La Vie au Village
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La Vie au Village
La Vie au Village « Salam Malékoum, Mangi to do Leïla » (je m’appelle Leïla et je vous salue). Je suis âgée de 14 ans. Je vous présente un reportage sur la vie au village. En ce moment, je me trouve dans le village de « Pout Diack » pour trois semaines et demie. Je construis la première salle de collège du village, avec mes 5 camarades. Le premier nom du village où je me trouve était « Diobass », il existe depuis plus de 300 ans. En 1937, des français sont venus réalisés quelques constructions qui servent actuellement de chambres. La première famille arrivée dans ce village se nommait la famille « Sène ». Le fait d’être installée dans ce village m’a permit de découvrir leur mode de vie, celui-ci est bien différent de la France. Le village compte environ 3000 habitants. Il s’étend sur 500 m de large et 1 km de long. Dans le village, il n’y a pas d’électricité, la vie est donc rythmée par le lever et le coucher du soleil. Le village se réveille à l’heure de la première prière qui se fait vers 5 heures du matin. Plus de 95 % de la population du village est musulmane, les autres habitants sont chrétiens ou animistes (ce sont les personnes croyant en le pouvoir et la force de la nature). Le chef du village se nomme « Daouda Faye ». Le chef est élu par la confiance que lui attribuent les villageois. Le matin, les hommes partent au travail, certains sont agriculteurs avec des champs de mil, arachides, ou de bissap qu’ils stockent dans des greniers. Ils peuvent aussi exercer le métier de maçons, boutiquiers ou éleveurs de moutons ou de zébus. La plupart des hommes peuvent commencer à travailler à l’âge de 12-13 ans. Pendant les heures chaudes de la journée, ils se posent sous un arbre et discutent, jouent aux cartes ; on dit alors qu’ils font « palabres ». C’est aussi l’occasion pour faire L’Ataya, un thé traditionnel au Sénégal. En fin d’après-midi, il n’est pas rare de les voir jouer au football. Pendant ce temps, les femmes entretiennent la maison, s’occupent des enfants, préparent les repas. Les femmes portent les enfants en bas âge dans leur dos même lorsqu’elles pilent le mil ou dansent. La cuisine, au Sénégal, se trouve en plein air. Elles font également les lessives dans des bassines remplies d’eau, qu’elles vont chercher aux puits. Ici, les femmes peuvent porter des charges très lourdes sur leur tête, comme des bassines d’eau, des sacs de mil et du bois. Le poids peut faire plus de 30 kilos. Les enfants n’ayant pas la possibilité de se rendre à l’école, doivent donner un coup de main à la vie de la concession. Les femmes au village se marient à l’âge de 15-16 ans. Dans certaines familles, elles sont mariées dès 10-11 ans, bien souvent avec des hommes plus âgés. Les enfants passent beaucoup de temps à jouer dans les rues couvertes de sable. Ayant peu de moyens, ils se créent leurs jouets avec ce qu’ils trouvent, fils de fer, pneus, seaux, ou encore des bâtons… Certains miment les combats des lutteurs Sénégalais, sport national du pays. Tout au long de la semaine, l’ambiance est très présente au village. Il y a souvent des fêtes avec de la musique et des danses. Les danses traditionnelles Sérères se dansent les bras en l’air avec les pieds qui tapent à grande vitesse le sol, cela fait beaucoup de poussières. Bien souvent les fêtes célèbrent les mariages, les baptêmes, les combats de lutte, et les fêtes religieuses comme Pâques pour les chrétiens ou la Tabasky pour les musulmans. La Tabasky est une fête qui célèbre le prophète, le principe est de partir à la mosquée en habit traditionnel neuf (appelé Boubou), et ce dès la première prière du matin. A la fin de la prière, chaque villageois va rendre visite à son voisin pour s’excuser de tout le mal qu’il lui a fait même si ce n’est pas le cas. Il demande pardon et ensuite ils égorgent le mouton. Chaque famille offre des gâteaux aux voisins. La Tabasky est l’équivalent de l’Aïd-el-Kebir dans les pays du Maghreb. Les moyens de transport à Pout Diack sont très différents de la France. Ici, ils se déplacent en charrette tirées par des ânes ou des chevaux. La plupart des personnes se déplacent à pied car ils n’ont pas d’argent pour se payer la route en charrette. La vie dans un village sénégalais est plus difficile et contraignante que dans les villages français. En France, nous avons tout le confort tel que l’eau courante, l’électricité ainsi qu’une multitude de jeux, alors qu’au Sénégal ils se satisfont de l’essentiel, de ce qu’ils ont à dispositions. C’est ainsi que se termine mon reportage sur la vie au village, c’était Leïla en direct de Pout Diack, village à 15 Km de Thiès.