Qui-vive (mercredi 2 juin)

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Qui-vive (mercredi 2 juin)
De : François Nicolas <[email protected]>
Objet : Qui-vive (mercredi 2 juin)
Date : 2 juin 2010 19:32:40 HAEC
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Diaporama
« … répondre à une question - à une question intimidante - à une question que personne encore au monde n’a
pu jamais laisser sans réponse, jusqu’à son dernier souffle. - Laquelle ? - “Qui vive ?”… »
Julien Gracq (Le rivage des Syrtes)
I. Points du jour
- Villiers-le-Bel: une étincelle?
II. Palestine/Israël
- Différents rappels…
- Visiblement, il y a piraterie et piraterie…
- Intéressante analyse de Daniel Fischer
- Une analogie problématique mais répandue…
- Grossman ne s'y retrouve plus…
- Suite des tentatives de briser le blocus par mer
- Suite des manifs prévues…
- Le blocus est bien levé du côté égyptien, mais pour combien de temps?
III. Afrique
- Algérie : Kabylie…
- Sommet franco-africain de Nice : quelques perles…
http://www.egalite68.fr/Qui-vive/02-06-10.pdf
Rappel des thèmes hebdomadaires
Lundi : Amérique Latine
Mardi : ÉU / Chine
Mercredi : Afrique
Jeudi : Asie (sauf Chine)
Vendredi : Europe
Samedi : Reste du Proche/Moyen Orient
Dimanche : La Crise du capitalisme
*********
I. POINTS DU JOUR
Villiers-le-Bel : une étincelle?
Villiers-le-Bel : trois blessés dans une fusillade
Fr.Naizot et M.Poussel | 02.06.2010, 18h35 | Mise à jour : 18h50
Un homme encagoulé a tiré cet après-midi sur un groupe de jeunes rassemblés au bas de la barre
d'immeuble de l'allée des Bleuets, dans le quartier de la Cerisaie, un secteur sensible de la ville de
Villiers-le-Bel (Val-d'Oise). Vers 15 h 45, le tireur a ouvert le feu à plusieurs reprises, apparemment
sans descendre de sa voiture, avant de prendre la fuite. Il a fait trois blessés. Deux ont été touchés à
l'épaule, un troisième plus sérieusement dans le dos et dans le ventre. Les trois victimes seraient
considérées comme hors de danger. Le tireur aurait eu un ou deux complices présent dans la voiture.
Aucun lien établi avec le procès des émeutes de novembre 2007
Les secours ont pris en charge les blessés avant de les évacuer vers plusieurs hôpitaux de la région
parisienne.
Selon un témoin de la scène, le tireur a fait usage d'une arme longue. Des douilles ont d'ailleurs été
récupérées sur place. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la DRPJ Versailles sur
instruction du parquet de Pontoise.
Selon les premiers éléments recueillis, les victimes n'apparaissent pas dans le dossier des émeutes de
novembre 2007. Les faits n'ont à priori aucun lien avec le procès d'assises qui s'ouvre dans ce cadre le
21 juin, au tribunal de Pontoise. Une heure après la fusillade, le silence régnait dans le quartier malgré
une tension perceptible. Les blessés évacués, l'allée des Bleuets était entièrement bouclée par la police.
leparisien.fr
II. PALESTINE/ISRAËL
Rappels de la loi internationale
Il résulte des points rappelés ci-dessous qu'Israël a commis un acte de guerre contre la Turquie, et un
crime de guerre en tuant délibérément des civils. J'imagine que la Turquie ne va pas laisser cela passer
et traîner Israël devant une juridiction internationale…
Craig Murray, a former British ambassador and Foreign Office specialist on maritime law
(and VIPS member), has just weighed in with a helpful description of two clear legal
possibilities, which take into account both international law and the Law of the Sea:
Possibility one is that the Israeli commandos were acting on behalf of the government of
Israel in killing the activists in international waters. The applicable law is that of the flag
state of the ship on which the incident occurred.
In legal terms, the Turkish ship was Turkish territory. So in this case Israel is in a position
of war with Turkey, and the attack by Israeli commandos falls under international
jurisdiction as a war crime.
Possibility two is that, if the killings were not military actions authorized by Israel, they
were then acts of murder and fall under Turkish jurisdiction. If Israel does not consider
itself in a position of war with Turkey, it must hand over the commandos involved for trial
in Turkey under Turkish law. It is for Turkey, not Israel, to carry out any inquiry or
investigation and to initiate any prosecutions. Israel would be obliged by law to hand over
indicted personnel for prosecution.
Rappel des pavillons (http://www.freegaza.org/fr/accueil/depeches/1195-ships-and-their-flags)
Les Navires et leurs Pavillons
1. Mavi Marmara (passager)
Pavillon turc
2. Sofia (cargo)
Pavillon grec
3. Gazza 1 (cargo)
Pavillon turc
4. Gazza 2 (cargo)
Pavillon turc
5. Spendoni (passager)
6. Challenger 1
Pavillon grec
Pavillon USA
Autre rappel
Sur les 682 passagers originaires de 42 pays qui étaient à bord des six navires qui ont été piratés, 380
sont citoyens turcs. Au moins quatre des personnes tuées dans l’attaque étaient des ressortissants turcs.
Visiblement, il y a piraterie et piraterie
Un cargo pris en otage dans le golfe d'Aden
LEMONDE.FR avec AFP | 02.06.10 | 15h34 • Mis à jour le 02.06.10 | 15h34
Un cargo battant pavillon panaméen, le Dubaï, a été capturé avec ses vingt-quatre membres
d'équipage par des pirates somaliens, mercredi 2 juin dans le golfe d'Aden, a indiqué le quartier
général de la force antipiraterie de l'Union européenne.
"Aux premières heures le 2 juin, le propriétaire du MV QSM Dubaï a rapporté qu'un groupe de
pirates en armes étaient montés à bord du bateau et s'en étaient saisi", a annoncé le QG d'"Atalante"
(l'opération européenne de lutte contre la piraterie maritime dans le bassin somalien de l'océan Indien
et dans le golfe d'Aden). Ce cargo de 15 220 tonnes a un équipage de vingt-quatre marins de
nationalités égyptienne, pakistanaise, bangladeshi et ghanéenne, a-t-il précisé.
Un navire de guerre américain, le Cole, qui participe à la flottille de l'OTAN engagée dans la lutte
antipiraterie au large de la Somalie, a observé la présence d'un homme armé d'un lance-roquettes à
bord du Dubaï et un avion de patrouille maritime a ensuite confirmé sa capture, a encore indiqué
"Atalante". Le Dubaï, dont la destination était le Brésil, se trouvait dans le couloir de navigation
recommandé lorsqu'il a été pris d'assaut par les pirates.
Intéressante analyse de Daniel Fischer
Cet ami, lecteur de ces qui-vive, a comme d'autres réagi à ma tribune libre.
Son analyse me semble vraiment intéressante (les soulignements sont de mon fait). Il était
malheureusement trop pour en tenir compte pour ma tribune libre qui paraît demain matin dans
L'Humanité.
Merci, Daniel!
A mon avis, à la question : l'arraisonnement de la flottille était-il un acte délibéré ou non ? je crois
qu'on peut répondre oui. Je le dis en me fondant sur les antécédents criminels d'Israël et sur la façon
dont les Israéliens et la presse qui les soutient présentent régulièrement les choses. Ce qu'ils disent
revient à ceci : ils ne peuvent plus se contrôler, c'est plus fort qu'eux, ils se laissent emporter. Il n'y a
pas de meilleure preuve de leur sincérité que la maladresse même qui caractérise les gens sincères.
Tout le lexique de la "bavure" employé par les journalistes soutient d'ailleurs cette vision des choses;
idem pour le comportement des généraux et des hommes politiques israéliens (ce sont souvent les
mêmes) qui depuis 24 heures fuient les interviews comme des gosses qui, après un jeu violent,
réalisent qu'ils ont fait une grosse bêtise. Pareil pour la déclaration de notre Sarko, condamnant la
"violence excessive" de l'attaque israélienne (il avait utilisé la même formule pour l'agression contre
Gaza de janvier dernier) : s'ils sont "excessifs", c'est que leur cause, fondamentalement, est juste.
Même le fait que l'attaque ait eu lieu dans les eaux internationales relève de cette logique : s'ils n'ont
pas attendu pour les arraisonner que les bateaux pénétrent dans leurs eaux territoriales, c'est parce
que, emportés par une colère aveugle, ils ont été incapables d'agir de façon "rationnelle". L'insistance
sur le fait que l'attaque relève de la "piraterie internationale" a en outre pour vertu de concentrer l'ire
des juristes de tout poil sur cet aspect finalement mineur (comme si les mêmes faits, s'ils étaient
survenus dans les eaux territoriales israéliennes, seraient instanténément devenus "cacher") et de faire
oublier le caractère monstrueusement, vertigineusement, illégal du blocus lui-même. L'attaque dans les
eaux internationales est donc elle aussi délibérée et a pour but, en anticipant les critiques sur ce
point, de noyer le poisson si on peut dire. De même que l'accent mis sur la nationalité turque des
victimes. Le point n'est pas qu'elles soient turques, mais qu'il s'agit de civils – c'est donc détourner
l'attention du fait qu'assassiner des civils, c'est une occupation à laquelle les militaires israéliens se
livrent de sang-froid depuis des années.
Si c'est une action délibérée, cela ne témoigne donc pas, à mon avis, d'une fuite en avant des
Isréaliens. Mais il faut pouvoir répondre à la question : "alors pourquoi l'ont-ils fait ?" Je propose de
chercher la réponse dans l'attitude "pédagogique" qu'ont adoptée les Israéliens depuis plusieurs
années. Ils veulent faire passer un message à destination universelle (qui ne concerne donc pas les
seuls Palestiniens) qui dit : "Les temps sont durs. Désormais, c'est la force nue qui prime. Vous
pouvez peut-être avoir la nostalgie des époques où il suffisait aux protestataires de toute obédience de
se réunir pour crier pacifiquement des slogans, voire faire de la musique et que tout cela se passe
gentiment. Eh bien sachez que si vous renouvelez ce genre de Woodstock ou autre, vous nous
trouverez sur votre chemin et que dorénavant nous tirons à balles réelles". Les Israéliens se présentent
comme les "idéologues" de la réaction mondiale, ils sont chargés (ils se sont chargés eux-mêmes) de
mettre les points sur les i d'un discours tenu, mais de façon muette, par les Etats-Unis et leurs alliés.
Une analogie problématique mais répandue…
http://juralibertaire.over-blog.com/article-palestine-banlieue-51532208.html
Palestine - Banlieue
Ce soir, comme un peu partout dans le monde et en réaction à l’assaut meurtrier de la
flottille humanitaire pour la population de Gaza par l’armée israélienne, nous avons
participé à une manifestation de soutien à la Palestine. Qu’importe le nom de cette ville
et dans quel pays elle se trouve, le récit qui va suivre ne verse aucune larme patriotique
ou identitaire. Nous n’avons rien à préserver ni à produire localement pour la suite de
cette soirée, à part ce texte plein de rage qui part perdant dans le paysage
d’aujourd’hui pour ces raisons. Tant mieux, si le pouvoir pouvait s’éloigner d’ici aussi
loin que de nos vies.
«Si vous continuez, on va arrêter les manifestations !» balance quelqu’un de l’organisation aux
personnes qui avancent devant librement sans demander l’autorisation à personne. Nous sommes à
quelques mètres de la gare. Plus très loin d’une rue commerçante. À une centaine de pas d’un quartier
populaire. Derrière, dans le cortège, une rumeur se répand. Les «jeunes banlieusard.es» ont des
cailloux, ils vont casser des vitrines. Alors que les flics de la Bac commencent à se répandre autour de
nous, la rumeur prend le pas sur les corps. Une partie des personnes s’arrêtent, laissant tout un groupe
en proie facile pour les flics. Manœuvre que nous pouvons laisser dans le doute à l’inconscient des
civilisé.e.s blanc.hes de voir se faire traquer encore et encore les immigré.es. Dans le discours, les
choses sont là pour ne pas dire les mots, dissoutes dans un paquet de lessive qui rend propre la
contestation, la lutte politique et syndicale traditionnelle et son racisme latent. Les mauvaises
intentions sont lancées avec une violence d’ordre colonial inouïe. Nous sommes considéré.es comme
des indigènes sans pensée, sans personnalité. Tout un panel de la grande Gauche nous donne alors sur
le trottoir — toujours sur le trottoir ! — des leçons sur la méthode de faire avec l’ingrédient
réactionnaire de la démagogie du pouvoir : la peur. Du genre, «Si vous voulez faire la guerre, allez en
Palestine !», ou «Ce n’est pas ta manifestation !» Aujourd’hui, descendre du trottoir, c’est commencer
une guerre…
La peur de l’autre. La peur de descendre du trottoir. La peur de commencer une manifestation alors
que des centaines de personnes sont rassemblées pour exprimer la même colère contre cette guerre qui
se propage de la Palestine aux banlieues des villes européennes. La peur à chaque coin de rue que
l’engouement à crier «Palestine vivra ! Palestine vaincra !» nous emmène à continuer notre route, à
vider un supermarché de ses produits israéliens, à boycotter cet État terroriste au sens où il tue des
civil.es, et à commencer à nous attaquer à notre propre gouvernement qui soutient cette politique de
répression et de colonisation jusque dans nos vies.
Nous ne devions pas partir en manifestation ce soir. Nous devions rester sur le trottoir en attendant le
prochain massacre. Mais beaucoup n’ont pas eu peur des menaces de la Police, d’autres n’ont pas
tourné au plus court, d’autres encore n’ont pas répondu aux mots d’ordre de se taire mais ont plutôt
donné de la voix. Il aura fallu atteindre un point critique, pas loin de la gare, d’une rue commerçante
et d’un quartier populaire avec une pression policière plus forte et une rumeur courante dans les têtes
que les cailloux sont dans les poches pour que tout ce monde fonde en arrière, vers le début d’une
manifestation qui n’aurait pas dû commencer.
Nous aussi nous avons peur mais celle-ci n’est pas appareillée à une organisation. C’est celle de voir
sous nos yeux toute une frange de la résistance au colonialisme se faire enterrer par les bulldozers, se
sous nos yeux toute une frange de la résistance au colonialisme se faire enterrer par les bulldozers, se
faire bombarder par des drônes, se faire encercler par des murs, se faire tuer par l’Armée et par la
Police.
Des canons aux Tasers. De la Palestine aux Banlieues.
Cette peur fait que notre rage n’est pas négociable. Ni notre envie de confronter partout cette peur à
celle de l’État colonial, que bon nombre de personnes dans les organisations de soutien à la Palestine
propagent d’elles-mêmes. Et qui deviennent par à-coups des auxiliaires de la Police et des Médias,
allant jusqu’à ramasser quelques poubelles renversées et à en remettre les ordures sous les couvercles.
Rien ne doit dépasser.
Après ce soir, nous pensons fortement que notre volonté d’agir ne peut pas s’arrêter à une prochaine
manifestation déjà programmée, mieux encadrée par les forces de l’ordre et la bonne pensée
occidentale. «Si vous continuez, on va arrêter les manifestations !» Leur solidarité s’arrête là où
commence la nôtre. Quel sens a cette phrase vis-à-vis de notre résistance ? Elle peut avoir que nous
pouvons continuer, sans attendre personne pour manifester, pour boycotter, pour saboter tous les
rouages du colonialisme.
Si dans nos villes, dans nos quartiers, dans nos rues il y a la peur d’une Intifada, les cailloux dans les
poches !, qui peut se retourner contre la domination blanche, c’est peut-être que de la Palestine à la
Banlieue il n’y a qu’un pas.
Gaza, banlieue du monde.
Grossman ne s'y retrouve plus…
"Notre honte n'en sera que plus lourde"
L'écrivain israélien David Grossman dénonce l'attitude de l'Etat hébreu lors du raid contre la flottille :
"faut-il qu’un pays soit en proie à la peur, à la confusion, à la panique pour agir de la sorte !"
Rien ne peut justifier ou absoudre le crime qui vient d’être commis. Aucune excuse ne peut motiver
l’action stupide du gouvernement et de l’armée. Israël n’a pas envoyé ses soldats tuer des civils de
sang froid, c’était même la dernière chose qu’il souhaitait. Et pourtant, une petite association turque,
aux conceptions religieuses fanatiques, radicalement hostile à notre pays, a pu gagner à sa cause
plusieurs centaines de défenseurs de la paix et de la justice et attirer l’Etat hébreu dans un piège,
précisément parce qu’elle savait comment il allait répondre, tant son comportement est prévisible, tel
un pantin dont il suffit d’actionner les fils pour le manœuvrer.
Faut-il qu’un pays soit en proie à la peur, à la confusion, à la panique pour agir de la sorte ! En
déployant une force militaire disproportionnée, en n’anticipant pas la véhémence de la réaction des
passagers, Israël a causé la mort de civils, de surcroît, hors de ses eaux territoriales, comme si ses
soldats n’étaient qu’une bande de pirates. Cela ne signifie pas pour autant que nous soutenons les buts,
affichés, sous-jacents, parfois malveillants, de ceux qui ont pris part à cette équipée. Ces gens
affichés, sous-jacents, parfois malveillants, de ceux qui ont pris part à cette équipée. Ces gens
n’obéissaient pas tous à des motifs humanitaires ou pacifistes, comme le prouvent les déclarations de
certains d’entre eux appelant à la destruction d’Israël. Mais ce constat importe peu aujourd’hui : de
telles opinions ne méritent pas, que je sache, la peine de mort.
L’opération lancée lundi par Israël s’inscrit dans la suite logique du blocus honteux de Gaza qui, à son
tour, ne fait que refléter une approche brutale et arrogante. Pour obtenir la libération d’un seul de ses
soldats prisonnier, aussi aimé et précieux soit-il, le gouvernement israélien est prêt à punir un million
et demi de Palestiniens innocents. Ce siège n’est que la conséquence encore une fois directe d’une
politique rigide et maladroite qui, par défaut, ne repose que sur l’usage excessif de la force, au
moment où il faudrait faire preuve de sagesse et de sensibilité.
Toutes ces calamités –les événements dramatiques de lundi compris- semblent être les symptômes du
mal plus large qui frappe Israël. Confronté à des défis de plus en plus graves et complexes, notre
classe politique à bout de souffle se montre à chaque fois plus inflexible. Elle est pourtant pleinement
consciente que ses actions ont eu, au fil des années, des effets désastreux et l’ont plongé dans un
inextricable imbroglio. Mais elle a perdu ce qui faisait la caractéristique d’Israël et de ses dirigeants :
un mélange de créativité, d’originalité, de vivacité.
Le blocus de Gaza a échoué. Cela fait déjà plus de quatre ans qu’il ne fonctionne plus. Il n’est pas
devenu simplement immoral, mais aussi impraticable. Il ne fait qu’empirer la situation et va à
l’encontre des intérêts vitaux d’Israël. Les crimes du Hamas, qui a tiré des milliers de missiles sur les
villes et villages israéliens, qui détient depuis quatre ans le soldat Gilad Shalit, sans même avoir
permis une seule fois à la Croix Rouge de lui rendre visite, doivent être fermement combattus avec
tous les moyens légaux dont dispose un Etat souverain. Maintenir en état de siège une population
civile n’en fait pas partie.
Je voudrais croire que le choc provoqué par cette attaque violente conduira notre gouvernement à
mettre fin aux souffrances des Palestiniens, à reconsidérer l’idée même d’un blocus et à débarrasser
Israël de cette souillure morale. Mais dans cette région tragique, nous savons par expérience que le
contraire se produira, que nous serons à nouveau entraîné dans un cycle de haine, de vengeance, de
violence d’une amplitude encore inconnue. Plus que tout, cette opération insensée donne la mesure du
déclin d’Israël. Inutile de le démontrer. Chacun peut le voir avec ses propres yeux. Déjà, certains
parmi nous tentent de justifier l’injustifiable et de faire endosser au reste du monde la culpabilité
d’Israël. Notre honte n’en sera que plus lourde à porter.
David Grossman
*Figure du camp de la paix en Israël, David Grossman est l’auteur de nombreux romans et essais
politiques dont "Les exilés de la Terre promise". Son fils Uri a été tué lors de la dernière guerre du
Liban. Dernier livre paru : "Dans la peau de Gisela" (Seuil, 2008)
Ce texte de David Grossman a été publié dans le quotidien israélien Haaretz mercredi 2 juin 2010
Suite des tentatives maritimes pour briser le blocus de Gaza
Deux bateaux arrivent ces jours-ci
Qu'est-ce que le Free Gaza Movement ?
La flottille arraisonnée lundi constituait la neuvième traversée du genre et la
première à transporter une aide importante, de l'ordre de 10.000 tonnes.
Le Free Gaza Movement, dont la flottille destinée au territoire palestinien a subi un abordage sanglant
de la part des forces israéliennes, est une coalition d'organisations pro-palestiniennes dont l'objectif
affiché est de "briser le blocus" de l'enclave, a-t-on appris mercredi 2 juin.
"Nous voulons briser le blocus de Gaza", peut-on lire sur son site internet. "Nous voulons accroître la
prise de conscience internationale au sujet de la fermeture de la bande de Gaza, qui l'assimile à une
prison, et faire pression sur la communauté internationale pour qu'elle (...) mette fin à son soutien de
l'occupation israélienne".
Le Free Gaza Movement, qui dispose de relais dans de nombreux pays, avec un bureau important à
Chypre, est né "à l'automne 2006 grâce à une idée simple", écrivent les organisateurs sur le site. "Au
lieu d'attendre que le monde agisse, nous irions à Gaza nous-mêmes et mettrions nous-mêmes
directement à l'épreuve le siège de Gaza".
Le premier voyage fut organisé en août 2008, et deux bateaux de pêche, avec 44 militants à bord,
avaient accosté à Gaza.
La flottille arraisonnée lundi constituait la neuvième traversée du genre et la première à transporter
une aide importante, de l'ordre de 10.000 tonnes.
Au total, cinq convois sont parvenus à bon port et quatre ont été arraisonnés par Israël.
Israël exhorté de laisser passer un navire irlandais vers Gaza
Publié le 2 juin 2010 sur le site letemps.ch
par AFP
Le gouvernement irlandais a exhorté mercredi le gouvernement israélien
à laisser passer un navire affrété par une organisation irlandaise en
route vers Gaza, après l’assaut donné par Israël sur le reste de la
flottille internationale
«Nous sommes en liaison constante avec le gouvernement israélien sur ce
sujet, conseillant la retenue absolue en ce qui concerne ce navire en
particulier», a déclaré le Premier ministre Brian Cowen au Parlement.
Le ministre des Affaires étrangères, Micheal Martin, avait peu auparavant «répété (son) appel urgent
au gouvernement israélien pour qu’il autorise le passage en sécurité du navire irlandais, le MV Rachel
Corrie». «Il est impératif qu’il n’y ait pas d’autres confrontations ou d’effusion de sang de ce qui a
toujours été une mission purement humanitaire», a-t-il déclaré. «Le gouvernement restera en contact
étroit avec le gouvernement israélien à ce sujet dans les prochains jours», a-t-il averti.
Le navire, un cargo baptisé «MV Rachel Corrie», fait partie de la flottille internationale acheminant les
Le navire, un cargo baptisé «MV Rachel Corrie», fait partie de la flottille internationale acheminant les
militants pro-palestiniens et des tonnes d’aide, dont six navires ont été pris d’assaut lundi par des
commandos de marine israéliens.
Le MV Rachel Corrie devait initialement arriver ce mercredi à Gaza mais il a modifié son programme
et devrait y être lundi prochain, selon Niamh Moloughney, de Free Gaza Ireland, branche irlandaise du
«Free Gaza mouvement» (Libérez Gaza). Le bateau «se trouve en mer Méditerranée et va se rendre à
Gaza. Nous cherchons à obtenir des assurances que nous pourrons y aller en toute sécurité», a-t-elle
déclaré à l’AFP.
Le MV Rachel Corrie se situe «entre la Crète et la côte de l’Afrique du nord», a précisé Mme
Moloughney, ajoutant que de nouveaux passagers pourraient monter à bord lors d’escales à venir.
La militante n’a pas précisé le nombre de personnes à bord, qui seraient quinze selon la presse
irlandaise. Selon l’organisation «Ireland Palestine Solidarity Campaign», cinq sont de nationalité
irlandaise, dont la Prix Nobel de la paix Mairead Maguire, 66 ans, et l’ancien haut responsable de
l’ONU Denis Halliday.
Mardi, Brian Cowen avait mis en garde Israël: «S’il arrive quoi que ce soit à un de nos ressortissants,
cela entraînera les conséquences les plus graves», a-t-il assuré devant le Parlement. Le gouvernement
a exigé d’Israël que le Rachel Corrie soit autorisé à «terminer son voyage sans entrave et à décharger
sa cargaison humanitaire à Gaza», a-t-il précisé.
Lien de l'article: http://www.letemps.ch/Page/Uuid/af757970-6e4c-11df-a75381ab41586d81/Israël_exhorté_de_laisser_passer_un_navire_irlandais_vers_Gaza
Un seconde flottille dans quelques semaines, accompagnée par une escorte militaire turque !
Freedom Flotilla 2 in a few weeks
The fleet will be called the Freedom 2, which head of the campaign Arafat Madhi said would be
"much bigger than the first," which included nationals from some 40 nations and 10,000 tons of aid,
currently held by Israel following the takeover of six ships in international waters on Monday
morning.
“Following the massacre committed by Israeli forces against solidarity activists on board the Freedom
Flotilla in international waters, there have been increasing calls by Arab, Islamic, and European
countries to launch a new aid fleet much bigger than the first one. This is a clear challenge by the free
people of the world in the face of Israel’s arrogance," Madhi said.
The officials aid the ships would sail in a few weeks' time from ports in Turkey, whose Prime Minister
Recep Tayyip Erdogan confirmed his country's support, including aid contributions, for the flotilla.
During a televised speech Tuesday, Erdogan said future flotillas bound for Gaza territorial waters
under Israeli threat would be accompanied by a military escort to ensure their safety.
Suite des manifs
Paris :
• demain jeudi, 18h, M° Luxembourg [je ne pourrai y aller]
• samedi, 15h, Bastille [j'y vais]
Ailleurs : voir http://www.france-palestine.org/article14794.html
Appel CAPJPO-EuroPalestine
La situation est grave : le bateau "Rachel Corrie" qui est parti d'Irlande et qui se dirige vers Gaza, est
menacé d'une nouvelle attaque par Israël. Notre gouvernement a annoncé qu'il ne le soutenait pas, et
ne prendrait aucune sanction contre israël, y compris en cas de nouvelle attaque. Merci lire le compterendu de notre délégation hier au Quai d'Orsay. Edifiant ! : http://www.europalestine.com/spip.php?
article5113
Nous allons donc manifester demain, jeudi de manière spectaculaire à Paris, sur le Bd Saint Michel.
Nous donnons RV à tous les Franciliens, à 18 H à la sortie du M° - RER Luxembourg (angle Bd St
Michel et rue Gay Lussac) pour défiler sur le Boulevard Saint-Michel.
Ceci ne nous empêchera pas, bien entendu, de manifester également samedi de Bastille à Concorde à
partir de 15H, mais les Palestiniens et les internationaux nous appellent à ne pas attendre jusque là, vu
la situation.
Le Rachel-Corrie, navire de commerce qui porte le nom d'une Américaine tuée dans la bande de Gaza
en 2003, a appareillé lundi de Malte avec quinze militants à son bord, dont l'Irlandaise Maired
Corrigan-Maguire, lauréate du prix Nobel de la paix en 1976, et l'ancien diplomate irlandais aux
Nations Unies, Denis Hallyday. Ce bateau transporte 1 200 tonnes de matériel médical, de chaises
roulantes, de fournitures scolaires et de ciment.
Le premier ministre irlandais, Brian Cowen, a indiqué que le navire était propriété irlandaise et estimé
qu'il devait être autorisé à terminer sa mission. "Le gouvernement a formellement demandé au
gouvernement israélien de permettre au navire, de propriété irlandaise, d'être autorisé à terminer son
trajet sans obstacle et à décharger sa cargaison à Gaza", a dit le chef du gouvernement devant les
parlementaires.
La marine israélienne est prête à intercepter le navire, a assuré un officier : "Nous serons (...) prêts
pour le Rachel-Corrie", a-t-il prévenu.
Ce qui est, souligne Jean Baumgarten, parfaitement illégal au regard de la Convention internationale
des Nations Unies sur le Droit de la Mer, qui stipule :
- Article 88 : "La haute mer est affectée à des fins pacifiques."
- Article 89 : "Aucun État ne peut légitimement prétendre soumettre une partie quelconque de la haute
mer à sa souveraineté."
TOUS A LA MANIFESTATION DEMAIN JEUDI 3 JUIN A 18 H AU DEPART DU M° GARE DU
LUXEMBOURG SUR LE BD SAINT-MICHEL (en face du jardin du Luxembourg)
ET PARTOUT AILLEURS EN FRANCE POUR EXIGER LA LEVEE IMMEDIATE DU SIEGE DE
GAZA ET DES SANCTIONS CONTRE L'OCCUPANT ISRAELIENS.
Gaza : Le blocus est bien levé du côté égyptien, mais pour combien de temps?
Hamas hopes Egypt border opening will be permanent
A Palestinian woman and her daughter arrive at the Rafah border crossing in the southern Gaza Strip
hoping to cross into Egypt on June 1, 2010.
Palestinians flocked to the Gaza-Egypt border on Wednesday after Cairo said it would indefinitely
open the frontier --- a move widely seen as an attempt by the Arab state to deflect criticism of its
blockade. Mirroring an Israeli blockade, Egypt has kept its border with Gaza largely closed since the
Hamas Islamist group, an offshoot of the opposition Egyptian Muslim Brotherhood, seized the
territory in 2007.
"Thank you Egypt and thank you President Hosni Mubarak," said 50-year-old Umm Hashem on a bus
at the Rafah terminal, the only Gaza crossing not controlled by Israel.
"Rafah is our lifeline and we hope it will remain open. We hope this is the beginning of the end to
our suffering and to this siege," she said.
Hamas officials welcomed the move but questioned its timing. It coincided with international outrage
over the deaths of nine people in Israel's interception at sea on Monday of an aid
flotilla bound for Gaza with the aim of breaking the blockade.
"We want Rafah to be open fully and permanently. In the next few days we will see if the opening is
for real and permanent or just a reaction to the current situation," said Hamas spokesman Fawzi
Barhoum.
Palestinians have been relying on a network of tunnels dug under the border with Egypt to skirt the
blockade, smuggling in anything from staples to explosives.
"The border will remain open for an unlimited time," an Egyptian source said, adding that there would
be no restrictions on Palestinian movement in and out of Egypt nor on the flow of food, medical and
humanitarian supplies to the Gaza Strip.
Egypt has also allowed a shipment of electric generators into Gaza, Red Crescent and border officials
said on Wednesday, the first time it has let in non-food or medical supplies since Israel's 2008-2009
assault on the strip.
III. AFRIQUE
Algérie : Kabylie
Information dont je ne sais trop que penser (a priori, pas beaucoup de bien…)
http://www.jeuneafrique.com/Articleimp_DEPAFP20100602T100845Z_
Un gouvernement kabyle provisoire formé à Paris
02/06/2010 à 13h:04 Par AFP
Le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie a formé a Paris un gouvernement provisoire. Il vise
à promouvoir l'autonomie de la région kabyle vis-à-vis du régime d'Alger.
Un mouvement prônant l'autonomie de la Kabylie a formé, mardi 1er juin dans la soirée à Paris,
un gouvernement provisoire "pour ne plus subir l'injustice, le mépris, la domination" du
gouvernement d'Alger, a-t-on appris mercredi auprès de ses responsables. "Niés dans notre
existence, bafoués dans notre dignité, discriminés sur tous les plans, nous nous sommes vus
interdits de notre identité, de notre langue, et de notre culture kabyles, spoliés de nos richesses
naturelles, nous sommes, à ce jour, administrés tels des colonisés, voire des étrangers en Algérie",
a dénoncé dans un communiqué Ferhat Mehenni, 59 ans, président du Mouvement pour
l'autonomie de la Kabylie (MAK), formé en 2001.
"Aujourd'hui, si nous en sommes à mettre sur pied notre gouvernement provisoire, c'est pour ne
plus subir ce que nous endurons d'injustice, de mépris, de domination, de frustrations et de
discriminations depuis 1962", date de l'indépendance de l'Algérie par rapport à la France, a-t-il
ajouté.
Ferhat Mehenni, un président sous mandat d'amener
Le "gouvernement provisoire kabyle" se compose d'un président, Ferhat Mehenni, plusieurs fois
arrêté en Algérie et sous le coup d'un mandat d'amener par les autorités algériennes, et de neuf
arrêté en Algérie et sous le coup d'un mandat d'amener par les autorités algériennes, et de neuf
ministres, dont deux femmes.
La Kabylie est une région montagneuse et pauvre située à l'est d'Alger, foyer traditionnel de
contestation. Les Kabyles, qui parlent une langue berbère différente de l'arabe (le tamazight),
militent depuis l'indépendance de l'Algérie pour la reconnaissance de leur langue et leur culture.
Au total, les berbérophones d'Algérie (Kabyles, mais aussi habitants du Mzab et des Aurès)
représentent de 25 à 30 % de la population algérienne.
Le sommet franco-africain de Nice
Quelques perles…
Nice, le sommet d’une nouvelle ère ?
Le monde de l’entreprise participe, aux côtés des chefs d’État et de gouvernement africains, au 25e
sommet Afrique-France qui se tient à Nice. Une première pour cette grand-messe franco-africaine
d’ordinaire plus politique qu’économique.
Nicolas Sarkozy lors d’une interview accordée à l’hebdomadaire économique "Les Afriques", à la
veille de l’ouverture du sommet: "La France veut être aux côtés de l’Afrique pour accompagner le
décollage du secteur privé sur le continent."
"En Afrique, dit-on à l’Elysée, nous n’avons que des amis."
L'idée est d'adopter une approche pragmatique en aidant le privé pour doper les secteurs de
croissance et en encourageant partenariats et transferts de technologie, a insisté Nicolas Sarkozy.
"En Afrique, à chaque fois que j'investis un dollar, le retour sur investissement est de 5 dollars. Ce qui
est important, c'est le climat des affaires", estime de son côté Donald Kaberuka, président de la
Banque africaine de développement (BAD).
Les entreprises réunies à Nice ont adopté à ce sujet une charte visant à bannir la corruption et louant
la transparence. "Des attitudes vertueuses naissent des dynamiques heureuses", a souligné la
dirigeante du patronat français (Medef), Laurence Parisot. "Un enthousiasme nouveau, régénéré, est
né de ce 25e sommet", a-t-elle jugé, en annonçant la création d'une association entre les patronats
d'Afrique et de France.
Nicolas Sarkozy prône des relations "décomplexées" avec l'Afrique [traduction : "Vivent les affaires
juteuses !"]
_________
Égalité '68
(site d'agitation politique)
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