La prévention de l`hypoglycémie chez le patient diabétique
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La prévention de l`hypoglycémie chez le patient diabétique
La prévention de l’hypoglycémie chez le patient diabétique Jean-François Gautier, Hôpital Saint-Louis, Paris • Seuls l’insuline et les médicaments insulinosécréteurs (non dépendant du glucose) tels que sulfamides et glinides sont susceptibles de donner des hypoglycémies • L’insulinothérapie ne permet pas de distinguer le type de diabète • Un diabétique bien équilibré sous insuline fait des hypoglycémies et c’est ‘‘normal’’ • L’hypoglycémie sévère peut être grave severe hypoglycaemia 1.2 per 100 patient years 120 1.0 0.8 60 0.6 risk of retinopathy 0.4 0.2 0 HbA1c (%) New Engl J Med 1993;328:977 10 .5 10 9. 5 9 8. 5 8 7. 5 7 6. 5 6 5. 5 5 0 per 100 patient years The balance between control and tolerability: data from DCCT Plan • Qu’est ce que l’hypoglycémie • Quels patients diabétiques • Comment prévenir les hypoglycémies Hypoglycémie = symptômes Les manifestations cliniques de l’hypoglycémie sont liées dans la phase initiale : • A la réponse adrénergique, (stimulation du système nerveux autonome), et sont par ordre de fréquences décroissantes : sudation, tremblements, faim, anxiété, palpitations, troubles vaso moteurs… • A la neuroglycopénie (souffrance du cortex cérébral), le seuil de sensibilité individuel étant très variable : troubles visuels, asthénie subite, confusion, vertiges, baisse de la tension, troubles du caractère, anxiété, agressivité Coma hypoglycémique Au stade ultérieur, les troubles neurologiques peuvent apparaître. Troubles sensitivo-moteurs : • paresthésies, syndrome déficitaire transitoire, diplopie, phénomènes hallucinatoires, crises convulsives focalisées ou généralisées. Au stade ultime c’est le coma hypoglycémique : • D’installation parfois brutale sans signe prémonitoire • En général calme sans signe de déshydratation, sans trouble respiratoire • Parfois associé à des signes neurologiques focaux, donc bien différent du coma cétosique ou du coma hyperosmolaire. La glycémie capillaire est en règle < 2,8mmol/l Elle peut être réalisée que si elle ne retarde pas la correction de l’hypoglycémie Principales causes d’hypoglycémies Patients sous insuline ou sulfamides/glinides Activité physique Retard d'une prise alimentaire après injection d'insuline rapide ou biphasique Apports glucidiques insuffisant ou repas sauté malgré la prise de sulfamides Boissons alcoolisées Surdosage • insuffisance rénale ou hépatique • volontaire Association médicamenteuse Lipodystrophies Gastroparésie…. RESUCRAGE CHEZ UN PATIENT CONSCIENT • Hypoglycémie : – signes cliniques – et/ou glycémie capillaire ≤ 0,65g/l (Ne doit pas retardé le resucrage) • Donner 1 JUS DE FRUIT OU 3 SUCRES (+ collation si repas à distance) RESUCRAGE CHEZ UN PATIENT INCONSCIENT • Diabète insulinotraité : – 2 ampoules de G 30% en IV – Ou 1 ampoule de Glucagen* IM ou SC – Puis collation si repas à distance • Diabète sous sulfamides: – 2 ampoules de G30% en IV (Pas de glucagon!) – Perfuser 1 litre de G10%/12H à adapter aux glycémies – Arrêt des sulfamides RESUCRAGE CHEZ UN PATIENT INCONSCIENT • Pas de resucrage oral (fausse route!!) • Lorsque les sulfamides sont en cause, c’est plus grave • L’injection de G30 n’est jamais dangereux même en cas d’erreur diagnostique • Un coma hypoglycémique nécessite une hospitalisation: – Réadapter le traitement de fond – Rééduquer le patient Diabète de type 1 • Destruction auto-immune des cellules beta Insulinopénie absolue • Sujet jeune (< 40 ans) • Tendance à la cétose Début brutal • Insulinothérapie – D’emblée (l’année du diagnostic) – Arrêt fatal Physiological insulin profile Short-lived, rapidly generated prandial insulin peaks Normal free insulin levels from genuine data (Mean) 70 Insulin (mU/l) 60 50 40 30 Low, steady, basal insulin profile 20 10 0 0600 0900 Breakfast + basal Adapted from Polonsky et al. 1988 1200 1500 Lunch 1800 2100 Dinner 2400 0300 0600 Schéma insulinique à 4 injections Repas Repas Repas Glycémie Rapide/analogue rapide 8:00 12:00 16:00 Lente/analogue lent 20:00 24:00 4:00 Diabète de type 2 • • • • • Sujet « d’âge mur » Surpoids - Sédentarité Antécédents familiaux Pas de cétose Traitement : Alimentation équilibrée + activité physique Traitement oral du Diabète de type 2 ● Production hépatique de glucose : Metformine ● Sécrétion d’insuline Sulfamides Glinides ● Absorption intestinale de glucose : Inhibiteurs des alpha glucosidases ● Sensibilité à l’insuline Thiazolidinediones Demain une nouvelle classe : les incrétino-mimétiques ● Analogues du GLP-1 ● Inhibiteurs de la DDP-4 L'activité du GLP-1 est glucose-dépendante chez le diabétique de type 2 mmol/L 15.0 12.5 10.0 Glycémie à jeun 7.5 5.0 mg/dL 250 200 * * * * * * 150 100 * Placebo GLP-1 pmol/L Insuline mU/L 250 200 150 100 50 40 30 * * * * 20 * * * * Quand la glycémie approche de la normale l’insulinémie diminue 10 0 pmol/L Les effets diminuent quand la glycémie atteint la normale 20 Glucagon 15 10 * * * 5 0 60 120 * 180 Temps (min) *p<0.05 GPL-1 vs placebo Adapted from Nauck NA et al. Diabetologia. 1993 ; 36 : 741–744. 240 N =10 patients diabétiques de type 2. Les patients sont étudiés à deux reprises Document scientifique établi avec l’aide des laboratoires Merck Sharp & Dohme-Chibret, réservé à l’usage exclusif de l’orateur et présenté sous sa responsabilité 50 Administration de glucose 17 Traitement du diabète de type 2 • 15% des patients diabétiques de type 2 sont traités par l’insuline avec ou sans antidiabétique oral (ECODIA2) • Les shémas basal/bolus sont de plus en plus proposés dans le diabète de type 2 L’utilisation d’insuline n’est pas un critère pour distinguer le type de diabète DIABETE DE TYPE 2 CETONURIQUE • Début bruyant! syndrome polyuro-polydipsique majeur, amaigrissement, cétose, possible acido-cétose… • Insulinothérapie indispensable au début!! • Possibilité d’interruption du traitement par l’insuline pendant plusieurs mois voire années!!! • Maintien secondaire d’un équilibre glycémique satisfaisant sous comprimés et/ou diététique • Fréquent dans les populations africaines subsahariennes • Pas de marqueurs d’autoimmunité du diabète de type 1 Le diabète secondaire à une pancréatique chronique • Alcool • Hépatopathie souvent associée (peu de glycogène) • Pas ou peu de glucagon endogène Susceptibilité accrue aux hypoglycémies sévères Prévenir les hypoglycémies • Définir les objectifs thérapeutiques: – Accepter des valeurs d’A1c transitoirement plus laches ? – Valeurs cibles < 8-9%? • Eviter les sulfamides/glinides • Si insuline, privilégier les analogues lents et rapides car : – Permettent le jeûne et les prises alimentaires irrégulières – Moins d’hypoglycémies que les insulines biphasiques Prévenir les hypoglycémies • Eduquer le patient : – A reconnaître les symptômes d’hypoglycémies et au resucrage – A anticiper une activité physique (marche) visà-vis des sulfamides (diminution des doses voire arrêt) et de l’insuline – Autosurveillance glycémique? • Informer les patients sur les interférences entre certains toxiques (alcool…) et l’homéostasie glucidiques PREVENTION DES HYPOGLYCEMIES A l’Hôpital…. Applicable dans les foyers d’hébergement? • A distance des repas : glycémie < 0,80g/l Donner une collation : 3 biscuits • Avant le repas: glycémie < 0,80g/l Donner le repas rapidement • A minuit : – Si patient sous Umuline rapide*, Actrapid*, Mixtard*, Profil* ou NPH* Donner une collation : 3 biscuits si glycémie ≤ 1g/l – Pour les autres traitements ne donner une collation que si glycémie < 0,80 g/l Conclusions La prévention des hypoglycémies chez les patients précaires nécessite : • D’accepter de revoir nos objectifs thérapeutiques à « la hausse » en terme d’A1c • Eviter les sulfamides • Si insuline privilégier le schéma basal/prandial