La politique nazie d`asservissement et d

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La politique nazie d`asservissement et d
corrigé bac 2012
Examen : Bac 1ère S
Epreuve : Histoire - Géographie
France-examen.com
RAPPEL DU SUJET
SUJET 4 - ANALYSE D'UN DOCUMENT EN HISTOIRE : LA POLITIQUE NAZIE
D'ASSERVISSEMENT ET D'EXTERMINATION
Document : discours d'Himmler devant les dignitaires nazis, Posen*, octobre 1943
"Un principe doit servir de règle absolue aux SS : nous devons être honnêtes, corrects, loyaux et bons camarades
envers les gens de notre sang, à l'exclusion de tous les autres. Ce qui arrive aux Russes ou aux Tchèques ne
m'intéresse absolument pas. Le sang de bonne qualité, de même nature que le nôtre, que les autres nations peuvent
nous offrir, nous le prendrons, et si besoin est, nous leur enlèverons leurs enfants et les élèverons chez nous. Il m'est
totalement indifférent de savoir si les autres peuples vivent prospères, ou crèvent de faim. Cela ne m'intéresse que dans
la mesure où ces peuples nous sont nécessaires comme esclaves de notre culture. Que dix mille femmes russes
crèvent en creusant un fossé anti chars, cela m'est totalement indifférent, pourvu que le fossé soit creusé pour
l'Allemagne. [...]
Je désire aussi vous parler en toute franchise d'un sujet particulièrement grave, devant vous publiquement. Entre nous,
il est possible d'en parler, mais nous n'en parlerons jamais en public. [...]
Je parle de l'évacuation des juifs, de l'extermination du peuple juif. C'est une des choses qu'il est aisé d'exprimer : "Le
peuple juif est en train d'être exterminé", déclare chaque membre du Parti, "Effectivement, c'est une partie de nos plans,
l'élimination des juifs, l'extermination nous l'accomplissons." [...] La plupart d'entre vous savent ce que c'est que de voir
un monceau de cent cadavres, ou de cinq cents, ou de mille. Etre passés par là, et en même temps, sous réserve des
des exceptions dues à la faiblesse humaine, être resté soi-même, voilà ce qui nous a endurcis. C'est là une page de
gloire de notre histoire, une page non écrite et qui ne sera jamais écrite. [...]
Nous avions le droit moral, nous avions le devoir envers notre peuple, de tuer ce peuple qui voulait nous tuer."
Retranscription du discours à Posen* (enregistrement original conservé aux US National Archives).
* Posen : nom allemand de la ville de Poznan en Pologne.
LE CORRIGÉ
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I. ANALYSE DU SUJET
Le sujet est issu de la 2 e partie du programme, intitulée " La guerre au XXe siècle" et porte plus précisément sur la
Seconde Guerre mondiale envisagée comme une "g uerre d’anéantissement" . Il s’agit d’un extrait de discours de
Heinrich Himmler, qui est régulièrement présent dans certains manuels, du moins en partie.
Pour étudier ce document, vous n’avez plus de questions pour vous guider mais des consignes qu’il faut respecter si
vous voulez structurer votre réponse. On vous demande ici de replacer ce discours dans son contexte, puis de montrer
son intérêt pour la connaissance historique à propos de 2 thèmes : la politique nazie d’asservissement (1 er paragraphe
du texte) et la politique nazie d’extermination (le reste du texte).
Les 3 paragraphes de votre réponse sont ainsi largement suggérés pour la formulation du sujet.
II. LES CONNAISSANCES ESSENTIELLES
1. Le contexte historique du document
Il s’agit d’un extrait d’un discours prononcé par Himmler devant les dignitaires nazis à Posen (Poznan en Pologne
actuelle) en octobre 1943.
A cette date, l’Allemagne a subi un certain nombre de revers (surtout la défaite de Stalingrad face à l’URSS) et n’est
plus dans l’accumulation de victoires procurées sur le front européen par la stratégie de la Blitzkrieg de la période
1940-1942.
D’autre part, depuis janvier 1942 et la conférence de Wannsee, elle a décidé et entrepris l’extermination des Juifs
d’Europe. Cette élimination est apparemment toujours une priorité (presque achevée), si l’on suit le discours de
Himmler, et ce malgré la situation délicate de l’armée allemande.
Heinrich Himmler est alors un dirigeant de premier plan du parti nazi, chef de la SS, qui se veut l’élite du parti. Il est au
cœur de la "solution finale" et de la politique menée par les nazis dans l’Europe occupée.
2. La politique nazie d’asservissement
Dans le 1 er paragraphe de la retranscription du discours, on voit clairement en application la théorie hitlérienne de "
l'espace vital " en direction de l’Est de l’Europe, au détriment des Slaves, qui figurait dans "Mein Kampf".
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Il s’agit de conquérir des territoires pour garantir l’approvisionnement et l’épanouissement de la race "aryenne" au sein
d’un "Grand Reich" qui serait ethniquement pur : ainsi, le discours est structuré autour d’une hiérarchie des races, celle
des Seigneurs (les Germains) destinés à asservir les Slaves (les Russes, les Tchèques et les Polonais), qui sont réduits
à une simple main-d’œuvre gratuite pour l’effort de guerre allemand. Elle s’avère d’autant plus nécessaire qu’à cette
période, l’Allemagne recule (elle lance notamment le STO lors de l’occupation de la France).
Himmler fait ainsi la jonction entre le fond idéologique, qui date de 20 ans, et la situation du moment.
Quant aux Juifs, qui représentent la race corruptrice par excellence pour les nazis, ils doivent être directement éliminés.
3. La politique d’extermination
Ici, l’apport du document est particulièrement intéressant car la mention du génocide est explicite. Himmler parle
d’abord "d' évacuation" des Juifs, euphémisme qui peut rappeler le compte-rendu de la conférence de Wannsee qui
parlait de leur "transfert vers l’Est" (déportation), puis de leur "traitement" (gazage). Mais il précise aussitôt qu’il s’agit "d'
extermination du peuple juif". En fait, il lève un tabou : celui du secret autour de cette élimination, tout en précisant qu’il
ne faut pas en parler "en public" mais uniquement "entre nous".
Dans quel but ?
Il aborde en fait le sujet par crainte d’une démotivation des nazis, dans un contexte stratégique difficile pour l’Allemagne
et après plusieurs années de massacres, de la "Shoah par balles" aux "camps de la mort" : la création de ces derniers,
comme Auschwitz-Birkenau, avait entre autres pour but d’éloigner les victimes de leurs bourreaux pour pratiquer une
extermination industrielle, dans un souci de froide efficacité. Cette volonté d’accélérer le processus pour le porter à
terme est encore plus nette dans le contexte de défaites à partir de la mi-1942.
Himmler tente finalement de galvaniser son auditoire en présentant le génocide comme un acte patriotique
("devoir envers notre peuple", "droit moral") et de légitime défense ("tuer ce peuple qui voulait nous tuer ").
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