Violeta Urmana, Jan Philip Schulze
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Violeta Urmana, Jan Philip Schulze
mardi 20 mai – 20h Richard Wagner Wesendonck-Lieder Sergueï Rachmaninov Kak mne bol’no op. 21 n° 12 Vocalise op. 34 n° 14 Dissonans op. 34 n° 13 Zdes’ khorosho op. 21 n° 7 Vesennije vodv op. 14 n° 11 Richard Strauss Frühlingsgedränge op. 26 n° 1 Wasserrose op. 22 n° 4 Wir beide wollen springen WoO 90 Befreit op. 39 n° 4 Zueignung op. 10 n° 1 Mit deinen blauen Augen op. 56 n° 4 Schlechtes Wetter op. 69 n° 5 Giacomo Puccini Vissi d’arte – extrait de Tosca Amilcare Ponchielli Suicidio – extrait de La Gioconda Giuseppe Verdi Pace, pace – extrait de La Forza del destino Violeta Urmana, soprano Jan Philip Schulze, piano Fin du concert vers 22h. Urmana 20 mai.indd 1 Violeta Urmana | Jan Philip Schulze | Mardi 20 mai entracte 15/05/08 9:39:00 Richard Wagner (1813-1883) Wesendonck-Lieder Der Engel Stehe still Im Treibhaus Schmerzen Träume En 1857-1858, Wagner réside près de Zurich chez Otto Wesendonck, dont la femme Mathilde deviendra l’un de ses grands amours. Et c’est sur des poèmes de Mathilde Wesendonck qu’il compose ces cinq lieder, d’abord intitulés « Cinq poèmes pour voix de femme avec accompagnement de piano ». Au même moment, il travaille à la composition de son opéra Tristan und Isolde. Certains des thèmes des lieder composés sur les poèmes de Mathilde vont se retrouver dans l’opéra : c’est le cas du troisième lied, Im Treibhaus, qui se voit repris dans le début du troisième acte, ou encore de Traüme (dernier lied du cycle), qui inspirera le fameux duo d’amour entre Tristan et Isolde. Wagner n’orchestra par la suite que ce dernier lied – l’orchestration des quatre autres a été réalisée à la fin du XIXe siècle par le chef d’orchestre Felix Mottl. À Mathilde Wesendonck, le 9 octobre 1858, Wagner écrit : « Je n’ai rien fait de mieux que ces mélodies et seule une bien faible partie de mon œuvre pourra leur être comparée. » De fait, mises à part les références musicales précises à l’opéra Tristan, qui était en pleine gestation au moment de la composition des Wesendonck-Lieder, on entend fugitivement, au détour de tel ou tel vers chanté ou interlude du piano, des échos d’autres opéras du compositeur, ou simplement l’atmosphère harmonique ou mélodique attachée à tel personnage-clé du monde wagnérien. Dans le premier lied, Der Engel, c’est par exemple l’univers musical de Lohengrin qui semble prévaloir. Ou encore, dans l’avant-dernier lied, Schmerzen, sur les mots évoquant « un fier héros vainqueur » (« ein stolzer Siegesheld »), c’est le motif de Siegmund dans La Walkyrie qui résonne soudain. C’est dire que les Wesendonck-Lieder dans leur ensemble peuvent s’écouter comme la face non opératique de la création wagnérienne, mais aussi comme la quintessence de son génie lyrique. Urmana 20 mai.indd 2 15/05/08 9:39:01 mardi 20 mai Sergueï Rachmaninov (1873-1943) Kak mne bol’no op. 21 n° 12 Vocalise op. 34 n° 14 Dissonans op. 34 n° 13 Zdes’ khorosho op. 21 n° 7 Vesennije vodv op. 14 n° 11 Les mélodies présentées ici appartiennent aux cycles op. 14, op. 21 et op. 34 de Rachmaninov, respectivement composés en 1896, 1900-1902 et 1912. On peut y entendre des aspects variés de l’univers vocal de ce compositeur. Avec l’op. 21 n° 12, Kak mne bol’no (Comme mon cœur soupire), on a affaire à une sorte de grande exaltation pianistique relayée par la voix, pour porter le poème de Galina. L’op. 21 n° 7, Zdes’ khorosho (Tout est si beau, sur un texte de la même poétesse), est un grand hymne paisible à la nature, dans un caractère de contemplation extatique et de joie. L’op. 34, constitué de quatorze romances, a été écrit très rapidement par Rachmaninov. Le n° 14 n’est autre que la Vocalise, probablement la pièce vocale la plus célèbre du compositeur. Conçue comme un vaste déploiement lyrique hors texte (puisque le chant se déroule uniquement sur la voyelle « A »), elle propose une dramaturgie magnifique passant du calme à la passion pour revenir finalement à la paix. Le n° 13, en contraste radical, porte bien son nom de Dissonans. Le poème de Polonski, plein d’âpreté et d’évocations douloureuses, suggère à Rachmaninov l’élaboration d’un tissu pianistique et vocal abrupt, heurté, d’un modernisme bien loin de la Vocalise précédente. La description des « eaux printanières » (Vesennije vodv) et de leur course vive dans l’op. 14 n° 11 est figurée très classiquement par un déferlement bondissant de notes perlées. Le couplet central du poème, évoquant le retour à la joie de la nature, donne lieu à un intermède plus serein. Cette dernière mélodie de Rachmaninov forme une très bonne introduction au monde de Richard Strauss par son exaltation et sa lumière. Urmana 20 mai.indd 3 15/05/08 9:39:01 Richard Strauss (1864-1949) Frühlingsgedränge op. 26 n° 1 Wasserrose op. 22 n° 4 Wir beide wollen springen WoO 90 Befreit op. 39 n° 4 Zueignung op. 10 n° 1 Mit deinen blauen Augen op. 56 n° 4 Schlechtes Wetter op. 69 n° 5 Avec Richard Strauss, on entre dans un corpus d’une tout autre ampleur. Strauss composa des lieder tout au long de sa vie, s’inspirant de poètes très variés : il choisit souvent les poètes romantiques dans sa jeunesse, pour se tourner peu à peu vers des poètes qui lui étaient plus contemporains, passant des symbolistes à des poèmes parfois assez noirs et sarcastiques (cette manière-là n’étant cependant pas la plus fréquente dans son œuvre). Les lieder choisis pour ce récital donnent une assez bonne idée de la variété des modes expressifs de Strauss. Frühlingsgedränge (Afflux printanier), sur un poème de Lenau, date de 1891 et semble ancré dans le souvenir d’un pianisme hyper romantique. Visage lumineux du chant, ici. Très différent, Wasserrose (Nénuphar), qui fait partie du cycle des Mädchenblumen op. 22, sonne avec un étrange caractère ravélien, rare chez Strauss : féerie et « aquatisme » de la partie de piano, harmonies mystérieuses et caractère énigmatique d’une ligne de chant sans éclats. Wir beide wollen springen (Nous voulons tous deux danser) est une très brève mélodie bondissante, dotée d’une partie de piano pleine d’exaltation. Befreit (Libération), l’un des lieder les plus connus de Strauss, sur un poème de Richard Dehmel, a été réutilisé en partie par le compositeur pour son poème symphonique Ein Heldenleben (Une vie de héros). Il résonne de l’écho du monde schubertien. Zueignung (Dédicace), autre « tube » straussien, sur un poème d’Hermann von Gilm, évoque le lied romantique allemand, peut-être les caractères de certains lieder pleins de majesté de Brahms. Mit deinen blauen Augen (Tes yeux bleus) sonne avec une simplicité et une lumière pleines de ferveur – un mode familier dans la musique vocale de Strauss. Pour Schlechtes Wetter (Mauvais temps), sur un poème de Heinrich Heine, Strauss travaille un motif rythmique obsessionnel associé à des vagues de dissonances. Au centre du lied, à l’évocation de la mère et de sa fille, la musique devient rythme de valse, un univers dont Strauss est bien sûr un grand maître. Urmana 20 mai.indd 4 15/05/08 9:39:01 mardi 20 mai Amilcare Ponchielli (1834-1886) « Suicidio » – extrait de La Gioconda La Gioconda est l’œuvre la plus célèbre de Ponchielli. Cet opéra écrit sur un livret de Boito s’inspire d’une pièce de Victor Hugo, Angelo tyran de Padoue. L’action, sombre et dramatique, se passe, dans l’opéra, non à Padoue mais à Venise, au XVIIe siècle. L’Inquisition règne et assassine mais l’amour, ingrédient incontournable à l’opéra, va torturer aussi à sa façon. L’air « Suicidio » est extrait de l’acte IV. La Gioconda, qui a perdu sa mère (aveugle et accusée de sorcellerie, pour parfaire le drame !) et son amant, veut mourir. Lyrisme et effets pathétiques assurés par ce grand maître du théâtre en musique qu’est Ponchielli. Giacomo Puccini (1858-1924) « Vissi d’arte » – extrait de Tosca L’un des aspects les plus intéressants de cette aria du personnage-titre de l’opéra est le calme olympien de son déroulé, la ferveur quasi hymnique de cet hommage à l’art, surtout si l’on se rappelle ce qui se déploie au long de l’opéra en matière de violence, de cruauté et de désespoir. L’air apparaît ainsi, au début de l’œuvre, comme un pilier d’harmonie sur lequel vont s’appuyer, si l’on peut dire, tous les tourments qui suivront… Giuseppe Verdi (1813-1901) « Pace, pace » – extrait de La Forza del destino Pour clore un récital aussi riche, rien de mieux qu’un bon Verdi suprêmement efficace et magnifiquement émouvant : l’air de Leonora, à l’acte IV de La Force du destin, qui reprend l’exaltant et célébrissime thème lyrique présenté à l’orchestre dans l’ouverture. Qui n’a pas encore entendu le « Fatalita, fatalita… ! » de cette aria peut se réjouir de faire une belle expérience verdienne. Hélène Pierrakos Urmana 20 mai.indd 5 15/05/08 9:39:01 Richard Wagner Wesendonck-Lieder Der Engel In der Kindheit frühen Tagen Hört’ich oft von Engeln sagen, Die des Himmels hehre Wonne Tauschen mit der Erdensonne, Daß, wo bang ein Herz in Sorgen Schmachtet vor der Welt verborgen, Daß, wo still es will verbluten, Und vergehn in Tränenfluten, Daß, wo brünstig sein Gebet Einzig um Erlösung fleht, Da der Engel niederschwebt Und es sanft gen Himmel hebt. Ja, es stieg auch mir ein Engel nieder, Und auf leuchtendem Gefieder Führt er, ferne jedem Schmerz, Meinen Geist nun himmelwärts. L’Ange Aux premiers jours de l’enfance, j’ai souvent entendu dire des anges qu’ils échangeaient les sublimes félicités célestes contre la lumière du soleil terrestre. Ainsi, quand un coeur en peine cache son chagrin au monde, quand il saigne en silence et se consume en larmes, Quand il prie avec ferveur, ne demandant que sa délivrance, l’ange descend vers lui et le porte doucement au Ciel. Oui, un ange est aussi descendu vers moi, et sur ses ailes étincelantes emporte, loin de toute douleur, mon esprit vers le Ciel ! Stehe still! Sausendes, brausendes Rad der Zeit, Messer du der Ewigkeit; Leuchtende Sphären im weiten All, Die ihr umringt den Weltenball; Urewige Schöpfung, halte doch ein, Genug des Werdens, laß mich sein! Halte an dich, zeugende Kraft, Urgedanke, der ewig schafft! Hemmet den Atem, stillet den Drang, Schweiget nur eine Sekunde lang! Schwellende Pulse, fesselt den Schlag; Ende, des Wollens ew’ger Tag! Daß in selig süßem Vergessen Ich mög’ alle Wonnen ermessen! Wenn Aug’in Auge wonnig trinken, Seele ganz in Seele versinken; Wesen in Wesen sich wiederfindet, Und alles Hoffens Ende sich kündet; Die Lippe verstummt in staunendem Schweigen, Keinen Wunsch mehr will das Inn’re zeugen: Erkennt der Mensch des Ew’gen Spur, Und löst dein Rätsel, heil’ge Natur! Ne bouge pas ! Bourdonnant, bruissant rouet du temps, arpenteur de l’éternité, sphères étincelantes du vaste univers qui encerclez notre globe, création orginelle, halte ! Cessez votre perpétuel devenir, laissez-moi être ! Halte, force créatrice, pensée première qui toujours crée ! Arrêtez, souffles ! Taisez-vous, désirs ! Donnez-moi une seule seconde de silence ! Pouls affolé, calme tes battements ! Cesse, jour éternel de la volonté ! Afin que, dans un heureux et doux oubli, je puisse prendre la mesure de ma joie ! Quand les yeux boivent la joie dans d’autres yeux, que l’âme entière se noie dans une autre âme, que l’être se retrouve dans un autre être, et que le but de tous les espoirs est proche, les lèvres sont muettes, silencieuses dans leur étonnement, et notre coeur secret n’a plus aucun désir. L’homme reconnaît le sceau de l’éternité et résout son énigme, sainte Nature ! Urmana 20 mai.indd 6 15/05/08 9:39:02 mardi 20 mai Im Treibhaus Hochgewölbte Blätterkronen, Baldachine von Smaragd, Kinder ihr aus fernen Zonen, Saget mir, warum ihr klagt? Schweigend neiget ihr die Zweige, Malet Zeichen in die Luft, Und der Leiden stummer Zeuge, Steiget aufwärts süßer Duft. Weit in sehnendem Verlangen Breitet ihr die Arme aus, Und umschlinget wahnbefangen Öde Leere nicht’gen Graus. Wohl, ich weiß es, arme Pflanze: Ein Geschicke teilen wir, Ob umstrahlt von Licht und Glanze, Unsre Heimat ist nicht hier! Und wie froh die Sonne scheidet Von des Tages leerem Schein, Hüllet der, der wahrhaft leidet, Sich in Schweigens Dunkel ein. Stille wird’s, ein säuselnd Weben Füllet bang den dunken Raum: Schwere Tropfen seh’ich schweben An der Blätter grünem Saum. Dans la serre Couronnes de feuillage, en hautes arches, baldaquins d’émeraude, vous, enfants des régions lointaines, dites-moi pourquoi vous vous lamentez. En silence, vous inclinez vos branches, tracez des signes dans l’air, et, témoin muet de vos peines, s’exhale un doux parfum. Tout grand, dans votre désir ardent, vous ouvrez vos bras, et étreignez vainement l’horreur du vide affreux. Je sais bien, pauvres plantes, que nous partageons le même destin. Même si nous vivons dans une lumière éclatante, notre foyer n’est pas ici ! Comme le soleil quitte heureux l’éclat vide du jour, celui qui souffre vraiment se drape dans l’obscur manteau du silence. Tout devient calme. Un bruissement remplit d’effroi l’obscurité : je vois de lourdes gouttes suspendues à la lisière verte des feuilles. Schmerzen Sonne, weinest jeden Abend Dir die schönen Augen rot, Wenn im Meeresspiegel badend Dich erreicht der frühe Tod; Doch erstehst in alter Pracht, Glorie der düstern Welt, Du am Morgen neu erwacht, Wie ein stolzer Siegesheld! Ach, wie sollte ich da klagen, Wie, mein Herz, so schwer dich sehn, Muß die Sonne selbst verzagen, Muß die Sonne untergehn? Und gebieret Tod nur Leben, Geben Schmerzen Wonnen nur: O wie dank’ ich, daß gegeben Solche Schmerzen mir Natur. Douleurs Soleil, tu pleures tous les soirs de tes beaux yeux rougissants, en te baignant dans le miroir de la mer, terrassé par une mort prématurée. Mais tu reviens dans ton ancienne splendeur, gloire du monde obscur, réveillé au petit matin, comme un fier héros vainqueur ! Pourquoi devrais-je donc me lamenter, pourquoi mon coeur devrait-il être si lourd, puisque le soleil lui-même doit désespérer, puisque le soleil doit disparaître ? Et si la mort donne naissance à la vie, si les douleurs apportent la joie, oh, comme je te remercie des douleurs que tu m’as données, Nature ! Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Urmana 20 mai.indd 7 15/05/08 9:39:02 Träume Sag, welch’ wunderbare Träume Halten meinen Sinn umfangen, Daß sie nicht wie leere Schäume Sind in ödes Nichts vergangen? Traüme, die in jeder Stunde, Jedem Tage schöner blühn, Und mit ihrer Himmelskunde Selig durchs Gemüte ziehn? Traüme, die wie hehre Strahlen In die Seele sich versenken, Dort ein ewig Bild zu malen: Allvergessen, Eingedenken! Traüme, wie wenn Frühlingssonne Aus dem Schnee die Blüten küßt, Daß zu nie geahnter Wonne Sie der neue Tag begrüßt, Daß sie wachsen, daß sie blühen, Traümend spenden ihren Duft, Sanft an deiner Brust verglühen, Und dann sinken in die Gruft. Rêves Dis, quels rêves merveilleux gardent mon âme prisonnière et ne sont pas, comme bulles de savon, évanouis dans un néant désolé ? Rêves qui, à chaque heure de chaque jour, fleurissent, plus beaux, Et qui, préfigurant le ciel, traversent bienfaisants mon esprit. Rêves qui, comme des rayons de gloire, s’enfoncent dans l’âme pour y peindre une éternelle image : oubli de tout, souvenir unique ! Rêves semblables au soleil de printemps, dont les baisers font sortir des fleurs de la neige, qui, avec une félicité inimaginable, accueillent le jour nouveau. Et croissent, et fleurissent, et, rêvant, exhalent leur parfum, et se fanent, doucement, sur ta poitrine, puis descendent au tombeau. Sergueï Rachmaninov Kak mne bol’no op. 21 n° 2 Sergueï Rachmaninov Comme mon cœur soupire Kak mne bol’no, kak khochetsja zhit’… Kak svezha i dushista vesna! Net! ne v silakh ja serdca ubit’ V `etu noch’ golubuju bez sna. Comme mon cœur soupire, comme j’ai envie de vivre… Le printemps est si frais, si odorant ! Non, je n’ai pas la force de tuer mon cœur en cette nuit bleue sans sommeil. Khot’-by starost’ prishla poskorej, Khot’-by inej v kudrjakh zablestel, Chto-b ne pel dlja menja solovej, Chtoby les dlja menja ne shumel, Ah, que la vieillesse vienne au plus vite, que le givre blanchisse mes cheveux, que le rossignol pour moi cesse de chanter, et la forêt de bruire ! Chtoby pesn’ ne rvalas’ iz dushi Skvoz’ sireni v shirokuju dal’, Chtoby ne bylo v `etoj tishi Mne chego to muchitel’no zhal’! Que le chant ne jaillisse plus de mon âme au travers des lilas vers les vastes lointains et que, dans ce silence, aucun regret douloureux ne m’assaille ! G. Galina Urmana 20 mai.indd 8 15/05/08 9:39:02 mardi 20 mai Dissonans op. 34 n° 13 Dissonance Pust’ po vole sudeb, ja rasstalas’ s toboj, Pust’ drugoj obladajet mojej krasotoj! Iz ob“jatij jego, iz nochnoj dukhoty Unoshus’ ja daleko na kryl’jakh mechty. Vizhu snova nash staryj, zapushchennyj sad: Otrazhennyj v prude potukhajet zakat; Pakhnet lipovym cvetom v prokhlade allej, Za prudom, gde to v roshche, urchit solovej… Ja stekljannuju dver’ otvorila, drozhu, Ja iz mraka v tajinstvennyj sumrak gljazhu… Chu! tam khrustnula vetka, ne ty li shagnul?! Vstrepenulasja ptichka, ne ty li spugnul?! Ja prislushivajus’, ja muchitel’no zhdu, Ja na shelest shagov tvojikh tikho idu, Kholodit moji chleny to strast’, to ispug… `Eto ty menja za ruku vzjal, milyj drug?! `Eto ty ostorozhno tak obnjal menja! `Eto tvoj poceluj, poceluj bez ognja. S bol’ju v trepetnom serdce, s volnen’jem v krovi, Ty ne smejesh’ otdat’sja bezumstvam ljubvi, I, vnimaja recham blagorodnym tvojim, Ja ne smeju dat’ volju vlechen’jam svojim, I drozhu, i shepchu tebje: Milyj ty moj! Pust’ vladejet on zhalkoj mojej krasotoj! Iz ob“jatij jego, iz nochnoj dukhoty Ja opjat’ uletaju na kryl’jakh mechty V `etot sad, v `etu tem’, vot na `etu skam’ju, Gde vpervyje podslushal ty dushu moju… Et si le sort m’a séparé de toi, si quelqu’un d’autre possède ma beauté ! Dans ses bras, dans l’air tiède de la nuit, une vision ailée m’arrive de bien loin. Une fois encore je vois notre vieux jardin en friche, un reflet sur l’étang du crépuscule finissant ; il y a un parfum de tilleuls dans l’air frais, dans le bosquet derrière l’étang un rossignol chante… J’ai ouvert en tremblant les portes-fenêtres, je regarde dans la pénombre, observe les ombres… Ah ! Une branche craque – était-ce un bruit de pas ? Un oiseau s’est-il envolé de son perchoir ? J’écoute intensément, anxieuse, jusqu’à ce que j’entendre le son tranquille de tes pas ; mes membres se refroidissent, de peur et d’effroi – enfin tu es dans mes bras, mon amour ! Me voilà enfin dans tes bras tendres, enfin un baiser – mais un baiser sans chaleur ! Ton cœur bat pourtant, et ton sang bouillonne, mais tu n’oses te rendre à la folie de l’amour, et lorsque j’entends ta voix chérie je n’ose pas céder à sa magie, et ne fais que trembler, et murmurer « mon chéri ! ». Et si une autre est maître de ma beauté ! Dans ses bras, dans l’air tiède de la nuit, je m’élève encore sur ma vision ailée : dans ce jardin, cette obscurité, sur ce banc même, où tu entendis pour la première fois le secret de mon cœur… Nos âmes se fondirent l’une dans l’autre, alors, et si une autre est maître de ma beauté ? Ja dushoju slivajus’ s tvojeju dushoj, Pust’ vladejet on zhalkoj mojej krasotoj! Iakov Petrovitch Polonski Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Urmana 20 mai.indd 9 15/05/08 9:39:03 Zdes’ khorosho op. 21 n° 7 C’est beau ici Zdes’ khorosho… Vzgljani, vdali Ognjom gorit reka; Cvetnym kovrom luga legli, Belejut oblaka. Zdes’ net ljudej… Zdes’ tishina… Zdes’ tol’ko Bog da ja. Cvety, da staraja sosna, Da ty, mechta moja! C’est beau ici ! Vois donc au loin le fleuve qu’illumine le couchant, les tapis de fleurs dans les prés, et la fuite des nuages blancs. Nous sommes seuls, c’est le silence… Dieu seul est là ! Et puis ces fleurs, ce vieux sapin – et toi, mon rêve ! G. Galina Vesennije vodv op. 14 n° 11 Eaux printanières Jeshchjo v poljakh belejet sneg, A vody uzh vesnoj shumjat, Begut i budjat sonnyj breg, Begut i bleshchut, i glasjat. Oni glasjat vo vse koncy: «Vesna idet, Vesna idet! My molodoj vesny goncy, Ona nas vyslala vperjod. Vesna idet, Vesna idet!» I tikhikh, teplykh majskikh dnej Rumjanyj, svetlyj khorovod Tolpitsja veselo za nej. Les champs sont encore blancs de neige, mais déjà les eaux font entendre les bruits du printemps. Elles courent le long de la rive ensoleillée ; elles courent, brillent, miroitent, étincellent çà et là. Le printemps approche, le printemps approche. « Nous sommes les messagères du jeune printemps ! Il nous a envoyées le devancer ! » Le printemps approche. À sa suite se presse joyeusement le cortège lumineux et rose des chaudes journées paisibles de mai. Féodor Tioutchev 10 Urmana 20 mai.indd 10 15/05/08 9:39:03 mardi 20 mai Richard Strauss Frühlingsgedränge op. 26 n° 1 Afflux printanier Frühlingskinder im bunten Gedränge, flatternde Blüten, duftende Hauche, schmachtende, jubelnde Liebesgesänge stürzen ans Herz mir aus jedem Strauche. Enfants printaniers en afflux bigarrés, des bourgeons frissonnants, d’odorantes exhalaisons, de langoureux, exultants chants d’amour assaillent mon cœur au détour de chaque frondaison. Frühlingskinder mein Herz umschwärmen, flüstern hinein mit schmeichelnden Worten, rufen hinein mit trunkenem Lärmen, rütteln an längst verschlossenen Pforten. Enfants printaniers, qui voltigez autour de mon cœur, lui murmurant des paroles enjôleuses, y faisant retentir des clameurs enivrées, vous ébranlez des portes depuis longtemps closes. Frühlingskinder, mein Herz umringend, was doch sucht ihr darin so dringend? hab’ ich’s verraten euch jüngst im Traume, schlummernd unter dem Blütenbaume? Enfants printaniers qui vous pressez autour de mon cœur, qu’y cherchez-vous donc avec tant d’insistance ? Vous l’ai-je récemment révélé en rêve, assoupi sous les arbres en fleurs ? Brachten euch Morgenwinde die Sage, daß ich im Herzen eingeschlossen euren lieblichen Spielgenossen, heimlich und selig ihr Bildnis trage? Les brises matinales vous ont-elles raconté que je garde enfermés en mon cœur vos gracieux compagnons de jeux et que, rempli d’une secrète félicité, je porte en moi leur image ? Nikolaus Lenau Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Urmana 20 mai.indd 11 15/05/08 9:39:04 Wasserrose op. 22 n° 4 Nénuphar Kennst du die Blume, die märchenhafte, sagengefeierte Wasserrose? Sie wiegt auf ätherischem, schlankem Schafte das durchsicht’ge Haupt, das farbenlose, sie blüht auf schilfigem Teich im Haine, gehütet vom Schwan, der umkreiset sie einsam, sie erschließt sich nur dem Mondenscheine, mit dem ihr der silberne Schimmer gemeinsam: so blüht sie, die zaub’rische Schwester der Sterne, umschwärmt von der träumerisch dunklen Phaläne, die am Rande des Teichs sich sehnet von ferne, und sie nimmer erreicht, wie sehr sie sich sehne. Wasserrose, so nenn’ ich die schlanke, nachtlock’ge Maid, alabastern von Wangen, in dem Auge der ahnende tiefe Gedanke, als sei sie ein Geist und auf Erden gefangen. Wenn sie spricht, ist’s wie silbernes Wogenrauschen, wenn sie schweigt, ist’s die ahnende Stille der Mondnacht; sie scheint mit den Sternen Blicke zu tauschen, deren Sprache die gleiche Natur sie gewohnt macht; du kannst nie ermüden, in’s Aug’ ihr zu schau’n, das die seidne, lange Wimper umsäumt hat, und du glaubst, wie bezaubernd von seligem Grau’n, was je die Romantik von Elfen geträumt hat. Connais-tu la fleur, la fabuleuse fleur de nénuphar dont parlent les sagas, Sur sa fine tige aérienne, elle balance sa tête transparente, presque incolore. Elle fleurit parmi les roseaux des étangs sylvestres, gardée par un cygne solitaire. Elle ne s’ouvre qu’au clair de lune, qui scintille d’argent, comme elle. Ainsi fleurit-elle, féérique sœur des étoiles, entourée des sombres phalènes rêveuses. Au bord de l’étang, elle rêve d’un ailleurs lointain qu’elle n’atteindra jamais, malgré la force de son rêve. Nénuphar, ainsi nommé-je la mince jeune fille aux boucles de nuit, aux joues d’albâtre, l’œil brillant d’un pressentiment profond, semblable à un esprit retenu sur la terre. Elle parle, et c’est le murmure argenté des flots, elle se tait, et c’est le silence éternel d’une nuit de lune. Elle échange de regards avec les étoiles dont elle partage le langage. Jamais tu ne te lasses de plonger dans ses yeux, aux longs cils soyeux, et, saisi d’une épouvante sacrée, tu crois alors tout ce que les Romantiques ont raconté sur les Elfes. Felix Ludwig Julius Dahn Wir beide wollen springen WoO 90 Nous voulons tous deux danser Es ging ein Wind durch’s weite Land, drang Mund an Mund, blies Hand in Hand, und war als wie ein Singen, hat dich und mich zusammgeweht. und wenn er jetzt auch stille steht, wir beide wollen springen. Un vent parcourt le pays, fait s’unir les lèvres et s’enlacer les mains. On dirait un chant ; Il nous a poussés l’un vers l’autre ; et même quand il s’arrête : nous voulons tous deux danser. Otto Julius Bierbaum 12 Urmana 20 mai.indd 12 15/05/08 9:39:04 mardi 20 mai Befreit op. 39 n° 4 Libération Du wirst nicht weinen. Leise, leise wirst du lächeln und wie zur Reise geb’ ich dir Blick und Kuß zurück. Unsre lieben vier Wände, du hast sie bereitet, ich habe sie dir zur Welt geweitet; o Glück! Tu ne pleureras pas. Doucement, doucement, tu souriras. Et comme pour un départ, je te rendrai ton regard et ton baiser. Notre cher foyer ! Tu l’as préparé, je l’ai agrandi aux dimensions du monde – ô bonheur ! Dann wirst du heiß meine Hände fassen und wirst mir deine Seele lassen, läßt unsern Kindern mich zurück. Du schenktest mir dein ganzes Leben, ich will es ihnen wieder geben; o Glück! Alors, tu prendras mes mains avec ardeur et me laissera ton âme, tu me laisseras avec les enfants. Tu m’as offert toute ta vie, je leur rendrai – ô bonheur ! Es wird sehr bald sein, wir wissen’s beide, wir haben einander befreit vom Leide, so gab’ ich dich der Welt zurück! Dann wirst du mir nur noch im Traum erscheinen und mich segnen und mit mir weinen; o Glück! Bientôt, nous le savons tous deux, nous serons libérés de la souffrance. Je te rends à ton monde. Alors, tu n’apparaîtras plus qu’en rêve pour me bénir et pleurer avec moi – ô bonheur ! Richard Fedor Leopold Dehmel Zueignung op. 10 n° 1 Dédicace Ja, du weißt es, teure Seele, daß ich fern von dir mich quäle, Liebe macht die Herzen krank, habe Dank. Oui, tu le sais, chère âme : loin de toi, je me tourmente, l’amour rend les cœurs malades, sois remerciée. Einst hielt ich, der Freiheit Zecher, hoch den Amethysten-Becher, und du segnetest den Trank, habe Dank. N’ai-je point autrefois, buvant à la liberté, levé bien haut la coupe d’améthyste, et tu as béni le breuvage, sois remerciée. Und beschworst darin die Bösen, bis ich, was ich nie gewesen, heilig, heilig an’s Herz dir sank, habe Dank. Et invoqué en lui les mauvais esprits jusqu’à ce que, pour la première fois, une stupeur sacrée me précipite sur ton cœur, sois remerciée. Hermann von Gilm Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Urmana 20 mai.indd 13 15/05/08 9:39:04 Mit deinen blauen Augen op. 56 n° 4 Tes yeux bleus Mit deinen blauen Augen siehst du mich lieblich an, da ward mir so träumend zu Sinne, daß ich nicht sprechen kann. Tes yeux bleus me regardent si tendrement et me plongent dans une telle rêverie que je ne peux plus parler. An deinen blauen Augen gedenk’ ich allerwärts: ein Meer von blauen Gedanken ergießt sich über mein Herz. Je ne pense qu’à tes yeux bleus : tel un océan d’azur, mes pensées se déversent sur mon cœur. Heinrich Heine Schlechtes Wetter op. 69 n° 5 Mauvais temps Das ist ein schlechtes Wetter, es regnet und stürmt und schneit; ich sitze am Fenster und schaue hinaus in die Dunkelheit. Quel mauvais temps ! Il pleut, il vente très fort, il neige ; Assis à ma fenêtre, je regarde au dehors, dans l’obscurité. Da schimmert ein einsames Lichtchen, das wandelt langsam fort; ein Mütterchen mit dem Laternchen wankt über die Straße dort. Là-bas brille une petite lumière solitaire qui lentement avance ; une petite vieille, sa lanterne à la main, traverse la rue d’un pas chancelant. Ich glaube, Mehl und Eier und Butter kaufte sie ein; sie will einen Kuchen backen für’s große Töchterlein. Elle a, je crois, acheté de la farine, des œufs et du beurre pour faire un gâteau à sa grande fillette. Die liegt zu Hause im Lehnstuhl und blinzelt schläfrig ins Licht; die goldnen Locken wallen über das süße Gesicht. Dans la maison celle-ci, assoupie dans un fauteuil, cligne des yeux sous la lumière ; ses boucles dorées ondulent autour de son joli minois. Heinrich Heine 14 Urmana 20 mai.indd 14 15/05/08 9:39:05 mardi 20 mai Giacomo Puccini Vissi d’arte Tosca Vissi d’arte, vissi d’amore, non feci mai male ad anima viva! Con man furtiva quante miserie conobbi, aiutai… Sempre con fè sincera la mia preghiera ai santi tabernacoli salì. Sempre con fè sincera diedi fiori agli altar. Nell’ora del dolore Perché, perché, Signore, perché me ne rimuneri così? Diedi gioielli della Madonna al manto, e diedi il canto agli astri, al ciel, che ne ridean più belli. Nell’ora del dolor Perché, perché, Signor, ah, perché me ne rimuneri così? J’ai vécu d’art et d’amour, je n’ai jamais fait de mal à personne ! D’une main furtive, combien de misères n’ai-je pas secourues… Toujours ma prière, d’une foi sincère, montait vers les saints tabernacles. Toujours, d’une foi sincère, je portais des fleurs à l’autel. À l’heure de la douleur, pourquoi, pourquoi, Seigneur, pourquoi me récompenser ainsi ? J’ai donné des bijoux pour le manteau de la Madone, et j’ai offert ma voix au ciel, aux astres, qui s’en paraient en souriant. À l’heure de la douleur, ah, pourquoi, pourquoi, Seigneur, pourquoi me récompenser ainsi ? Luigi Illica et Giuseppe Giacosa Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Urmana 20 mai.indd 15 15/05/08 9:39:05 Amilcare Ponchielli Suicidio Gioconda Suicidio !… In questi fieri momenti tu sol mi resti, e il cor mi tenti. Ultima voce del mio destino, ultima croce, del mio cammin. E un dì leggiadre volavan l’ore; perdei la madre, perdei l’amore, vinsi l’infausta gelosa febbre ! Or piombo esausta fra le tenebre ! Tocco alla meta… domando al cielo di dormir queta dentro l’avel. Suicide !… En ces cruels moments, toi seul me restes, et tu tentes mon cœur. Ultime voix de mon destin, ultime croix de mon chemin. Autrefois les heures volaient, légères ; j’ai perdu ma mère, j’ai perdu l’amour, j’ai vaincu la funeste fièvre de la jalousie ! Épuisée, je sombre à présent au milieu des ténèbres ! Je touche à mon but… je demande au ciel de dormir tranquille dans la tombe. Arrigo Boito 16 Urmana 20 mai.indd 16 15/05/08 9:39:05 mardi 20 mai Giuseppe Verdi Pace, pace Leonora Pace, pace, mio Dio; cruda sventura m’astringe, ahimè, a languir; came il dì primo da tant’anni dura profondo il mio soffrir. L’amai, gli è ver!… ma di beltà e valore cotanto Iddio l’ornò che l’amo ancor, né togliermi dal core sua sapro. Fatalità!… Fatalità!… un delitto disgiunti n’ha quaggiù!… Alvaro, io t’amo, e su nel cielo è scritto: non ti vedrò mai più! Oh Dio, Dio, fa ch’io muoia: ché la calma può darmi morte sol. Invan la pace qui sperò quest’alma in preda a tanto duol. Misero pane… A prolungarmi vieni la sconsolata vita… Ma chi giunge? Chi profanare ardisce il sacra loco? Maledizione!… Maledizione!… La paix, la paix, mon Dieu ; une cruelle infortune me contraint, hélas, à languir. Profonde, comme au premier jour, ma souffrance dure depuis tant d’années. Je l’aimais, c’est vrai !… Mais Dieu l’avait tant orné de beauté, de valeur, que je l’aime encore et ne saurais ôter de mon cœur son image. Fatalité !… Fatalité !… un crime nous a désunis sur cette terre !… Alvaro, je t’aime, mais c’est écrit dans le ciel : je ne te verrai jamais plus ! Ô Dieu, mon Dieu, fais que je meure : seule la mort peut me donner la paix. C’est en vain que cette âme, proie d’une douleur pareille, espérait ici le calme. Pauvre pain… Tu viens prolonger ma vie désolée… Mais qui vient ? Qui ose profaner ce lieu saint ? Malédiction !… Malédiction !… Francesco Maria Piave Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Urmana 20 mai.indd 17 15/05/08 9:39:05 Violeta Urmana Née en Lituanie, Violeta Urmana a commencé par se faire connaître grâce à des rôles de mezzo-soprano comme Kundry (Parsifal de Wagner) ou la Princesse Eboli (Don Carlos de Verdi), qu’elle a chantés dans les plus grands opéras au monde et sous la direction des plus grands chefs (Claudio Abbado, Daniel Barenboïm, Bertrand de Billy, Pierre Boulez, Riccardo Chailly, James Conlon, James Levine, Fabio Luisi, Zubin Mehta, Sir Simon Rattle, Donald Runnicles, Giuseppe Sinopoli, Christian Thielemann, Franz WelserMöst). Après des débuts remarqués dans le rôle de Sieglinde (La Walkyrie de Wagner au Festival de Bayreuth), elle a fait ses véritables débuts de soprano en interprétant le rôle-titre dans Iphigénie en Aulide à la Scala de Milan en décembre 2002 (direction Riccardo Muti). Depuis cette époque, elle a été applaudie dans les rôles de Madeleine de Coigny (Andrea Chénier de Giordano à Vienne), Lady Macbeth (Macbeth de Verdi à Séville), Isolde (Tristan und Isolde de Wagner à Rome), Élisabeth (Don Carlos de Verdi à Turin), Amelia (Un bal masqué de Verdi à Florence), la Gioconda (La Gioconda de Ponchielli) et Leonora (La Force du destin de Verdi à Londres), mais aussi dans les rôles-titres de Tosca à Florence et à Los Angeles, d’Ariane à Naxos au Metropolitan Opera de New York, de Norma à Dresde, d’Aïda à la Scala de Milan et de La Wally au Konzerthaus de Vienne. On aura prochainement l’occasion de l’entendre dans Tristan und Isolde à Kyoto, Tokyo, Vienne et Cologne, dans Un bal masqué à Madrid, dans Tosca à Berlin, Chicago, Vienne et New York, dans Ariane à Naxos à Berlin et New York, dans Macbeth à Paris et Bilbao, dans La Force du destin à Vienne et Barcelone, dans Aïda à Vienne et New York et dans Attila de Verdi à New York (rôle d’Odabella, dans lequel elle fera ses débuts). En tant que concertiste et récitaliste, Violeta Urmana a défendu un répertoire qui s’étend de Bach à Alban Berg dans les lieux les plus prestigieux d’Europe, des États-Unis et du Japon. Elle a enregistré le rôle-titre de La Gioconda (direction Marcello Viotti), des extraits de Tristan und Isolde et du Crépuscule des dieux (direction Antonio Pappano), Azucena dans Le Trouvère de Verdi (direction Riccardo Muti), Cuniza dans Oberto de Verdi (direction Sir Neville Marriner), les Lieder sur des poèmes de Maeterlinck de Zemlinsky et Le Rossignol de Stravinski (direction James Conlon), la Symphonie n° 2 de Mahler (direction Kazushi Ono), Le Chant de la Terre et les RückertLieder de Mahler (direction Pierre Boulez), La Mort de Cléopâtre de Berlioz (direction Bertrand de Billy), la Symphonie n° 9 de Beethoven (direction Claudio Abbado) ainsi qu’un album de lieder. Interprète de Kundry dans le film The Search for the Grail de Tony Palmer, elle a chanté le troisième acte d’Aïda lors d’un concert de gala à la Staatsoper de Vienne (l’intégralité du concert est aujourd’hui disponible en DVD). En 2002, elle a reçu le Prix de chant de la Royal Philharmonic Conservatoire Tchaïkovski de Moscou. Ancien élève de Helmut Deutsch et de Dietrich Fischer-Dieskau (avec qui il a travaillé l’interprétation du lied allemand), il mène actuellement une brillante carrière de soliste, de musicien de chambre, d’accompagnateur et Society à Londres. d’enseignant. Depuis ses débuts remarqués dans des concours de piano en Italie, en Espagne et en Afrique du Sud, Jan Philip Schulze s’est produit dans la plupart des pays européens et au Japon. Il a collaboré avec des chanteurs aussi renommés que Dietrich Henschel, Juliane Banse, Jonas Kaufmann et Rachel Harnisch. Accompagnateur attitré de Violeta Urmana, il a été applaudi avec elle à Bruxelles, à la Scala de Milan, à la Schubertiade de Schwarzenberg, à Graz, à Strasbourg, à Paris, au Festival de Munich, au Wigmore Hall de Londres, à Barcelone, à Grenade, au Festival de Salzbourg, à Bilbao, à Valence, à Madrid, à Vigo, à Anvers, à Francfort, à Vienne, au Festival d’Édimbourg, à Amsterdam, à Toulouse et à Dresde. En tant que soliste et musicien de chambre, Jan Philip Schulze se consacre principalement à la musique contemporaine. Pianiste de l’Ensemble TrioLog de Munich, il a participé à de nombreuses créations mondiales (Odessa, Zagreb, Berlin, Madrid, etc.). Il a également interprété l’intégrale de l’œuvre pour piano d’Hans Werner Henze (plusieurs concerts à Rome, à Madrid, Jan Philip Schulze Récipiendaire de bourses et de prix prestigieux dans plusieurs concours internationaux, Jan Philip Schulze a étudié le piano à l’École Supérieure de Musique de Munich et au à la Scala de Milan, à Gênes, à la Alte Oper de Francfort et à Hambourg). Jan Philip Schulze a fait ses débuts avec l’Orchestre Philharmonique de Munich et l’on peut régulièrement l’entendre en Europe et en Asie avec son ensemble de chambre TrioLog, récipiendaire du 18 Urmana 20 mai.indd 18 15/05/08 9:39:05 mardi 20 mai Prix de la Culture de la ville de Munich. Il est actuellement membre de la faculté de l’École Supérieure de Musique et de Théâtre de Hanovre. Il a par ailleurs dirigé des master-classes en Corée du Sud, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Ukraine. Salle Pleyel Président : Laurent Bayle Notes de programme Éditeur : Hugues de Saint Simon Rédacteur en chef : Pascal Huynh Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Maquettiste : Ariane Fermont Stagiaires : Marie-Anaya Mahdadi, Émilie Moutin 19 Urmana 20 mai.indd 19 15/05/08 9:39:06 Salle Pleyel | Prochains concerts DU vendredi 23 AU samedi 31 mai 2008 vendredi 23 mai – 20h MERCREDI 28 MAI – 20H SAMEDI 31 MAI – 20H Aribert Reimann Finite Infinity – création Jean Sibelius Le Barde Richard Strauss Mort et transfiguration Ludwig van Beethoven Ouverture d’Egmont Wladyslaw Szpilmann Concertino pour piano Leonard Bernstein Symphonie n° 3 « Kaddish » Claudio Monteverdi L’Orfeo – Favola in musica Orchestre Philharmonique de Radio France Susanna Mälkki, direction Christine Schäfer, soprano Orchestre de Paris Chœur de l’Orchestre de Paris Maîtrise de Paris John Axelrod, direction Didier Bouture, Geoffroy Jourdain, chefs de chœur Patrick Marco, chef de chœur Ewa Kupiec, piano Ana Maria Martinez, soprano Samuel Pisar, récitant Les Arts Florissants, chœur et orchestre Les Sacqueboutiers de Toulouse William Christie, direction Maria Grazia Schiavo, La Musica, Euridice Dietrich Henschel, Orfeo Sonia Prina, La Messaggiera, Proserpina Luigi De Donato, Caronte Antonio Abete, Plutone Agustín Prunell-Friend, Apollo samedi 24 mai – 11h « Poupées russes » – Conte musical russe Orchestre de Paris Michael Glütter, direction Hélène Codjo, conception Laure Goujet, narration Sacha Poliakova, illustrations Christian Fromont, coaching et mise en espace Livret d’Alessandro Striggio version de concert d’après la production du Teatro Real de Madrid Les Arts Florissants sont subventionnés par le Ministère de la culture et de la communication, VENDREDI 30 MAI – 20H Zoltán Kodály Danses de Galanta Coproduction Orchestre de Paris, Jeunesses Musicales Dmitri Chostakovitch de France. Concerto pour violon n° 1 Igor Stravinski L’Oiseau de feu – version de 1919 samedi 24 mai – 19h Orchestre Philharmonique de Radio France Carl Maria von Weber Gustavo Dudamel, direction Ouverture d’Euryanthe Nikolaj Znaider, violon Robert Schumann Symphonie n° 1 Modeste Moussorgski Tableaux d’une exposition la Ville de Caen et le Conseil régional de Basse-Normandie. Leur mécène est Imerys. Les Arts Florissants sont en résidence au Théâtre de Caen. Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam Mariss Jansons, direction Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati – Salle Pleyel. Urmana 20 mai.indd 20 15/05/08 9:39:06 Salle Pleyel 08 | 09 L’art de la voix DIMANCHE 7 DÉCEMBRE – 19H Sicilia Mélodies et tarentelles siciliennes Roberto Alagna, ténor Orchestre National Bordeaux Aquitaine Claude Angel, guitares Paolo Olmi, direction Robert Le Gall, guitares, mandolines June Anderson, soprano et violon Lionel Suarez, accordéon, bandonéon Laurent Vernerey, contrebasse Coproduction Céleste Productions - Les Grandes Nicolas Montazeaud, percussions Voix, Opéra National de Bordeaux et Salle Pleyel. Yvan Cassar, direction musicale et arrangements dimanche 12 octobre – 20H Mélodies de Sergueï Rachmaninov et Piotr Ilitch Tchaïkovski Céleste Productions - Les Grandes Voix. MARDI 9 DÉCEMBRE – 20H Dmitri Hvorostovsky, baryton Evgueni Kissin, piano « Furore ! » Georg Friedrich Haendel Coproduction Productions Internationales Albert Sarfati, Celeste Productions - Les Grandes Voix Airs de folie et de fureur extraits de Teseo, Imeneo, Giulio Cesare et Hercules... Les Talens Lyriques SAMEDI 15 NOVEMBRE – 20H Christophe Rousset, direction Airs et duos d’opéras de Giuseppe Verdi, Joyce DiDonato, mezzo-soprano Piotr Ilitch Tchaïkovski, Nikolaï RimskiCoproduction Céleste Productions - Les Grandes Korsakov... Voix, Salle Pleyel. Orchestre National d’Île-de-France Anna Netrebko, soprano Dmitri Hvorostovsky, baryton Céleste Productions - Les Grandes Voix. SAMEDI 20 DÉCEMBRE – 20H Récital autour de Rossini Cecilia Bartoli, mezzo-soprano Sergio Ciomei, piano MARDI 17 FÉVRIER – 20H Mélodies et lieder de Edvard Grieg, Sergueï Rachmaninov, Jean Sibelius et Richard Wagner Nina Stemme, soprano Bénédicte Haid, piano Coproduction Céleste Productions - Les Grandes Voix, Salle Pleyel. MARDI 5 MAI – 20H Airs et extraits d’opéras de Georg Friedrich Haendel Gabrieli Consort & Players Paul McCreesh, direction Rolando Villazón, ténor Céleste Productions - Les Grandes Voix. MERCREDI 24 JUIN – 20H Claude Debussy La Mer Richard Wagner Prélude et Mort d’Isolde Gustav Mahler Symphonie n° 10 (Adagio) Richard Strauss Quatre Derniers Lieder Deutsches Symphonie-Orchester Berlin Ingo Metzmacher, direction Deborah Voigt, soprano Imprimeur SIC | Imprimeur BAF | Licences 7503078, 7503079, 7503080 MERCREDI 1er OCTOBRE – 20H Airs de Vincenzo Bellini, Gaetano Donizetti, Gioachino Rossini et Giuseppe Verdi Mécène de l’art de la voix Les partenaires média de la Salle Pleyel Urmana 20 mai.indd 21 15/05/08 9:39:06 080110_SGP071_PLEYEL_ROSES 15/01/08 12:12 Visu Page 1 www.socgen.com Société Générale partenaire de toutes les musiques à travers son soutien de la Salle Pleyel Urmana 20 mai.indd 22 15/05/08 9:39:13 Visuel Pyramide 01 190x230.qxd:DeloitteA4Gauche 3/09/07 11:58 Page 1 La Dynamique Deloitte fait vivre vos convictions Deloitte cultive l’excellence. C’est un engagement global. Charte de la diversité, Pacte mondial des Nations Unies, Label égalité hommes-femmes, Deloitte s’engage dans de nombreuses actions citoyennes et soutient de multiples partenariats. Ces actions et notre engagement éthique nourrissent nos succès. Vous aussi, bénéficiez de la Dynamique Deloitte. Découvrez la Dynamique Deloitte sur www.deloitte-recrutement.fr Urmana 20 mai.indd 23 15/05/08 9:39:15 a c te u r c u l t u re l Urmana 20 mai.indd 24 15/05/08 9:39:17