Grandes puissances et conflits dans le

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Grandes puissances et conflits dans le
Thème 2: Grandes puissances et
conflits dans le monde depuis 1945
Le Proche et le Moyen-Orient, un
foyer de conflits depuis la fin de la
Seconde Guerre mondiale
M.Brossaud & M.Gross – AEFE Asie Pacifique
Quelles différences entre le traitement de la question
en Terminale ES-L et en Terminale S?
• Temps consacré à l’étude:
Terminale ES-L:
7 à 8 heures
Terminale S:
5 à 6 heures
• Bornes chronologiques:
Terminale ES-L:
Terminale S :
« Depuis la fin de la Première Guerre mondiale »
« Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale »
Le point de départ de l’étude est ici fixé au
La question de la délimitation des frontières au moment de la
démembrement de l’empire ottoman. L’enjeu de la
mise en place des mandats ne peut donc pas être abordée
délimitation des frontières étatiques par la France
directement. Le point de départ chronologique de l’étude
et la Grande-Bretagne est donc central.
correspond ici à divers événements : pacte du Quincy entre ÉtatsUnis et Arabie Saoudite en 1945, indépendances nationales
(Liban, Syrie…), plan de partage de la Palestine de 1947.
• Les problématiques centrales selon la fiche Eduscol sont
identiques:
Terminale ES-L:
Terminale S:
- Quels facteurs font de la région - Quels facteurs font de la région
un foyer particulier de conflits et
un foyer particulier de conflits?
- Pourquoi ces conflits ont-ils dans
comment agissent-ils?
- Pourquoi ces conflits ont-ils dans
le monde une telle résonnance?
le monde une telle résonance,
tant par leurs conséquences
directes
que
par
leur
retentissement?
• Contenus:
Terminale ES-L:
Trois thèmes principaux:
Terminale S:
Deux thèmes principaux:
1. Une région à forts enjeux
-. Position géostratégique
-. Diversité ethnique et culturelle
-. Poids symbolique pour les monothéismes
-. Pression démographique
-. Hydrocarbures
2. Une histoire politique et diplomatique
complexe:
-. Influence des grandes puissances
-. Instabilité des frontières
-. Fragilité des constructions étatiques
-. Rivalités entre États
-. Conflits autour de l’existence d’Israël
-. La question palestinienne
3. La montée de l’islamisme politique
-. Naissance de l’islamisme politique et
diffusion dans les années 1970-80
-. Le tournant du 11/9
1. Une région à forts enjeux:
-. Diversité culturelle et religieuse
-. Ressources (hydrocarbures, eau) et
position géostratégique
2. Une histoire politique et
diplomatique complexe:
-. Influence des grandes puissances
(URSS/Etats-Unis)
-. Fragilité des constructions étatiques
-. Frontières contestées
-. Conflits liés à l’existence de l’Etat
d’Israël
-. Diffusion de l’islamisme et tournant
du 11/9
Les spécificités du traitement en série S sont donc les suivantes:
- Bornes chronologiques
- Insistance moindre sur les conflits israélo-arabes et israélo-palestiniens: « En aucun cas
toutefois il ne sera question de faire un récit détaillé des tensions et crises successives.
Il en est de même pour les tentatives de règlement de la question palestinienne. ». A
l’inverse, en série ES-L, une « présentation spécifique de la question palestinienne » est
préconisée.
- L’étude des influences des grandes puissances concerne essentiellement celles des deux
superpuissances de la Guerre froide puis l’influence étasunienne post-1991.
- Référence à l'utilisation de productions graphiques (schémas) pour « la compréhension
et la mémorisation de certaines situations »
- Orientation pour le baccalauréat: l’intitulé de composition à l’épreuve serait l’intitulé
exact de la question.
Cadre géographique de la question :
« Proche-Orient » = expression de tradition francophone, désignant un espace relativement restreint
(Égypte – Palestine - Syrie - Liban - Irak - Jordanie
« Moyen-Orient » = expression anglophone « Middle East », désignant potentiellement, selon les
usages, tous les pays de la Libye à l'Afghanistan, y compris Turquie et péninsule arabique.
Démarche retenue :
- Le cours s'appuie sur des travaux de recherche par groupes menés par les
élèves.
- Chaque groupe est chargé de l'étude d'un conflit. Le nombre de conflits étudiés
dépendra de l'effectif de classe. On peut par exemple retenir 5 conflits :
- Première Guerre israélo-arabe 1948
- Crise de Suez 1956
- Guerre Iran/Irak 1980-88
- Interventions américaines contre l'Irak 1991
- Guerre civile en Syrie, depuis 2011
- Chaque groupe doit suivre la fiche de consigne (en page suivante)
- La fiche Eduscol évoquant la possibilité de recourir à des schémas simples pour
faciliter la compréhension et la mémorisation, divers exemples de schémas sont
proposés dans les pages suivantes.
CONSIGNES
Travail par groupes :
●
●
●
●
●
Effectuer une recherche sur l'un des conflits apparaissant sur le tableau ci-joint,
en utilisant les documents proposés par le professeur, les documents du manuel
et les recherches personnelles, en axant le propos sur:
- l'exposé des faits principaux
- l'identification et la présentation des différents facteurs du conflit
Chacun des groupes proposera un schéma simple (spatialisé ou non-spatialisé)
permettant de mémoriser les facteurs et le déroulement du conflit étudié
Chacun des groupes doit remplira le tableau synthétique ci-joint
Mise en commun du travail de chacun des groupes : sur un document
collaboratif présentant le plan général du cours, chaque groupe apportera les
éléments d'informations issus de ses recherches dans les sous-parties
correspondantes.
Reprise de la trace écrite par le professeur qui la complète par des informations
et documents complémentaires.
Remarque : en fonction du temps à disposition, une présentation orale peut
s'ajouter ou se substituer au travail sur document collaboratif.
Causes
religieuses,
ethniques
et
culturelles
La première
guerre
israélo-arabe
(1948/1949)
Crise de
Suez
1956
Guerre
Iran/Irak
1980-88
Iguerre du
Golfe,
1990-91
Guerre civile
en Syrie,
depuis 2011
Énergie :
pétrole et
nucléaire
L’eau
Les
frontières
L’Influence
des ÉtatsUnis (pendant
et après la
Guerre
Froide)
Autres
Influences
internationales
Causes
idéologiques:
Nationalisme
et islamisme
Autres
causes
locales ou
régionales
Remarques :
- le plan retenu et proposé aux élèves afin qu'ils l'alimentent avec les résultats de leurs
recherches est un plan chronologique : ce choix est guidé par un souci de
simplification pour les élèves dans le traitement d'une question extrêmement
complexe (et dont le traitement en Terminale ES-L a confirmé la complexité) en un
volume horaire globalement court.
- il conviendra dans la proposition suivante de faire des choix parmi les enjeux et
conflits abordés, en fonction des exemples de conflits retenus et surtout en fonction
des travaux qu'auront produits les élèves.
- cette proposition implique un temps de travail personnel de la part des groupes
d'élèves. On peut prévoir que le travail de recherches par groupe occupe 1 à 2 heures
de cours, le reste du travail sera à réaliser hors temps de cours. Il conviendra donc
d'anticiper et de proposer le travail aux élèves suffisamment en amont.
- 4 à 5 heures de cours seront donc dévolues à la reprise et synthèse par le
professeur.
- en fonction des schémas simples que pourraient proposer les groupes, le
professeur pourra en réutiliser des éléments pour proposer quelques schémas à tous
les élèves : on trouvera dans les pages suivantes quelques exemples de ce type de
schémas qui ont pour but de faciliter la mémorisation par les élèves et de leur
donner des éléments de repères géographiques indispensables.
EXEMPLES DE DOCUMENTS A SOUMETTRE AUX GROUPES :
PREMIERE GUERRE ISRAELO-ARABE :
●
Le plan de partage
de l'ONU (1947)
●
Première guerre israélo-arabe (1948-1949)
PREMIERE GUERRE ISRAELO-ARABE :
L' ONU partage la Palestine (résolution 181 de l'Assemblée générale des Nations Unies, 29
novembre 1947) :
Cette résolution recommande le partage de la Palestine en un État juif, un État arabe et une
zone « sous régime international particulier ». Elle est adoptée par 33 voix pour (dont les ÉtatsUnis, l'URSS et la France), 10 contre (dont les pays arabes) et 10 abstentions (dont le RoyaumeUni).
Première partie, constitution et gouvernement futur de la Palestine :
1. Le mandat pour la Palestine prendra fin aussitôt que possible, et en tout cas le 1 er août 1948
au plus tard.
2. Les forces armées de la puissance mandataire évacueront progressivement la Palestine ;
cette évacuation devra être achevée aussitôt que possible, en tout cas au 1 er août au plus tard
[…]. La puissance mandataire fera tout ce qui est en son pouvoir pour assurer […] le 1 er février
au plus tard, l' évacuation d'une zone située sur le territoire de l'État juif et possédant un port
maritime et un arrière-pays suffisant pour donner les facilités nécessaires en vue d'une
immigration importante.
3. Les États arabe et juif ainsi indépendants ainsi que le régime international particulier prévu
pour la ville de Jérusalem commenceront d' exister en Palestine […] le 1 er octobre au plus tard
[...]. Les frontières de l'État arabe, de l’État juif et de la ville de Jérusalem seront les frontières
indiquées aux deuxième et troisième parties ci-dessous.
PREMIERE GUERRE ISRAELO-ARABE :
Déclaration de David Ben Gourion, président du Conseil national juif, 14
mai 1948 :
La terre d’Israël est le lieu où naquit le peuple juif[…]. En 1897, le premier
congrès sioniste, inspiré par la vision de l’État juif de Théodore Herzl, a
proclamé le droit du peuple juif au renouveau national dans son propre pays.
Ce droit a été reconnu par la déclaration Balfour […]. Le récent holocauste qui
a anéanti des millions de juifs en Europe, a de nouveau montré le besoin de
résoudre le problème par le rétablissement de l' État juif en Palestine. […] Le
29 novembre 1947, l'Assemblée générale des Nations-Unies a adopté une
résolution recommandant la création d'un État juif en Palestine […]. En
conséquence, nous, membres du Conseil national, représentant la
communauté juive de Palestine et le mouvement sioniste mondial, […]
proclamons la naissance de l’État juif en Palestine, qui portera le nom d' Israël
L’État juif sera ouvert à l'immigration des Juifs de tous les pays où ils sont
dispersés.
CRISE DE SUEZ, 1956 :
Le trafic du canal de Suez (1946-1965) :
CRISE DE SUEZ, 1956 :
Les interventions militaires
en 1956
CRISE DE SUEZ, 1956 :
URSS et États-Unis face à la crise de Suez
●
Lettre du président du Conseil des ministres
soviétique au président du Conseil français et au
Premier ministre britannique (5 novembre 1956) :
Je dois, avec une totale sincérité, vous déclarer que
la guerre, que la France et l’Angleterre, utilisant
Israël, ont déclenchée contre l’État égyptien est
grosse
de
conséquences
extrêmement
dangereuses pour la paix générale. La majorité
écrasante des états membres de l’Organisation des
Nations Unies s’est prononcée* […] pour un arrêt
immédiat des hostilités et le retrait des troupes
étrangères du territoire de l’Égypte Néanmoins, les
opérations militaires en Égypte ne cessent de
s’étendre […]. Le gouvernement soviétique est
pleinement résolu à l'emploi de la force pour
écraser les agresseurs et rétablir la paix en Orient.
* Sur un texte présenté par les États-Unis.
●
●
Déclaration de Dwight David Eisenhower,
président des États-Unis, 2novembre 1956.
Le gouvernement des États-Unis croit qu'il
est possible par des moyens pacifiques de
parvenir à une solution qui rétablirait les
conditions de l'armistice entre l’Égypte et
Israël, de même qu'à un règlement équitable
du problème du canal de Suez […]. Cette
action a été la conséquence d'une erreur
[…]. Nous n'acceptons pas l'usage de la
force comme un moyen sage et approprié
pour le règlement des conflits internationaux
[...]. Les États-Unis n'ont été consultés en
aucune façon à propos d'aucune phase des
actions engagées […] et ils n'en avaient pas
été informés à l'avance.
GUERRE IRAN/IRAK :
Discours de Saddam Hussein, président de la République d'Irak devant l'Assemblée nationale
irakienne le 17 septembre 1980.
Ainsi le statut juridique du Chatt al-Arab* doit redevenir celui d'avant le 6 mars 1975, c'est-à-dire que,
comme il l'a toujours été dans l'histoire, le Chatt al-Arab* doit être irakien et arabe de nom et de fait, et
jouir de tous les droits qui découlent de la pleine souveraineté de l'Irak […].
Nous avons pris la décision historique de recouvrer notre pleine souveraineté sur nos territoires et nos
eaux. Nous réagirons avec fermeté et sûreté aux tentatives de contrecarrer cette décision légitime […].
Nous déclarons au monde et à la nation arabe que nous avons levé le masque que porte la clique au
pouvoir en Iran. Cette clique a fallacieusement utilisé la religion pour assurer son expansion aux dépens
de la souveraineté et des intérêts supérieurs de la nation arabe, pour provoquer des conflits et diviser
les fils de la nation, sans se soucier des conditions difficiles que connaît la nation arabe ni de la lutte
que celle-ci mène contre les agresseurs sionistes et les forces impérialistes. La religion n'est qu'un voile
pour dissimuler le racisme et la haine millénaire des Persans à l'égard des Arabes. Elle est brandie pour
attiser le fanatisme et la haine et dresser les peuples de la région les uns contre les autres, servant
ainsi consciemment ou non les plans mondiaux du sionisme. [...]
En déplorant le racisme et les gestes inamicaux du régime iranien, nous n'oublions pas que les peuples
d'Iran y compris les Persans comptent de bons éléments dont nous apprécions l'attitude. [...] Nous
saluons chaleureusement nos frères arabes d'Ahwaz qui souffrent de la terreur et de l'oppression
khomeynistes, plus terribles encore qu'à l'époque du Chah. Nous saluons les militants honnêtes du
Kurdistan iranien et tous les peuples amis d'Iran et nous les assurons que nous ne convoitons aucune
parcelle de leur territoire et que nous n'éprouvons pour eux que de la sympathie et de l'amitié.
* Le Chatt al-Arab est le delta du Tigre et de l’Euphrate, riche notamment en pétrole et en raffineries.
Depuis les accords d’Alger en 1975, il marque la frontière entre les deux pays.
GUERRE IRAN/IRAK : Carte : populations et religions en Iran et en Irak
●
CRDP de Versailles
GUERRE IRAN/IRAK :
GUERRE DU GOLFE, 1990-1991 :
Lettre de Tarek Aziz, ministre irakien des Affaires Étrangères, à la Ligue des États Arabes, 16
juillet 1990
« L’Irak croit que les Arabes, dans tous leurs pays, sont une seule nation (…) Les dirigeants koweïtiens
ont empiété sur l’Irak et l’ont lésé systématiquement, délibérément et continuellement. Ils ont aussi tenté
de l’affaiblir au sortir d’une guerre accablante de huit ans. Tous les Arabes honnêtes ont dit que, durant
cette guerre, l’Irak défendait la souveraineté de la nation arabe toute entière, des pays du Golfe et du
Koweït en particulier.
Le gouvernement koweïtien a poursuivi cette politique, qui tente délibérément d’affaiblir l’Irak, à un
moment où l’Irak affronte une farouche campagne impérialo-sioniste par suite de ses positions
panarabes dans la défense du droit des Arabes. Durant les longues années de la guerre, le
gouvernement koweïtien a profité de l’engagement de l’Irak dans la guerre pour comploter une escalade
dans son avance graduelle vers le territoire irakien.
Le gouvernement koweïtien et le gouvernement des Émirats Arabes Unis (EAU) ont tramé
volontairement une machination pour submerger le marché de quantités de pétrole bien supérieures à
leurs quotas. Cette politique a provoqué une chute considérable des prix du pétrole, ce qui veut dire que
l’Irak a subi une perte de plusieurs milliards de dollars.
Depuis 1980, le Koweït a implanté des installations pétrolières sur la partie sud du gisement irakien de
Rumaylah et y a pompé du pétrole.
A propos de l’aide accordée par le Koweït et les EAU à l’Irak pendant la guerre, la plus grande partie de
cette aide est toujours consignée comme une dette. Nous avons approché fraternellement les parties
concernées pour effacer cette dette, mais ils ont éludé la question. »
(source : A-L.Dupont, C.Mayeur-Jaouen, C.Verdeil, Le Moyen-Orient par les textes, XIXè-XXIè
siècle, A.Colin, 2011)
GUERRE DU GOLFE, 1990-91 :
Discours du Président américain Georges Bush au Congrès, 11 septembre 1990 :
« Nous sommes réunis ce soir, témoins dans le golfe Persique d’événements aussi significatifs
qu’ils sont tragiques. Aux premières heures du 2 août, à la suite de négociations et après que
le dictateur irakien Saddam Hussein eut promis de ne pas recourir à la force, une puissante
armée irakienne envahit son voisin nullement méfiant et beaucoup plus faible, le Koweït (…)
En l’espace de trois jours, cent vingt mille soldats irakiens et huit cent cinquante chars avaient
déferlé sur le Koweït, et marchaient vers le sud pour menacer l’Arabie Saoudite. C’est à ce
moment-là que je décidai de contrecarrer l’agression (…). Ces objectifs ne sont pas seulement
les nôtres. Ils ont été approuvés par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies
à cinq reprises ces cinq dernières semaines. La plupart des pays partagent notre volonté de
faire respecter ces principes. Et un grand nombre d’entre eux ont intérêt à ce que la stabilité
règne dans le golfe Persique. Ce n’est pas, comme Saddam Hussein le prétend, les ÉtatsUnis contre l’Irak. C’est l’Irak contre le monde. (…) Nous nous trouvons aujourd’hui à un
moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le golfe Persique, malgré sa gravité, offre
une occasion rare pour s’orienter vers une période historique de coopération. De cette période
difficile, notre cinquième objectif, un nouvel ordre mondial, peut voir le jour : une nouvelle ère,
moins menacée par la terreur, plus forte dans la recherche de la justice et plus sûre dans la
quête de la paix. Une ère où tous les pays du monde, qu’ils soient à l’Est ou à l’Ouest, au Nord
ou au Sud, peuvent prospérer et vivre en harmonie. »
GUERRE DU GOLFE, 1990-91 :
GUERRE CIVILE EN SYRIE, DEPUIS 2011 :
Entretien avec Ziad Majed, professeur des études du Moyen-Orient à l’Université américaine de Paris, mai 2014
Pouvez nous rappeler l’ensemble des forces qui compose l’opposition au régime de Bachar Al-Assad ?
Il faut dire aujourd’hui que le régime Assad contrôle moins de 50% du territoire syrien, et que dans les régions libérées,
néanmoins bombardées régulièrement par l’aviation du régime, plusieurs groupes de l’opposition armée s’installent.
Pour revenir aux groupes armés qui combattent le régime, il existe aujourd’hui plusieurs catégories :
- L’armée syrienne libre (ASL) : très affaiblie et mal équipée, et les brigades indépendantes : à l’origine faisant partie de
l’ASL, ces brigades sont maintenant autonomes et parfois isolées (chacune se bat dans la localité à laquelle appartient
ses combattants).
- Le front islamique : composé de sept formations islamistes syriennes, ce front est le plus puissant et le mieux armé.
- Le front Annosra, lié à Al-Qaida : engagés sur la plupart des fronts contre les forces du régime, les combattants
d’Annosra sont moins nombreux que les membres des autres groupes. Ils sont par contre plus disciplinés et mieux
entraînés, d’où leur impact militaire et médiatique important. Ils sont également les plus radicaux d’un point de vue
idéologique.
A ces groupes opposés au régime, s’ajoute un autre: il s’agit de « l’État Islamique en Irak et au Levant » (l’EIIL). Ce groupe
est en conflit armé avec la plupart des groupes mentionnés plus haut. Constitué à majorité de jihadistes étrangers, ce
groupe profite de la situation actuelle pour prolonger son «expérience irakienne». Il n’est pas concerné par la lutte contre
le régime d’Assad, mais plutôt par l’instauration de son autorité dans les zones qu’il contrôle.
Où en est sur le terrain le rapport de force entre le régime et les forces d’opposition ?
Des combats violents se déroulent sur plusieurs fronts. Le régime mène des offensives, il a réussi grâce à son aviation
militaire, aux drones iraniens, et au grand soutien fourni par les milices du Hezbollah libanais et des formations chiites
irakiennes dépêchées par Téhéran pour l’aider, à reprendre plusieurs localités que l’opposition contrôlait.
Quelles sont les répercussions du conflit syrien sur les pays voisins ?
Les deux pays qui souffrent le plus des conséquences de la situation en Syrie sont le Liban et l’Irak. Les jihadistes ont un
impact sur la scène irakienne, ils voyagent entre les deux pays, et la direction de leur principale formation (l’État Islamique
en Irak et au Levant) est basée du côté irakien. Quant au Liban, c’est la présence de plus d’un million de réfugiés syriens
(dans un pays qui compte près de 4 millions d’habitants) qui est alarmante.
http://www.lesclesdumoyenorient.com
GUERRE CIVILE EN SYRIE, DEPUIS 2011 :
Cliquez pour voir l'animation vidéo : GUERRE CIVILE EN SYRIE, DEPUIS 2011 :
I. Proche et Moyen-Orient dans la Guerre froide : quel est le poids de la
rivalité entre les États-Unis et l’URSS dans les tensions régionales ?
- Une région qui a toujours été un lieu d’échanges et d’affrontement entre les
différents peuples qui la composent : Arabes, Turcs, Perses, Kurdes et Juifs.
- Une région, berceau des trois grandes religions monothéistes.
- Une région dont les frontières actuelles proviennent du démembrement de
l’Empire ottoman, voulu par la France et le Royaume-Uni, après la 1ere Guerre
Mondiale.
1. Une région bouleversée dès la fin de la seconde Guerre Mondiale
Synthèse à partir des recherches des élèves sur la 1ere guerre israélo-arabe :
- La fin de la domination européenne : la Seconde Guerre Mondiale met fin au
système des mandats (L’Irak était déjà indépendant depuis 1932, le Liban, la
Syrie et la Jordanie le deviennent en 1946. Le Royaume-Uni quitte la Palestine
en 1948 et accorde l’indépendance au Koweït en 1961, au Yémen en 1967,
puis aux émirats du Golfe en 1971).
- La création d’Israël en 1948 dans la région de Palestine, à la suite du plan de
partage de l’ONU, n’est pas acceptée par les pays arabes, qui refusent de
reconnaître le nouvel État : 1ere guerre israélo-arabe (1948-1949).
Un schéma simple peut permettre de mémoriser les événements : cf.page suivante
Liban
Offensives des
armées arabes
Syrie
Offensives
israéliennes et
extension du
territoire de l’État
d'Israël
Annexion des
territoires
palestiniens par
les États voisins
Jérusalem,
ville disputée
Cisjordanie
Gaza
Transjordanie
Égypte
La première guerre israélo-arabe, 1948-49
2. Une région, enjeu de la Guerre froide Synthèse à partir des recherches des élèves sur la Crise de Suez et recherche des
enjeux politiques et diplomatiques régionaux et internationaux de cette
période :
- La crise de Suez (1956) marque la fin de l’influence française et britannique.
La région bascule alors dans la Guerre Froide, États-Unis et URSS
s’appuyant chacun sur des alliés différents.
- Pour les États-Unis, cette région est une zone d’ « endiguement »: leur but
est alors de créer un « pont stratégique » entre l’Asie occidentale et
l’Occident afin d’encercler l’URSS (signature du pacte de Bagdad en 1955 et
soutien à l’État d’ Israël).
- Pour l’URSS, après le soutien à l’Égypte lors de la crise de Suez, il s’agit de
se poser comme le champion des pays arabes (soutien à la Syrie, à l’Égypte
et à l’Irak ainsi qu’aux Palestiniens dans leur lutte contre Israël).
- Cet affrontement par États interposés prend une vigueur particulière lors des
conflits israélo-arabes de 1967 et 1973.
3. Une région de conflits à répétition
Synthèse à partir des recherches des élèves sur les enjeux du conflit Iran/Irak
notamment. Des précisions seront apportées par le professeur sur d'autres
conflits, par exemple la Guerre des SixJours ou la Guerre du Liban.
Les conflits dans la région sont nombreux, et plusieurs d'entre eux sont des
conflits récurrents, régulièrement réactivés, qui en font de 1945 à 1990 une
zone de conflits majeure :
- Après celle de 1948-1949, et jusqu’en 1985, 4 autres guerres opposent
Israël à ses voisins arabes. A la suite de la guerre des Six Jours (5-10 juin
1967), Israël occupe des territoires, dont la Cisjordanie, Gaza et le Sinaï. Ce
dernier est restitué à l’Égypte selon les accords de Camp David (1978).
Les territoires palestiniens de Gaza et de Cisjordanie restent occupés par
Israël.
Un schéma simple sur la Guerre des 6 jours pour mémoriser : cf. page suivante
- Guerre civile au Liban (1975-1990) : les luttes politiques et confessionnelles
ainsi que les interventions étrangères (Syrie, Iran, Israël …) déclenchent et
alimentent une guerre civile, qui détruira à de nombreuses occasions le
Liban, qui peine à retrouver une stabilité politique.
(Voir cartes en pages suivantes)
La Guerre des 6 jours, juin 1967
Golan
Syrie
Cisjordanie
Gaza
Sinaï
Concentration
de troupes
égyptiennes
Alliés de
Jordanie l’Égypte
hostiles à Israël
Jordanie
Israël
Égypte
Blocus égyptien
Offensives
israéliennes
Territoires
occupés par Israël
à l'issue du conflit
Les divisions internes du Liban à la fin des années 1980
Le Liban, théâtre d'interventions extérieures
Synthèse à partir des recherches des élèves sur la Guerre Iran-Irak, en axant
l'analyse sur les différents enjeux repérés précédemment de cette guerre :
La révolution iranienne : en 1979, une « révolution islamiste » renverse le
gouvernement pro-occidental du shah d’Iran. Ceci constitue un grave revers
pour les Etats-Unis, qui perdent un allié précieux dans la région, notamment au
moment où les Soviétiques envahissent le proche Afghanistan.
-
- La guerre Iran-Irak (1980-1988) : La diffusion de la propagande islamiste
iranienne chiite constitue également une menace pour les pays arabes du
Golfe, majoritairement sunnites. En 1980, le président de l’Irak, Saddam
Hussein, déclare la guerre à l’Iran en réclamant le Chatt Al-Arab, région riche
en pétrole et habitée par des populations majoritairement arabes. Cette longue
guerre de position, échappant à la logique de Guerre froide (chaque camp
ayant des soutiens de l’Est comme de l’Ouest), fait près d’un million de morts
sans gain territorial pour les belligérants.
A la fin de la Guerre froide, les Etats-Unis vont commencer à jouer un rôle
accru dans les conflits au Moyen-Orient.
II. Depuis 1990 : une région au cœur de la géopolitique mondiale
1. Des enjeux stratégiques importants
On pourra aborder ici certains des enjeux éventuellement identifiés par
les élèves dans leurs recherches :
- enjeu pétrolier (exemple de l'Irak)
- enjeu du contrôle des ressources en eau (exemple des territoires
palestiniens)
- enjeux liés à la dimension multiethnique et multiconfessionnelle
(exemples de l'Irak, de la Syrie, ou du conflit israélo-palestinien)
On trouvera ci-dessous quelques exemples de documents exploitables et
quelques pistes concernant la trace écrite, qui sera réalisée à partir des
propositions des différents groupes d'élèves.
●
Le pétrole reste un enjeu fondamental
Synthèse à partir des recherches des élèves :
La guerre du Golfe de 1990 -1991 est révélatrice du rôle de l'enjeu pétrolier dans les conflits
de la région :
- endettement irakien auprès des États pétroliers du Golfe (notamment Koweït) suite à la
guerre Iran/Irak
- l'Irak revendique deux îlots koweïtiens qui lui assureraient une meilleure ouverture sur le
Golfe persique, réclame que le Koweït assouplisse ses demandes de remboursements de la
dette, et accuse le Koweït de prélever du pétrole dans les nappes appartenant à l'Irak (cf.
document « Lettre de Tarek Aziz à la Ligue Arabe »)
- août 1990 : l'Irak envahit le Koweït. Objectif de l'Irak : s'approprier des réserves de pétrole
colossales qui lui donneraient le pouvoir de peser très lourdement sur le marché mondial du
pétrole, contrôler une plus large façade maritime sur le Golfe, et menacer directement les
frontières de l'Arabie Saoudite, alliée des États-Unis.
- offensive militaire américaine avec l'aval de l'ONU et le soutien de nombreux pays arabes
(Arabie Saoudite, Égypte, Émirats Arabes Unis...).
Éléments d'information pour une synthèse complémentaire :
- Le Moyen-Orient renferme effectivement les plus grosses réserves mondiales de
pétrole, ce qui a suscité les convoitises internationales dès le début du XXè siècle
(mainmise des compagnies pétrolières occidentales jusqu'au milieu du XXè siècle)
- Approvisionnement pétrolier = origine de l'alliance des États-Unis avec l'Arabie
Saoudite dès 1945 (Pacte du Quincy).
- Outre la question de la production pétrolière, le Moyen-Orient a aussi une position
stratégique sur la route des hydrocarbures : le Golfe Persique concentre 35 % du
trafic pétrolier maritime mondial.
Exemple du détroit d'Ormuz : point de tension régional, surveillé par les
grandes puissances (bases et flottes américaines, bases françaises et
britanniques).
cf.carte « Géopolitique du Détroit d'Ormuz » page suivante
Carte : géopolitique du Détroit d'Ormuz, carrefour pétrolier
●
La dimension multiethnique et multiconfessionnelle est un facteur permanent
de conflits
Synthèse à partir des recherches des élèves :
- La Guerre du Golfe de 1990-1991 révèle déjà l'importance de ce facteur : soulèvements
des populations kurdes et chiites contre Saddam Hussein.
- L'Irak est effectivement un État multiethnique (Arabes et Kurdes) et
multiconfessionnel (sunnites et chiites, minorités chrétiennes), comme beaucoup d’États
de la région.
- le conflit syrien aujourd'hui oppose également les différentes communautés ethniques et
religieuses du pays : sunnites, chiites, kurdes.
- En Irak comme en Syrie aujourd'hui, le facteur multiethnique et multiconfessionnel est
donc toujours au cœur des conflits. La possible naissance future d'un État kurde montre
comment ce facteur peut faire évoluer les frontières du Moyen-Orient.
Deux schémas pour illustrer la dimension multiethnique et multiconfessionnelle de
la région : pages suivantes
Le Moyen-Orient, mosaïque ethnique
Turcs
population
s kurdes
Populations
juives et arabes
Arabes
Persans
Le Moyen-Orient, mosaïque ethnique et confessionnelle
Turcs
populations
kurdes
Populations juives
et musulmanes
Persans
Musulmans chiites
Arabes
Musulmans sunnites
Minorités chrétiennes
Juifs
Jérusalem, ville sainte des trois
monothéismes
En fonction du résultat des recherches des élèves, on peut également
développer l'enjeu de la ressource en eau :
●
La ressource en eau est également un enjeu générateur de conflits
A l'échelle régionale, l'accès à l'eau est facteur de conflits :
- par exemple entre Israël, la Cisjordanie et Gaza : accusation palestinienne de
captation par Israël de l'eau des nappes palestiniennes, revendication
israélienne du droit d'utiliser une partie de cette eau issue de nappes
transfrontalières et accusation envers l'Autorité palestinienne de ne pas investir
pour garantir l'accès à l'eau de populations palestiniennes
(voir sur ce point l'article issu du FIG de Saint-Dié et l'article du site internet
« Clés du Moyen-Orient »)
la
synthèse
peut
être
complétée
par
une
évocation
conflit entre Turquie et Irak autour des eaux du Tigre et de l'Euphrate du
2. Une région marquée par une forte influence américaine
On pourra développer ici certaines des informations relevées par les élèves dans
leurs recherches, notamment concernant les interventions militaires américaines en
Irak ou le soutien américain à l'opposition syrienne.
●
Guerre du Golfe de 1990-91 : confirmation de la puissance américaine. Échec de
la tentative de médiation de l'URSS, qui prouve que les États-Unis restent seule
puissance dominante (cf. document « Discours de G.Bush » : référence à un
nouvel ordre mondial). Soutenus par de nombreux pays de la région et par l'ONU,
les États-Unis démontrent leur capacité à contrôler la région.
- les États-Unis ont dirigé à l'occasion une coalition rassemblant plusieurs pays
arabes, dont les monarchies pétrolières du Golfe : depuis 1945 et le pacte du Quincy,
cette alliance États-Unis/monarchies du Golfe a été une constante.
- ce soutien s'accompagne d'implantations militaires (cf. carte «Moyen orient,
alliances et troupes américaines», page suivante). But : assurer l'approvisionnement
américain en pétrole, contrôler les routes maritimes, limiter l'influence de l'Iran,
traditionnellement hostile aux États-Unis, en soutenant d'autres puissances
régionales comme l'Arabie Saoudite.
- ce nouveau statut des États-Unis dans la région les conduit également à impulser
une nouvelle avancée dans les négociations israélo-palestiniennes (rôle de Bill
Clinton dans les négociations conduisant aux Accords d'Oslo, 1993)
(lien vers la carte)
●
●
Guerre d'Irak 2003 :
- objectif : renverser un régime politique, celui de Saddam Hussein, pour y
substituer un régime démocratique.
- consécutive au 11/9 et à l'approche unilatéraliste américaine dans la
« guerre contre le terrorisme »
- intervention à forte dimension idéologique (lutte contre l'axe du mal, rôle
américain dans la diffusion mondiale de la démocratie)
- confrontation avec les mouvements jihadistes issus d'Al-Qaida (cf. texte
« Appel d'O.Ben Laden après l'intervention américaine en Irak », page
suivante)
Aujourd'hui :
- nouvelle implication américaine en Irak (aide militaire face aux jihadistes
de l'EIIL)
- la menace islamiste pousse finalement les États-Unis à chercher à se
rapprocher de l'Iran, puissance stable et influente
- influence américaine en restructuration : plus proche de l'Iran, pourtant
ennemi de son allié saoudien, et par ailleurs amenée à composer avec
d'autres influences dans la région : celles de la Russie et de la Chine
auprès de la Syrie par exemple.
Schéma : Géopolitique du Moyen-Orient, cf.infra
Appel d’Oussama Ben Laden après l’intervention américaine en Irak,
octobre 2003
Sachez que cette guerre est une nouvelle croisade contre le monde
musulman et qu’elle sera décisive pour la communauté musulmane toute
entière. Donc, ô jeunes musulmans de tous lieux et surtout dans les pays
voisins de l’Irak et du Yémen, vous devez mener la guerre sainte
convenablement car des voix se sont élevées en Irak, comme auparavant en
Palestine, en Egypte, au Yémen et ailleurs, appelant à une solution pacifique
et démocratique, à la collaboration avec les régimes apostats ou avec les
envahisseurs juifs et croisés, plutôt qu’à la guerre sainte ; bref , il faut
prendre garde à cette méthode fausse et trompeuse contraire à la loi de
Dieu. Comment pouvez-vous soutenir la guerre sainte sans combattre pour
la cause de Dieu ? Allez-vous faire marche arrière ? Ces hommes-là ont
affaibli la puissance des musulmans sincères et ont adopté comme
références humaines la démocratie, la religion païenne, en entrant dans les
parlements ceux-là se sont égarés et en ont égarés beaucoup. Chacun sait
que tout gouvernement formé par les États-Unis, à l’instar des
gouvernements de notre région, est un gouvernement fantoche et traître, qui
a été créé pour éteindre la flamme du Jihad.
Source : Ph.Torres, Le Proche et le Moyen-Orient, Académie de Poitiers
Allié traditionnel
des États-Unis
États proches des
États-Unis
État traditionnellement
hostile aux EU, en voie
de rapprochement
Soutien et alliance
Zone d'offensive
djihadiste hostile
aux États-Unis
Forte concurrence
pour la domination
régionale
Principale zone
d'instabilité et de
conflits
Principales réserves
pétrolières
Route maritime
stratégique
3. Une région fragile et instable
On pourra développer ici certaines des informations relevées par les élèves dans
leurs recherches concernant l'essor de l'islamisme radical et la déstabilisation des
États qui s'ensuit (Irak, Syrie), présentés comme fondements des conflits actuels. On
présentera également les évolutions de la question israélo-palestinienne, autre conflit
d'actualité ancré dans l'histoire régionale.
Essor de l'islamisme politique
Depuis la Révolution iranienne de 1979, l'islamisme politique s'est diffusé dans toute
la région :
- en donnant naissance à des partis politiques qui deviennent des acteurs
importants (Frères Musulmans en Égypte, ou AKP au pouvoir en Turquie)
- en donnant naissance à des mouvements islamistes armés : le Hezbollah (chiite)
au Liban ou le Hamas (sunnite) à Gaza.
- en donnant naissance à la mouvance jihadiste issue d'Al-Qaida
●
Les mouvements jihadistes sont au cœur des conflits actuels en Irak et Syrie, où
l'EIIL (État Islamique en Irak et au Levant) lance des offensives contre les
gouvernements en place et revendique la création d'un vaste État islamique.
●
Faiblesse des constructions étatiques
Les exemples de la Syrie et de l'Irak aujourd'hui montrent la fragilité des constructions
étatiques : les deux pays sont fragilisés par l'opposition confessionnelle sunnites/chiites
et par l'opposition ethnique Arabes/Kurdes. Les tentatives américaines pour instaurer un
gouvernement démocratique en Irak se sont heurtés à ce problème : le modèle
démocratique occidental ne parvient pas à s'imposer dans un État où les populations se
définissent par leurs appartenances religieuses ou ethniques plus que par leur
appartenance à un État-nation. De plus, le tracé artificiel des frontières par les
puissances britannique et française après la Première Guerre mondiale a accentué
cette fragilité.
Schéma : le conflit syrien :
●
Permanence du conflit israélo-palestinien
Le conflit israélo-palestinien continue à fragiliser la région.
Accords d'Oslo 1993 = création de l'Autorité palestinienne mais échec de la
création d'un État palestinien (car : poursuite de la colonisation israélienne
dans les Territoires occupés, poursuite des actions terroristes palestiniennes,
revendications sur Jérusalem)
Division du mouvement palestinien entre l'Autorité palestinienne qui contrôle
partiellement la Cisjordanie et le mouvement islamiste Hamas, né en 1988 et
refusant l'existence de l’État israélien, qui contrôle Gaza.
Le conflit de l'été 2014 montre l'impasse actuelle des négociations entre
Israël, l'Autorité palestinienne et le Hamas.
Schéma : Israël et les Territoires palestiniens aujourd'hui, page
suivante
Israël et les territoires
palestiniens aujourd'hui
Israël
Territoires sous contrôle
partiel
de
l'Autorité
palestinienne et en partie
occupés
par
l'armée
israélienne
Présence de colonies
israéliennes
Gaza
Cisjordanie
Barrière de sécurité
érigée par Israël
(existante ou en projet)
Territoire palestinien sous
contrôle du mouvement
islamiste Hamas
Blocus israélien
Tirs vers Israël
Offensives fréquentes
d'Israël contre le Hamas
Conclusion :
- des facteurs multiples de conflits, liés à la géographie et à l'histoire de la
région, qui expliquent la récurrence des conflits dans la région
- des conflits à résonance internationale en raison des rivalités de
puissance : Guerre Froide à une époque, Etats-Uis face à la Chine, la Russie
ou l'Iran ensuite...
- des conflits à résonance internationale en raison de certains enjeux
qui focalisent l'attention de la communauté internationale : enjeu
économique lié au poids sur le marché pétrolier mondial, enjeu symbolique
d'une région où sont nés les trois monothéismes, enjeu stratégique lié à la
naissance d'une nouvelle menace mondialisée, le jihadisme...
Les événements actuels en Syrie, Irak ou à Gaza confirment une fois de plus
la situation de la région comme « zone la plus bélligène du monde »
(G.Mutin).

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