Santé - Unaf
Transcription
Santé - Unaf
Vdf03_CI_000_METRO:VIDF05_ci_000.qxd 17/02/09 8:08 Page 16 Santé Qu’il soit amoureux, professionnel ou personnel, l’échec est toujours un moment difficile dans la vie. Mais s’il était aussi une chance ? Rebondir après un échec es erreurs, les mauvais choix, les ruptures sont inévitables et font partie intégrante de notre parcours. Ce qui va faire la différence ? La façon dont nous allons les surmonter, les dépasser. Comme pour un deuil, il va nous falloir franchir différentes phases avant de rebondir. « Après un échec, il faut prendre le temps de ne pas aller bien, d’être dans une période de flottement qui va nous permettre d’analyser ce que l’on ressent au plus profond de soi : sommes-nous en colère, triste, quelles émotions cette épreuve fait-elle remonter en nous ? C’est une occasion de mieux se connaître, pour peu qu’on essaie d’être le plus sincère possible », recommande la psychologue Claudine Badey-Rodriguez. L 16 L’occasion de prendre une autre route Le mot « échec » lui-même est à relativiser, comme nous y invite la psychiatre et psychanalyste Catherine Bensaïd : « Échec, échouer, évoquent le naufrage. Je leur préfère le mot d’obstacle qui nous invite à surmonter la difficulté, à la contourner, plutôt qu’à se fracasser dessus. » Car l’échec peut être une chance, une opportunité qui se présente à nous. «La vie nous confronte à une barrière qui va peut-être au final nous pousser vers une situation bien meilleure pour nous », souligne la spécialiste. C’est en tout cas ce qu’a vécu Joël, ancien informaticien : « Je travaillais dans une petite entreprise d’informatique, 12 heures par jour. Ma femme en a eu assez de mes absences et elle est partie avec notre petite fille de deux ans. J’ai été anéanti par notre séparation, d’autant que quelques mois après, je me suis retrouvé au chômage. Cela m’a permis de réfléchir à un rêve d’enfant : j’avais toujours voulu être Faire face à la difficulté et garder confiance. instituteur. J’ai passé le concours et j’exerce depuis un an. Je gagne deux fois moins d’argent qu’avant mais j’ai le sentiment d’avoir trouvé ma vraie place. » Sans ces deux échecs successifs, Joël n’aurait peut-être jamais osé pousser la porte de son rêve. Quand le ciel est noir, il faut chercher des coins de ciel bleu pour retrouver de l’énergie et faire face à la difficulté. Et surtout garder confiance. Bernadette Costa-Prades Retrouvez d’autres sujets Santé, et notamment un article sur la dépression, dans la rubrique Vie pratique du site www.viesdefamille.fr © Alexandre GELEBART/Marta Nascimento/Réa En y regardant de plus près, peutêtre nous rendrons-nous compte que nous faisons toujours les mêmes erreurs, rencontrons toujours le même type d’homme, échouons toujours de la même manière dans notre travail. La répétition elle-même est intéressante car elle pointe une de nos difficultés sur laquelle nous allons pouvoir travailler, et peut-être changer. Lorsque nous devons faire face à un échec, deux écueils nous guettent. Le premier consiste, par manque de confiance en soi, à être persuadé que tout est de notre faute. Seulement voilà, l’univers ne dépend pas entièrement de nous, loin de là ! Au bureau par exemple, les nouveaux modes d’organisations du travail peuvent être à l’origine d’un licenciement, sans que nos compétences soient en cause. Ou bien les objectifs que l’on nous avait fixés étaient impossibles à tenir, personne n’y serait parvenu… Le second est à l’inverse de se dégager de toute responsabilité : on nous en veut, c’est toujours sur nous que ça tombe, comme si nous n’avions aucune responsabilité dans l’affaire, avant même d’y avoir réfléchi. Ces deux positions infantiles empêchent de tirer les leçons de ce qui s’est passé en essayant de trier ce qui nous appartient ou pas. © Simon Stanmore/Gettyimages MARS 2009 - VIES DE FAMILLE Comprendre nos responsabilités