numéro 8 - Le piaf
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numéro 8 - Le piaf
gratuit ! e à votre vo Ne pas je ter liq ue... pas s ub isin -l ez sur la voie p N°8 - octobre 2006 Pour une Information Alternative, Forcément ! Politique & Société - Vous ( (International P2 - Le liban pollué par les bombardements « Prévention » ? P3 - Le terrorisme, un puissant moteur économique P4 - Congo : transition démocratique ou nouvelle guerre ? ( ( Entreprises P6 - Chez Adidas, on ne vit pas ensemble, on ne meurt pas ensemble ( ( Services publics P7 - L’enseignement supérieur est-il une marchandise ? P8 - Codice : information économique ou propagande libérale ? ( (Politique & Société P9 - Les sans-papiers interpellent la République ( ( À travers les médias ( Environnement ( P10 - OGM : histoire d’un champ... de batailles ( P12 - Il y a 30 ans... Agenda avez dit icolas Sarkozy, qui prétend présider un jour la République, n'a de cesse d'en saper les fondements. Sa nouvelle loi sur la « prévention de la délinquance », adopté par le Sénat en septembre, en apporte une nouvelle fois la preuve. Sont ainsi prévues dans ce texte outre la possibilité pour les agents des entreprises de transports, publiques ou privées (contrôleurs, agents de sécurité), de procéder à des contrôles d'identité (jusqu'alors du seul pouvoir des policiers) -, une nouvelle extension de la vidéosurveillance, ou encore la création d'un fichier des élèves de l'Éducation nationale. Ce fichier pourrait être croisé avec celui des allocations familiales, l'ensemble de ces informations étant centralisé par les maires. Le tout au mépris du secret N professionnel des travailleurs éducatifs, sociaux et médicaux (psychiatres notamment), sommés de contribuer à ce dispositif répressif. Par ailleurs, la possibilité pour les maires de prononcer des sanctions judiciaires, déjà présente dans la « loi pour l'égalité des chances » de mars 2006 et ici confirmée, est en flagrante contradiction avec le principe de séparation des pouvoirs, exécutif et judiciaire, censé garantir la liberté… La « prévention » n'apparaît, en fait, que dans le titre de la loi. Pour le reste, surveillance, délation et punition sont les seules solutions proposées, et les causes sociales de la délinquance restent, encore et toujours, ignorées. Nul doute que ce texte sera adopté par l’Assemblée d'ici la fin de l'année. Il n'est toutefois pas inutile, en tant que citoyen, de dénoncer ses dangers et l'irresponsabilité de ses auteurs. R.M. Vous pouvez contacter le Collectif national unitaire de résistance à la délation ou l'un des cinquante collectifs anti-délation locaux : www.abri.org/antidelation ( ( (International v PAGE 2 Élections au Mexique, suite e tribunal qui a récemment nommé Felipe Calderon Président du Mexique a refusé de communiquer les résultats du recomptage controversé. Au lieu de cela, il s'est dépêché de détruire l'ensemble des bulletins de vote. L Autonome du Mexique, qui souhaitait voir les bulletins, a déclaré : « L'IFE nous a dit que, dès lors qu'un citoyen marque un bulletin, ce n'est plus un "document" », ajoutant avec ironie : « C'est un argument très métaphysique. » De nombreuses organisations avaient demandé à avoir accès aux bulletins. La loi mexicaine stipule en effet que tout citoyen doit pouvoir consulter tous les documents gouvernementaux qui ne concernent pas la vie privée ou la sécurité nationale. Un porte-parole du tribunal électoral s'est refusé à tout commentaire, déclarant simplement qu'aucune information supplémentaire ne serait donnée sur le recomptage. Oliver Carmine Or, l'Institut Fédéral Electoral, organisme chargé de l'organisation des élections, n'a pas accordé l'accès aux bulletins. Irma Sandoval, de l'Université Nationale Le Liban pollué par les bombardements elon le gouvernement libanais, le nombre de victimes de la pollution causée par les bombardements israéliens, pourrait être supérieur à celui des 1300 morts estimés de la guerre. S Les effets combinés de la pollution représentent « un aussi grand désastre que la guerre ellemême », a déclaré Yacoub Sarraf, ministre libanais de l'environnement. Et selon lui, cela était « parfaitement délibéré ». Le 13 juillet, les roquettes israéliennes ont touché les réservoirs de carburant d'un usine électrique à un trentaine de kilomètres au sud de Beyrouth. Le gouvernement à été capable de réparer les dégâts. Deux jours plus tard, l'aviation bombardait exactement le même endroit. Cette fois, les barrières de protection maritimes furent détruites, permettant ainsi au carburant de se déverser directement dans la Méditerranée. Sarraf décrit une plus grande catastrophe encore, causée par le nuage toxique produit par l'incendie du fuel. Le vent a poussé le nuage sur la partie la plus peuplée du pays. Des tests ont montré que celui-ci contenait une forte teneur en plomb et en mercure, ainsi que d'autres substances hautement cancérigènes. « Non seulement, nous avons respiré cela pendant un mois, mais toutes les productions agricoles ont - octobre 2006 été contaminées », constate Sarraf. « Pire encore, tous ces poisons vont s'infiltrer avec l'eau de pluie, et dans deux ans chaque Libanais s'empoisonnera en buvant simplement de l'eau ». Le gouvernement israélien a trouvé ces accusations « parfaitement ridicules ». A.B. Oligarques vs écosystème 'antenne russe de Greenpeace s'oppose à la construction d'une « méga station de ski » dans l'ouest du Caucase. Estimé à 8 milliards d'euros, ce projet a pour but de s'attirer les bonnes grâces du comité olympique en vue des prochains jeux d'hiver. Point négatif : cela causerait des dégâts irréversibles sur l'environnement dans cette région subalpine qui abrite de nombreux animaux sauvages uniques au monde. Point positif : cette station géante serait le prochain refuge tendance pour les nouveaux riches russes. L Aldo Bernard ( ( International v PAGE 3 Un Plan B sans ordonnance es conservateurs américains n'acceptent pas la mise en vente libre du « Plan B », version locale de la pilule du lendemain. Le Révérend Thomas J. Euteneuer, par exemple, redoute que, vendue sans surveillance, cette pilule ne soit utilisée par des « malades sexuels afin de camoufler les traces de leurs crimes ». Janice Crouse, membre de l'association ultra-conservatrice Concerned Women for America, affirme de son côté que « les Américaines sont victimes d'une expérimentation médicale à la demande de ceux L qui veulent s'affranchir des conséquences de la promiscuité sexuelle ». En mars dernier, un panel de scientifiques contactés par la Food and Drug Administration (F.D.A.) a pourtant approuvé la mise en vente libre de ladite pilule. La F.D.A, dont les membres sont nommés par le président des ÉtatsUnis, Georges W. Bush, a néanmoins rejeté les conclusions des scientifiques et interdit la vente du « Plan B » sans ordonnance. Cela dit, des membres démocrates du Congrès, ainsi que des représentants de l'industrie pharmaceutique et d'associations de femmes, après des mois de manifestations, ont fini par obtenir la vente libre du « Plan B » pour les adultes. Mais les mineures, sujet d'inquiétude des membres de la F.D.A., ne se verront délivrer le précieux remède que sur ordonnance. Janet Woodcock s'en explique : le libre accès de la pilule du lendemain risquerait de développer, chez les adolescents, « de nouvelles sectes sexuelles liées à l'utilisation du Plan B ». Le progrès est en marche ! Oliver Carmine Le terrorisme, un puissant moteur économique epuis le 11 septembre 2001, la menace terroriste a engendré aux États-Unis une véritable industrie appelée Homeland Security (sécurité de la patrie). Ainsi, en cinq ans, le gouvernement fédéral a dépensé 130 milliards de dollars pour des contrats passés avec des entreprises prétendant rendre le pays plus sûr. D Ces sommes considérables conduisent les États eux-mêmes à se livrer à une concurrence acharnée pour obtenir une part de ce marché en pleine expansion. Cet été, chacun d'entre eux a soumis au Department of Homeland Security une liste identifiant les sites sensibles, les monuments historiques et les endroits susceptibles d'être la cible d'attaques terroristes. Parmi ces « cibles terroristes potentielles » figurent des jardins d'acclimatation, des salons glaciers, des « fêtes du haricot », des défilés villageois et des marchands de beignets. Al-Qaida a-til réellement l'intention de détruire, comme la liste le suggère, un stand de pop-corn amish au fin fond de l'Indiana ? Cet État, qui annonçait 322 « cibles terroristes potentielles » en 2004, en compte cette année 8 591. Il y a sept ans, neuf entreprises bénéficiaient des contrats du Department of Homeland Security. Elles sont aujourd’hui 33 890. D'ici 2015, les dépenses annuelles dans ce domaine pourraient atteindre 170 milliards de dollars. Quelles que soient ses conséquences sur les Américains, le terrorisme est en tout cas une bonne chose pour les affaires. Aldo Bernard - octobre 2006 ( ( International v PAGE 4 Congo : transition démocratique ou nouvelle guerre ? e 30 Juillet 2006 ont eu lieu les premières élections démocratiques en République Démocratique du Congo (RDC) depuis 1960, date de l'indépendance du pays. Ces élections, organisées sous l'égide de l'ONU peuvent apparaître comme l'aboutissement d'un processus commencé en 2002 visant à faire du Congo-Kinshasa un état souverain, pacifié et démocratique. Mais les violences qui ont accompagné la campagne électorale montrent pourtant à quel point il est difficile de tourner la page de la guerre. L En 2003, l'accord de SunCity qui devait mettre un terme à la guerre prévoyait le départ des combattants étrangers (Rwandais et Ougandais), le désarmement des milices avec l'intégration des soldats dans l'armée régulière et, enfin, la constitution d'un gouvernement d'union nationale. Trois ans plus tard, toutes les milices n'ont pas été désarmées et les combattants étrangers sont toujours là. Le gouvernement d'union, surnommé le « 4 + 1 » (quatre viceprésidents et un président), a permis aux seigneurs de guerre d'accéder au pouvoir. Les deux candidats qui s'affronteront au second tour, prévu le 29 octobre, sont Joseph Kabila, le président en exercice, et Jean-Pierre Bemba, l'un de ses vice-présidents. Le 27 Juillet, trois jours avant le premier tour, plusieurs policiers ont été lynchés par les partisans de Bemba au cours d'un de ses meetings. Après l'annonce des résultats du premier tour donnant une large avance à Kabila (45 % contre 20 pour Bemba), des émeutes ont eu lieu dans certains quartiers de Kinshasa. La garde présidentielle a réagi en attaquant la villa de Bemba où étaient reçus des diplomates occidentaux membres de la Monuc (casques bleus). Le siège n'a été levé que grâce à l'intervention des troupes européennes envoyées pour sécuriser le scrutin. La carte des résultats de ce premier tour montre que le pays est coupé en deux. Alors que Kabila est majoritaire dans toutes les provinces de l'est du Congo où la guerre s'est déroulée et où se trouvent les principales richesses du pays, Bemba arrive en tête dans les provinces de l'ouest et dans la capitale, Kinshasa. Les deux candidats ont leurs propres troupes, leur « fief » et un passé qui ne parle pas en leur faveur. Joseph Kabila est l'héritier de Laurent-Désiré Kabila, l'homme qui a renversé Mobutu pour instaurer sa propre dictature, tandis que Bemba est le - octobre 2006 leader du MLC, un parti dont la branche armée, l'ALC (officiellement dissoute) a commis de nombreux massacres au cours de la seconde guerre du Congo. C'est dire si le risque de guerre civile ne peut être écarté. Alex D. Un peu d’histoire : les deux guerres du Congo a RDC sort d'une période noire de son histoire, marquée par deux guerres (1996-1997 et 1998-2003) qui auront fait près de 4 millions de morts. Les milices qui se sont affrontées pour le contrôle de l'État et, surtout, pour le contrôle des fabuleuses richesses minières, n'ont pas hésité à rançonner, déplacer, violer ou massacrer des populations civiles impuissantes. Ces milices, parfois composées d'enfants-soldats et dirigées par des « seigneurs de guerre » - autoproclamés « libérateurs » du Congo - ont été armées par les gouvernements des pays avoisinants. Le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi portent, en particulier, une très lourde responsabilité sur le déroulement du conflit. Désireux de s'approprier les richesses de l'est du Congo et de s'étendre territorialement aux dépens du géant congolais, ces gouvernements ont employé tous les moyens pour déstabiliser le pays. La communauté internationale a peu réagi, partagée entre une certaine indifférence devant ce désastre humanitaire et le souci de préserver un peu de stabilité nécessaire à l'exploitation des minerais congolais par des multinationales. Elle a finalement envoyé des casques bleus (la Monuc) chargés essentiellement de protéger les travailleurs humanitaires et les expatriés salariés des compagnies minières. Sur le plan diplomatique, les différentes parties sont parvenues début 2003 à une solution politique qui a permis d'organiser ces élections de 2006. L ( ( Entreprises v PAGE 5 Enjoy Coca-Cola ! Partout où sont implantées les usines et les filiales de Coca-Cola1, les accusations de nuisances sanitaires et de violations des droits sociaux par la compagnie américaine ne manquent pas : pollution de nappes phréatiques et intoxication des consommateurs en Inde, répression de syndicalistes en Colombie et au Guatemala… prise ensuite au trésorier du syndicat, licencié pour « refus d'obtempérer aux indications, ordres et instructions », un motif contesté par le ministère des Affaires sociales, qui recommande sa réintégration. n Haïti, les membres du Syndicat des Travailleurs de la Brasserie Coca-Cola La Couronne, soutenus par le syndicat Batay Ouvriye, ont décidé de faire une nouvelle c o n t re - p u b l i c i t é à l e u r employeur pour faire entendre leurs droits. Dans cette usine, les manutentionnaires perçoivent un salaire de base de 50 gourdes par jour (soit environ 1 euro), c'est-à-dire un montant inférieur au minimum légal, fixé à 70 gourdes. De maigres commissions de 3 centimes de gourdes par caisse de 24 bouteilles vendue sont censées compléter ce salaire. Mais en cas d'arrêt imprévu de la vente (dû à une panne de camion par exemple), celles-ci ne sont pas perçues. La rémunération moyenne atteint, selon les syndicats, 110 gourdes (un peu plus de 2 euros) auxquelles sont soustraits le coût des bouteilles cassées (sous la responsabilité des ouvriers) et des retenues sur les salaires, officiellement pour l'assurance vieillesse et maladie, mais dont aucun E - octobre 2006 travailleur ne connait l'utilité et la destination véritable. Une rémunération bien indécente, surtout si l'on songe à la pénibilité du travail (douze heures par jour en moyenne) et au fait que les jours de congés ne sont pas respectés. Face à ces violations, les ouvriers sont parvenus à créer un syndicat en août 2005. Après une première réunion en septembre 2005 avec la direction, des accords ont été trouvés sur les salaires et les heures supplémentaires non payées depuis 8 mois. Mais plusieurs mois après, les propriétaires de l'usine n'avaient pas respecté leurs engagements. L'exaspération des travailleurs est arrivée à son comble lorsque deux actes de répression sont venus s'ajouter à ces promesses non tenues. Un chauffeur de la compagnie, accusé sans preuve de vol dans une caisse dont seule la direction possède la clé, a été emprisonné deux mois sans jugement. La direction régionale de la firme s'en est En mai dernier, le propriétaire de l'usine a décidé de couper tous les contacts avec les représentants syndicaux. Pour l'heure, le dossier n'est pas clos, et les salariés ont besoin d'être soutenus2. Robert Moisneau (d’après Peuples solidaires) 1- Coca-Cola est notamment propriétaire des marques Fanta, Sprite et Minute Maid. 2 - Pour les soutenir, connaître et faire connaître les suites de cette affaire, voir www.peuples-solidaires.org Pour s'informer sur les méfaits de Coca-Cola, voir www.cokewatch.org (site en anglais) Association loi 1901 « Le Piaf » 3 rue d’Orchampt 75018 Paris - France [email protected] www.le-piaf.org Comité de rédaction : Adrien T., Alex D., Aldo Bernard, Bo.F., Cluc, Damien S., Gaël Mahé, JMJ, Katerina Bauhaus, Lola Michel, M. Solal, Oliver Carmine, Patrick, PB, Pierre Fouilhoux, Richard B., Robert Moisneau. ©opyleft La diffusion de ce journal est régie par une licence Creative Commons. Vous êtes libres de reproduire, distribuer et communiquer cette création dans les conditions suivantes : # Citer les auteurs # Ne pas utiliser à des fins commerciales # Utiliser cette même licence (chacune de ces conditions peut être levée avec notre autorisation). http://www.creativecommons.org/ licenses/by-nc-sa/2.0/ ( ( Entreprises v PAGE 6 Chez Adidas, on ne vit pas ensemble, on ne meurt pas ensemble « On vit ensemble, on meurt ensemble ! » Telle était la devise de l'équipe de France lors du Mondial de football 2006. Malheureusement, cette belle solidarité s'applique rarement hors du petit cercle des champions multimillionnaires : entre ces salariés de luxe d'Adidas et les autres, il y a un monde. été renvoyés suite à l'organisation d'une journée de grève en octobre 2005, et ce bien que la direction n'ait pu mettre en avant aucun fondement légal pour justifier ces licenciements. Ce mouvement soutenait la demande d'augmentation du bonus annuel pour contribuer à combler le fossé entre les salaires et les coûts de la vie en forte hausse. Les ouvriers, qui travaillent dix heures par jour pendant six jours sur sept, gagnent en effet en moyenne 64 € par mois, ce qui est très insuffisant pour couvrir le minimum vital. râce aux ventes de millions de maillots, de paires de chaussures et de ballons de foot, Adidas a prévu d'engranger environ 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2006. Pour assurer la promotion de ses produits, la marque paye grassement les stars du foot : David Beckham, par exemple, a reçu trois millions de livres sterling pour vanter les mérites de la marque aux trois bandes. Zinedine Zidane gagne, tous contrats confondus, huit millions d'euros de revenus publicitaires chaque année. Avec leurs collègues Alessandro Del Piero, David Villa, Hernan Crespo, Djibril Cisse, David Trezeguet ou Ze Roberto, ils assurent notamment la publicité des chaussures de foot « Predator Pulse » et « F50.6 Tunit » vendues par Adidas (entre 180 € et 350 € selon les modèles). G Ces chaussures sont fabriquées par les 11 500 travailleurs de la société PT Panarub, à Tangerang en Indonésie, qui fournit Adidas depuis plus de 10 ans. Une enquête menée en 2004 par l'association Worker Rights Consortium avait déjà relevé de sérieux problèmes en matière de sécurité et d'hygiène au sein de l'usine, ainsi que la discrimination systématique dont étaient victimes les membres des syndicats. Adidas s'était alors engagée à améliorer les conditions de travail et à mettre fin à la discrimination envers les syndicalistes. Mais cet engagement fut de courte durée. Trentetrois membres du syndicat local Perbupas ont ainsi - octobre 2006 Après que le Tribunal du travail indonésien (dont les procédures font rarement preuve d'impartialité et d'efficacité) se soit prononcé en faveur de la direction, une plainte a été présentée par les licenciés à la Commission nationale des droits humains (Komnas). En avril 2006, celle-ci a recommandé à la direction de Panarub de revoir sa décision de licenciement. Cette recommandation n'a eu que peu d'effets et, bien qu'elle en ait les moyens, la société Adidas n'a jamais encouragé son fournisseur à mettre fin à ce conflit social. Au contraire, la marque annonce de possibles réductions de commandes, arguant d'une qualité insuffisante. Mais ce souci de « qualité » ne concerne que les produits, et en aucun cas les conditions de vie et de travail de ceux qui les fabriquent. Robert Moisneau Pour plus d'informations, voir le site de la campagne « Vêtements propres », organisée par plusieurs syndicats et associations : www.vetementspropres.be Un jeu éducatif L'artiste britannique Jonny Norridge, du collectif NOW, a créé sur internet le « Sim Sweatshop », un jeu interactif aux règles simples : fabriquer le plus grand nombre possible de chaussures de sport pendant douze heures pour un salaire minable. Un jeu dont on sort rarement gagnant ! www.simsweatshop.com/game ( ( Services publics v PAGE 7 L'enseignement supérieur est-il une marchandise ? n France, l'enseignement place par Villepin, l'université a des programmes et de la diversité supérieur est constitué de depuis longtemps investi le terrain des cursus. En Belgique (où la formations diverses allant de de la formation technique et des marchandisation du Supérieur est l'université aux écoles privées d'in- partenariats avec l'entreprise. bien avancée) sur les 1 000 instigénieurs ou de commerce. L'im- Mais les établissements universi- tuts privés, 22 % proposent de l'inmense majorité de ces établisse- taires sont également les lieux où formatique, 13 % des langues ments sont gratuits et ouverts à se pratique la recherche libre et vivantes et 2 % des matières tous bacheliers, même si les Gran- de la diffusion de savoirs théo- fondamentales. Cet appauvrissedes Ecoles et les écoles d'ingé- riques. Si certaines formations ment de l'offre va faire disparaître nieurs font en général une sélec- techniques ont été crées avec un des formations de certaines villes. tion de leurs étudiants Pourtant l'enseignement La « marchandisation », « au mérite ». Des pays supérieur est théoriquecomme les Etats-Unis ment ouvert à tous les C quoi ? ou le Japon ont des étudiants quelle que soit Ce terme s'emploie lorsqu'un bien ou un service en « université payantes », leur origine sociale. La principe non monnayable et accessible à tous devient où les frais de scolarité marchandisation intensiune marchandise susceptible de générer des profits, demandent à l'étudiant fie d'avantage les inégaliavec des vendeurs et des clients assez riches pour une dépense énorme tés entre étudiants. En l'acquérir… Même un secteur non-marchand comme (9 330 € par an en effet, si demain les l'université peut devenir un « marché » soumis aux lois moyenne aux USA). étudiants doivent quitter du commerce. Le marché de l'enseignement supérieur Partout en Europe où leur ville natale pour faire existe, il est même international, et utilise tous les cette gratuité existe la première année de moyens du marketing pour se développer. Les instances (Grèce, Allemagne…), leur choix, le coût des internationales comme l'OMC1 et les gouvernements les gouvernements la études va encore européens (par des accords tels que la « Stratégie de mettent en question augmenter, laissant les Lisbonne »2), encouragent le développement de ce pour réduire les dépenétudes les plus rentables marché international de l'enseignement supérieur ses de l'Etat. aux plus riches. E et incitent les universités à y adapter leurs offres. En France aussi, l'enseiL'université a moins de gnement supérieur défauts que les médias 1 - C'est-à-dire l'Organisation mondiale du commerce, de même que l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) négocié dans le connaît une dérive vers et les politiciens libéraux cadre de l'OMC. la « marchandisation » ne le disent. Mais si l'on 2 - Au Conseil européen de Lisbonne de mars 2000, les chefs d'Etat européens se sont donnés cet objectif « ambitieux » : faire de l'Union « l'économie et la mise en concurveut les corriger, on de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde » ! rence des établissepeut se demander par ments. Si cette concurexemple pourquoi un vrai souci de formation universirence a toujours existé, les esprits étudiant coûte quatre fois plus taire, d'autres jouent le jeu du libéraux voient dans la « saine cher dans une grande école ou marché de l'emploi. Or, si ces émulation » qu'elle apporte, une une école d'ingénieurs qu'en dernières formations sont dites solution aux problèmes que les université (alors même que le rentables pour les entreprises, il médias aiment rappeler : locaux public des universités est socialeest dangereux de proposer à un insalubres, chômeurs surdiplôment et économiquement moins ingénieur d'apprendre uniquement més, inadéquation des enseignefavorisé). En gérant mieux et plus ce qui lui servira le lendemain en ments au marché du travail … égalitairement les budgets de l'enentreprise. Comment se maintienMais cette dérive libérale met en seignement supérieur, l'université dra-t-il dans le coup dix ans plus danger les missions de l'université. peut continuer de jouer le rôle qui tard s'il n'a pas les bases théoest le sien depuis un millénaire. Contrairement aux déclarations riques nécessaires ? Pierre Fouilhoux de la Commission du Débat NatioCette mise en concurrence nal Université-Emploi mise en conduit déjà à l'appauvrissement - octobre 2006 ( ( Services publics v PAGE 8 Pour une rentrée sans marques es associations Casseurs de pub et Résistance à l'agression publicitaire ont envoyé en juillet 2006 une lettre aux 54 députés qui avaient déjà alerté le gouvernement au sujet de la publicité à l'école. Pour le ministre de l'Education nationale, la législation en vigueur serait satisfaisante et la neutralité scolaire respectée. Pourtant, selon ces deux associations, les intrusions publicitaires « sont de plus en plus fréquentes dans notre système éducatif et la neutralité scolaire est aujourd'hui en péril ». Parmi les dérives relevées cette année, on trouve par exemple la « mallette d'animation » contre l'obésité distribuée dans les collèges par Nestlé et un concours d'écriture associant le logo du ministère de l'Éducation nationale à celui des Centres Leclerc. Microsoft n'est pas en reste : sous couvert de L « porter la bonne parole sur la sécurité informatique », l'entreprise organise une campagne publicitaire dans les écoles dès la maternelle. En fait, aucune loi ne garantit actuellement la neutralité scolaire. Celle-ci est même particulièrement menacée depuis la circulaire d'avril 2001 (du gouvernement Jospin), nommée « Code de bonne conduite des interventions des entreprises en milieu scolaire », qui autorisait les « partenariats » entre l'Education nationale et les entreprises. Il est donc important, à l'approche des élections, de faire réagir les élus sur ce problème. L.P. Vous pouvez télécharger la lettre de RAP et Casseur de pub et l'envoyer signée à votre député (texte disponible sur : www.antipub.net) Codice : information économique ou propagande libérale ? e lundi 4 septembre 2006, le ministre de l'Économie et des finances français, Thierry Breton, ancien PDG de France Telecom, a installé le Conseil pour la diffusion de la culture économique (Codice)1. Cet organisme rassemble des dirigeants d'entreprises, des responsables du monde médiatique, de l'enseignement et des économistes2. Le ministre a invité ce nouveau conseil à faire des propositions d'actions concrètes en matière : L « • de communication de l'actualité économique à partir de messages accessibles à tous, insistant notamment sur la nouvelle mission confiée aux services de Bercy dans ce domaine ; • des initiatives auprès des entreprises, de l'Education nationale et de la Formation professionnelle pour rendre plus familiers aux jeunes, le monde de l'entreprise et les métiers qu'on y exerce ; - octobre 2006 • de médiatisation de la culture économique en mobilisant les professionnels du secteur : producteurs, diffuseurs et éditeurs . » De récents sondages, menés en début d'année par BVA et la Sofres et commandés par le ministère, avaient souligné que la majorité des Français déclaraient mal comprendre le traitement de l'information économique dans les médias et avoir une connaissance limitée des indicateurs économiques (chômage, dette, taux de croissance de la France, etc.). Les trois quarts des personnes interrogées semblent vouloir mieux comprendre l'économie. Une forte majorité estimerait que « les bases de l'économie devraient faire partie de cours obligatoires à l'école ». Plusieurs questions se posent : quels savoirs seront privilégiés par le Codice ? La connaissance de l'évolution des taux de chômage, de la dette ou de la croissance sera-t- elle accompagnée d'une information sur l'aggravation de la pauvreté et des inégalités ? Le BIP 40 (Baromètre des Inégalités et de la Pauvreté)3 sera-t-il considéré comme un indicateur concurrent du CAC 40 ? La composition du Codice ne laisse pas présager une grande neutralité idéologique dans l'information économique. Cluc 1 - www.minefi.gouv.fr/presse/ communiques/c0609042.php 2 - Président : Claude Perdriel, PDG du groupe NouvelObservateur, directeur général du magazine Challenges. Déléguée générale : Isabelle Knock-Meo. Membres : Claude Bébéar, président du conseil de surveillance d'AXA, président de l'Institut Montaigne ; Jean-Paul Betbeze, chef économiste, directeur des études économiques de Crédit agricole SA ; Jean-Pierre Boisivon, délégué général de l'Institut de l'Entreprise ; Daniel Cohen, économiste, professeur de sciences économiques à l'École normale supérieure et à Paris-I ; François de Closets, journaliste ; Richard Descoing, directeur de l'IEP (Institut d'études politiques) de Paris ; Jean Étienne, doyen du « Groupe sciences économiques et sociales » de l'Inspection générale de l'Éducation nationale ; Patrick Fauconnier, grand reporter au Nouvel Observateur, spécialiste de la formation professionnelle et de l'entreprise ; Jacques Juilliard, journaliste, directeur délégué du Nouvel Observateur ; Éric Le Boucher, journaliste, rédacteur en chef au Monde ; Michel-Édouard Leclerc, chef d'entreprise ; Nicole Notat, présidente de VIGEO, agence de notation sociale et environnementale ; Erik Orsenna, conseiller d'État, membre de l'Académie française ; Claudia Senik, économiste. 3 - voir : www.bip40.org ( ( Politique & société PAGE 9 Les sans-papiers interpellent la République lors que 44 sans-papiers ont entamé une grève de la faim à Limoges au mois d'août, alors que le 17 août le ministre de l'Intérieur a fait expulser le squat de Cachan, 7 sans-papiers ont commencé à leur tour une grève de la faim le 23 août dans le gymnase de Cachan où ils ont trouvé refuge. Après plus d'un mois, la médiatisation de cette action désespérée est restée quasi nulle. Ils se sont adressés au président de la République et au peuple français : A « Au nom de tous les peuples qui souffrent, nous nous adressons à vous et à travers vous au grand peuple français, solennellement. Nous ne sommes ni des criminels, ni des fainéants, ni des voleurs, ni des profiteurs. Nous sommes des hommes, des femmes, des enfants dans un monde sans oreilles, sans yeux, sans raison, sans mains. Un monde qui a oublié ou préfère oublier ses devoirs et sa raison d'être, pour l'homme, par l'homme et avec l'homme. Nous venons de là-bas ! Afrique, Asie, Orient, Amériques… Nous nous noyons dans l'Atlantique. Nous mourrons sur les fils barbelés des frontières aux quatre coins du monde. Nous subissons les coups des machettes, des fouets, des matraques. Nous sommes arrêtés, CLuc ( ( À travers les médias pourchassés, séparés, méprisés, divisés, « chartérisés », hommes, femmes, enfants. Et pourtant nous sommes là, encore là, toujours là parce que nous sommes votre reflet dans le miroir. On n'efface pas un reflet, il se présentera toujours à vous un jour ou l'autre. Notre regard se tournera toujours vers ce grand peuple que vous représentez et qui représente historiquement l'espoir pour des millions d'hommes et dans le monde. L'espoir, non pas d'un travail, d'un logement, d'une école, d'un mieux-être, mais l'espoir supérieur d'une voix, d'une parole, porteuses de Justice, de Respect, d'Intelligence, d'Équilibre, de Partage et d'Humanité à travers le monde. Aujourd’hui… Nous sommes vos frères et vous ne nous voyez pas. Nous sommes vos sœurs et vous ne nous entendez pas. Nous sommes vos enfants et vous ne nous tendez pas une main apaisante. Monsieur le président de la République, grand peuple français, si nous n'avons pas de papiers, nous ne sommes pas du papier, ni des nombres sur du papier. Nous nous appelons Togola, Otman, Salim, Sékou, Boureima, Ramdame… Nous ne sommes pas dangereux, nous sommes en danger. » Journalistes mercenaires Télévision d’État e Miami Herald, journal américain, connu pour ses positions anti-cubaines, a été contraint de se séparer de trois de ses collaborateurs qui avaient accepté de l'argent du gouvernement américain. L'un d'eux, travaillant pour l'édition espagnole du journal, avait reçu 175 000 $ depuis 2001 pour animer une émission sur une chaîne cubaine financée par le US Office of Cuba Broadcasting. Cette agence, dotée d'un budget de 37 millions de dollars, a pour mission de discréditer le régime communiste de Fidel Castro à travers des radios et télévisions émettant à Cuba. Les deux autres collaborateurs du Miami Herald avaient accepté des dizaines de milliers de dollars de cette même agence. Aldo Bernard a plupart des chaînes de télé ont diffusé le « témoignage » d’un des deux CRS blessés le 19 septembre dernier lors d’un contrôle d’identité à la cité des Tarterêts (Corbeil-Essonnes). Celui-ci avait été autorisé (encouragé ?) par sa hiérarchie à raconter son histoire. L - octobre 2006 L Dans un reportage de Soir 3 du 21 septembre, le reporter précise que le ministère de l’Intérieur est à l’origine de cette interview. Ce que le commentaire ne précise pas, c’est que le ministère a aussi fourni les images. Non seulement, l’initiative du reportage échappe à la rédaction de la chaîne, mais son contenu aussi… Vous avez dit « indépendance » ? PB avec le SNJ-CGT ( ( Environnement v PAGE 10 OGM : histoire d'un champ… de batailles épisode 1 : CHAMP X, GREZET CAVAGNAN, LOT ET GARONNE - JUILLET 2006 Greenpeace publie sur son site Internet une carte de France indiquant l'emplacement de champs sur lesquels sont cultivés des maïs génétiquement modifiés dans un but commercial. La directive européenne 2001/18, relative aux OGM, impose aux Etats membres la publication de registres publics destinés à informer les citoyens sur les emplacements de cultures d'OGM. Pourtant la France n'a toujours pas transposé cette directive. Ce qui permet aux deux agriculteurs concernés de porter plainte et de forcer Greenpeace à retirer la carte de son site. Censure ? épisode 2 : RÉACTION IMMÉDIATE Dans la nuit du 27 au 28 juillet, en couchant quelques pieds de maïs du champ, Greenpeace dessine une croix, que Yann Arthus Bertrand immortalise par une photographie aérienne. épisode 3 : PENDANT CE TEMPS-LÀ… L'un des agriculteurs généticulteurs devient une personnalité médiatique très active dans les médias locaux (France 3, Sud-ouest), pour défendre cette filière. Pourtant, afin d'étudier la contamination due à ce champ, un collectif de militants et de professionnels a semé du maïs, le 4 mai, sur trois parcelles mises à leur disposition par des agriculteurs voisins. épisode 4 : BILAN DES ANALYSES épilogue : Le champ à été en partie détruit le 2 septembre par 250 faucheurs volontaires. Trois personnes ont été interpellées. De nombreux procès de faucheurs sont toujours en cours. Bo.F. Retrouvez le film sur : www.monde-solidaire.org www.bio-aquitaine.com - octobre 2006 Les trois parcelles étudiées sont contaminées avec présence certifiée d'OGM. Le taux de contamination est de 0,3 % pour la plus proche, située à 15 mètres du champ et des traces restent détectables pour celle éloignée de 305 mètres. D'autre part, deux ruches situées à 400 mètres et à 1200 mètres ont été étudiées, le pollen de maïs analysé fait apparaître des taux de contamination dépassant les 40 % ! ( ( Environnement v PAGE 11 Ortie or not ortie : that's not your business a guerre de l'ortie est déclarée. Ou plutôt la les vilains sceptiques se demandent s'ils pourront bataille de l'ortie, car il ne s'agit que d'un épisode encore pisser au pied de leurs tomates sans éclad'une lutte sans merci qui dure depuis un siècle. bousser le képi d'un agent de la répression des frauD'un côté le lobby industriel de la des. Même l'ancestral purin chimie, le plus puissant au d'ortie, potion magique et La recette Monde, enfanté par la première gratuite de tout jardinier qui se du purain d’ortie, guerre mondiale. Il s'est recyclé respecte, se trouve concerné, dans l'agriculture. Il y dissimule ainsi que toute décoction, C facile ! ses produits mortels, sous le poudre ou infusion de quoi que Fauchez 1 kg d'orties (avant faux nom de pesticides ; et ce soit. La messe est dite, c'est qu'elles ne soient montées en graiaccomplit le miracle de la multila fin du jardinage biologique nes), coupez-les en petits morceaux plication des rendements. Face maison, à moins... d'acheter l'un et placez-les dans un bac contenant à lui, une bande de sceptiques des nombreux produits homolo10 litres d'eau de pluie. Ce bac ne qui, ingrats, n'observent que la gués (bio ou pas) élaboré par doit pas contenir d'éléments métaldisparition de l'humus, des notre lobby chimique. liques, sans quoi se produisent des paysans et des espèces. Alors, honnête législateur ou réactions chimiques non-désirées. Les batailles furent innombraimposteur financier ? Le plus Laissez macérer en remuant bles, mais cette dernière est intéressant dans tout ça est régulièrement 3-4 jours à 18° C une fois de plus révélatrice des sans conteste l'ampleur et pour l'utiliser comme répulsif ou 15 changements en cours. Place surtout la nature de la résisjours à 18° C pour une utilisation en aux faits : dissimulé dans la tance en place : immédiate et en tant qu'engrais. torpeur estivale, un décret fixe réseau. En moins de temps qu'il les conditions d'application de la loi n° 2006-11 du 5 faut pour décortiquer cette loi obscure, des milliers janvier 2006 d'orientation agricole. L'un des articles de blogs ont pris les armes, forçant radios et grands (70) interdit notamment de diffuser (gratuitement ou journaux à relayer eux-mêmes l'information. Jamais non), recommander ou même détenir des produits la recette du purin d'ortie n'a été autant diffusée à la phytosanitaires non homologués. fois, en acte de désobéissance. L Seulement voilà, le même article impose une définition de « produit phytosanitaire » tellement large que Fabien OGM : ni pour ni contre, bien au contraire ! 'agence britannique de contrôle alimentaire a secrètement autorisé les supermarchés à vendre du riz contenant des organismes génétiquement modifiés. Cette variété illégale de riz, qui provient des USA, est entrée en Grande-Bretagne en août dernier. Peu de temps après, l'association écologiste Les amis de la terre a découvert des OGM dans du riz vendu dans les L - octobre 2006 supermarchés britanniques et français, et ce malgré la législation européenne. L'agence de contrôle alimentaire a déclaré publiquement que ce riz devait être retiré de la vente. Toutefois, le quotidien The Independent a révélé en septembre l’existence de documents prouvant que l'agence aurait tenu le discours inverse auprès des industriels…. Aldo Bernard ( ( Il y a 30 ans… v PAGE 12 Retour sur les « 30 piteuses1 » e 15 octobre 1976 sombrait le pétrolier estallemand Boehlen, au large de l'Ile de Sein. 25 hommes d'équipages sur les 32 à bord y perdirent la vie, ainsi que deux plongeurs affectés aux opérations de pompage. Les nappes de pétrole (7 000 tonnes) atteignirent les côtes bretonnes. L Il s'agissait de la première marée noire touchant les côtes françaises, et de la cinquième enregistrée à l'échelle de la planète. Il y en a eu beaucoup d'autres depuis, notamment l'Erika, en 1999 (20 000 tonnes de pétrole déversé). En 1976, l'écologie politique était en train de naître. Bo.F. 1 - Il s'agit de la période de crise qui débute au milieu des années 70, dénommée ainsi en comparaison à la période antérieure plus faste, appelée « 30 glorieuses » par les historiens de l'économie. ( (Agenda # CONCERT DU GROUPE CHILIEN QUILAPAYUN - il jouera la Cantate Santa Maria de Iquique, ainsi que des chansons du mouvement social chilien. - octobre 2006 Les 5 et 6 octobre. 20h30. La Cigale 120 bd. Rochechouart, Paris 18e. # INFORMATION, JOURNALISME ET CONTRE-POUVOIR. Vendredi 6 octobre. 21 h. Maison de l'Amérique latine 217, bd Saint-Germain, Paris 6e. http://malgretout.collectifs.net Mardi 10 octobre. 20h30. Cinéma le Barbizon - 141, rue de Tolbiac, Paris 13e. # 2É FORUM SOCIAL DU NIGER. Du 27 au 30 octobre. Niamey. www.liberationafrique.org # 3E FESTIVAL SCIENCES EN BOBINES organisé par la Fondation sciences citoyennes. # ENVIRONNEMENT ET SANTÉ DURABLE 2e colloque de l'Appel de Paris. Du 11 au 14 octobre. Cinéma La clef 21, Rue de la Clef, Paris 5e. Jeudi 9 novembre. de 9h à 18h. Maison de l'Unesco, Paris. www.sciencescitoyennes.org www.artac.info # LE FESTIVAL SOCIAL LOCAL DE HAUTE-LOIRE. Les 13, 14, 15 octobre. # QUE VONT-ILS FAIRE DE NOTRE SANTÉ ? L'EAU C'EST NOTRE VIE, DÉFENDONS CE BIEN COMMUN Conférence, débat. Mercredi 18 novem- Brives-Charensac (43). # MUTATIONS D'AUJOURD'HUI ET DE DEMAIN - 18e salon de l'écologie Horizon Vert. Les 7 et 8 octobre.Parc des Exposi- # ÉCOLOGIE, POURQUOI PRÉSERVER LA DIVERSITÉ ?. Samedi 14 octobre. tions - Villeneuve-sur-Lot (47). 15h30. 23, rue Col. Rozanoff, Paris 12e. bre. 20h30.Salle de la Mairie - 66 rue de Paris, Gonesse (95). http://horizon.vert.free.fr/ # FRUITS ET LÉGUMES DANS L'ÉCONOMIE MONDIALISÉE - projection et débat autour du film « Les tomates voient rouge ». Diffusez ! # « AUX URNES ETC… » - Concert citoyen. Lundi 16 octobre.18h. Au Zénith de Paris, parc de la Villette. POUR LES PARISIENS, L'AGENDA MENSUEL DES RÉSISTANCES ET DES ALTERNATIVES EST SUR http://letohubohu.free.fr/ Le Piaf est un journal participatif à contenu gratuit, sous format électronique et surtout papier pour que le plus grand nombre de personnes puisse y avoir accès, le lire et le partager. Vous pouvez l’imprimer, nous nous proposons aussi de vous en envoyer en grand nombre si vous voulez devenir « Piafeur » (diffuseur). Mais cela nécessite de connaître à l’avance vos besoins et votre implication. Si vous désirez commander des exemplaires à prix coûtant : NOM.................................................................................... 30 ex = 4,60 € 100 ex = 9 € Abonnement annuel individuel = 12 € Les chèques sont à adresser à l’ordre de : Le Piaf LES DONS DE SOUTIEN SONT LES BIENVENUS ! Le Piaf - 3 rue d’Orchampt - 75018 Paris - France. PRÉNOM................................................................................ ADRESSE................................................................................ ........................................................................................... ........................................................................................... 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