La désimmobilisation du CRI...et puis après?

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La désimmobilisation du CRI...et puis après?
PORTEFEUILLE
La désimmobilisation
du CRI...et puis après?
mine les sommes enregistrées
avec limites de retraits. C’est
louable, mais ne pesons pas trop
fort sur la valeur ajoutée. Le
client est content, mais qu’a-t-il
atteint réellement?
L
Plafond viager 2003 (Loi RCR)
Amortissement de 6 % jusqu’à 92 ans
54 56 58 60 62 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84 86
S’il est fortuné, il est possible qu’il
n’effectuerait que les retraits minimaux de son FERR, qui sont identiques à ceux qu’il ferait du FRV.
■ S’il est peu fortuné et se retirait
avant l’âge de 65 ans, la marge additionnelle procurée par la rente
temporaire3 (environ 16 000 $) lui
permettrait d’éliminer son FRV.
■ S’il a une espérance de vie réduite3,
la désimmobilisation du CRI était
déjà prévue;
■ Au décès3, le solde devient un simple
REER/FERR pour le conjoint;
■ S’il faisait l’objet une poursuite, le
CRI/FRV offrirait un bouclier
additionnel d’insaisissabilité;
■ Si des frais administratifs sont applicables, quelle a été la facture totale?
Pourquoi une limite maximale?
Quand on s’y arrête et qu’on y réfléchit, on s’aperçoit que la limite correspond à une règle de gros bon sens
■
SEPTEMBRE 2003
33
qui fait étaler l’actif sur l’espérance de
vie qu’il reste (disons jusqu’à 92 ans,
par exemple, dans le graphique). Un
client qui souhaite dépasser la limite
doit bien comprendre qu’il «vit sur de
l’argent emprunté» et que la lumière
qu’on lui propose est celle du
train de la réalité budgétaire
qui arrive à vive allure!
Rappelons que tout le
questionnement sur la désimmobilisation découle d’une
décision antérieure d’opter
pour la valeur de transfert
d’un RPA au lieu de conserver
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la rente. Est-ce que c’était la
meilleure décision? Lorsque
le client est préoccupé par la
désimmobilisation (manque d’argent
en perspective), c’est un signe que
l’option de conserver la rente a été
écartée trop rapidement.
Au lieu de passer un temps fou à
transférer des sommes entre CRI et
FRV, pourquoi ne pas faire une bonne
projection de sa retraite et montrer au
client sa capacité à dépenser à long
terme? Le conseiller ne doit pas dire
au client uniquement ce que ce dernier préfère entendre.
Daniel Laverdière est directeur
principal de Planification financière
Banque Nationale.
1. www.rrq.gouv.qc.ca; communiqué du
24 septembre 2001.
2. Aucun retrait minimal n’est imposable
puisque le solde du FRV au 1er janvier est nul.
3. Pour les régimes régis par la Loi sur les
régimes complémentaires de retraite
du Québec.
PHOTO : BONO
es fonds provenant d’un RPA
sont habituellement immobilisés, car l’objectif y étant rattaché est d’assurer un revenu de
retraite la vie durant. Par contre, le
détenteur d’un CRI ne peut pas en
utiliser les fonds à sa guise
comme il peut le faire avec
20 %
ceux de son REER. Une
18 %
des options permettant de
16 %
retirer des sommes de son
14 %
CRI est sa conversion en
12 %
FRV et l’exécution d’un
10 %
retrait sans excéder la limite
8%
maximale. Certaines straté6%
gies ont été élaborées pour
éliminer l’irritant relié à la
limite de retrait.
Plusieurs fraudes ont été commises
à cet effet, et la Régie des rentes du
Québec a émis un communiqué1 pour
mettre en garde l’épargnant contre ces
types de stratagèmes. La désimmobilisation s’est transformée pour celui qui
en a usé en pertes significatives.
Une autre planification, celle-là
légale, existe pour les personnes de
moins de 69 ans afin de transformer
graduellement le CRI en un REER.
Voici comment y arriver :
■ Ouverture d’un compte FRV;
■ Virement des positions du CRI
au FRV;
■ Transfert du retrait maximal du
FRV au REER2 (formulaire T2030);
■ Fermeture du FRV et transformation en CRI avant la fin de la
même année;
■ L’année suivante : on recommence!
Le résultat, après plusieurs années, est qu’on diminue ou éli-
DANIEL LAVERDIÈRE