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Fiche 3e :
Mémoire de guerre :
Les monuments aux morts après la Grande Guerre
Thème : Arts, Etats et pouvoirs
Piste : Œuvre d’art et Etat
0 (…) XXe
XXIe
1910
1920
1930
1940
1950
1960
1970
1980
1990
2000
1918
L’Armistice
Partout dans le monde, les anciens belligérants
construisent des monuments commémoratifs destinés à
faire revivre les « grands absents ».
Les monuments aux morts sont les lieux du deuil
infini, symbolisé par les très longues listes des morts,
mais aussi celui du rappel de l’héroïsme et du
patriotisme de tous, combattant du font et de l’arrière.
Entre 1871 et 1914, en France comme en
Allemagne, on avait érigé des monuments pour célébrer
les morts de la guerre franco-prussienne (1870-1871).
Mais ce n’est qu’après 1918 que les monuments
devinrent universels chez tous les belligérants. 36 000
monuments environ furent élevés dans l’ensemble des
communes françaises. Mais il faut multiplier ce chiffre
par 4 ou 5 au moins pour donner une idée de la frénésie
commémorative des années 1920 : monuments des
paroisses, des entreprises, des écoles….
La plupart des monuments révèlent toute la
complexité de la douleur du deuil de guerre, pendant et
après la guerre. Exalter l’héroïsme au service de la
patrie devait aider les veuves, les orphelins, les
survivants des tranchées, à faire face, à assumer la perte
de ses proches et à permettre le long « travail de deuil »
des années 20 et 30.
Pour la génération perdue, on a crée un ensemble
tragique :
-unité de temps : le 11 novembre
-unité de lieu : le monument aux morts
-unité d’action : la cérémonie commémorative
Le monument aux morts d’Auchel, dans le NordPas-de-Calais, inauguré en 1928
Durant la guerre, la commune d’Auchel a été
bombardée par les canons et les avions et a fait preuve
d’une superbe vaillance et d’une patriotique fermeté.
Le sculpteur du monument a réalisé une œuvre
complexe et désespérée. Il a exposé son projet par cette
citation : « Flétrir la guerre, chanter la paix ».
Ce monument est composé de deux groupes :
 Le 1er groupe, à l’avant, représente l’humanité en
deuil se couvrant les yeux devant les horreurs de la
guerre : la femme en deuil cache son visage dans
ses mains pour pleurer et ne plus voir les corps
déchiquetés, on y voit aussi des soldats tombés au
front, des ruines….
 Le 2nd groupe, à l’arrière, s’intitule la paix au pays
noir. On peut y voir une famille de mineurs dans la
paix. Le mineur rentrant de la mine s’adonne aux
joies paisibles de la famille. Dans son jardin, il
cueille des fruits tandis qu’autour de lui, sa femme
et ses enfants vivent en toute sérénité.
Les noms de tous les morts de la commune,
inscrits sur les soubassements, sont tout ce qui reste de
ces vies. Les monuments sont très rarement
ouvertement pacifistes mais disent presque toujours
l’ambiguïté de l’après-guerre :
 ils exaltent le courage des survivants
 tout en étant avant tout un lieu de regrets, ou deuil,
ferveur religieuse et patriotique sont
complémentaires.

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