Ivan et Jeanne frappent les Caraïbes - Journal
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Journal-essentiel > Articles > Ivan et Jeanne frappent les Caraïbes Ouragans Ivan et Jeanne frappent les Caraïbes vendredi 1er octobre 2004 Ivan et Jeanne ont tout détruit sur leur passage — Photo : Belga En septembre, les ouragans Ivan et Jeanne ont frappé les Caraïbes et le sud des Etats-Unis. Ils ont fait plusieurs centaines de morts. Les dégâts matériels sont également gigantesques. Pourtant, les ouragans sont des phénomènes tout à fait naturels qui se répètent tous les ans. Les ouragans sont les formes les plus violentes de cyclones tropicaux. Un cyclone tropical est un phénomène qui survient dans les mers chaudes. Il se forme quand la température de la mer atteint au moins 27 degrés sur une profondeur de 80 mètres, alors que la température de l’air dans la haute atmosphère est froide. L’air chaud situé au niveau de la mer s’élève alors en aspirant l’humidité de l’eau. Les vents remontent en altitude et soufflent en spirale. C’est là que naît le cyclone tropical. Le cyclone joue un rôle de soupape de sécurité. Il permet aux océans d’évacuer dans l’air leur trop plein de chaleur. Les spécialistes du climat ont identifié sept zones du globe où naissent les cyclones tropicaux. Ils ont aussi déterminé les périodes de l’année où ils se forment. Dans le cas des ouragans Ivan et Jeanne, c’est la zone du Nord Atlantique, dans les Caraïbes, qui est concernée. Les cyclones s’y forment généralement entre août et octobre. Pour la zone cyclonique du sud de l’océan indien, la période des cyclones va du mois de décembre au mois de mars. De la dépression à l’ouragan catastrophique Un cyclone tropical peut avoir un diamètre de près de 1000 km. Il se déplace à une vitesse d’environ 25km/h, selon des itinéraires que l’on peut, en partie, prévoir. Le cyclone dure environ une semaine. Sa puissance dévastatrice dépend principalement de la vitesse à laquelle les vents soufflent et de la puissance qu’il dégage. Les spécialistes ont mis au point des échelles de classification des cyclones. Pour les cyclones de l’océan Atlantique et de l’océan Pacifique nord-est, l’intensité va de la dépression tropicale (la vitesse du vent est de 62km/h) à l’”ouragan catastrophique”. Pour ce dernier, la vitesse du vent est d’au moins 245km/h, la puissance est de 130 kilotonnes et le niveau de la mer s’élève de plus de 5m. L’ouragan Ivan a, pendant un temps, atteint une intensité d’“ouragan catastrophique”. Haïti, principale victime Une autre échelle de mesure de la puissance d’un cyclone ou d’un ouragan (appelé aussi typhon en Asie), c’est le nombre de victimes. Malgré leur violence, les ouragans Ivan et Jeanne sont loin d’avoir été les plus meurtriers dans cette région du globe. En 1780, un ouragan sur la Martinique, Saint-Eustache et la Barbade a fait plus de 20 000 morts ! Le 8 septembre 1900, un ouragan a fait quelque 8000 morts au Texas. Plus près de nous dans le temps, en 1979, l’ouragan David a fait plus de 2000 morts en Haïti, en République dominicaine et aux Etats-Unis. Ivan et Jeanne ont semé la désolation dans la région des Caraïbes. Mais c’est Haïti qui a le plus souffert de leur passage. Fin septembre, on comptait plus de 300 morts. La pauvreté et le phénomène de déforestation ont accentué la force destructrice de l’ouragan et des pluies qui l’ont accompagné. Le prochain cyclone sur la liste, le dénommé Lisa, est déjà repéré à l’ouest des îles du Cap-Vert... Olivier Brouet