Santé - Unaf

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Santé
Qu’il soit amoureux, professionnel ou personnel, l’échec est toujours
un moment difficile dans la vie. Mais s’il était aussi une chance ?
Rebondir après un échec
es erreurs, les mauvais
choix, les ruptures sont
inévitables et font partie
intégrante de notre parcours. Ce qui va faire la
différence ? La façon dont nous
allons les surmonter, les dépasser.
Comme pour un deuil, il va nous
falloir franchir différentes phases
avant de rebondir.
« Après un échec, il faut prendre le
temps de ne pas aller bien, d’être
dans une période de flottement
qui va nous permettre d’analyser ce
que l’on ressent au plus profond de
soi : sommes-nous en colère, triste,
quelles émotions cette épreuve
fait-elle remonter en nous ? C’est
une occasion de mieux se connaître,
pour peu qu’on essaie d’être le
plus sincère possible », recommande la psychologue Claudine
Badey-Rodriguez.
L
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L’occasion
de prendre
une autre route
Le mot « échec » lui-même est à
relativiser, comme nous y invite la
psychiatre et psychanalyste
Catherine Bensaïd : « Échec,
échouer, évoquent le naufrage. Je
leur préfère le mot d’obstacle qui
nous invite à surmonter la difficulté, à la contourner, plutôt qu’à
se fracasser dessus. »
Car l’échec peut être une chance,
une opportunité qui se présente à
nous. «La vie nous confronte à une
barrière qui va peut-être au final
nous pousser vers une situation
bien meilleure pour nous », souligne la spécialiste. C’est en tout
cas ce qu’a vécu Joël, ancien informaticien : « Je travaillais dans
une petite entreprise d’informatique, 12 heures par jour. Ma femme
en a eu assez de mes absences et
elle est partie avec notre petite
fille de deux ans. J’ai été anéanti
par notre séparation, d’autant que
quelques mois après, je me suis
retrouvé au chômage. Cela m’a
permis de réfléchir à un rêve d’enfant : j’avais toujours voulu être
Faire face à
la difficulté et
garder confiance.
instituteur. J’ai passé le concours et
j’exerce depuis un an. Je gagne
deux fois moins d’argent qu’avant
mais j’ai le sentiment d’avoir
trouvé ma vraie place. » Sans ces
deux échecs successifs, Joël n’aurait
peut-être jamais osé pousser la
porte de son rêve.
Quand le ciel est noir, il faut chercher des coins de ciel bleu pour
retrouver de l’énergie et faire face
à la difficulté. Et surtout garder
confiance.
Bernadette Costa-Prades
Retrouvez d’autres sujets
Santé, et notamment un
article sur la dépression, dans
la rubrique Vie pratique du site
www.viesdefamille.fr
© Alexandre GELEBART/Marta Nascimento/Réa
En y regardant de plus près, peutêtre nous rendrons-nous compte
que nous faisons toujours les
mêmes erreurs, rencontrons toujours le même type d’homme,
échouons toujours de la même manière dans notre travail. La répétition elle-même est intéressante
car elle pointe une de nos difficultés sur laquelle nous allons pouvoir
travailler, et peut-être changer.
Lorsque nous devons faire face à un
échec, deux écueils nous guettent.
Le premier consiste, par manque de
confiance en soi, à être persuadé
que tout est de notre faute. Seulement voilà, l’univers ne dépend
pas entièrement de nous, loin de là !
Au bureau par exemple, les nouveaux modes d’organisations du
travail peuvent être à l’origine d’un
licenciement, sans que nos compétences soient en cause. Ou bien
les objectifs que l’on nous avait
fixés étaient impossibles à tenir,
personne n’y serait parvenu… Le
second est à l’inverse de se dégager de toute responsabilité : on
nous en veut, c’est toujours sur
nous que ça tombe, comme si nous
n’avions aucune responsabilité
dans l’affaire, avant même d’y avoir
réfléchi. Ces deux positions infantiles empêchent de tirer les leçons
de ce qui s’est passé en essayant de
trier ce qui nous appartient ou pas.
© Simon Stanmore/Gettyimages
MARS 2009 - VIES DE FAMILLE
Comprendre
nos responsabilités