliant le terminal au KirkoukBanyas, Elle serait branchée juste après la frontière syrienne ou au niveau de Homs.
En juin 2005, les Américains lancent l’opération « Matador » près de la frontière syrienne, dans la région
d’Al-Qaïm, ainsi qu’au nord le long de l’axe Mossoul – Tell Afar – Sindjar. Sous prétexte d’éliminer
« Zarqaoui » et ses partisans, ils ratissent les alentours des bases H1, 2 et 3 qui devraient servir en cas
d’invasion de la Syrie. La bataille de Tell Afar dirigée contre les Turcomans hostiles à la main mise kurde
sur les ressources de leur région, tournera au massacre de civils comme à Falloujah.
2
Le Kurdistan, 6ème puissance pétrolière mondiale ?
La création d’un Etat kurde au nord de l’Irak fait partie du plan américain « Grand Moyen Orient ». Mais,
tout le monde sait qu’un Kurdistan indépendant n’est viable qu’avec Kirkouk, ses champs pétroliers et ses
gisements gaziers. Pour Massoud Barzani et Jalal Talabani – les deux chefs kurdes provisoirement
réconciliés – les priorités sont donc les suivantes : intégrer la cité pétrolière dans la région kurde,
« nettoyer ethniquement » la zone Soulimaniya –Sindjar, et développer la recherche pétrolière.
Pour commencer, les milices kurdes terrorisent les populations indésirables - Arabes, Turcomans,
Assyriens, bédouins Chammars – et leur font comprendre qu’elles n’ont pas leur place dans le Kurdistan
de demain. Un terrain d’entente est recherché avec les Yézidis, que Barzani considère comme kurdes,
mais surtout qui contrôlent les monts Sindjar surplombant le tracé du pipeline Mossoul-Haïfa.
A Kirkouk, l’équilibre ethnique est déjà modifié en prévision du référendum local prévu en décembre 2007
sur l’avenir de la cité. Mais on voit mal comment – autrement que par la violence - les Kurdes pourront
expulser les Turcomans du reste de leur région. Ils sont entre 2 et 3 millions sur un territoire - baptisée
Turkmeneli - qui s’étend sur 25 000 km2 de la frontière iranienne – au sud de Halabja - et de Kut
jusqu’à Tell Afar (5). La Turquie ne l’accepterait jamais.
Le nouvel Etat kurde, s’il voit le jour, sera la 6 ème puissance pétrolière du monde… C’est du moins ce que
disent les experts pétroliers kurdes. Pour y parvenir, la mise en valeur des champs répertoriés par l’Iraq
Petroleum Company(IPC) dans les années 50 et 60 (6) est menée au pas de charge, sans concertation
avec Bagdad, notamment à Chamchamal (à l’est de Kirkouk), Raq Taq 1 et 2 (près de Koi Sinjak), et
Demir Daagh (à 15 km au nord ouest d’Erbil).
Dès mai 2003, Jalal Talabani qui contrôle la région de Soulimaniya, avait autorisé Petoil et General
Energy – deux sociétés turques – à s’installer à Taq Taq. Depuis, elles se sont associées au groupe kurde
Eagle et à Heritage Oil Corporation - une société canadienne dirigée par Micael Gulbenkian, le petit fils du
légendaire Callouste Gulbenkian, surnommé « Monsieur 5% » - pour étendre leurs recherches. En
novembre 2005, une nouvelle étape a été franchie quand Massoud Barzani a donné à la société
norvégienne DNO l’autorisation de prospecter à Tawuke, un champ qui s’étend sur une quarantaine de
kilomètres à l’est de Zakho, et qui est considéré comme très prometteur.
La menace brandie par Hussein Al-Sharistani (6), conseiller de l’ayatollah Sistani et porte parole de
l’ « Assemblée nationale », de considérer comme sans valeur les contrats de prospection et de production
signés sans l’accord du ministère irakien du Pétrole (7), laisse Jalal Talabani, par ailleurs « Président »
de la République, totalement indifférent : il sait qu’il bénéficie du soutien officieux des Etats-Unis et
d’Israël.
Déstabiliser la Syrie
La campagne de déstabilisation de la Syrie s’explique mieux quand on prend en considération les plans
américano-israéliens d’acheminement du pétrole irakien. La position de la France aussi. Comme en
Afghanistan, où l’enjeu réel de la guerre était le passage d’un pipeline, les Etats-Unis veulent installer au
pouvoir à Damas un régime allié, c'est -à-dire permettant l’alimentation du terminal de Haïfa en pétrole
« kurde ».
Dans ce contexte, on est en droit de se demander si le pétrole est totalement étranger à l’assassinat de
Rafic Hariri. Une bretelle du Kirkouk-Banyas a pour terminal Tripoli, où les Américains veulent construire
une base militaire stratégique. On sait que l’ancien Premier ministre libanais était hostile au projet (8). Le
cheikh Abdel Amir Kabalan, vice-président du Conseil supérieur chiite du Liban, a eu raison de dire au Juge
belge Serge Brammertz, successeur de Detlev Mehlis, d’«ouvrir tous les dossiers et dans toutes les
directions, sans que l’enquête ne porte sur une seule partie » (9).
(26/1/06)
Notes :
(1) La poudrière de Kirkouk, par Gilles Munier (AFI-Flash n°40 – 27/1/05)
(2) Report on the Annual Policy Forum of The American Council On Renewable Energy (ACORE)
(3) The Pipeline to Haifa, Israeli Minister Dreams of Iraqi Oil par Akiva Eldar (Avril 2001 )
http://www.counterpunch.org/eldar04012003.html
(4) L’opération était inspirée d’un projet israélien ajourné en 2001. C’est la raison pour laquelle son nom de code est
tiré de la Torah, rappelant la « Shekhinah » qui serait remontée aux cieux lors de la destruction du Temple de
Jérusalem par le roi mésopotamien Nabuchodonosor en 567 avant JC.
(5) Lettre du Docteur Hassan Aydenly - Président du Comité de Défense des Droits des Turkmènes irakiens -au journal
« Le Monde ». http://members.lycos.nl/soitum/Le_monde.pdf
(6) Conseiller de la Commission irakienne pour l’énergie atomique jusqu’en 1979. Il a apporté son soutien à Colin
Powell qui accusait Saddam Hussein de posséder des armes de destruction massive. Dans Al-Sharq Al-Awsat
(15/4/01) il affirmait que sans la guerre du Golfe de 1991, l’Irak aurait « à six mois près » possédé la bombe
atomique. http://www.voltairenet.org/article9210.html
(7) Kurds challenge Baghdad over oil-exploration rights, par David Axe (The Washington Times – 14/1/06)
http://www.uruknet.info/?s1=2&p=19630&s2=15
(8) Mais qui a assassiné Rafic Hariri? par Gilles Munier (AFI-Flash n°42 – 21/2/05)
(9) L’Orient-Le Jour (21/1/06)
3
KURDISTAN IRAKIEN :
« Etat » gangster ou « démocratie modèle »
par Xavière Jardez
Le Dr Kamal Said Qasir, aussi connu sous le nom de Kamal Berzenji, a été enlevé par des agents de
renseignement du Parti démocratique du Kurdistan le 26 octobre dernier et condamné à 30 ans
d’emprisonnement après un procès d’une heure, par un tribunal spécial, le 19 décembre 2005. Son
crime : avoir écrit deux articles « insultants », publiés les 14 juillet et 8 août 2005, sur Internet sur les
scandales du PDK et sur le président du Gouvernement régional du Kurdistan, Massoud Barzani.
Qadir, né dans un petit village au sud de Hawler, dans le sud du Kurdistan a immigré en Autriche en
1978, dont il a pris la nationalité et où il a étudié le droit à l’Université de Vienne. Il a fui le Kurdistan
après la « libération » de l’Irak par les Américains pour avoir demandé plus de démocratie et le respect
des droits de l’homme au Kurdistan du sud. Au moment de son enlèvement, il avait entrepris des
recherches dans le domaine du droit constitutionnel à Vienne mais était retourné au Kurdistan pour y
créer une antenne sur les droits de l’homme et entamer une procédure judiciaire contre le PDK,
promettant de révéler les crimes commis par la famille Barzani.
Les protestations des Américains à l’annonce de son arrestation sont une plaisanterie puisque les
dirigeants kurdes, PDK et UPK confondus, ne cessent de jeter leurs adversaires dans des prisons
secrètes, avec le soutien actif des forces militaires US. Ce qu’avait dénoncé Qadir « (les dirigeants
kurdes) n’ont pas transformé le Kurdistan en un modèle de démocratie pour l’Irak ou même pour le
Moyen-Orient mais en ont fait plutôt une forteresse pour l’oppression, les détournements de fonds publics
et les atteintes graves aux droits de l’homme comme le meurtre, la torture, l’amputation des oreilles, du
nez, et le viol. Tout cela n’a pu se réaliser qu’avec la protection des Américains puisque les partis kurdes
et autres dans la région savent parfaitement que tous leurs privilèges et gains qu’ils ont acquis depuis
1991 auraient été impossibles sans ce soutien». Et dans une émission sur Radio Free Europe, il ajoutait :
« Les membres des forces de sécurité (kurdes) ….se servent de leur pouvoir pour accuser et arrêter tous
ceux qu’ils pensent qu’ils pourront faire chanter et obtenir de l’argent. » … « L’une des raisons de cette
guerre (la guerre entre les deux partis du Kurdistan en 1990) s’appelle les «affaires » et les bénéfices
qu’en retiraient certains seigneurs de guerre kurdes des deux bords. Certains sont devenus millionnaires
par la confiscation et le vol de biens appartenant à leurs frères kurdes ».
L’agence de relations publiques, Russo, Marsh and Rogers (RM & R), groupe de presse néo-conservateur
et propagandiste du mythe des armes de destruction massive de Saddam, a dressé du Kurdistan le
portrait d’une « démocratie » modèle pour l’Irak, havre de paix et de prospérité, propice aux
investissements occidentaux et israéliens : « De tous les différents groupes en Irak qui ont une vision du
futur, celle des Kurdes nous est la plus proche. Il est important de reconnaître que les Kurdes ne sont pas
hostiles à l’Occident. …Les Kurdes voudraient que le reste du pays se tourne vers le Kurdistan et le voit
comme un modèle ».
Mais la « démocratie » en Irak s’apparente plutôt à une cleptocratie dont les membres sont au-dessus
des lois et peuvent se dispenser de respecter le droit à la libre expression, vecteur de toute institution
dite démocratique. Dans son article « Le vainqueur et le perdant dans la nouvelle constitution
irakienne », le Dr Qasir décrivait les conditions dans lesquelles la Constitution irakienne avait été
rédigée : « Le renversement du régime précédent n’a pas été accompli par les Irakiens ; et les forces
étrangères qui sont à l’origine de ce renversement, sous le slogan de « Libération de l’Irak de
l’oppression et de la tyrannie » sont elles-mêmes devenues des forces d’occupation qui ne différent ni en
comportement, ni en pratiques ou en actions d’aucune autre force d’occupation dans l’histoire. Ainsi, le
processus démocratique qui a été par la suite imposé à l’Irak par les forces d’occupation, porte la marque
d’empreintes étrangères et accroît le doute parmi les Irakiens sur l’impulsion véritable derrière ce
processus ».
Mais Qadir englobe dans sa critique le « fédéralisme » qu’il estime être une couverture pour étendre la
corruption. « Leur pouvoir (du KDP et du UPK) et leurs privilèges ne peuvent être maintenus sans une
entité kurde fédérale qui ne serait pas contrôlée par le gouvernement central de Bagdad. D’un autre côté,
en tant qu’Etat souverain, l’Irak garantira au gouvernement kurde sa protection de toute interférence
des pays voisins…..De plus, le Kurdistan irakien est riche en ressources naturelles que les dirigeants
kurdes veulent convertir en propriété personnelle et privée. Cela ne peut se faire à moins que le seul
cartel kurde continue de diriger, lui-même, la région kurde comme c’est le cas à l’heure actuelle ». Il se
refuse à voir dans les Sunnites des fanatiques du régime de Saddam : « Il y a ceux qui accusent les
sunnites irakiens d’avoir soutenu l’ancien régime dans sa répression des kurdes et des chiites. C’est, je
crois, une fausse accusation car les dictatures ne connaissent ni religion, ni secte, ni/ou d’ethnie ; seule
l’allégeance au dictateur. Et c’est un fait avéré que certains des plus proches collaborateurs de l’ancien
dictateur irakien étaient des Kurdes, des Chiites et des Chrétiens et beaucoup de Kurdes, fidèles à
l’ancien régime, furent impliqués dans le génocide de l’opération al Anfal contre les Kurdes. »
4
Amnesty International rapporte que le Dr Qadir a été torturé et avec ce que l’on sait de la coopération
militaire US avec les tortionnaires, cette information n’est pas rassurante. Le « Ministre des droits de
l’homme » du gouvernement régional du Kurdistan, Ihsan Nuri, a déclaré qu’il pouvait « pourrir et mourir
en prison ». De plus, on peut se demander quelle pression l’administration Bush pourra exercer sur les
Kurdes à propos d’un critique virulent de l’occupation américaine.
16/1/06
( Sources : www.antiwar.com/justin/?articleid=8361 et Al-Quds - 31/12/05 )
BREVES
Paul Bremmer - Dans ses mémoires parues aux Etats- Unis sous le titre « My Year in Iraq », Paul
Bremmer ancien gauleiter américain à Bagdad, affirme ne s’être rendu compte que le gouvernement
irakien avait préparé le pays à « la résistance et au sabotage à grande échelle » que le jour où le chef de
la CIA en Irak lui a mis sous les yeux une note des Mukhabarat datant de janvier 2003 ordonnant à tous
les services de s’organiser dans la perspective de l’invasion. Le texte débutait par ces mots : « Brûlez ce
bureau ».
http://www.letemps.ch/template/international.asp?page=4&article=171860
Joumblat - Le ton monte au Liban après les accusations portées par Walid Joumblat contre le président
Bachar Al- Assad, l’Iran et le Hezbollah. Le chef druze est même allé jusqu’à demander aux Etats-Unis
d’intervenir en Syrie comme ils l’ont fait en Irak. Pour le Hezbollah : « Si la traîtrise s’était incarnée, en
ces temps peu glorieux, ce serait sous les traits de Walid Joumblatt ». L’Orient-Le Jour (16/1/06)
Sistani – Selon Al-Quds Al-Arabi (14/1/06), l’ayatollah Sistani - de nationalité iranienne - a refusé la
nationalité irakienne que lui offrait le « gouvernement » de Bagdad. Il avait déjà refusé la proposition il y
a deux ans.
http://www.uruknet.info/?s1=1&p=19601&s2=14
Massacre - Selon le grand journaliste Robert Fisk, l’estimation de 30 000 victimes civiles irakiennes
depuis le début de la guerre est mensongère. Il affirme qu’il y a entre 3 000 et 4 000 civiles tué tous les
mois.
http://www.politicalgateway.com/news/read.html?id=5971
VIDEOS DE LA RESISTANCE IRAKIENNE
mms://shared.streaming.telefonica.de/spiegel/video/9819_256k.wmv
http://www.ogrish.com/archives/2006/january/ogrish-dot-com-recent_ied_attacks.wmv
http://9q9q.com/get.php?filename=1136852940.rm
http://www.jaishalmugahideen.net/vedio/zip/50-7-1.zip
http://www.jaishalmugahideen.net/vedio/zip/51-8-1.zip
http://www.flurl.com/uploaded/Jaish_Almuja...part_37020.html
http://www.jaishalmugahideen.net/news.php?action=view&id=83&18808f34f3e4865172cc8c4a11d60579
http://www.sendspace.com/file/kw6eiv
http://www.sendspace.com/file/sw4857
http://www.sendspace.com/file/zqpyhw
http://www.sendspace.com/file/2j70ur
http://www.uploading.com/?get=S7MZZOAI
http://www.uploading.com/?get=GCQDZOXW
http://www.uploading.com/?get=HPWU3EO9
http://www.megaupload.com/?d=5LPGL91T
http://www.megaupload.com/?d=XI63A2U9
http://www.sendspace.com/file/xl52bi
http://www.sendspace.com/file/qqvux8
http://www.sendspace.com/file/8qlr1t
http://www.iha.com.tr/bin/directory.dll/pf?content=http%3A//www.iha.com.tr/bin/directory.dll/pub/news/getdoc%3Fsec%3
D3%26nid%3D47673
ACTUALITE DE LA RESISTANCE IRAKIENNE
http://www.albasrah.net/moqawama/english/iraqi_resistance.htm
Uruknet: informations sur l’Irak occupé
http://www.uruknet.info/?p=-5&l=e
Le "Journal de Bagdad" est sur :
http://www.aredam.net (rubrique n° 14) ou http://www.brusselstribunal.org/
Pour le recevoir par courriel : [email protected]
5
TERRORISME
MENACES DE MORT PRO - ISRAELIENNES
Raphaël Schoemann sera jugé le 11 mai 2006
En 2002 et 2003, douze personnes connues pour leur engagement « pro- palestinien » ou pour avoir
critiqué la politique israélienne (1), ont reçu des menaces de mort sous la forme de coups de téléphone
anonymes ou d’une lettre contenant une balle de 22 Long Riffle assortie d’un message inquiétant : « La
prochaine n’arrivera pas par la poste ».
Coup de couteau au ventre
Bien qu’étant considéré plutôt comme « pro-irakien » en raison de mon combat contre l’embargo, contre
l’agression puis l’occupation de l’Irak, je me suis retrouvé fin juillet 2003 parmi les destinataires du
courrier. Je me suis dit que désormais tout ce qui était lié à l’Irak devenait une priorité d’Israël. J’ai porté
plainte contre X, bien que pensant à l’époque que la police n’arrêterait jamais l’auteur des menaces.
Je me trompais. Le coupable, un certain Raphaël Schoemann, a été appréhendé en février 2004 et est
passé aux aveux. Le procès aura lieu le 11 mai prochain. On dit que l’agression le 7 avril 2002 à Paris
d’un commissaire des Renseignements généraux - un coup de couteau au ventre donné par un
extrémiste de la Ligue de Défense Juive (LDJ) lors d’une manifestation pro-israélienne « contre le
terrorisme et l’antisémitisme » - est à l’origine de l’intérêt porté par la police à cette affaire.
« Sanayim » ou « chemise jaune » ?
Selon une source proche du dossier (2), Raphaël Schoemann est « un homme froid et décidé … marqué
par l’expérience de ses parents, internés à l’arrivée des nazis en Allemagne ». Les enquêteurs ont trouvé
chez lui un nombre considérable d’armes - carabine, pistolet, revolver, fusil d’assaut - des cartouches de
différents calibres, un réducteur de son et une lunette de visée laser de nuit. De quoi assassiner à titre
d’exemple, et discrètement, les intellectuels qu’il accuse de propager « des thèses négationnistes et
antisémites », sous couvert de critiques de l’armée israélienne. Malgré la gravité des faits, il a été laissé
en liberté provisoire. Heureusement pour lui qu’il ne s’appelle pas Mohamed, sinon il était bon pour le
quartier de haute sécurité !
Raphaël Schoemann, âgé alors de 64 ans, serait retraité d’une société d’import-export. Toute la question
est de savoir – mais je doute qu’on veuille y parvenir – s’il a agi seul ou dans le cadre d’un plan
d’intimidation israélien, si c’est un « sanayim », nom donné aux supplétifs recrutés par le Mossad dans la
diaspora (3), ou pire une « chemise jaune » de la LDJ. Cette organisation internationale raciste fondée
par le Rabbin fanatique Meir Kahane – assassiné en 1990 - a perpétré plusieurs attentats et meurtres aux
Etats-Unis et en Israël avec des 22 LR, son arme de prédilection (4). Elle est dénoncée partout – y
compris en Israël - comme terroriste… sauf en France où elle a pignon sur rue sous des noms d’emprunt.
19/1/06
Gilles Munier
Texte paru dans le courrier des lecteurs d’ « Afrique Asie » de janvier 2006
(1) Eyal Sivan, Isabelle Coutant-Peyre, Ginette Hess-Skandrani, Maria Poumier, Lucien Bitterlin, Monique
Chemiller-Gendreau, Alain Lipietz, Gilles Munier, José Bové, Annie Coussemant, Mondher Sfar, Jean-Claude
Willem. - (2) Le Parisien Libéré (24/5/04) – (3) Mossad ; un agent des services secrets israéliens parle,
par Victor Ostrovsky (Presses de la Cité) – (4) Les chemises jaunes , par Simon Epstein (Calmann-Lévy).
Sur la Ligue de Défense Juive: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_de_d%C3%A9fense_juive
Dans la ligne de mire !
Quelle n’a pas été la surprise du rennais Gilles Munier, secrétaire général des Amitiés franco- irakiennes,
de découvrir dans son courrier, à son retour de vacances, une enveloppe contenant une balle de 22 LR
accompagnée du message : « La prochaine n’arrivera pas par la poste » ! Le courrier avait été posté le
21 juillet à Rosny-sous-Bois, en Seine- Saint-Denis.
Il a porté plainte contre X pour « Menace de mort » le 11 août, et demandé à Nicolas Sarkozy, ministre
de l’Intérieur, d’intervenir « avec fermeté » contre les expéditeurs de la lettre qui, selon lui, n’en sont pas
à leur coup d’essai. En effet, depuis un an, une dizaine de personnalités intervenant sur le problème
palestinien aurait reçu le même message, notamment José Bové et Lucien Bitterlin, président de
l’Association de Solidarité franco- arabe. « En 30 ans de militantisme pour la politique arabe du général
de Gaulle, j’ai été parfois insulté ou diffamé, voir agressé, dit-il, mais c’est la première fois qu’on me
menace de cette façon. C’est sans doute parce que je dénonce l’occupation de l’Irak par les Etats-Unis et
que je soutiens la résistance ». Les auteurs, ajoute-t-il, sont à rechercher parmi les pro- israéliens les
plus extrémistes, ceux qui coopèrent avec des néo-nazis.
Parallèlement aux investigations policières qui peuvent aboutir à un non-lieu, il compte mener sa propre
enquête. « Il faut démasquer ces gens là avant qu’ils ne passent à l’action, sinon cela finira mal », et de
remarquer : « La balle tirée sur le président Jacques Chirac lors du 14 juillet 2002 était aussi une 22 LR
et le déséquilibré qui s’apprêtait à recommencer évoluait au sein de la nouvelle extrême droite française,
aujourd’hui proche des néo-conservateurs américains ».
Article paru dans « 7 Jours » (Rennes, le 22/8/03) - AFI- Flash n°0 (23/8/03)
6
Interview de Salah Al-Mukhtar, par Robert Dreyfuss (extrait)
Salah Al-Mukhtar est membre du parti Baas depuis 47 ans. Il a été directeur du quotidien AlJumhouriya, président de l’Organisation pour l’Amitié, la Paix et la Solidarité, ambassadeur
d’Irak en Inde et au Vietnam. Il résiderait actuellement au Yémen.
Q : Pouvez vous me donner quelques détails sur la façon dont la résistance est organisée? Y at-il un commandement régional ou national ? Ses chefs sont-ils à l’intérieur ou à l’extérieur
d’Irak ? Les communications entre eux sont elles difficiles ?
Salah Al-Mukhtar : La résistance armée irakienne a été préparée, systématiquement, à partir de 2001,
quand la direction du pays a conclu que l’administration Bush était décidée à envahir l’Irak. Ces années
ont permis de mettre en place une direction secrète et de sélectionner une force d’élite composée de
membres du parti Baas, de militaires notamment de la Garde républicaine, d’officiers expérimentés des
services de renseignement et de scientifiques appartenant à l’industrialisation militaire, ainsi que parmi
les millions d’Irakiens formés à la guérilla urbaine. Des armes et des munitions ont été déposées dans
des caches secrètes, assez pour tenir dix ans sans soutien extérieur. Quant au commandement régional
ou national : oui, il y a un commandement central qui dirige les principales organisations de la résistance
et il est à l’intérieur de l’Irak. La majorité des membres de sa direction est inconnue car apparue après
l’invasion, et c’est pour cela qu’ils n’ont pas été capturés. Il n’y a aucun membre de ce commandement
hors d’Irak. Les difficultés de communication en Irak ont été surmontées par un nouveau mode de
communication ultra secret, très compliqué et très sophistiqué, ce qui explique pourquoi la CIA n’est pas
parvenue à pénétrer la résistance.
http://www.uruknet.com/?s1=1&p=18877&s2=21
Libération d’Abdel-Jabbar Al-Koubeissi
Abdel- Jabbar Al-Koubeissi, 62 ans, ancien opposant au Président Saddam Hussein et secrétaire général
de l’Alliance patriotique irakienne, arrêté en septembre 2004 et dont on a longtemps été sans nouvelle, a
été libéré. Il était incarcéré à la prison de l’aéroport de Bagdad dans le plus grand secret. Les Américains
lui reprochaient notamment d’avoir joué un rôle charnière dans la mobilisation de l’opinion publique
contre l’agression américaine. Il a passé un partie de son incarcération enfermé dans un caisson de 1,70
cm, les yeux bandés, privé de sommeil et interrogé en permanence.
Abdel- Jabbar Al-Koubeissi dit avoir constaté des traces de torture sur le vice-président Taha Yassine
Ramadan, et affirme que plusieurs anciens dirigeants baassistes dont l’ancien Premier ministre Hamzeh
al-Zoubaidi, Adel al-Douri et Waddah al-Cheikh, sont « morts en prison des suites des tortures».
Interview au JDD : http://perso.wanadoo.fr/collectif-communiste-polex/irak_resit/JDD_3079_010.pdf
BREVES
Juifs irakiens - Deux groupes de touristes israéliens se rendront au printemps dans la Région autonome
du Kurdistan, via la Turquie. Ils espèrent pouvoir s’approcher de Mossoul, dont plusieurs d’entre eux sont
originaires. Le voyage est organisé par Aharon Efroni, président du « Mosul Jewry Heritage Center » de
Haïfa. Dans l’avenir, si tout va bien, il proposera la visite d’anciennes synagogues et de cimetières juifs.
Plus de 150 000 juifs ont fui l’Irak, principalement en 1951, suite à des attentats organisés par le
Mossad.
Punition divine - Pour les anciens colons de Gaza, Dieu a puni Ariel Sharon car « La Torah dit que
quiconque touche à la terre d’Israël sera puni. ». Baruch Ben Yossef , un des colons ultra sionistes qui
avait récité « pulsa denura » (lanières de feu) , une malédiction ancestrale prononcée en araméen, pour
empêcher le démantèlement des colonies juives, se dit persuadé – dans le Jérusalem Post - que leur
prière qui a eu la peau du Premier ministre israélien.
Aux Etats-Unis, le télévangéliste néo-conservateur Pat Robertson est sur la même longueur d’onde : « Le
prophète Joël est très clair là-dessus: Dieu a de l’hostilité contre ceux qui divisent sa terre. Dieu
considère cette terre comme la sienne ». L’attaque cérébrale dont a été victime Sharon, dit-il,
s’apparente à une punition divine pour « avoir morcelé la terre divine » d’Israël !
http://www.chron.com/disp/story.mpl/ap/nation/3568162.html
http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1136361024759&pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowF
ull
Espionnage privé – On n’arrête pas le progrès… Sur Internet, la société américaine Locatecell propose
pour 110$ de vous donner la liste des appels effectués au numéro de téléphone que vous lui
communiquez : http://www.locatecell.com
« Justice » militaire danoise - Pas de condamnation pour Annemette Hommel, capitaine de réserve du
renseignement militaire danois, et pour quatre soldats de ce pays, accusés de sévices lors
d’interrogatoires de résistants irakiens. Selon le juge, ils étaient pourtant coupables de violation des
articles 17 et 32 de la de la Convention de Genève. Il leur a accordé le 12 janvier des circonstances
atténuantes sous prétexte que la hiérarchie militaire était également responsable de leur comportement.
7
PALESTINE
« De toutes les occupations du monde,
l’occupation israélienne est la pire »
Extraits d’un entretien du ministre des affaires civiles palestinien, Mohamed Dahlan, à
l’hebdomadaire égyptien, Al Ahram, du 30 novembre 2005 - Interview d’Erica Silverman
Quelles sont les répercussions économiques et politiques à court et moyen terme de l’
« Accord sur les mouvements et l’accès » signé entre l’Autorité palestinienne et Israël ?
Si cet accord est respecté par Israël, cela fournira à l’économie palestinienne une chance de se remodeler
et de se développer, car actuellement, la situation économique dépend de la décision d’un soldat israélien
à un point de contrôle. Par expérience, les Israéliens n’ont jamais appliqué un accord : en revanche, ils
appliquent tout ce qui va dans le sens de leurs intérêts. ..Les points de passage sont l’avenir de la
bande de Gaza que ce soit celui entre la Cisjordanie et Gaza, le passage commercial de Karni ou celui de
Rafah, ou le port ou l’aéroport. Aussi longtemps que nous pourrons circuler normalement, il y aura de
l’espoir, et des liens avec le monde extérieur. Encore, une fois, cela se rapporte à la conduite d’Israël et
à la volonté politique de Rice. …et à une troisième partie, l’Union européenne….
Existe-t-il une possibilité dans l’accord que les points de passage ne seront pas fermés « pour
des raisons de sécurité générale » mais pour des menaces spécifiques à un point de passage
précis ?
Israël ne peut fermer les points de passage en vertu de l’Accord. Cependant, s’il le veut, il le fera. …Cela
n’a rien à voir d’ailleurs avec la situation sécuritaire. Parfois, ils ferment Karni le point de passage
commercial, par exemple, et n’autorisent pas nos marchandises à sortir de Gaza mais ils permettent aux
leurs d’entrer. C’est donc une décision économique et non de sécurité. ….
Comment les détails procéduraux du passage ont-ils été décidés et les conclusions des
négociations seront-elles rendues publiques ?
Nous avons discuté de ces points pendant vingt semaines avec Wolfensohn ; il n’y a pas un seul détail qui
ne l’ait pas été. Ce n’est pas un accord politique mais procédural. ..Nous ne contrôlons pas Karni, ce sont
les Israéliens. S’agissant du passage entre la Cisjordanie et Gaza, nous étions prêts pour en discuter il y
un an. Ce n’est pas de notre responsabilité mais celle d’Israël et de la troisième partie. Il est dit dans
l’Accord que le passage doit être ouvert pour la fin de l’année. Il en va de même du port maritime ;
aucune interprétation n’est possible. Selon les textes, nous pouvons commencer les travaux dès demain.
La question est de savoir si les Israéliens nous laisseront importer le matériel de la Cisjordanie ou non.
Quelles sont les négociations concernant l’aéroport ?
Les Israéliens refusent catégoriquement et même Rice n’a pu les convaincre de nous permettre d’en
commencer la construction. Il n’y aucun accord sur l’aéroport.
Dans quelle mesure l’accord va-t-il transformer les relations économiques et politiques entre
les Palestiniens et les Egyptiens ?
L’ouverture de la frontière facilitera nos exportations vers l’Egypte sans aucune interférence israélienne et
nous permettra d’importer des biens en provenance d’Egypte plus aisément entraînant ainsi une
multiplicité de chances et d’opportunités. Nous importons d’Israël- Gaza et la Cisjordanie- pour 2,5
milliards de dollars de produits dont un milliard pour Gaza. Avec cette même somme, nous pourrions
acheter quelque 3 milliards de produits égyptiens. Il s’ensuit que le volume de nos exportations et
importations augmentera, s’ajoutant à d’autres projets importants, notamment en matière de fourniture
de gaz et d’électricité….
L’Autorité palestinienne a-t-elle un plan pour améliorer la sécurité intérieure et disposez-vous
des ressources nécessaires pour mettre en œ uvre ce plan ?
Il y a sans aucun doute un manque de sécurité à Gaza et en Cisjordanie, soit en raison de l’occupation ou
non. Nous devons faire tous nos efforts pour maintenir la sécurité, en terme d’ordre public pour tous les
Palestiniens, particulièrement à Gaza.
Est-ce qu’Israël vous a autorisé à faire venir un volume d’armes, de munitions, de véhicules et
autres matériels pour les forces de sécurité ?
C’est la raison principale pour laquelle les Israéliens veulent que l’occupation se prolonge et un moyen
pour eux de réaliser leurs exigences.
Quelles sont les raisons économiques et politiques d’Israël pour continuer leur occupation des
territoires palestiniens ?
L’occupation- c'est-à-dire un peuple en occupant un autre- est malade et les Israéliens ont imaginé au
cours des ans qu’ils pourraient contrôler un autre peuple. Nous sommes pour eux un marché commercial
et ils nous ont extorqués. De toutes les occupations du monde, l’occupation israélienne est la pire.
8
Ils se sont mêlés de nos affaires maritales. Ils se sont mêlés de notre santé, de notre éducation, même
de l’air que nous respirons. Ils contrôlent qui voyage, qui ne voyage pas. Ils contrôlent qui reçoit des
soins, qui ne reçoit pas de soins. Ils contrôlent même nos cadavres. Si quelqu’un meurt à l’étranger, ils
interdisent son enterrement dans son pays natal. L’occupation israélienne contrôle toute notre vie. Il n’y
a simplement rien de pire. Même moi, j’ai été arrêté plusieurs fois par les Israéliens.
Ils occupent pour abuser et profiter de nous. Ils n’ont pas investi un seul dollar à Gaza. Ils nous l’ont
remis en ruines. Ils ont utilisé la terre et en ont profité. Ils ont arrêté les gens, les ont traité sans
humanité et s’en sont servis comme main d’œuvre bon marché sans offrir aux Palestiniens aucun droit.
Ils nous ont forcé à consommer leurs produits pourris.
Ils nous ont obligé à acheter leurs produits qui sont dix fois plus chers que ceux que nous pourrions
acheter ailleurs. Qu’est- ce qui est plus brutale qu’une telle corruption, extorsion, qu’une telle
occupation ?
OPINION
La vérité que vous ne voulez pas entendre
Mustafa Barghouti (*) (Al Ahram Weekly - 7/12/05)
Les Palestiniens doivent être libérés de la longue souffrance endurée à travers 600 années
d’occupation étrangère, 58 années de dépossession et 38 années d’occupation militaire,
laquelle est devenue la plus longue de l’histoire moderne.
Quelle est la situation sur le terrain en Palestine ? La version israélienne qui continue de dominer les
moyens d’information internationaux en donne une image qui n’a rien à voir avec la réalité. Le
redéploiement à Gaza a été présenté comme l’ébauche d’un processus de paix, comme une grande
retraite du général Sharon, lequel a été alors présenté comme un homme de paix. Mais le fait subsiste
aujourd’hui que la Palestine s’étend sur 27 000 kilomètres carrés, que la Cisjordanie n’en constitue que 5
860, et la Bande de Gaza uniquement 360. Dans ce dernier cas, cela équivaut à 1,3 % du total de la
Palestine historique. Ainsi, même si Sharon avait effectué un véritable retrait de Gaza, ceci ne
représenterait que 5,8% des Territoires Occupés.
(…)
La population totale des colons - illégalement installés en regard de la loi internationale et de l’avis
prononcé par la Cour Internationale de Justice (CIJ)) qui stipulait que le mur de séparation et chaque
colonie en Cisjordanie, dans la Bande de Gaza et à Jérusalem-Est devait disparaître - atteint 436 000
personnes : 190 000 à Jérusalem et 246 000 en Cisjordanie. Seuls 8 475 colons, soit 2% du nombre total
de colons illégalement installés dans les Territoires Occupés ont été déplacés de la Bande de Gaza et des
environs de Jénine. Et durant la même période, la population dans les colonies en Cisjordanie a
massivement augmenté avec 15 800 colons supplémentaires. Alors pourquoi retirer les colons de Gaza si
le désengagement était simplement un exercice de redéploiement ?
Premièrement, Israël n’a jamais réellement voulu maintenir ces colons sur place. C’était un
objet de négociation à utiliser lorsque le temps serait venu de parler du futur des Territoires Occupés.
Mais assurer la sécurité d’un relativement petit nombre de colons par une présence militaire constante
dans la Bande de Gaza avait fini par être considéré comme trop coûteux.
Deuxièmement, Israël avait déjà épuisé les ressources en eau de Gaza en captant l’écoulement
de l’eau souterraine à l’Est de Gaza - ce qui a eu pour résultat l’infiltration d’eau de mer dans la couche
aquifère côtière - et en surexploitant la nappe phréatique existante pour le compte des colonies
israéliennes. En conséquence, les habitants de Gaza se retrouvent à utiliser de l’eau saumâtre, cause
d’un taux élevé de maladies rénales. Le niveau maximum acceptable de chlore dans l’eau potable, selon
les standards de l’Organisation Mondiale de la Santé, est de 250 milligrammes par litre. Dans plusieurs
zones de la Bande de Gaza, le niveau de chlore est entre 1 200 et 2 500 milligrammes par litre.
(…) Le mur est … construit à très grande vitesse, sans égard pour l’avis de la Cour Internationale de
Justice. Il fera à terme près de 750 kilomètres de long : soit trois fois la longueur du mur de Berlin et
deux fois sa hauteur. Plus de 1 060 000 arbres - avant tout des oliviers - ont été déracinés par les
bulldozers israéliens en Cisjordanie. Ce mur n’est pas construit sur le territoire israélien, ni sur les
frontières de 1967, mais à l’intérieur des Territoires Occupés, séparant les Palestiniens les uns des
autres, et non pas les Palestiniens des Israéliens comme le proclame Sharon.
(*) Mustafa Barghouti est secrétaire-général du PNI (Palestinian National Initiative)
Texte intégral : http://weekly.ahram.org.eg/2005/771/op2.htm
Al-Moharer
(en français)
http://www.al-moharer.net/mohhtm/french-section.htm
9
BREVES
Kirkouk – Ahmet Muratly, représentant à Ankara du Front des turcomans irakiens (ITC) s’oppose à
l’organisation du référendum à Kirkouk en 2007, comme le prévoit l’article 136 de la « constitution »
votée en décembre dernier : « Kirkouk est une ville irakienne », dit-il, « c’est à l’ensemble du peuple
irakien de décider de son avenir ».
http://www.tmcnet.com/usubmit/2006/jan/1270412.htm
Menaces d’épuration sur le Quai d’Orsay ? – Le Parti socialiste a démenti des propos attribués à
François Hollande – Premier secrétaire – qui lors d’une rencontre avec le Comité directeur du Conseil
représentatif des institutions juives de France (CRIF), le 30 novembre 2005, aurait déclaré vouloir
« épurer le ministère français des Affaires étrangères de ses éléments pro-arabes et… empêcher les
citoyens pro-arabes d’entrer dans la haute fonction publique ». Il aurait ajouté : « « Il y a une tendance
qui remonte à loin, ce que l’on appelle la politique arabe de la France et il n’est pas admissible qu’une
administration ait une idéologie. Il y a un problème de recrutement au Quai d’Orsay et à l’ENA et ce
recrutement devrait être réorganisé ». Selon Libération (17/1/06), le PS se réserve le droit de porter
plainte pour diffamation contre la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient
(CAPJPO)-EuroPalestine, qui serait à l’origine de cette information.
Lire aussi : http://www.voltairenet.org/article133358.html
Influence allemande au Kurdistan - L’ex-otage Susanne Osthoff était membre du Deutsches
Archäologisches Institut (DAI) connu pour avoir couvert des activités d’espionnage du début du 20ème
siècle à la Seconde guerre mondiale en liaison avec la Willemstrasse, le Ministère des Affaires étrangère
allemand. Elle était chargée de créer un centre culturel allemand à Erbil et de restaurer un vieux
caravansérail dans la région de Mossoul. Le Centre culturel d’Erbil, comme celui inauguré à Bagdad en
2004, devait comprendre une antenne de conseil aux entreprises allemandes. Plusieurs sociétés
allemandes participent déjà aux travaux d’extension de la ville dont le tout nouvel aéroport est desservi
depuis septembre 2005 par un vol partant de Francfort sur le Main.
http://www.german-foreign-policy.com/fr/fulltext/55819
Agents du BND sous couverture diplomatique française
Selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung (12/1/06), les services secrets allemands
(BundesNachrichtenDienst - BND) ont apporté « un soutien actif » aux Etats- Unis lors de l’agression de
l’Irak en indiquant « les cibles qui ne devaient pas être bombardées ».
Sur la chaîne de TV ARD, un ancien fonctionnaire du Pentagone, est allé plus loin en affirmant que le BND
avait apporté « un soutien direct » dans l’identification des cibles à bombarder. Il serait même à l’origine
de la mort d’au moins 14 civils pour avoir signalé aux Américains la présence du Président Saddam
Hussein et de ses fils, le 7 avril 2003, dans le restaurant As-Sa’ah du quartier Al-Mansour. L’US Air Force
avait largué 4 bombes de précision JDAM sur l’objectif.
Ernst Uhrlau, aujourd'hui patron du BND, a révélé que deux agents du BND étaient restés à Bagdad après
avril 2003, sous couverture diplomatique française. Mais, qui peut dire s’il s’agissait réellement
d’Allemands ? Le 13 janvier, le quotidien Koelner Stadt- Anzeiger a dévoilé que les agents du Mossad
utilisaient souvent des passeports fournis par le BND lors de leurs opérations au Proche-Orient et que le
nombre des passeports remis aux Israéliens avait sérieusement augmenté depuis le 11 septembre 2001.
http://www.letemps.ch/template/international.asp?page=4&article=171858
http://www.radiofrance.fr/reportage/dossiers/irak/reperes.php?i_id=15000010
http://www.irna.ir/en/news/view/menu-234/0601149692195749.htm
Moqtada Al-Sadr - Le roi Abdullah d’Arabie a reçu le 10 janvier Moqtada Sadr qui effectuait à La Mecque
son premier pèlerinage. En novembre 2005, son mouvement a recueilli 8 millions de signatures en faveur
de la reconstruction à Médine des mausolées de quatre imams chiites détruits par les wahabites lors de la
conquête de l’Arabie par Abdul Aziz Ibn Saoud. Au cours de l’entretien, Moqtada Al- Sadr s’est déclaré
« pessimiste » quant à l’avenir de l’Irak en raison de la montée du fanatisme.
Ayatollah Ahmad Al-Baghdadi – Le 29 décembre, des troupes américaines et des membres des
milices chiites pro-iraniennes ont tenté d’arrêter l’ayatollah Al-Bahgdadi qui avait appelé au boycott des
élections de décembre après les avoir déclarées « illégitimes » par une fatwa, parce qu’organisées sous
l’occupation. L’ayatollah, qui était absent, est membre de la Hawza de Nadjaf. Il est connu pour ses
prises de position en faveur de la résistance et pour son refus de diviser les Irakiens entre sunnites et
chiites. L’imam Moqtada Al-Sadr lui a rendu visite à son retour pour lui manifester sa solidarité.
http://www.antiimperialista.org/index.php?option=com_content&task=view&id=4071&Itemid=55
Bombardement de l’Iran - Selon le Sunday Telegraph, en cas de bombardement aérien de l’Iran, Israël
utiliserait les aéroports d’Erbil et de Soulimaniya comme points d’appui.
http://www.zaman.com/?bl=international&alt=&trh=20060118&hn=28743
Enlisement américain - En septembre 2002, Tarek Aziz avait répondu au Dr. Toby Dodge de
l’Université de Warwick qui l’interviewait : « Les gens me disent : vous - les Irakiens – n’êtes pas des
Vietnamiens. Vous n’avez ni jungle ni marais où vous camoufler. Je réponds : nos villes deviendront nos
marais et nos immeubles notre jungle ».
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LA VIE DE TAREK AZIZ EN DANGER
L’état de santé du Vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz s’est brusquement détérioré. Si
rien n’est fait pour lui venir en aide, a déclaré son avocat Maître Badie Arif Ezzat, ses jours
sont comptés : "Il souffre d'hypertension et a des difficultés à marcher. Son état de santé est
très mauvais. Il prend 13 pilules par jour pour hypertension, diabète et autres maladies, pour
éviter d'être victime d'attaques". Il n’en aurait plus que pour un mois à vivre en raison d’une
« embolie cérébrale et de maladies cardiaques ».
A Amman, son fils Ziad a exhorté les Américains et le « gouvernement » irakien à libérer son
père « pour qu'il puisse recevoir un traitement approprié ». Son avocat a adressé un courrier
au Pape Benoît XVI pour qu’il intervienne, L’accord donné par la Croatie d’accueillir Tarek Aziz
« si les Etats-Unis le libèrent » est sans doute le résultat de cette intervention.
BREVES
Néo-cons ! - En 2004, l'équipe des "opérations spéciales" de Douglas Feith aurait envisagé de planter
des fausses armes de destruction massive en Irak afin de justifier l'invasion a posteriori. Le problème
c'est que les seules ADM disponibles sortaient de labos US et portaient la marque de technologies
occidentales donc la supercherie aurait vite été découverte par la commission d'enquête de l'ONU.
http://rawstory.com/news/2005/Secretive_military_unit_sought_to_solve_0105.html
Contacts - Selon Wafiq Al-Samaraï, conseiller du « Président » Jalal Talabani pour les affaires de
sécurité, des contacts seraient en cours avec des représentants d’organisations de la résistance, mais,
dit-il, le « gouvernement » fait la différence entre les groupes irakiens et les « terroristes étrangers », et
la différence entre les simples militants baassistes et « ceux qui oeuvrent pour le retour au pouvoir de
Saddam ». http://www.dailystar.com.lb/article.asp?edition_id=10&categ_id=2&article_id=21328
Armée de Muhammad - Un porte-parole de l’Armée de Muhammad, une des principales organisations
de la résistance irakienne a démenti que son organisation négociait avec les Américains un arrêt des
combats. La seule personne habilitée à négocier est le Président Saddam Hussein, a-t-il ajouté , « Ceux
qui enfreindraient cette règle se mettraient d’eux mêmes dans la tranchée ennemie ».
http://www.al-moharer.net/mohhtm/mohamad_army238e.htm
« 50 000 euros ! Ma caution a été revue à la baisse….
Mais je ne suis toujours pas libre de voyager »
Suite au refus du Juge Philippe Courroye de réduire le montant de la caution de Gilles Munier, fixé à
80 000 euros, ce dernier a fait appel et a obtenu en partie gain de cause vendredi 13 janvier (!) : sa
caution est désormais de 50 000 euros, ce qui est toujours exorbitant au regard de ce qu’on lui reproche
et de ses ressources. Ayant déjà versé 45 000 euros au Régisseur du TGI (Tribunal de Grande Instance),
il n’a plus – ou plutôt : a encore – 5 000 euros à donner le 28 février prochain. Ce sera fait grâce à la
vente par son épouse d’un box et à l’apport de 1 000 euros réunis grâce à l’appel lancé par le Comité de
soutien -105 signataires au 22 janvier - qui s’ajoutent aux 2 000 euros reçus précédemment.
Avec son avocat Jacques Vergès, il va maintenant demander au Juge Courroye de lui rendre son
passeport et de l’autoriser à voyager librement. L’obligation de rester en France métropolitaine l’empêche
d’exercer normalement sa fonction de secrétaire général des AFI, notamment de participer à des
réunions de soutien à la résistance irakienne à l’étranger. Elle l’empêche aussi et surtout de travailler.
19/1/06
Comité de soutien à Gilles Munier
Biographie de G. Munier : http://gmunier.blogspot.com/2006/01/gilles -munier-biographie-et.html
Aoppel du Comité de soutien : http://www.iraqtual.com/divers/flash/2005-11-14-AFI-FLASH-51.pdf
________________________________
Rédaction et traduction : Gilles Munier, Xavière Jardez
Contact AFI : Gilles Munier – Courriel : [email protected]
Fax : 02 23 20 96 58 – Portable : 06 19 74 45 99 - Site Internet des AFI : http://www.iraqtual.com
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ISSN : 1773 – 9780
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