Conte arabe Sur la vanité des Savants Un Docteur musulman
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Conte arabe Sur la vanité des Savants Un Docteur musulman
Conte arabe Sur la vanité des Savants Un Docteur musulman nommé Almansour très versé dans la lecture de l'alcoran, dans les lois, la médecine, l'astronomie et la poésie était père d'un grand nombre d'ouvrages. Il avait un fils qui, comme les asiatiques, se souciait fort peu d'être savant, ce qui affligeait le Père qui passait aussi longtemps dans son cabinet et sur ses livres que le fils à fréquenter le monde qu'il connaissait autant que son Père le connaissait peu. C'est pourquoi le Père voulant savoir un jour l'estime où il était dans le public et ce qu'on en disait, pria son fils Rurtan de l'informer. Il fut pour cela d'abord dans les collèges où on cultivait les sciences, à peine y connaissait-on le nom d'Almansour. Un vieux Sheik lui dit, frottant sa barbe, qu'il avait une idée confuse d'un certain Almansour qui avait jadis écrit quelque chose sur les purifications légales mais que c'était de la vieille glose qui n'était plus à la mode depuis longtemps. Rurtan vit les gens de loi : pas un ne lui parla de son Père. Il crut au moins qu'ayant commenté Avicenne les médecins le connaitraient : mais il n'était pas plus connu. Il trouva seulement un juif qui lui dit qu'il se rappelait avoir lu un petit traité d'Almensour sur les vertus physiques et morales de l'opium et qu'il l'avait bien réfuté, mais que l'ouvrage et la critique étaient dans l'oubli ; cependant, expliqua Rurtan, il n'y a qu'un an que l'ouvrage a paru, écoutez, reprit le juif, je crois que vous avez raison mais un an est bien du temps. Il fut ensuite dans les cafés pour savoir ce qu'on disait de ses pensées, mais elles y étaient ignorées. Il trouva pourtant un tailleur qui lui en récita quelques vers des plus faibles et qu'il estropiait de manière pitoyable. Rurtan rapporta tout ceci à son Père qui, n'en croyant rien, pensa que l'envie faisait ainsi parler son fils et il lui dit : si tout ce que tu me dis est vrai, tant pis pour mes contemporains la postérité m'en fera raison. Ne vous y fiez pas, lui dit Rurtan, car les gens d'aujourd'hui ont la postérité de ceux qui les ont précédés, eh bien, répondit Almansour, j'en appelle à l'assemblée des siècles. Voyage au Levant Chapitre 00 p.1 Sur la justice des Turcs Le célèbre Csar de Moscovie Pierre le grand qui avait voyagé dans la plupart des pays des cours de l'Europe pour y puiser tout ce qu'il crut pouvoir être utile à ses sujets soit dans le commerce soit dans les arts et le sciences disait qu'en cela les nations chrétiennes surpassaient infiniment les Turcs ; mais que ceux-ci surpassaient de beaucoup ces mêmes nations dans l'administration de la justice, que les procès duraient des années et des siècles en chrétienté par l'éloquente chicane des avocats qui embrouillaient les affaires ainsi que les procureurs au lieu que chez les Turcs deux ou trois jours suffisent pour terminer le procès le plus important, et presque sans frais, que pour remédier aux abus de la justice de l'Europe il fallait, comme chez les Turcs, porter d'abord les causes à la justice ordinaire, produire ses preuves par écrit, faire entendre ses témoins, examiner leur probité, etc. ce qui engagea le G. Prince à limiter la décision des procès à onze jours. Quoique les Turcs aient leur loi, on voit par plusieurs traits que je vais raconter qu'ils décident très bien par la pénétration de leur esprit et les lumières de la raison, ainsi qu'en usa Salomon à l'égard de [] et de ces deux mères dont le jugement est si connu. Un marchand juif joaillier perdit à Constantinople une bourse d'environ douze diamants, on fit publier cette perte et on promit sans doute une récompense à celui qui la trouverait et la rendrait. Un chrétien fut assez heureux et assez honnête homme pour cela, le juif crût faire de la peine au chrétien ou épargner ce qu'il aurait fallu lui donner pour récompenser sa fidélité en reprochant au chrétien qu'il avait retenu trois diamants. L'affaire fut portée, je crois, devant le grand Vizir qui jugeant bien que si le chrétien avait été assez fripon pour voler 3 diamants il l'aurait été assez pour garder les autres et n'aurait rien rendu, parla ainsi à l'un et à l'autre : toi juif, tu dis que tu as perdu une bourse qui renfermait 15 diamants et toi chrétien, tu as trouvé une bourse qui en contenait 12, ce n'est donc pas celle que le juif a perdu, garder la donc jusqu'à ce que le véritable maître paraisse, aussitôt dit aussitôt fait. Quand le juge a prononcé, on fait sortir les plaideurs sans qu'il leur soit permis d'ajouter un seul mot. 2. Un [ ] vendeur d'huile remettait en dépôt à un de ses amis tout ce qu'il pouvait gagner dans son petit trafic. Il redemanda son argent quelque temps après mais le dépositaire infidèle le lui refusa et osa même nier devant le juge qu'on lui eut rien remis. Il n'y avait ni témoin ni billet. Qu'eût-on fait parmi nous ? Le défendeur eût été cru sur son serment, l'innocent aurait perdu son procès et le coupable eût trouvé son profit dans un vol et un parjure. Le juge turc s'y prit autrement, il demanda au dépositaire de lui apporter l'argent qu'il avait chez lui, il le met dans de l'eau bouillante et on aperçut bientôt sur la superficie les marques de l'huile dont la monnaie était empreinte La vérité fut ainsi reconnue. 3. Voici un trait d'esprit et d'équité que j'ai ouï raconté de deux façons différentes, mais le fond est le même. Un boucher, surpris et convaincu par un acheteur de lui avoir fait payer une livre et quart de viande de plus, fut cité devant un officier ou juge de police qui, indigné contre le boucher, permit à celui qu'il avait lésé de demander le dédommagement qu'il voudrait. Il demanda aussitôt qu'il lui fut permis d'ôter au boucher autant de chair que ce qu'il avait pris c'est-à-dire une livre et quart. Le juge indigné par cette cruauté et engagé cependant à lui accorder ce qu'il demandait, dit qu'il y consentait à condition que s'il en ôtait plus ou moins (ce qu'il faisait peser), il lui en serait fait autant à lui-même. 4. Un juge ayant remarqué que des marchands étaient au café , [ ] bêtes chargées de leur marchandise qui attendaient à la porte, fut choqué, en repassant par la même rue, de les y retrouver et pour punir cette perte de temps et cette oisiveté, ordonna que ces marchands ou meuniers (ne me souvenant pas bien lequel des deux) demeureraient à la porte chargés des sacs de leurs bêtes autant d'heures qu'ils en avaient passé sans rien faire. Voyage au Levant Chapitre 00 p.2 5. Dans un autre état de l'orient les juges ont des appointements fixés et donnés par le Bey, et ne peuvent recevoir ni présents ni honoraires et le procès se jugent sans aucune sorte de frais pour les parties et l'on n'y connaît, non plus qu'en Turquie, ni avocats ni procureurs. 6. Dans le même pays il y a une loi fort belle à mon avis, c'est que les parents ne peuvent avoir aucun procès entre eux qui ne se décide dans la famille ou par la parenté. Deux soldats à Constantinople ayant violé et assassiné une femme grecque, le juge fit une perquisition des assassins mais inutilement, ces misérables eurent même la hardiesse d'aller la nuit afficher à sa porte un écrit portant qu'il perdait sa peine, qu'il ne saurait jamais rien et que, s'il les découvrait, il serait le plus habile homme du monde, ce qui irrita beaucoup le juge. Son assesseur appelé Mehemet Ali lui demande en souriant ce billet et lui dit de n'y plus penser et de le laisser faire. Il garde un profond silence pendant un mois et les meurtriers croyaient leur crime oublié. Cependant il fait venir le mari de la défunte et lui recommande de s'informer des voisins qui étaient hors de tout soupçon, de ceux qui fréquentaient ces quartiers, de lui en rapporter les noms et surtout de ceux qui savaient écrire. Il s'en trouva 6. Mehemet, à les voir seulement, en soupçonne 3. Il charge un de ses domestiques de les attirer chez lui disant qu'il les trouvait à son gré, qu'il voulait s'en servir en certaines affaires. Deux mois après, ces gens se trouvant dans sa maison qu'ils fréquentaient avec liberté, Mehemet envoie dehors les domestiques qu'il savait sachant écrire et attira un homme qui lui demanda un acte. Il appelle ses gens pour le transcrire et il ne se trouva que ceux qui ne savaient pas écrire. Alors il pria quelqu'un des assistants de vouloir bien prendre cette peine. L'un des 3 s'offrit mais, ne trouvant pas son écriture conforme au placard, il lui dit qu'il n'écrivait pas à sa fantaisie. Un autre prit la plume et se trahit, on le saisit, il avoua [ ] son compagnon et furent tous 2 empalés. Voyage au Levant Chapitre 00 p.3 Pensées sur les voyages Ceux qui voyagent peuvent faire d'utiles réflexions sur le bien et sur le mal des différents peuples qu'ils voient afin d'éviter l'un et de pratiquer l'autre, non seulement dans ce qui regarde les mœurs mais encore dans les arts, le commerce, etc. Pierre le Grand, Czar de Moscovie, voyagea si utilement. Les dangers qui accompagnent les longs voyages surtout doivent exciter la reconnaissance envers dieu, du voyageur qui a un peu de religion. Le voyage du jeune Tobie est une preuve du soin particulier que la divine providence prend de nous. Combien de voyageurs auraient évité les malheurs qui leur sont arrivés s'ils avaient eu soin de mériter, comme Tobie, les soins de cette providence paternelle attentive sur les enfants, s'ils l'avaient invoquée avec confiance et rappelée avec reconnaissance. Ceux qui ne voyagent pas n'ont pas moins de sujet de rendre grâce à Dieu des peines et des embarras du danger de l'âme et du corps qu'il leur a épargnés en leur faisant éviter les voyages. Ils ont d'ailleurs l'avantage dans le récit des voyages imprimés qu'ils peuvent lire l'utile et l'agréable. Mais nous devons tous penser que nous sommes des voyageurs en ce monde que le temps entraine comme le vent pousse un vaisseau et puisque nous ne nous arrêtons jamais un seul instant, nous ne pouvons qu'arriver bientôt. Souffrons les incommodités irréparables de ce voyage, prenons nos précautions pour éviter les dangers, nous sommes plus près que nous ne pensons de notre céleste patrie. Hâtons nous le temps fuit et nous traine après soi Le moment où j'écris est déjà loin de moi. Boileau Voyage au Levant Chapitre 00 p.4 Réflexions tirées du journal ecclésiastique Quels seraient les sentiments d'un voyageur qui, ayant marché toute le nuit, s'apercevrait au point du jour qu'il aurait toujours marché sur le bord d'un précipice affreux ? Il serait saisi d'horreur et rendrait grâce à Dieu de l'avoir préservé d'un aussi grand danger! C'est ainsi que, marchant dans les ténèbres du péché, vous avez été dans un danger évident et continu de vous précipiter dans l'enfer et rendez donc mille actions de grâce au Seigneur et dites avec de tendres sentiments de reconnaissance Misericordi au Dieu (citation en latin). Mais si ce voyageur, connaissant le péril qu'il aurait couru, ne laissait pas qui de s'y engager la nuit suivante, ne dirait-on pas qu'il mérite de périr et d'être abandonné du Ciel, et voila ce que nous faisons quand nous retombons dans le péché. Est-ce le danger passé qui nous rassure, et c'est cela même qui doit nous faire trembler. Croyons-nous que Dieu doive encore nous garantir tandis que tout le sollicite contre nous, notre ingratitude, notre présomption. L'abus de sa miséricorde (citation en latin). Hélas Seigneur, étant aussi faible que je suis, les chemins les plus unis sont dangereux pour moi. Comment donc m'exposerai-je dans les routes difficiles et périlleuses qui bordent le chemin de l'iniquité ? Soyez béni de m'avoir préservé jusqu'à cette heure et faites que j'imite le sage voyageur qui, reconnaissant le précipice, s'en écarte le plus qu'il peut. Voyage au Levant Chapitre 00 p.5 Un voyageur en Egypte raconte un espèce de miracle effet de sa vive confiance et humble invocation de Jésus et Marie et qui fut en même temps un dit de la justice divine ainsi que de sa miséricorde. Etant au grand Caire qui est l'ancienne Memphis et souhaitant de voir le puits de Joseph qui passe pour une merveille tant par sa profondeur qui est de 400 brasses de corde et 72 pas de circonférence, que par l'escalier qui, en tournant, va jusqu'à la moitié et a une si douce pente que des bœufs et des chevaux y descendent pour tirer l'eau jusqu'à 200 brasses de haut d'où d'autres chevaux la tirent encore et le tout est taillé dans le roc. Un perfide turc lui promet de l'y conduire avec sureté mais, à peine a-t-il satisfait sa curiosité, qu'il fut saisi avec son guide et condamné à recevoir 300 coups de bâton. Par un juste jugement, l'exécution commença par le turc et il fut battu avec violence avec des nerfs de bœuf dont il reçut 200 sous la plante du pied 300 sur le dos et le reste des parties postérieures. J'étais, dit le voyageur, plus mort que vif dans l'attente d'un pareil traitement et je n'avais d'espérance qu'en la bonté de mon sauveur de la Ste Mère (citation en latin). O bonté divine, o Jésus et Marie, heureux celui qui, avec une humble et ferme confiance, se jette à vos pieds comme à un lieu de refuge car, tôt ou tard, il sentira les effets de votre bonté. Me voyant sur le point de succomber à un malheur inévitable car les bourreaux impitoyables ayant laissé le turc à demi mort vinrent à moi, me trainèrent avec violence à la même place où avait été battu l'autre, ils me jetèrent par terre durement, m'enlevèrent et me lièrent. Deux autres qui devaient me frapper avaient déjà élevé leurs bras nerveux lorsqu'un ami du commandant arrive et se jette à ses pieds pour demander grâce, lui disant qu'étant étrangers ni moi ni mon compagnon n'avions commis cette faute que par ignorance des lois du pays. Dieu qui l'avait conduit si à propos touchant en même temps [ ] du commandant du château, il ordonna qu'on me délia et qu'on me laissa aller en liberté. Voyage au Levant Chapitre 00 p.6 Sur le Mahométisme Il n'est pas rare dans ce pays-ci d'y voir des Turcs et nos Pères à Marseille et même en ville neuve ont eu occasion d'en fréquenter et peu s'en fallut que l'un d'eux ne fut converti par le R. Père Douch. Prévenus comme ils sont contre notre religion et en faveur de celle de Mahomet qui a quelques dehors imposants tels que les bonnes œuvres commandées dans leur Alcoran, leur respect dans la prière, l'austérité de leur jeûne et, s'ils nous les objectent, il faut savoir quoi leur répondre. Si l'on ne trouve rien de mieux 1° que si l'alcoran leur recommanda de prier souvent, l'Evangile [ ] de le faire sans cesse 2° leur conseille d'honorer les sages et de les fréquenter, la Ste écriture le recommande aussi 3° leur est dit de faire l'aumône le plus qu'ils peuvent et nos livres nous le recommandent en plusieurs lieux et de la façon la plus persuasive et, ce qui rend notre morale plus pure en ce point que la leur, c'est de nous recommander l'aumône en secret ce que les Mohométans ne connaissent guère du moins dans la pratique et la vanité leur enlève devant dieu le mérite de cette bonne œuvre ainsi que celui de L'alcoran leur enjoint de visiter les malades et les prisonniers, l'évangile nous le dit aussi et tant de différentes sortes d'hôpitaux qu'il y a dans nos villes et non point dans celles de Turquie. On voit combien la charité est mieux pratiquée par les chrétiens. S'ils nous objectent le respect dans les Eglises auquel manquent si souvent les Chrétiens et qu'ils ont dans leur mosquées et partout ailleurs lorsqu'ils prient Dieu, j'avoue en rougissant qu'ils me font honte sur ce point, mais que cela ne prouve rien sur le fond de la religion sinon qu'elle est mal observée sur cet article par un grand nombre de Chrétiens, mais des gens de bien [ ] et la Ste Ecriture menace de la colère de Dieu les profanateurs du S. Temple. D'ailleurs le respect des Turcs vient en partie de leurs mœurs et usages car, s'ils ne crachent et ne se mouchent point dans leurs mosquées, ils ne le font pas davantage chez eux et leurs prières étant plus courtes que les nôtres il leur ait plus facile d'y conserver le respect et l'attention. Ils sont scandalisés de la liberté qu'ils voient entre les personnes de différent sexe et nous convenons de bonne foi que c'est un grand abus mais qui n'infirme pas les preuves de notre religion puisqu'il s'est glissé longtemps après, abus d'ailleurs qui n'est pas général parmi les nations chrétiennes et qui n'est nulle part répandu comme en France, abus qui n'est pas si grand dans le fond qu'il le parait aux yeux des Orientaux qui ne peuvent pas s'imaginer, ce qui est pourtant vrai, qu'on peut fréquenter et accompagner quelques fois une femme sans libertinage ; et s'ils ont une grande retenue à ce sujet, ne pourrions nous pas leur objecter à notre tour que la vue [ ] que je n'ose nommer, règne parmi eux tandis que notre Ste religion ne pratique pas la polygamie [ ] aux mauvaises pensées et désirs impurs. Votre jeûne, peut-on leur ajouter, est austère, d'accord : mais tandis que vous jeunez le jour; vous faites carnaval la nuit, d'ailleurs il coûte peu aux riches qui passent le jour à dormir et ceux qui travaillent ne se fatiguent guère non plus que le reste de l'année, allant à leur boutique qu'à 9h du matin et la quittant à 3h après midi. Votre jeûne ne dure que 30 jours et le nôtre 40, sans compter bien des jeûnes dans le cours de l'année. Vous êtes jaloux de l'unité de Dieu et vous restez en danger d'idolâtrie car Mahomet pour s'attacher les arabes qui adoraient Vénus, la déesse de la volupté, lui fit bâtir un temple magnifique et voulut que Vendredi qui lui était consacré fut une fête parmi vous. Confondant cependant cette divinité avec l'essence divine, quelles idées avez vous du Ciel ? Quelle idée avez-vous d'un dieu qui est un pur esprit, qui a créé l'homme à son image, de croire que dans l'autre vie il nous donnera des plaisirs impurs et dont on a honte et qui nous sont communs avec les ânes et les chevaux. Vous dites qu'on y boira, qu'on y mangera et par conséquent on y fera [ ] . Voyage au Levant Chapitre 00 p.7 Ouvrons les livres, lisons les anciennes histoires de l'établissement de notre Ste religion et de la vôtre, faites en la comparaison, vous verrez qu'il n'y a rien que de divin et de prodigieux dans les livres dont la nôtre s'est établi et rien que de naturel dans ceux dont s'est servi Mahomet. Il gagné les uns par les plaisirs en leur permettant la polygamie et la facilité de répudier sa femme. Il entraine les autres par la crainte et la force de ses armées et a maintenu l'erreur par la défense de l'étude du livre [ ] Evangile beaucoup plus pur et plus parfait que vous [ ] a été reçu partout, par tous les peuples et les rois, quoique prêché par 12 pauvres prêcheurs [ ] sans crédit, sans richesse, sans force, sans éloquence, etc. Vous ne pouvez disconvenir que les chrétiens n'aient beaucoup [ ] que vous en tous les arts et toutes les sciences et que [ ] bien moins éclairés ne faisant aucun [ ] que vous, vu la religion que nous étudions avec plus [ ] les autres sciences. Voyage au Levant Chapitre 00 p.8