Voyage - Epoch Times | Print Archive
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Voyage 12 | 5 AU 1 7 J A N V I E R 2 0 1 6 www.EpoqueTimes.com En Autriche, une ville à découvrir : Graz 1re partie Christiane Goor Époque Times Graz, métropole excentrée et méconnue. Elle est à la fois une cité de province au charme tranquille et une ville de culture avec ses trois universités et sa vie nocturne trépidante. Baroque, vivante et aussi chaleureuse que son vin, le Schilder, dans lequel se retrouve la couleur dorée du soleil qui illumine le ciel grazois. Graz se dérobe à tous les clichés véhiculés par l’Autriche. La discipline citoyenne y est très germanique : personne n’emporte un journal sans avoir au préalable déposé une pièce dans l’urne, aucun tag ne fleurit sur les murs de la ville et seuls les étrangers osent brûler les feux rouges. Par ailleurs, le centre historique mêle avec bonheur une architecture Renaissance et une ambiance quasi méditerranéenne, on y boit des cappuccinos aussi bons qu’en Italie et on y entend les meilleurs concerts de jazz dans des caves bruissantes et enfumées. Les frontières toutes proches de la Hongrie et de la Slovénie ont permis de tisser, au cours des générations, des liens très étroits entre les peuples, et le Grazois se sent plus proche de son cousin slave que de son compatriote viennois. À l’écart des grandes routes touristiques, la ville a toujours échappé aux afflux de touristes et, pourtant, tous ceux qui y passent se laissent happer par son charme. En tram, en vélo ou à pied La première visite quand on y est, c’est l’ascension du Schlossenberg, la montagne du château, avec un funiculaire vieillot et brinquebalant. Quelques minutes suffisent pour gravir la colline abrupte et le voyage est spectaculaire. Il ouvre des vues saisissantes sur la vallée de la Mur, le long de laquelle la vieille ville s’étire toute en longueur. Vaste îlot protégé d’un côté par le fleuve, de l’autre par la forteresse, vérita- CHARLES MAHAUX La Hauptplatz de Graz, le cœur historique de la ville depuis le XIIe siècle, bordée de remarquables demeures bourgeoises. ble échine de pierre dont il ne reste plus que le Schlossberg avec sa célèbre tour de l’horloge qui domine la cité. Aménagé en terrasses où fleurissent citronniers et grenadiers, glycines et roses, le parc du château attire chaque jour des amoureux qui s’embrassent pour l’éternité sous le regard de l’horloge dont les aiguilles des heures et des minutes sont inversées. Une astuce, diton, pour égarer les promeneurs et ralentir le cours du temps. Pour redescendre, il faut emprunter l’escalier «de guerre» de 260 marches, ainsi nommé, car ce sont des prisonniers russes qui l’ont construit lors de la Première Guerre mondiale. Au pied de la colline, on se laisse surprendre par des bruits inédits pour une métropole qui peut se targuer d’être la seconde d’Autriche après Vienne. Ce sont les roulements sourds des lignes de tram qui sillonnent le centre de Graz pour y déverser son lot de promeneurs. Ce sont encore les tin- CHARLES MAHAUX La Murinsel ou île sur la rivière Mur, à l’architecture tourbillonnante, est d’abord un lieu de rencontres, un amphithéâtre sur la rivière. tements aigrelets des timbres de bicyclettes obligées de slalomer entre les piétons qui envahissent les ruelles interdites à la circulation des voitures. Ce sont aussi les cris des enfants qui, en équilibre instable sur une planche ou une trottinette, tentent de se frayer un chemin entre les devantures des boutiques qui envahissent les trottoirs. C’est bien là, l’un des premiers charmes de la ville dont le centre appartient entièrement aux piétons : un lacis de ruelles qui d’un passage voûté à une cour intérieure, d’une venelle à une placette, dessine un entrelacs de promenades et vous ramène toujours à la Hauptplatz, la Grand-Place qui, avec ses maisons peintes de couleurs pastels et ses arcades, ressemble étrangement à un décor de théâtre italien. Une ville d’histoires Un second plaisir est cette invite permanente à la flânerie, le nez en l’air, pour ne rien perdre des multiples surprises que recèlent les façades des anciennes demeures bourgeoises. Graz raconte dans ses murs des histoires d’autrefois qui ne demandent qu’à être déchiffrées par le visiteur curieux et attentif. Les nombreuses potales qui abritent une statuette de la Vierge Marie, les effigies pieuses dédiées à Saint-Christophe ou encore les angelots sculptés qui encadrent les lourdes portes-cochères rappellent combien les tribunaux de l’Inquisition furent impitoyables à Graz. Six cents femmes furent brûlées vives sur des bûchers dressés sur la Grand-Place et la terreur qui s’infiltra dans le cœur des habitants leur inspira d’afficher leur conviction catholique en exhibant leur culte à des effigies répu- diées par la religion protestante. Ailleurs, ce sont des fresques hautes en couleur qui retracent les exploits des chevaliers de l’empire sur l’armée turque. Toute la vieille ville est marquée par l’enthousiasme baroque exubérant qui s’empara de la population au lendemain de la victoire définitive de la chrétienté sur le péril ottoman. Des maisons surchargées de stucs colorés, de corbeilles de pierre, de vases de cuivre, d’armoiries, de statuettes, autant de détails qui signent un monde épris de belles apparences et de frivolité. Même la cathédrale, dont la silhouette sobre n’affiche aucune richesse, surprend par la somptuosité de sa décoration : élégante marqueterie des bancs et des confessionnaux, cristallerie scintillante des lustres, dorure flamboyante de la chaire de vérité, buffet rococo des orgues imposantes… L’histoire contemporaine a malheureusement stigmatisé Graz comme un centre important du nazisme lors de la Seconde Guerre mondiale. Pour faire oublier combien elle fut une ville brune, un jeune artiste chargé de refaire les vitraux de l’église paroissiale, dont l’abside avait été détruite par les bombardements, n’a pas hésité à dessiner aux côtés des Romains crucifiant le Christ les visages de Hitler et de Mussolini. Ce clin d’œil est à associer à l’engouement qui s’empara de la population pour les Américains au lendemain de la guerre et plus particulièrement pour leur musique au point d’y créer une académie de musique dont la section jazz, unique en Europe, est de renommée internationale. À suivre dans la prochaine édition Team building chocolaté Stimulez votre équipe de Communication, collaboration, gestion du changement et plus ... Ateliers chocolatés ou de bonbons à domicile ou en entreprises Corporatif - Adultes - Enfants - Écoles et CPE www.trucsettruffes.com 514.713.0774 CHARLES MAHAUX La tour de l’Horloge, haute de 28 mètres et située dans le château de Schlossberg, est un incontournable point de repère à Graz. Condo 2 grandes chambres à coucher, meilleur quartier de Rivière-des-Prairies Prix incroyable : 149 000 $. Ville de Sherbrooke : 52 logements Revenus annuels de 291 000 $ Venez voir! Appelez-moi pour prix et autres détails. 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