Traiter les actions comme des biens immobiliers

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Traiter les actions comme des biens immobiliers
PRINTEMPS 2005
PREMIER TRIMESTRE
ScotiaMcLeod
CONSEILS PROFESSIONNELS SUR MESURE
À TOUS NOS CLIENTS
Dans le présent numéro, nous avons le plaisir de présenter un texte de David Cork, conseiller en
placement de ScotiaMcLeod et auteur bien connu, à qui nous devons les livres à succès The Pig and the
Python et When the Pig Goes to Market. Dans ses écrits, M. Cork montre aux Canadiens pourquoi ils
doivent investir sur le marché boursier et leur indique comment faire des placements réussis à long
terme. Dans son dernier ouvrage, Bulls, Bears and Pigs, il porte encore son attention sur les
baby-boomers et présente une stratégie qu’ils pourraient suivre pour se constituer des économies
intéressantes en prévision de la retraite.
Dans l’article ci-après, à l’aide de comparaisons entre les marchés boursier et immobilier, M. Cork
montre pourquoi les investisseurs doivent adopter une approche plus passive à l’égard de leurs objectifs
de placement à long terme.
Cordialement,
ScotiaMcLeod
Traiter les actions comme des biens immobiliers
David Cork• Conseiller en placement et administrateur, ScotiaMcLeod
es journaux nous le rappellent
presque tous les jours : notre population vieillit. Par conséquent,
certaines questions suscitent un débat
grandissant et attirent notre attention à
mesure que nous vieillissons. Combien
coûteront les soins de santé? Les régimes
de retraite publics sont-ils viables? Quels
sont les effets du vieillissement de la
population sur l’économie? Ai-je mis assez
d’argent de côté? Ces interrogations se
résument à la suivante : Aurai-je assez
d’argent pour vivre quand je serai vieux?
Bien sûr, il est difficile de répondre avec
certitude à ces questions. On peut
toutefois affirmer que, devant tant d’incertitudes, de plus en plus de Canadiens
prennent aujourd’hui conscience du
caractère essentiel de la planification
financière. Ils savent qu’il est important
de connaître leur degré de tolérance au
risque et de répartir leur actif selon un
énoncé de politique de placement écrit.
L
L’IMPORTANCE DE LA RÉPARTITION
DE L’ACTIF
Au XVe siècle, en Europe, vivait un homme
très riche du nom de Jacob Fugger. Sa
famille possède encore une grande fortune
aujourd’hui et, si l’on jette un regard sur
les cinq derniers siècles, on peut sans
exagérer le décrire comme le père de la
gestion de l’actif. Il est étonnant que l’investisseur « moyen » moderne ne découvre
qu’aujourd’hui une idée qui était évidente
pour M. Fugger voilà plusieurs siècles. Les
personnes qui cherchent à se constituer
une fortune à long terme pourraient tirer
grand profit des réflexions suivantes :
« Divisez votre fortune en quatre parties
égales : les actions, les biens immobiliers,
les obligations et les pièces d’or. Préparezvous à subir des pertes dans l’une ou
l’autre de ces catégories la plupart du
temps. En période d’inflation, vos obligations perdront de la valeur tandis que l’or
et les biens immobiliers en gagneront; en
période de déflation, ce sera
suite...
l’inverse. Les actions, elles, vous
aideront dans les deux périodes,
mais de façon inégale. Chaque fois
que les écarts entre les rendements
entraîneront un déséquilibre important, rééquilibrez vos avoirs en les
répartissant de nouveau également
entre les quatre catégories. »
Jacob Fugger, dit le Riche
(1459-1525)
Ce qui surprend dans cette citation,
c’est de constater que les choses
ont si peu changé avec les siècles.
Bien sûr, nous avons aujourd’hui
des banques centrales et des
mécanismes d’échanges internationaux qui nous permettent
d’utiliser de l’argent plutôt que des
pièces d’or; toutefois, ces quatre
catégories d’actif principales existent encore : deux actifs à rendement fixe (liquidités et obligations)
et deux actifs en capital (biens
immobiliers et actions). Par
ailleurs, les principes de base de la
répartition de l’actif établis voilà si
longtemps sont toujours valables de
nos jours, y compris l’établissement
de la répartition, la diversification
et le rééquilibrage. Cependant, ce
BOURSE DE TORONTO
IMMOBILIER À OTTAWA
1990
-14,8%
10 000 $
2,9%
10 000 $
1991
12,0%
8 520 $
1,4%
10 290 $
1992
-1,40%
9 542 $
0,4%
10 434 $
1993
32,5%
9 409 $
3,0%
10 476 $
1994
-0,2%
12 467 $
-0,4%
10 790 $
1995
14,5%
12 442 $
-2,9%
10 747 $
1996
28,3%
14 246 $
-1,9%
10 435 $
1997
15,0%
18 277 $
2,4%
10 237 $
1998
-1,6%
21 019 $
0,1%
10 483 $
1999
31,70%
20 683 $
4,0%
10 493 $
2000
7,4%
27 239 $
6,6%
10 913 $
2001
-12,6%
29 255 $
10,3%
11 633 $
2002
-12,4%
25 569 $
14,1%
12 831 $
2003
26,7%
22 398 $
9,0%
14 641 $
2004
1,1%
28 378 $
11,0%
15 958 $
SOURCE: BOURSE DE TORONTO
OTTAWA REAL ESTATE BOARD
sont les actifs en capital qui
permettent de se constituer une
véritable fortune. L’investisseur
moyen doit donc comprendre
comment ils fonctionnent.
LES BIENS IMMOBILIERS
ET LES ACTIONS
L’accessibilité des placements en
capital pour le citoyen moyen est
l’aspect qui a le plus changé avec
les années. Jusqu’à récemment,
les plus riches possédaient la
majeure partie du capital. Aussi
la notion de répartition de l’actif
était-elle plutôt vague pour le
commun des mortels, qui parvenait tout juste à subsister. Dans
l’après-guerre, toutefois, la
richesse s’est répandue de façon
spectaculaire. Le statut de propriétaire est devenu un droit
fondamental dans la société
moderne et les baby-boomers ont
changé à jamais la nature de
cette catégorie d’actif. Ils ont
transformé ce qui était essentiellement un abri en un centre
de divertissement, une affirmation de son statut et, bien sûr, un
endroit pour entreposer des
biens d’une valeur considérable.
Rien d’étonnant, donc, à ce que
la demeure moyenne au Canada
ait doublé de taille au cours des 25
dernières années, même si la taille
des familles a chuté.
Les placements viennent en général
après le logement, quand nous commençons à mettre de l’argent de côté
pour plus tard. Il est intéressant
d’examiner la réaction des gens face
à ces deux types d’actifs en capital.
Pour illustrer cette comparaison, j’ai
joint des données sur les prix de
l’immobilier à Ottawa et les cours à
la Bourse de Toronto pour les 15
dernières années. Il est clair que, des
deux, ce sont les actions qui ont produit les meilleurs rendements;
pourtant, cette catégorie d’actif
cause des difficultés à bien des
investisseurs. En y regardant de plus
près, on constate que les deux tiers
du temps, les actions ont généré des
rendements à deux chiffres (parfois
positifs, parfois négatifs). Quant à
l’immobilier, il a rarement produit
des rendements à deux chiffres,
mais pratiquement jamais de rendements négatifs.
Les spécialistes de la psychologie
des investisseurs diront que le
Canadien moyen réagit plus vivement à une perte qu’à un gain
équivalent. Les données du premier
tableau peuvent le démontrer de
deux façons. Le Graphique 1 montre
les fluctuations annuelles des prix
et le Graphique 2, le taux de rendement cumulatif. Avec les biens
immobiliers, nous tendons à adopter
une vision à long terme, qui ressemble à celle du Graphique 2. Du côté
des actions, en revanche, beaucoup
d’investisseurs se laissent distraire
par les fluctuations à court terme
des marchés et ont malheureusement une vision des choses
s’approchant de celle du Graphique
1. Comment, alors, l’investisseur
moyen peut-il adopter une approche
plus passive à l’égard de ses objectifs financiers à long terme?
GESTION ACTIVE ET PASSIVE
Une maison est considérée comme
un placement très passif, car sa gestion ne demande pas beaucoup de
temps et d’énergie. Nous l’achetons, puis nous la payons
lentement. Nous pensons
rarement à sa valeur et nous
avons de temps à autre des surprises agréables, lorsqu’un voisin
vend la sienne à un bon prix. Et si
une maison du voisinage est vendue à un prix plus bas, nous
pouvons penser à accroître la
valeur de notre maison, par exemple, en installant une nouvelle
clôture ou en rénovant la salle de
séjour. En réalité, nous adoptons
une optique à long terme. Par
exemple, les statistiques montrent
que les prix de l’immobilier n’ont
pas bougé à Ottawa depuis dix
ans. Faudrait-il s’en inquiéter et
vendre pour devenir locataire?
Mais pourquoi n’accorderionsnous pas le même bénéfice du
doute à long terme aux marchés
boursiers? Ils le mériteraient bien,
non? Il est clair que le problème
n’est pas seulement la volatilité
mais la liquidité qu’il est nécessaire de conserver pour y faire
face. Malheureusement, le deuxième facteur est une cause
importante du premier. Les
marchés subissent de plus fortes
fluctuations parce que nous pouvons les observer et y réagir. Nous
sommes actifs sur les marchés
boursiers et, malheureusement
pour de nombreux investisseurs,
c’est là le problème. Les investisseurs immobiliers passifs
encaissent tous leurs gains potentiels en ne réagissant pas aux
fluctuations. Les investisseurs
boursiers, plus actifs, tentent de
déjouer les marchés et font sou-
vent piètre figure. Peut-être obtiendraient-ils
de meilleurs résultats en considérant leurs
actions de la même façon que leurs biens
immobiliers.
L’IMPORTANCE D’UN PLAN
Considérons d’abord le processus par lequel
nous devenons propriétaire d’une maison :
nous devons définir nos besoins, déterminer le
quartier où nous voulons rester et, bien sûr,
établir comment nous financerons l’achat. En
somme, cela demande beaucoup de réflexions
et un plan. Même si nous ne sommes pas très
bien organisés, l’institution prêteuse nous
aidera. Elle met beaucoup de capital dans
notre maison et elle a donc tout intérêt à
établir pour nous un plan de remboursement.
Tous ceux qui ont accédé à la propriété sont
passés par ce processus. Le plan procure une
grande tranquillité d’esprit même s’il s’agit
d’un actif grevé d’un emprunt important, très
peu diversifié et qui a grugé la plus grande
partie, sinon la totalité, de notre épargne
disponible lorsque nous l’avons acquis.
Maintenant examinons notre approche à l’égard des marchés financiers : souvent, nous
transférons de l’argent dans un compte à la
dernière minute en vue d’obtenir un remboursement d’impôt et décidons très
rapidement où nous le placerons. Nos décisions sont trop souvent influencées par les
tendances du moment et nous oublions
ensuite ces placements jusqu’à ce qu’un
événement nous amène à les reconsidérer.
Bon nombre d’investisseurs agissent sans plan
et, par conséquent, dans une perspective
essentiellement à court terme.
Dans les faits, nous gérons nos biens immobiliers, qui sont un placement à long terme
passif et très stable, à l’aide d’une approche
très précise, planifiée et passive.
Malheureusement, de nombreuses personnes
prennent leurs décisions à l’égard des actions,
une catégorie d’actif beaucoup plus volatile,
sans avoir de plan et de façon ponctuelle. Estil si étonnant dans ces conditions que tant
d’investisseurs aient maille à partir avec les
marchés boursiers et sont frustrés par les rendements qu’ils leur procurent? La conclusion
est que nous devons considérer nos placements sur les marchés financiers comme s’il
s’agissait de placements immobiliers. Il est primordial de gérer tous nos placements en ayant
la perspective adéquate, une répartition de
l’actif appropriée et un plan écrit précis.
Appuyé par une équipe de spécialistes, votre
conseiller de ScotiaMcLeod peut vous aider à
atteindre vos objectifs financiers en élaborant
un plan à long terme clairement défini dans le
but d’établir et de maintenir la répartition de
l’actif optimale, compte tenu de votre niveau
de tolérance à l’égard du risque. Si nous pouvons faire cela, je suis certain que Jacob
Fugger serait fier de nous.
Pensée
« On ne reçoit pas la sagesse, il faut
la découvrir soi-même, après un trajet
que personne ne peut faire pour nous,
ne peut nous épargner ».
– Marcel Proust,
– Romancier français
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MC
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1
Source : Credit Suisse First Boston
833 10148-71FR 02/05

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